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Full text of "Essai de toponymie; origine des noms de lieux habités et des lieux dits de la Suisse romande"

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MÉMOIRES 


ET  DOCUMENTS 


PUBLIÉS 


t       f 


PAR  LA  SOCIETE  D'HISTOIRE 


DE  LA  SUISSE  ROMANDE 


Seconde  série 


TOME    VII 


LAUSANNE.  —  DfPRIMERIB  GEORGES   BRIDEL   &  C>* 


MÉMOIRES  ET  DOCUMENTS 
publiés  par  la  Société  d'hisloire  de  la  Suisse  romaude. 


SECONDE  SÉRIE 

TOME  VII 


ESSAI  DE  TOPONYMIE 

Origine  des  noms  de  lieux  habités  et  des  lieux  dits 

de  la  Suisse  romande 


PAR 


HENRI  JACCARD 

Professeur  au  collège  d'Aigle. 


LAUSANNE 

GEORGES     BRIDEL     &    c'*    ÉDITEURS 

1906 


I 

*^>*^  1                    TABLE  DES   ABRÉVIATIONS 
^'1  


Arch.  Fr.  Archives  fribourgeoises. 

au§pm.  augmentatif. 

C.  canton. 

Gart.  Laus.  Cartulaire  de  Lausanne  dans  Mém.  et  Doc.  VI. 

Gart.  Month.  Cartulaire  de  Montheron. 

D.  district, 
dim.  diminutif. 

Donat.  Haut.  Livre  des  donations  de  Hauterive. 

F.  B.  Fontes  rerum  Bernensium. 

fig.  figuré. 

Fôrstm.  Fôrstemann,  voir  Bibliogpraphie. 

h.  ham.  hameau, 

loc.  localité. 

m.  maison. 

M.  R.  Mémoires  de  la  Soc.  d'hist.  de  la  Suisse  romande. 

M.  G.  »        de  la  Soc.  d'hist.  et  d'archéol.  de  Genève, 

n.  pr.  nom  propre. 

M.  F.  Mémorial  de  Fribourg. 

Mtl.  Matile. 

Mus.  N.  Musée  neuchâtelois. 

M.  N.  »              » 

p.  page. 

R.  dipl.  Recueil  diplomatique  de  Fribourg. 

s.  siècle, 

subst.  substantif, 

s.  m.  subst.  masc. 

s.  f.  subst.  fém. 

T.  fr.  vieux  français. 

T.  h.  ail.  vieux  haut  allemand. 

Tr.  Trouillat,  voir  Bibliographie. 

Wstbg.  Wûrstemberger,        » 

Zeerl.  Zeerleder,                   » 

*  devant  un  n.  propre  ou  autre  nom  indique  un  nom  sup- 
posé, probable,  mais  non  constaté  dans  les  textes. 

Les  noms  locaux  du  Jura  bernois  sans  indication  d'origine  sont  tirés  de 
Trouillat,  et  pour  le  Valais,  des  volumes  de  documents  publiés  par  Gremaud, 

M.  R.  XVIII  et  XXIX-XXXIII  et  XXXVII-XXXIX. 


ERRATA  ^ <  ' 

au  tome  Vil  2*  série  des  Utm.  et  Doe.  de  la  Soc.  d'hist.  de  la  Suisse  romande. 

Essai  de  toponymie,  par  H.  Jaccard. 


/  .i 


Page  32,  Bérenges,  ligne  4,  Beriken,  lisez  Berikon. 

»  39,  ligne  4,  BloniuSy  lisez  Blanius. 

»  40,  ligne  1,  biffez  Bonis. 

»  47,  Bonloz,  ligne  2,  Boloohy  lisez  Boloch. 

»  62,  ligne  10,  Cavouà,  lisez  Cavouè. 

»  66,  art.  Cbalais,  Saler,  lisez  Jalei\ 

»  68,  ligne  17,  ...tonis,  lisez  ionis. 

»  79,  Chaumont,  ligne  4,  Cbaumontel,  lisez  Chamontel. 
»      »  »         ligne  5,  1220,  lisez  1229. 

»  83,  ligne  6,  biffez  Zeuss,  p.  129. 

»  89,  ligne  18,  Chabris,  Chabre  lisez  Ckebris,  Chebre. 

»  93,  art.  Cboulex,  ligne  3,  M.  G.  XII,  lisez  II. 

»  94,  ligne  6  du  bas,  onomatique,  lisez  onomastique. 

»  95,  art.  Clees,  lignes  4  et  5,  Glcfs^  Moines,  lisez  Clefs, 

Moines. 

»  96,  ligne  17,  Glouet,  lisez  Closet. 

»  97,  ligne  4  du  bas,  onomatique,  lisez  onomastique. 

»  98,  ligne  6,  M.  R.  XI,  lisez  XII. 

»      »  art.  Collex,  ligne  3,  Collex,  lisez  Golex. 

»  99,  ligne  6  du  bas,  Praz.  lisez  Prez. 

»  100,  ligne  5  du  bas,  Acclini^  lisez  Acelint, 

»  »  ligne  9  du  bas,  CumboSy  lisez  Cumbas. 

»  106,  Gorges,  ligne  3,  66,  67,  lisez  166,  167. 

»  110,  lignes  17-18,  Corsier,  lisez  Corsie. 

»  111,  ligne  5,  Cosciniaco,  lisez  Coseiniaco. 

»  114,  ligne  13,  Gurwol  lisez  Gurwoif . 

»  120,  ligne  21,  M.  R.  25,  lisez  M.  R.  2Je  série. 

»  132,  Dérochia,  torrent  à  Géronde,  lisez  Grône. 

»  136,  ligne  11  du  bas,  Praz,  lisez  Prez. 

»  145,  art.  Ecovets,  ligne  2,  Porthaux,  lisez  Ponthaux. 

»  146,  ligne  2  du  bas,  au-dessous,  lisez  au-dessus. 

»  167,  ligne  6,  noms,  lisez  nous. 

»  171.  ligne  5,  Fiouzalet,  lisez  Flonzelet 

»  184,  ligne  8,  Canava,  lisez  Cenava, 

»  »  ligne  11,  cormique,  lisez  comique. 


Page  187,  ligne  9  du  bas,  1272  M.  G.  XIV,  lisez  1227  M,  G.  IV. 

»  195,  ligne  19,  Praz  ;  Gottraux,  bilîez  le  ; . 

»  200,  ligne  11,  Gravaz  l'i  Daillens,  lisez  Gravay. 

■»  208,  ligne  14  Au  lias.  Hfremence.  lisez  Hcremenci. 

»  223,  ligne  3  du  bas   f.urre:,  lisez  Larriz. 

»  231,  an.  Levron,  ligne  2,  Levrona,  lisez  Levrono. 

»  233,  ligne  4  du  bas.  Xll,  lisez  XII«  s. 

»  237,  ligne  8,'au-dessous,\lisez  au-dessus. 

»  241,  ligne  6,  ctunuie  la  i^iive,  lisez  Loue. 

»  2S4,  lignes  13,  14,  mnlen,  tmupe.iii.  lisez  maka. 

»  258,  ligne  20.  Vau  de  Rugt.  lisez  BuyI. 

»  264,  ligne  9,  Martinae,  lisez  Uarlinaa. 

»  263,  Malran,  ligne  1,  1148,  liseï  1142. 

»  266,  ligne  4  du  bas.  2»  s.,  Usez  ï«  livr. 

*  271,  ligne  4  du  bas,  Merlingittm,  lisez  Marlingium. 
»  274,  Miécourt,iigne  6,  1129,  lisez,  1239. 

»  278,  Moillesulaz.  ligne  2,  M.  G.  XIV.  lisez  IX. 

«  287,  ligne  14,  Monterai,  lisez  Monliral. 

»  288,  ligne  16,  Malconis,  lisez  Falconis. 

»  292,  an.  Mi..iLl|ireve\rps,  1554,  lisez  1164. 

»  337,  Penllii>n'az,  D,  Cossonay   lisez  Echallens. 

»  341,  ligne  4,  l'errollcs.  lisez  Perrolles. 

»  344,  ligne  6,  Riez  lisez  Riaï. 

»  350,  ligne;7,  Facro.'lisez  Faeto. 

»  354.  Iigne"2,  M.  R.  I,  2»  s.,  lisez  2«  Hvr. 

»  359,  ligne  8,  Rionda,  lisez  Rianda. 

»  365,  an.  Pressy    lii^nfï   2!)    lisi'z  129. 

»  381.  ligue  1  du  bas,  liemalfeiu  lisez  Romutfens. 

»  384.  ligne  14,  Rucei,  lisez  Rueci. 

*  393,  ligne  6,  après  *s  Routes  ajouter  s.  ra. 
»  400,  lignes  10  el  17,  Ruty.  lisez  Rath. 
>  409,  ligne  9, 1394,  lisez  1494. 

»  412,  ligne  7,  1039.  lisei'1159. 

»  416,  nrt.Sarzens.f^humizo  de  Chumo,  lisez  Cbuuizo  de  Cliuono. 

«  418,  ligne,!,  Otilcriis.  h<f7.  Snk;-ns 

»  426,  art.  Seime,  M.  F.,  lisez  H.  G. 

»  460,  an.  Thonex,  ligne  2,  1230,  lisez  1330. 

»  462,  Tinterin.  ligne  2.  Tentlichen,  lisez  Tenitichon. 

»  463,  dernière  ligne,  Tolère,  lisez  Tolore. 

»  483,  ligne  6,  vassif,  lisez  vaisif. 

*  492.  ligue  S  du  bas,  Praz.  lisez  Prez. 

»  520,  ligne  4,  Varannes  1231,  lisez  1331. 

»  537,  Tsaraire,  75,  lisez  88. 


BIBLIOGRAPHIE 


Abeillb  du  Jura  (abbé  Sérasset).  Recherches  historiques  sur  l'ancien 
évêché  de  Bàle.  —  2  vol.  in-8o.  Neuchâtel  1840-41. 

D'Arbois  de  Jubàinville.  Recherches  sur  l'origine  de  la  propriété  fon- 
cière et  des  noms  de  lieux  habités  en  France.  —  Paris  1890. 

Attingbr.   Dictionnaire  géographique  de  la  Suisse.  —  4  vol.   parus. 
Neuchâtel  1903-1906. 

AuBBRT.  Trésor  de  Tabbaye  de  Saint-Maurice  d'Agaune.  —  Paris  187S. 

Archives  de  la  Société  d'Histoire  de  Fribourg,  vol.  I-VII.  1850-1903. 

Archiv  fur  schweizerische  Geschichte,  vol.  I-XX.  —  Zurich  1843  et  suiv. 

A.  R.  Dictionnaire  des  localités  du  canton  de  Neuchâtel.  —  1  vol.  1870. 

BenoIt  V.,  Bibliothèque  neuchâteloise.  —  4  vol.  Neuchâtel  1861-1864. 

Besson,  m.  Recherches  sur  les  origines  des  évéchés  de  Genève,  Lau- 
sanne, Sion.  —  Fribourg  1906. 

Blanchst.  Lausanne  dès  les  temps  anciens.  —  1  vol.  in  8o.  Lausanne  1863. 

BoccARD.  Histoire  du  Valais,  etc.  —  1  vol.  in-8.  Genève  1844. 

BoNNivARD,  Fr.  de.  Les  Chroniques  de  Genève  publiées  par  D.  Dunant. 
—  2  vol.  in-8o.  Genève  1831. 

BoYVE.  Annales  historiques  du  canton  de  Neuchâtel.  —  2  vol.  in-8<>. 
Berne  et  Neuchâtel  1854-55. 

Brandstetter,  J.-L.  Die  Namen  der  Baume  und  Strâuche  in  Ortsnamen 

der  deutschen  Schweiz.  —  In  4o.  Luzern  1902. 
»  Der  Ortsname  Tschuggen. —  Broch.  in-8o.  Stans  1904. 

BRmEL.  Glossaire  du  patois  de  la  Suisse  romande.  —  Lausanne  1866. 
»       Essai  statistique  sur  le  canton  du  Valais.  —  Zurich  1820. 
»       Etrennes  helvétiennes  et  Conservateur  suisse. 

Briérb  et  Favey.  Supplément  au  Dictionnaire  historique  du  canton  de 
Vaud.  —  2  livr.  Lausanne  1886. 

Bulletin  de  l'Institut  genevois,  vol.  I-XXXIII.  —  Genève. 

BuoMBBRGER.  Dictiounaire  des  localités  du  canton  de  Fribourg.  —  Fri- 
bourg 1897. 

Cbabloz,  Fr.  La  Béroche,  recherches  historiques.  —  Neuchâtel  1867. 

DE  Chambrier.  Description  topographique  de  la  mairie  de  Neuchâtel.  — 
1  vol.  in-8o.  Neuchâtel  1840. 

Champollion-Figeac.  Nouvelles  recherches  sur  les  patois  de  France.  — 
1  vol.  in-8».  Paris  1809. 

Château-d'Œx  et  le  Pays  d'Enhaut^  étude  historique  publiée  par  le  Club 
du  Rubli.  —  Château-d'Œx  1882. 

CoRTHisY,  Eugène.  La  vallée  des  Ormonts.  —  Lausanne  1903. 


I 

.$7:2 

*^»*^  i  TABLE   DES   ABRÉVIATIONS 


Arch.  Fr.  Archives  fribourgeoises. 

augm.  augmentatif. 

G.  canton. 

Cart.  Laus.  Cartulaire  de  Lausanne  dans  Mém.  et  Doc.  VI. 

Gart.  Month.  Gartulaire  de  Montheron. 

D.  district. 

dim.  diminutif. 

Donat.  Haut.  Livre  des  donations  de  Hauterive. 

F.  B.  Fontes  rerum  Bernensium. 

fig.  figuré. 

Fôrstm.  Fôrstemann,  voir  Bibliogpraphie. 

h.  ham.  hameau. 

loc.  localité. 


m. 

maison. 

M.  R. 

Mémoires  de  la  Soc.  d'hist.  de  la  Suisse  romande. 

M.  G. 

»        de  la  Soc.  d'hist.  et  d'archéol.  de  Genève. 

n.  pr. 
M.  F. 

Mtl. 

nom  propre. 
Mémorial  de  Fribourg. 
Matile. 

Mus.  N. 

Musée  neuchâtelois. 

M.  N. 

»              » 

P- 

R.  dipl. 

s. 

page. 

Recueil  diplomatique  de  Fribourg. 

siècle. 

subst. 

substantif. 

s.  m. 

subst.  masc. 

s.  f. 

subst.  fém. 

T.  fr. 

T.  h.  ail. 

vieux  français, 
vieux  haut  allemand. 

Tr. 

Trouillat,  voir  Bibliographie. 

Wstbg. 
Zeerl. 

Wûrstemberger,        » 
Zeerleder,                   » 

* 

devant  un  n.  propre  ou  autre  nom  indique  un  nom  sup- 
posé, probable,  mais  non  constaté  dans  les  textes. 

Les  noms  locaux  du  Jura  bernois  sans  indication  d'ori^ne  sont  tirés  de 
Trouillat,  et  pour  le  Valais,  des  volumes  de  documents  publiés  par  Gremaud, 
M.  R.  XVin  et  XXIX-XXXIII  et  XXXVII-XXXIX. 


9p- 


o534 


«7 

ERRATA  7<:^'-'- 

au  tome  Vil  2*  série  des  Mém,  et  Doc.  de  la  Soc.  (Thist.  de  la  Suisse  romande. 

Essai  de  toponymie,  par  H.  Jaccard. 


Page  32,  Bérenges,  ligne  4,  Beriken,  lisez  Berikon. 
»      39,  ligne  4,  Blonius,  lisez  Blanim. 
»      40,  ligne  1,  biffez  Bonis. 
»      47,  Bouloz,  ligne  2,  Bolooh,  lisez  Boloch. 

♦  62,  ligne  10,  Cavouà,  lisez  Cavouè. 
»  66,  art.  Cbalais,  Saler,  lisez  Jalei\ 
»      68,  ligne  17,  .„tonis,  lisez  ionis. 

»      79,  Chaumont,  ligne  4,  Chaumontel,  lisez  Chamontel. 

»       »  »  ligne  6,  1220,  lisez  1229. 

»      83,  ligne  6,  biffez  Zeuss,  p.  129. 

»      89,  ligne  18,  Chabris,  Chabre  lisez  Ckebris,  Chebre. 

»      93,  art.  Choulex,  ligne  3,  M.  G.  XII,  lisez  II. 

»      94,  ligne  6  du  bas,  onomatique,  lisez  onomastique. 

»      95,  art.  Clees,  lignes  4  et  5,  Gicfs^  Moines,  lisez  Clefs, 

Moines. 
»      96,  ligne  17,  Glouet,  lisez  Closet. 
»      97,  ligne  4  du  bas,  onomatique,  lisez  onomastique. 
»      98,  ligne  6,  M.  R.  XI,  lisez  XII. 
»       »     art.  Gollex,  ligne  3,  Gollex,  lisez  Colex. 
»      99,  ligne  6  du  bas,  Praz.  lisez  Prez. 

»  100,  ligne  5  du  bas,  Acclini,  lisez  Acelint. 
»      >     ligne  9  du  bas,  Cumbos,  lisez  Gumbas. 

♦  106,  Gorges,  ligne  3,  66,  67,  lisez  166,  167. 
»  110,  lignes  17-18,  Corsier,  lisez  Corsie. 

»  111,  ligne  o,  Cosciniaco,  lisez  Coseiniaco. 

♦  114,  ligne  13,  Gurwol  lisez  Gurwolf. 

3>  120,  ligne  21,  M.  R.  25,  lisez  M.  R.  2tie  série. 

»  132,  Dérochia,  torrent  à  Géronde,  lisez  Grôiie. 

3>  136,  ligne  11  du  bas,  Praz,  lisez  Prez. 

»  145,  art.  Ecovets,  ligne  2,  Porthaux,  lisez  Poiilhaux. 

»  146,  ligne  2  du  bas,  au-dessous,  lisez  au-dessus. 

3>  167,  ligne  6,  noms,  lisez  nous. 

»  171.  ligne  5,  Flouzalet,  lisez  Flonzelet 

»  184,  ligne  8,  Canava,  lisez  Cenava. 

»      »     ligne  11,  cormique,  lisez  comique. 


Page  187,  ligne  9  du  bas,  1272  M.  G.  XIV,  lisez  1227  M.  G.  IV. 

»  195,  ligne  19,  Praz  ;  Gottraux,  biffez  le  ; . 

»  200,  ligne  11,  Gravaz  à  Daillens,  lisez  Gravay. 

•»  208,  ligne  14  du  bas,  Heremence,  lisez  Hcremenci. 

»  223,  ligne  3  du  bas,  Larrez,  lisez  Larriz. 

»  231,  art.  Levron,  ligne  2,  Levrona,  lisez  Levrono. 

^  233,  ligne  4  du  bas,  XII,  lisez  Xlle  s. 

»  237,  ligne  8,'au-dessous,\lisez  au-dessus. 

»  241,  ligne  6,  comme  la  Louve,  lisez  Loue. 

y^  254,  lignes  13,  14,  malea,  troupeau,  lisez  malca, 

»  258,  ligne  20,  Vau  de  Rugt,  lisez  Ruyt. 

»  264,  ligne  9,  Martinae,  lisez  Martinaa. 

^  265,  Matran,  ligne  1,  1148,  lisez  1142. 

»  266,  ligne  4  du  bas,  2«  s.,  lisez  2«  livr. 

>►  271,  ligne  4  du  bas,  Merlingiumy  lisez  Marlingium. 

*  274,  Miécourt,'ligne  6,  1129,  lisez,  1229. 

»  278,  Moillesulaz,  ligne  2,  M.  G.  XFV,  lisez  IX. 

»  287,  ligne  14,  Monterai,  lisez  Montiral. 

»  288,  ligne  16,  Malconis,  lisez  Falconis. 

»  292,  art.  Montpreveyres,  1554,  lisez  1154. 

»  337,  Penthéréaz,  D.  Cossonay,  lisez  Echallens. 

»  341,  ligne  4,  Peppollcs,  lisez  PerroUes. 

»  344,  ligne  6,  Riez,  lisez  Riaz. 

»  350,  ligne;;7,  Fafî/o,-lisez  Faeto. 

»  354,  ligne  2,  M.  R.  I,  2«  s.,  lisez  2«  livr. 

)^  359,  ligne  8,  Rionda,  lisez  Rianda. 

»  365,  art.  Pressy,  ligne  2,  29,  lisez  129. 

»  381,  ligne  1  du  bas,  RemulfenSy  lisez  Romulfens. 

^  384.  ligne  14,  Rucei,  lisez  Rueci. 

)►  395,  ligne  6,  après  es  Routes  ajouter  s.  m. 

»  400,  lignes  10  et  17,  Ruty,  lisez  Ruth. 

»  409,  ligne  9,  1594,  lisez  1494. 

>  412,  ligne  7,  1059,  Ii8ez:il59. 

*  416,  art.  Sarzens,  Chumizo  de  Ghumo^  lisez  Chunizo  de  Ghuono. 

*  418,  ligne,!,  Oalcens,  lisez  Solcens. 
»  426,  art.  Seime,  M.  F.,  lisez  M.  G. 

»  460,  art.  Thonex,  ligne  2,  1230,  lisez  1330. 

»  462,  Tinterin,  ligne  2,  Tentlichen,  lisez  Tentlichon. 

»  463,  dernière  ligne.  Tolère,  lisez  Tolore, 

»  485,  ligne  6,  vassif,  lisez  vaisif. 

*  492,  ligne  5  du  bas,  Praz,  lisez  Prez. 

>  520,  ligne  4,  Varannes  1231,  lisez  1331. 
»  557,  Tsaraire,  75,  lisez  85. 


sas.  1 1 


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Carte  topographique  du  canton  de  Vaud  au  Vsoooo* 
Carte  de  France  de  Tétat-major  au  ^/goooo»  feuilles  Thonon,  Annecy, 

Saint-Claude. 

RovÉRÉA.  Carte  des  4  mandements  d'Aigle.  —  Sans  date  (fin  du  18e  s.). 

Von  DER  Weid,  Fr.  Incliti  cantonis  Friburgensis  tabula,  1668,  repro- 
duite par  Stadelmann,  op.  cit.  Frib.  1902. 

Plans  cadastraux  de  nombreuses  communes  du  canton  de  Vaud  et  du 
Bas- Valais. 


INTRODUCTION 


Tout  nom  de  lieu,  ville  ou  villag-e,  rivière,  montag'ne  ou  simple 
terrain,  soit  lieu-dit,  a  eu  une  sig-nification  précise  à  l'origine.  Le 
sens  d'un  ^rand  nombre  de  ces  noms  nous  échappe  aujourd'hui, 
soit  qu'ils  appartiennent  à  des  racines  inconnues,  soit  qu'ils  aient 
été  tellement  défigurés  dans  la  suite  des  temps  qu'il  ne  nous  est 
plus  possible  d'en  reconnaître  la  racine  primitive  sous  la  forme 
que  le  nom  revêt  actuellement.  Remarquons  ici  que  très  souvent 
la  forme  officielle  est  une  source  d'erreurs.  Les  rédacteurs  d'actes, 
clercs  et  notaires,  et,  plus  près  de  nous,  les  géomètres  qui  ont  levé 
les  plans,  les  cartographes  officiels  ou  privés  ont  très  souvent 
interprété  faussement  les  noms  qu'ils  entendaient  prononcer,  et 
leur  ont  donné  une  orthographe  qui  déroute  aujourd'hui  le  cher- 
cheur. Aussi  est-il  de  la  première  importance,  pour  une  étude 
toponyraique,  de  rechercher  les  plus  anciennes  formes  de  chaque 
nom.  La  lecture  attentive  des  documents  publiés  dans  les  recueils 
de  chartes  ou  conservés  dans  les  diverses  archives  est  donc  un  tra- 
vail préliminaire  indispensable. 

i.  Origine.  —  A  quel  idiome  appartiennent,  d'après  leurs 
racines,  les  noms  de  lieux  de  notre  pays? 

Il  j  en  a  de  trois  sources  différentes,  formant  trois  couches 
superposées.  Et  de  même  que  le  géologue  détermine  l'âge  relatif 
des  divers  terrains  aux  fossiles  qu'ils  renferment,  on  reconnaît 
les  origines  diverses  des  localités  du  pays  aux  racines  dont  elles 
dérivent. 


If- 


X  INTRODUCTION 

Une  première  série  de  noms,  la  plus  ancienne,  est  d'origine  cel- 
tique. Nos  ancêtres,  les  Helvètes,  appartenaient  à  la  nation  g^au- 
loise,  un  des  rameaux  de  la  grande  race  celtique.  Leur  langue  se 
rattachait  à  la  famille  indo-germanique  ;  elle  était  proche  parente 
du  latin  et  des  vieux  idiomes  germains,  (Bopp,  Grimm,  Zeuss).  La 
plupart  des  noms  de  rivières,  tous  ceux  en  one,  ar,  sar,  dive, 
reuse,  rhin,  morge,  etc.  ;  ceux  de  plusieurs  montagnes,  alpe, 
dol,  tann,  balm;  quelques  termes  topographiques,  combe,  oche; 
quelques  noms  d'arbres,  verne,  sapin,  et  de  beaucoup  de  loca- 
lités, anciennement  en  dunum,  durum,  sont  d'origine  celtique. 
Ces  noms  se  rencontrent  surtout  dans  la  vallée  du  Rhône,  de  sa 
source  à  Genève,  et  dans  les  vallées  principales,  Sarine,  Broyé, 
Thièle,  Birse.  Un  assez  grand  nombre  d'entre  eux  s'expliquent 
avec  plus  ou  moins  de  certitude;  d'autres  présentent  une  explica- 
tion probable  ;  beaucoup  offrent  des  prablèmes  pour  toujours  inso- 
lubles. 

A  cette  première  série  de  noms  s'en  ajoute  une  seconde  beau- 
coup plus  nombreuse,  celle  des  noms  remontant  à  l'époque  gallo- 
romaine,  vocables  tirés  d'une  racine  latine,  ou  gauloise,  mais 
adoptée  dans  le  bas  latin.  Les  conquérants  romains  s'établirent 
essentiellement  le  long  des  grandes  voies  de  communication,  dans 
les  vallées  déjà  nommées,  et  sur  le  parcours  des  routes  construites 
par  eux.  Ils  bâtirent  des  fermes,  des  maisons  de  campagne,  ils 
établirent  des  colonies,  élevèrent  des  châteaux.  A  cette  source  éty- 
mologique se  rattachent  les  noms  formés  des  racines  villam, 
casam,  campum,  pratum,  planum,  castrum  ou  castellum,  monas- 
terium,  capellam,  montem,  vallem,  furcam,  mansum,  coloniam, 
burgum,  vicum,  condominium,  murum,  finem,  paludem,  aquam, 
flumen,  etc.  La  plupart  des  noms  d'arbres,  fagum,  pinum,  tiliam, 
castaneam,  laricem,  etc.,  et  quelques  noms  de  végétaux  plus 
humbles,  jonc,  ronce,  fougère,  puis  ceux  qui  dérivent  de  plantes 
cultivées,  froment,  orge,  épeautre,  lentille,  fève,  pois,  servent  à 
dénommer  de  nombreuses  localités.  A  ces  deux  groupes  dérivés 
de  noms  communs  viennent  s'ajouter  tous  les  noms  de  lieux  ha- 
bités terminés  en  ier,  iez,  ey,  y,  ex,  ez,  ay,  primitivement  formés 


INTRODUCTION  XI 

d*un  nom  d'homme,  généralement  un  g'entilice^,  —  nom  de  fa- 
mille, —  romain,  celui  du  premier  propriétaire,  tels  que  Crissier, 
Agiez,  Chabrey,  Moirj,  Arnex,  quelquefois  d'un  cog'nomen^  ou 
surnom,  Lonaj,  Saconnex  =  domaines  de  Criscius,  Abidius, 
Cabri  us,  Maurîus,  Arnius,  Lonus,  Saco,  noms  auxquels  s'ajou- 
tait le  suffixe  locatif  acum;  iacum  s'est  réduit  à  iac,  puis  à  iaj, 
iei,  ie  ou  je,  enfin  à  y  qui  avait  d'abord  le  son  de  ie  dans  vie. 
Mais  d'autres  noms  se  rattachent  à  ce  g'roupe.  Il  faut  y  ajouter 
quelques  noms  en  on,  dérivés  de  g^entilices  avec  le  suffixe  io, 
ionis,  tels  sont  Courson,  Grandson,  Valençon,  Marsillon,  etc. 
Enfin  le  gcentilice  peut  se  transformer  en  adjectif  et  ne  prend  pas 
de  suffixe  :  villa ^  Juvenia,  de  Juvenius-,  domus  Licinia,  fundus' 
Anicius;  ainsi  à  Rome,  pons  Aemilius,  via  Valeria,  aqua  Claudia, 
via  Aemilia  (Jubainville,  p.  a54,  3^5),  et  chez  nous  (villas)  Da- 
vias,  Granias.  A  cette  dérivation  se  rattachent  des  noms  dérivés 
du  nominatif  féminin  singulier  :  Monnaz,  jadis  Mona,  villa  Mona, 
Paganaz,  terra  Pagana,  ou  du  datif-ablatif  pluriel  :  Grang-es, 
Grangiis,  villis  Graniis  de  Granius,  villa  Magis  de  Magus,  aujour- 
d'hui Mage. 

Une  troisième  série  de  noms,  la  plus  récente,  est  due  à  l'inva- 
sion burgonde,  au  commencement  du  cinquième  siècle. 

Les  Germains  s'établirent  surtout  sur  les  plateaux  qui  séparent 
les  vallées,  dont  la  population  gallo-romaine  était  déjà  assez  com- 
pacte; ainsi  sur  le  plateau  entre  la  Sarine  et  la  Glane,  entre  la 

*  Les  ^eotilices  se  forment  des  co^omens,  surnoms  adjectifs,  par  l'interca- 
lation  d'un  i  :  Quintus-ius,  Sextus-ius,  Maunis-ius,  Germanus*ius,  ete.  Les 
Gaulois  faisaient  de  même  :  Gabros-Gabrios,  Toouta-Tooutia. 

'  Le  propriétaire  avait  pris  un  çentilice  quand  il  avait  obtenu  le  droit  de  cit^ 
romain,  et  se  contentait  d'un  co^nomen  quand  il  était  resté  barbare;  A.  de 
Jubainville,  p.  96. 

3  Fundus  et  villa  sont  deux  termes  corrélatifs  :  Fundus  est  la  portion  du  sol 
qui  forme  une  exploitation  agricole  appartenant  à  un  propriétaire  déterminé. 
Villa  est  le  g^roupe  des  bâtiments  où  le  propriétaire  se  loge  et  qui  servent  à 
l'exploitation.  Il  n'y  a  pas  de  villa  sans  fundus,  ni  de  fuodus  sans  villa.  Suppri- 
mez la  villa,  le  fundus  est  réduit  à  l'état  d^ager  ou  de  locat^  Ager  est  locus  qui 
sine  villa  est.  Jubainville,  p.  95. 


XII  INTRODUCTION  * 

Glane  et  la  Broyé,  dans  le  Gros  de  Yaud^  enfin  sur  le  plateau  qui 
s'étend  entre  la  Venoge  et  le  pied  du  Jura.  Ajoutons  quelques 
rares  établissements  en  Valais  :  Salins,  Suen,  Turtig.  Chaque  chef 
burgonde  reçut  son  lot  dans  le  partage  des  terres  ;  il  s  y  établit 
avec  sa  famille  et  ses  gens,  et  le  nouvel  établissement  reçut  un 
nom  dérivé  de  celui  du  propriétaire  :  par  exemple  Renens,  primi- 
tivement Runingis,  chez  les  descendants  de  Runo.  C'est  ainsi  que 
sont  nés,  dans  les  régions  que  nous  venons  d'énumérer,  les  noms 
de  villages  et  de  hameaux  si  nombreux  (m  d'après  Zimmerli), 
formés  du  suffixe  germain  inganij  traduit  en  latin  par  ingiSy  de- 
venu dès  le  neuvième  siècle  enSy  eins,  enges  ou  anges,  inges, 
quatre  formes  qui  ont  chacune  leur  région  particulière  :  ens  à 
Fribourg  et  la  région  d'Echallens  :  Berlens,  Sullens;  ins  au  sud 
de  TAubonne  :  Bursins,  Prangins,  et  à  Neuchâtel  :  Marin,  Ver- 
mondin  ;  inges  à  Genève  :  Presinges,  Puplinges  et  dans  la  région 
voisine  de  la  Haute-Savoie,  où  Ton  trouve  une  trentaine  de  noms 
en  inges  (dans  M.  Inst.  Gen,  VIII,  12,  J.  Vuy  en  compte  38); 
enfin  la  forme  enges  se  trouve  dans  deux  groupes  de  localités, 
l'un  dans  la  vallée  de  la  Broyé  :  Auboranges,  Martherenges, 
l'autre  près  de  Morges  :  Préverenges,  Bassenges  (aussi  en  Cha- 
blais  :  Morlange,  Champanges.  etc.).  Ajoutons  encore  une  graphie 
qui  le  rend  méconnaissable,  c'est  an,  Renan,  Aran,  Chevran, 
Valavran.  Un  autre  groupe  de  noms  datant  de  la  période  de  l'in- 
vasion germaine  comprend  les  nombreux  Villars,  de  villare,  réu- 
nion de  villas,  généralement  déterminés  par  le  nom  du  Germain 
auquel  le  hameau  de  colons  gallo-romains  échut  en  partage,  ou, 
pour  les  localités  nouvellement  habitées,  le  nom  de  celui  qui  a 
fondé  la  villa,  qui  s'est  établi  sur  le  mont  ou  dans  la  vallée  : 
Villarimboud,  Villargiroud,  Villariaz  =  villas  de  Rambold,  de 
Gérold,  de  Rohart  ;  Vaumarcus,  Montbovon,  vallée  de  Marcold, 
mont  de  Bovo.  A  ces  noms  de  la  partie  méridionale  de  notre  pays 
romand  s'ajoutent  tous  les  noms  composés  en  court  du  Jura  : 
Courtelary,  Vendelincourt,  etc.,  et  la  plupart  de  ceux  en  velier  : 
Undervelier,  Develier,  que  Zimmerli  (Ille  p.)  croit  être  d'origine 
franque. 


INTRODUCTION  XIII 

Presque  tous  les  noms  de  cette  classe  si  nombreuse  des  dérivés 
de  noms  propres  germaniques  nous  sont  parvenus  sous  deux 
formes,  Tune  allemande,  l'autre  française,  qui  s'éclairent  récipro- 
quement, la  forme  allemande  ayant  g-ardé  g'énéralement  la  racine 
plus  intacte,  ainsi  Vufflens — Wûlflingen,  de  Wulfilo,  Glovelier — 
Liolting^n,  de  Lioht,  Develier — Dietwiler,  de  Dieto,  Villarepos — 
Ruppertswiler,  de  Ruppert,  Courroux — Lûtolsdorf,  de  Lûtold. 
Toute  étjmologie  qui  ne  satisfait  pas  aux  deux  formes,  française 
et  germaine,  est  fausse,  ainsi  celle  qui  tire  Courroux  de  curtis 
rufus  (Dict.  géog,  Attinger),  est  d'emblée  à  rejeter,  de  môme 
que  celles  qui  dérivent  le  déterminatif  d'un  nom  commun,  court 
et  velier  s'ajoutant  toujours  à  un  nom  propre,  voir  Corban,  Cof- 
frane,  Miécourt. 

Notons  enfin  que  ce  mode  de  formation  de  noms  locaux  dérivés 
de  noms  d'hommes  se  continue  encore  de  nos  jours,  surtout  dans 
les  montagnes.  Citons  parmi  les  noms  propres  existant  encore 
aujourd'hui,  dans  la  Gruyère  :  la  Saudannaz  (Saudan),  la  Bu- 
mandaz  (Buman),  la  Vondervsreide,  la  Fégueline,  la  Guisolandaz, 
—  au  Pays  d'Ënhaut,  la  Jaquillarde,  la  Jaquerode,  la  Minaudaz, 
la  Gobalette  ;  dans  le  district  d'Aigle,  la  Bercière,  la  Veillarde,  la 
Sordettaz,  la  Perrettaz;  dans  le  Jura,  district  de  Grandson,  la 
Porrettaz,  la  Rougemonne,  la  Rusillonne,  la  Roguine,  la  Pidou- 
saz,  la  Christine,  etc.  Nous  avons  laissé  de  côté  ces  noms  qui  s'ex- 
pliquent d'eux-mêmes. 

Remarquons  en  passant  que  les  notaires  ont  souvent  donné  le 
suffixe  gallo-romain  iacum  à  des  noms  d'origine  germanique  et 
quelquefois  l'inverse.  Citons  Bruciniacum  pour  Brucins  ou  Bur- 
sins,  Givriacum — Givrins,  Matiniacum — Mategnins  et  inverse- 
ment, Burdignins  pour  Bourdigny  de  Burdiniacum,  Cartignins — 
Cartigny  de  Quartiniacum,  Prignins  de  Prianiacum,  Gresins  de 
Gratiacum,  Nivillins  de  Novelliacum.  Ils  ont  de  môme  donné  ce 
suffixe  acum,  qui  ne  s'ajoute  qu'à  des  noms  d'hommes,  à  des  noms 
de  choses:  Asneriacum,  Anières;  Pantharacum,  Penthéréa;  Chi- 
seracum,  Chéserex;  Corgiacum,  Corges;  GoUionacum,  Gollion; 
Holder  cite  aussi  un  Tremuliacum,  aujourd'hui  Trembly,  de  tre- 


XIV  INTRODUCTION 

mula,  le  tremble.  Aux  noms  de  localités  dérivés  de  noms  propres 
germains,  s'ajoutent,  dans  la  période  burgonde,  un  certain 
nombre  de  noms,  surtout  de  lieux-dits,  dérivés  de  substantifs 
communs  germaniques  :  bole,  breuil,  mosse,  léchère,  râpe  ou 
rippe,  rosé,  saule,  vœte,  vuaz,  vavre  ou  voivre,  etc. 

2.  Modiflcatîons  des  racines.  —  Naturellement  tous  ces  noms 
ont  subi,  dans  le  cours  des  âges,  maintes  modifications.  Les  règles 
qui  président  à  la  transformation  des  mots  du  dictionnaire,  per- 
mutations, transpositions,  additions  ou  suppressions  de  lettres, 
dont  on  trouve  les  lois  dans  les  dictionnaires  étymologiques,  s'ap- 
pliquent avec  la  même  rigueur  aux  modifications  des  noms 
propres;  seulement  leur  orthographe  est  infiniment  plus  capri- 
cieuse,  plus  mobile,  car  elle  n'est  réglée  par  aucun  dictionnaire. 

De  plus,  on  y  rencontre  un  certain  nombre  de  permutations 
inconnues  au  français,  mais  qui  se  retrouvent  dans  nos  patois  : 
c-h  aspiré.  Corne— Home,  Combe — Hombe;  ch-f,  Oche — OfiFe; 
»-f ,  l'Essert — le  Fer,  Cingle — Fingle  ;  ch-ss,  Ouche — Ousse  ;  ss-ch, 
Ëssert — Ëchert,  Pissot — Pichoux  ;  j-z,  Joux — Zour  ;  ch-ts,  Chanoz 
— Zanoz,  Chaux — Tsô;  1  mouillé  et  1-d  ou  5,  Gollie — Gode, 
Daillon — Dadon,  Palette — Padette;  j-d,  Oujon — Audon,  Chàges 
— Chaude;  q-t  ou  c-t,  Paquier — Patier,  Curtmannonis — Tourte- 
magne;  gl-11,  Glaise — Liaise,  Glarey — Liarey;  —  des  additions, 
comme  le  v  entre  deux  voyelles,  des  suppressions,  comme  celle 
du  V  initial  ou  médian,  Vercome — Ercome,  Vernayaz — Ërnayaz, 
Novale — Noale.  Nous  y  trouvons  des  voyelles  et  syllabes  atones, 
az,  oz,  è,  y  =  e,  Riondaz — Rionde,  Iserabloz — Iserable;  on  écrit 
indifféremment  Trogny  et  Trogne,  Reschy — Rêche,  Sinièse  et 
Ziniegy  ;  cet  i  atone  existe  dans  les  patois  de  l'Isère  où  l'on  écrit 
tachi,  clou,  tronchi,  souche,  oulagni,  noisette,  armailli  pour  ar- 
maille,  troupe,  drachi,  marc,  grailli,  corneille,  agi,  haie.  Au  qua- 
torzième siècle,  plus  de  cinquante  noms  de  lieux  du  pays  aujour- 
d'hui terminés  en  e,  s'écrivent  y  :  Venogy,  et  jusqu'au  seizième 
siècle,  Viveysi  i536,  et  au  dix-septième,  la  Monsy  i668,  laMonse; 
ez  =  es.  Miserez — Mézières  ;  ier  et  iez  .=  y,  Vernier,  Agiez,  Fiez, 


INTRODUCTION  XV 

se  prononcent  Verny,  Ag-y,  Fy.  A  ce  propos,  remarquons  qu'il  se- 
rait temps  de  modifier  Torthog'raphe  de  nos  noms  de  localités 
pour  éviter  de  voir  ces  noms  défigurés  par  un  déplacement  de 
l'accent.  On  entend  déjà  trop  souvent  prononcer  Riondàt^  An- 
zeîndàt  ou  Riondàze,  Anzeindàze,  les  mots  Riondaz,  Anzeindaz, 
que  nos  pères  prononçaient  Rionde,  Anzeinde,  comme  nos  mon- 
tag'uards  le  font  encore  aujourd'hui.  Nous  devrions  imiter  les  Va- 
laisans  qui  ont  abandonné  les  orthographes  surannées  d'Evolenaz^ 
Iserabloz,  écrits  aujourd'hui  Ëvolène,  Isérable. 

Parmi  les  influences  qui  ont  contribué  à  modifier  les  noms,  il 
faut  encore  ajouter  : 

fo  La  soudure  de  l'article,  entière  ou  partielle  :  Lallex,  l'Allée 
ou  l'Aller  pour  la  Lex,  Lormoy— l'Ormoie,  Lourtier — l'Ortier,  la 
Liserae  — l'Yserne,  la  Laire — l'Aire,  Lirette — l'Irette,  Loursine — 
rOursine,  Lautaret — l'Autaret,  Louge — l'Ouge,  Loche — l'Oche, 
rObèche —  lo  Besso,  l'Avare — laVare,  l'Achat— la  Ghaz. 

2^  Au  contraire,  la  séparation  de  1  initial  :  l'Arrêt  pour  Larret, 
l'Horette— Lorette,  ou  du  a  de  l'article  féminin,  la  London  pour 
l'Allondon. 

30  L'addition  d'un  n  initial  provenant  de  la  liaison  de  en  avec 
la  voyelle,  Onnaz— Nona,  Euloz — Neuloz,  Oez — Noës,  Ombrieux 
— Nombrieux,  y  Travers — Ni  travers,  fréquent  en  Valais  où  l'on 
dit  encore  aller  en  Isérable,  en  Nendaz.  Cette  agglutination  de  l'n 
est  fréquente  en  romanche  :  Nalps,  Nacla,  Naul  pour  in  Alps,  in 
Acla  (=  mayen),  in  Aul,  devenus  'n  Alps,  'n  Acla,  'n  Aul.  On 
a  dit  aussi  Nenges  pour  Enges,  Description  de  j\euchâtel,  par 
Amiet,  1692. 

4**  La  soudure  de  en  :  Engollon,  Enney,  Envelier,  Envuardes. 

5°  La  soudure  de  es  (y  en  Valais)  :  Ëtagnère,  Elay,  Eloyes, 
Echilles,  Epoisats,  Eponveys,  Eplatures,  Evilard,  Ecoteaux,  — 
lUettes,  Itravers,  Izigière,  Ypresse. 

60  La  séparation  de  a  ou  e  initial  pris  pour  une  préposition  : 
à  Talens  pour  Attalens,  en  patois  Talein,  R.  de  Vouant  pour 
d'Evonant,  Epenaux  devenu  es  Pénaux,  puis  Penau. 

7®  Des  confusions  de  suffixes  :  an  latin  avec  ens  germanique  : 


XVI  INTRODUCTION 

Aran  pour  Arens,  Chevran  pour  Chevrens,  Valavran  pour  Vala- 
vrens  ;  ar  latin  et  ard  germanique  :  châtelar,  molar,  villar,  outar, 
de  castellare,  molare,  villare,  altare,  devenus  châtelard,  molard, 
villard,  outard. 

8<>  Des  modifications  de  suffixes,  telles  que  aulaz,  ollaz,  eulaz, 
pour  ola,  anciennement  oula,  de  ula  :  Arg'naulaz,  Foyaulaz,  Ter- 
raulaz,  Serraulaz,  Revereulaz,  jadis  Herniola,  Teroula,  Rive- 
roula. 

90  L'introduction  de  lettres  parasites,  telles  que  le  h  après  t, 
soit  au  commencement  des  mots,  Thanna,  Theil,  Theisa,  Thio- 
leire,  soit  à  Tintérieur,  Athenaz,  Bethusy,  Epautheires,  Mathod, 
Mothe,  Penthaz,  ou  à  la  fin,  Buth,  Ruth,  Sejthe,  etc.,  h  qui  a  été 
la  cause  de  fausses  étjmologies  :  personne  n'aurait  songé  à  dé- 
river Betusie  de  Bet-hus,  si  Ton  n'y  avait  introduit  un  h  après  le 
treizième  siècle.  De  même  à  la  fin  des  mots  le  z  est  le  plus  souvent 
parasite  et  n'apparaît  que  postérieurement;  outre  les  mots  en  olaz 
mentionnés  plus  haut,  citons  encore  Monnaz,  Penthaz,  jadis  Mona, 
Penta. 

En  outre,  de  fausses  étymologies,  de  faux  rapprochements,  ba- 
sés sur  des  ressemblances  fortuites,  ont  souvent  influé  sur  l'ortho- 
graphe, et  quantité  de  noms  nous  sont  parvenus  sous  un  aspect, 
un  déguisement  qui  les  rend  méconnaissables.  Citons  parmi  les 
fausses  orthographes  actuelles,  outre  celles  que  nous  donnons  plus 
haut  :  les  Arts  pour  les  Ars,  le  Cerf  pour  TEssert,  Gouvaloup  pour 
Couvalou,  la  rue  du  Marché  à  Genève  pour  Marchet  ou  Maréchet, 
le  Muids  pour  le  Muis,  Jolimont  pour  Julemont,  le  Vaud,  les 
Veaux  pour  Leveau,  Leveaux.  Bord-de-l'eau  pour  Bordelloz,  etc. 
Les  chartes  nous  oflFrent  de  curieux  exemples  de  ces  calembours  : 
Arcum  Gœli  par  Arconciel,  Periculo — Péry,  Aprili  — Avry,  Gran- 
dissonus  pour  Granzon  de  Grantio,  Vallis  Volucrum  pourFuglis- 
dal  ou  VaufFelin,  Vallem  Leonis — Vaulion,  Vallis  Mercurii — Vau- 
marcus,  Escholes  Blanches  pour  Escublens  (Gart.  Haut  Grôt). 
Cette  tendance  à  expliquer  un  nom  par  une  ressemblance  purement 
extérieure  a,  encore  de  nos  jours,  conduit  à  une  quantité  de  fausses 
étymologies,  dont  \q Dictionnaire  historique  du  canton  de  Vaud 


INTRODUCTION  XVII 

et  les  travaux  d'Hisely  dans  les  premiers  volumes  des  Mémoires  et 
documents  de  la  société  d* histoire  de  la  Suisse  romande  oflFrent 
encore  quelques  exemples,  tels  sont  Bethusj  de  Bet-haus  (l'h  est 
parasite),  Romairon  de  Romanorum,  Eclépens,  Sclepedîng^us,  de 
schlepp-ding,  étymolog-ie  de  Ruchat  qui  tire  Ecublens  de  Schu- 
bling*  et  Senarclens  de  Scharnachlingen,  pays  des  ronfleurs  (cité 
par  J,  Olivier,  Canton  de  Vaud,  i88).  C'est  ainsi  qu'en  1869 
encore,  Saugy  tire  Bellelay  de  belle  laie,  femelle  de  sanglier 
(Histoire  de  l'Abbaye),  qu'en  1900  M.  Marchot  dérive  Villarepos 
de  villare  repositum,  et  que  nous  avons  entendu  expliquer  Saint- 
Gingolpb  par  Saint-Jean  en  g'olfe  ! 

Ajoutons  les  fausses  lectures  :  Mameres  pour  Maineres  avec  un 
i  sans  point  et  la  faute  inverse,  Balinam  pour  Balmam,  Yerconia 
pour  Vercoma;  celles  de  Uaure  pour  Vavre,  Juvego  pour  Jurig-o, 
Uuurie  lu  Wurie  pour  Vuvrie  (HautCrôt),  Duluina  pourDuluiva, 
n  pour  u  =  V  (M.  R.  III),  in  Auros  (Malile)  pour  iauros  =  Ja- 
vros,  le  Javroz,  confusions  dues  à  l'identité  des  lettres  u  et  v. 
C'est  la  môme  raison  qui  n'a  pas  permis  à  l'éditeur  de  l'Obituaire 
de  la  cathédrale  de  Genève,  M,  G,,  XXI,  187,  d'identifier  le  nom 
de  Valaureus,  qui  n'est  autre  que  Valavran,  écrit  Valavrens,  1267, 
M.  G.,  XIV,  40*. 

L'esprit  de  système  est  une  autre  cause  qui  a  contribué  à  aug*- 
menter  le  nombre  des  fausses  étymologies.  Au  commencement  du 
siècle  passé,  la  mode  était  au  celtique.  En  1807,  l'Académie  cel- 
tique se  proposait  «d'étudier  et  de  publier  les  étymologies  de 
toutes  les  langues  de  l'Europe,  à  l'aide  du  celto-breton»  (Mémoires 
I,  p.  4)-  Le  doyen  Bridel,  tout  épris  de  celtique,  traduisait  perdes 
mots  celtes  plus  ou  moins  authentiques  tirés  de  Bullet,  les  noms 
les  plus  manifestement  latins  :  Ayerne,  Baugy,  Chavon,  Chesière, 
Forclaz,  Manche,  Mazot,  Mocausa,  Neirivue.  De  même  Gaudy- 
Lefort,  dans  son  Glossaire  genevois,  1820,  pour  Cologny,  Pressy, 
Crêt,  Vie,  etc. 

<  M.  le  chanoine  Mercier,  dans  sa  liste  des  chanoines  de  Genève  publiée  en 
1895,  Acad.  Salésiennc  d'Annecy,  Mém.,  XIV,  196,  n*a  pas  non  plus  identifie 
Valaurens  avec  Valavran  (comm.  par  M.  Eujçène  Ritter). 

B 


XVIII  INTRODUCTION 

Gatschct,  dans  ses  Ortsetyrnologische  Forschnngen  ei  Pro^ 
menades  onomasliques,  tous  deux  parus  en  1867,  a  heureuse- 
ment recouru  aux  sources  aussi  souvent  qu'il  a  pu,  et  a  rencontré 
juste  dans  un  grand  nombre  de  cas.  Mais  il  a  aussi  un  système 
qui  lui  a  fait  commettre  mainte  erreur.  Il  attribue  aux  plantes  un 
rôle  exagéré  dans  l'onomastique  locale,  et  dès  qu'il  découvre 
quelque  ressemblaace  entre  un  nom  de  plante  et  celui  d'une  loca- 
lité, il  dérive  celui-ci  du  premier,  sans  souci  des  possibilités. 
Ainsi  pour  lui  Vercorin,  Valais,  vient  de  verrucaria,  l'héliotrope 
d'Europe,  petite  plante  peu  apparente  qui  n'y  croît  pas  ;  Auvernicr 
de  avornio,  l'orme,  arbre  d'Italie  ;  Auboranges  de  aubours,  cytise 
du  Tessiu;  Arzier  de  arze,  mélèze,  étranger  au  Jura;  Avenex  de 
avoine.  Fiez  de  fichte,  le  pin  ;  Céligny  de  siligo,  froment  d'hiver; 
Lentigny  de  lens,  lentille,  quand  les  suffixes  en  acum  des  quatre 
indiquent  la  dérivation  d'un  nom  d'homme;  les  Evouettes,  Ivettes, 
de  eibe,  if;  Naie  de  nardus,  le  nard  «que  le  bétail  préfère  à  toute 
autre  herbe»,  dit-il  :  erreur  amusante,  car  aucun  bétail  ne  touche 
à  cette  graminée  dure  et  piquante.  Citons  encore  Gompesièrestra- 
duit  par  Combe  des  pesses,  quand  la  localité  est  située  sur  un  crôt 
fort  prononcé,  la  Becca  d'Audon,  8228  mètres,  d'herba  d'audon, 
la  bryone,  plante  des  contrées  chaudes.  Studer  {Schweizerorts- 
narnen,  1896),  admet  de  confiance  toutes  ces  étymologîes  qui  ne 
supportent  pas  l'examen,  et  renchérissant  encore,  dérive  Eisten  et 
Fée,  vallée  de  Saas,  de  l'allemand  eisten  et  du  latin  fagus,  hêtre, 
arbre  étranger  au  Valais;  Monte  Moro,  col  glacé,  2 100  mètres  au 
pied,  de  morus,  mûrier,  ou  de  morum,  mûre  de  haie.  Telle  est 
encore  l'erreur  de  M.  Paul  Marchot  qui,  tout  récemment.  Revue 
de  la  Suisse  catholique,  1900,  tire  Charmey  de  carpinetum, 
taillis  de  charmes,  arbre  qui  ne  croît  pas  à  cette  hauteur  et,  faute 
plus  g'rave,  dérive,  sans  s'inquiéter  d'aucune  forme  historique, 
Morat  et  le  Mouret  de  moretum,  plantation  de  mûriers. 

Aucune  circonstance,  aucune  considération  ne  les  arrête,  ni  la 
configuration  du  sol,  ni  l'altitude  et  l'impossibilité  pour  telle 
plante  de  croître  dans  le  lieu  donné. 

Pour  éviter  autant  que  possible  de  tomber  dans  les  erreurs  de 


INTRODUCTION  XIX 

nos  devanciers,  nous  avons  d'abord  compulsé  toutes  les  sources 
de  renseigcnemcnts  que  nous  pouvions  trouver.  Les  cartes,  les 
plans  cadastraux  et  les  Feuilles  des  avis  officiels  nous  ont  fourni 
les  noms  actuels  dont  nous  avons  noté  soig-neusement  les  variantes 
d'orthographe.  Puis  les  diverses  publications  des  sociétés  d'his- 
toire et  d'autres  ouvrages,  plus  de  260  volumes,  nous  ont  donné 
les  formes  primitives  de  ces  mêmes  noms.  Nous  avons  admis  dans 
le  cadre  de  notre  étude  les  localités  jadis  romandes,  aujourd'hui 
germanisées,  du  Valais,  depuis  Couches  jusqu'à  Louèche,  où 
l'allemand  ne  s'établit  définitivement  qu'au  seizième  siècle,  ainsi 
que  les  villages  des  environs  des  lacs  de  Bienne  et  de  Morat,  où 
l'allemand  continue  sa  marche  en  avant.  C'est  ainsi  que  Naters, 
Brigue,  Kerzers,  Mett,  etc.,  ont  trouvé  place  dans  notre  étude. 

Ce  travail  préparatoire  achevé,  nous  avons  étudié  les  ouvrages 
qui  pouvaient  nous  donner  l'explication  des  différentes  racines  et 
la  formation  des  noms  de  lieux,  les  travaux  de  Quicherat  et  sur- 
tout le  magistral  ouvrage  de  d'Arbois  de  Jubainville  sur  l'Or/- 
gine  des  noms  de  lieux  habités  en  France,  le  Dictionnaire  de 
De  Vit  pour  les  noms  d'hommes  d'origine  latine,  celui  de  Fôrste- 
mann  pour  les  noms  germaniques,  les  ouvrages  de  Zeuss,  de 
Holder,  Diefenbach,  etc.,  pour  les  racines  celtiques. 

Ces  différentes  sources  nous  ont  permis  de  résoudre  maint  pro- 
blème étymologique  resté  jusqu'ici  insoluble.  Ajoutons  que  la  plu- 
part de  nos  solutions  ont  été  soumises  à  l'examen  de  M.  le  profes- 
seur J.  Bonnard  qui,  avec  une  complaisance  inépuisable,  a  mis  sa 
science  à  notre  service  pour  vérifier  et  à  l'occasion  corriger  et 
compléter  nos  recherches.  Nous  lui  en  exprimons  ici  notre  vive 
reconnaissance.  Nous  devons  également  des  remerciements  à  M. 
le  professeur  J.  Stadelmann  qui  nous  a  donné  quelques  directions 
précieuses,  et  à  M.  Isabel,  instituteur  à  Villars  sur  Ollon,  qui 
nous  a  renseigné  sur  de  nombreux  noms  dérivés  du  patois. 

Aigle,  janvier  1906. 


ESSAI  DE  TOPONYMIE 

^^igine  des  noms  de  lieux  habités  et  des  lieux  dits 
de  la  Suisse  romande. 


b",  rivière,  Arula,  en  3^3  dans  S,  Eucher,  Ara,  l^IO,  Arola, 
|daDs  Fnkléffairc.  Arar.  en  178.  ia3r>,  F.  B.  II.  laCti,  1274. 
I3Â4.  Ar,  1271,  F.  B.  II.  Sous  loulcs  ces  formes,  on  re- 
né la  recioe  cetlique  Ar,   fleuve,  u/n,  ola,  dimJDtitifs.  La 
F  Arar  au  contraire  est  sans  doute  Formée  de  ar,  fleuve  et 
a  particule  augmeotative  ar^=  très,  fréquente  dans  les  noms 
«IliquFs,  indiquant  ainsi  la  puissance  du  cours  d'eau. 

Uthayii.  Clos  —,  k  Hoche;  ancîcDDe  pi'opriété  de  l'abbaye  du 
SBÎat-Bernanl. 

AI>or||e.in(x),  loc.  à  Puidoux;  Aberjoz,  à  Corbeyrier;  Aber- 
fjrot,  cbalet  et  pâturage  à  Montbovon  ;  Aborglrc,  &  Tour-de- 
Tffme;  autres  formes  de  l'Aliorgenient,  D.  Orbe,  terre  donnée 
«D  Nberg^ment,  eu  ferme  perpétuelle  et  héréditaire. 

I.'AlK>rtnu,  chalets  sur  les  VoPltcs.  Ormont-dessous  ;  èa  Abé- 
riom,  à  Pran^Ds  et  Ormont-dessus  ;  es  Aborrînux  à  Genolier  ; 
port  de  l'Abériou,  aux  Evouetles,  Valais;  i'Avériaiix,  bras  de 
la  Baie  de  Clarens  =:  l'abreuvoir.  En  Oauphïné,  l'.Vbéourou, 
ieabeurar.  abreuver, 

L'Abr^fiaiuc ,  ruisseau  à  Pdquier,  Frib, .  autre  foroie  de 
direuvoir. 

Les  Almoa,  t^  loc.,  prairies,  à  Court,  Corban,  Glovelier  et  Delé- 
monl.  Jura  bernois.  Peut-être  y  a-t-il  quelque  parenté  avec  le 
terhe  v.  fr.  abuet;  convertir  en  fumier  (Godefroy)  bien  qu'il  soit 

B.  D.  SIC.  sinW,  TOUR  vil  I 


ESSAI  DE  TOPONYMIE 

9 

Origine  des  noms  de  lieux  habités  et  des  lieux  dits 

de  la  Suisse  romande. 


Aap,  rivière,  Arula,  en  343  dans  S.  Eucher,  Ara,  t^io,  Arola^ 
598  dans  Frédég-aire,  Arar^  en  778,  i235,  F.  B.  II,  1266,  1274. 
Hara^  i354>  Ar^  1271,  F.  B.  II.  Sous  toutes  ces  formes,  on  re- 
trouve la  racine  celtique  Ar,  jfleuve,  u/a,  ola,  diminutifs.  La 
forme  Arar  au  contraire  est  sans  doute  formée  de  ar,  fleuve  et 
de  la  particule  aug-mentative  ar=  très,  fréquente  dans  les  noms 
celtiques,  indiquant  ainsi  la  puissance  du  cours  d'eau. 

Abbays,  Clos  — ,  à  Roche;  ancienne  propriété  de  Tabbaye  du 
Saint-Bernard. 

Abergeau(x),  loc.  à  Puidoux;  Aberjoz,  à  Corbeyrier;  Aber- 
geot,  chalet  et  pâturage  à  Montbovon  ;  Abergîre,  à  Tour-de- 
Trême;  autres  formes  de  TAbergement,  D.  Orbe,  terre  donnée 
en  abergement,  en  ferme  perpétuelle  et  héréditaire. 

L'Abériau,  chalets  sur  les  Voëttes,  Ormont-dessous  ;  es  Abé- 
riaux,  à  Prangins  et  Ormont-dessus  ;  es  Aberriaux  à  Genolier  ; 
port  de  TAbérleu,  aux  Evouettes,  Valais  ;  TAvériaux,  bras  de 
la  Baie  de  Glarens  =  Tabreuvoir.  En  Dauphiné,  TAbéouPOu, 
de  abeurapy  abreuver. 

L'Abréviaux ,  ruisseau  à  Pâquier ,  Frib. ,  autre  forme  de 
abreuvoir. 

Les  Abues,  4  loc,  prairies,  à  Court,  Corban,  Glovelier  et  Delé- 
mont,  Jura  bernois.  Peut-être  y  a-t-il  quelque  parenté  avec  le 
verbe  v.  fr.  abuer,  convertir  en  fumier  (Godefroy)  bien  qu'il  soit 

M.  D.    SEC.   SÉRIE,   TOME  VII  1 


2  ACHY   —   AGAREN 

difficile  d'établir  la  filiation.  Il  y  avait  des  campis  Abes,  près 
Sierre,  i453  et  un  lieu  dit  les  Abes^  à  Cressier. 

En  Achy,  loc,  à  Ecublens,  D.  Glane,  grangia  de  Axi^  ii79> 
I  i8o,  M.  R.,  XII,  4o,  4^*  D'Arbois  de  Jubainville  dérive  un  Achy 
de  France  de  Appiacum^  domaine  d'un  Appius;  nous  tirons  le 
nôtre  de  (praedium)  Acciacum,  domaine  d'un  Accius,  autre  gen- 
tilice  (nom  de  famille)  romain,  nous  basant  pour  cela  sur  la 
forme  primitive  Axi  =  Accie. 

Acleus,  D.  Gossonay;  Aclens,  vers  1106,  Hidber  N®  lôaS, 
Asclens,  vers  1200  et  i383,  M.  R.,  V,  218,  2'jt^;  AcienSy  ï453  = 
chez  les  descendants  d*Ascilo^  n.  pr.  germain,  Fôrstm,  p.  i3o. 

Aclex,  bois  près  Surpierre,  nemus  quod  dicitur  Asclei  xiii«  s. 
versus  supra  petram  M.  R.VI,  325,  387.  Le  texte,  p.  325,  a  aselei, 
fausse  lecture  ou  coquille.  Origine  inconnue. 

Aux  Adelins,  ham.  de  Poliez-Pittet  =  chez  les  descendants 
(ÏAdilOy  Adelo,  n.  pr.  germain,  Fôrstm.,  p.  137.  A  Nax  ou  Con- 
they.  Valais,  un  campum  dol  Adeleyriy  i25o. 

Ados,  loc,  à  Auboranges  (Fribourg)  ;  Addox,  à  Boudrj; 
Adoux,  à  Granges  (Vaud)  et  Palézicux;  es  Ados,  1228,  1295. 
Addoux,  Villars-les-Moines,  Montagny,  Essertines  et  Gruyère  ; 
Adouz,  à  Bavois  et  Epagny  :  fr.  ados  =  endroits  bien  exposés 
au  soleil,  abrités. 

Adrey,  2  ham.  D.  Gruyère  ;  du  patois  adrai,  flanc  d'une  vallée 
le  mieux  exposé  au  soleil,  le  flanc  droit,  l'adroit  en  français 
romand. 

Afflon,  ham.  près  Gruyère  et  ruisseau  ;  de  ad  et  Jlamen,  vers 
le  ruisseau  ;  le  hameau  a  ensuite  donné  son  nom  au  ruisseau. 

Les  Afforets,  loc.  à  Aigle  ;  les  Affores  à  Gorcelles,  Neuch.  en 
i346  ;  de  ad,  vers,  et  bas  \dX\n  fo restai,  forêts. 

A(japen,  village  près  Louèche, Valais.  Aert,  1252,  1292.  Ayerty 
1267.  Aient j  1273.  Ayert,  16  fois,  i366-i4oo.  On  y  parlait  alors 
français.  Dans  la  seconde  moitié  du  quatorzième  siècle,  l'allemand 
s'établit  dans  la  contrée  et  le  nom  change.  Agoni,  i383.  Agoren^ 
1394.  Agarn  ,  1397,  sans  que  la  forme  primitive  disparaisse 
complètement:  Ayert,  i393,  i4oo,  i4ii>  i554.  Zimmerli,  111,72. 


AGISSONS   —    AGNY  3 

Ayert  est  probablement  le  correspondant  des  Ayer  de  la  Suisse 
française,  lieu  où  abondent  les  érables.  Quant  à  Agarn,  c'est  le 
plur.  de  agar,  nom  au  Tessin  de  Térable. 

Agassons,  aux  — ,  prés  à  Gonthey  (Ag'açou),  dimin.  de  aigasse, 
lui-même  augmentatif  de  aiguë,  eau  ;  prés  avec  de  petites 
sources,  prés  humides. 

Agaune,  ancien  nom  de  Saint-Maurice,  Valais.  Acaununij 
comm*  du  cinquième  siècle  (Saint-Eucher).  Agaunum^  5i6,  708, 
etc.,  du  celte  acaunum,  rocher. 

Age,  plur.  Ages,  ham.  d*Avrj-sur-Matran,  et  une  quinzaine 
de  lieux-dits  Vaud  et  Frib.,  es  Agges  à  Ghatonnaye,  Adgés  à 
Sales,  Frib.,  Adzex  à  Naz  ;  les  Haches  à  Torny-le-Grand  ; 
Hade  à  Damphreux  et  Montignez,  Jura  bernois  ;  les  Hadzes  à 
Sassel  ;  Poète- Adze  à  Ballaigues  ;  du  v.  fr.  agie,  bas  latin  agia, 
patois  adje,  adze,  anglais  hedge,  du  v.  h.  ail.  haga,  haie. 
«  Quel  qui  aura  agie  ou  cloz  sus  pasquier  de  villa  de  Fribor... 
que  didant  la  saint  Michie  retraison  lour  âges  et  closon.  »  1422. 
Rec.  dipl.  Fr.  VII. 

Aget,  forme  pa toise  de  Azet,  Voir  Aze. 

Ageltos,  D.  Sion.  Agietes  et  Gieti,  1190.  Agyeites,  i25o  ;  les 
Agit(t)es  sur  Gorbeyrier  ;  de  ad,  vers,  et  v.  fr.  gieie,  du  latin 
jacitum,  gîte. 

Agîez,  D.  Orbe  (pron.  Agy  !).  Aziacum,  loii  et  10^9  M.  R.  I. 
1109,  1160.  Hidber,  I,  II.  Agyz^  ^^79»  Agyaciim,  1266,  Agie, 
1263,  Agy,  1882.  M.  R.  XIV.  —  Agy,  ham.  près  Fribourg, 
Aziey  1228,  Azje,  1281.  M.  R.  XII.  Agye,  1800,  Agiez,  i34o, 
ail.  Ebsach  ;  de  (/andum)  Abidiacum,  domaine  d'un  Abidius, 
gentilice  romain. 

Agnens,  ham.  disparu  entre  Missy  et  Portalban  (un  commu- 
nier encore  en  1567),  Asenens,  loSo,  Asnens,  ii49>  ii62,Matile; 
Asneins,  1210,  Asnens,  1228,  1289,  M.  R.  VI.  Agnens,  1842, 
Matile.  etc.  =  chez  les  descendants  d'Asino,  n.  pr.  germain. 

Agny,  loc.  à  Avenches,  pas  de  formes  anciennes  =:  (funduni) 
Agniacum  ou  Aguniacum,  domaine  d'un  Agnius  ou  d*un  Agu- 
nias;   Holder  donne  ces  deux  gentilices,  p.  69  et  62.  Le  m  du 


4  AGOUILLONS  —   AIGUEROSSE 

second  ayant  cl  il  tomber  de  bonne  heure,  Ag'ny  peut  venir  indif- 
féremment de  l'un  ou  de  l'autre. 

Agouîllons,  deux  collines  au  nord  du  Pont,  vallée  de  Joux  = 
aiguillon,  de  aculeonem^  piquant. 

Agreblaiâ,  torrent  temporaire  ou  dévaloir  et  forêt  voisine  à 
Saint-Gingolph  ;  Agriblieray,  forôt  sur  Blonay  ;  du  patois  agreb- 
llaiy  houx,  dérivé  du  latin  acrifoliam:  localités  où  abonde  le 
houx. 

Ayrimoino,  D.  Lac,  Frib.,  ail.  Agriswil,  Agersswylcy  1276, 
Agraswgl,  i333,  Agrîslwil,  Kucnlin,  1882. 

Aigle,  Allium,  ii38,  Alio,  1179,  Aile,  1204,  Aylio,  i255, 
Algo,  1279,  etc.,  en  patois  Ailloz,  peut-être  de  aqaila,  aigle, 
comme  le  patois  aillo,  qui  désigne  à  la  fois  Aigle,  loc,  et  aigle, 
oiseau.  Aille  dérive  naturellement  de  aquila,  comme  maille  de 
macula. 

Il  est  entendu  que  nous  ne  pensons  ici  nullement  à  une  allusion 
aux  aigles  romaines,  mais  simplement  à  Taigle  oiseau,  qui  niche 
ici  et  là  dans  les  rochers  au-dessus  de  la  ville. 

Aigremont,  château  ruiné  aux  Ormonts  ;  mont  à  Pâquier, 
Neuchâtel  ;  de  acrem  montem  =  mont  aigu,  escarpé. 

Aiguo  :  le  latin  aqua^  et  le  celte  ève,  ive,  eau  ont  donné  un 
grand  nombre  de  formes  aiguë ^  eigue,  igue,  ivoue,  ivue,  invoue, 
ive,  ève,  euve,  qui  entrent  dans  la  composition  de  nombreux 
noms  : 

Aiguerosso  à  Gryon,  eau  rouge  ;  Aigue-Saussaz  à  Salins  sur 
Aigle,  du  latin  salsus^  eau  salée  ;  Autraigue,  Ormont-dessous, 
au  delà  de  Teau  ;  Ballaîgue,  belle  eau  ;  Fraîdaigue,  eau  froide  ; 
Raraigue,  champs  à  Aigle,  eau  rare  ;  Longeaigue,  Avenches, 
longue  eau  ;  Morlaiguo  ou  Mortigue,  trois  ruisseaux  vaudois, 
eau  morte  ;  îVoiraîgue,  Neuchâtel,  îVoiraigue,  Ballens,  Neipigue 
ou  Neipîvue,  Frib.,  eau  noire  ;  Aiguctte,  ruiss.  à  Saubraz,  petite 
eau.  Corne  à  l'Ëgaz,  loc.  à  Villeneuve,  In  Ygouasse  à  Gri- 
mentz,Valais,  aux  eaux  ;  Albeuve  et  Erbîvue,  Frib.,  eau  blanche  ; 
Oapîvue,  Valais,  eau  claire,  Mapivue  à  Albeuve,  grande  eau  ; 
ïx)ngîve,  Longivue,  plus,  loc,  longue  eau  ;  Rougève,  Rogîve, 


AILLE   —   ALBEUVE  5 

Bogiaivuiy  1287,  Rogivue,  Rozaigue,  Orbe,  eau  roug'e  ;  Saus- 
sivoe,  ruiss.  Gruyère,  salsa  aqua,  1296,  eau  sal(*e  ;  Ivette  ou 
Ivoueite,  torrent  à  Bex,  petite  eau,  Evouettes,  Valais  et  Evuettes, 
Sépej,  es  Yvootles  à  Olion,  es  Invouettes  à  Charmey,  petites 
sources  ;  Ent rêves,  Elrèves,  Etrives,  Ollon,  entre  les  eaux  ; 
l'Evi,  ruisseau  d'Albeuve,  Invoua  à  Marly,  Invoué  à  Sales, 
llnvoê  à  Thierrens,  Flnvuex  à  Granges,  Linvuex  à  Saies,  Sa- 
rine,  Livoez,  Assens,  Ivuex  à  Prahins,  Yvoex  à  Prangins,  Evuez 
à  Roche  ;  de  ève^  et  suff.  collectif  ej?,  eZy  endroits  où  Teau  abonde. 

Aille  En — ,  à  Grandvillard,  Gruyère  ;  Aillepraz  à  Granges, 
Vaud,  Aiilipra  1228;  de  aille,  aigle  =  à  TAigle,  au  Pré  de 
l'Aigle  ;  Treutse  à  TAille  à  Trient,  Valais  :  rocher  de  l'Aigle. 

Aillerens,  ou  Allerens,  ham.  près  Moudon,  Villar  Aliénant, 
1 142,  Vilar  Alarenc,  1 147,  Aleran,  1 154.  Cart  :  Month,  p.  7,  11, 
19  =  chez  les  descendants  de  Allhar,  n.  pr.  germ.  de  -4//o  et  hari, 
guerrier.  Un  Allhar,  sous  la  forme  latinisée  Alerius,  est  un  des 
signataires  de  la  charte  de  fondation  de  l'abbaye  de  Payerne,  962. 

Aire,  deux  villages  de  Genève,  Aira,  ham.  de  Saxon,  et  trois 
ou  quatre  pâturages  en  Valais  ;  du  latin  area,  aire,  cour,  champ, 
place  à  bâtir  ;  l'AiPette,  pâturage  sur  Ardon,  EirctUiz  à  Isérables, 
diminutifs.  L'article  s'agglutinant  au  diminutif  a  donné  Lairettaz 
à  Cîonthey,  Leyrettaz,  loc.  à  Nax,  Lirelte,  ham.  de  Saiiit-Jean 
d'Anniviers,  Yreta,  1260  ;  Lyrottaz,  alpe  sur  Sierre,  Lirette  sur 
Ardon. 

Aire,  deux  rivières  de  Genève,  affl.  de  l'Arve  et  du  Rhône,  écrit 
quelquefois  Laire  ;  de  la  racine  celtique  an  si  fréquente  comme 
premier  ou  second  élément  des  noms  de  rivières.  Arvc  (Arar),  Aar 
(Arola),  Isara,  Areuse,  etc. 

.ijoie,  ail.  Elsgau,  nom  du  pays  de  Porrentruy,  Ayt/oya  vers 
1180,  Aioia,  1236,  Ajoya,  i3ii  =  Hall'sgau  ou  contrée  de  la 
Halle  ou  Aile,  aujourd'hui  Allaine,  rivière  qui  traverse  la  contrée. 

Albeuve,  Fribourg,  Alba  aqua,  1019,  M,  R.  VI,  Erbiwi, 
1171,  Albewiy  1171,  Albewy,  1221,  M.  R.  XXll,  Albegae,  1C20 
(Dellion),  du  latin  alùa  aqua,  eau  blanche,  ou  du  celtique  alb 
et  eue^  ive^  même  sens. 


6  ALBINEN    —   ALLAINE 

Albincn,  D.  de  Louèchc,  en  franc.  Arbignon  ;  voir  ce  mot. 

Alesscs,  ham.  de  Dorenaz,  D.  Saint-Maurice,  Valais,  Alleyses^ 
i342,  Alesses,  i35o;  peut-être  de  la  racine  celtique  ail,  vieux 
hibernien,  rocher  (Holder,  p.  90),  d*où  Ton  dérive  Alesia.  Alesses 
est  perché  sur  un  rocher  comme  TAlesia  que  prit  César. 

Alferinée,  ham.  de  Tûscherz.  D.  Nidau.  Chloz  de  Alpherme^ 
1274,  Zimmerli,  villa  Alframe  en  i325,  t.  III  =  domaine  à'Al- 
franiy  n.  pr.  germ.  Fôrstm.,  p.  58. 

Algaby,  ham.  du  Simplon,  Valais,  ital.  al  Gabbio.  M.  Alb. 
Navillc,  M.  G.  XVI,  le  rapproche  de  Gabiet  (mine  d'or)  et  de  Gaby 
(fer)  ;  ham.  vall.  de  Gressonney,  Aoste,  et  de  Grange  Gabj  (mine 
de  fer)  au  Salève,  et  en  conclut  qu'il  y  a  là  une  racine  indétermi- 
née signifiant  mine.  Cette  racine  est  la  même  que  celle  du  fran- 
çais cage,  ital.  gabbia,  et  cave,  ital.  gabbiOy  du  latin  cavea,  cage, 
et  caoa,  cave  ;  les  divers  Gaby  désignent  donc  des  excavations, 
des  lieux  où  l'on  a  creusé  le  sol.  Peut-être  y  a-t-il  eu  à  Algaby 
des  mines  autrefois,  comme  à  (jondo  ;  peut-être  le  nom  est-il  dû 
simplement  à  la  position  profondément  encaissée  du  hameau. 

Allani<'in,  D.  Rolle  ;  ordinairement  expliqué  f&r  ad  Lemanuniy 
vers  le  Léman  (Bridel).  Gatschet  le  tire  de  Allmend  =  Commu- 
naux. Les  noms  de  R.  de  Alamant,  1217,  Johannes  (1227)  et 
M.  de  Alamant,  i235,  et  la  parenté  de  ce  nom  avec  ceux  de  Alla- 
iiiands  ou  Alamans,  prés  à  Chamoson,  Valais, /)ra/a/n  Allala- 
manty  i323,  —  il  y  avait  k  Chamoson  un  Ulrich  VAllaman,  Ul- 
dricum  Theotonicum,  1229,  —  et  avec  le  hameau  des  Allainands 
à  Rougemont,  les  AllamanSy  i238,  M.  R.  XXII,  42,  tous  ces 
noms  nous  font  attribuer  à  Allaman  la  même  origine  :  propriété, 
ferme  de  V Allaman^  de  l'AUemane.  Ce  nom  revient  fréquem- 
ment, citons  aux  Côtes  de  l'Allaman  à  Belmont-Yverdon  ;  le  Gué 
(Wadcs)  des  Allaoïans  près  Domdidier,  i3i4,  la  Vy  des  Alla- 
nians  à  Ménières,  la  vy  eis  Alamans,  1620. 

Allanionl,  sommet  sur  Vouvry  =  à  l'Amont. 

Aile,  grand  village  D.  Porrentruy.  Alle^  ii36,  Halla,  1221, 
Aile,  1226. 

Allaine.  rivière  qui  y  passe,  autrefois  Halleine.  Probablement 


ALLÉE  —  ALLEX  7 

de  Tall.  Halle  qoi  désigne  partout  une  salioe.  Cette  contrée  avait 
encore  an  moyen  â^  des  sources  salées  qu*on  exploitait  alors^ 
ainsi  à  Soulce,  Doubs,  frontière  du  Porrentruy  :  salinas  de  Sul^ 
ceOy  1 179.  Voir  aussi  le  mot  Soulce. 

L'Allée,  alpe  d'Anniviers,  la  Lex  en  i349,  la  Ler^  iSoO,  Mu- 
rith.  ;  du  v.  haut  ail.  lei,  rocher.  Voir  Leœ,  Cette  alpe  est  proba- 
blement la  même  que  celle  de  Lily,  1876,  Lylly  et  Lilly ^  i3()5. 
M.  R.  XXXVIl,  p.  1 1  et  434.  L'Allée  est  une  fausse  orthog-raphe 
comme  celle  de  la  fameuse  Allée  blanche  au  mont  Blanc,  ortho- 
graphe vulgarisée  par  de  Saussure,  qui  devrait  s'écrire  la  Lex 
blanche  et  tire  son  nom  de  la  paroi  méridionale  du  mont  Blanc 
toute  blanche  de  neige  et  de  glaciers. 

Allens  ou  Alens,  Lutz,  ham.  près  Cossonaj,  villa  Ariens 
entre  987  et  998,  M.  R.  XXIX,  35,  Aslens  entre  ii63  et  1180, 
Hidber,  II,  192,  Ariens^  i235,  Alens,  i358,  Aslens,  1887,  — 
ham.  de  Blessens  D.  Glane,  Arlengus ,  1002,  Allens,  i25i, 
M.  R.  XII  ;  autre,  loc.  près  Saint-Prex  =  chez  les  descendants 
à*Arilo  (l'Aigle),  n.  pr.  germain.  Allingos  près  Thonon  est  une 
autre  forme  du  même  nom. 

M.  Stadelmano,  op,  cit.,  56,  rejette  la  date  937-993  et  considère  le 
document,  dont  rauthenticité  lui  parait  douteuse,  comme  une  copie  du 
treizième  siècle,  ce  n'est  qu'à  cette  époque  que  le  suffixe  l'ng  paraît  sous 
la  forme  ens.  M.  Stadelmann  a  raison,  mais,  authentique  ou  non,  ce  docu- 
ment prouve  qu'il  ne  s'aiçit  pas  de  TArlens  fribourgcois,  puisque  cet 
Ariens  est  entre  la  Venoge  et  TAubonne. 

Les  Allevays,  loc.  surTrélex  et  Genollier,  D.  Nyon  ;  Allovoys, 
bois  à  La  Sarraz  ;  un  bois  Allevey  à  Mies  D.  Nyon,  i5G4;  bois 
des  Eleva  ys  à  Gland  ;  les  Aile  vaux  à  Corlèbcrt  :  du  patois  aile- 
vai,  repousses  du  hêtre  coupé,  bou  allevaiy  bois  taillis  ;  du  latin 
allevatus,  participe  de  allevare,  relever,  repousser. 

Allèves,  ham.  de  Liddes,  Valais,  Aleues,  1228,  i23C,  Allc^vax 
à  Conthey,  sont  peut-être  de  la  même  famille  que  le  procèdent. 

L'Allex,  ham.  de  Bex  et  TAUex  sur  Grandvaux,  ia  Lais,  1212, 
1217,  1238,  Arch.  Fr.  VI  et  M.  R.  VI,  ^l^^yLalays,  1270,^0/^0?, 
i3i6  =  la  Lex,  rocher,  paroi,  pente  rocheuse,  voir  Lex,  un  autre 
à  Albeuve,  Frib.,  même  sens. 


8  ALLIAZ  —  AMBURNEX 

L'AJIiaz,  ham.  sur  Bloaay,  ou  plus  correctement  La  Liaz^ 
rAlliaz,  loc.  à  Saint-Ojens,  la  Liaz,  alpe  de  Bagnes  ;  du  bas  latin 
legiQy  leitty  laia^  lia,  forêt,  latinisation  du  mot  germanique 
laidô,  conduite,  le  premier  sens  de  laie  étant  route  dans  une 
forêt,  puis  forêt  ;  composés  :  Ballaly  au  Bouveret  et  Bellelay^ 
Jura  y  belle  forêt. 

L'Allier,  Plan  de  — ,  sur  Lig-neroUes,  Champs  de  — ,  à  Aubonne^ 
l'Alliez  à  Saint-Ojens,  aux  Alliés  ou  es  AUys,  ham.  de  Neyruz, 
Frib.,  en  Allîres  à  la  Berra,  Allières^  ham.  de  Montbovon,  Al- 
lyereSy  1294  ;  chalet  à  Hauteville,  Frib.,  loc.  aux  Eaux-Vives, 
Genève  ;  du  v.  fr.  allier  =  alizier  ou  sorbier. 

Allierex,  loc.  à  Ollon,  collectif,  lieu  abondant  en  ailiers. 

Alloches,  loc.  à  Gollioo,  fausse  orth.  pour  à  TOche. 

Allondon,  rivière  à  Genève.  Voir  London. 

Alloux,  ham.  près  Penthéréaz,  terra  de  Allodiis,  ii42,  1190. 
Cart.  Month.  M.  R.  XII,  5,  62  ;  AUaux  à  Denezy  et  Froideville  ; 
AUours  à  Corcelles-sur-Chavornay  et  Chardonne  ;  bois  de  la  Lour 
pour  VAllour  à  Vallamand  ;  un  es  Alouz  à  Nendaz,  1268,  1277  ; 
de  allodiuniy  alleu,  terre  libre  de  toute  redevance  féodale  ;  les 
AUues  à  Laconnex,  Genève  ;  autre  orth.  de  alleu  ;  jadis  le  son 
eu  s'écrivait  ue  :  nuef,  dueil. 

Alognys,  ham.  de  Roug^mont,  es  Allognyers,  1692,  lieu  oiî 
abondent  les  noisetiers,  du  patois  alogne,  noisette. 

Alpe,  du  celte  alp,  mont,  sommité,  parent  de  l'adjectif  alby 
blanc,  latin  albus,  sabin  alpus,  à  cause  de  leurs  neiges  ^ 

Amandoleys,  loc.  du  vignoble  d'Yvorne.  Un  Amendolam  à 
Sion,  1242,  M.  R.  XXIX,  365.  Lamendoler,  entre  Sion  et  Or- 
mona,  i436,  terram  de  la  Mandoler,  i3oo,  Lamandoler  au 
vignoble  de  Sierre,  i44i  =  les  amandiers,  l'amandier  ;  en  pro- 
vençal amandola,  du  latin  amygdala,  amande.  Mandolire  à 
Veyras,  Mandolaire  à  Vétroz,  le  même  mot  avec  apocope  de  l'a. 

Amburnex,  pâturage  du  Jura  ;  Broniacum  domunt  et  in  chal- 
mibus  de  Bronai,  douzième  siècle,  M.  R.  Xll,  72,  Bronay,  Bru- 

^  Alpes  a  caodore  nivium  dictse  sunt...  Sabini  enim  aipum  dixere  quod  postea 
Latini  album;  unde  Alpium  nomen.  Festus  cite  par  Gisi,  p.  368. 


AMIN    —     ANNIVIERS  9 

%ay  et  Bruney  au  xiii»  s.  ;  calmas  de  Ambranex,  i38o.  Les 
formes  primitives  le  rapprochent  de  Brunoy,  France,  et  indiquent 
tue  origine  gallo-romaine,  peut-être  de  Bruno  latinisé. 

Amin,  Chaux  d' — ,  Jura  neuchâtelois.  A  mens,  ii5o.  Gabschet 
traduit  «  apud  Amens  quod  Calcina  dicitur,  »  le  four  à  chaux 
d*  Aman  tins.  Ailleurs  Chaux  est  écrit  Chauld.  Je  pense  que  Cal- 
cina est  une  fausse  traduction  latine  de  Chaux,  calma,  et  chauld 
une  autre  fausse  interprétation.  Voir  Chaux.  Quant  à  Amens  son 
suffixe  montre  un  n.  pr.  germ.  =  chez  les  descendants  d'Amo, 
(Fôrstemann  a  le  fém.  Ama,  p.  71)  ou  de  Hamo,  le  cuirassé,  de 
kamOy  cuirasse.  Fôrstm.,  699. 

Es  Ancelles,  vignes  à  Bougy,  Féchy,  champs  à  Aubonne  ;  de 
anceiley  sf.,  bardeau,  planchette,  au  sens  de  parcelle  de  terre. 

Aneliette,  ham.  sur  Sierre,  Anset,  1218,  1221,  Ansech,  1260, 
i35o,  Anschety  i367,  Anset,  i455;  peut  être  anset,  fém.  ansette, 
serait-il  une  autre  forme  de  ancelle  ? 

.increnaz,  sommet  à  Bex  ;  voir  Encrenaz. 

Es  Andenfi,  prés  à  Colombey,  Valais  ;  les  Andins,  alpes 
d'Avcnt,  le  même  que  le  patois  andan,  fr.  andainSy  <  que 
G.  Paris,  Romania  XIX,  449,  d<^ï*îve  à'indaginum  »   (Bonnard). 

Anel,  n.  fr.  d^Ins,  Seeland,  Anet,  802,  Anes,  1179,  1228, 
Anesiy  ii85,  du  celte  iniSj  bret.  enez^  île,  à  cause  de  sa  situation 
au  milieu  de  marais. 

Les  Angles,  loc.  à  Vaulruz,  Sorens,  Vuarrens  ;  les  Grosses,  les 
Petites  .Vnglos  à  Riaz,  Fribourg  ;  Angle-à-Lambert  à  Pampi- 
çnv;  loc.  à  Boncourt,  Jura,  eis  Anglos  à  Ecuvillens  treizième 
siècle  ;  du  subst.  angle,  morceau  de  terre  dans  un  angle.  <  Angle 
est  souvent  féminin  dans  rancienne  langue.  »  (Note  de  M.  Bon- 
aard.) 

.inières  ou  Asnières ,  Genève,  Asneriacum  vers  1170, 
Asneres,  1226  M.  R.  VI,  024.  Aneres,  1288,  M.  G.  XIV,  16, 
VII,  234.  Agneres,  i3Ci.  —  Loc.  à  Gonthey,  Valais  ;  du  latin 
Qsinarias  (villas),  fermes  où  l'on  élève  des  ânes. 

Anniviers,  Valais,  vallis  Anivesii,  onzième  siècle,  Aniuesio, 
1198,  M.  R.  XVIII,  Annivies,  i2i5,  Anives,  i243,  etc.  ;  de  ad 


10  ANTAGNES   —   ARAN 

€t  nives,  vers  les  neig^es  :  villages  très  élevés  où  la  neige  reste  fort 
tard  :  Luc  1675  m.,  Chandolin  1970  m.  Un  Anniviers,  loc.  à 
Saint-Martin  d'Hérens,  même  sens. 

Antagncs,  ham.  d'Ollon,  Antagnes,  1199,  Arch.  Saint-Mau- 
rice, Hidber,  II,  t\&o.  Origine  inconnue. 

Anteines,  AntheneSj  i436,  et  Anlcinottes,  trois  pâturages 
dans  la  vallée  de  THongrin,  Alpes  vaudoises.  Peut-être  pâturages 
où  abondent  les  rhododendrons,  les  antenets.  Voir  Gloss.  Bridel, 

Anzoînila/.,  pâtur.  de  Bex  ;  d'après  Gatschet,  du  bas  latin 
ancyegium,  du  v.  h.  ail.  anco,  ail.  suisse  anken,  beurre;  en  fr. 
du  moyen  âge  onciege  est  le  nom  du  droit  d'herbage  en  Gruyère, 
redevance  qui  se  payait  on  beurre  ou  autres  produits  du  laitage. 

Aouiilo,  sommets,  vallée  de  Joux,  au  nord  du  Pont,  et 
Gruyère  ;  l'Auillio,  loc.  à  OUon  ;  syn.  du  v.  fr.  ouille  z=  aiguille. 

Applos,  D.  Aubonne,  Aplis,  1009,  1126,  ii48,  M.  R.  111,74* 
438,  486,  puis  Aples,  1167,  1265,  ï4o3,  etc.  La  mention  villa 
quae  dicitur  Erplens,  1009,  ^^^  Gatschet  rapporte  à  Apples, 
désigne  le  petit  hameau  d'Iplens,  à  Tlsle.  Quant  à  Aples,  ne  vien- 
drait-il pas  du  mot  celtique  abal^  apall,  pomme,  qui  a  donné  le 
V.  h.  ail.  aphal,  ail.  moderne  Apfel?  Ce  serait  le  correspondant 
des  Maley  et  des  Pomy. 

Aprily,  mayens  à  Mollens,  Valais  ;  AprîHîors,  lieu-dit  à  Atta- 
lens,  iC33  (Dellion).  Voir  Avry. 

Aproz,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Aspro,  iioo,  laôo  ;  du  latin 
asperum,  rude,  montueux. 

Es  Aragnos,  prés  à  Leysiu  ;  v.  fr.  aragne,  araignée,  à  cause 
des  nombreuses  araignées  qui  y  tendent  leurs  toiles  sur  le  sol. 

Aran,  vill.  D.  Lavaux,  villa  Erans,  ii42,  vineas  de  Arins^ 
1198,  M.  Fr.  III,  G9,  Arant^  1210,  AranSy  12G1,  Arins^  1298. 
Avant  de  connaître  les  formes  en  ins  nous  tenions  ce  mot,  d'après 
Gatschet,  de  areanus  ;  mais  Arins  le  rattache  sans  conteste  à  une 
racine  de  n.  propre  =  chez  les  descendants  de  Aro^  n.  pr.  germ. 
Fôrstm.,  iiC,  du  v.  h.  ail.  aro,  l'aigle.  Un  Aro  vivait  à  Lussy 
au  xiie  s.  (Donat.  Haut.) 


ARARE    —   ARCHE  11 

Arare,  ham.  de  Plan-les-Ouales,  Genève,  Arares^  1874  ;  de 
une  y  ou  aire  y  lalin  area,  surface,  (étendue,  et  Tadj.  v.  fr.  are^ 
sec,  aride,  donc  terrain  aride,  sec. 

Arbarey,  loc.  à  Bex  ;  majens  à  Saxon  (un  Arbarey  à  Saillon 
en  1282),  un  Arbarey  ou  Aibarey  à  Louèche,  1819,  i336,  Ap- 
balet  à  Mag^,  Valais,  un  Arbeley  à  Nendaz,  1260,  Arbaley  à 
Corbejrier,  Arborier  à  Ollon  ;  Arbérets,  m.  à  Saubraz,  ApIk>- 
pex,  bois  à  Laviçny  et  Villars-sous-Yens ,  Erboivy,  bois  près 
Oron  ;  dérivés  divers  du  latin  arboretum^  \\e\x  planté,  couvert 
d'arbres. 

Arbaz,  D.  Sion,  Valais,  A /éa,  six  fois  1182-1296,  Arba^  i838, 
et  loc.  à  Saint-Léonard  ;  du  celte  alb,  aip  =  mont,  sommet,  et 
blanc. 

Es  Arbenes,  loc.  à  Leysin  ;  de  arbenne,  nom  patois  de  la  per- 
drix des  neiges  ou  lagopède  ;  du  latin  albus,  blanc.  (Note  fournie 
par  M.  Isabel.)  Conviendrait  pour  cette  localité,  mais  en  Arlienaz, 
vignes  à  Ayent,  Valais,  et  Arbin,  vignes  à  Riddes? 

Arbères,  ham.  à  Meyrin,  Genève,  Arbeire,  1281,  M.  G.  IV, 
86,  comme  Arbore  près  Divonne,  Arbores,  11 79,  et  villa  qui 
dicitur  Arbres;  M.  G.  IV,  83,  77  ;  Tun  d'eux  sans  doute,  le  Ar- 
bore  (David  de)  de  1 164  =:  lieu  planté  d'arbres  ;  un  pratiim  de 
Arboribus  à  Salin,  Valais,  1260. 

Arberiaz,  bois  à  Saint-Légier  ;  môme  racine. 

Arbey,  chalets  près  Evolène,  Valais,  Albes  vers  1280,  Arbes, 
1290,  en  Arpey,  loc.  sur  Gingins.  Voir  Arbaz. 

Arbignon,  pâturage  sur  GoUonges,  Valais,  du  nom  d'un  vil- 
lage ruiné  près  de  Collonges,  desertum  Alpinonis^  85o,  Albi- 
gnon,  1200,  1289,  i38o,  Arbignyon,  1487  ;  un  autre  à  Marti- 
gny  ;  Albinen,  village  sur  Louèche,  en  fr.  Arbignon,  Albignun, 
1224  .*  dim.  de  alb,  alp,  sommet  =  petite  alpe. 

Arboyne,  ruiss.  et  ham.  Fribourg.  Voir  Aubonne. 

Arcangiez,  clos  de  vignes  à  Vevey,  Archangiez  au  treizième 
siècle. 

En  Ai*elie,  loc.  à  Estavanens  et  Monthey,  en  Arclioz,  chalets 
A  Morgins,  Valais,  Arolion  k  Chandolin  de  Savièse,  Artzenoz, 


12  ARCHENS   —  ARENAZ 

territoire  à  Hérémence,  Arzenaz  à  Riddes,  Arzeni,  alpe  de  Cha- 
mosoD,  Vanil  des  Artzès,  sommet  aux  sources  de  la  Veveyse, 
Côte  des  Arches  à  Glovelier,  Jura,  Archette,  forêt  du  Jura  ;  de 
arc,  arche,  latin  arca;  patois,  artzéy  désigne  des  croupes  plus 
ou  moins  arrondies  en  arc  et  en  pente  rapide  séparées  par  des 
couloirs. 

Archens,  domaine  dans  le  Jorat  de  Lausanne,  Archens^  ^^k^y 
ii44,  Cart.  Montheron  ;  probablement  de  Erichoy  Aricho^  n.  pr. 
germ.  et  suffixe  ens^  ingis,  chez  les  descendants  de  Ericho,  Un 
Aricus  (Aricho)  est  un  des  témoins  de  la  donation  de  Renens  en 

964. 

Apconciel,  Fribourg,  Arconciacum,  1082,  Arconciei,  ii48, 
Arcunciacum  vers  1 149  et  1 162,  M.  Fr.  III,  66,  Arconcier,  1162, 
Arcunciej  1228,  Arconcie,  1280,  Arconcye^  1292,  Arconcier ^ 
1453,  et  Arconcier,  m.  à  Russy,  Frib.  =  {fundum)  Archontia- 
cum,  domaine  d*ArchontiuSj  gentilice  romain. 

Arcossey,  loc.  à  OUon  ;  du  patois  arcossay^  nom  de  Targou- 
sier  et  du  nerprun  cathartique.  L'argousier  est  commun  dans  les 
glariers  de  la  Gryonne  qui  s'étendaient  jadis  jusque-là. 

Ardennaz,  forêt  de  la  commune  d*Orbe.  Grégoire  (Dict.  géog,) 
traduit  Ardennes  par  forêt  profonde.  Zeuss  et  Holder  le  dérivent 
du  celte  arci,  ardu  —  enna,  pays  élevé. 

Ardevaz,  sommet  aux  parois  à  pic  sur  Leytron,  Valais,  égale- 
ment de  la  famille  du  celtique  ardy  arda,  élevé,  parent  du  latin 
arduus,  escarpé. 

Ardille,  sommet.  Gruyère  :  du  celte  arty  pierre,  rocher,  aird^ 
pointe,  et  suffixe  dim.  il  le. 

Ardon,  Valais,  Ardanum^  ii46,  Hidber,  II,  1179,  Furrer,  III, 
Arduriy  1179,  1200  ;  du  celte  ar,  fleuve  et  duriy  dunon,  colline, 
mont,  citadelle  =  mont  du  fleuve,  ou  lieu  près  du  mont  et  du 
fleuve. 

Les  Ariettes,  forêt  Ormont-dessous  ;  les  Irlettes,  carte  Rové- 
réa. 

Arenaz,  loc.  à  Gryon,  Saint-Saphorin-sur-Morges,  Arainaz  à 
Conthey,  Areinaz  ou  Areynaz,  trois  loc.  Fribourg;   du  latin 


ARENS   —  ARMARY  13 

arena,  sable  =  lieux  sablonneux.  Arrenaz  à  Lussery,  à  Bous- 
sens^  Plan  d* Arrenaz  à  Naye,  simple  variante  orthographique. 
Arenottes  à  Goumœns,  diminutif.  Arenay(s)  à  Bière,  Ligne- 
rolles,  à  Ependes,  Frib.  ;  Arrenay  à  Ventbône,  Val.,  A  ne  ne  l, 
i25o,  Areneys,  Assens,  Payerne,  Arronys,  le  Vaud,  les  Arenys 
à  Gimel  et  Founex  ;  d'arenaj  sable,  et  suffixe  collectif  ey  de 
elum.  En  Larenaz  à  Bercher,  Larency  à  Belmont,  soudure  de 
Tarticle  =  TArenaz,  TAreney. 

Arens,  ancien  nom  de  Saint-Biaise,  Neuchàtel,  Arinis,  ion, 
ArinSy  Aryns,  1177,  AreinSy  1191,  Arens,  AreinSy  Aririy  etc., 
XIII®  et  xiv®  s.  D'après  Benoît  et  Junod,  de  arena;  impossible, 
arena  donne  arène.  Le  suffixe  ins  indique  avec  toute  évidence 
la  dérivation  d'un  nom  propre.  Arens  =  chez  les  descendants 
à'Aro,  Voir  Arans. 

Areuse  ou  Reuse,  rivière,  c.  de  Neuchàtel,  Oruse^  ^^79»  Tr.  I, 
Orousa  avant  le  ix®  s.,  Holder,  Arousa^  Aarousa,  i3i  i,  Arouse, 
1820,  Orousa,  i3dô y  Areuse,  i346,  Ourouse,  1872,  Orouse, 
i38o.  Matile  ;  même  origine  que  les  Reuse,  Rause,  Reuss  et  les 
nombreux  Ruz,  d'une  racine  commune  à  toutes  les  langues  indo- 
germaniques, V.  h.  ail.  riuzen,  couler.  Voir  Reuse. 

Argentine,  sommet  sur  Bex  ;  de  argent,  à  cause  de  ses  rochers 
de  calcaire  urgonien,  particulièrement  brillants  au  soleil  du  soir. 

Argil,  Argîllé,  voir  Arzillier. 

Argnaulaz,  voir  Herniaulaz. 

Ariens,  D.  Glane,  Fribourg,  Arlengus,  1002,  Hidber,  I,  286, 
Allens,  i25i,  M.  R.,  XII,  278,  Ariens,  xiii^  s.,  M.  R.,  VI,  3i4 
=  chez  les  descendants  ôJArilo,  n.  pr.  germ.,  dim.  à'Aro,  l'aigle. 
Arlengus,  rapporté  par  Stadelmann  à  Ariens  (pp.  cit.  56),  doit 
sans  doute  être  rapporté  plutôt  à  Allens  près  Cossonay  ;  il  s'agit 
dans  la  charte  d'un  échange  entre  des  terres  à  Astlegus  (Assens?) 
contre  deux  maoses,  l'un  à  Colombier,  l'autre  à  Arlengus  ;  or 
Allens,  Ariens  en  987,  est  près  de  Colombier.  Voir  Allens. 

L'Arniary,  ou  la  Mala-Armary ,  ruisseau,  affl.  de  l'Aubonne, 
Armari,  i43o.  Origine  inconnue,  sans  doute  celtique  ;  on  y 
retrouve  la  racine  ar,  eau  courante,  rivière. 


14  ARMILLON     —   ARREI 

Armillon,  petit  plateau  semi-circulaire  sur  un  gradin  supérieur 
de  Talpe  des  Ravins,  au  Rawyl,  Valais  ;  diminutif  de  armilley 
anneau,  du  latin  armilla. 

LMrmont  de  Vent,  de  Bise,  deux  ham.  de  la  Brévine,  Neuchâ- 
tel  ;  aussi  écrit  L'Ilarmont  =  ars-mont,  mont  brûlé,  défriché  par 
le  feu.  Le  Larinont,  frontière  française,  le  Armont,  1882,  Lar^ 
mont,  i383,  même  sens  (agg-lutination  de  l'article). 

Arnox,  2  villages  vaudois,  i»  près  Nyon,  Arnai,  ii54,  Cart. 
Month.,  Arnai/y  ii64,  ïï79>  Arnai,  1166,  M.  G.,  XIV;  20  près 
Orbe,  Villa  Arniaco,  1009?  Hidber,  I,  299,  Arniacum,  1049^ 
1109,  1200,  Arnei,  1228,  Arnay,  1268,  i4o8  ;  Arney,  loc.  à 
Saint-Livres,  Araier,  loc.  à  Peseux.  De  (fundam)  Arniacum, 
domaine  d'un  Arnius,  nom  g-allo-romain,  forme  latinisée  du  nom 
germain  Ami,  Taigle. 

Arnioux,  ham.  d'Ayent,  Valais,  Arnoch,  1 100,  Arniosc,  1282  ; 
de  Arnius  et  suffixe  ligure  oscus,  correspondant  du  gaulois  acu^. 

Arnon,  rivière,  Ysernum,  1177,  puis  avec  soudure  de  l'article 
LysernSy  le  Sernon,  18 12,  Li/sernon,  1886,  Lussernon,  i364 
(c'est  aussi  le  nom  d'un  ruisseau  à  Ollon).  Ces  anciennes  formes 
montrent  une  étroite  parenté  avec  la  Lizerne,  Valais,  Yserna, 
i3o4,  et  les  différents  Isère,  Isar,  etc.,  racine  is,  sans  doute  cel- 
tique comme  le  suffixe  ar,  rivière. 

Arolcy,  alpes  de  Saxon,  l'Apolez  et  Aroletto,  sommet  à 
Trient;  vallée  d'ArolIa,  Hérens,  VArolla,  i442,  Arolaz,  i449  ; 
Aroleit  (ou  Aroley)  à  Zermatt  ;  du  pin  arole  ou  arolle,  qui  y  est 
fréquent. 

Arpctle,  ArpitetlA,  Arpalle,  Arpillc,  Erpillos,  syn.  divers 
de  Alpette,  petite  alpe.  Dans  une  même  charte  de  1889  on  lit  VAr- 
peta  et  YAlpetaz,  permutation  /-r,  et  les  Arpilles  des  Ormonts 
s'appelaient  Alpillys  en  i486. 

En  Arpey,  loc.surGingins;  de  a//),  permutation  /-retsuffixee^. 

Arrei,  revers  d'une  montagne,  Landarey,  glacier,  val  d'Héré- 
mence,  Valais,  Lindaret,  frontière  de  Savoie,  et  Bandarrey  au 
col  Ferret,  Valais,  pour  l'en  derrei.  Ban  d'arrei  ;  du  latin  ad  et 
rétro. 


ARRÊT   —    .VRZIER  15 

L'Arpèl,  bois  à  Vulliens.  Voir  Larret. 

Arrissoules,  D.  Yverdon,  A  ressuies,  iit^2,  ii46,  1198,  M.  F., 
II,  III,  A  ressaies,  A  resoles,  Arisùles,  xii«  s.,  Arch.  Fr.  VI, 
AresouleSy  i235.  Aresloules,  1280  M.  R.  VI,  286  :  coquille? 

ArrulTens  ou  ArufTens,  petit  villag'e  fribourgeois  D.  Glane  ; 
Arrujens,  i34i;  bois  à  Pampignv,  pâturage  à  Montricher, 
ancienne  propriété  des  Mestral  d'Aruffensznchez  les  descendants 
à'Adrulf,  puis  Arrulf,  n.  pr.  germ.  Un  Arulfus  est  témoin  d'un 
acte  en  855  M.  R.  VI. 

Ars,  Apsos,  Arsaz,  patois  Arzé,  très  fréquent  Alpes  et  Jura» 
Larsaz  à  Hauteville  (article  soudé),  les  Ars  à  Vallorbe,  les  Arts 
sic  !  à  Leysin  et  à  Orbe,  les  Ars,  val  Ferret,  Combe  des  Arsos  k 
Tramelan,  aux  Arsattes  à  Moutier,  les  Arsels  à  Liddes,  les  Ap- 
settes  à  Vérossaz  et  Charmey  ;  Arsiijoux  à  Gharmey,  Arsajeur 
à  Vouvry.  De  ars,  participe  du  vieux  verbe  ardre,  latin  ardere, 
brûler.  Désigne  des  terrains  défrichés  par  le  feu.  De  là  aussi 

Arson  Praz,  champs  à  EcublenS  =:  pré  (de  Y)  arson,  s.  f.  v.  fr. 
=  incendie,  action  de  brûler  ;  ardre. 

Arve,  rivière,  affl.  du  Rhône,  Arva,  io83,  Hidber,  I,  38i, 
1264,  Alva,  1269,  très  souvent  appelée  aux  xiii''  et  xiv®  s.  Arar 
(onze  fois  dans  les  M.  G.),  ce  qui  la  rapproche  de  la  Saône, 
autrefois  Arar,  et  de  TAar.  Pour  Tétymologie,  voir  Aar. 

Apvel,  mont  près  Villeneuve  ;  peut-être  (permutation  de  p  en 
v)  synonyme  à'Arpille  ;  des  formes  anciennes  pourraient  décider. 

Apvela,  ham.  de  Salins,  Valais,  Aroilar,  1248,  12C8,  1290, 
Alvilar  vers  1270.  A  la  môme  époque  je  trouve  Valandus,  Bor- 
cardus  dol  Vilar.  Alvilar  est  donc  au  Vilar  ou  Villar  2=.  au  vil- 
lage. 

Apveyes,  ham.  d'Ollon  ;  du  latin  arva,  v.  fr.  arve,  champs, 
pâturages,  et  suff.  collectif  ej/e. 

Apzîep,  D.  de  Nyon,  Argie  et  Anjier,  i3oC,  M.  R.  XII,  177, 
180,  Arsie,  1828,  M.  R.  III,  Ci3,  Argier,  i344,  M.  G.  IX,  286, 
Arsier,  1886,  M.  R.  V,  870;  d'après  Gatschet  et  A.  Godet  vien- 
drait de  arse,  arze,  mélèze,  et  signifierait  forêt  de  mélèzes.  Mais 
le  mélèze  est  inconnu  par  là,  au  moins  en  forêts.  Vient  sans  doute 


16  ARZILLIER   —  ASSENGES 

de  (fundum)  Arsiacum,  domaine  à*ArsiuSy  gentilice  connu  dans 
la  contrée  par  les  inscriptions  :  l'un  d'eux  était  édile  de  Genève. 
M.  G.  XX,  76.  Arsius  est  peut-être  une  autre  forme  de  Artius  ou 
Arcius,  dérivé  du  nom  d'homme  g-aulois  Artos,  Tours.  Quant  à 
Asserium,  1174?  Hidber,  II,  260,  il  se  concilie  difficilement  avec 
toutes  le^  autres  formes  de  ce  nom  et  laisse  supposer  une  erreur 
de  copie. 

Arzillier,  Arzilier,  Arsillier  (ou  iez),  une  ving*taine  de  locali- 
tés, Apzelly  à  Thierrens,  Arzilly  à  Granges,  Payerne,  Arsilier^ 
1226,  et  à  Yvonand,  Argil  à  Grimentz,  Argillé  à  Grîmisuat,  Ar- 
giles à  Auvcrnier,  les  Argilles  à  Cressier,  Argillat  au  Locle  ; 
avec  l'article  soude  :  Largiller  à  Châtelard,  Frib.,  Larsilleys  à 
Vex,  1255,  Larzillais  à  Lavey  vers  1200,  en  Largiliaz  à  Yens, 
1295,  Larsilli  à  Erschmatt,  Valais,  1242,  Arsilye  à  Fribourg", 
i4io  ;  de  arg'ile,  arzille  en  Ghampaiçne. 

Assajor,  forêt  aux  sources  de  la  Baye  de  Montreux,  pour  Arsa- 
jor  ou  Arsajoux,  forêt  brûlée.  Voir  Ars. 

Assaz,  loc.  à  Lens,  entre  deux  torrents  et  deux  bisses,  le  même 
que 

Asse,  rivière  du  Jura  à  Nyon,  autrefois  Aasse.  Lasse  pour 
l'Asse,  torrent,  affluent  de  la  Reuse  de  Saleina,  Valais  ;  l'Assaz  à 
Ghampex  d'Orsières;  les  Asses,  m.  à  Vuadens  (petits  ruisseaux  !), 
pâturag-e  à  Ghâtel-Saint-Denis  ;  Assois,  loc.  à  Lucens,  dim. 
D'après  M.  de  Rochas  {Année  géogr.)^  nom  commun  en  Dauphiné 
pour  ruisseau. 

Asse  est  aussi  un  mot  patois  :  asse,  s.  m.  =  l'if,  Taxus  bac- 
cata.  G 'est  à  ce  dernier  qu'il  faut  rapporter  le  bois  de  l'Asse  à 
Montmagny,  Avenches,  loc,  à  Pailly,  pas  de  ruisseau  ;  les  Assets 
à  Martigny,  Asset,  Asson  à  Gonthey,  et  peut-être  d'autres  encore; 
l'absence  du  ruisseau  sera  déterminante. 

Assenges,  m.  à  Sévery  et  Assens,  D.  Echallens,  Hastens, 
ii54,  Astens,  ii54,  1199,  M.  R.  XII,  17,  28,  56,  Asteins,  1288, 
Astyens  et  Astiens,  1291,  M.  R.  XIV,  Ascens^  i453  ;  probable- 
ment identique  avec  Astlegus^  1002,  Hidber,  I,  285  (le  Dict. 
hist.y  Vaud.  Suppl.  a  1102  par  erreur)  =  chez  les  descendants 


ASUEL   —   AUCHES  17 

4*AMiilo,  D.  pr.  germain.  Astens,  de  Asto  dont  Aslilo  est  le  dimi- 
nutif. 

Asuel,  D.  Porrentnij,  ail.  Hasenburg  ;  Asuel,  ii36,  Hidber, 
I,  53i,  puis  Hasuel  ;  du  v.  h.  ail.  hasOj  lièvre,  château  des 
lièvres. 

Athenaz,  ham.  d'Avusy,  Geuève,  Atinaz,  i3o2,  1826,  M.  G. 
XIV,  3oo,  XVIII,  97,  probablement  dérivé  d*un  cognomen  romain 
employé  adjectivement.  Le  ^entilice  Atinius  donnerait  une  (villa) 
Atiuia,  qui  serait  devenu  Atigna  ou  Atè^e.  Il  faut  supposer  un 
<;ogiiomea*  AtinuSy  d'où  (villa)  Atinà.  Voir,  sur  cette  formation, 
Monnaz. 

AUalens,  Fribourg-,  Atialenges,  1068,  M.  Fr.  H,  Athalens^ 
1168,  II 78,  1876,  AttalenSj  1874,  Aciaiens,  i453,  Tallens, 
1680.  D'uu  dérivé  du  nom  germanique  Abtad,  comme  Abtadil, 
d'où  Abtadilingum,  contracté  Attalinges,  L'apocope  du  a  dans 
la  forme  Tallens  de  1680  n'est  pas  un  cas  isolé  ;  nous  voyons  dans 
Stadelmann  que  Talein  est  encore  aujourd'hui  le  nom  patois  et 
nos  journaux  imprimaient  encore  Tallens  le  20  juin  1904. 

L'Aubepena,  m.  à  Murist,  Frib.  ;  de  albaspina,  l'aubépine, 
de  là  aussi  les  Obépins,  m.  à  G  rata  vache. 

Auberson,  ham.  de  Sainte-Croix;  n.  pr.,  dim.  d*Aubert. 
Aubonne,  rivière,  Albinna,  dixième  siècle,  Albonna,  douzième 
siècle,  et  Arbogne  ou  Erbogne,  affl.  de  la  Broie ,  du  celtique 
Cl/6,  blanc,  et  ona^  source,  rivière,  fréquent  comme  suffixe  (voir 
Lausanne).  Rien  de  commun  avec  Eau  bonne,  comme  le  traduit 
F.  de  Mulinen  (dans  Arch,  Schw.  Gesch,  XIII,  279). 

Aaboranges,  Fribourg-,  Alburengens,  11 55,  Arborenges, 
seconde  moitié  du  xiP  s.,  Alborengis,  1190,  Hidber,  II,  4oo, 
Arboreinges,  1288,  M.  R.  VI,  660,  Arborenges  et  Alburenges 
vers  1200.  Gart.  Haut  Grôt,  M.  R.  XII,  i3,  149,  i5o,  i5i,  etc.  ; 
non  comme  le  veut  Gatschet,  de  aubours,  cytise,  latin  albur- 
nam,  qui  ne  croît  pas  là,  mais  d'un  n.  p.  g'ermain  =  chez  les 
descendants  de  Albhar,  Albhari,  le  g-uerrier  de  l'alpe  (ou  le 
guerrier  blanc). 

Es  Auches,  m.  à  Prog'cns,  Fribourg*.  Voir  Oche. 

M.  D.  8£C.    SÉRIE,   TOME   VII  2 


18  AUDÈCHE  —   AUGE 

Audèdie,  trois  pâturages,  alpes  de  Gharmey,  Gruyère,  Deschiy 

ii46. 

Audon,  nom  fréquent  de  montagnes,  Audon  au  Pillon,  alK 
Olderiy  d'où  Oldenhorrij  romand  Becca  d' Audon;  Audon,  Or^ 
mont-dessous,  Praz  Odon  à  Isenau,  Ormont-dessus  ;  Siemes 
Audon  à  Rougemont,  l'Oudon,  carte  Du  four  ;  Bonaudon  et 
Hautaudon,  près  Naye.  Gatschet  le  dérivait  d'abord  d'herbe 
d'audony  nom  patois  de  la  bryone  ;  mais  cette  plante  ne  crottqu'à 
la  plaine.  Plus  tard,  il  Ta  rattaché  à  la  racine  celtique  arl,  ardy 
pierre,  roche  (permutation  de  ard  en  aud).  Mais  les  formes 
anciennes  d'un  de  ces  noms  contredisent  cette  étymologie.  Audon 
d'Ormont-dessous,  au  pied  du  Mont  d'Or,  s'appelait  Ouzoriy  Ou- 
gioriy  i332,  Ouzon,  i4oo,  i4ï2,  les  Chaux  de  Ouzon  supra  mon- 
tem  de  Ouzon  y  i439  =  la  Chaux  au-dessus  d' Audon.  Le  mot  a 
subi  la  même  permutation  que  le  pâturage  voisin  de  la  Baiosa, 
Bajousa,  i3i5,  i3i8,  aujourd'hui  la  Badausaz.  C'est  donc  le  même 
mot  que  OugCy  Auge  y  Oujon  près  Arzier,  jadis  Algio,  et  que  le 
nom  commun  augCy  tous  dérivés  de  alveus.  En  regardant  la  carte 
on  voit  que  tous  ces  Audons  sont  dans  de  petits  bassins  fermés  (la 
permutation  j-d  se  retrouve  dans  le  n.  commun.  auginCy  en  patois 
audena,  s.  f.,  canal  élevé  en  bois  pour  amener  l'eau  à  une  scierie  ; 
renseignement  de  M.  Isabel).  Quant  à  1'/  de  Oldenhorn,  on  peut 
admettre  que  les  Allemands  ont  traduit  oud  par  oldy  parce  que  le 
suffixe  oud  romand  est  le  correspondant  du  old  germain. 

Auge,  Ouye,  nombreuses  loc.  (une  trentaine),  Vaud  et  Frib. 
(aussi  Neuchâtel  :  les  Auges  à  Boudry)  ;  du  nom  commun  augCy 
bassin,  au  fig.  endroit  creux,  enfoncé,  bas  latin  augia,  du  latin 
alveus.  Ougetlaz  est  un  diminutif  fréquent.  Un  autre  est  An- 
gine, ham.  de  Boulens  et  ruisseau,  affl.  de  la  Mentue  ;  un  autre 
affl.  de  la  Mentue  entre  Bioley-Magnoux  et  Ogens,  ce  qui  le  fait 
dériver  d'Ogens  par  le  Dict.  hist.  vaud,  (Suppl.  p.  53)  qui  vou- 
drait écrire  Ogine.  L'Augine  de  Boulens,  qui  n'a  rien  de  commun 
avec  Ogens,  montre  l'erreur.  La  I^uge,  m.  à  Ghâteau-d'Œx,  ter- 
rain bas  près  de  la  Sarine,  le  même  avec  soudure  de  l'article  pour 
rOuge. 


AUMONT  —    AUVERNIER  19 

Aumont,  D.  Broyé,  Frib.,  Altus  nionSy  1226,  M.  R.  VI,  Au- 
mont  y  1337.  Matile,  =  haut  mont. 

Les  Aunes,  2  loc.  de  la  Grujère,  Cerniat  et  Yuadens  ;  paraît 
dériver  de  aune,  arbre,  latin  alnus,  exception  bien  rare^  cet  arbre 
étant  toujours  désigné  par  son  nom  romand  verne  (du  celtique 
ffuern),  qui  a  donné  les  noms  de  plus  de  i5o  loc.  de  la  Suisse 
romande. 

Ausannaz  ou  Eusannaz,  pâturage  sur  Bex,  en  patois  Œuvan- 
naZy  peut-être  de  ovisy  mouton  ;  pâturage  de  moutons,  conmie 
Bovonnaz,  pâturage  de  bœufs. 

Aussays,  ham.  à  Vérossaz,  Valais,  ou  liausseys  ou  Haut 
Serre,  au-dessus  des  rochers  de  Saint-Maurice  ;  de  altum  saxum, 
haut  sex,  haut  rocher. 

Autafond,  D.  Sarine,  Fribourg,  Autafonz  vers  i23o,  M.  R. 
VI,  242;  du  latin  alta  forts,  haute  source;  en  Lottafon,  loc, 
source  à  Marchissj,  pour  TAutafont,  même  sens. 

Autannes,  paroi  de  rochers  au  col  de  Balme,  au  Trient,  sur 
Varone  ;  les  Audannes  au  S.  du  Wildhorn,  les  Adannes  à  Rou- 
gemont  ;  de  Tadjectif  v.  fr.  autain,  de  altus,  haut  ;  voir  aussi 
Otanes. 

Autavaux,  D.  Broje,  Frib.,  Alta  Valle  vers  1160.  Donat. 
Hauterive,  Arch.  Fr.  VI,  et  loc.  à  Combremont  ;  du  latin  alta 
vallisy  haute  vallée. 

Autervenaz,  ham.  sur  Champéry,  Valais,  pour  Hauta  Rêve- 
naz,  haute  ravine,  des  rochers  profondément  ravinés  qui  le  domi- 
nent. 

Autigny,  Fribourg,  ail.  Ottenach,  villa  Altignei,  1068.  Mém. 
Fr.  II,  dl^3.  Altinieiy  ii63-i2oo,  Arch.  Fr.  VI,  Altiniacum, 
ii83,  Altignie,  1217,  M.  Fr.  W,  Autinie,  i22S,Autignie,  1278, 
i44i)  Ottigny,  1717,  ;  de  (fundum)  Altiniacum,  domaine 
d*Altinius,  gentilice  romain  dérivé  du  cognomen  Altinus.  Hau- 
tigny,  ham.  de  Corsier,  Vaud,  même  sens. 

Auverniep,  Neuchâtel,  Averniacum,  loii,  Avernie  vers  io5o 
et  1220,  Avernie,  Avernye,  1277,  Avernier  et  Auvernier,  même 
charte,   1280,  etc.  Gatschet,  et  Studer  d'après  lui,   le   dérivent 


20  AUX    —   AVENCHES 

d'avornioy  nom  italien  du  Fraxinus  Ornus,  Frêne  à  manne  et  du 
Cytise  Aubours,  étrangers  l'un  et  l'autre  au  pays.  M.  A.  Godet^ 
dans  le  Rameau  de  sapiriy  l'explique  par  Au  Verniery  au  bois 
de  vernes.  C'est  plus  que  douteux.  Le  suffixe  iacum  le  rattache  à 
un  nom  d'homme  :  domaine  d'un  Avernius.  C'est  probablement 
Auvernier  qu'il  faut  reconnaître  dans  l'Avriniacum  du  Cart.  de 
Montheron  :  Uldricus,  sacerdos  de  Avriniaco,  ii54,  M.  R.  XII,  22. 

Aux,  Lanze  des  — ,  alpes  de  Champéry  ;  de  lanze^  lanche, 
couloir,  ravin,  et  aux,  plur.  de  ail  :  couloir  où  abonde  l'ail 
feuillu,  vulgairement  branlette. 

Avancliet,  nant  ou  ruisseau  près  Genève  ;  probablement  parent 
du  nom  suivant. 

Avançon  ou  Avençon,  rivière  à  Bex  ;  2.  torrent  à  Yionnaz  ; 
3.  m.  et  ruisseau  à  Colombey  ;  4-  torrent  de  Morcles,  appelé  aussi 
Avançonnet  ;  celui-ci,  Jlumen  Aquansoni,  charte  de  Saint-Mau- 
rice entre  847  et  853.  Cette  traduction  latine  montre  que  le  rédac- 
teur de  la  charte  y  trouvait  la  racine  ava^  eau.  C'est  un  mot  cel- 
tique qui  se  retrouve  dans  la  vallée  d'Aoste  :  Ëvançon,  et  le  Dau- 
phiné  :  Avançon,  Avance,  Vance,  Vançon,  ces  derniers  avec  apo- 
cope de  l'a. 

Les  Avants,  ham.  sur  Montreux  ;  le  t  est  peut-être  une  addi- 
tion postérieure  et  le  mot  serait  à  rapprocher  d'un  clausum  deis 
Avans  à  Granges,  Valais,  1260  ;  peut-être  du  patois  avariy  s.  m., 
saule  osier,  dont  l'origine  est  du  reste  inconnue.  Ce  mot  avans  se 
trouve  dans  un  bail  de  1 286  :  exceptis  avans  et  sarmentis  (glos- 
saire bas  latin  des  chartes  de  Savoie.  Doc.  Acad.  royale  de  Savoie, 

II). 

Aven,  village  de  Conthey,  Valais,  Avainz,  iioo,  Avaiz,  1200, 
Aveyn,  i25o.  Avens  y  i44o. 

Avenches,  de  Aventica  (Adventica),  Civitas  Aventica,  Not. 
Gall.  iv®  s.,  nom  au  moyen  âge  de  l'ancien  Aventicuniy  celui-ci, 
comme  le  nom  de  la  déesse  Aventia,  est  dérivé  d*Aventos,  juste, 
racine  au,  protéger  (Zeuss).  Ce  tjième  gaulois  avent  se  retrouve 
dans  plusieurs  noms  de  communes  de  France  :  Avanton  (Vienne), 
Avansan  (Gironde). 


ATENKYRC  —   AVRY  21 

ÀTeneyre,  pâturajg^  et  sommet,  alpes  de  Villeneuve  ;  un  autre 
sur  MontbovoDy  Fribourg'.  Le  mot  a  une  étran^  ressemblance 
avec  (wenaire,  étran^r.  Le  pâturage  de  Villeneuve  est  dans  les 
limites  de  l'ancienne  Gruyère,  mais  Villeneuve  n'en  a  jamais  fait 
partie.  Serait-ce  donc  Talpe  aveneire,  des  étrangers  ?  11  faudrait 
d'anciens  textes  pour  appujer  cette  <;onjecture. 

Avenex,  ham.  près  Nyon,  Avenacarriy  926,  M.  G.  XIV,  876, 
Avenai,  1286,  Avenay,  1260,  M.  R.  XII,  1 56  ;  du  gentilice  Aoe^ 
nus  (autre  forme  d'Avius)  =  domaine  d'Avenus. 

Avennaz,  bois  au  Jorat  de  Lutry,  AwineSy  1 1^2,  Cart.  Monthe- 
ron,  Ewinaz,  1228. 

Avouillons,  ham.  près^  Nyon  ;  loc.  à  Leysin,  à  Lavey  ;  prés  à 
Fully  ;  Avouiilaz,  prés  à  Saxon,  AvuHlon,  prés  à  Saint-Martin 
d'Hérens,  loc.  à  Ollon,  à  Rcnnaz  ;  aux  AvouîlieSy  loc.  à  Olion 
(aig'uilles  rocheuses  sur  la  Grande  Eau)  ;  l'Avoullietta  de  la  Za 
=  Aiguille  de  la  Za,  vallée  d'Hérens  ;  les  AvoHons,  chaîne  de 
rochers,  vallée  de  Bagnes. 

Ces  derniers,  de  avellhon,  patois  =  aiguillons,  à  cause  de 
leurs  pointes  aig'uës.  Mais  quel  rapport  entre  des  aiguillons  et  les 
prés  de  la  plaine  du  Rhône  ?  Dans  les  prés  humides  où  l'on  ne 
peut  aller  avec  des  chars,  on  fait  un  tas  de  foin,  puis  on  glisse 
dessous  deux  aouilles,  ou  aouillonSy  deux  aiguilles,  disent  les 
paysans,  c'est-à-dire  deux  perches,  et  l'on  transporte  ainsi  la 
charge  qui  est  un  avouillon.  Les  prés  où  l'on  est  obligé  d  enlever 
ainsi  la  récolte  sont  les  Aoouillons  ou  Avullions.  Un  en  Ouliony 
XIII®  s.,  à  Ëcuvillens,  doit  être  le  même  mot,  ainsi  que  les  Aii- 
glions  (|^1  mouillé)  à  Fey  et  à  l'Aulion,  bois  à  Bière. 

Avpy,  Fribourg,  Ayr/ vers  11 5o,  Aprilis  vers  11 78,  Arch.  Fr. 
VI,  Abril,  1177,  Avriei,  Avril,  xii«  s.,  Avrie,  1202,  Matile. 
April,  Avril,  1228,  Apriliy  1286,  Avrie,  i3oi,  Avryez,  il\2b 
=  ( fundum)  Apriacum,  domaine  d'un  Aorius,  gentilice  romain. 

La  fausse  orthographe  Avril  du  xiP  s.  a  entraîné  la  fausse 
interprétation  latine  Aprili,  Aprilis.  Il  en  est  sans  doute  de  même 
pour  plusieurs  autres  localités,  telles  sont  une  villa  de  Avrilliet, 
aux  environs  de  Palézieux  en   1296.  Cart.  Haut  Crét,  M.  R.  XII, 


22  AVULLY   —    AZEDON 

i3oy  probablement  le  même  que  le  lieu-dit  en  Apriliers,  i633,  à 
Attalens  (Dellioo);  les  majens  d'Aprily  à  Molleus,  Valais,  et 
Avril,  loc.  et  ruisseau  à  Genève,  qui  dériveraient  également 
d'Aprius. 

Avully,  Genève,  Awillie  et  Avulie^  1220,  Avullie,  1227,  Awyl- 
lie,  i3o2,  Avuyllyey  i326,  M.  G.  IV,  3o,  XIV,  3oo,  XVIIl,  97  ; 
de  (fundum)  AvilUacurriy  domaine  d'un  Avillius,  g^ntilice 
romain.  De  Vit,  I. 

Avusy,  Genève,  Avuysie,  i3o2,  M.  G.  XIV,  3oo,  Avusye,  i338, 
Aousier,  i364,  1617,  évidemment  d'un  nom  pr.  gallo-romain  ; 
probablement  un  {fundum)  Auusiacum,  propriété  d'un  Auusius, 
dérivé  d'Aous,  aussi  employé  comme  nom  propre.  De  Vit,  I, 
590. 

Ayens,  loc.  à  Apples,  Colombier,  Clarmont,  es  AyenSy  1296 
=  chez  les  descendants  d'Ayo  ou  Acho,  n.  pr.  germain.  Fôrstem, 
p.  10. 

Ayent,  près  Sioû,  Agent,  1062,  M.  R.  XVIII,  Ayenta,  ii53, 
Hidber  II,  puis  Aent,  Aie  ni,  Ayent,  xi\^  s.  ;  on  peut  en  rappro- 
cher à  l'Ayen  ou  Layon  à  Puidoux,  Vaud.  D'après  Gatschet,  du 
V.  h.  ail.  eiyanti,  part.  prés,  de  eigan,  posséder,  soit  terre  for- 
mant un  bien  propre,  un  alleu.  On  trouve  encore  une.  vigne 
diAent  à  Varone,  1262,  un  champ  d' Ayent  à  Bramois,  1260. 

Ayep,  nom  de  villages  alpestres  :  comm.  D.  Sierre,  Ayer,  i327, 
ham.  d'Hérémence,  etc.,  et  Ayerne,  de  nombreux  pâturages  ;  les 
premiers,  du  patois  ayer,  du  latin  acer,  érable,  et  les  seconds  de 
l'adjectif  latin  acerinus,  lieux  où  il  y  a  des  érables. 

Aze,  Col  de  1' — ,  ou  de  TAzet  et  Pointe  de  l'Azet  au  S.  de 
Lourtier.  Laget,  carte  Siegfried,  article  soudé  ;  Bec  d'Aget  au 
N.  de  Lourtier,  vallée  de  Bagnes  ;  du  v.  fr.  aze  (valaisan,  âge), 
synonyme  de  âne,  azet  =  petit  âne. 

Azot,  chalets  derrière  le  Cubli  sur  Montreux,  peut-être  un  dimi- 
nutif de  aze. 

Azedon,  loc.  à  Conthey  =  probablement  azelion,  petit  âne, 
permutation  ll-d  ;  on  dit  Dadon  pour  Daillon,  ham.  de 
Conthev. 


r 


BAAR   —   BALEXERT  93 

Baar,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Barroy  iioo,  1162,  Bars, 
1221,  1200;  du  bas  latin  barrum,  terrain  fertile,  du  gothique 
bairan,  produire,  rapporter. 

Bâche,  Bâches,  loc.  à  Ecublens,  Ghardonnay,  D.  Mor^s,  etc.  ; 
«adroits  bas,  creux,  où  restent  des  flaques  ;  du  celte  bach,  creux, 
humide,  bas  breton  hac^  bassin,  auge  ;  bach^  foin  de  marais. 
Nous  disons  dans  ce  dernier  sens  bâche,  Genève,  La  Côte,  Aven- 
chcs.  Trebâche,  forêt  à  Gorbejrier,  est  un  composé,  et  Bachillon 
à  Yvome,  Bachelet  à  Luins,  diminutifs. 

Bacon  ou  Baccon,  loc.  à  Aigle,  Crans,  Ëchallens,  Avenches 
et  ailleurs  ;  Proz  Bacon  à  Bagnes  ;  de  l'ancien  fr.  bacon,  lard, 
du  V.  h.  ail.  bacho,  dos,  employé  adjectivement  pour  désigner  des 
terrains  fertiles.  La  Suisse  allemande  dit  de  même  Speck,  Specki, 
8  loc.  citées  par  Frûh  et  Schrôter,  v.  Bibliogr.,  p.  3i4. 

Badausaz,  pâturage,  Ormont-dessous,  Bajousa,  ]3i5,  i3i8, 
BaiousOn  i332,  Baiosa,  1420,  permutation  j-d,  comme  Oujon- 
Audon  ;  peut-être  de  la  racine  de  baie,  ouverture  :  la  Baiosa  est  le 
passage  obligé  pour  aller  de  Leysin  au  Col  du  Mouellé  et  à  la  val- 
lée de  THongrin. 

Bagnes,  vallée  du  Valais,  Baines,  ii5o,  Hidber,  II,  Bannes, 
1177,  Bagnii,  1177,  Bagnes,  1177,  120C,  Banes,  12^2,  Bannes, 
1235,  etc.  ;  du  latin  balnea,  bains.  Il  y  avait  là  au  moyen  âge, 
d  après  Bridel,  une  source  très  fréquentée,  disparue  sous  un 
éboulement.  Barnia,  loc.  à  Villeneuve,  au  pied  d'Arvel,  avec 
des  eaux  sulfureuses  =:  également  de  halnea.  (M.  de  Gingins, 
Recherches,  p.  44»  y  voit  une  fausse  lecture  «  in  Barma  prope 
Villanova  1247  et  non  pas  Barniaou  Balnea  comme  le  dit  Levade, 
p.  241.  ») 

Bainoz,  ruisseau  ;  voir  Bennaz. 

Balandes,  bois  sur  Bonmont,  D.  Nyon,  Convallem  de  Ba- 
lenda,  1202,  M.  G.  XV,  2,  mot  d'origine  celtique,  kymri  balaon, 
bourgeon  d'arbre,  balant,  le  bourgeonnement  des  arbres,  breton 
balaen,  v.  fr.  balain,  balai,  breton  balan,  genêt  (Dictz). 

Balavaux  à  Vétroz,  Valais  ^  belle  vallée. 

Balexert  ou  Balessort,  Tour  de  — ,  près  Genève  ;  du  n.  de  fa- 


24  BALLAI6UE   —   BARBERINE 

mille  Balexert,  ancienne  famille  bourgeoise  de  Genève  ;  autre 
forme  de  bel-essert,  aussi  écrit  exert. 

Ballalgue,  D.  Orbe,  Aqua  hella,  1177,  Ballewiy  1228,  Ba~ 
leiffue,  i354  =  belle  eau. 

Ballaly,  forêt  sur  le  Bouveret,  Valais  ;  du  bas  latin  bella  tegia, 
belle  forêt  ;  voir  Alliaz. 

Ballens,  Vaud,  Barlens,  1189,  ii48,  M.  R.  111,  58i,  4Bi,  Ba- 
leins,  1 165  ?  Hidber,  II,  2o5  *  ;  de  Berlin ffis  =  chez  les  descen- 
dants de  iSerzVo,  n.  pr.  i^rmain. 

Balmaz,  Balme,  ou,  permutation  1-r,  Barmaz,  Barme,  Baul- 
mes,  Baume,  parfois  Bamaz,  Château-d'Œx,  Bassins,  Moutier, 
ou  Bame,  Ocourt,  et  les  diminutifs  en  elle  (atte,  Jura  bernois)» 
otte  :  es  Barmottes  à  Bex,  ou  ine  :  Baumlne,  ruisseau  ;  du  celte 
balniy  caverne,  paroi  de  rochers. 

Bambois,  pour  Ban-bois  ou  forêt  à  ban,  synonyme  dans  le 
Jura  bernois,  des  bois  Devens  du  G.  de  Vaud. 

La  Bammat  (fausse  or  th.),  pâturage  du  Jura  de  Nyon,  chalme 
Balme,  xii®  s.  Gart.  d'Oujon,  M.  R.  XII,  72.  Voir  Balme. 

Banderettaz,  nombr.  loc,  Banncrcttes  à  Grand  vaux  ;  pro- 
priété d'un  bander  et  ou  banneret. 

Baragne,  prés  à  Orsières,  pâturage  à  Arzier  ;  de  la  même 
racine  que  «  baragnon,  fossé  latéral  d'un  champ,  »  dit  Littré, 
Suppl.,  sans  étymologie  du  reste. 

Barberèche,  Fribourg,  Barbereschi,  11 58,  Barberesche, 
1178,  F.  B.  \,  [\h^y  Barbaresche,  i  iSo,  Barhareschi,  1182,  1228, 
BarbaricOy  1428.  Rec.  dipl.  VII.  D'après  Gatschet  (et  Studer),  du 
bas  latin  barbaresca,  plantation  d'arbres  irrégulière.  Est  plutôt, 
comme  le  Barbaresca  du  Maçonnais  en  968  cité  par  Jubainville, 
un  nom  dérivé  avec  le  suffixe  locatif  gaulois  isca,  du  gentilice 
Barbarius  ou  du  cognomen  Barbarus  :  Barbarisca  (villa),  ferme 
de  Barbarus  ou  de  Barbarius. 

Barberine,  ham.  et  rivière,  affl.  du  Trient,  Barberina,  1264, 
Barbarina,  1807,  M.  G.  XIV,  peut-être  la  même  origine  que  le 
précédent  ;  du  n.  pr.  Barbarus. 

*  Un  peu  douteux  :  on  y  parle  des  vignes  de  Baleins. 


BARBOLEUSAZ  —  BAS-MONSIEUR  25 

Barboleusaz,  pâturaKi^  sur  Gryon,  Berboleuse  sur  Olloo, 
Barbollie  à  Chevillj  ;  de  la  famille  de  barbouiller,  préfixe  péjo 
ralif  bar  et  racioe  boull,  qu'on  retrouve  dans  le  v.  fr.  boulions 
bourbier  :  pâturages,  prés  boueux. 

Bardonnex,  Genève,  Bardonacum,  ii53,  Barduniacum, 
i25o,  Bardonay,  i344»  Bardonex,  i38i,  M.  G.  XIV,  9,  29,  IX, 
229,  III,  219  =  (praedium)  Bardonacum,  propriété  d'un  *  Bar- 
donus  ou  *  Bardunus. 

Barges,  ham.  de  Vouvry  près  du  Rhône,  Barges,  1269;  loc. 
à  Yvorne  près  du  Rhône  ;  prés  à  Veyrier,  vers  TArve.  Gomme 
Bargen,  C.  Berne,  port  sur  TAar,  Barges,  1228,  du  bas  latin 
barca,  fr.  barge,  bateau  à  fond  plat,  bateau  de  bac.  G'était  sans 
doute  à  l'origine  l'emplacement  de  bacs  sur  ces  rivières,  ou  des 
lieux  d'embarquement.  En  i439,  à  Fribourg*,  un  chemin  de  Bar- 
ges que  le  Gonseil  fait  améliorer.  G'e.st  encore  le  nom  d'un  affluent 
de  la  Petite  Glane. 

Barme,  voir  Balme. 

Bameuse,  alpe  sur  Ayer,  Valais,  et  Uerneuse,  sommet  sur 
Leysin  ;  peut-être  adjectif  dérivé  du  celtique  hem,  monceau, 
amas  et  aussi  fourré. 

Barnia  (ou  Barniaz)  à  Villeneuve,  voir  Bagnes. 

Bart,  Chez  le  — ,  ham.  Neuchâtel.  Paraît  se  rattacher  au  v.  fr. 
ber^  provençal  bar,  forme  nominative  du  mot  baron,  forme 
régime,  bas  latin  haras,  homme  fort,  guerrier  vaillant.  Origine 
discutée  ;  peut-être  du  celtique,  kymri  bar,  héros. 

Basenaz,  pâturage  à  TEtivaz,  Pays-d'Enhaut  ;  du  n.  pr.  Basin, 
famille  de  Rossinières  (note  manuscrite  de  M.  Isabel). 

Basens,  2  com.  Lac.  et  Singine,  Frib.,  ail.  Bôsingen,  Basens, 
1228,  1234,  M.  R.  VI,  1262,  i4o6,  Rec.  dipl.  I  et  VI,  Basingel, 
Rcc.  dipl.  VI,  Besingen,  1264-1660  zzz  chez  les  descendants  de 
Baso,  n.  pr.  germain. 

Bas-Monsieur,  ham.  près  Chaux-de-Fonds.  D'après  V.  Benoît, 
Esq.  neuch.  I,  110,  s'appelait  autrefois  le  Ban-Monsieur,  terrain 
à  ban,  appartenant  au  comte. 


26  BASSAYS  —   BATTIAU 

Bassays  (ou  Basseys  ou  Bas-Serré)^  ham.  de  Vérossaz  sur 
Saint-Maurice  ;  de  bas  et  sex^  rocher. 

Bassecourt,  D.  Délémont,  Baressicorty  1160,  Barsecuri, 
1178,  Baressecort,  1181,  1289,  Boressecort,  1266.  Ces  formes 
anciennes  indiquent  comme  premier  élément  un  n.  pr.  C'est  la 
cour,  la  ferme  d'un  Germain,  mais  lequel  ?  Fôrstemann  a  Basso, 
mais  pas  de  nom  renfermant  le  r  de  ces  quatre  formes  primitives. 

Bassenges,  D.  Morg«s,  BaffingeSy  794,  BassengeSy  12 17,  et 
Bassins,  D.  Njon,  Bassinées,  974?  1000,  Bassiniacum,  iilfi. 
Bassins,  1164,  Bacins,  1196,  i244>  M.  R.  XII,  etc.  =  chez  les 
descendants  de  Basso,  n.  pr.  g*ermain. 

Les  Bassets,  ham.  à  Clarens  D.  Vevej  ;  le  Basset,  col  au  val 
Ferret,  autre  entre  Liddes  et  Bagnes  ;  de  bas.  En  Dauphiné  les 
cols  sont  souvent  appelés  baisses. 

Bassy,  ham.  à  Anières,  Genève.  Probablement  de  (fandam) 
Bassiacuniy  domaine  d'un  Bassius,  gentilice  dérivé  du  cogfnomen 
Bossus.  Il  faudrait  une  forme  ancienne  pour  changer  cette  con- 
jecture en  certitude. 

Le  Bastillon,  arête  de  rochers  au  val  Ferret,  Valais  ;  dimin.  de 
bastille,  château  fort. 

Bastioulaz,  m.  à  Ëpesses  =  petite  construction  de  pierre  ; 
diminutif,  avec  le  suffixe  oula,  de  bastia.  Voir  Bâtiaz. 

Basuges,  ancien  nom  de  Saint-Prex,  d'après  le  Cartulaire  de 
Lausanne  ;  de  basilica,  église.  C'est  là  que  fut  enterré  l'évoque 
saint  Prothais,  et  l'endroit  prit  dès  lors  le  nom  de  Saint-Prex.  Le 
lieu-dit  Sur  Bassus  conserve  le  souvenir  de  l'ancien  nom  du  vil- 
lage. 

Bâtiaz,  Valais;  la  Bâtie,  Genève,  château  construit  en  i3i8, 
Batista,  M.  G.  IX,  3i3,  Bastide,  1821  ;  autre  près  Versoix  ;  du 
V.  fr.  bastie,  provençal  bastide,  lieu  fortifié,  du  bas  latin  bastire. 

Battentin,  m.  à  Bulle,  Frib.,  Battentein,  1286,  Batetens, 
1879,  Battentin,  il^']^,  Arch.  Fr.  III  ;  probablement  d'un  n.  pr. 
germain,  un  composé  de  la  racine  Bado. 

Battiau,  ham.  à  Saint-Prex,  m.  à  Granges,  Frib.  ;  Baptiaux 
à  Aigle,  Battioux,  Ollon  ;  Battiou,  Célig'ny  ;  Battieux  à  Colom- 


BAUGY   —   BAY  27 

bier,  Neuchâtei  ;  forme  patoisc  du  bas  latin  baptitorium,  fr.  bat- 
toir. 

Baugy,  ham.  de  Montreux,  Bogie,  Bougie,  1260.  Malgré  les 
o  des  formes  anciennes,  nous  paraît  dérivé  comme  les  Baugy  de 
France  de  (fandam)  Balbiacum,  domaine  d'un  Balbius,  geuti- 
lice  romain.  Les  nombreuses  antiquités  romaines  qu'on  y  a  trou- 
vées parlent  en  faveur  de  cette  origine. 

Bauloz,  ham.  de  Gimel.  Voir  Bolle. 

Baulmes,  D.  Orbe,  BalmOy  962,  Balmes,  1174,  Balma,  ii83, 
Balmis,  etc.  Voir  Balme. 

Un  quartier  de  vigne  à  Neuveville  s'appelle  aux  Baumes.  Or  un  acte 
de  1185,  Trouillat,  I,  261,  parlant  de  vignes  à  Nugerol,  in  Nuerol, 
nomme  les  «  vineas  ad  Balinam,  »  Ce  Balinam,  qui  n'a  pas  laissé  de 
trace,  nous  paraît  être  une  fausse  lecture  pour  Balmam,  baume,  nom 
conservé  dans  Tendroit  indiqué. 

Bavelier,  ham.  de  Pleigne,  D.  Délémont,  Bawile,  i336,  ^at^i- 
lierj  i347>  ^^^'  BaderswiL  Paraît  d'abord  formé  de  bach,  ruis- 
seau, et  veliepy  wiler,  village,  ce  que  semble  justifier  sa  position 
au  bord  d'un  ruisseau.  Mais  le  premier  élément  de  tous  ces  noms 
est  toujours  un  nom  d'homme,  et  puis  bach  n'explique  pas  l'ail, 
bader.  Bader,  nom  fréquent,  m.  h.  ail.  vient  du  v.  h.  ail.  Ba- 
Ihari,  de  la  racine  bad,  vieux  gothique  beado,  et  hari,  guerrier. 
Fôrstem. 

Bavois,  D.  Orbe,  Baioes,  1182,  M.  R.  VII,  28,  et  1228,  1399, 
Baoies,  1200,  M.  R.  III,  5(jS,  Baioies,  i2i3,  1228,^0^0^5,  1226, 
Bayoies,  1270,  1298,  M.  R.  XIV,  Bayoyes,  i2']5,  Bayoes,  i359, 
1453,  Bavoyy  i536.  Mot  difficile  à  expliquer.  Autant  qu'on  peut 
en  conjecturer  sur  la  physionomie  du  mot,  en  considérant  que  le 
V  est  une  lettre  intercalée,  on  peut  y  démêler  la  racine  bay,  de 
bachy  ruisseau,  et  un  suffixe  collectif  oyes,  oies,  village  où  il  y  a 
plusieurs  ruisseaux,  ou  territoire  entre  plusieurs  ruisseaux  ;  or  le 
territoire  est  limité  par  le  Talent  et  les  eaux  du  marais,  et  plusieurs 
ruisselets  d'après  la  carte  y  descendent  des  coteaux  à  la  plaine. 

Bay,  Baye,  Bey,  nom  de  nombreux  ruisseaux  ;  de  Tall.  bach, 
ruisseau.  De  là  encore  peut-être  Bex,  D.  Aigle,  villa  Baccis,  674, 


28  BAVARDS   —   BEFFEUX 

BoeZf  ii42,  Bax,  1179,  Bais,  1227,  Bez,  i245,  et  en  Bex,  loc. 
à  Eclépens,  entre  la  Venog-e  et  un  ruisseau.  Quant  à  Bez,  à  Cour» 
telary,  il  pourrait  aussi  bien  venir  de  biez.  Voir  ce  mot. 

Les  Bayards,  Neuchâtel,  Bayar,  1282,  Bayari,  Bayard, 
Boyheartj  1344»  Matile  ;  probablement  n.  propre  d'homme. 

Bayse  (pron.  ba-hi),  ham.  à  Blonaj,  aussi  Bahise  ;  loc.  à  Bex, 
à  Faoug,  Avenches  ;  Baysaz  à  Saint-Triphon,  Bahyse,  ham.  sur 
Cullj,  Bayèzo,  m.  à  Morgins,  Creux  de  Bahyse  sous  Chamos- 
saire,  alpes  d'Ollon  ;  à  la  Bahise,  m.  à  Saint- Aubin,  Fribourg  ; 
en  la  Bahi,  m.  à  Hauteville  ;  origine  inconnue,  peut-être  fam.  de 
bay. 

Bé,  Bi,  préfixe  patois  =  beau  :  Béboux  (bois),  Bécor  (corne), 
sommet  à  Morgins  ;  Bécuel  à  Landeron  (cul)  ;  Bez  Crettet  (petit 
crèt)  à  Outre  Rhône,  Bémoni/Bévilard  (village),  Bétzatay  (châ- 
teau), rochers  à  Outre  Rhône,  etc.,  Bicrets  à  Saintr-Gingolph  ; 
Bigitoz  à  Charmey  ;  Bimont  ;  Bipraz  à  Porsel,  etc. 

Beaugourd,  voir  Gourd. 

Les  Bédaires,  loc.  et  ruisseau  à  Concise  ;  Bédayre,  ham.  d'Or- 
mont-dessus  et  ruisseau,  augmentatifs  ;  les  Bedeaux,  petits  ruis- 
seaux au  pied  de  Marnex,  Ormont-dessus,  diminutifs;  dérivés  du 
bas  latin  bedum,  voir  bied  ;  avec  la  permutation  d-z  :  es  Bozièrcs, 
loc.  à  Etoy,  Vaud,  Beseiri,  loc.  à  Courlevon,  Jura  bernois,  le 
même  que  Bezeria,  Cart.  Haut  Crêt,  M.  R.  XII,  p.  127,  Bezerie^ 
p.  129,  considéré  comme  nom  propre  et  qui  nous  paraît  être  un 
n.  commun,  synonyme  de  bedeyre.  On  le  retrouve  dans  le  Cart. 
Laus.  M.  R.  VI  où  Ton  parle  de  la  Bezeri  à  Vevey,  1286,  juxta 
veteres  muros,  soit  la  meunière  ou  canal  des  moulins.  Les  mots 
de  la  charte  de  Haut  Crêt  :  «  dicti  religiosi  aquam  de  Broya... 
non  debebant  ducere  per  Bezeriam  ad  molendinum  suum,  *  rap- 
prochés de  la  bezière  de  Vevey,  nous  paraissent  concluants.  Une 
charte  de  Bulle,  i438,  parle  de  quadam  bezeria  molendini  dicte 
ville. 

Beffeux,  ham.  de  Vionnaz,  Valais,  où  habitait  évidemment 
Perrodus  de  Bellofago  de  Viona,  i4o2,  M.  R.,  2«  série,  II,  i25  = 
bel  faux  ou  béfaux^  beau  hêtre. 


BEGNINS   —   BELLELAY  29 

Begnins,  D.  Njon,  BinginSy  1 145,  Bingins,  1 165,  Hidber,  II, 
BinninSy  i2o4,  M.  R.  V,  222  et  vers  1224,  M.  R.  XII,  5o  ;  Bi^ 
gnins,  1226,  1269,  i349)  Binins,  1289,  M.  R.  XII,  Bynyns, 
1285,  BignynSy  1266,  M.  R.  XII,  1828,  etc.  ;  de  Benningis  = 
chez  les  descendants  de  Benno,  n.  pr.  g'ermain  (et  non  de  Sanctus 
Beai|i|^nus,  comme  on  Ta  écrit  souvent). 

Les  Beillantsou  Belliants,  écart  de  Jussy,  Genève,  lesBalanZy 
1274,  es  Balanz,  1276,  M.  G.  XIV,  189.  Voir  Balandes. 

Belfaux,  Frib.,  Bel/o,  Bello/ago,  ii38,  1142,  ii5o,  Arch. 
Fr.  VI,  BelfoZy  1228,  M.  R.  VI,  1894,  i4o6,  Rec.  dipl.  i47ï> 
M.  G.  XII,  60,  Belfoly  i4i6,  etc.  ;  de  bellumfagum^  beau  hêtre. 

Belin,  employé  fréquemment  comme  déterminatif.  On  connaît 
Sauvabelin.  M.  Bonhôte  indique  encore  (Musée  Neuch.  VII,  197), 
Bas  Belin,  Cemeux  Péquignot,  Neuchâtel,  Crêt  Uelin,  Aberg^ 
ment,  D.  Orbe  ;  Praz  Belin,  Bretonnière,  Ballaiguc  et  Vaulion, 
D.  Orbe.  Ajoutons  Auge  XUAxn  à  Couvet,  en  Bellin,  prés  à  Bex. 
Nous  avons  peine  à  rapporter,  comme  M.  Bonhôte,  toutes  ces 
localités  à  Belenos  et  au  culte  du  soleil.  (Il  y  rattache  aussi  Tré- 
velin.)  Nous  voyons  plutôt  dans  ce  déterminatif  le  v.  fr.  beliriy 
adj.  =  ovin,  de  mouton,  donc,  dans  ces  localités,  des  crôts,  des 
prés  où  paissent  les  moutons.  D'après  Godefroy,  belin  se  dit 
encore  au  sens  de  mouton  dans  le  Jura.  «  Toutefois,  nous  fait  re- 
marquer M.  le  prof.  Bonnard,  pour  que  cette  explication  soit 
exacte,  il  faut  que  les  noms  en  question  ne  soient  pas  attestés  avant 
la  fin  du  I2<^  siècle,  époque  où  Bclin  est  employé  comme  nom 
propre  pour  désigner  le  mouton  dans  le  roman  de  Renart,  comme 
Renart  y  désigne  le  goupil,  etc.  » 

Bellaluex,  alpes  de  Bcx  et  Bellalui  ou  Ikillalui,  alpes  de  Lens, 
Valais  ;  de  belle  et  laex,  lui,  paroi  de  roches  ;  voir  Lex. 

Bella  Tola,  sommet.  Valais.  Voir  Tola. 

Bellegarde,  Gruyère,  Balavuarda,  1228,  M.  R.  VI,  28,  Bella- 
garda,  1426,  XXII,  861  ;  de  belle  et  patois  vouarda,  fr.  garde, 
du  V.  h.  ail.  warien,  garder,  veiller. 

Bellelay,  D.  Moutier,  Bellelagia,  ii4i»  ii79»  Balelaia,  1177, 
Pellalagia^  Ï192,  M.  G.  IV,  i4,  et  1800,  F.  B.  IV,  6,  Bellelee, 


30  BELLERH'E    —   BELPRAHON 

1244)  BettelaiSy  1298,  Belile,  i33i.  Trouillat,  III;  de  belle  et 
legia,  leia,  forêt  :  belle  forêt.  Voir  Alliaz. 

Bellepîve,  D.  Ayenches,  Paie hr a  ripa^  12^0,  Bellariva,  1299, 
M.  R.  V,  36o  =  belle  rive. 

Bellevaux,  liam.  à  Lausanne,  Bella  vaiiis,  1 190,  Cart.  Month.^ 
BalesvalZy  1212,  M.  R.  VI,  i4o;  BellevauXy  i345,  loc.  à  Neu- 
châtel  et  Belvaux,  ferme  à  Nods,  Berne  =  belle  vallée. 

Belmoni  près  Lausanne,  Belmunty  12 14,  20,  26,  28,  36,  Bel^ 
lum  montem^  1267,  Bealmont,  i238,  M.  R.  VI,  655  et  1239, 
p.  663.  Cette  dernière  forme  ferait  penser  tout  d'abord  à  Mont  de 
Beal  ou  Baal,  le  soleil,  que  les  Celtes  adoraient  sur  les  hauteurs. 
M.  le  prof.  Bonnard,  à  qui  nous  avons  soumis  la  question,  ne  voit 
dans  beal  que  la  forme  intermédiaire  entre  bel  et  beau.  Les  autres 
Belmont,  près  Yverdon,  Belmoni^  1174»  i235,  Cart.  Month., 
Belmont  ou  i?e/ma/ïe/prèsNidau,  Bellum  monteniy  1107,  Trouil- 
lat, I,  23 1,  etc.,  ont  la  même  origine  :  beau  mont. 

Belon,  Crêt  — ,  à  TAbergement,  D.  Orbe,  Tronche-Bélon  à 
Riaz,  Frib.  ;  patois  bélon  =  barlong,  plus  lonç  que  large. 

Belosse,  à  Cheseaux  sur  Lausanne,  es  Belosses  à  Soral,  Ge- 
nève ;  v.  fr.  beloce^  fruit  du  prunellier. 

Belossy,  loc.  à  Charrat,  Valais  ;  au  Belossi  à  Port  Valais, 
Bellochay  à  Iserables,  Bolossy,  Vuadens  et  Chavannes-les-Forts, 
une  terre  en  Bolosie  k  Morlon  en  i685,  Bolossat,  Villarimboud  ; 
la  Belossière  à  Hermance,  la  Bélossettaz  à  Lavignj,  Belossier 
à  Noville,  les  Belossières,  Saint-Biaise  ;  la  Bollossettaz  à  Riez 
et  Vuadens;  en  Belosson  à  Grjon,  en  llellesson  à  Arnex-Orbe. 
Un  pratum  del  Belocier,  i2o5,  donné  à  Tabbaye  de  Saint-Mau- 
rice, une  «  fontem  deis  Bolossier  près  Cornaux,  1220.  Du  patois 
belossi,  bolossiy  prunellier,  celte  poloSy  breton  bulos,  v.  fr.  beloce^ 
anglais  moderne  bullace,  prunelle,  bas  latin  bulluca  :  «  Nec  aliud 
penitus  quam  pomorum  parvulorum  quae  bullucas  vulgt)  appel- 
lant,  vescabatur.  »  Vie  de  saint  Colomban.  (Holder,  63 1.) 

Belprahon,  D.  Moutier,  Berne,  autrefois  i?^/)raAo/ï,  ail.  Tiefen- 
bach,  en  patois  Bépravon  ;  du  bas  latin  bedum,  bief,  ruisseau, 
de  Tall.  bed,  et  profunduniy  ce  qui  correspond  au  nom  allemand. 


BENDES   —   BERGHÈRES  31 

Bend<^s,  ham.  de  Saint-Légier  ;  Es  Bendes  à  Villeneuve  ;  loc. 
à  Chandolin,  D.  Sîerre,  et  Benda  à  Chippis  ;  de  Tanc.  h.  ail. 
binda^  prov.  benda^  fr.  bande,  surface  longue  et  étroite. 

Bendolla,  alpe  sur  Grimentz,  Anniviers,  alpis  de  Bendala, 
i3i2,  diminutif  du  précédent. 

Benenté,  forêt  du  Jorat  de  Lausanne,  corruption  de  Monsbe- 
nestel^  ii74î  de  mont,  benesty  part,  passé  v.  fr.  =  béni  et  suf- 
fixe dim.  eL 

Benevîs  ou  Bennevys,  loc.  à  Aigle  ;  c  me  paraît  venir  de  a 
bénévis  ou  bénéuis,  du  latin  bene,  bien  et  vis,  tu  veux  ;  locution 
de  droit  féodal  ;  contrat  pour  jouir  tant  qu'il  plaira,  sans  limita- 
tion de  durée.  >  (Note  de  M.  Isabel.)  Il  y  avait  jadis  une  famille, 
savoisienne  de  Benevis  ;  en  1821  un  Michel  de  Benevjs  prend 
part  au  siège  du  château  de  Corbières  au  Pays  de  Gex  par  Amé  V 
de  Savoie.  Acad.  Sav.,  2®  s.  I.  Peut-être  le  Benevis  d*Aigle  aurait- 
il  été  une  possession  de  cette  famille  :  la  noblesse  de  Savoie  possé- 
dait de  nombreux  fiefs  à  Aigle. 

Benex,  ham.  de  Prangins,  Beinai,  1262,  Benay,  i3i5,  M.  R. 
V,  35o,  247  =  (oicum)  Benacum  ;  du  celte  benacos,  corne, 
hibern.  bennach,  de  benn,  corne,  promontoire  ;  Bernex  est  juste- 
ment au-dessus  du  cap  très  saillant  de  Promenthoux,  depromon- 
torium.  promontoire.  Benacum  est  l'ancien  nom  gaulois  du  lac 
de  Garde,  le  lac  «  cornu  »  aux  promontoires  multiples,  nommé 
deux  fois  par  Virgile. 

Une  charte  de  1277,  M.  G.  XIV,  155,  parle  d'un  Venai/,  terre  des 
Templiers.  Le  Rég.  gen.,  278,  hésite  dans  l'identification  de  Venay  entre 
Avcnex  et  Benex,  mais  se  décide  au  répertoire  pour  le  premier.  Ce  doit 
être  plutôt  le  second,  puisque  la  Commanderie  des  Templiers  de  La 
Chaux  avait  une  terre  à  Benex.  La  permutation  b  initial  —  v  se  retrouve 
ailleurs  à  la  même  époque,  voir  Evordes. 

Bennaz,  bras  du  Rhône  à  Illarse  près  Aigle  ;  le  Baino/  ou  la 
Bainaz,  affl.  de  la  Petite  Glane  ;  patois  bai/ma^  flaque  d'eau  sta- 
gnante (Bridel),  du  celtique  boinn,  rivière.  Sorebennaz,  loc, 
alpes  de  Veytaux,  près  de  la  Vereyaz  =  au-dessus  du  ruisseau. 

Berchèpes,  m.  à  Malapalud,  Beryère,  m.  à  Lucens,  loc.  Mar- 


32  BERCHIER   —   BERNEX 

chîssy,  endroit  où  Ton  garde  des  moutons  ;  bas  latin  bercharia  ;- 
synonyme  du  moderne  Bopgerie  qu'on  trouve  à  Nyon,  Valeyre, 
Rances,  etc.  Voir  aussi  Verchère. 

Berchior,  D.  Moudon,  Bergie,  Berchiacum,  ii54,  Bercie, 
1166,  Bergi,  Bergy,  Cart.  Month.,  Berchie^  1228,  i453,  etc.  ; 
Bercher  ou  Bepchîez,  m.  et  terrain  à  Marchissy  ;  en  Berchy, 
loc.  à  Pampigny  ;  désig-ne  évidemment  un  fundum,  une  propriété 
d*un  Gallo-romain,  comme  *  Berbicius, 

Berclaz,  loc.  à  Bramois  :  un  lieu  Bercles  à  Venthône,  Valais, 
1229,  les  Bercles,  loc.  à  Neuchâtel,  es  Bordes,  i53i.  Bercle, 
patois  berquié,  est  un  nom  v.  fr.  =  treille.  En  1670,  dit  le 
P.  Dellion,  le  curé  de  Montbrelloz  doit  entretenir  les  toits  de  la 
cure,  les  haies,  et  «  maintenir  la  bercie.  »  (Dans  le  C.  de  Vaud, 
berclure,  rame  de  haricots.) 

Bérenyes  ou  moins  bien  Béranges,  ferme  à  La  Tour  ;  de  Be^ 
ringis  =  chez  les  descendants  de  Bero,  n.  pr.  germain  ;  du  v.  h. 
ail.  bero  =  ours  ;  correspondant  de  Beringen,  SchaJffhouse,  et 
Beriken,  Argovie. 

Berlaz,  Berley,  voir  Bierlaz. 

Berlens,  D.  Glane,  Fribourg,  Be riens  vers  1 176,  Donat.  Haut., 
1198,  M.  F.  III,  69,  1228,  1228,  M.  R.  VI,  4o8,  2^,Berliny  1577, 
1688,  Belle ns y  i4o8  =  chez  les  descendants  de  Berilo,  n.  pr.  ger* 
main,  de  bero,  ours.  Praz  Berlens  à  Ghâtel-Saint-Denis,  même 
origine. 

Berlin,  Ghamp  — ,  ham.  de  Sorens,  Gruyère  =  champ  de  Be^ 
rilo.  Quant  à  Berlin,  m.  à  Morges,  c'est  un  nom  tout  moderne 
donné  au  xix®  s.  par  un  propriétaire  allemand  ;  le  nom  local  est 
les  Huttins. 

Berlineourt  ou  Brelincourl,  ail.  Berlinsdorf,  ham.  de  Bas- 
secourt,  D.  Porrentruy  =  cour,  ferme  de  Berilo,  n.  pr.  germain, 
diminutif  de  bero,  ours. 

lîernex,  Genève,  Brenaicus  vers  Tan  1000,  Brenay,  i256, 
1 271,  M.  G.  XIV,  88,  118,  Birney  et  Berney,  1278,  M.  G.  XIV, 
i3o,  Bernay,  1862  ;  Bernay,  m.  à  Port- Valais  =  (praedium) 
Brennacum,  du  n.  gaulois  Brennos,  comme  les  Bernay  de  France. 


BBRNONA  —  BESENGENS  33 

Bemona  ou  Bemone,  loc.  près  Venthdne,  D.  Sierre,  Ber- 
nonnes  à  Sierre,  Bemona^  5i5,  1267,  M.  R.  XXIX  et  XXX,  de 
(oillà)  Bemona^  ferme  de  Berno  ou  Bernon^  n.  pr.  {Hj^ennain 
counu  dans  le  pajs. 

Béroehe,  la  — ,  partie  S.  du  district  de  Boudrj,  Neuchâtel, 
aussi  appelée  la  Paroisse,  la  Paroche^  i433  ;  du  latin  parochia 
(saint  Jérôme),  altéré  de  parœcia,  diocèse.  De  même  dans  le  Por- 
rentray,  la  contrée  de  Charmoille  s'appelait  jadis  la  Baroche,  nom 
encore  employé  en  bourgnig'non  pour  paroisse. 

Béroie,  vaste  pâturage  et  m.  isolée,  sur  Saicourt,  D.  Moatier  ; 
paratt  se  rattacher  au  v.  fr.  berne,  comme 

Berolle,  D.  Aubonne>  Vaud,  Birola  et  Berola,  1278,  Byrolaz, 
1822,  Birolaz,  i453  ;  dim.  du  v.  fr.  berrie,  lande,  plaine,  pâtu- 
rage vague,  donc  petite  plaine  ;  en  Berroulot,  près  ù  Aigle, 
dim. 

Berra,  sommet  de  la  Gruyère,  et  Pointe  de  Béron,  alpes  du 
Trient,  Valais  ;  du  celte  ber,  pointe. 

Bert,  en  composition  comme  déterminatif  dans  plusieurs  noms, 
en  Libert  ou  Liebert,  loc.  à  Boussens  ;  Praz-Bert  à  Payeme  ; 
Prabept  à  Monthey  ;  Valbert  à  Ocourt,  Jura  bernois  =  forêts, 
pré,  vallée,  de  Beri,  n.  pr.  germain,  contracté  de  Berahi,  Técla- 
tant,  le  brillant. 

La  Berthaz,  sommet  ou  saillie  de  Tarête  au  col  de  Couz,  Val 
d'Illiez,  et  le  Berihex  ou  Berthet,  alpes  de  Bex,  dim.  du  précé- 
dent ;  les  deux,  sommets  schisteux  de  flysch,  se  délitant  cons- 
tamment ;  de  l'adj.  patois  beriho,  bertha,  fragile. 

Bertol,  alpe  et  sommet  à  Evolène,  Valais,  Comba  Bertol 
vers  1280  =  combe  (de)  Berthold,  n.  pr.  germain. 

Bertzo,  chalets  sur  Ayent,  Valais  ;  passage  de  rochers  au  Sa- 
netsch  ;  Berze,  (ts)  loc.  à  Lcytron,  Valais  ;  métal hèse  pour  brèche, 
d'où  le  col  des  Bréchets,  vallée  d'Hérens.  En  Dauphiné,  berche 
=  col. 

Besenoens,  D.  Veveyse,  Frib.,  Besencens  et  Besences,  xii«  s. 
Cari.  Haut-Crèt,  M.  R.  XII,  i5o,  iSg,  Bessensen,  1299,  d'après 
Kuenlin  ;  nom  dérivé  d'un  n.  pr.  germain. 

M.  D.    SEC.    SÉRIE,   TOME  VII  li 


34  BESSINGES    —   BEURNEVAISIN 

Bessinges,  ham.  C.  de  Genève  =  chez  les  descendants  de  Bezo 
ou  de  BettOy  n.  pr.  germain.  Voir  Bettens. 

Besso,  lo  — ,  sommet,  vallée  d'Anniviers,  Valais  ;  du  bas  latin 
bissOy  fr.  bessoriy  jumeau,  à  cause  de  ses  deux  pointes.  De  même 
Grètabesse,  sommet  près  Sion  =  crête  jumelle,  et  Pierrabesse 
à  Grimisuat,  Valais,  Peira  Bechy,  1262,  Peina  Bessy^  1267; 
loc.  à  Ollon,  aux  Ormonts  et  à  Bex  ;  ici  gros  bloc  erratique  fendu 
du  haut  en  bas,  ce  qui  en  fait  deux  pierres  jumelles.  Pierrabaisse 
à  Conthey  est  sans  doute  une  fausse  orth.  du  même  mot. 

Béthusy  ou  Uétusî,  ham.  à  Lausanne,  Bitusiacurriy  906,  Betu- 
sicy  1220,  Bitusie,  1228,  Bettusie,  1287  î  ^^^^1.  de  Bretig-ny-sur- 
Morren:^  =  (Jundum)  Bitutiacum,  domaine  d'un  Bit  ut  lus,  gen- 
tilice  romain,  peut-être,  d'après  De  Vit,  le  même  que  Betutius, 
Betucius  ou  Betutius,  nom  très  connu  par  les  écrivains  et  surtout 
par  les  inscriptions.  Ces  formes  primitives,  avec  le  suffixe  acu/n^ 
qui  s'ajoute  à  des  noms  d'hommes  (uniquement  à  cette  époque 
reculée)  et  l'absence  de  l'h,  montrent  à  l'évidence  que  Tétymologie 
germanique  Bethaus,  maison  de  prière  (Dict.  hist.,  V,  p.  85)  est 
erronée. 

Betzatai,  rochers  découpés  sur  Outre-Rhône,  Valais  =  beau 
château. 

Bettelin,  clos  de  vignes  à  Aigle,  Bittilins,  1882  ;  peut-être 
comme  Billens,  Bitlens,  voir  plus  loin  =  chez  BitiiOy  n.  pr.  ger- 
main ;  toutefois  il  faut  considérer  que  Bitlens  était  contracté  au 
xii«  s.  et  Bittilins  non  au  xi\^.  Il  y  a  une  racine  onomastique  Bitty 
d'où  l'on  aurait  Bittilo.  Ici  la  contraction  se  produirait  moins  faci- 
lement. (Note  manuscrite  de  M.  le  prof.  Stadelmann.) 

Bettens,  D.  Cossonay,  Betens,  iit^2,  1269,  1286,  Bectens, 
1149,  i358,  1881,  Beteins,  1228,  Bessens,  1286,  BetteynSj  1278, 
Bettens,  1887  ;  —  ham.  de  Château-d'Œx,  Batentes,  iii5,  Hid- 
ber,  I,  4^8,  Bestens,  i486  =  chez  les  descendants  de  Betto,  n. 
pr.  germain  très  fréquent. 

Beurnevaisin,  D.  Porrentruy,  ail.  Brischwiler,  Brunnevisiriy 
121 1,  Burnevison,  1290,  Burnevesin,  i848  ;  racine  germanique 
bran.  Voir  Bournens. 


BEUSON   —   BIENNE  35 

Beuson,   ham.  de  Neadaz,   Valais,  Bousan,   1200,  Bouson, 

■ 

1227,  12^8,  etc.  ;  2^  loc.  à  Chamoson  ;  de  beiise  ou  bouse  :  lieu 
boueux. 

Bevaix,  Neucbâtel,  yiWsiBeoacensiSj  998,  Bevat,  1092,  Bevais, 
1142.  Cart.  Month.,  ^«e^eo;,  1268,  i4o3,  Bevaz,  i258,  1268,  i3ii, 
Bevay^  1280,  Bevays,  i3io,  Beveyz,  i32i.  D  après  Gatschet,  cor- 
respoudaDt  du  n.  ail.  Bifang,  du  v.  h.  ail.  bifàhan^  clore  ;  ce 
serait  le  syn.  des  Clos,  Closuit,  etc.,  si  fréquents.  Mais  le  n.  latin 
cellam  Beihaatiam,  1049»  Hidber,  I,  348,  semblerait  indiquer 
une  autre  orii;^ne  in(X)nnue. 

Les  Bevières  au  Landeron,  Beviery,  i243,  Beviere,  i343;  es 
Bévières,  loc.  à  Vich,  dérivés  collectifs  de  beviunt,  bief,  prés 
coupés  de  canaux. 

Bévieux,  h.  de  Bex  et  Givrins,  le  premier  faussement  écrit  Bex- 
▼ieux  par  de  Gingins  et  par  la  carte  Siegfried  ;  village  de  chalets 
sur  Montreux  {Beaeux,  i355);  Béviaux,  pâturage,  Pajs-d*En- 
haut,  loc.  à  Blonaj,  probablement  dérivés  de  bief, 

Bévilard,  D.  de  Moutier,  Berne,  Bevilar,  iiSi,  Belviter,  1226, 
Beviller,  1248,  Beviler,  1829  ;  de  bé,  bel,  beau  et  vilar  =  beau 
village. 

Bex,  D.  Aigle,  villa  Baccis,  674,  Will.  de  Bais,  11 38,  Bœz, 
1142,  BaXj  Baz,  1179,^01*5,  1227,  BeZj  i245,  rattaché  habituel- 
lement à  bachj  rivière  ;  par  M.  de  Gingins  au  bas  latin  baccus, 
passage  de  rivière,  bac. 

Bezières,  voir  Bedayre. 

Biaufond,  ham.  de  Bois,  Berne  ;  patois  biaUy  beau  fond. 

Biaugy,  loc.  à  Rueyres  ;  de  bellum  gistum,  beau  gîte. 

Bied,  Biez,  ruisseaux  à  Morges  et  Jura,  loc.  à  Renens,  Beium 
en  904,  Biez,  1226,  et  les  Bieds  aux  Ponts  (Neuch.),  le  Bîex  à 
Salavaux,  1289,  Bez  à  Courtelary  ;  autres  formes  de  bief,  bas 
latin  beuium,  beiam,  bedum,  de  Tanc.  h.  ail.  bed,  lit  de  rivière, 
puis  canal,  ruisseau. 

Bienne,  Bielna,  ii4iï  Bielne,  1184,  Byello,  1187,  Biello, 
1280,  Bielle,  1289,  Beenna,  i233,  Bienna,  i258,  Biel,  1299, 
etc.  (26  variantes)  ;  dérivé  ordinairement  de  byl,  beil,  ail.  suisse 


36  BIÈRE   —    BIOLEC 

beily  la  hache  qui  figure  dans  ses  armoiries  ;  mais  ce  sont  là  des 
armes  parlantes  et  Torigine  nous  paraît  incertaine.  Studer  pro- 
pose Tanc.  h.  ail.  bil^  pris  au  sens  d'entaille,  de  gorg'e,  ce  qui 
conviendrait  assez  pour  cette  ville,  à  l'issue  des  gorgées  de  la  Saze. 
Toutefois,  nous  préférons  nous  ranger  à  l'opinion  de  Zimmerii 
qui  n'y  voit  rien  autre  que  l'ail,  bûhl^  colline  ;  en  i4o5  le  rocher 
sur  lequel  s'élevait  jadis  le  château  est  appelé  der  Bûel. 

Bière,  D.  Aubonne,  Bieria^  iiSa,  Byerey^  ii43,  Cart.  Month., 
Beri^  wi^^  Biria,  1179,  Bière  vers  12 10,  M.  R.  XII,  i5,  Bieriy 
121 2,  Beriay  1278,  i453  ;  du  v.  fr.  berrie,  plaine. 

La  Bierlaz,  alpe  d'Ormont-dessus,  Berlaz  dans  les  vieux  textes  ; 
aux  Berlcs,  loc.  à  Denens  ;  à  la  Birlaz,  loc.  à  Fully,  la  Byrla, 
ham.  à  Trient  ;  Borletta  aux  Mayens  de  Sîon,  dim.  ;  Berlaire  à 
Villariaz,  liorloy,  forêt  à  Montagny,  Beriai,  1228;  Berlex  à 
Tartegnins,  Berlez  à  Villarepos,  collectifs  ;  du  v.  fr.  berle^  patois 
beria,  cresson  de  fontaine,  du  latin  berula. 

Billons,  D.  Glane,  Fribourg,  Bitlens^  xii«  s.,  Billens^  1180, 
1189,  M.  R.  XXIX,  125,  Bilieins,  1228,  Byilens^  1282  =  chez 
les  descendants  de  Biiilo^  n.  pr.  germain  ;  du  v.  h.  ail.  bitan, 
désirer  ;  de  môme  Bois-Billens,  ham.  de  Villars-sous-Yens. 

Biole  ou  Biolla  ;  Biolet  (Boudry),  Biollet  (Bevaix),  Biolat 
(Thierrens),  Biolettes  ou  Biolattes,  dim.  ;  Bioley,  Biolay,  Biol- 
ley,  Biollay,  Bioliex,  Biolayre,  Bioiieyre,  Biolyre  (Valais), 
etc.,  lieux  où  abondent  les  hioles,  bouleaux  ;  du  latin  hetula  on 
betulla^  aussi  celtique  ;  les  collectifs  en  ey^  ay,  ex,  de  betuletam  ; 
en  ayrej  yre,  de  beiularia. 

Biolec,  mayens,  vallée  d'Anniviers  =  Bioley, 

Ce  suffixe  ec,  spécial  à  la  vallée  d'Anniviers  et  à  Evolèae  :  Liappec  = 
Liappey,  Lirec  =  Lirey,  Mottec  =  Moltey,  Pensée  =  Pesscy,  Rotsec 
=  Rochey,  Vernek  =  Verney,  Veisivic  =  Veisevay,  rappelle  singulière- 
ment la  formation  des  collectifs  semblables  en  celte  armoricain.  On  y 
dit  rosec  (rosetum),  /avec  (fabetum),  kanabec  (cannabetum),  etc.  Zeuss, 
p.  850.  Cette  terminaison  identique  pourrait  faire  penser  à  une  origine 
celtique  commune,  mais  ce  n'est  là  qu'une  coïncidence  :  le  dialecte  anni- 
viard  ajoute  un  c  inorganique  à  presque  toutes  les  terminaisons  en  é,  i, 
ou  :  dek,  sek,  nek  (doigt,  soif,  neige),  amik,  pourrik,  pahik,  nouk^  douk 
(nu,  dur),  venouk. 


BIONNENS  —  BLESSONEY  37 

BMMineiis,  D.  GlAne,  Frib.,  Byonens^  1869,  Bionens.  i394« 
M.  R.  XXII,  238  :=  chez  les  desceDdants  de  Beono.  Beonnu,  n. 
pr.  germain. 

Biordaz,  rivière  D.  Oron,  Biorde,  ii34«  Barda  vers  11 46? 
Biorda,  ii55,  Biurda^  11649  Byorda^  1274,  Byurda^  1296, 
Cart.  Haut-Crét  M .  R.  XII  ;  peut-être  autre  forme  de  borda, 

La  Biorle,  ferme  à  Belprahon,  D.  Moutier  ;  peut-être  autre 
forme  de  bierle.  Voir  Bierlaz. 

Koutaz,  bois  de  bouleaux  à  Amex  sur  Orbe  ;  de  bioux. 

Bioux,  ham.  vallée  de  Joux  ;  loc.  à  Treytorrens,  Saint-Cierges, 
ChavaDDes-le-Chène,  et  au  Biou  à  Yvonand  ;  forme  masculine  de 
hiole^  bouleau,  v.  fr.  boul;  les  bouleaux  sont  abondants  aux  Bioux. 

Birse,  rivière  du  Jura,  Bersa,  Birsa  dans  les  chartes  ;  le  v.  f. 
a  bers,  berceau,  aussi  lit  d'un  cours  d  eau.  Y  aurait-il  là  quelque 
rapport?  S tuder  le  tire  du  celtique,  irlandais  hir^  pir^  ruisseau. 

Blachère,  loc.  à  Bex,  Blachoz,  prés  à  Ollon,  Bex  ;  les  Bla- 
eholeys,  rochers  gypseux  à  Ollon  (la  carte  Siegfried  écrit  fausse- 
ment Bacholejs),  la  Bléchereite,  m.  à  Lausanne,  Blaeon  à  Lully 
sur  Morges.  Parents  de  blache,  blachet,  pâle,  blanc.  Il  y  a  à  Ol- 
lon, Bex,  beaucoup  de  terrains  gypseux,  blanchâtres  ;  mot  dérivé 
de  Tall.  bleichy  même  sens,  que  Dietz  rapproche  du  grec  blakos. 
Le  patois  appelle  blachette  =  blanchette,  l'armoise  absinthe  et  le 
chèvrefeuille  des  haies,  aux  rameaux  blancs.  Dans  TAin,  on  appelle 
blache  ou  blachère  les  prés  marais  qui  fournissent  de  la  blache, 
bâche  à  la  Côte,  flat  dans  la  vallée  du  Rhône,  sans  doute  parce 
que  cette  herbe  est  blanchâtre  quand  on  la  fauche  pour  litière. 

Blancberie,  loc.  à  Morges,  Yverdon.  C'est  le  v.  f.  blancherie 
=  blanchisserie,  endroits  où  l'on  étendait  les  toiles  pour  les  faire 
blanchir,  comme  les  Bleiche  de  la  Suisse  allemande. 

Blessens,  D.  Glane,  Frib.,  Biesens,  ii5o,  Blescens,  iiCo,  M. 
R.  XII,  BlessenSy  ï2i5,  Donat.  Haut.,  Blesseins,  i238,  M.  R. 
VI,  660  ;  —  Es  Blessens,  ham.  du  Crêt,  Veveyse,  Blessins 
(Kuenlin)  =  chez  les  descendants  d'un  Germain  dont  le  nom  com- 
mence par  Biid,  Bled. 

Blessoney>  ham.  de  Greng  près  Morat  ;  Blessonox,  m.  à  Bot- 


38  BLETTAZ   —   BLONAY 

terens,  Montblesson,  ham.  de  Lausanne  ;  en  Bellesson  à  Arnex  ; 
es  Blessonnières  à  Jussj  ;  la  Blessonnaire  à  Grand  vaux,  lieux 
où  abondent  les  blessonniers,  poiriers  sauvag-es  ;  de  Tadj.  blet^ 
Berrj  blosse,  d'orii^rine  germanique  ;  ancien  Scandinave  bleyta, 
amollir,  suédois  blôi,  mou,  parce  que  ces  poires  ne  sont  bonnes 
que  lorsqu'elles  sont  blettes,  et  suffixe  dim.  on,  blesson  =  petit 
fruit  blet,  puis  les  collectifs  ej,  ex^  aire. 

Blettaz,  loc.  à  Nendaz  et  alpes  de  Saillon  ;  en  la  BlettaZy  iSgo, 
à  Grône,  Valais  ;  Blettay,  cirque  rocheux,  alpes  de  Leytron  ;  Blé- 
taye  à  Miège,  les  Bletteys  à  Emosson,  alpes  de  Finhaut,  Tête 
du  Bletton,  sommet  au  Saillon,  Valais  ;  aux  Blettes,  alpes  de 
Bex,  les  Bléteaux  ou  Blettaux  à  Yvorne  ;  du  v.  f .  blette^  variante 
de  blestCy  bloste,  s.  f.,  motte  de  terre,  employé  jusqu'à  la  fin  du 
XYi®  s.  (Bonnard)  à  cause  du  sol  inégal  de  ces  localités. 

Es  Blevallaires  à  Ëcublens,  Vaud  =  aux  champs  de  blé  ;  du 
bas  latin  blauum,  v.  f.  bief;  origine  incertaine,  probablement  du 
celtique  blawd,  farine. 

Blignoux  ou  Blignoud,  ham.  d'Ayent,  Valais,  Bluvignosch, 
Blivignohos,  1191,  Bluoignoch,  1 229-1250,  Bluvignoty  1287, 
Bluvignoc  et  Blioignos,  1249,  Blivignoch  vers  1260,  Bluvi^ 
gnose ^  1295,  Bluvignout,  i338.  Blouvignoux  carte  Dufour  et 
Dict.  LutZy  1861.  Blignoux  carte  Siegfried,  Blignoud  F.  d'Avis 
off.  du  Valais,  contraction  exceptionnelle  au  xix^  s.  Probablement 
dérivé  d'un  nom  propre  gaulois  et  du  suffixe  ligure  oscus  répandu 
dans  la  Gaule  méridionale  et  dont  nous  connaissons  5  exemples 
en  Valais. 

Bliou,  Blioux  ou  Bluch,  ham.  de  Randogne  près  Sierre,  Bluys^ 
1260,  1267,  BluSy  i24i,  14419  Plouche,  Lutz,  1861;  a\\,  Blusch, 

Le  nom  de  Chamblioux,  ham.  à  Granges-Paccot,  Fribourg, 
paraît  formé  de  champ  et  de  la  même  racine  blioux  qui  doit  être 
un  n.  pr.  germain. 

Blonaire,  loc.  à  Aigle  ;  peut-être  ancienne  propriété  des  Blonay. 

Blonay,  D.  Vevey,  Bloniacum^  1090,  11 38,  Blonay ^  1142  et 
Blenaiy  11 47»  Cart.  Month.,  Blanay  et  Blanoi,  11 03,  Blenia- 
cum,  117C,  Blonacho,  1177,  Blunais,  i2i5,  Blunai,  1286,  Blu- 


BLUARD   —    BŒNA  39 

naium,  i25o,  Blonay,  iSiq,  Blognay,  i33o,  Matile,  etc.  Ne  peut 
Teoir  de  planiiies,  plaine,  comme  le  veut  Gatschet  ;  le  suffixe 
acum  s*ajoutant  à  des  noms  propres,  mais  de  (praedium)  Biania- 
cum^  domaine  d'un  Blanios,  n.  pr.  gaulois,  latinisé  Blonius 
(Holder,  497)*  Les  formes  Blanaj  et  Blanoi,  ii63,  nous  rendent 
le  a  primitif. 

Au  Bluartl,  quartier  à  Morges,  à  Tangle  N.-Ë.  de  Tancienne 
enceinte  ;  le  Belluard,  pâturage  à  Château-d'Œx,  au  Belluard, 
loc.  à  Soral,  Genève  ;  le  même  que  le  français  moderne  boulevard, 
de  l'ail,  bollwerk,  fortification. 

Bochaires,  3  loc.  à  Chàteau-d'Œx,  et  ailleurs  ;  Boehera,  m. 
à  Troinex,  Genève  ;  endroit  où  Ton  coupe  le  bois,  où  on  le  met  en 
bûches  ;  du  verbe  v.  f.  boscheer,  couper  du  bois. 

Bochat,  ham.  à  Lutry,  Boschat,  i223,  et  Bottens  ;  Bochet  à 
Afzier,  Boscheturrij  1202,  à  Arnex  sur  Orbe,  Boschet,  1268,  à 
Pizy,  Châtelard,  Cheseaux,  Crans,  et  3  loc.  Frib.  ;  le  Bouchet  à 
Saconnex,  le  Bochet,  1279  ;  le  Boochet,  ham.  des  Bois,  Jura  ; 
Botzat,  nombr.  loc.  en  Valais  ;  Botzet,  2  loc.  Frib.  ;  du  bas  latin 
boscheium,  petit  bois,  fourré,  lieu  buissonneux  ;  Botzatey  à  Sail- 
lon,  collectif;  Bochalet  à  Villars-Mendraz,  Bossalet,  Viilarbe- 
nej,  Botzallet  à  Essert,  D.  Lac  ;  dim.  de  bochat. 

Boeonnex,  loc.  à  Aigle,  route  dos  Ormonts,  collectif  du  patois 
bocon,  petit  morceau  (de  terre). 

Bodemos,  ham.  de  Rougemont  ;  de  l'ail.  Boden  et  moos  = 
marais  du  fond. 

Boécourt,  D.  Délémont,  ail.  {Bas')B(estingen,  Boescort, 
ii4i^  Bœscorth,  ii47»  Bœscouri,  1161,  Bueschorl,  '1180,  etc.  ; 
peut-être  court,  village,  de  Boius  ou  Boios,  n.  p.  gaulois. 

La  Bœna,  loc.  à  Cuarny,  ham.  à  Ennej,  Gruyère  ;  la  Boiuo, 
ham.  Neuchàtel  ;  la  Beiinaz,  chalets  sur  Monthey  ;  en  llautabon- 
naz,  m.  à  Château-d'Œx  sur  le  Montellier,  de  haute  et  bonne  ;  du 
celtique  bonn,  limite,  borne,  bas  latin  bodina^  bodena,  v.  f.  bone^ 
boine,  bonncy  devenu  borne  au  xvi«  s.  ;  boine  est  encore  employé 
dans  un  acte  de  16 18,  délimitation  des  bois  d*Aigle  et  d'Ollon  : 
«  la  dite  boine  plantée  au  Plan  de  la  Charbonnière.  ^ 


40  B0ET   —   BÔLE 

Boêt,  Buit,    Buis,   Bouts,   Buet,  Bouet,   Boux»  Buz,  Boz, 

synonymes  et  dim.  de  bou  =  bois.  De  là  Plambuit,  Plan  du  boîs, 
Praz  Buit,  Muraz,  pré  du  bois,  Vers  Buit  à  Ollon  et  Corbey- 
rier,  vers  le  bois  ;  Souboz,  Berne,  sous  le  bois.  De  là  encore  l'an- 
cien nom  de  Louèche-les-Bains,  Buez,  Bois.  Voir  Louèche. 

Bofflens,  D.  d'Orbe,  Bofflinges,  loi  i,  M.  R.  III,  428,  incurie 
bo/flennisy  1007  ou  looi,  Hidber,  I,  villa  Bofflens^  1049-1 109, 
BofflenSy  i4o3  =:  chez  les  descendants  de  Boviloy  n.  pr.  ger- 
main. 

Bogts,  D.  Nyon,  Bugeium  vers  ii44>  1166,  1179,  M.  G.  IV, 
83,  Bougie^  1286,  Bogie  1260  ;  autre  forme  de  Bougy. 

Bogis,  bois  près  Nyon,  nemore  Bogie,  1289,  1240,  Cart.  Ou- 
jon,  M.  R.  Xll  ;  du  v.  f.  bouge,  s.  m.,  terrain  inculte  et  couvert 
de  petites  brandes. 

Boinod,  ham.  à  Chaux-de-Fonds,  à  la  limite  du  val  de  Saint- 
Imier,  Boineau,  i84i  ;  sans  doute  du  v.  f.  boine,  borne,  et  suf- 
fixe dim.  eau. 

Le  Boir,  ruisseau  et  forêt  au  Pillon,  dans  des  lieux  pleins  de 
creux  g^ypseux  (Isabel)  ;  pré  à  Conthey  ;  le  Boiron,  2  rivières  près 
Morges,  Boirum,  1221,  1228,  M.  R.  VI,  265,  Beyron,  1296,  et 
près  Nyon,  Boiro  vers  1200,  M.  R.,  2^  s.,  V,  21 5,  Boiron  vers 
1220,  1269  ;  de  la  famille  du  v.  f.  boire,  s.  f.,  fosse  creusée  par 
les  eaux.  Boire  est  employé  par  Rabelais  au  sens  de  rivière. 
€  Quand  nous  passâmes  la  grande  boyre.  y^  Gargantua,  I,  38. 

Boironnet,  affl.  du  Boiron  de  Nyon,  dim.  Les  M.  R.  III,  p.  5i3, 
indiquent  à  Yens  une  loc.  nommée  A  Bo  Yrenal,  1 296,  aujour- 
d'hui en  Boironat,  autre  dim.  de  Boiron. 

Bôle,  D.  Boudry,  Boule,  i846,  Buloz,  Bulo,  i856,  et  BoUes, 
Val-de-Travers,  Neuchâtel,  les  Bulles  à  la  Ghaux-de-Fonds,  les 
Builoz  à  Promasens,  Frib.,  Bauloz,  ham.  de  Gimel,  Baule,  loc. 
à  Begnins,  le  Bouloz,  pâturage  du  Jura  sur  Nyon  ;  BuUet,  D. 
Grandson,  villa  Bolaco,  960  (rapporté  à  Bulle  par  Hidber,  I), 
Bulet,  i85o  ;  les  Bolets,  ham.  à  Colombier,  Neuchâtel  ;  les  Bau- 
lats,  loc.  à  Bonfol  ;  du  bas  latin  bola,  boletum,  du  v.  h.  ail.  bol, 
terrain  inculte,  lande.  Bolaire  à  Vétroz^  collectif,  BoUen  à  Loué- 


BOLLION   —   BONFOL  41 

die,  forme  germanisée.  Une  localité  sous  Avent,  Valais,  valle 
Baulis,  i  loo,  Boulis,  1200,  Boulys,  i4o8,  même  orig-ine. 

Bollion,  D.  Broyé,  Frib.,  et  loc.  à  Combremont  ;  pourrait  venir 
de  bouillon,  v.  f.  houllon,  bourbier,  dont  Littré  donne  2  ex.  du 
XIV*  s.  «  Un  bouUon  ou  bourbier  ;  un  chemin  moult  destravé, 
plein  de  boulions.  » 

Bonaudon,  voir  Audon. 

Bonatry,  loc.  à  Saxon,  paraît  être  un  Bonatrait  ;  de  bon,  et  le 
V.  f.  alraily  l'opposé  de  Malatrex  ou  Malatrey  ;  suffixe  valaisan 
y  =  ex,  ey.  Voir  Malatrex. 

Bon,  En,  Au  — ,  loc.  à  Montherod,  Saubraz,  Echichens,  Char- 
ncx.  Es  Bons,  écart  d'Aubonne,  Bonez,  i235,  M.  G.  XV,  7  ;  loc. 
à  Bremblens;  peut-être  bon,  adj.  sous-entendu  terrain.  Mais  on 
trouve  dans  la  même  région  une  autre  série  :  le  Bond  à  Echan- 
denSy  Lonay,  Collombier,  Denens,  les  Bonds  (ou  Bons)  à  Bière, 
sorte  de  puits  circulaires  rejetant  par  intervalles  une  eau  limo- 
neuse ou  de  la  boue  ;  on  pourrait  penser  à  une  fausse  ortho- 
graphe,  mais  le  d  appartient  bien  au  mot,  comme  le  prouvent  le 
fém.  es  Bondes  à  Crassier,  aux  Bondes  à  Venthône,  les  dérivés 
Bondet,  forêt  à  Ollon,  Bondez,  forêt  à  Croy,  en  Bondex  à 
Denges,  Préverenges,  Céligny,  Bpndys,  2  m.  à  Gillarens,  Bon- 
dallet  à  Romanel,  Bondérex  à  Denens.  Mot  embarrassant.  Bond 
serait-il  une  forme  masc.  de  bonde,  qui  a  signifié  au  xii«  s. 
borne  ?  Les  Bondes  à  Crassier,  le  long  de  la  frontière  française, 
peuvent  être  es  Bornes.  En  Angleterre  on  nomme  pond  les  petits 
creux  pleins  d*eau,  tantôt  plus  ou  moins  sphériques,  tantôt  allon- 
gés et  sinueux  (i  ou  2  m.  au  plus)  qui  coupent  la  surface  des  ma- 
rais tourbeux.  Ce  mot,  sans  doute  d'origine  celtique,  paraît  être 
le  même  que  les  Bonds  de  Bière. 

Boncourt,  D.  Porrentruy,  ail.  Bubendorf,  Bovonis  curia 
I  i4o,  Trouillat,  le  texte  a  n  :  fausse  lecture  pour  u  =11  v  ;  Booun- 
corty  ii47,  Boncurt,  1178,  Bunchortj  1170,  Boncor,  1290  = 
court,  ferme  de  Bovo,  n.  pr.  germain,  d*où  le  n.  de  famille  Bovon. 

Bonfol,  D.  Porrentruy  ;  ail.  Pumpfel,  Bonfo,  Bunjol  et 
BanfOj  1291,  Bon  foui,  1821  ;  peut-être  bonumjagum. 


42  BONGARDAZ   —   BORCARDERIE 

La  Bongardaz,  loc.  à  Curoillens.  D'après  Zimmerli,  viendrait 
de  Baumgarten.  Douteux  ;  plutôt  propriété  d'un  Bong^rd. 

Bonmont,  château,  anc.  abbaye  près  Chéserex,  D.  Njon.  Beata 
Maria  de  Bono  monte ^  ii23,  abbas  DonimontiSy  1224=  bon 
mont,  souvent  prononcé  au  moins  jusqu'en  1870,  Beaumont,  Bo- 
mont  dans  la  contrée  voisine,  par  dissimilation  comme  Romont, 
Moron,  Lomont. 

Bon(n)ayaux,  alpe,  val  d'illiez  (BonaveaUy  fausse  orth.  de  la 
carte  Siegfried),  alpes  à  Montreux,  Morgins,  Rougemont,  Grand- 
villard  =  bona  vallis,  bonne  vallée  ;  Bonavalottaz  à  Grandvil- 
lard,  dim. 

Bonnefoniaîne,  D.  Sarine,  ail.  Muffethan,  Bono/onte^  ii5o, 
Hidber,  II,  Bonnefontainey  1287,  F.  B.,  II,  170,  Bunfontana, 
1270,  Mun/otarty  i449,  Mont/etariy  1476,  Arch.  Fr.  V,  43o,  292, 
etc.  Voir  Stadelmann,  p.  124,  qui  démontre  que  le  nom  allemand 
n'est  qu'une  corruption  du  français. 

Bonnenson,  loc.  à  Bex  ;  peut-être  le  v.  f.  bonne ^  s.  f.  =  borne 
et  en  son,  au  sommet.  Voir  Bœne. 

Bonvillars,  D.  Grandson^  Bonus  vilary  11 24,  Binvillare^ 
ii48,  Bienvilar^  ii54,  Binoilar,  1 1 74-1 228  =  bon  village. 

Boraii,  torrent  dangereux,  affl.  de  la  Torneresse,  Pays-d'En- 
haut,  s'enflant  démesurément  aux  grandes  pluies  et  charriant 
beaucoup  de  cailloux  ;  sans  doute  parent  de  boraii,  babillard. 
Bouraiier,  m.  à  Hauteville  et  Bourateyrc  à  Semsales  pourraient 
en  être  parents. 

Borb,  racine  du  français  bourbe  dont  «  l'origine,  d'après 
Darmsteter,  est  inconnue  ^  (Bonnard)  a  donné  le  nom  de 

Borbaz,  ruisseau  et  bois  à  Bernex,  Genève  ;  champs  à  Bussi- 
guy.  Villa  ps-sous- Yens,  Pomv  ;  Borboz  à  Arnex  et  Pompaples  ; 
Pré  Borbet  à  Bassecourt  et  Boécourt,  Pré  Borbeux  à  Lavey,  en 
Borbotaz,  loc.  à  Veyras,  Valais  ;  Borbuintze,  Châtel-S*  Denis. 

Bopcarderîe,  la  — ,  loc.  à  Valangin,  Neuchâtel,  Burgi  arde^ 
ritty  i45o  =:  la  fournaise  du  bourg-,  que  le  Mus.  N.  explique  : 
endroit  où  se  fabriquaient  la  tuile  et  la  brique  pour  les  réparations 


BORDE   —   BORREX  43 

du  château.  «  J  j  vois  le  nom  propre  Borcard  et  le  latin  est  une 
fantaisie  étjmolo^que.  »  (Bonnard  in  litt.) 

Borde  à  Lausanne  ;  les  Bordes,  ham.  de  Bavois  ;  du  f.  borde, 
ital.  borda j  du  gt)thique  baurt,  cabane,  chaumière  ;  dim.  Bordel, 
loc.  à  Chacdonne  et  Bordelloz,  m.  aux  Clées.  Cette  dernière  est 
appelée  Bord^de-Veau  sur  la  carte  Siegfried,  quoiqu'elle  soit  loin 
du  moindre  ruisseau. 

Borgeau,  ham.  de  Martignj-Bourg,  en  Borgeod  à  Pailly, 
Borjoz  à  Rossinières,  Borjaux,  quartier  de  Blonay.  Borjeau,  h. 
de  Font,  Frib.,  Borgeat,  ham.  de  Cerniat,  Frib.,  Borgeal,  ham. 
d*Orsières,  Borzeau,  ham.  de  Sorens  ;  dim.  de  bourg*. 

Bordzay,  Proz  — ,  alpes  de  Bag'nes  ;  en  Borjezan>  loc.  à  Ches- 
sel  ;  de  bordzai,  bourg'eois  :  propriété  bourgeoisiale. 

Bom,  racine  germanique,  de  Tall.  born^  source,  donne  les 
noms  de  nombreuses  localités  :  Borneau  ou  Bouraeau,  plusieurs 
lieux-dits  ;  Bornet,  Bornettaz,  Vétroz  ;  Bornait  à  Bex,  les  Bor- 
nis  à  l'Ëtivaz,  ChÂteau-d*Œx  ;  Bournet  à  Treyvaux  ;  le  diminutif 
Bomalet  à  Aubonne,  Treytorrens,  etc.  ;  l'augmentatif  Bornache, 
combe  à  Villeret,  Jura  ;  Prai>orgne,  dans  les  chartes  Prato- 
bornOy  nom  français,  bien  oublié,  de  Zermatt  ;  la  Borgne,  rivière 
du  Valais,  Borny,  1289,  Borniy  1247»  Bornie,  i448. 

Bomu,  Moulin  — ,  près  La  Sarraz,  Bornnlj  ii49i  Bornuz, 
ii58.  Borna,  1228  ;  de  ladj.  vaudois  et  v.  f.  borna,  creux,  vide, 
dérivé  de  borna,  trou  en  terre,  crevasse,  à  cause  de  sa  position 
dans  une  étroite  gorge  ;  quant  à  borna,  il  vient  probablement  du 
germanique  born,  source. 

Bornué  ou  Bornuet,  ham.  entre  Vernamiège  et  Nax,  Valais,  a 
une  tout  autre  origine  :  le  nom  de  ce  hameau,  Bornuesc,  i2o3, 
1243,  BarnaheCy  122!^,  Bornuech,  1289,  vient  du  n.pr.  germain 
Borno  et  du  suffixe  germanique  isca  (aussi  gaulois),  ail.  moderne 
isch,  qui  sert  à  former  des  adjectifs  (mansus,  clausus)  Bornais- 
cas,  propriété  de  Borno.  D'Arbois  de  Jubainville,  p.  55o-559,  cite 
de  nombreux  exemples  de  noms  ainsi  formés. 

Borrex,  D.  Nyon  (Guichard  de  Bornai,  ii64,  M.  G.  IV,  77, 
Hidber,  II,  208,  fausse  lecture  !),  Borrai,  1286,  M.  R.  VI,  898, 


44  BOSSATTON   —   BOTIRI 

Borrat/y  1266,  M.  G.  VII,  3 16  ;  de  Borracum,  propr.  d'un  Bor- 
ruSj  nom  servile  ;  une  inscription  citée  par  Holder,  p.  494*  porte 
Borrus  /ecit. 

En  Bossatton,  loc.  à  Lusserj  ;  dim.  de  bosset,  petit  bois. 

La  Bosse,  ham.  de  Saig^elég'ier,  Berne  ;  forme  féçi.  du  v.  f . 
hoêy  bois. 

Bossenaz,  m.  à  Féchy,  Tarteg-nins,  loc.  à  Pizy,  Bougy,  bois  à 
Ferreyre;  Boussine,  alpe  de  Bagnes,  Valais  ;  f.  d*un  adj.  bous- 
sin,ey  V.  f.  boschain,e  =  boisé,  dérivé  avec  le  suffixe  in,  patois 
f.  enaXy  du  bas  latin  boschus  ;  bois,  localité,  alpe  boisée. 

Bossens,  ham.  de  Romont,  Boscens,  1147-1157,  Arch.  Fr.  VI, 
Bossens,  1244,  M.  R.  VII,  43  =  chez  les  descendants  d'un  Ger- 
main dont  le  nom  dérivait  d'une  des  racines  baudi  ou  hod.  (Sta- 
delmann,  op.  cit.,  p.  62.) 

Bosscy,  Vaud,  Bossei,  i234f  i25i,  Bossie,  i245  ;  et  Genève, 
Bossey,  1201,  Bossie,  1268;  Bossy,  Genève,  Bossie  y  i2i6y  i344> 
M.  G.  IV  et  IX  ;  peut-être  de  boschetum,  lieu  buissonneux  ;  plus 
probablement,  comme  les  Bossey,  Bossay,  Boissy  de  France,  de 
buxelurriy  lieu  où  croît  le  buis  ;  le  buis  est  abondant  sous  Bossey, 
Vaud,  et  se  trouve  aux  environs  de  Bossey,  Genève. 

Bo$sièi*es  ou  Bossirc,  2  m.  isolées,  monts  de  Lutry  ;  Bos- 
Nièrcs,  loc.  près  Promenthoux,  correspondant  patois  de  Boissière, 
Genève  ;  maison  dans  les  bois. 

Bossonnens,  Fribourg^,  Bossonens,  1221,  i^ol^yBucenensyeT» 
1236,  BoitonenSj  i34i,  Bossonin^  iGo6  =  chez  les  descendants  de 
Baudson,  Boitson  ou  Bauthson,  —  on  trouve  les  trois  formes,  — 
n.  pr.  germain  formé  de  Baudo,  Botto,  Botho  et  son,  fils. 

Bosson,  plus.  loc,  les  Bossons,  ham.  de  ChÂteau-d'Œx  ;  dim. 
de  bois;  es  Bossonets  à  Charmey,  aux  Bossenels  à  Lussery, 
dim.  du  premier  ;  Bossonery,  chalets  sur  Ollon  ;  le  même,  avec 
suffixe  ery  =  erie  ou  ière, 

Botiri  ou  Botyre,  ham.  d'Ayent,  BoiereSy  1200,  i25o.  Botte- 
res,  i3i  I,  et  loc.  à  Vissoye,  Valais  ;  Bottire,  loc.  à  Sierre,  en  Bot- 
téré,  champs  h  Villars-le-Terroir,  Botterez  à  Satigny.  Voir  Bot- 
tay. 


BOTTAY   —     BOUDRY  45 

BotUiy,  es  — ,  bois  à  Lasserj,  chalets  à  Charme v  ;  au  Bottey, 
pâturage  à  Mootbovoo,  Botté  à  Vétroz,  Praz  Bottey,  Vuister- 
nens-devant-Pont  ;  probablement  de  la  famille  de  botter  y  mettre 
en  botte,  en  fagot  ;  endroit,  bois  où  Ton  fait  des  fagots,  bois  taillis. 

Bottens,  D.  Echallens,  Botens^  1142,  ii83,  Cart.  Month.,  J^oc- 
tenSy  1228,  M.  R.  VI,  Boutai ns,  i38o,  Matile,  Boutai n,  i38i, 
BoutanSy  1897,  Boutan^  il^il^,  Boutain,  i42o-i46o,  M.  R.  XIV 
=  chez  les  descendants  de  Boto,  Boit  y  n.  pr.  germain  =  l'en- 
voyé, ail.  moderne  Bote. 

Botterens,  D.  Gruyère,  1227,  M.  R.  XXII,  BocterenSy  1490, 
M.  F.  IV  =r  chez  les  descendants  de  Botthariy  n.  pr.  germain  ;  de 
Botty  l'envoyé,  et  hariy  guerrier. 

Les  Botticres  à  Chancy,  Genève  ;  h.  près  Belle]ay>  Jura  ber- 
nois, la  Buttièrey  i3o4  ;  la  Bottière,  à  Cergémont  ;  voir  Bottay. 

Bottonens,  loc.  à  Saint-Légier,  bourg  de  Bothonens,  quartier 
de  Vevey,  habité  par  Perrod  Bothonens  en  i34i,  d'où  son  nom. 
Voir  Bossonens. 

Bottonet,  loc.  à  Puidoux,  Botoneyre  à  Maracon  ;  peut-être  la 
même  racine. 

Botzeresse,  alpe  de  Bagnes,  Valais  ;  de  botzety  chevreau,  et 
suffixe  V.  f.  eresse  (comme  Boveresse,  Porcheresse,  etc.)  =  alpe 
des  chevreaux. 

A  la  Boudaz,  loc.  à  Gland  ;  peut-être  autre  forme  de  Budaz. 

Boude villiers,  Val-de-Ruz,  Boldiwilery  11 44»  Boudeviler, 
1195,  Boldaviler,  1202,  BudewillieZy  i453  ;  de  villarcy  village, 
et  Boldoy  variante  du  n.  pr.  germ.  Baldoy  le  hardi  :  village  de 
Boldo.  L'étymologie  de  Matile,  de  boUy  bois,  et  villarcy  bois  du 
village,  est  démentie  par  les  formes  anciennes. 

Boudry,  Neuchâtel,  Buldri  et  Baudriy  1268,  Boudri,  i3o6, 
Budriy  i336,  Bouldry^  i346  ;  de  Balderichy  n.  pr.  germain  très 
fréquent  (=  guerrier  vaillant).  Fôrstm.,  p.  208. 

Gatschet,  après  avoir  donné  Fétymologie  ci-dessus,  en  a  adopté  posté- 
rieurement une  autre  (dans  une  lettre  à  M.  Bonhôte)  où  il  dérive  Bou- 
dry, comme  Bêle,  du  v.  h.  ail.  bola,  lande,  terrain  inculte.  Nous  pen- 
chons pour  la  première  étymologie  de  Gatschet  ;  Fobjection  de  Bonhôte, 
que  «  rhistoire  ne  fait  pas  mention  de  ce  Baldurich  »  n'a  pas  de  valeur. 


46  BOUFFA   —   BOUIS 

• 

Elle  pourrait  s'appliquer  à  des  centaines  de  noms  de  localités  dérivés  de 
noms  d'hommes^  gallo-romains  ou  germaniques^  localités  dont  nous 
ignorons  le  fondateur,  bien  que  nous  soyons  certains  de  Tezactitude  de 
la  dérivation.  L'histoire  ne  nomme  pas  davantage,  par  exemple,  le  Runo 
qui  a  donné  son  nom  à  Renens,  ni  le  Modernus,  parrain  de  Modernacum 
ou  Mornex. 

Bouffa,  Tête  de  la  — ,  rocher  à  Salvan,  très  exposé  au  vent  ; 
subst.  verbal  de  bouffer,  souffler,  provençal  bufar  ;  en  Dauphiné, 
buffa  =.  endroit  exposé  au  vent  ;  3Iontbuffat  ou  Bufet  à  Pre- 
mier, môme  racine. 

Bougeries,  nom  de  plus,  forêts,  Apples,  Ballens,  Yens,  Ro- 
mainmôtier,  la  Bougery^  1 499  ;  les  Bougeries  à  Vandœuvres,  et 
ham.  de  Chêne,  Genève  ;  nom  commun  au  moyen  âge  de  terrains 
vagues,  en  partie  boisés,  ainsi  en  i3o4  «  pro  10  posis  de  bouge- 
riis  >  et  en  1807  les  bougeries  et  vernets  de  l'Arve.  M.  G.  IX, 
p.  99,  201,  248;  de  la  famille  du  v.  f.  bouge,  s.  m.,  terrain  in- 
culte et  couvert  de  petites  brandes. 

Bougnon,  voir  Bugnon. 

Bougy,  vill.  et  ham.  D.  Aubonne  (Baigeel,  1062,  Baugel, 
1177,  Bougez  et  Bougye,  1287,  Bougie,  1276,  Baugier^  1849)  ; 
la  Bouge,  m.  C.  de  Noirmont,  Jura  bernois  ;  du  v.  f.  bouge  y  de- 
meure ;  Berry,  bauge,  hutte  ;  bas  latin  baugium,  hutte,  bougius, 
cabane.  Ducange  cite  duos  domos  seu  bougios,  1292:  deux 
bouges,  soit  maisons. 

L'ancien  nom  du  vîU.  de  Bougy  était  Bougy -Milon.  Joh.  Bran- 
dis de  Bougye-Milton,  1285.  M.  R.  XXX,  887.  Millon,  n.  pr. 

Au  Bouil,  loc.  à  Lens,  Valais  ;  au  Bouillet,  ham.  à  Bex  ;  loc. 
Ormont-dessous,  ou  Bulliet,  1882,  Ollon,  Yvorne  ;  Vex  et  Mon- 
tana, Valais  ;  Bouillets,  chalets  sur  le  Pissot,  Château-d'Œx, 
Boulier,  chapelle  et  source  sous  Vercorins,  Valais  ;  au  Bulliet, 
loc.  à  Granges,  Fribourg.  Le  premier  synonyme,  les  autres  dim. 
de  bouiy  bassin  de  fontaine  ;  localités  riches  en  sources,  en  filets 
d'eau. 

Bouis,  Creux  du  — ,  alpe  de  Saillon  ;  Tltroz  du  Bouis,  alpes 
d'Ardon  ;  de  bouiy  bouet,  bassin  de  fontaine,  de  botellurriy  boyau, 
tuyau. 


BOUJEAN   —   BOURDIGNY  47 

Boiyeaii,  ail.  Bôzingeriy  D.  Bienne,  Berne,  Bezsingeny  1008, 
Tr.  I,  Bezingen,  1181,  Basingen^  1284,  Boujans,  1264,  F.  B. 
n,  Bogsingen,  Bochesingen,  1280  =  chez  les  descendants  de 
BezOy  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  219. 

La  Boulaz,  Miserj  et  Cournillon,  Frib.  ;  les  Boules  à  Bernex, 
Confignon,  Genève  ;  Seleutc  et  Fontenaj,  Jura  ;  Boulayres  on 
Booleyres  près  Bulle,  Bolleriy  iigô,  Bolerg,  1878,  et  4  autres 
loc.  ;  Boulex  à  Pajerne,  Bouley  à  Romont,  Boulais  à  Boncourt 
et  Rocourt,  les  Boulats,  Montignez  et  Fregiécourt,  la  Bouloie  à 
Ocoart  et  à  Porrentruy,  Bouiloye,  1828  ;  Boulier  à  Asuel  ;  col- 
lectifs divers  du  v.  f.  boule  dont  bouleau  est  le  dim.  Quant  à 
boule,  d'après  Jubainville,  c'est  une  contraction  de  bedoulley  dé- 
rivé de  betuliay  forme  gauloise  fournie  par  Pline. 

Boulens,  D.  Moudon,  Bollens,  1142,  M.  R.  XII,  Cart.  Month., 
1226,  Boslens,  1166,  Hidber,  II,  Boslans^  1218,  Month.,  58,  Bo- 
lens,  1453  =  chez  les  descendants  de  Bollo  ou  de  BotilOy  n.  pr. 
germains.  Bollo,  du  m.  h.  ail.  buole  =  époux,  frère,  ami  ;  Bo^ 
dilo,  de  bodo,  maître,  seigneur.  Fôrstm.,  274,  290. 

Bouloz,  D.  GlÂne,  Fribourg,  BolohCy  1 154,  BoloZy  1 155,  1 188, 
Boloohy  1179,  1180,  Bolos  vers  1160  et  1260.  Cart.  Haut-Grôt  ; 
Bolocsh,  Bolosc  et  Bolocs  sans  date,  xii^  s.,  Bolo,  i64o.  Le 
P.  Dellion,  Dict.  IX,  i64,  y  rattache  Bedolosciy  1017,  que  Gats- 
chet  (271)  rapporterait  plutôt  à  Bulle,  Fribourg.  N'est  pas  de  la 
famille  de  bola^  lande,  voir  Bôle,  mais  plus  probablement  formé 
d'un  nom  d'homme  et  du  suffixe  locatif  ligure  oscus.  Voir  Ar- 
nioux. 

Es  Bourdes,  bois  à  Crans,  D.  Nyon  ;  de  bourde  y  bâton, 
perche,  dim.  bourdon,  bâton  de  pèlerin  =  bois  taillis  où  ces 
perches  abondent. 

Bourdigny,  ham.  de  Satigny,  Genève,  Burdiniacum,  ii53  et 
i25o,  M.  G.  XIV,  9  et  29  =r  domaine  d'un  BurdiniuSy  n.  pr.  ro- 
main, dérivé  de  l'agnomen  Burdius.  De  Vit,  1,  771.  Mais  le  même 
village  est  appelé  Burdignin^  1297,  i3o5,  i344,  i346,  Burdi- 
gnynsy  i3o7,  i348,  Burdignins,  i358.  M.  G.  XIV,  IX,  244»  235, 
XVIII,  XXI,  217.  Ce  suffixe  indiquerait  une  origine  germanique 


48  BOURGEAU   —   BOUX 

=  chez  les  descendants  de  Burdin,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  298. 
Peut-être  Burdinius  n'est-il  que  la  forme  latinisée  de  celui-ci. 
Peut-être  aussi  j  a-t-il  ici  le  même  fait  que  dans  Tart^^ins  — 
Trîtiniacum,  Trivilins  —  Trevelliacum,  Brucins  —  Bniciniacum, 
Cartignins  —  Quartiniacum.  On  trouve  de  même  Greysie  (Gex), 
1184  et  Gresin^  1220. 

Bourgeaii  aux  Verrières^  Boiirgeaud  à  Carrouge,  Bourjod  à 
Pailly,  Bourzeaiix,  ham.  de  Sorens,  Frib.  =  petit  bourg. 

Bourguillon,  ham.  et  porte  à  Fribourg,  Burgallun,  1255^ 
Zeerl.  I,  Bourguillon^  Burguillion^  xiv  et  xv«  s.,  Bùrglen  en 
ail.,  1434  ;  comme  Biirglen  d'Uri,  Burgillay  857  ;  dim.  deburg  : 
petit  château  fort. 

Bournens,  D.  Cossonay,  BrunenSy  1142,  Cart.  Month.,  p.  9, 
BrugnenSj  i453,  Burgnens^  1^72,  —  Burnens,  m.  à  Féchy, 
Brunens,  1240,  BruneinSy  1249,  Cart.  Oujon,  M.  R.  jXII,  i38, 
i4o  ;  en  Bournens  ou  Bournin,  ham.  de  Treyvaux,  Frib.,  Bur- 
nens,  xii«  s.,  Arch.  Fr.  VI,  4o  ^=^  chez  les  descendants  de  Bruno ^ 
n.  pr.  germain.  M.  Hisely,  Cart.  d'Oujon,  p.  212,  a  confondu  le 
Burnens  de  Féchy  avec  Bournens  ;  le  texte  est  précis  :  p.  i4o  on 
voit  qu'il  s'agit  de  vignes  :  «  arbergamentum  vinearum,  ...apud 
Bruneins,  et  p.  i38,  apud  Brunens  vel  in  parrochia  de  Feschie.  » 

Bourrignon,  Délémont,  Berne,  Borognun,  ii36,  Borreri'- 
JunSy  1181,  Burengis,  1224,  Boroggnons^  i3o5,  Bouroignon, 
1373=  (peut-être)  chez  les  descendants  de  Boran,  n.  pr.  ger- 
main ;  du  V.  h.  ail.  boran,  fils,  descendaut.  Fôrstm.,  276. 

Bourzœtle  ou  Borsuat,  ham.  de  Sierre  :  J.  Tavelli  dni  Bor^ 
zati,  i45i,  dni  Burgeti,  i453,  M.  R.  XXXIX  =  bourget,  petit 
bourg  (permutation  j-z). 

lk)ussc,  ËD  la  — ,  les  Vieilles  Bousses,  loc.  à  Noville,  Vaud  ; 
les  liousses  à  Granges,  Proboussaz  à  Miége,  Valais  =  pré  de  la 
housse,  s.  f.,  forme  féminine  du  v.  f.  bouXy  bois. 

Boussens,  Cossonay,  Bussens,  iit^2,  1182,  Buissens,  1199, 
Cart.  Month.,  Busens,  121^, BossenSy  i223,  i382  =  chez  les  des- 
cendants de  Busso,  n.  pr.  germain  ;  du  v.  h.  ail.  bdsi^  méchant. 

Boux,  5  loc.  Frib.  ;  v.  f.  bouœ,  bois. 


BOVATAY  —   BRAILLE  49 

Bovatey,  2  pâturages  à  Charmej  ;  les  Montbovats  à  M ontfau- 
con,  Jura  ;  les  Bovets,  chalets  Ormont-dessus  ;  de  bovaiy  booet^ 
jeune  bœuf,  alpes  pour  le  jeune  bétail. 

Bovay,  loc.  à  Vétroz,  Bovex  à  Gollion,  Vaud  ;  de  bœuf  et  suf- 
fixe collectif  ex,,  ay  :  pâture  des  bœufs. 

Boven,  m.  et  terr.  à  Valeyre-sous-Rances,  Booens  vers  1260 
(villa^  détruit)  =  chez  les  descendants  de  BooOy  n.  pr.  germain 
connu  (d'où  Bovon),  dont  Bovilo  est  le  diminutif. 

Bovemier,  près  Martignj  :  jadis  Bourg-Vernier.  Ne  sig'nifie 
pas  boarg'-des-vernes,  mais,  comme  l'indiquent  les  formes  an- 
ciennes: Burgi  Vualnery^  1228,  Bor  Warner^  i25o,  Burgum 
Walneriiy   1290,  Burgum   Varnery,  i45i,  Bourg  du  nommé 
Warner  ou  Vernier, 

Boaveret,  Valais,  Boverety  1179,  Furrer,  III;  Boveret  à 
Maules,  Frib.,  Boveyre(aire),  Bovire,  7  ou  8  loc.  vallée  du 
Rhône  ;  Bovayron  à  Vouvry,  Bovery,  Colombey,  Deng-es,  etc.  ; 
Boverie,  Fey,  Payerne,  Bouverie,  Satigny  ;  Boveresse,  Neuchâ- 
tel,  Boveressia,  1266,  Boveresce^  1284  ;  id.  à  Lausanne,  Vex, 
Montbovon  ;  Boverasse  à  Cerniat,  Gruyère  ;  de  bovem^  bœuf,  et 
suffixe  collectif  erie^  patois  eyre^  v.  f.  eresse  =  pâturages  des 
bœufs  ;  Boverattes  à  Pully,  diminutif. 

Bovigny,  loc.  à  Avry-devant-Pont  =  domaine  d'un  Bovînius, 
nom  dérivé  du  gentilice  Bovius,  De  Vit,  I,  749. 

Bovine  et  Bovinette,  alpes  sur  Martigny  ;  Bovonnaz,  alpe  sur 
Bex  ;  de  bovem^  bœuf>  pâturage  des  bœufs,  comme,  non  loin  de 
celle-ci,  Œuvannaz,  aujourd'hui  Œusannaz,  de  overrij  mouton, 
la  montagne  des  moutons. 

Bozon,  Villars — ,  ham.  de  l'Isle,  Vilar  Bosun,  1278,  Villar 
BozoFiy  i386  ;  Praz-Boson  à  Courtion,  Praz-liozon  à  Sottens  = 
village,  pré  de  Boso,  n.  pr.  germain  ;  du  v.  h.  ail.  bôsiy  méchant. 

La  Braille,  arête  de  rochers  à  Ghâteau-d'Œx  ;  la  Brayaz,  som- 
met sur  Viounaz  ;  la  Breyaz,  contrefort  de  Ghamossaire  ;  la 
Braye  à  Rossinières,  à  Vouvry,  etc.  ;  Brayetles,  loc.  à  Gryon, 
les  Brayons,  rochers  à  Brot,  Neuch.  ;  Braillon,  loc.  et  nant  à 
Lutry,  Bralioriy   12 10,  Hidber,  III,  Brallon^  1288,  M.  R.  VI, 

M.  D.  SEC.    SÉRIE,   TOME   VII  4 


L 


50  BRAMAFAN   —   BRECCA 

645,  dim.  ;  les  mêmes  que  le  français  braie^  muraille,  rempart  ; 
du  bas  latin  braca,  bracca,  dig-ue,  levée,  orig-ine  inconnue.  Aux 
Braihires  à  Mur  en  Vully  et  aux  Brayères,  champs  à  Vollèges, 
Valais,  paraissent  des  collectifs  de  ce  mot. 

Bramafan,  pâturages  de  Vallorbe  et  de  Ballaigues,  loc.  à  Ap- 
ples,  prés  à  Chevilly,  m.  à  Vulliens,  loc.  à  Massonens,  ham.  de 
Villaraboud  ;  sans  doute  terrain  maigre  où  les  vaches  brament 
de  faim  ;  on  appelle  de  même  ces  terrains  en  Dauphiné  bramafam. 

Bramois  près  Sion,  Valais,  Bramosium^  5i6,  BramueSy  1227, 
Bramoues  et  Bramoys,  1260;  Plan-Bramois,  forêt  sur  Lens  ; 
d'après  Gatschet,  du  bas  latin  bramosuSy  boueux,  sale,  étymolo- 
gie  douteuse  pour  M.  Bonnard. 

Bran,  m.  à  La  Roche,  Fribourg,  et  Bren,  loc.  à  Bex  ;  de  brariy 
bren,  ordure,  excrément  ?  voir  aussi  Brent. 

Branche  d*Essert,  ham.  d'Orsières.  Voir  Sembrancher. 

Branletles,  pâturage  sur  Bex  ;  de  Tail  feuille  (AUium  Schœ^ 
noprasum)  qui  y  abonde,  vulgairement  branlettes.  Voir  For- 
reyre. 

Branson  ou  Brançon,  ham.  deFulIy,  Valais,  Brandon,  1264, 
Biranczony  i383  ;  Brentien  ou  Brentschen  près  Louèche,  Bran- 
dons, 1267,  Brention,  1437  ;  probablement  comme  le  Brançon 
de  France  (Saône-et-Loire),  de  Branciodunum,  colline  ou  fort  de 
Brancio. 

Brassus,  ruisseau,  affl.  de  TOrbe,  Vallée  de  Joux,  Bradolum, 
862,  Rég.  Gen.,  29,  aqaam  Bradoli,  1279,  lo  Brassioux,  1527, 
M.  R.  I,  2^  liv.  107,  374,  Brasseu,  i555,  Brassieux,  1677  î  ^^ 
latin  brachiolum,  petit  bras,  le  ruisseau  étant  considéré  comme 
un  petit  bras  de  TOrbe  ;  le  Brassus  à  Géligny,  bras  de  la  Ver- 
soix,  Braxulias,  1200,  Hidber,  II,  4^4)  même  sens. 

Bratsch,  Louèche,  Valais,  PraeSy  1228,  1242,  PrayeSy  i357, 
PraeSy  i4oo.  Frayes,  i4o8  ;  du  latin  prato,  les  prés  (loc.  de 
langue  franc,  jusqu'au  milieu  du  xv®  s.). 

Brecca,  territoire,  commune  d'Hérémence,  Valais  ;  champs  à 
Charmey  et  loc.  à  Bellegarde,  Fribourg  ;  de  brecca^  vaudois  et 
V.  f.  brique,  fragment,  morceau,  de  Tall.  hrechen^  briser.   Bre- 


BREGOTS   —   BREXLAIRE  51 

qoettaz  à  Charmey,  dim.  Brecaca,  rochers  très  découpés  à  Chà- 
teau-d'Œx,  même  famille. 

Les  Bregote,  prés  marais  à  Lignières,  Neach.  et  loc.  Avrj- 
devant-Pont;  dim.  de  brai,  provençal  brœy  ital.  bragOy  v.  f. 
braiy  fange,  du  Scandinave  brâk^  isroudron,  par  assimilation  entre 
le  goudron  et  la  fange. 

BreilleSy  ham.  de  Barberéche,  D.  Lac,  Frib.,  ail.  BrigelSy  curia 
deBritilgiOy  Hidber,  II,  BritelgiOy  1 148,  BrigelSy  1578.  Les  deux 
noms  actuels  sont  identiques  avec  ceux  d'un  village  de  TOberland 
grison  :  en  romanche  Breily  ail.  BrigelSy  BregelOy  766,  Brigelj 
1 184  ;  mais  les  formes  primitives  montrent  des  origines  diffé- 
rentes. Le  village  grison  se  rattache  sans  doute  au  celtique  briga, 
colline  ;  quant  au  premier,  c'est  à  rechercher. 

Bi*embleii8y  D.  Morges,  BerblenSy  1177,  1228  =  chez  les  des- 
cendants de  Berbilo  ?  n.  pr.  germain. 

Bremudens  ou  Brumedens,  ham.  du  Crét,  D.  Vevejse  (Frib.), 
BremoudenSy  i4o3,  Bermudens,  1882,  Kûenlin  =  chez  les  des- 
cendants de  Brimold  (Stadelmann,  op.  cit.,  64). 

Bii*en,  Prés  de  — ,  à  Monthey  ;  en  Bren,  loc.  aux  Posses  de  Bex. 
Voir  Brent. 

Brenetfiy  les  (Neuch.)  ;  d  après  Gatschet,  du  bas  latin  Brena^ 
fourré,  d'où  l'adj.  brenatia  (regio),  contrée  buissonneuse  ;  mais 
au  xiY*'  s. y  époque  de  l'arrivée  des  premiers  habitants,  la  localité 
s'appelait  villa  de  chez  les  BrunetSy  de  chez  les  Berne ts y  du  n.  pr. 
Brunet  on  Bernet.  (Matile,  Musée  hist.,  3 10.)  Un  Jean  Brenet 
était  maire  en  i4o8.  Les  Brenelets,  ham.  près  la  Chaux-de- 
Fonds,  dim. 

Breney,  glacier,  vallée  de  Bagnes  ;  peut-être  de  bren  (ou 
bran)y  ordure,  excrément,  et  suffixe  collectif  eg,  la  surface  en 
étant  souillée  de  terre  et  de  limon. 

Brenlaîpe(ey),  sonmiet  de  la  Gruyère,  les  Brenlaires,  2  som- 
mets, alpes  de  l'Etivaz,  Pays-d'Enhaut,  le  Brenloz,  pâturage.  Or- 
mont-dessus,  Brenles,  commune  et  signal,  D.  Moudon,  B  renies  y 
1277;  en  Brenles,  ham.  élevé  d'Estevenens,  Fribourg;  de  la 
famille  de  breinloy  branler,  être  en  équilibre  ? 


52  BRENT  —  BRETAYE 

Brenty  village,  ham.  de  Montreux,  Bren^  iit^^y  ii47»  Cart. 
Month.,  3,  II,  1175,  M.  R.  VI,  4^9,  Brende  vers  1200,  Brenty 
1221,  1238,  M.  R.  XII,  274  et  VI,  669,  et  1260,  Bren^  i4o2  ;  en 
Brent,  loc.  à  Bex,  forêt  à  Monthey  ;  du  celte  Bren^  forêt,  taillis, 
fourré  (Holder)  ou  du  bas  latin  brandOy  bruyère,  origine  incon- 
nue, dit  Littré  ;  peut-être  parent  du  celtique  bren, 

Breonna,  alpe  et  sommet  près  Evolène,  Valais,  Breona^  1260, 
Breana  vers  1280  ;  nom  d'origine  celtique,  comme  Breonay 
Breoney  aujourd'hui  Brienne,  France.  Holder,  526,  sans  étymo- 
logie. 

Bresanche,  Roche  — ,  sommité  du  Risoux,  Vallée  de  Joux, 
sans  nom  dans  la  carte  Siegfried  (cote  1192),  Brissenchey  1208, 
Gart.  Oujon,  Roche  BrésenchCy  17 16  ;  dérivé  de  briser. 

Brésil,  loc.  à  Charrat,  à  Fully,  m.  à  Monthey,  Valais  ;  m.  à 
Ëpendes,  D.  Sarine,  à  Gruyère  et  à  Bellegarde  (au  pied  d'une 
paroi  exposée  au  midi)  ;  m.  à  Goumœns,  loc.  à  Bonvillars  ;  au 
Brasel  ou  Brazé,  loc.  aux  Bayards  ;  les  Braseyres,  à  Ghàtel- 
Saînt-Denis,  coll.  ;  du  v.  f.  brasil  ou  brésily  brasier  =  endroits 
chauds  exposés  à  l'ardeur  solaire. 

Bressaucourt,  D.  Porrentruy,  Berne,  Bersalcurty  11 39,  Bre^ 
sacorthy  1177,  Bersalcort,  1178,  Brisaucourty  i3i2,  etc.  = 
court,  ferme,  et  un  n.  pr.  germain  difficile  à  déterminer;  les 
noms  les  plus  voisins  dans  Fôrstm.  sont  BrisOy  Brisolfy  et  cer- 
taines formes  de  la  racine  Berty  du  v.  h.  ail.  perahty  illustre. 
Peut-être  combinaison  de  bert  et  de  saL  Bertsal  correspondrait  à 
la  forme  primitive,  1139.  (Fôrstm.  donne  un  Salberty  p.  1068.) 

Les  Bressels,  ham.  et  bois  au  Locle  ;  peut-être  du  v.  f.  bressel 
(bresset,  brisset,  breçot),  prov.  bressolo^  berceau.  A.  Godet,  M. 
N.  XXII,  48. 

Bret,  lac  à  Lavaux  et  1 1  loc.  Vaud  et  Frib.  ;  au  Brez  à  Grand- 
vaux,  Bré  à  Rossenges  et  Cheseaux,  Bray,  marais  à  Fully  et 
Ayent  ;  du  celte  bret  ou  bré,  marécag,  anc.  f.  braiy  fange  et 
goudron,  bas  latin  braiuniy  b radium  dans  Ducange.  (D'après 
Kôrting,  brai  vient  du  grec  brayos.)  Voir  Bregots. 

Bretaye,  pâturage  et  lac,  alpes  d'OUon  (un  autre,  frontière 


BRETIÈGE  —   BREVARD  53 

française  sur  Vouvry)  ;  même  racine  bret  et  suffixe  collectif 
aye. 

Bretiège,  n.  f.  deBrûtteleriyD.  Cerlier,  Beiney  BriiillOy  1182, 
BertiègeSj  i255,  Zeerl.  I,  BriterillaSy  i255,  F.  B.  II. 

Bretigny^  2  loc.  D.  Echallens,  Britineiy  1 142,  Briligniey  1224, 
et  Bretîgny-sur-Morrens,  Bructigniey  1 177,  et  Bertigny,  3  loc. 
C.  Fribourg,  Tune  près  Fribourg-,  Britiniacum^  1162,  Britinieiy 
ii'l^àyBritignieZy  i368,  Bretignie  et  Bertignie  vers  i45o;  Bri^ 
tagniej  villa^  détruit  près  Ëvilard,  —  la  chapelle  existait  encore 
en  1607,  —  de  (Jandum)  Britiniacurriy  domaine  d'un  Britinius 
ou  BritaniaSy  gentilice  romain. 

Bretonnières,  près  Orbe,  BretoneriSy  11 54, 11 60,  Breiuneres 
vers  I2i6y  BretoneireSy  1228;  la  Bretonnière,  ham.  de  Pajeme  ; 
Bretoneyre,  forêts  à  Ropraz,  Essertes,  les  Briteneres  au  Buron, 
12 18  ;  loc.  à  La  Roche,  la  Brettonart/y  i4o8  ;  du  n.  pr.  BretoHy 
du  n.  germain  Britto,  Il  y  avait  en  11 54  et  11 60  des  Breton  y 
Breito  à  Breloneris.  M.  R.  III,  476. 

Breuil,  ham.  de  Môtiers,  Neuch.,  et  très  nombreux  écarts  et 
lieux-dits  ;  le  Breuîlle,  Boécourt  et  Aile,  Berne,  les  Breuilles  à 
Enges  ;  Broîlliat  à  Estavajer  ;  Broîllet  ou  Brolliet,  Brouillet 
(Brévine),  Breuyin  à  Courgenaj,  dim.  ;  au  Breux  à  Laconnex, 
Monibreux  à  Charmoille  ;  du  celte  brogilOy  dim.  de  brogOy 
champ,  bas  latin  brogilurriy  broilurriy  terrain  clos,  taillis,  prés 
clos  de  haies,  parent  du  v.  h.  ail.  brogily  pré  marécageux.  En 
v.  f.  bruily  de  là  les  anciennes  formes  Bruyl  à  Môrel,  Valais, 
1280,  es  Bruels  à  Granges.  1228,  Bruil,  Ayent,  i383,  ou  Bruely 
Gilly,  1265,  Orsières,  i236,  et  Ecublens,  Frib.,  1278,  le  bruels  de 
Fontaines,  le  bruel  de  CofiFrane,  i53i,  Mus.  N.  XXXIV;  et  lea 
formes  actuelles  Bruet,  Broêt,  Bruit,  une  io«,  Bruî  à  Sig'ny, 
les  Brues  à  Lamboing,  la  Bruille  à  Billens,  la  Bruye  à  Cour- 
faivre,  Bruz  à  Amex,  BrueuXy  i499)  ^^  Brus  à  Bevaix. 

Les  Bii*euleux,  BruUuyy  i44o>  BruleuXy  i526,  et  loc.  aux  En- 
fers, Jura  bernois  ;  du  verbe  brûler;  le  n.  alL  Brandisholz  a  le 
même  sens  :  terrain  défriché  par  le  feu. 

Brevard,  Crêt  — ,  à  Nods,  Berne  =  crêt  du  brevard,  n.  c.  Les 


54  BRICHY   —   BRISON 

brevards  étaient  une  sorte  de  gardes-champêtres  charg'és  plus  par- 
ticulièrement de  la  garde  des  vignes. 

Brîchy,  loc.  à  Gollion,  D.  Cossonay,  colline  avec  restes  d'an- 
ciennes constructions  ;  probablement  un  (fundum)  Bricciacum, 
de  BricciuSy  gentilice  dérivé  du  nom  pérégrin  Briccus  (Ju bain- 
ville,  p.  599)  permutation  cc-chy  comme  Luchy  de  Lucciacarriy  et 
Acht/y  Axiy  II 79,  de  Acciacum. 

Brie  ou  Brien,  2  ham.  de  Chippis,  Valais,  BrienSy  1196,  1220, 
Briez  et  BryeSy  1809,  BrieXy  i38o  ;  Briez  à  Vuadens  (Brye)  et 
Chavornaj  ;  Bria  ou  Briaz,  chalets  près  Châtel-Saint-Denis  ;  Bry, 
ham.  de  Pont-en-Ogoz  et  de  Romont,  pâturage  à  la  Berra  ;  Mont- 
brion,  alpes  de  Blonaj  ;  Bryon,  alpes  de  Leysîn  ;  Breyen,  ham. 
d'Eischoll,  Valais,  Breioriy  i444  ;  Bï^y»  ham.  sur  Brigue  ;  du 
celte  brigOy  briay  colline. 

Brignon,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  BruniacOy  iioo^  Brignons 
vers  1170,  Brignuny  1284,  Brignon^  1262  ;  d'après  la  forme  de 
iioo  (fundum)  Bruniacum,  domaine  d'un  Brunius,  nom  lati- 
nisé du  germain  BrunOy  le  cuirassé  ;  les  autres,  nom  formé  avec 
le  suffixe  iOy  ionis. 

Brigue,  Valais,  BrigOy  1215-1875,  iSrrt^a,  i4o8,  i4i8.  D'après 
Gatschet,  du  v.  h.  ail.  prûcoUy  ail.  mod.  brùcke,  pont,  ce  qui 
s'accorde  avec  la  forme  de  i4o8.  Mais  tous  les  noms  de  la  contrée 
sont  d'origine  romane  ou  celtique,  Môrel,  Fiesch,  Glis,  Brey,  etc. 
Nous  penchons  donc  à  y  voir  plutôt,  d'après  la  forme  primitive, 
Brigay  I2i5,  12 19,  etc.,  la  racine  celtique  brictty  brigUy  colline, 
château  (Jubain ville).  La  forme  Brùga  apparaît  à  l'époque  pro- 
bable de  la  germanisation. 

Brinaz ,  ruiss.  près  Yverdon,  Brinnaz ,  Carte  top.  Vaud, 
Breynnay  i848  ;  du  verbe  patois  brin-nây  bruire.  Se  prononçait 
sans  doute  autrefois  brin-ne. 

Brisecol,  loc.  à  Giez  ;  ham.  Lully,  Morges,  endroits  pénibles  à 
labourer,  à  gravir  pour  l'attelage  ;  nom  ancien  :  un  Brisicol  à 
Soussens,  Frib.,  en  975,  Hidber,  II,  257. 

Brison,  plus.  loc.  aux  Ormonts  ;  en  Brison,  Châtelard, 
Vevey  ;  Brezon,  alpes  d'Ollon  et  Mur  en  Vully  ;  Brisets,  chalets 


BRIT  —  BRU6ÈRE  55 

à  Château-d*Œx  ;  probablement  de  la  famille  de  Brit.  Voir  ce 
mot. 

Brit,  3  hara.,  Grang'es,  Treytorrens  et  Sjens  et  très  nombreux 
lieux-dits  (une  ving'taine)  ;  de  Tanc.  h.  ail.  brestan^  bristu  = 
briser,  diviser,  rompre,  s'applique  à  des  terrains  défrichés,  rom- 
pus par  la  charrue.  Un  Richardus  de  Brest,  1227.  Cart.  Laus. 
M.  R.  VI,  219.  Hidber,  II,  dans  les  corrections  p.  LXII  et  LXVIII, 
rapporte  à  Brit  près  Granges  les  localités  nommées  Britilgio  ou 
Britalgio,  ii48,  o.  c.  p.  45,  et  Brittilloy  ii83,  p.  33o.  Le  i««'est 
Breille  (Fribourg),  le  2®  Brâttelen,  comme  lui-même  Tavait  écrit 
dans  le  texte. 

Brivaux,  espèce  de  défilé,  vallée  de  la  Broje,  en  amont  du  pont 
de  Bressonnaz  ;  probablement  de  brit,  voir  ci-dessus,  et  vaux  :  ce 
défilé  coupe  la  vallée  en  deux  sections,  Broie  supérieure  et  infé- 
rieure. 

Bpoc,  Gruyère,  Broyc^  iii5,  M.  R.  IX,  8,  Broch,  iii5,  1228, 
M.  R.  VI,  i327,  M.  R.  XXII,  i453,  Broz,  1285,  F.  B.  II,  Sgi.— 
Brol,  Neuchâtel,  Broch,  998,  Brot,  i346,  Broch,  1372  (Matile); 
de  Tall.  hruch,  éboulement,  rochers  suspendus.  Brocard,  ham. 
de  Martigny-Combe,  aug'm.  Brochon  à  Montag'ny-les- Monts,  et 
Brochet,  chalet  avec  ravines,  vallon  de  la  Veraye,  alpes  de  Mon- 
treux,  dim.  ;  Brozot(ls),  brèche  rocheuse  dans  les  rochers  au  gla- 
cier de  Paneyrossaz  et  à  la  Frète  de  Saille  ;  rochers  et  glacier  près 
du  Wildhorn,  Valais  ;  forme  valaisanne  ch-z  (ts). 

Rem.  D'après  F.  Chabloz,  Mus.  N.  XVIII,  120,  le  Broch  de  998  serait 
Don  Brot,  mais  Broc  en  Gruyère. 

Broyé,  riv.,  Frib.  et  Vaud  (et  deux  ruisseaux,  affl.  de  la  Senoge 
et  de  la  Mèbre)  ;  Brodia,  Brovia,  Brolius,  1274,  Bruya,  1295, 
M.  R.  XII,  en  ail.  Brusch,  1470,  etc.  Du  v.  h.  ail.  brogil,  ail. 
mod.  brùhly  dira,  de  bruoch,  marécage,  rivière.  Broyello,  affl. 
de  la  Senoge,  dim. 

Bruet,  voir  Breuil. 

Bruyère,  ham.  de  Guin,  de  La  Roche,  Frib.,  Brûgera  à  Ue- 
berstorf  et  6  autres  loc.  fribourgeoises,  Bruyeron  à  Buchillon, 
D.  Morat,  et  les  nombreux  Bruyère  (ou  Bruièrcs,  Eloy)  ;  du  bas 


56  BRUNCHENAL  —   LA  BUDAZ 

latin  brugaria^  dérivé  de  la  raciae  celtique  vroicOy  bruyère.  Bru- 
vîère,  hara.  de  Vucherens,  m.  à  Forel,  D.  Moudon  ;  la  Bpuvîpe 
ou  Ere  vire,  ham.  de  Châtonnaje,  les  Brevypes,  bois  à  Mézières, 
Frib.y  le  même  avec  un  v  intercalé,  comme  dans  cauua  pour 
cauUf  et  Gruvire  pour  Gruyère. 

Brunchenaly  Grand,  Petit  et  du  milieu,  3  fermes  à  Delémont 
dans  une  combe  étroite  du  Jura  ;  paraissent  un  composé  de  che- 
nal, de  canalem,  et  un  n.  pr.,  probablement  Bruno  =  chenal, 
combe  de  Bruno. 

Bruson,  ham.  de  Bagnes,  Valais  ;  les  Brus,  loc.  à  Bevaix  ;  sans 
doute  du  celtique  brùSy  mettre  en  pièces,  défricher,  parent  du  v. 
h.  ail.  bresian.  Voir  Brit. 

La  Buchille,  loc.  Bulle,  Riaz,  Villarsiviriaux  ;  les  Buchilles, 
Lausanne,  Boudry  ;  la  Beuchille  à  Delémont  ;  probablement  de 
bûche;  Plan  des  Buchilles  à  Naye,  Buchileula,  ham.  de  Val 
dlllier,  dim.  ;  endroit  où  Ton  met  le  bois  en  bûches  pour  le  ser- 
vice du  chalet,  où  Ton  en  fait  le  dépôt  ;  un  agvi  de  la  Buschiliy 
ii5o,  Buschilia  vers  1190  à  Onnens,  Frib.  Donat.  Haut. 

Buchillon,  D.  Morges  ;  peut-être  dérivé  de  baxuSy  buis  ;  le 
buis  abonde  encore  à  Buchillon,  Vaud,  comme  à  Buix,  Jura  ber- 
nois, ail.  Buchs.  Quant  à  Budiillon,  D.  Morat,  ail.  Bttchselen, 
Buochf  961,  Zeerl.  Urk.  I,  12,  Baschillion,  iSSg,  Rec.  dlpl.  III, 
16,  Buchillon^  1453,  la  forme  de  961  le  fait  dériver  du  v.  h.  ail. 
buohhay  m.  h.  ail.  baochCy  bois  de  hêtres. 

Buclard,  Mont  — ,  forêt  à  Sainte-Croix  ;  les  Buclards,  forêt  à 
Premier  ;  Bucley,  La  Rippe,  TAbbaye,  Denens^  Chamblon  ;  Bu- 
cleys,  Eclagnens,  Oulens  ;  les  Buelers  ou  Bueleirs  à  Duilier  ; 
Bucly  à  Froideville  ;  du  latin  buccala,  la  saillie  ronde  du  milieu 
du  bouclier,  de  baccula^  joue  ;  comparez  Tall.  huckel^  bosse. 
Noms  de  localités  formant  une  éminence  plus  ou  moins  arrondie. 
Le  même  mot,  bucléy  se  retrouve  en  Dauphiné. 

La  Budaz,  ham.  de  Vuisternens-devant  Romont  ;  du  patois 
buda,  buddoy  étable  à  vaches,  probablement  parent  de  Tall.  budsy 
log-is  ;  le  d  s*est  maintenu  sans  doute  par  une  introduction  plus 
récente  du  mot. 


BUDRI  —   BUGNON  57 

Badriy  Roc  de  — ,  vallée  d'Anniviers;  d*an  n.  pr.,  comme  la 
Dent  de  Bertol,  dans  la  vallée  d*Hérens  ;  pour  le  nom,  voir  Bou- 
dry. 

Bufet,  Mont  — ,  à  Premier,  D.  Orbe;  de  buffer  ou  boufifer, 
provençal  hufar^  souffler  :  endroit  exposé  au  vent  ;  en  Dauphiné, 
un  buffe  =  sommet,  lieu  battu  des  vents. 

Les  Buges,  m.  à  Boudry  ;  Vers  les  Buges,  ham.  de  chalets, 
Ormont-dessus  ;  la  Buge  des  Posats  à  Baulmes  ;  autre  forme  du 
V.  f.  bougej  demeure,  voir  Boug'y.  U  pour  ou  est  fréquent  dans 
nos  patois  :  bougnon,  bug-non  ;  bouhie,  buhie  (lessive)  ;  fou,  fu  ; 
Rouvenaz,  Ruvines,  etc. 

Bugnaux  (aussi  Bugnoux),  ham.  d'Ëssertines,  D.  Rolle, 
capella  de  BunniiSy  i2o5,  M.  G.  XIV,  19;  paraît  être  une  autre 
forme  de  Bugnon. 

Le  Régeste  genevois,  u9  204,  y  rapporte  la  villa  Ballo  in  pago  gene- 
vensi  comitatu  equestrico  ;  il  nous  parait  difficile  d'admettre  cette  iden- 
tité. Ailleurs,  p.  186,  459,  le  Rég.  y  rapporte  le  Bognon  apud  Doliacum, 
Bugnon  apud  Dulliacum  du  Cart.  d'Oujon,  M.  R.  XII,  43^  146.  Ce  Bu- 
gnon,  près  Duillier,  ne  peut  se  rapporter  à  Bugnaux  qui  en  est  éloigné 
de  10  km.  à  vol  d'oiseau  ;  on  eût  plutôt  dit  Bognon  apud  Montem.  U  y 
a  à  Duîlier  même,  en  face  du  château,  un  clos  de  vignes  appelé  «  au 
Bugnon.  »  C'est  évidemment  là  le  Bugnon  des  chartes  d'Oujon. 

Bugnon,  nombreux  ham.  et  lieux-dits,  une  cinquantaine,  Ik)u- 
gnet  et  Bougnon  à  Conthey,  Rossinièrcs  ;  Bugnenet,  Bugnonet, 
dim.  Lieu  Bcugnat,  colline  et  m.  à  Courrendlin  ;  formes  an- 
ciennes :  lo  Buignum  à  Goumœns-la- Ville,  1275,  Bognuriy  Bu' 
gnum  à  Payerne,  1278,  Bognon^  1286  à  Duilier,  etc.  D'une  ra- 
cine indéterminée  bugn,  bogn,  qu*on  trouve  dans  beaucoup  de 
dialectes,  patois  vaudois  :  bougne^  bosse  au  front,  f.  bigne,  Borry, 
beugnCy  provençal  bougno,  anc.  h.  ail.  bungOy  angl.  bang,  et 
bunny,  tumeur,  presque  tous  les  Bugnon  sont  dans  une  position 
élevée  au-dessus  de  la  localité  qui  les  a  nommés,  par  une  compa- 
raison familière  avec  une  bosse,  de  même  qu'on  a  appelé  tel  pâtu- 
rage le  Goitreux  (sur  Corbeyrier)  à  cause  du  crêt  arrondi  qui 
s'élève  au  milieu  comme  un  goître  ;  tel  sommet  les  Nombrieux 
(Bex),  de  nombril,  etc.  D'un  autre  côté  bougnot,  bugnon  signifient 


58  BUIX  —  BURSINEL 

aussi  en  patois  source,  fontaine  à  fleur  de  terre  ;  boa ff non,  ouver- 
ture d'un  réservoir.  Ce  sens  peut  dériver  également  de  la  racine 
ci-dessus  qui  a  le  sens  de  tumeur,  d'où  elle  a  pu  passer  à  celui  de 
source,  de  lieu  d'où  un  liquide  s'écoule. 

Buix,  Jura  bernois,  Bus,  1 136,  Bosco,  1 167,  Boix,  i244,  Boiz, 
i363  ;  du  latin  buxus,  le  buis,  qui  y  crott  en  abondance. 

Bulle,  Frib.,  Butalum,  855,  M.  R.  VI,  201,  Bollo,  1142,  121 1, 
etc.,  Bullo,  1174,  1177,  Gart.  Month.  ;  l'ancienne  forme  empêche 
de  le  rapprocher  de  Bolle^  mais  en  fait  plutôt  un  diminutif  du  bas 
latin  butum,  f.  but,  bout  et  butte.  Voir  But  et  BoUe. 

Bure,  D.  Porrentruj,  Bures,  1189,  ii48,  1178,  i2%o^  Burnen, 
i348  ;  cette  forme  allemande,  avec  le  n  caractéristique,  permet  de 
le  rattacher  à  Buron,  Bûren,  du  v.  h.  ail.  bùr^  maison,  plur. 
buren. 

Les  Bures,  ham.  à  Oron,  môme  origine. 

Burier,  ham.  près  Clarens,  BuriSy  ii45?  Buire,  xi«  s.,  Cart. 
Haut  Crôt,  Burie,  Cart.  Laus.,  p.  16,  26,  Bairie,  1228,  Burye^ 
i3o9,  prioratus  Buriaci,  i375,  Burijez,  1879;  de  (fundum) 
Buriacuniy  domaine  d'un  Burius^  gentilice  romain.  Jubainville, 
2o3  ;  les  formes  Buria,  Burie,  de  (villa)  Buria, 

Burignon,  ham.  de  Chardonne,  Burinaux,  Chavannes  sur 
Moudon,  sans  doute  dim.  de  Buron. 

Burlaie,  Grande  et  Petite,  chalets  à  Planfayon  ;  Burlatey, 
ham.  à  Monthey,  Valais,  Brullatiers,  i352,  Burlatex  (z)  à  OUon; 
les  Bourloz,  pâturage  à  Trient  ;  Bourlatzon,  loc.  à  Yvonne  ;  lieux 
défrichés  par  le  feu,  du  patois  bourlâ,  brûler. 

Buriond,  bois  à  Vufflens-la-ville  =  bois  rond. 

Buron,  ham.  D.  Echallens,  Buiro,  1177,  Buyrun^  1184-87, 
BuyroUy  1190,  1218,  Buirun,  1199,  Cart.  Month.;  Buiron,  loc. 
à  Venthône,  Valais  ;  du  v.  f.  buiron,  buron,  chaumière,  cabane, 
du  V.  h.  ail.  èrfr,  maison. 

Bursinel,  D.  Rolle,  Brucines,  iiSg,  Brusinez,  i2o5,  M.  G. 
XIV,  20,  Brusinel,  121 1,  Brusinai,  1220,  Brusineus,  1241,  M. 
R.  XIl,  81,  Brusines,  1244,  Brusinay,  i328,  Brussinez,  1248, 
i344»  Brussenel,  1392,  forme  diminutive  de  Bursins,  villa  Bru^ 


BURTIGNY   —   BUT  59 

cins  vers  looo  et  Brncinis  après  io49,  M.  G.  XIV,  2,  5,  Bru- 
zingeSy  ion,  Brucins^  io3o,  io4o,  Hîdber,  I,  \\\\di  Bruciniaco^ 
xi«  s.,  Brucino  vers  i  i3o,  M.  G.  XIV,  4  et  XV,  2,  Brusins,  1200, 
12 14)  1243,  Brussins,  i25i-i344>  Bursins,  i543.  Non  point, 
comme  dit  Gatschct,  et  Studer  d*après  lui,  de  bruSy  brust,  buis- 
sons, broussaille,  mais  comme  Tindique  nettement  le  suffixe 
ingeSy  d'un  patronymique  =  chez  les  descendants  de  Brutt, 
Bruttiy  n.  pr.  germain  (=  le  terrible).  Le  pâturage  de  la  Bursine 
s'appelait  la  Brutena,  1208,  la  Bruttinas,  1280,  M.  R.  I,  209, 
XXVI,  248. 

Burtigny,  D.  Rolle,  Bretliffnei,  11 45,  M.  G.  XIV,  7,  Briti- 
niacum,  ii64,  M.  R.,  Britiniacum,  1172,  M.  G.  XIV,  Bructi- 
gnie,  1177,  Britinie^  i235,  M.  R.  V,  329,  Britinier  et  Brig^ 
tinyer^  1276,  M.  R.  III,  692,  Brugtignie  vers  i3oo,  BriligniSj 
i344>  Brutigniery  1392,  Brutignyez  et  Brutigng,  1627,  Burti- 
gny, 1543  ;  de  (fundum)  Britiniacum,  domaine  d'un  Britinius 
ou  Britanius,  gentilice  romain. 

Burtins,  Vers  les  — ,  ham.  d'Albeuve,  Fribourg  ;  probablement 
pour  Bruttins  =  chez  les  descendants  de  Brutt.  Voir  Bursins. 

Bussiaz,  loc.  à  Grandcour  :  buissaie  ? 

Bussigny,  D.  Morges,  Bussignye,  i358,  et  D.  Oron  ;  de  (prae- 
dium)  Busseniacum,  domaine  d'un  Bussenius,  gentilice  romain. 
De  Vit,  I,  771. 

Bussy,  D.  Broyé,  Fribourg,  Bussey,  1142,  Cart.  Monlh.,  5, 
Busseiy  I30I,  BussySy  i337,  Mtl.,  Bussy,  i453  ;  —  sur  Moudon, 
Buxi,  1 160-1200,  Hidber,  II  ;  —  sur  Morges,  Bussi,  1069,  M.  G. 
XV,  Bussie,  1223,  —  ham.  Val  de  Ruz,  Bussiers,  1296.  Les 
formes  diphtonguées  nous  paraissent  faire  rentrer  ces  localités 
dans  les  noms  gallo-romains  en  iacum:  Ae  Buciacum( fundum), 
domaine  d'un  Bucius,  gentilice  romain  (variante  de  Buccins)  connu 
par  7  inscriptions.  (On  trouve  aussi  Bussius  et  Buxius,) 

Le  But,  ou  Buth,  ham.  de  Lessoc,  Gruyère  ;  en  Buz  à  Saint- 
Sulpice,  Valeyres  ;  en  But,  loc.  à  Echallens  ;  Buttes,  Neuchâtel, 
Boutes,  i^l^2,  Butes,  i^^ 2,  Botes,  Boutes,  i38o,  Buctes,  i453  ; 
du  norois  butz,  morceau  de  bois,  d'où  dérivent  les  mots  français 


60  BYOLLEN   —  GAROUGE 

bout,  but  et  butte.  Ces  localités  sont  au  bout  du  territoire  dont 
elles  relèvent. 

Mont  Byollen  à  Salvan  (variante  d'orth.  pour  Biollin,  de  6e/a- 
linus),  adj.,  mont  où  croissent  les  bioles,  les  bouleaux.  Voir  Biole. 

Cabeuson,  pâturage  sur  Ollon,  assez  fangeux  ;  de  beuse  et  du 
suffixe  péjoratif  ca. 

CaboUes,  2  ham.,  com.  de  Puîdoux  et  de  Lausanne,  à  la  Cabu- 
laz  à  Arnex  ;  du  préfixe  péjoratif  ca  (voir  Littré)  et  de  bolle^  bole, 
terre  en  friche  ;  v.  h.  ail.  bol,  bas  latin  bola.  Cabolettes,  m.  à 
Epalinges,  dim. 

Cabourles,  loc.  à  Yvorne  ;  même  préfixe  ca  et  racine  bourlây 
briller,  terrain  médiocre,  défriché  par  le  feu  ;  les  Carboles,  Savi- 
gny,  Forel,  les  Thioleyres,  Tavernes  ;  les  Carboules,  Rougemont  ; 
même  mot  avec  métathèse  de  IV.  Carboles,  pour  Caborles. 

Ce  préfixe  ca,  dont  Littré  donne  2  ex.,  se  retrouve  dans  cahute, 
dans  le  v.  f.  calorgne  (louche)  et  chez  nous  dans  caborgne,  hutte, 
petite  boutique  obscure,  et  dans  ca/u^er  (lorsque  le  tratneau  glisse 
de  travers), 

Calève,  ham.  de  Njon  ;  peut-être  le  même  que  le  nom  gaulois 
Calleva  (de  callij  bois,  et  eva  ;  localité  dans  les  bois),  capitale  des 
Atrebates  de  Bretagne,  aujourd'hui  Silchester  =  silva-castrum. 
Un  nom  gaulois  à  Noviodunum,  également  gaulois,  n'a  rien  que 
de  naturel. 

La  Cambuse,  m.  à  Denens,  à  Savigny  :  maison  de  chétive  ap- 
parence. 

La  Capite,  ham.  de  Choulex,  Genève  ;  patois  capita,  même 
sens. 

(^rign<'in,  ham.  de  Vallon,  Fribourg,  autrefois  Dompierre-le- 
Grand,  encore  en  1668,  Carignan,  1G80.  On  ignore  la  cause  de 
ce  changement.  Quant  à  Carignan,  ou  Carignano,  Italie,  il  vient 
de  Carinianum,  dérivé  en  anus  du  gentilice  *  Carinius,  du  co- 
gnomen  Carinus,  porté  par  un  empereur,  et  dérivé  lui-même  de 
caras. 

Carouqo,  Genève,  Carrogium,  1268,  M.  G.  XIV,  i3io,  Car^ 


CAKt  —   CAUQUELLA  61 

roj'Ot  1871,  Carroffio,  i443,  Quarrogio,  i445,  et  commune  D. 
Oroo,  Carrogiam,  ia55,  puis  Carrojoz  et  Carroge  ;  de  quadru» 
vium^  pour  qaculrivium^  carrefour,  en  patois  carro.  Carrogium 
n'est  que  la  latinisation  du  mot  romand.  A  la  même  racine  se  rat- 
tachent les  deux  Carra,  ham.  de  Presinf^,  et  le  Cilarro,  ham.  de 
Meinier,  Genève,  l'un  d'eux  nommé  Quadruvium  en  5i6,  sous 
les  premiers  rois  de  Bourgogne  i,  Qnatruvium  villa  (FrMé- 
g^aire,  vii«  s.),  CarrhOy  Carro^  UQ^?  Cart.  d'Oujon,  M.  R.  XII, 
ainsi  que  les  nombreux  Carrez,  Valais,  Vaud  (9)  et  Fribourg 
(11),  Un  Quarro,  environs  de  Vinzel,  ia65  ;  ou  Quarros  aux 
Mosses,  Ormonts,  i332,  aujourd'hui  Quart.  Dans  le  Berry,  car- 
rouge  est  un  n.  c.  pour  carrefour. 

Cartîgny,  Genève,  Car/miacttm,  1220,  Cartignicy  1227,  M. 
G.  IV,  29,  45,  Qaartignie^  i3oi,  1362,  Cartignier^  i344»  Quar- 
tignier,  i362,  Cartignyns,  xiv«  s.,  M.  G.  XXI,  240  =  (fun^ 
dum)  Quartiniacum,  domaine  d'un  Quartinius,  gentilice  ro- 
main. (Remarquer  le  suffixe  germanique  de  la  dernière  graphie.) 

Le  Casard,  m.  à  Crîssier,  Savigny  et  Forel,  Lavaux  ;  do  case 
et  suffixe  augm.  and. 

Catogne,  2  sommets  à  l'O.  et  au  S.  de  Martigny,  aussi  au  Tes- 
sin  :  Catognay  val,  et  sommet.  On  y  trouve  le  suffixe  dépréciatif 
ogne  (charogne,  ivrogne)  et  une  racine  cat,  Cat-ogne.  Pourrait 
être  de  la  famille  de  capat.  En  français  le  c  devant  a  devient  gé- 
néralement chj  mais  le  patois,  qui  se  rapproche  du  provençal, 
offre  de  nombreuses  exceptions. 

Cau,  Sex  de  la  —,  à  Salvan  ;  à  la  Caux,  prés  sur  une  croupe  à 
Vionnaz,  loc.  à  Port  Valais  ;  aux  (^ux,  loc.  à  Bex  ;  Mont  de 
Caux,  autrefois  Cau,  longue  croupe  sur  Montreux  ;  probablement 
du  patois  cauQj  du  latin  cauda^  queue  =  croupe  allongée,  lieux- 
dits  à  l'extrémité  d'une  «  fin  ».  Voir  aussi  Cuaz. 

Cauquella,  en  ail.  Corbetschgrai  (=  arête  en  corbeille),  loc. 
à  Salgetsch,  Valais  ;  dim.  de  coque,  du  latin  coucha^  petit  vallon, 

*  Voir  sur  la  villa  Quadruvium  la  note  de  M.  Jules  Vuy,  Mém.  Insi.  G.  X , 
3,  qui  conclut  pour  le  Carre  de  Meinier,  tandis  que  GalifFe  se  prononce  pour 
Garoui^. 


62  CAVOUES  —   CERGNAT 

Coquelie,  s.  f.,  s'emploie  en  France  au  sens  de  cocotte,  ustensile 
de  cuisine.  Le  nom  allemand  renferme  la  racine  Korby  qui,  avec 
une  autre  imagée,  exprime  la  même  idée.  Coque  et  Ck)queltes, 
chalets  dans  une  combe,  vallée  de  THong'rin,  Pays-d'Enhaut, 
môme  origine. 

Cavouës  ou  Cavouez,  pâturages  à  Monthey  et  Colombej,  Va- 
lais, les  Cavues  à  Château-d'Œx,  es  Gawuaz,  alpes  d*011on  ;  du 
patois  cavua,  cavoua^  latin  cauday  queue  ;  Cavouin  à  Yvorne  et 
les  Cavuettes  à  Lessoc,  Gruyère,  dim.  ;  c'est  un  n.  commun  :  le 
Cavouà,  en  patois,  extrémités  d'un  territoire,  d'une  «  fin  )^.  A 
Château-d'Œx  on  trouve  aussi  une  Schuantz  (ail.  =.  queue), 
croupe  allongée  au  S.-E.  des  monts  Chevreuils.  Voir  aussi  Cau  et 
Cuaz. 

Es  Cayoudes,  vignes  à  Blonay  ;  dérivé  du  latin  cadere,  tomber, 
en  patois  cahia,  dim.  cahieret,  lieu  raviné,  petit  ravin. 

Céligny,  Genève,  Siliniacum,  ii63,  1179,  Silignie  vers  1200, 
1261,  M.  G.  XIV  et  1224,  M.  R.  XII,  69,  VI,  890,  Ciliniey  i3ii, 
Ciliffnie,  i344>  Cilignier,  1887,  M.  R.  XXVIII,  208.  Non  point 
de  siligo,  fleur  de  farine  comme  l'explique  Gatschet  (et  Studer 
d'après  lui),  mais  de  {fundum)  Siliniacum,  domaine  d'un  Sili- 
nias  y  gentilice  romain. 

Cérac,  un  des  sommets  du  Wildhorn,  fausse  orth.  pour  Sérac  y 
à  cause  de  sa  ressemblance  avec  un  sérac  ou  séré,  dérivé  du  latin 
sérum  y  petit  lait. 

Le  Cerf,  pâturage  et  chalets  sur  le  Sépey,  Ormonts,  le  Cer, 
i332,  le  Ceriy  i4i9i  corruption  de  VEssert. 

Cerfs,  Mont  des  — ,  aux  Verrières,  mont  du  Sais,  i342,  du 
Sairty  i382,  du  Sai/y  i383,  Matile  ;  probablement  de  Sex,  rocher. 

Cergnat,  Ormonts,  SernieSy  i3i5,  Serniay  i332,  SernyaZy 
1439  ;  C^erniaz,  D.  Payerne,  Serniay  i453  ;  Cerniat,  Gruyère, 
Sirniaz,  i453  et  8  autres,  Fribourg;  Cernil,  nombr.  loc.  Jura, 
CiCrnier,  Val  de  Ruz,  Cerniey  i324,  SernyeSy  i346,  CernieZy 
1453  ;  Cerneux,  Cernet,  Cernit,  loc.  du  Jura  ;  Cerney,  Conthey 
et  Vaulion,  Cernay  au  Brassus,  Cernayes,  le  Locle,  Cernîes, 
Jura,  Cernieux,  Zerny,  Zerney,  Valais,  collectifs  ;  Cergnettaz, 


CERISE  —  CÉSILLE  63 

Cernieltes,  Cergniaux,  Cemiaulaz,  Cergnaulaz,  Alpes,  Ser- 
nioules^  à  Enney;  Gergnaud,  h.  de  Gléresse  ;  Gernillat,  Cernillet^ 
Gernatte,  Gernetat,  Jura,  Cernion  (Villeret),  dim.  de  Sierne, 
Scieme,  Cierne  ou  Cergne,  nom  de  centaines  de  loc.  du  pays. 
Du  mot  français  cerne,  enceinte,  terrain  clos,  du  latin  circinuSy 
noms  désignant,  au  moins  à  l'orii^ne,  une  ou  plusieurs  fermes 
entourées  de  clôtures.  Les  noms  de  Gercenais  ou  Cercenet,  D. 
Courtelarj,  et  Chercenay,  Franches-Montagnes,  Cercenata, 
ii39,  présentent  nettement  la  filiation  du  latin  circinus. 

Cerise,  ham.  d'Hérémence,  Valais,  la  Cyriesi,  1288,  patois 
seriesi=z  censé  ;  es  Cerises,  champs  à  Grandson.  La  désignation 
d'un  lieu  par  le  nom  d'un  fruit  au  lieu  de  celui  de  Tarbre  est  très 
rare  ;  on  trouve  cependant  des  Belosse,  un  Ëstranguelion. 

Cerisier,  très  fréquent  par  contre,  21  loc.  ;  au  Sirisier  vers 
1170a  Lussy,  Frib. 

Cerjaulaz,  ham.  de  Saint-Cierges  et  ruisseau  ;  de  Cierge,  —  du 
latin  Sergius,  —  et  suflF.  dim.  ola. 

Cerlier,  forme  française  de  Erlach,  Berne,  Cerlie,  1098,  Cer^ 
lei,  I2i4,  F.  B.  I,  5i4,  Cellie,  1280,  Cerlier,  i424»  Herlach, 
1228  ;  du  V.  h.  ail.  erilahi,  taillis  d'aulnes,  en  lat.  Herilacum, 
puis  Cerliacum,  d'où  Cerlier. 

Certoux,  ham.  c.  de  Genève.  Voir  Essert. 

Cervin,  Mont  — ,  Valais  ;  de  silvinus,  adj.  du  nom  latin  et  ita- 
lien de  la  montagne,  mons  Silvius,  monte  Silvio,  permutation 
/-r,  conmie  Servan  —  Salvan,  de  siluanus. 

Cery,  ham.  de  Prilly,  D.  Lausanne  ;  pas  de  formes  anciennes  ; 
pourrait  être  comme  Seiry^  Frib.,  un  fundum  Seriacum,  Le  c 
n'est  pas  une  difficulté  ;  il  permute  sans  cesse  avec  s  :  Syens, 
Ciens,  Sieme,  Cierne,  etc. 

Cesaley,  Granges  sur  Lourtîer,  Bagnes  ;  du  bas  latin  casale, 
f.  cheseau,  grange,  et  collectif  ey  ;  ch,  habituellement  ts,  devient 
aussi  8  :  Cheillon,  Seilon  à  Hérémence,  pointe  de  Sesales  sur  Or- 
sière,  etc. 

La  Césille  ou  Cisille,  ham.  de  Bassins,  de  Sisille^  autre  nom 
du  ruisseau  de  la  Combe,  Sisilla,  xii«  s.,  Sisilli,  iiQÔ,  Sisily, 


64  GETTY  —  GHABLIE 

1269,  Sesilly,  i3o3,  SysilliZy  xiv®  s.,  M.  R.  V,  Sigillé,  1^17, 
Sézille  dans  Lutz,  édition  de  1861. 

Cetty,  prés  sous  Chamoson,  Valais,  les  SetyZy  i3a3  =  les 
Seytes,  (prata)  secta^  les  fauchages. 

Ce  nom  et  celui  de  Jetty,  Giéty  à  Evolène,  sont  les  deux  seuls  où  le  y 
atone  du  moyen  Age  s'est  maintenu  ;  dans  trois  autres  on  écrit  y  et  e, 
Réschy  et  Rèche,  Trôgny  et  Trogne,  Sioièse  et  Ziniégy.  Les  chartes 
nous  offrent  plus  de  40  ex.  de  cet  y  final  aujourd'hui  disparu,  remplacé 
par  un  e  muet. 

Ghablais,  au  moyen  âge  nom  du  pays  qui  s'étend  du  Trient  à 
l'Eau  froide  et  à  la  Morge  de  Saint-Gingolph,  Caput  laci^  8a6, 
M.  R.  XXIX,  24?  CaputlacensiSy  921  =  tète  du  lac.  Chablai, 
1145,  S.  Mauricius  de  CaplatiOy  1179.  Gatschet  (Ortsetymologis- 
che  Forscbungen,  1867)  conteste  cette  étymologie.  Pour  lui  Caput 
laci  est  une  traduction  latine  du  mot  romand  et  il  rattache  Chablais 
à  Chable,  et  à  la  même  époque  (Promenade  onomatologique, 
1867),  il  accepte  la  première  dérivation  :  c  Chablais,  payas  Ca- 
putlacensis,  est  le  Pennelocus  des  Helvètes,  penn,  tète,  /ocA, 
lac,  et  doit  se  traduire  par  pays  à  la  tète  du  lac».  C'est  aussi  notre 
opinion.  On  a  de  même  au  Tessin  le  village  de  Capolago.  Voici 
une  autre  preuve  à  l'appui  :  Chablais  est  aussi.  Mus.  N.,  XXIV, 
143,  le  nom  d'une  partie  du  marais  du  Seeland  (entre  la  Broie,  les 
collines  d'Anet  et  de  Joli  mont  et  la  Thièle),  propriété  de  la  com- 
mune de  Neuchâtel,  Chablay^  i468  ;  or  il  n'y  a  pas  là  de  chables, 
mais  la  position  de  ce  territoire  par  rapport  au  lac  est  analogue. 

Ghàble,  Bagnes,  Valais  ;  Châbles,  Fribourg  ;  le  Chabioz,  ham. 
de  Château-d'Œx  ;  Chables,  ham.  de  Mont  sur  Rolle  ;  Tschabeln 
à  Louèche,  Tschabel  à  Saint-Sylvestre,  Frib.  (formes  germani- 
sées), etc.  ;  Zablo  à  Conthey,  Grône,  Vercorin,  Valais,  Zablotet 
sur  Riddes  (z  =  ts),  ol  Chablo,  Ërschmatt,  1242  ;  du  v.  f.  caable, 
chaable,  bois  abattu  par  le  vent,  du  latin  cadabula,  engin  de 
guerre  propre  à  renverser,  de  là  le  bas  latin  cabulam  :  cabulum 
dou  Gra  Jorey  à  Liddes,  1228,  illi  de  Cabulo  à  Sierre,  1267,  et 
notre  mot  châble,  dévaloir  pour  les  bois  abattus. 

Chablie,  partie  du  village  de  Tlsle,  Cabliacum  entre  ioo5  et 


CHABUÈRE   —   GHAIBEUT  65 

io49>  Chebliy  ii54,  Cart.  Month.,  Chable^  1202,  C habite ,  1200, 
i2a3,  M.  R.  V,  2i5,  220,  Chablie^  i344?  Matile  =  (yunrfw/w) 
Cabelliacum^  domaine  d'un  Cabellius,  gentilice  romain.  Même 
origine  pour  Chibi,  villa/^  ruiné  près  Aclens,  Chibliez  et  Chivlie, 
1228,  Chibliez,  1282. 

La  Chablière,  ham.  près  de  Lausanne;  de  la  famille  de  cAafr/e, 
dévaloir,  endroit  où  Ton  chablait,  dévalait  les  bois  des  forêts  voi- 
sines. Zablire  (cA-z),  loc.  à  Savièse  et  Bramois,  Valais. 

Chabrey,  D.  Avenches,  Charbrey  et  Charbey,  i342  =  (Jun-- 
dum)  Capriacuniy  domaine  d*un  Caprias,  gentilice  romain,  ou 
Cabriacum,  de  Cabrius,  nom  g'allo-romain,  dérivé  du  cognomen 
CabruSy  traduction  du  gaulois  Gabros,  correspondant  du  nom 
latin.  (Holder.) 

Chachet,  rochers  à  Savièse,  correspondant  des  Sassets  des  Oi^ 
monts  (ch-ss),  dim.  de  sex,  latin  saxum,  rocher. 

ChalTard  ou  Chaffa,  château  ruiné  près  Riaz,  Fribourg^  Cha- 
Jalo,  i33o,  ChaJ^alOy  i33i,  Arch.  Fr.  III,  domus  fortis  de 
Chaffa  alias  Chaffalo,  i483,  ibid.,  ChaffaZy  1624.  —  Es  Chaf- 
faz  à  Sommentier,  au  ChalTa,  moulin  à  Portalban,  au  ChalTard, 
moulin  à  Chevillj,  m.  à  Aubonne,  Concise,  Missj  ;  en  ChafOouz 
à  La  Roche,  Chafflo,  i4o8  ;  les  mêmes  que  Tanc.  f.  chaffal, 
chaffauty  échafaudage,  bas  latin  catajaltas,  de  capta  et  du 
germ.  bal  ko. 

Les  ChalTournières,  loc.  à  Monnaz,  D.  Morges  ;  peut-être  le 
même  que  SalTornières  au  village  voisin  de  Saint-Saphorin  = 
champs  de  safran.  Orth.  patoise  à  côté  d'une  orth.  mi-française  ; 
beaucoup  de  mots  patois  s'écrivent  avec  ch  ou  ss.  On  pourrait 
penser  aussi  à  Chaufournière,  mais  Chaufour  est  rare  dans  le 
pays  où  Ton  dit  généralement  Raffort. 

Chagneriaz  à  Ecublens,  Vaud,  synonyme  de  chênaie  ;  du  v.  f . 
chaîne,  chêne,  et  suffixe  collectif  erie.  Chagnoty  à  Gimel,  de 
chaffnot,  dim.  de  chagne,  et  suff.  collectif  y,  taillis  de  petits 
chênes. 

Chaibeut,  Mont  — ,  près  Courrendlin,  Delémont  ;  parait  être  un 
dérivé,  —  dim.  irrégulier,  —  de  caputy  tête,  comme  chabot,  poisson. 

M.  D.    SEG«  SÉRIE,    TOME  VU  5 


66  CHAILLE  '^    CHAUN 

La  Cballle,  sommet  du  Jura  près  du  Creux-du-Van»  a^  h.  fran- 
çais à  la  frontière  vaudoise  près  Saint-Cergpues  ;  forme  féminine 
du  V.  f,  chail,  pierre,  caillou,  sommité  pierreuse.  Le  mot  chaille^ 
s.  f.,  s'emploie  par  les  carriers  à  Villeneuve  pour  désigpner  les  dé- 
bris de  pierre  de  la  carrière. 

Cbailly,  ham,  de  Lausanne^  Carliacum,  944»  M.  R.  VI,  Hid- 
ber,  I,  227,  Charlie^  laaS  ;  de  (fundum)  Caroliacum,  domaine 
d'un  Carolus  ou  Karl. 

GbaiUy,  bam.  de  Montreux.  D'après  les  formes  Challiery  i342 
et  Challiacum^  i364,  nous  le  dérivions  de  Calliacum^  domaine 
d'un  Callias,  gpentilice  connu;  mais  les  textes  plus  anciens, 
Charlie  vers  ii5o,  Charlei,  1161,  Gart  Haut  Grèt,  Charli,  laia, 
Charliy  1228^  Donat.  Haut.,  Charlie,  1260,  M.  R.  XXIX,  le  rat- 
tachent également  à  Caroliacum^  domaine  d'un  Karl. 

Chaive,  la  — ,  longue  colline  au  N.  de  Delémont,  894  m*  ;  de 
chave,  cavité,  caverne,  abîme,  du  latin  cavuSy  nom  dû  au  cirque 
rocheux  par  lequel  elle  se  termine  à  l'E.,  dominant  de  287  m.  le 
Creux  du  Vorbourg,  667  m. 

Ghalais  ou  Chaley,  D.  Sierre,  Valais,  Saler ,  xi«  s.  (orth.  germa- 
nique), Chalez,  12 19,  Chaler,  i236,  Ckaleir,  1260,  Chalex. 
1298^  Chaler,  6  fois  i3o3-i354)  Challir^  i4a5,  Challey^  i553, 
Challiy  1806  (Muritb.).  <**^  Chalex,  loc.  près  Aigle^  ChalleXy 
1426,  =/andam  Cal(l)iacumy  propriété  d'un  CaliuSy  du  cogno- 
men  Calas  (du  grec  kalos),  écrit  quelquefois  avec  un  seul  1. 

Chalery,  ham.  des  Breuleux,  Jura  bernois  ;  de  chaUy  s.  m. 
(dont  chalet  est  le  dim.),  et  suffixe  collectif  ery  =  ière,  réunion 
de  chalets. 

Cbalevay,  chalet  au  Bourg-Saint-Pierre,  Valais  9  chale  ou 
chalet,  et  v.  f .  veil,  vieux  (comme  Pontvay  ou  Pontvey,  Gruyère)  ; 
synonyme  du  Chalevieux  ou  Chalvieux  d'Ormont-dessus  ;  vieux 
chalet.  (D'après  M.  Isabel,  ce  dernier  serait  le  chale  es  Viaux,  le 
chalet  des  Viaux,  n.  pr.  ;  voir  le  mot  Viaux. 

La  Chalière,  rivière,  affl.  de  la  Birse,  D.  Delémont,  forme  fém. 
du  V.  f.  chalier,  fossé. 

ChaUn,  alpe  de  Troistorrents,  Valais,  forme  masc.  du  v.  f. 


GHALLANT  —   CHAMBEROT  67 

ehaliney  s.  f.,  le  fort  de  la  chaleur,  du  latin  calere,  être  chaud. 
C'est  une  alpe  élevée  où  l'on  monte  au  milieu  de  Tété.  On  dit  de 
même  mayen  pour  alpe  de  mai  et  dans  le  Haut  Valais  Augstkum- 
men  pour  alpe  d'août. 

diallant  ou  Tzalan,  pâturage  de  Saillon,  Valais,  Chalent^ 
1286,  pente  au  midi  au  pied  des  parois  du  Petit  Muveran.  Chal- 
iaad»  pâturage  à  Bourg-Saint-Pierre,  même  exposition  ;  Zallan, 
prés  à  Arbaz,  Zallain,  loc.  à  Gonthej,  Valais  ;  participe  adjectif 
do  Terbe  v.  f.  chaloir,  être  chaud^  du  latin  calere  ;  même  ori- 
gine pour  Challanty  bourg  de  la  vallée  d'Aoste,  Chalan,  ^^^% 
sur  des  pentes  très  ensoleillées. 

dialloaXy  champs  à  Bemex,  Genève  ;  du  v.  f.  chaily  caillou  = 
champs  caillouteux  ;  voir  Chaille. 

Ghalinet,  CSialmery,  voir  Charmet. 

Les  Cbalotletâ,  chalets  à  l'Abbaye,  Vallée  de  Joux,  dim. 

Chainarin,  en  patois  Samarain,  forêt  et  pâturage  sur  Ayent, 
Valais  (le  Chatmarin,  sic  I  carte  Dufour),  campo  de  valle  Cha- 
marei/y  i25o,  M.  R.  XXIX,  444  ;  Chamarey,  source  sur  Con- 
they,  i3o2,  Oiamaray,  vignes  à  Conthey  ;  loc.  à  Fully  ;  une  vi- 
nea  apud  Chamarey,  1221,  probablement  à  Savièse,  M.  R. 
XXIX  ;  un  Chamarai,  Chamarey  à  Lutry,  1227,  Cart.  Laus.  M. 
R.  VI,  4i4>  5oi  ;  probablement  de  (fundam  Camaracum),  do- 
maine d'un  Camarus,  £n  1299  nous  trouvons  (M.  R.  XXX),  un 
Rodulphus  Cambrey  dans  un  acte  passé  à  Granges,  Valais.  Ce 
Cambrey  nous  paraît  être  la  forme  francisée  de  Camaracum, 
comme  chambre  de  caméra. 

Chambellon,  chalets  Ormont-dessus  =  probablement  Champs 
béion,  corruption  de  barlong,  en  forme  de  rectangle  irrégulier  ; 
de  long  et  préfixe  péjoratif  bar. 

Qmmberomie,  3  ruiss.  près  Lausanne,  l'un  à  Vidy,  Chambe- 
renia,  1142,  Cart.  Mon  th.,  2  ;  les  autres,  affl.  de  la  Paudèze  et 
de  la  Venoge  ;  de  chamberot^  nom  patois  de  Técrevisse,  du  latin 
cammarus  :  donc  ruisseaux  à  écrevisses. 

Chamberot,  vignes  à  Aubonne  ;  probablement  du  patois  cham" 
beraa,  tschamberroty  mot  désignant  les  mauvaises  herbes  en  gé- 


68  CHAMBÉSY   —   CHAMBOVEY 

néral  qui  croissent  dans  les  cultures  et  en  particulier  le  chardon 
des  champs  (Bridel). 

Chambésy,  ham.  de  Preg-ny,  Genève,  Sambesie^  ^^11  y  Sam^ 
beysie,  1807,  M.  G.  XIV,  Sambesier,  1809,  IX,  262,  Senbeysier^ 
1873,  Sanbeysier,  xive  s.,  II,  864  et  XXI,  89.  Sambeisy  au 
xvije  s.,  dit  Galiffe,  qui  en  fait  un  Saint-Bézier.  Orig.  inconnue. 

Ghamblande  (ou  Champ-Blandes),  loc.  près  Lausanne,  CAa/i- 
biandes,  Chamblandes,  1280,  1288,  M.  R.  VI,  4 10,  699,  Clam^ 
blandes,  p.  245  (faute,  fausse  lecture  ou  coquille  ?).  —  Ciiamp- 
blande,  loc,  à  Ecublens.  Holder,  p.  707,  cite  un  «  Cantumblaii" 
dam  villa  >  ;  c'est  évidemment  le  même  que  notre  Ghamblande 
qui  vient  donc,  non  de  campus,  mais  de  cantus,  territoire.  Quant 
à  blande,  c*est  probablement  un  n.  pr.  :  il  y  a  un  n.  g'ermain 
Blando,  fém.  Blanda,  la  blonde  ;  donc  chant,  territoire  de  Blanda, 

Chamblon,  D.  Yverdon,  Chamblon,  1286,  Cart.  Month.  M.  R. 
XII,  probablement  un  CamuliOy  —  ou  Camilio,  —  nom  en  /o, 
tonisj  dérivé  d'un  des  gentilices  Camulius  ou  Camilias  qui  ont 
donné  Chambly^  comme  Valençon  de  Valentio  dérivé  de  Valen- 
tius  ;  voir  les  nombreux  ex.  analog'ues  dans  Jubainville,  p.  609- 

520. 

Chambon,  ham.  de  Roche,  Vaud,  en  Chambon,  1276,  et  de 
Broc  et  Neyruz,  Fribourg-  ;  de  campum  bonum,  champ  bon, 
moins  probablement,  comme  les  5  Chambon  de  France,  de  Cam* 
bonum,  dérivé  du  celte  cambos,  courbe  :  loc.  sur  des  terrains  on- 
duleux. 

Ducang^e,  à  Cambo,  nous  dit  :  «  Rustici  Dumbenses  Cambonem  appel- 
lant  quamlibet  campum  fertilem,  sive  ager  cultus,  sive  pratum.  »  Les 
paysans  des  Dombes  appellent  Chambon  un  terrain  fertile  quelconque, 

soit  pré,  soit  champ  cultivé. 

Ghamby,  loc.  sur  Montreux  ;  pourrait  être  un  (praedium) 
Cambiacum,  domaine  de  Cambius,  gentilice  deux  fois  gravé 
dans  une  inscription  de  Nîmes,  le  même  probablement  que  le  n. 
d'homme  gaulois  Cambios,  dérivé  de  cambos,  courbe.  Jubain- 
ville, p.  206. 

Chambovey,  ham.  de  Massongex,  Valais,  pour  Ghamp  bovey 


CHAMBREUEN   —   CHAMPEL  69 

OU  champ-bouvier  ;  de  campum  bovarium,  pâturag-e  à  bœufs. 

Chambrelien,  ham.  de  Rochefort,  Neuchâtel,  Chambrillan, 
1769,  M.  N.  XVI. 

Chambres^  loc.  à  La  Coudre,  D.  Cossonay,  La  Rippe  ;  Cliam- 
brettes,  plus,  lieux-dits  ;  de  chambre,  un  des  noms  patois  du 
chanvre,  normand  et  provençal  cambre,  du  latin  cannabis  ou 
cannabus,  avec  épenthèse  d'un  r.  Synonyme  de  chenevière,  pour- 
rait peut-être  venir  aussi  du  bas  latin  cambile  <  ag^er,  ni  fallor, 
ubi  cannabis  crescit.  »  Ducange. 

Chamossaire,  sommets  sur  Aigple  et  Lavey  ;  Ghamossere, 
sommet  sur  Ayent  ;  Ghamosalle,  alpe  sur  Montreux  ;  Cliamo- 
sence,  alpe  sur  Chamoson,  Bas-Valais,  villa  Camusia,  io5o, 
Chamosun,  I2i4;  loc.  aux  Agettes,  Sion  ;  Ghamossin,  m.  sur 
Vouvry,  ainsi  que  Gamsen  du  Haut- Valais  Gamosiin,  laSS,  dé- 
rivés de  chamois,  anc.  h.  ail.  gamuz. 

Ghampagne,  D.  Grandson,  Campania,  885-888,  Champanes, 
1228  ;  la  Ghampagne,  loc.  à  Bex  ;  nom  collectif  du  territoire  des 
communes  de  Gartig^ny,  Ghoully,  Chancy,  G.  de  Genève  :  anc. 
forme  de  Campag'ue.  On  trouve  aussi  pour  le  premier  la  forme 
Champagney  de  1882  à  i44i»  M.  R.  XIV,  p.  4oo,  ce  qui  en  fait 
un  Campaniacum,  domaine  d'un  Campanius.  Mais  les  formes  an- 
ciennes ne  justifient  pas  cette  orthog^raphe.  Quant  à  Tétymologie 
de  M.  de  Gingins  pour  ]a  Champagne  de  Bex,  campus  pugnac, 
champ  de  la  bataille,  on  ne  peut  la  considérer  que  comme  une 
fantaisie  de  T historien. 

Ghampagny,   C.   de  Frib.,  ail.    Gempenach,   Champagnie, 
1265,  Champagnye,   1890;  loc.  près  Gilly,  Champagniacum, 
1276  ;  id.  à  Montreux  ;  de  Campaniacum  =  domaine  d'un  Cam- 
panius, nom  de  famille  romain  qui  a  donné  les  noms  de  88  com- 
munes de  France. 

Ghampel,  près  Genève  ;  de  campellum,  petit  champ. 

Et  non,  comme  le  dit  Studer^  d'après  Chaponnière  et  Galiffe,  de  Cham- 
pol  pour  Saint-Paul,  reproduisant  une  opinion  énoncée  dans  le  vol.  IV 
des  Mém.  et  Doc.  de  Genève  ;  les  textes  suivants  prouvent  l'erreur  :  «  a 
ruina  de  Champeiz  inferius,  »  1267,  M.  G.  VII,  318,  depuis  la  «ruvine 
de  Champeiz  en  bas  (coteau  ébouleux  dominant  de  50  m.  le  cours  de 


70  CHAMPION  —  GHAMPTAUROZ 

l'Arve)  et  en  1475^  M.  G.  Vil,  restimation  faite  alors  de  toutes  les  pro- 
priétés de  Genève,  p.  309,  403,  distingue  Saint-Paul  et  Ghampel,  p.  358, 
«  in  via  tendent  versus  Sanctum  Paulum,  ...versus  capelle  Sancti  Pauli,» 
et  plus  loin  :  «  subtus  furchas  de  Champel,  ...a  parte  vîllagii  de  Gham- 
pel...  subtus  Ghampel...,  communia  de  Ghampel,  »  enfin  «  in  via  tenden- 
tem  de  S^o  Paulo  versus  villagium  de  Champel,  »  Voilà  qui  est  net  :  il 
y  avait  Saint-Paul  et  Ghampel,  celui-ci  de  campellam,  dim.  de  champ. 
M.  Eug.  Ritter  a  déjà  fait  justice  de  la  fausse  étymologie  ci-dessus  dans 
le  Bull.  Inst.  Genevois,  XXII,  201. 

Champion,  Roc  — y  sommet,  alpes  de  Bex  ;  Roche  — ,  vallée 
de  Joux,  territoire  français^  à  loo  m.  de  la  frontière.  Probable- 
ment métaphore  ;  le  roc  Champion  de  Bex  se  dresse  fièrclment  en 
avant  de  la  Dent  de  Morcles.  Ces  images  sont  fréquentes  dans  les 
noms  de  montagnes  :  le  Moine,  le  Bonhomme,  et  en  ail.  Jungfrau, 
Frau,  Wittwe,  Mônch,  etc. 

Champey,  Champex,  plus.  ham.  et  lieux-dits,  Vaud  et  Valais 
(ici  généralement  Zampex,  Zampy).  Champois  à  Bure,  Jura  ber- 
nois ;  de  champ  et  suffixes  collectifs  ex  y  ey,  ois. 

Champilles,  chalets  sur  Lens,  Valais  (Echampilles,  Dufour  et 
Siegfried);  Ghampillon,  plus.  loc.  Ormonts,  Champillion,  i33a; 
à  Corbeyrîer,  Leysin,  etc.  ;  dim.  de  champ. 

Champion,  village.  Voir  Gampelen. 

Champlan,  plus.  loc.  Vaud  et  Valais  ;  de  campum  planurriy 
champ  plan  :  Champlan  sur  Sion,  Piano  cantpo,  1260. 

Champreveyres,  ham.  près  Neuchâtel  ;  Champreoeroz,  1179, 
—  prevero,  1209,  — pruoaire,  1220,  campum  presbiteri^  1289, 
Zeerl.  I  ;  de  campum  presbyteri,  champ  du  prêtre,  v.  f.  pro^ 
voire, 

Champroz  à  Vollèges,  Valais  =  champ  (du)  pré. 

Champsabet  (Siegfried),  Champzabey  (Feuille  ofiF.),  Chanza- 
bel,  ham.  de  Lens,  Valais  ;  champ  et  n.  pr. 

Champtauroz,  D.  Payerne,  Chantuoro  (Ghantvoro,  Dict.  hist. 
fausse  lect.),  1228,  ChanteurrCj  1487,  Chantouroz^  i453,  M.  F. 
IV,  3o5  ;  renferme  comme  premier  élément  chanta  du  latin  cantuSy 
territoire  (champ  est  fautif  !)  ;  le  second  est  un  problème  à  résou- 
dre, peut-être  tauro,  de  taurus,  le  taureau,  le  territoire  du  taureau. 


GHAICFSEG  ^  GHANDOLtN  9l 

CShampsec,  faam.  de  Bag'nes,  terr.  près  Sion  =  champ  sec. 

CSiampveiit,  D.  Yverdon,  Cùnventutn,  1012,  Chaventiim, 
10499  M.  R.  I,  i54f  Chanvent^  iaa4)  1228,  laSi^  ChanvenZy 
1^37,  i25o,  1260,  i3oo^  i3649  Chanvenêy  1260,  Chanveniz  vers 
1275,  Chanvant,  i3i5  et  20  autres.  Deux  fois  seulement  champ  : 
Champvent,  i3i5  et  Champvenz^  1317.  Très  probablement  de 
chantj  latin  cantus,  territoire  et  ventus,  vent,  territoire  du  vent, 
exposé  au  vent.  Un  coup  d'œil  sur  la  carte  suffit  pour  constater 
c}ue  le  château  est  à  Tangle  S.  de  la  colline,  exposé  au  vent  du 
midi. 

Chamufens,  ham.  de  Marsens,  Fribourg  (Chamussens,  carte 
Dufour)  ;  ChamuffenSj  i332  =  chez  les  descendants  de  Camulfj 
n.  pr.  germain.  Nous  y  rapportons  le  nom  de  Chamuiliis,  pâtu- 
raife  de  Rossinières  (défi$piré  en  Chats  mufinSy  carte  top.  vau- 
doise  et  Chatmufins^  carte  Sieg-fried  I). 

È»  €3iandeleys,  loc.  à  Paillj,  es  CSiandelleyres  à  Essertines, 
D.  Echallens,  Chandelly  à  Bellegarde,  Fribourg  ;  prés  où  abon- 
dent les  chandeliers^  tsandelei,  n.  patois  de  la  Primevère  offici- 
nale. 

CSianey,  Genève,  Chanciej  1277,  i3o2,  i326,  Chancier^  i344, 
1372,  M.  G.  XIV,  3oo,  XVIII,  96,  II,  370,  IX,  228  =  (fandum) 
Cantiacum,  domaine  d*un  Cantius,  gentilice  romain  dérivé  du 
celtique  cantos^  blanc.  (Holder.) 

Ghandolat,  m.  à  Soubej,  Jura  bernois;  Ghando(l)lan  ou 
Ghampdolan  (Kuenlin)  à  Givisiez,  Fribourg  ;  un  Champdolent 
à  Goamens  en  i46i  ;  Champdollen^  Chandollen,  1477,  M.  R.  I  ; 
de  champ  et  d*un  adjectif  dérivé  du  celtique  dol,  table  =  champ 
sur  un  plateau  (voir  Dole). 

Nous  j  rattachions  Chandolin,  Chandoline  et  en  patois  Zan- 
dnlin,  Zandolet,  villages  et  lieux-dits  en  Valais  (Sion,  Savièse, 
Evolène,  Anniviers,  Ayent,  Léytron,  Bovernier,  Nax)  souvent  or- 
thographiés ChampdoUn,  Champdelyn,  déjà  dans  une  charte  de 
1354.  Mais  les  textes  anciens  montrent  une  autre  origine,  qui  n'a 
aucun  rapport  avec  champ.  Chandolin  de  Savièse  s'appelait  Scan- 
dulinz  villa  en   iioo,  Escandulins  en  1260;  celui  d'Anniviers 


72  CHANDON   —   CHANIVAZ 

Escandalyns  en  1260.  Il  faut  donc  adopter  l'explication  de  Gats- 
chet  :  hameaux  dont  les  maisons  sont  recouvertes  de  bardeaux, 
d*échandoles  (essandole,  Littré),  latin  scindula^  bas  latin  scan- 
dula,  par  opposition  aux  localités  moins  élevées  dont  les  maisons 
sont  couvertes  en  ardoises. 

Chandon,  D.  Glane,  Frib.,  et  ruisseau,  eccl.  de  Candoney  1128, 
Hidber,  I,  477,  "48,  M.  F.  I,  876,  Chanduriy  1228,  Chandon 
vers  1180,  Arch.  F.  VI. 

Ghandossel,  D.  Lac,  Fribour|j|[',  Chandossel,  12 14,  Hidber,  III 
=  champ  du  nommé  Dossely  conmie  le  pratum  Dossel^  11 42, 
1 146,  donné  à  Hauterive  par  Guillaume  de  Glane,  M.  F.  II  et  III, 
p.  64. 

Ghanéaz,  D.  Yverdon,  forêt  à  Montag^ny,  Frib.,  les  Chanées  à 
Cressier,  Neuch.  ;  Chaniaz,  loc.  Blonay,  Puidoux  ;  Ghagniaz, 
Forel,  Cheniaz,  Monthey,  Zénaie  à  Lens,  une  Chagnea  à  Ayent, 
1294  =  chênaie,  de  quercineta  ;  Chanel,  Morges,  Chanelles  à 
Correvon,  Chanélaz,  ham.  de  Boudry  et  loc.  Bassins,  Chanolaz 
à  Fontaines,  Ghanerettes  à  Veytaux,  dim.  Ghanay  ou  Chaney, 
une  douzaine  de  loc,  Ghanez,  Gorbières;  Ghany,  Seigneux, 
Wallenried  ;  Ghanex,  Combremont  et  Treytorrens,  Ghanet,  6  loc, 
Chasnet  au  Landeron,  1869,  le  Chagnay  à  Peseux,  i356,  Ghe- 
nay,  Vouvry,  le  Gheiny  à  Gruyères,  Ghenet,  Grandfontaine, 
Ghenat,  Bure  et  Damphreux,  Gheynatte  à  Delémont,  Ghenois, 
Charmoille  et  Porrentruy  ;  de  quercinetum,  bois  de  chênes. 

Ghanoz,  très  nombr.  loc  =  chêne. 

Ghangins,  chat,  et  ham.  de  Duilier,  D.  Nyon,  ChanginSy 
1224,  1285,  M.  R.  XII,  69  et  V,  882, 1299,  M-  ^-  XIV,  277  ;  d'un 
n.  pr.  germain  à  rechercher. 

Ghanivaz,  écart  de  Buchillon,  D.  Morges.  Le  Dict.  hist.  Vaud. 
y  rapporte  le  Chanlioa  du  Cart.  Laus.,  1221,  1228,  et  M.  Alb. 
Sarasin  traduit  par  Ghanivaz  la  mention  «  Dognneta  de  Cani^ 
vaio,  xiv«  s.,  de  TObituaire  de  Genève.  M.  G.  XXI,  126;  mais 
Canivatum  ne  peut  donner  Ghanivaz  où  az  est  atone  et  donnerait 
plutôt  Canivet  ou  Canevet.  (Il  y  a  un  lieu-dit  Canevet  à  Bassins 
et  un  Canivet  à  Mauborget.)  Origine  inconnue. 


CHAI^RION   —  GHARBONNAY  73 

Chanrion  ou  Zanrion,  alpe  de  Bagnes,  Valais  ;  autre  à  Colom- 
bey  =  Champrioud  ou  champ  rond. 

Chantemerle,  Zantamerlo  en  Valais,  nombreux  lieux-dits,  i8 
à  notre  connaissance  ;  lieux  affectionnés  par  les  merles  ;  de  Tim- 
pératif  de  chanter  :  chante^  merle  !  môme  formation  dans  Chan- 
tecoucou,  écart  de  Crans,  Chaiite-Ck>rneille  à  Genollier,  D. 
Nyon,  et  Chanteraine,  lieu  marécageux  aux  Bois,  Jura  bernois  ; 
de  rainCy  latin  rana^  grenouille  ;  de  même  Chantarauna  en  En- 
gadine. 

Chantey,  voir  Teis. 

Ghanton,  4  ham.  du  Bas- Valais  :  du  latin  cantus,  territoire, 
dim.  cantonem,  d'où  le  français  canton.  De  cantus  vient  Chant 
des  Chênes  à  Ogens  ;  Chant  est  très  fréquent  dans  le  romanche  : 
chant,  chaunt;  Schlatter  en  cite  une  vingtaine  d'exemples. 

Chanlelet,  forêt  à  Sainte-Croix,  et  Chantonet  au  col  Ferret, 
Valais,  doubles  dim.  (de  chanton  et  de  chanteau). 

Chapalayre,  pâturage,  vallée  de  THongrin,  propriété  d'un 
Chapalay  (chapelier),  famille  de  Château-d'Œx  ;  Chapalleyres 
à  Charmey,  Frib.  même  sens. 

Chapaletles,  ham.  de  Porsel  et  chalet  à  Pont  ;  es  Chapallettes, 
m.  à  Chapelles,  dim.  ;  de  chapala  ou  sapala,  sapin  (s-ch)  =  aux 
petits  sapins. 

Chapelle,  nom  de  plusieurs  communes  et  ham.,  par  exemple 
Chapelle,  D.  Moudon,  Capella  Waldana,  1177, 1228,  Chapala, 
1226,  M.  R.  VI,  168  ;  de  capella,  église  non  paroissiale  ;  localités 
construites  autour  d'une  chapelle. 

Chaponneyres,  loc.  à  Vevey,  Chaponeres,  1228,  Capunieres, 
1236  ;  Chaponnières  à  Vinzel,  Chaponnaire  à  Vufflens-la-ville  ; 
du  bas  latin  capponem^  chapon,  d'un  radical  chap,  d'origine  in- 
certaine, qui  se  retrouve  dans  chapuiser,  chapoter  et  le  vaudois 
chapler>  Tzaponaire  à  Liddes,  forme  valaisanne  (ch-ts). 

Chapotannaz  à  Cully,  domaine  du  notaire  Chapotany  qui  le 
planta  en  iSSg  ;  chapotan,  comme  chapuis  =  charpentier. 

Charbonnay,  -ey,  -ex,  -et  et  Charbonnières  ou  Charbon- 
neyres,  très  nombreuses  loc,  hameaux,  pâturages  ;  de  charbon. 


74  GHARDEVAZ   —  GHARMET 

endroits  où  Ton  a  préparé  jadis  du  charbon.  Paray  Gharbonnet, 
pâturag'e  à  Château-d'Œx,  est  pourtant  bien  haut,  au*dessus  de 
la  région  forestière  ;  peut-être  nom  propre  comme  un  tenementum 
Carbonis  au  territoire  d'Ependes,  Frib.,  vers  ii5o.  Donat.  Haut. 
Arch.  F.  VI,  qui  est  le  ténement  du  nommé  CarbOy  cognomen 
connu  (de  la  famille  Papiria). 

Chardevaz,  2  pâturages  sur  Moirj,  D.  Gossonaj,  EscherdevaZj 
1240,  es  Chardevaz,  i244^  Chardena^  12929  l^ïcU  hist.  Suppl. 
(fausse  lecture  ou  coquille  n  pour  u)  et  Chardouîlle,  ham.  de 
Mézièras,  paraissant  renfermer  la  racine  cardy  de  carduuSy  char- 
don. 

Cliardonne,  D.  Vevey,  Cardona  entre  996  et  1017,  Hidber,  I, 
276,  Chardona  vers  ii5o  et  1170,  Arch.  F.  VI,  Carduna^  Car*- 
dona,  xiP  s.,  M.  R.  VI,  876  et  1247  ;  champ  Cherdon  à  Concise, 
Gliardon,  pâturage,  et  Tserdonnet,  dim.,  à  Gonthey  ;  Chardon- 
net,  val  Ferret,  Zardonnet  à  Vercorin,  Valais  ;  Ghardonney  à 
Morges,  Chardenai^  1226,  et  Moudon,  Chardenai,  1228,  Char- 
donney  à  Ollon  ;  de  cardonem^  chardon,  et  cardonetum^  lieu  où 
les  chardons  abondent. 

Le  Chargeoir  à  Pâquier,  Neuch.  ;  le  Ohargeau,  Ohargiao,  5 
ou  6  loc.  Vaud  ;  Chergeau  à  M ontricher,  Chargeux  à  Fullj,  les 
Ohargeux  à  Muriaux,  Jura  ;  lieu  commode  pour  charger  et  dé- 
charger les  charrettes. 

Le  Charme  à  Cœuve,  Porrentruy  ;  Charmoy  à  Siviriez,  Frib.  ; 
de  carpinetum,  f.  charmoie,  endroits  où  abondent  les  charmes, 
ou  de  calma,  voir  la  série  suivante. 

Charmet,  pâturage  à  Ollon,  loc.  Combremont  et  Moudon,  2  h. 
Fribourg  ;  Chalmet  ou  Chalmé,  Jura  bernois  ;  Chermet,  Mou- 
don, Ormonts  ;  Cherraey  à  Muraz,  Valais  ;  Charmette,  au  plur. 
Charmettes,  une  dizaine  de  pâturages  et  de  localités,  Chalmery  à 
Grvon,  Charmey,  D.  Gruyère,  Charmez,  ii46,  Hidber,  II,  ChaU 
meis,  1202,  1228,  M.  R.  VI,  28,  424>  Chermeix,  1294,  Char^ 
mey,  i84o.  Rec.  dipl.  III  ;  Charmey,  D.  Lac,  ail.  Galmitz,  in 
Chalmitis,  1242,  F.  B.  II  (français  jusqu'au  xviii«  s.)  ;  les  Char- 
mattes  à  Muriaux  et  Undervelier,  Berne,  Zermette  au  Saint- 


GHARMIGNY  —  GHAROUTZE  75 

Bernard  (ts),  Tschalmett  à  Louèche,  jadis  romand.  Du  bas  latin 
calmaj  champs,  pâturages,  permutation  1-r  et  suffixes  collectifs 
et,  ey,  du  latin  etum^  erj  =  erie,  ou  dim.  ette. 

Cliariiiigiiyy  loc.  à  Ghardonne,  Vevey  ;  de  {fundum)  Carmi^ 
niœamy  domaine  d'un  CarminiuSy  gentilice  romain.  De  Vit,  II, 
i35. 

€!haniillles,  pâturages  des  Alpes,  Etivaz,  Ormonts,  et  du  Jura, 
Mont-Tendre,  Sainte-Croix  ;  Ghaumille  au  Chenit  ;  Ghermillon, 
alpes  sur  Muraz,  sur  Lens  et  sur  Louèche,  ail.  Schermilung  ou 
Scherminong,  la  Gharmillatte  aux  Epiquerez,  Jura  ;  de  calma, 
pâturage,  et  suffixes  dim. 

Gharmoille,  D.  Porrentruj,  ail.  Kalmis,  Calmillis,  ii36, 
Calmilisj  1189,  Chalmillisy  11 45,  CharmayleSy  ii^i,  Chalma" 
leSy  1175,  CharmallieSj  1266  ;  du  bas  latin  calmis,  aux  champs. 

Gharmontel,  coteau,  D.  Avenches.  Voir  Chaumont. 

Ghamioz,  Aiguille  du  — ,  frontière  française,  alpes  de  Fin- 
haut,  sans  doute  encore  un  dérivé  de  calma,  comme  Gharmet. 

Ghamex,  ou  Ghernex,  village  sur  Montreux.  Le  manque  de 
formes  anciennes  ne  permet  pas  de  décider  si  c'est  un  Carnacum 
(praedium)y  domaine  d'un  Camus,  cognomen  romain  (du  n.  de 
peuple  les  Garni),  ou  un  carpinetum,  de  carpinus,  bois  de 
charnes  ou  charmes.  Du  second  viennent  Chernex,  champs  à 
Grens,  D.  Nyon,  au  Chernay,  loc.  à  Val  d^IUiez. 

Ghamiaz,  loc.  G.  de  Genève,  autre  forme  de  charnaie  ou  char- 
moie,  du  latin  carpineta, 

Chamy,  m.  à  Satigny  ;  peut-être  un  carpinetum,  voir  Ghar- 
nex  ;  peut-être  un  (fundum)  Carniacum,  propriété  d'un  Garni  us, 
gentilice  dérivé  du  cognomen  Garnus. 

Gharpîgny  près  Ollon,  Cherpinnie,  i2i4,  Charpigniacum, 
1235,  Charpignie,  1240  ;  de  (fundum)  Carpenniacum,  do- 
maine d'un  CarpenniuSy  gentilice  romain.  De  Vit,  II,  i38. 

La  Charoutze,  ou  Sarouche,  paroi  de  rochers  et  forêt  au  S.  de 
Château-d'Œx  ;  VArsa  Rouchi,  livre  des  extentes  de  Ghâteau- 
d'Œx,  1276,  ilr^a /îocca,  xii«  s.,  Gart.  Laus.  M.  R.  VI,  208, 
<«  de  arsa  Rocca,  usque  ad  alba  aqua  »  (Albeuve),  limites  des  fo- 


76  CHARRAVEX  —  CHATAIGNIER 

rets  comtales  ;  p.  207  «  de  arsa  Rocca  usque  ad  salsa  aqua  > 
(Saussivue)  ;  de  arsa^  brûlé,  et  roche,  la  Roche  brûlée,  à  cause 
des  teintes  rousses  du  rocher  ;  TArsa  Rouchi, 

la  cha  routse, 
le  a  a  passé  à  Tarticle,  chute  de  Tr,  permutation  de  s  en  ch,  fré- 
quente, et  de  ch  en  ts,  régulière  au  Pays-d'Enhaut. 

Charravex,  alpe  de  Martigny,  sur  le  versant  N.  d'Arpille  ; 
peut-être  de  Chaux,  pâturag-e,  et  reveXy  revers  =  la  Chaux  du 
revers,  voir  Chaux  et  Revex. 

Chapvaz  ou  Echarvaz,  contrefort  de  la  chaîne  de  Chaussy^ 
Ormonts,  is  Tsarva,  1788,  Charfaz,  paroi  de  rocher  aux  g'org'es 
du  Trient,  le  Tsarvo,  sommet  rocheux  au  N.  de  Salvan,  Crettaz 
Zarvaz,  paroi  de  rochers  à  Chamoson,  la  Sarvaz  ou  Sarfaz  (s 
pour  cA),  paroi  de  rochers  à  Saillon  ;  comme  le  mont  de  la  Chap- 
vaz, au  lac  du  Bourget,  Savoie,  de  calvum,  chauve  =  terrain  dé- 
nudé, rocher  ;  en  Dauphiné  charve,  s.  m.,  montagne  élevée,  nue  ; 
de  (montem)  calvum  ;  voir  aussi  Chervettaz. 

Chassagne,  forêt  à  Orbe,  Cassanea,  ii4i>  M.  R.  III,  474» 
Chassagny,  i344)  Matile,  et  à  Granges  (Payerne),  Chassaffniy 
1228  ;  loc.  à  Eclépens  et  Champagne  ;  forêt  à  Rochefort  ;  fém.  du 
V.  f.  chassain,  forêt  de  chênes,  du  bas  latin  casnuSy  chêne.  De 
là  aussi  Chessenaires,  écart  d'Essertines,  D.  RoUe. 

Chasse,  pâturages  rocheux,  val  Ferret  et  Sanetsch  ;  pente  boi- 
sée, rocheuse,  à  Vionnaz,  Valais  ;  de  saxum^  rocher,  permutation 
valaisanne  ss-ch. 

Chasseron,  Jura,  probablement  autre  dim.  de  Chasse  ou 
Sasse,  de  saxum,  rocher.  Autrefois  cette  montagne  était  plus 
connue  sous  le  nom  de  Sucheron,  que  Lutz  donne  comme  nom 
principal  ;  voir  Suche.  (A  été  aussi  appelé  la  Roche  Blanche, 
acte  de  délimitation  entre  le  Pays  de  Vaud  et  Neuchâtel,  i525.) 

Le  Chassin,  forêt  à  Diesse  et  Lamboing  ;  fausse  orth.  pour 
chassain,  s.  m.,  voir  Chassagne. 

Châtaignier  à  Fully,  Valais,  loc.  à  Bex,  Yvorne,  Châtagny  à 
Villette,  Lavaux,  Chastagnye,  1211,  et  loc.  à  Montreux  ;  Châ- 
taigneriaz  à  Founex,  Castanelurriy  1 166,  1 179,  M.  G.  XIV  et  IV, 


CHATELARD   —   CHATONAYE  77 

Castanerio^  ii77>  id.  à  Tarteg^ins,  Chastanierea^  laSô  ;  à 
Etoj,  id.  à  La  Rippe,  Chatonnaire  à  Vétroz«  Chatonneyre,  vi- 
gnes à  Corseaux  ;  Chàtagnay  à  Lussj,  un  es  Chatoneres  à  Vex, 
1255,  auj.  Zatonnires;  la  Chateneyre  à  Pailly,  Cliatagnère  à 
Âg-iez  ;  de  châtaigneraie  =  forêt  de  châtaigniers.  Autrefois  beau- 
coup plus  abondantes  ;  elles  ont  disparu  pour  faire  place  à  la 
vigne.  Les  chartes  en  mentionnent  bien  d  autres  encore  :  un 
Chastagnereta  à  Lavaux,  ia5i,  un  Chatagnerea  à  Crans,  lagG. 

Ghàtelard,  nom  de  quelques  vill.  et  ham.  et  de  nombreux 
lieux-dits  où  ont  existé  des  retranchements  de  terre  servant  de 
lieux  de  refuge  :  F.  Chabloz  en  compte  une  dizaine  sur  le  terri- 
toire de  Vaumarcus  à  Bevaix  ;  du  bas  latin  cctëtellare^  castella- 
rium  =  camp  retranché,  fort.  Le  d  qui  termine  le  mot  aujour- 
d'hui vient  d'une  fausse  assimilation  avec  le  suffixe  germanique 
ard  et  n'existe  pas  dans  les  vieux  textes  :  Chastellar,  Aigle,  i4a5, 
ChastelaPy  Vex,  i255,  etc. 

Ghâtillens  près  Oron,  Castellens  en  ii4i)  Chastelens,  1218, 
ChasteleinSy  1220,  M.  R.  XII  ;  du  n.  pr.  germ.  CastilOy  Kestilo 
=  chez  les  descendants  de  Kestilo. 

Châtelet,  4  ham.  fribourgeois,  Chàtillon,  plus,  villages  (et 
quelquefois  d'anciens  retranchements  de  terre),  sommets  escar- 
pés :  Ormonts,  Bex  ;  ou  simples  crêts  :  Montcherand)  ;  Ghéteil- 
lon,  montagne  à  Youvry,  Chétîllon,  sommet  sur  Vionnaz,  CliA- 
toUlon  à  Cornaux,  Géteillon,  alpcs  de  Leysin  ;  Chételat  ou 
Chàtelat,  Chestelet,  1837,  village,  et  ferme  à  Mervelier,  Jura  ber- 
nois; Chatelot  aux  Planchettes,  Ncuch.  ;  en  Valais  Zatelet, 
Tzetelet,  sommets  ;  dim.  divers  de  castellurriy  château. 

Châtonnaye,  Fribourg,  peut-être  le  C hestenoi  ^wers  ii45  du 
Gart.  Haut  Crôt,  M.  R.  XII,  162  ;  Chastenaiey  1228,  M.  R.  VI, 
334,  Chatenay  et  Chatenex,  i33i,  Chatonex,  1877,  Chasto- 
nayey  i4o2,  Rec.  dipl.  VI  ;  Chattonay,  loc.  à  Ollon  ;  bois  de 
Ghatonnay  à  Gommugny,  Châtenaye  à  Golombier,  Neuchâtel  ; 
de  castaneta  et  castanetum,  bois  de  châtaigniers  ;  un  camp,  de 
CastanetOj  de  Chestone  à  Bouloz,  Fribourg,  milieu  du  xii»  s.  Le 
Dict.  géog.  d'Attinger  dérive  Ghâtonnaye  de  castrum  et  haya^ 


78  GHATROZ  —  CHAUDERETTE 

anceinte,  dérivation  erronée  que  condamnent  les  formes  anciennes 
du  nom. 

CSiàtroz,  vallon  et  ham.  derrière  Montorg'e  près  Sion,  CaldrOy 
io53,  ChaldrOy  iai6,  Hidber,  Chaudro,  1260,  ChaudrOj  i3o4> 
Chadro,  i33i,  M.  R.  ;  synonyme  de  chaudron,  à  cause  de  sa  po- 
sition enfoncée. 

Chauchey,  CSiauchy,  Chauchis,  nombreux  lieux-dits  ;  CSiau* 
eey,  Goppet;  CSiautzai,  Arzier,  Chaussiés,  ham.  de  Siviriez  et 
3  autres  loc.,  Frib.  ;  Chaussiaz,  une  douzaine  de  loc.  Vaud  et 
Fribourg,  Chaussy,  sommet  aux  Ormonts  :  pâturage,  terrain  que 
les  troupeaux  foulent  ;  du  bas  latin  calciatus  (fundus)  ;  quelque 
fois  aussi  c'est  l'emplacement  de  quelque  ancienne  route  romaine, 
ainsi  la  Chaussia  près  Pont  est  sur  le  chemin  d'Oron  à  Porsel,  an- 
cienne route  romaine.  Une  fine  calciata  de  Trescovanie,  i343y 
Chouciata,  1378,  Chauchiata  à  Yverdon,  i343,  etc. 

Chaucrau,  Lausanne,  ChoucruSy  i235,  Chelcrus^  ia38,  Chou-- 
crouXy  1225,  Chalcras,  M.  R.  VI,  5i6,  655  et  VII  ;  de  calidum 
crosurriy  chaud  creux?  De  même  CSiaucrau  à  Villars-Tiercelin 
et  en  Ghacrau  à  Ghampmartin.  Une  charte  valaisanne  de  12 16 
parle  d'un  Bernard  de  Chalcro  ;  c'est  évidemment  le  même  mot. 

CSiaudanne,  forte  source,  affl.  de  la  Sarine  près  Ghâteau-d'Œx, 
Choudanna,  i433  ;  Oiaudannes,  loc.  à  Leytron,  Bovemier, 
Gryon,  en  Ghaudannaz  à  Bex  ;  Sudanne,  Zudaiine(t8)  ou 
Tschudane,  source  et  ham.  près  Salquenen,  Valais,  CaldanOy 
12 18,  ChoudanaZj  12 19,  Chaldana,  xiii®  s.,  Choldana,  i254> 
la  ChoudanOy  1424  ;  Zoudana  à  Gonthey,  Zudaniie,  loc.  à  Gri- 
misuat.  Valais  ;  les  Tzeudanes,  sources  près  Bourg^aint-Pierre  ; 
une  Choudana  près  Lavey  ou  Saint-Maurice,  1281.  Zeu  d'Anni 
à  Trient,  carte  Siegfried,  nous  paraît  encore  une  Zeudanne  ;  de 
calidus,  chaud  :  sources  profondes  dont  les  eaux  ne  gèlent  pas  en 
hiver.  Ge  ne  sont  pas  des  eaux  thermales,  mais  à  température 
constante  et  par  exemple,  quand  la  Sarine  est  gelée  ou  encombrée 
de  glaçons,  la  Ghaudanne  n'en  a  jamais;  elle  paraît  chaude  à  côté 
de  sa  voisine. 

Chauderette,  vallon  à  Gouvet;  Ghauderon,  gorges  à  Mon- 


CHAUDES  -->  CHAUX  79 

tnxa,  ravin  à  Grancy,  à  TAbergement  :  quartier  à  Lausanne, 

Choderon,  ia33,  Chouderorij  1288,  Choudron,  1262,  M.  R.  VI 
=  petite  chaudière,  chaudron,  au  fig*.  pour  lieu  enfoncé. 

Chaudes,  col  et  alpe  sur  Villeneuve,  ChageSy  ii5o,  1289, 
Chaagij  Calgi  vers  1160,  CSart.  Haut  Grét,  M.  R.  XII,  igS,  194» 
permutation  rare  j-d  qu'on  retrouve  aux  Ormonts.  Voir  Audon 
el  Badausaz. 

Cbaodivue,  m.  à  Sorens,  Fribourg  =  chaude  eau. 

Oiaufour  ;  du  latin  calcifarnum^  four  à  chaux. 

Cbaolin,  ham.  de  Montreux,  Choulin,  1817. 

dunimtoy,  sommet,  alpes  de  Port^Valais,  Chaumagniy  Bri- 
de!,  Chaua>Magni,  Lutz  ;  pour  ces  deux  auteurs  =  la  Grande 
Chaux  ;  mais  magna,  magnus  aurait  donné  magne.  Pour  Gats* 
chet,  c'est  la  Chaux  des  maignies,  v.  f.  maignie,  maison  rurale, 
ferme,  étymologie  inadmissible  pour  ce  sommet  rocheux.  Origine 
inconnue. 

Chaumes,  «  flachères  »,  à  Ghessel,  forêt  à  Boudrj  ;  de  calmai 
Oiaumette  au  Vaud,  D.  Nyon,  et  Chaumille,  Démoret,  Ohau* 
■lilles,  vallée  de  Joux,  dim.  Voir  Chaux. 

Ghaumont,  sommet  près  Neuchâtel,  Chomorty  11 43,  Chai- 
mont,  1220,  Chumonty  i35o,  i538,  1667;  ham.  sur  une  colline 
près  Saignelégier  ;  ham.  au  Vully  ;  Chaumontet,  loc.  à  Vevey  au 
moyen  âge,  Chaumontel,  1176,  Chaumontety  Chamontez,  Cha^ 
motety  ChamunteiZy  1220,  Cart.  Laus.,  p.  349»  36i,  366,  469, 
plus  tard  Charmontay  (de  Montât,  Hist.  Vevey).  Charmontel, 
coteau  et  bols  du  Vully,  Chalmontel,  i243  ;  de  chaud  et  mont, 
montet,  sauf  peut-être  pour  le  Ghaumont,  au  climat  rude,  de 
Saignelégier  ;  celui-ci  plutôt  de  chaa,  chauf'=.  chauve,  nu. 

CSiauvigny,  loc.  à  Bevaix,  Neuchâtel  =  (praedium)  Calvinia- 
eurriy  domaine  d'un  CaluiniuSy  gentilice  romain  ;  comme  les 
Chauvig-né,  Ghauvigny  de  France,  d'après  D'Arbois  de  Jubain* 
ville. 

Oiaux,  nom  extrêmement  répandu  dans  les  Alpes  et  le  Jura, 
aussi  à  la  plaine  :  la  Chaux  à  Berolle,  en  Chau  Rossât,  prés  à 
Noville,  la  Chaux  Givel,  la  Chaux  Doudin  et  la  Chaux  Tavel  à 


80  CHAUX 

Payerne.  Du  bas  latin  calma,  qui  paraît  contracté  de  calamus, 
chaume,  sig'nifîant  au  moyen  âg'e  tantôt  maison  couverte  de 
chaume,  tantôt  :  i®  le  champ  de  céréales  ;  2®  la  prairie  nue,  les 
champs  étant  généralement  découverts  d'arbres  ;  3o  le  pâturag'e 
élevé,  au-dessus  de  la  région  des  arbres. 

Les  textes  abondent.  En  voici  quelques-uns  : 

Une  charte  de  943  parle  de  Vecclesia  S,  Pétri  in  calme  arli- 
cana  et  une  autre,  de  1 096  (Cart.  de  Romainmôtier)  :  in  calme 
arlie.  (Chaux  d'Allier,  près  Pontarlier.)  In  chalme  rotunda  et 
in  chalme  illenchia,  etc.  (Cart.  d'Oujon).  Calmes  de  Ambra» 
nex,  1264.  Plus  tard,  nous  trouvons  les  textes  super  calvo  de 
Escublon,  i3io  =  Chaux  d'EcuOlon;  per  la  Chaul  de  Esta- 
leres,  i3o4  =  Chaux  d'Etalières ;  Chaux  dou  laie,,,.  i373,  et 
la  Chault  de  Font,  1378  (Matile). 

Ducange  cite  les  exemples  suivants  où  calma  signifie  tantôt 
champ,  tantôt  chaumière  :  terram  invasissent  uel  vineas  deplan- 
tassent  aut  calmai  rupissent,  790.  Et  :  Calmam  destruere  nolo, 
tum  quia /rater  meuseam  aedijicavit,  ii54. 

Quant  au  mot  calvo,  de  calvum,  on  ne  peut  l'attribuer  qu'à 
l'ignorance  du  rédacteur  de  la  charte  qui  ne  comprenait  plus  la 
signification  primitive  du  mot  français  chaul.  Nos  cartographes, 
ignorant  le  sens  du  mot  comme  le  copiste  de  i3io,  ont  souvent 
transformé  le  mot  en  Chaud  :  Chaud  de  Forgnon,  de  Cham- 
plong,  du  col  Ferret,  du  val  Triqueut,  de  Montana,  etc.,  toutes 
en  Valais  ;  cartes  Dufour  et  Siegfried. 

En  patois  fribourgeois  Chaux  devient  Tchaux,  Tzau,  Tsô  ; 
de  même  au  Pays-d'Enhaut  :  Tso  Fauthl  {th  anglais)  Tso  y 
bots,  la  Chaux  des  crapauds. 

En  Valais,  où  ch,  j  devient  z  (pr.  ts,  dz),  les  Chaux  deviennent 
Zô  et  Zà  :  Zo  en  Zon,  la  Zâ  de  Derbon.  la  Zâ  du  Cœur,  la  Zà 
de  Cheville,  alpes  d'Ardon  et  de  Conthey  ;  la  Zâ  de  Lodzo  sur 
Conthey,  la  Zâ  de  Faye,  Chaux  des  moutons,  au  Sanetsch, 
Grande  Zâ  d'Hérémence,  etc.  Quelle  que  soit  la  forme  du  mot.  il 
s'agit  toujours  de  pâturages  élevés,  au-dessus  de  la  région  des 
arbres.  Calma  est  devenu  en  allemand  galm  par  la  transforma- 


CHAUX   —  CHAVAGNY  81 

doa  ré^lière  dans  cette  langue  du  c  eo  g.  Les  Chaux  sont  des 
gains  dans  le  canton  de  Berne  et  la  partie  allemande  du  Valais. 
L'alpe  sur  Louéche  que  les  Romands  appellent  Chermignon 
(dim.)  s'appelle  en  allemand  Gai  m  alp. 

Enfin,  dans  le  Haut- Valais,  le  m  a  permuté  avec  n,  et  toutes 
les  croupes  herbeuses,  nues,  qui  séparent  les  vallons  de  Gonches 
soot  des  Galen,  telles  les  Aerner-,  Munster-,  Ulrîcher-j  Gestler- 
galen.  Pour  les  dim.,  voir  Charmety  Charmille, 

On  a  voulu  dériver  chaux  de  callem,  pâturage  dans  les  bois,  ou  de 
caiuaSy  chauve  (Lutz),  et  même  de  cavus,  creux  (Matile)  ou  de  casa 
(.MM.  Châtelain  et  Alf.  Godet,  M.  N.  XIV  et  XXII).  La  preuve  que  ces 
dérivations  sont  impossibles  est  donnée  par  les  dérivés.  La  racine  de 
calma,  calm,  se  termine  par  un  m  qui  disparaît  naturellement  quand  il 
est  final  comme  les  n,  m  des  racines  corn,  ver  m  dans  les  mots  cor,  ver, 
mais  de  même  que  ces  lettres  reparaissent  dans  cornet,  vermine,  le  m 
reparaît  dans  les  dérivés  Charmet,  Chalmet,  Chaamette,  etc.  Si  Chaux 
venait  de  calvus,  les  dérivés  montreraient  ce  v  comme  dans  les  mots 
Chauvet,  calvitie  :  de  même  pour  callem,  racine  call  ;  ses  dim.  seraient 
chaillet,  chaiUon,  mais  n'offriraient  également  jamais  de  m.  Au  xv^  s. 
on  a  aussi  traduit  par  erreur  chaux  par  calce,  par  exemple  prato  Calcîs, 
de  Calce  =  la  Chaux  de  Premier,  de  Vaulion. 

Chaux  de  calma  s'emploie  ailleurs  qu'en  Suisse.  Grégoire  de  Tours 
(571)  parle  d'une  localité  Maslicas  Calmes,  aujourd'hui  les  Chaux  de 
Moussy  prés  Embrun,  Hautes  Alpes. 

Ajoutons  que  Chaume,  s.  f.,  s'emploie  en  basse  Bourgogne  pour 
désigner  les  sommets  dénudés  et  pierreux  des  collines.  (Littré, 
Suppl.) 

La  Chaux  près  Cossonay,  domus  de  Calce,  xiv«  s.,  Calais  in 
Vuodo,  i45o  =  chaux,  calcaire.  Mais  ce  latin  n'est  que  la  tra- 
duction de  chaux,  pâturage,  de  calma,  dont  les  rédacteurs  de  ces 
actes  ignoraient  Torigine.  Voir  l'article  précédent. 

La  Chaux  de  Fonds,  Chault  de  Font,  1878  ;  du  latin  fontem 
=  Chaux  de  la  fontaine.  Pour  Chaux,  voir  plus  haut. 

Chavagny,  loc.  près  Neyruz,  Fribourg,  Chavaniei,  1142, 
Arch.  Fr.  VI,  87,  Chavanie,  11 78  (Stadelmann),  Chavanix, 
1198,  Chavaniz,  1247,  M.  F.  111,  69,  IV,  214  =  {fundum)  Ca- 
vaniacum,  domaine  d'un  '  Cavanius  ou  Capanius,  comme  les 

M.  D.SEC.  SÉRIE,   TOME   VII  6 


83  CHAYAL  —  GHAZ 

CMYagotLCy  Chavagnac,  Ghavagnieu  de  France  ;  un  Caoaniacum 
(diocèse  de  YieDoe)  mentioDoé  en  ii&3,  M.  R.  XXIX,  89. 

€3iaTal,  ham.  de  Yéromaz,  Valais  ;  CShayalel,  chalet  à  Roage> 
mont,  torrent  et  ham.  à  Champéry,  Chavaley,  loc.  sons  Lejsin  ; 
Chavalets,  loc.  ravinée,  andeiis  lits  de  la  Giyonne  ;  du  v.  f . 
chaae^  s.  f.,  cavité^  caverne,  du  latin  codo,  et  soffixe  a/,  et  dim. 
et.  Le  torrent  de  Ghavalet  s'est  creosé  un  profond  ravin,  petit 
toutefois  en  comparaison  de  celui  de  la  Viège.  Chevalet,  3  pâtu* 
rages  de  Gruyère,  un  autre,  alpes  d'Ollon  et  un  dans  un  vallon 
creusé  sur  les  flancs  de  Gorjon,  Pays-d'Enbaut,  ont  sand  doute  la 
même  origine. 

Chavannes,  nom  de  nombreux  villages  de  la  Suisse  française. 
En  Valais  Zavannes  (z  pron.  ts  =  ch),  Ghavenettaz  à  Ormont- 
dessus,  Rue  et  Rossens,  Frib.,  dim.  ;  dérivé  comme  cabane  du 
bas  latin  capanna^  qu'Isidore  de  Séville  (570-636)  tire  du  celtique 
cabariy  de  cab  =  hutte. 

Ghavat,  2  ham.  au  sommet  d'une  combe  près  Saint-Ursanne  ; 
de  chevetf  comme  le  chevet  d'une  église,  partie  arrondie  qui 
ferme  le  chœur  ;  a  =  e  dans  le  Jura  bernois. 

Le  Ghavon  de  Seron,  pâturage  au  Pays-d'Enhaut  ;  la  Gha- 
vonne,  pâturage  à  Gruyère  ;  les  Ghavonnes,  alpe  d'Ormont-des« 
sous  et  de  Gryon  ;  Zavonnaz  à  Miège  ;  Ghavonnetta,  m.  à  Mor- 
lon  ;  aux  Grangettes,  Frib.  ;  granges  à  Ormont-dessous,  dim.  ;  du 
V.  f.  chaoon,  bout,  extrémité  (de  chef)  ;  le  pâturage  des  Gha- 
vonnes est  à  l'extrémité  du  territoire,  limite  d'Ollon. 

La  Ghaz,  4  loc.  aux  Ormonts,  la  Ghâ  sur  Orsières  et  au  Valso- 
rey.  Valais  ;  l'Achat,  carte  Siegfried,  vallon  des  Verraux  sur 
Montreux  ;  Lotachat,  croupe  au  N.  de  la  Valsainte,  Fribourg, 
pour  YHauta  Chaz  ;  la  Ghaz  ou  la  Ghat,  pente  rapide,  boisée, 
entre  Triquent  et  Finhaut,  Valais,  écrit  aussi  Lâchât  :  autres  formes 
de  Sciaz.  Voir  ce  mot.  La  Chaz,  la  Ghat  est  le  nom  de  plus.  ham. 
en  Savoie  ;  le  col  de  la  Ghat  près  Ghambéry  s'appelait  la  Sciaz 
en  1682,  Mém.  Savoie,  IV,  262.  Ghaz  est  aussi  le  nom  de  quelques 
loc.  du  Jura  français,  dit  M.  Ghâtelain,  M.  N.,  qui  dérive  chaz  de 
casa  et  y  rattache  chaux. 


CHATOUXAT  —  CBUIAU  83 

QuiTOTBay*  Caeomiacmm^  977,  iioo,  M.  R.  YI,  iiai«  Hkk» 
ber,  I*  4/3,  Caoornaemm^  1173,  Hidber,  II,  N.  de  CiWironiay« 
1317,  M.  R.  VI,  io3,  Chawornai^  i>a8,  Chmvornag,  i33S, 
Cari.  Month.  ;  pour  Gatschet,  du  bas  latin  cavoniiin,  caberaum, 
ca^mie,  hutte,  est  un  (praedium)  Ciworniacumy  domaine  d*un 
CavorifUis,  Zeoss,  p.  199.  De  même  Chavomex  à  Yillette,  D. 
Lavaox.  Zeoss,  p.  129,  donne  le  nom  craulois  de  Cavarinns^ 
qail  dérrve  de  coior,  géant.  Une  terra  de  Chavornajf^  is5o, 
Chaoorney^  1267,  à  Avent,  Valais. 

Chéfoor,  loc  à  Orvin,  Berne  ;  probablement  autre  forme  de 
chaufour,  four  à  chaux. 

Cheillon,  Yoir  Chillon. 

Cheiry,  Fribourg,  Chereys?  1187,  Hidber,  11,  373,  Chirie^ 
1228,  Chérie^  i453,  Cheirier^  1668  ;  Mollie  Cheiry  à  Corceliea-> 
le-Jorat;  de  (fundum)  Cariacum  (du  cognomen  Carus  :  taras, 
cher)  ;  domaine  d'un  Carias^  gentilice  romain. 

CSieiiB,  ham.  de  Lens,  Valais,  devrait  s'écrire  Chêlins^  car  il 
dérive  d'un  patronymique  germain,  comme  le  montre  Torthc^ 
graphe  ancienne  Schilling  (Lutz)  usitée  encore  aujourd'hui 
(Feuille  off.  du  Valais),  Chelling,  ChilUng. 

Chemenin,  m.  sur  Vevey;  Chemeneau,  mayens  sur  Muraz  et 
sur  Dorenaz,  Valais  ;  dim.  de  chemin,  patois  tsemenin. 

Les  Chenaillons  (ou  moins  bien,  Chenalions),  nom  générique 
de  plusieurs  ruisseaux  temporaires  à  la  Sagne,  Jura  neuchâtelois  ; 
dim.  de  chenal,  de  canale. 

Chênat,  Chenet,  Cheacls,  voir  Chanéaz. 

Chenau,  forme  dialectale  de  chenal  ou  canal,  du  latin  cfina- 
lem.  De  là  de  nombreux  noms  de  hameaux  (9  loc.  Frib.),  la 
Cbenao,  gorges  sur  Aigle  et  Cortébert,  (Pénaux  sur  Gullj,  Chi^ 
nauz,  i36o.  Défilé  à  PAquier,  Neuch.  et  6  loc.  Frib.  ;  ruisseaux, 
affluents  de  la  Tinière,  Villeneuve  ;  ruisseau  à  Cheseaux-Noréaz  ; 
la  Cbenà  à  Bourg-Saint-Pierre,  la  Chenal  à  Courfaivrc  et  (for- 
ban, Jura  ;  —  les  collectifs  Chenalier,  ham.  de  Monthey,  (Hhena- 
leyres  à  Autafond,  Frib.  ;  —  les  diminutifs  Chenalet  et  Chena- 
lette,  6  loc.  ;  Chenaillettaz  à  Villars-Sainte-Croix  ;  Chenalllon 


84  CHENAUSSANNAZ   —   ES   CHERCHES 

à  la  Sag-ne.  En  Valais  ch  devient  ts  ou  z  ;  de  là  Tséné  à  Salvan, 
Zenaz,  torrents  à  Vernamièg'e  et  Hérémence  ;  Zenat  à  Ghandolin 
d'Anniviers,  Ziné  à  Saint-Martin,  Zinal^  ham.  au  fond  du  val 
d'Annîviers,  Zenal,  chalets  dans  une  combe  sur  Conthej  {Canali 
et  laz  Chinai,  i3o4)  ;  Zenali,  localité  au  Sanetsch  avec  nombreux 
couloirs  de  pierres  et  d'avalanches.  Le  z  se  retrouve  aussi  à  Fri- 
bourg-  :  Zenalettes,  petit  sommet  entre  La  Roche  et  Trejvaux. 

Chenaussannaz,  alpes  de  Montbovon,  cbenau  et  sana,  saine, 
couloir  non  ébouleux. 

Chenauvaz  ou  Chenouvaz,  voir  Zenauvaz. 

Ohénens,  Fribourg,  ChenenSy  ii38,  M.  F.  II,  i4,  i3i9,  Chei^ 
nenSy  ii43,  Chinins,  i2i4,  Haut-Crêt,  M.  R.  XII,  CheineinSy 
1244»  CheneinSy  I2i5,  ChennenSj  1248  (Mtl.),  Chinnens^  ^1^1  j 
etc.  =  chez  les  descendants  de  Chagarij  n.  pr.  germain  (Stadel- 
mann). 

Chêne veypes,  loc.  Vevey,  Cheneveres,  i344»  Chenevaîpes, 
Saint-Triphon,  et  nombreux  lieux-dits  (i5  Frib.),  forme  patoise, 
Tschenevieren  à  Albinen,  forme  germanisée  de  chenevière,  bas 
latin  canaparia. 

Chentremont,  crêt  au  bord  du  Veyron  à  Pizj  ;  de  mont  et  de 
Ciientres,  Chintres,  Cheintres  ;  en  patois  fribourgeois,  Tsintre, 
Tzintre,  ham.  de  Charmej,  d'Orsonnens,  etc.  ;  valaisan,  Zintre, 
Savièze,  Cintre,  Grimentz  ;  correspondants  du  français  ceintrey 
ceinture,  terrain  en  bordure,  localités  au  bord  d'une  rivière  où 
d'une  limite  quelconque.  On  trouve  aussi  Chantre  par  ex.  à  01- 
lon.  Nom  commun  fréquent  dans  les  chartes  :  très  chant rias  pra- 
torum  juxta  prata  curati,  1281,  trois  chantres  de  prés  à  côté  des 
prés  du  curé  (d'Apples). 

Es  Cherches  et  Echerchettes,  loc.  à  Mordes,  frontière  du 
Valais  ;  les  Tsertsettes  à  Finhaut,  TEssertze  à  Chermignon, 
Es  Cherches,  taillis  à  Château-d'Œx,  les  Echerches,  alpes  de 
Vouvry  ;  Esserches,  loc.  à  Aigle,  limite  de  Leysin,  Es  Cherchy^ 
i3i4,  es  SercheSy  17 18,  Escherchia  de  Sarduns  versus  Leissins, 
1232  (limite  E.  des  franchises  du  bourg  d'Aigle),  Lecherchi, 
i3i5  ;  une  loc.  de  Lescherchy,  i3o9,  à  Grimisuat,  Valais,  un  bois 


GHERMIGNON  —  GHERYETTAZ  85 

de  LescherchetOy  1822,  et  une  Lecharchie  à  Louèche,  i55i.  Une 
charte  de  i464  parle  de  Lecherchy  de  Soressert,  limite  entre 
Leysin  et  Ormont-dessous  ;  toutes  les  localités  dont  la  position  est 
précisée  par  le  texte  ou  les  plans  sont,  comme  on  le  voit,  à  la 
limite,  à  la  circonférence  des  territoires  dont  elles  dépendent  ;  pro- 
bablement à  rattacher  au  v.  F.  cerche,  s.  f.,  cercle,  du  latin  cir^ 
eus  ou  plutôt  d'un  bas  latin  *  circa,  f.  ;  cherche  de  circa,  comme 
chercher,  patois  tsertsiy  de  circare. 

Chermignoii,  D.  de  Sierre,  Chermignon,  1241,  Chirmignoriy 
1260.  Dérivé,  avec  le  suffixe  io-ionis,  du  gentilice  CarminiuSy 
comme  Avennio  (Avignon),  de  Avennius. 

Cheresaulaz  et  Cheresaulettaz,  alpes  de  Châtel-Saint-Denis, 
ChirisouleSj  iSog  ;  Ghereseulaz,  alpe  de  Youvry,  Chersaulaz, 
ham.  très  élevé  d'Ormont-dessus,  Chisseroulay  i3i5,  Chisirolley 
i464.  Ces  deux  dernières  formes  montrent  que  nous  avons  là  une 
métathèse  ;  ces  3  loc.  sont  des  chisiroules,  c'est-à-dire  de  petites 
chesières  ou  chisières,  chalets  d'alpag'e,  avec  suffixe  dim.  ou/a, 
ola,  c'est  le  synonyme  de  la  Zigeroula  de  Chippis,  Valais. 

Cherminche,  bois  à  Chardonne  et  à  Forel  sur  Lucens  ;  d'après 
M.  Isabel  (in  litt.),  serait  en  patois  Tsermintse^  la  charmeuse,  f. 
de  tsermu.  Voir  ce  mot. 

Chemiont,  ham.  d'Avry-devant-Pont  ;  peut-être  du  nom  ger- 
main Carmand?  2  chalets  de  Gruyère  portent  aussi  ce  nom. 
Gruyères  et  Villars-sous-Mont. 

Chermontane,  2  alpes  de  Bagnes,  Valais  ;  du  v.  f.  sermontan, 
le  Laser  Siler,  ombellifère  très  abondante  à  la  Petite  Chermon- 
tane. En  1233,  une  vigne  ou  Sarmonlan^  M.  R.  VI,  5g3  (envi- 
rons de  Lausanne). 

Cbemay,  Ohemex,  voir  Chamex. 

CSierpine,  m.  à  Lancy,  Genève  ;  de  charpennSy  n.  patois  du 
charme? 

Gherraire  ou  Tsaraire,  défilé  du  Saint-Bernard  près  Bourg- 
Saint-Pierre,  forme  patoise  de  carrière,  chemin  des  chars. 

Chervettaz,  forêt  de  Châtillens,  Oron,  Calvata,  11 54,  1179» 
ChaluetUy  1278,  Charveta,  1273,  M.  R.  XII;  Chervettes,  alpe 


86  MONTGHERVET  —  CHESOPELLOZ 

k  GrandvîUard,  Zervettaz  à  Sierre.  De  calvetta,  dim.  de  calva , 
chauve  =  forêt  dénudée,  alpe  déboisée. 
Montchervet,  m.  à  Puidoux,  mont  dénudé. 

D'après  un  acte  cité  par  M.  Pasche  (Gontrëe  d'Oron,  587,  ^^9),  la 
forme  CcUvata  de  4454  serait  une  fausse  transcription;  il  faudrait  Cal' 
vacatOf  mab  ce  mot  donnerait  Ghauvecée  et  non  Chervettaz. 

Chervîllers,  ham.  d'Epauvillers,  Jura,  Scherviler^  i3a9, 
Cherviler,  i34o  =  villag'e  de  *  Scharo,  ScherOy  n.  pr.  gpermain, 
de  la  racine  Scar^  du  v.  h.  ail.  scara,  armée.  Fôrstm.  n'a  pas  ce 
nom,  mais  un  dérivé  Scherilo, 

Le  Ghesal,  m.  à  Rougemont,  Chesalles,  3  com.  D.  Moudon, 
Oron,  Caselles,  Chaselles  vers  ii5o,  et  Fribourg*  CheseleSf  ii46, 
1198,  in  Chesale/Of  ii42,  M.  F.  II,  219,  Chesaleis,  1163,  M.  F. 
II,  25,  I,  270  ;  Cheseaux,  Lausanne  et  Yverdon,  Chesaus,  1154» 
ChesauZj  Chesaux^  i235,  Cart.  Month.,  et  i5  h.  ou  m.,  Frib.  ; 
Chesard,  ham.  de  Grandcour,  (]hézard,  Neuchâtel,  Chesas, 
1285,  1294»  Chesays,  1324)  Chesair,  i328,  Chesar,  i349  ;  les 
Chézards,  loc.  à  Boudry,  Chesel  à  Bourrignon,  D.  Porrentruj, 
Casaley  1179,  (^hesaSy  1187,  Chesaus,  i284.Chesalet  àMonthey, 
Çliesaley,  m.  à  Marsens,  Chesallettes  à  Charmey,  dim.  ;  dérivés 
de  casaley  ferme,  qui  vient  de  casa,  chaumière. 

Chéserex,  D.  Nyon,  Chiseras  entre  996  et  1017,  Hidber,  I, 
276,  Cisirac,  1093,  Rég.  g-en.  64,  44^,  Chysirai  vers  11 35,  CAi- 
serai(y),  Chiserai,  xii®  s.,  Chesarium,  11 64,  Chiseracum  vers 
1186,  etc.,  M.  G.  Il,  IV  et  XIV  ;  Chesières,  ham.  d'Ollon  ;  Cabe- 
sîres,  chalets,  vall.  de  THongrin,  Château-d'Œx  ;  Chizéré,  cha- 
lets, alpe  d'Orsières,  Valais  ;  du  v.  f .  chesièrey  cheysière,  bas  latin 
casaria,  dérivé  du  latin  casa,  chaumière,  hutte,  chalet  de  pâtu- 
rage (en  romanche  chàsara).  Une  alpe  de  ChUeria  à  Louèche 
(ou  Bratsch),  1228,  une  Chisereta  à  Ayent,  xiii®  s.,  Chissereta, 
i364,  aujourd'hui  la  Chéseretaz,  une  des  remointze  de  l'alpe  du 
Rawyl,  une  Chéseretaz  à  Arolla,  i449  ;  Chésery,  alpe  et  som- 
met sur  Morgins,  Valais,  Chéserey,  carte  française,  même  ori- 
gine. 

Chesopelloz,  Sarine,  Fribourg,  Chesaupenlo,  i4o6,  Chesauz 


GHE88A  —  GHEYAUX  87 

pennOj  Chesanl  PelloZy  iilfi  (Dellioo).  Ces  formes  expriment 
Dettement  rorigine  :  c'est  le  chesauy  de  casaley  de  Penlo,  de  Pen- 
nilOy  la  métairie  de  Pennilo,  n.  pr.  germain. 

Ghessa,  alpe  sur  Ayer  d'Anniviers  ;  probablement  métathèee 
pour  sèchey  ch  -*  ss. 

Chessei,  D,  Aigle,  Chessez,  i3i2,  Chessey,  1364,  Chasiey^ 
ikoAy  Chosely  i4a8  ;  les  3  premières  formes  indiquent  un  (fun^ 
dum)  Cassiacum  =  domaine  d'un  CassiuSy  gentilice  romain. 

CSbessayre,  prés  à  Muraz  ;  peut-être  dérivé  du  verbe  patois 
i9chesi,  tomber  ;  chesaircy  lieu  d'où  il  tombe  de  l'eau  d'en  haut 
par  chute  ou  écoulement,  dit  Bridel.  Chessaylaz,  prés  à  Ollon, 
même  mot  avec  permutation  r-1. 

ddet  ou  CheZy  3  pâturages  à  Albeuve,  Praz  du  €het,  pâturage 
à  Villars-sous-Mont,  les  Chets,  pâturages*  à  Enney  ;  l'Essert  du 
Ghet  à  Semsales,  Sur  le  Chez,  blocs  erratiques  dans  le  marais  de 
LignièreSy  Neuch.  ;  orthographes  vicieuses  pour  CheXy  prononcia- 
tion patoise  de  Sex,  latin  saxam,  rocher,  permutation  s^hf 
comme  Sieme  —  Chieme,  Siaz  —  Chiaz. 

Oieteval,  m.  au  bord  du  Doubs,  Epauvillers  ;  corruption  de  la 
forme  ancienne  Chetivaty  i34o,  dim.  de  chétif  avec  la  permuta-* 
tion  jurassienne  de  et  en  at, 

Oiêtre,  plus.  loc.  D.  Porrentruy,  Tsehetroz,  granges  à  Sierre, 
Chestroy  i238,  Chestrozy  i433,  M.  R.  XXIX,  337  î  peut-être 
autre  forme  du  v.  f.  chastrey  camp,  lieu  retranché,  du  latin  cas- 
trum^  correspondant  des  châtelards  si  fréquents,  C.  de  Vaud  et 
Neuchâtel. 

Chevalleyres,  2  ham.  de  Blonay  ;  la  Ghevaleyre  sur  Ville- 
neuve, Cheualeriy  1276,  Haut-Crêt,  M.  R.  XII,  ii5  ;  propriétés 
d'un  Chevaley  (=  chevalier).  C'est  à  ce  dernier  que  se  rapporte 
le  texte  du  Cart.  Haut-Grét  et  non  au  ham.  de  Blonay,  comme  le 
dit  M.  Hisely,  p.  24 1- 

Qievaux,  La  Dent  chez  — ,  sommet  vallée  de  Joux,  Montem  de 
Chiechevauz,  i344>  Matile,  Dent  de  Chiecheuaax,  idôq  ;  ce  nom 
étrange  s'explique  en  le  rapprochant  de  Chievachauly  sommet  de 
Gruyère,  dont  il  paraît  une  corruption  par  une  double  métathèse 


88  CHEVÊCHE  —  CHEVRIL 

ch  X  V,  celui-ci  (voir  Tzouatzo)  est  formé  de  chuotty  freux, 
choucas  et  de  chaulj  chaux  =  la  chaux  des  freux,  des  corneilles. 

Chevêche,  En  la  — ,  lieu-dit  à  Corbeyrier;  de  chevêche, 
chouette,  v.  f.  chevece,  de  capitia. 

Ghevenez,  D.  Porrentruy,  Chaviniacum,  8i4,  Givinei,  ^^89, 
Chaveneiy  1179,  ChivinySy  1290,  etc.  ;  de  (fundum)  Cavinia- 
cuniy  domaine  d'un  Cavinius,  (Holder  a  le  gentilice  Cavinnius  et 
De  Vit  le  cognomen  féminin  Cavina.) 

Cheville,  col  de  — ,  alpes  de  Bex  et  Valais.  Ce  mot  nous  paraît 
un  dérivé,  subst.  verbal  du  verbe  v.  f.  chevillier^  creuser,  che^ 
villeor,  celui  qui  creuse,  diminutif  du  v.  f.  chevePj  creuser,  autre 
forme  de  caver,  wallon  et  Berry  chaver^  creuser,  chave^  trou. 
Cheville  serait  donc  creux,  dépression,  échancrure  de  l'arête.  Rien 
de  commun  avec  le  mot  actuel  cheville,  qui  dérive  de  clavicula. 

Chevilly,  Cossonay,  Chiuilliery  i54o,  comme  les  Chevillé  de 
France  ;  de  (fundum)  Cavilliacum,  domaine  d'un  Cavillius, 
gentilice  romain.  De  Vit,  II,  i . 

Chevran,  ham.  d'Anières,  Genève,  mieux  écrit  jadis  Chèvre  ris 
(orth.  conservée  dans  le  n.  pr.  Dechevrens),  nom  d'origine  ger- 
manique, à  rechercher. 

Chevrenaz,  ham.  de  Boussens,  Vaud,  Eschivoronaz,  1877. 

Chèvres,  ham.  de  Bernex,  Genève,  Caprisy  1264  =  aux  chè- 
vres, pâturage  de  chèvres. 

Chevressy,  ham.  de  Pomy,  Yverdon,  Chiwrusie,  974,  M.  R. 
VI,  i3o,  Cabrusie  et  Cabruseiy  11 74»  Chabrusei,  Chebrusei, 
ChabrusiCy  Cheûressei,  1177,  Chabrusei/y  1182,  Cart.  Month., 
Siorissie^  1218,  M.  R.  VI,  4^7?  Chivrissiey  1627;  de  fundum 
Caprissiacum,  domaine  de  CaprissuSy  nom  d'esclave,  puis 
d'homme  libre  (De  Vit)  ;  ou  d'un  nom  dérivé  du  cognomen  Ca- 
pruSy  comme  Caprusius,  ce  qui  expliquerait  le  u  des  formes  pri- 
mitives. 

Chevpîep,  ham.  de  Versoix  et  de  Choulex,  Genève,  Chevrye^ 
i3i6,  Chivrier,  i34o,  M.  G.  XVIII,  17  et  II,  388;  de  (fundum) 
Capriacum,  domaine  d'un  Caprius,  gentilice  romain. 

Chevril,  2  ham.  à  Ormont-dessus,  Chevrillet,  dim.  ;  Chavril 


CHEVRON   —   CHEVRES  89 

à  Corbeyrier  et  Ollon  ;  Chevpy  à  Trélex  ;  Ghevrilles,  D.  Singine, 
Frib.,  ChivrileSy  ii5o-i2oo,  Arch.  Fr.  VI,  Chivrillies,  1824» 
M.  R.  XXII,  22,  Chevrilliez^  i453,  Arch.  Fr.  I,  —  2  pâturag-es 
de  la  Gruyère  ;  les  premiers,  de  caprile^  étable  à  chèvres,  et  Ghe- 
vrilles du  plur.  caprilia.  Chevrillière  à  Grandcour,  autre  dérivé. 
Chevrils  vers  iioo,  Chivriz,  1260,  était  le  nom  du  hameau  ac- 
tuel de  Gifrisch,  près  Môrel,  Haut  Valais. 

Chevron,  clos  à  Aigle,  propriété  au  moyen  âge  des  sires  de 
Chiuron,  co-seigneurs  d'Aigle  (famille  savoisienne,  château  près 
d'Albertville). 

Ghevroux,  D.  Payerne,  Chevroth,  1286,  Chevrod  et  ChevroZy 
i3oo,  Cheuros,  i3io,  87,  i453.  Probablement  même  origine  que 
le  Ghevroux  de  France  (Ain)  qui  s'appelait  Caprosiurriy  dérivé 
latinisé  du  nom  gaulois  Gabros^  chèvre  et  n.  pr.  Holder,  762. 
(Ghevroux  a  une  chèvre  dans  ses  armoiries.) 

Chexbres,  Vaud.  M.  Gremaud  y  rapporte  le  Carbarissaj  1079, 
M.  R.  VII,  4;  Chibriacum  vers  iioo,  M.  R.  XVIII,  vers  1072, 
Dict.  hist.  vaud.,  Cabarissa^  ii45,  Chabris,  11 34,  Chabre^ 
1142,  Cerbre,  ii47,  ii54,  Chebra,  ii65,  Chabriiy  1179,  Cha^ 
breSy  1221,  M.  R.  XII,  Chaihri^  1248,  Chaibry,  i368,  Chehry^ 
1453,  Chexbres^  xvi«  s.  Une  autre  loc.,  chalets  à  Blonay.  Ge  nom 
a  sans  doute  la  même  origine  que  Ghabrey,  D.  Avenches,  de 
(fundum)  Capriacum,  domaine  d'un  Caprins,  ou  Cabriacam^ 
de  CahriuSy  variante  gauloise.  Ghebris  a  le  même  sens  :  c'est  le 
datif  pluriel  de  Cabrias  (domus,  villas),  du  même  gentilice  pris 
adjectivement.  Quant  à  l'x,  on  voit  que  c'est  une  lettre  parasite 
qui  apparaît  fort  tard,  au  xvi»  s.  Ges  additions  se  présentent  sou- 
vent ;  ainsi  M.  de  Jubainville  remarque  que  Gesvres,  de  Gabria, 
du  même  gentilice  Gabrius,  a  deux  s  de  trop,  un  au  milieu, 
l'autre  à  la  fin.  Pour  Garbarissa  (villa)  et  Gabarissa,  noms  peut- 
être  défigurés  par  les  chancelleries  allemandes  (chartes  de  Henri  IV 
et  de  Gonrad  II),  c'est  peut-être  une  altération  de  l'adjectif  dérivé 
de  la  forme  gauloise  Gabrius  qui  serait  Cabrisca,  comme  Barba- 
risca  de  Barbarius,  Bardinisca  de  Bardinius. 

Cheypes,  D.  Broyé,  Frib.,  Chères,  1280,  Chieres,  i233,  M.  R. 


90  CHEZ  —  CHIÈTRES 

* 

VI,  599,  CheireSj  1299,  Matile,  Cheyeres,  i453  ;  de  (villas)  Ca* 
riaSy  les  fermes  de  Carias^  g^ntilice  romain,  dérivé  du  sarnom 
Carus. 

Chez^  dans  le  Jura,  suivi  d'uii  n.  de  famille,  avec  ou  sans  ar- 
ticle :  Chez  les  Gueissaz,  Chez  Jaccard,  Sainte^^roix  ;  Chez  les  Pi- 
^et.  Sentier  ;  Chez  Berthoud,  Brévine.  D'après  le  O^  Joubert 
(Glossaire  du  centre  de  la  France),  dans  les  noms  analogues  de 
localités  de  Tlndre,  Chez-Serrant,  Chez-Rateau,  chez  aurait  fardé 
son  sens  primitif  de  substantif,  de  C€uay  maison.  C'est  possible 
pour  ces  localités  françaises.  Mais  nous  croyons  que  dans  les 
hautes  vallées  du  Jura,  colonisées  fort  tard,  chez  avait  déjà  pris 
son  sens  de  préposition.  Il  a  toutefois  gardé  un  reste  de  son  sens 
primitif  dans  la  combinaison  Vers  chez,  fréquente  par  exemple  à 
la  Gôte-aux-Fées  :  Vers  chez  Simon,  —  le  Fèvre,  —  le  Banderet, 
—  le  Gros,  —  Juvet,  —  Maurice. 

Chibaz,  A  la  — ,  loc.  à  Lens,  Valais  =  à  la  Cible  ;  de  l'ail. 
scheibe^  v.  f.  et  vaudois  cibe^  du  v.  h.  ail.  sciha, 

Ghibi,  loc.  à  Aciens,  Vaud  ;  ancien  village  ruiné,  Chiblie^  1 166, 
1182,  Hidber,  II,  Chivlie,  1228,  M.  R.  VI,  22,  Chibliez,  1228- 
1 282  ;  de  (fundum)  Cabelliacuniy  domaine  d'un  Cabellius^  gen- 
tiiice  romain  ;  permutation  a-i,  comme  pour  Chigny. 

Chiblin,  ancien  moulin  et  scierie  près  Gingins,  Chiblins,  1202, 
Hidber,  III,  4,  1272,  1276  ;  peut-être  de  *  Hibilo,  dim.  de  Hibo^ 
n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  660,  comme  Hichilo  de  Hicho,  s=  chez 
les  descendants  de  Hibilo. 

La  Ghiesaz,  Saint-Légier,  la  Chiesa^  i2i5,  ChesaSy  1242; 
Chisaz  à  Renens  et  Burtigny  ;  Tschiesaz  à  Troistorrents,  Valais, 
ChieseSy  1268,  toutes  localités  près  de  l'église  ;  «  du  latin  casa, 
maison.  Au  moyen  âge,  chiese  Deu,  maison  de  Dieu,  l'église,  la 
maison  par  excellence.  >►  (Bonnard.) 

C^hiètres,  Frib.,  ail.  Kerzers,  Chartris  villa,  926,  eccl.  ad 
carcerem,  962,  M.  F.  I,  Kercers,  ii53,  Chiertri,  1228,  M.  R. 
VI,  Chercerz,  i244>  Zeerl.,  Chertres,  1390,  Rec.  dipl.  V,  etc.  ; 
du  latin  carceres,  prisons,  —  d'où  le  français  chartre,  —  peut- 
être  y  eut-il  là,  à  l'époque  romaine,  une  prison  pour  les  légion- 


CHIEU  —  CHILLON  91 

naires.  Les  chartes  de  Matile  nomment  souvent  une  localité  du 
même  nom  près  Neuchâtel  :  Carceres,  ii43,  Caceriis,  ii58, 
Chaceres,  1177,  Caceres,  1209,  CacireSy  1268;  un  CSiiètres,  h. 
de  Bex,  même  origine  ? 

CSbieUf  Ghiœu,  voir  Cœur. 

Chigny,  près  Morges,  Chiniey  1221,  M.  R.  VI,  29^,  Chinni, 
1228,  ChigniCy  ia32,  ib.  692  ;  comme  les  Chigny  et  Chigné  de 
France,  de  (/undam)  Caniacum,  puis  Chigniacuniy  domaine 
d'un  Canius,  g-entilice  romain  dérivé  du  cognomen  Canus  (Hol» 
der,  735),  permutation  a-i  comme  Cassiacum-Chissiez.  Pourrait 
aussi  venir  de  Canniacurriy  domaine  d'un  Cannius,  autre  g^nti- 
lice  cité  par  De  Vit. 

Es  CSiilles,  vignes  à  Saillon,  champs  à  Montagny-la-Ville  ;  en 
Eehille  (pour  es  Chille)  à  S^Saphorin  sur  Morges,  Eschillaz  à 
VallorbeS)  CSiilloux,  pâturage  à  Nods  et  à  la  Brévine,  les  Echies 
à  Courgeoay,  en  Echilly  entre  Croy  et  Moiry,  en  Eschillie,  1 344» 
dans  Matile,  Ghillères  à  Montcherand.  Une  terre  en  la  Chilla 
ou  Chylla  à  Naters,  Valais,  1276,  1277  ;  chille  paraît  être  la 
racine  de  chillon,  et  son  dérivé  chillou,  le  même  que  le  chillou 
ou  chaillou  du  Berry  =  caillou,  dont  l'origine  est  du  reste 
inconnue. 

C3iillon,  château,  Cilon,  n^^],  Castrum  Quilonisy  1196,  et 
Chillon^  1214)  M.  R.  XII,  48,  Chillon^  1224,  Chy lions,  1232, 
Chilliun,  i233,  Chilioriy  i236,  Chillun,  1237,  M.  R.  XXIX, 
Chillum,  1247,  ChillonSj  i255,  Chilluns,  1276,  etc.  D'après 
Gatschet,  du  mot  patois  chillondy  chillon^  plateforme  de  rocher. 
Une  décision  du  Conseil  de  Neuchâtel,  de  i663,  citée  par  le  Mus. 
N.,  i865,  p.  i35,  dit  :  «  Octroi  de  20  écus  par  an  à  Jehan  Bompi, 
paveur,  pour  maintenir  les  pavements,  fournir  les  chillonds  et 
arènes,  etc.  »  Ceci  confirme  l'opinion  de  Gatschet  et  le  mot  de 
chillon,  pierre  plate,  dalle,  parent  de  caillou,  voir  Chille.  Une 
charte  valaisanne  nous  parle  d'un  lieu  dit  Chillon  près  Diogny, 
Lens,  1269,  aujourd'hui  Zilloii(ts).  Il  faut  rattacher  à  cette 
même  racine  Ziloiig(ts),  loc.,  alpes  d'Arbaz  et  Talpe  de  Gheillon 
(carte  Dufour),  Cheillong,  F.  d'Avis,  ou  Seillon  ou  Seilon  (per- 


92  CHINDON  —  GHOISY 

mutations  valaisannes  ch'S  ou  z)^  au  fond  de  la  vallée  d'Héré- 
mence,  qui  est  donc  l'alpe  du  rocher. 

M.  B.  Dumur  nous  communique  à  ce  sujet  les  textes  suivants 
tirés  des  manuaux  du  Conseil  de  Lausanne  : 

«  En  i556,  on  mentionne  «  des  ânes  chargés  de  pierres  de  chil' 
»  liod  »  pour  le  pavement  de  la  Barre  et  «  le  i4  mars  i588,  le 
»  Conseil  autorise  n.  Lojs  Seigneulx  à  prendre  au  Flon  »  ung 
chillon,  tel  que  bon  luy  semblera  pour  faire  une  couche  en  son 
baptiaux  du  moulin  appelé  de  la  Ryettaz.  » 

A  la  suite  de  ces  notes,  continue  M.  Dumur,  j'avais  écrit  dans 
le  temps  :  Le  château  de  Chillon  serait  donc  le  château  construit 
sur  un  chillon  j  soit  sur  un  rocher.  » 

Ghindon,  ham.  de  Reconvilliers,  D.  Moutier,  Zer  Chindoriy 
1236,  Tr.  I,  Der  Kinden,  1241,  Zchindun^  1289  ;  de  Tall.  Zer 
Kinden.  Quant  à  l'étymologie  Kindunum,  hybride  de  l'ail.  Kind 
et  du  celtique  dunurriy  colline  des  enfants,  Dict.  géog.  Attinger, 
I,  488  ;  elle  ne  soutient  pas  l'examen. 

Chippis,  D.  Sierre,  Valais,  Sepils  vers  iioo,  M.  R.  XVIII, 
ChipiZy  1288,  ChipitZy  i348,  Chypis,  i4io,  Chippis,  i46o  ;  loc. 
à  Hérémence,  Chypis^  i448,  Chepis  à  Verossaz  ;  du  latin  sepile^ 
haie,  lieu  clos  de  haies. 

Chissiez,  clos  à  Lausanne,  Eschissiacum  vers  1280,  Eschisei, 
1280,  EschissiSy  1290,  M.  R.  VI,  8o5,  4o8,  Chissye,  i5io,  Chis- 
seyy  i5i8,  Fr.  de  Chissy,  i586,  ChissieZy  i557,  M.  R.  ;  tire 
sans  doute  son  nom  de  la  famille  de  Chissy,  Chissiaco,  bourgeois 
de  Lausanne  au  moyen  âge  jusqu'en  1567  ;  de  (fundum)  Cassia' 
cuniy  domaine  d'un  Cassius^  gentilice  romain  ;  pour  permut. 
a-i,  voir  Chigny. 

Choêx  (ou  Ghouex),  ham.  de  Monthey,  Valais,  Choiz,  11 78, 
ChoyZy  1288,  ChueySy  18 16,  Chuex,  1428,  ChoeXy  i436. 

Ghivrajon,  ham.  près  Aubonne,  Chiavrajorty  1047,  1049,  M. 
G.  XIV,  5,  Chivraioney  xii*  s.,  Dict.  hist.  V.,  suppl. 

Choisy,  près  Rolle,  comme  les  nombreux  Choisy  de  France,  de 
{Jundum)  Cautiacum,  domaine  d'un  CautiuSy  gentilice  dérivé 
de  cautuSy  avisé,  prudent. 


CHOINDEZ   —  GHULES  93 

Ghoindez,  ham.  de  Courrendlin,  D.  Moutier,  Berne  ;  forme 
francisée  de  l'ail.  Schwende,  nom  très  fréquent  dérivé  du  v.  h. 
ail.  swentariy  endroit  défriché  par  le  feu. 

Gholochy  ou  Gholochex,  lieu-dit  à  Ayent,  Valais  =:  Sous  le 
Sex  (s-cA). 

Chorebisse,  alpes  de  Nendaz,  au-dessus  du  Grand-Bisse  =  So- 
rebisse,  au-dessus  du  bisse,  permutation  ss-ch. 

Ghougny,  ham.  de  Vandœuvres,  Genève,  Chougnier,  1826, 
i368,  M.  G.  II,  367,  Chougnyer,  i33o,  M.  G.  XVIII,  129,  Cho- 
ffnier,  i343,  M.  G.  II,  388,  Chounye,  i345,  M.  G.  XVIII,  Chou- 
nier,  i364,  Chômer^  etc.  D'après  M.  Ch.  Morel,  M.  G.  XX,  567, 
de  (fundum)  Conniacum,  domaine  de  Connius,  gentilice  connu 
par  les  inscriptions  de  Genève.  Mais  «  ceci  est  impossible,  c  ini- 
tial ne  donne  ch  que  devant  a  »  (Bonnard).  Il  vient  de  Caunia" 
cum,  du  g^ntilice  Caunius,  Hoider,  p.  868,  dérivé  du  nom  gpau- 
lois  CaunuSy  cité  par  Zeuss,  p.  3  et  34* 

Ghogny,  loc.  à  Chessel,  D.  Aigple,  un  Chogney  à  Savièse,  1267, 
môme  orig'ine,  domaine  d'un  Caunius, 

Ghoulex,  Genève,  Cholay,  1260,  1298,  M.  G.  XIV,  CholaySy 
i3i8,  Guigo  de  Caulhiaco^  i394,  et  Caulliaco  ;  Choully,  ham. 
de  Satignj,  Cauliacum,  934,  M.  G.  XII,  16,  912  d'après  Hidber, 
I,  209,  Choyellie,  1296  ;  comme  les  Caulhiac  du  midi,  de  (prcB" 
dium)  Cauliacum,  domaine  d'un  Caulias,  g-entilice  romain. 

Choutagne,  loc.  au  Grand-Saconnex,  Genève  ;  mot  bien  voisin 
de  Chautagne,  nom  d'une  contrée  de  Savoie  dans  le  Genevois, 
Ckostagnia  au  xiii®  s. 

Es  Ghueires,  loc.  à  Villeneuve,  prés  sous  l'arête  de  Sonchaux  ; 
probablement  de  chua^  chnva,  nom  patois  du  freux,  v.  f.  choue, 
du  v.  h.  ail.  kouva,  corneille,  et  suff.  coll.  eire,  endroit  où 
abondent  les  corneilles  de  rocher.  Non  [loin  de  là,  à  Naye,  la 
Tanna  ai  Chuve,  la  caverne  des  freux. 

ChuiTort,  plus.  loc.  Jura  ;  forme  patoise  de  chaufour,  four  à 
chaux.  On  a  écrit  de  même  Chumont  pour  Chaumont. 

Ghules,  n.  fr.  de  Gais,  D.  Cerlier,  Galles,  ii85,  F.  R.  I,  1208, 
1217,  20,  26,  Chutes,  1217,  Chouley  Chutes,    i4o3  (Zimmerli), 


94  CIGLBT  —  CLARMONT 

GalSf  1265,  ori^ne  inconnue;  quant  au  n.  ail.»  il  indique,  d'a- 
près Zimmerli,  une  ori^ne  pré-germanique  et  peut  être  rapproché 
des  noms  rhétoromans  Galspert  et  Galstramm  (Walenstadt  et  Se- 
velen,  C.  de  St-Gail). 

Cidet,  loc.  à  Aigle,  très  exposé  au  vent  ;  du  verbe  patois  ci- 
klla,  pousser  des  cris  aigus. 

Oserache  ou  Ziseraehe,  alpe  sur  Saint^Martin  d'Hérens  ;  dé- 
rivé de  chesièrey  n.  commun  au  xrv®  s.,  bas  latin  chegseriam  = 
chalet  de  pâturage,  de  casaria,  avec  suffixe  cxhe  =  asse.  Dans 
la  vallée  d'Hérens  on  trouve  ss  pour  ch,  ch  pour  ss.  Praz  Ochin 
pour  Ursin,  Rèche  pour  Raisse  et  Zan  pour  champ»  Zena,  ché- 
neau,  etc. 

Clages,  Saint^Pierre  de  — ,  village,  ham.  de  Chamoson,  Va- 
lais :  ecclesia  de  Clagiis^  11 53,  de  Clagis,  1196,  S.  Petrum  de 
ClageSy  12 18.  Gatschet  le  rattache  à  Clées,  bas  latin  cleda^  cleta, 
du  celtique  cliath,  claie,  clôture  à  claire-voie  ;  voir  Clées.  Le  g 
est  difficile  à  expliquer  ;  il  serait  absolument  isolé  au  milieu  de 
toutes  les  formes  dérivées  de  cieta.  Serait^il  possible  de  dériver 
Clages  de  claves  ?  Les  clefs  sont  un  attribut  de  saint  Pierre. 

rJamogne,  lieu-dit  à  Aubonne.  Nous  pensons  que  c'est  la  terre 
dont  il  s'agit  dans  une  charte  de  1286  où  GutU.  Merchiant,  bour- 
geois d'Aubonne,  reconnaît  tenir  du  chapitre  de  Genève  une  pièce 
de  vigne  au  lieu  dit  Clamogin,  M.  G.  XIV,  180,  Rég.  gen.,  292. 
Il  faut  probablement  lire  Clamogni  (i-e). 

Clarens,  h.  de  Montreux,  un  G.  de  Clareyns^  curé  d'Orso- 
nens,  1826,  Clareyns,  i353,  et  ham.  de  Vich,  Nyon,  Clarens^ 

1164,  M.  R.  V,  1179,  ^*97>  ^-  ^'  ^^  '  ^^^  ^^  glareanusy  grave- 
leux, comme  le  veut  Gatschet,  mais  dérivé  d'un  n.  pr.  germain. 
«  Il  y  a  chez  les  Germains  de  nombreux  noms  formés  de  la  racine 
clar,  que  l'onomatique  germaine  a  empruntée  au  latin  (clarus, 
clair,  illustre).  Clarens  peut  très  bien  avoir  eu  pour  forme  primi- 
tive Claringum,  »  (Note  fournie  par  M.  Stadelmann.) 

Clarmont,  D.  Morges,  P.  de  Claromonte,  i2o4,  Qairmont  à 
Renan,  et  Qermont,  loc.  à  Saint-Imier  ;  de  clarum  montem^ 
mont  clair,  ensoleillé. 


CLAIIUZ  —   GLEIBE  96 

Gfamz,  loc.  à  Marly,  Frib.,  Clar  Ruz^  i483,  Cliaruz^  i83a 
(Kaenlin),  ail.  Luterbach  ;  de  clair  et  ruz,  ruisseau. 

ClaTaux  (ou  Clavoz),  loc.  près  Sion^  Clivo,  1229,  Clavot^ 
1299,  Clahvotf  i3o6,  Clawot,  i453,  Clavody  147S  et  les  nom* 
hreux  (11)  Claivaz,  Cleivaz,  Clivaz  du  Bas  Valais  ;  la  Glairaz  à 
OUon  (accent  sur  la  pénultième)  ;  de  cliva  (terra),  clivum  (fun- 
dum)  =  terrain  en  pente.  Cleua.  i253,  Cleives,  1267  à  Grimi- 
ffuat.  Bridel  donne  cliver  comme  n.  conmiun  dans  la  vallée  d'An- 
niviers  pour  désigner  un  terrain  en  pente.  Kliwen  à  Varone, 
Louèche,  Inden,  Cliben  à  Louèche-les-bains,  formes  germanisées. 

ClaTeleyres,  loc.  à  Aigle,  Paropignj,  et  sans  doute  Clavelière, 
écart  de  Begnins  ;  propriété  d'un  ClaveL 

Clavons,  m.,  vallée  de  la  Tinière,  Villeneuve,  habitée  en  1276 
par  Walieras  des  clavons^  tenancier  de  Haut-Crét.  Cart.,  ii5; 
aurait-il  la  même  racine  que  Clavaux,  de  cli vus,  incliné  (terrain) 
en  pente?  Godefroy  a  un  adj.  clavonné^  traversé  de  clous,  mais 
nous  ne  voyons  pas  ici  de  rapport. 

C3é,  Grand  —  et  Petit  —  Clez  (Lutz),  2  pâturages  à  l'Etivaz. 
Auraient-ils  quelque  parenté  avec  le  celtique  clé,  cleiz,  klei, 
gauche  ;  ils  occupent  le  flanc  gauche  de  la  vallée  en  remontant. 
«  Ou  plutôt  d'un  s.  m.  formé  sur  le  s.  f .  claie,  de  cleta  ?  *  (Bon- 
nard.) 

Les  Clées,  D.  Orbe,  les  Clees,  1226,  M.  G.  IV,  4i»  les  Claies 
vers  1200,  M.  R.  VI,  678,  les  Cloies,  1260,  M.  R.  XIV,  p.  4o, 
Castrum  Cletarum,  1271,  Cletis  dans  les  chartes,  les  Clées,  loc. 
à  Noville  ;  m.  à  Boudry  ;  les  Clefs,  2  pâtur.  Gruyère  ;  la  Clef  aux 
Moines,  ham.  de  Savigny,  —  mieux  écrit  la  Claie,  Claye  dans 
les  anciens  plans;  Clie,  loc.  à  Vevey,  Clees,  1176,  Cleies,  1229, 
etc.,  M.  R.  VI,  469,  365  ;  la  Clie  à  Gimel,  la  Qiaz  à  Pailly,  aux 
Clies  à  Bourdigny,  Clîes  et  Cliettes  à  Savièse,  Grimisuat,  Pen- 
thalaz,  Arzier  ;  les  Cléettes  à  Chamblon  ;  du  bas  latin  cleta, 
clida,  clia,  provençal  cleda,  du  celtique  cliatk  =  claie  ;  de  là 
aussi  notre  clédar,  clef  ou  claie  de  haie. 

Cleibe,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Cloibi,  1162,  1193,  Cloyer- 
bis,  1267,  Wrstb.  ;  Cleybi,  1289,  Furrer,  91,  Cleby,  i434,  i4^i  ^ 


96  CLENDY  —  ES  COCAGNES 

d'après  Gatschet,  correspondant  des  Kleben  de  la  Suisse  alle- 
mande, nom  donné  aux  lieux  où  abondent  les  plantes  qui  s'accro- 
chent, bardane,  gratteron  ;  du  v.  h.  ail.  chleb.  La  bardane  y  est 
en  effet  très  commune. 

Clendy,  ham.  d'Yverdon,  Clendie,  885,  et  Clingerium^  M.  R. 
VI,  182,  Clendiery  1277,  ClendierSy  1174»  Clendiez,  i3i8, 
Clendier,  i453  ;  probablement  d'origine  g'allo-romaine. 

La  Clergé,  loc.  à  La  Chaux,  à  La  Sarraz  ;  la  Clergie  ou  Cler- 
gère  à  Moudon  ;  Clergis  à  Sottens  ;  anciennes  propriétés  du 
clergé  (séculier)  de  ces  localités. 

Le  Cloître,  quartier  d'Aigle,  Clotri,  i332>  la  Cloître ^  plans  de 
17 18  ;  de  cloître^  couvent  :  ancienne  propriété  de  l'abbaye  de  Saint- 
Maurice. 

Clos  (145  loc.  Frib.)  et  les  variantes,  Oods  (Cemier),  Clou, 
Clouds,  Cloux,  Cluds  ;  les  collectifs  Closy,  ham.  de  Vucherens 
et  6  loc.  Frib.,  Closuit,  Cleusy,  Cleusix,  Clousix  ;  les  dimi- 
nutifs Closon,  Cleuson,  2  alpes  en  Valais  ;  Clouet  à  Conthey, 
Closel  à  Aigle  et  Champagne,  Closelet,  Closalet,  une  dizaine, 
et  Closelat,  forme  du  Jura  bernois,  Closalon,  Noville,  Clausil- 
lons,  Bex,  etc.  ;  participe  passé  du  verbe  clore,  v.  f.  clos,  clous, 
cloux,  claux,  dus.  La  forme  Clou  est  fréquente  dans  le  centre 
de  la  France. 

Closure  et  le  diminutif  Closuratte,  loc.  du  Jura  bernois  = 
clôture. 

Clouloup  à  Monnaz,  D.  Morges  =  clos  (du)  loup^ 

Clourion,  loc.  à  Chandolin  d'Anniviers  =  clos  rond. 

Cluse,  nombreuses  loc.  ;  subst.  du  part,  passé  fém.  de  clore, 
dus,  cluse;  de  même  Cleusaz,  pâturage  sur  Saint-Maurice; 
Cleusettaz  à  Saillon  et  Clusettaz  à  Saint-Gingolph,  Kluschet- 
ten  à  Louèche,  diminutifs. 

Es  Cocagnes,  vignes  à  Mont-Rolle  ;  en  Cocagne  à  Bussigny- 
Morges  ;  probablement  terres  fertiles,  allusion  au  pays  de  cocagne 
où  tout  abonde,  mot  ancien  dans  la  langue.  Littré  cite  un  vers  du 
xiiie  siècle  : 

Li  pats  a  à  non  coquaigne. 


COCHE  —  COINSINS  97 

La  Coche  ou  Cotse,  ham.  de  Finhaut,  Valais,  dans  un  repli 
très  accentué  du  vallon,  —  loc.  à  Blonay,  —  pâturag'e  à  l'Abbaye  ; 
Mont  Cochet  à  Sainte-Croix,  séparé  du  Chasseron  par  une  en- 
taille profonde  ;  Cotzettaz,  loc.  à  Sion,  entre  deux  crêts  ;  de 
coche,  entaille,  mot  probablement  celtique. 

Le  Cœur,  en  Valais  :  chalets  sur  une  croupe  saillante,  alpes  de 
Liddes  ;  Sur  Cœur  au  M uveran  ;  Sur  le  Cœur,  point  culminant  du 
sentier  de  Mordes  à  l'Haut  d'Arbignon  ;  Sex  du  Cœur,  sommet 
dominant  le  pas  ou  col  de  Savalenaz,  alpes  de  Vouvry  ;  Croix  du 
Cœur,  sommet  du  col  entre  Bagnes  et  Iserable,  etc.  A  rapprocher 
de  la  Croix  de  Chiœu,  col  sur  Ravoire  de  Martignj,  des  Chieu 
ou  Kieu,  soit  cols  d'Ëmanej  et  de  Barberine,  alpes  de  Salvan,  de 
Sur  le  Queud  à  Leytron,  le  Keu  de  Montabert  à  la  Dent  d'Hé- 
rens,  côté  d'Aoste  :  formes  diverses  de  coL  Cœur  est  né  d'une  con- 
fusion entre  kieu^  coUet  kieu  y  lieu,  cœur.  Ne  peut  venir  de 
cornu,  corne,  la  plupart  de  ces  localités  désignant  des  échancrures, 
des  dépressions  de  1  arête  et  non  des  saillies. 

Cœuve,  D.  Porrentruy,  Cova,  ii36,  Cuva,  1175,  Cœuve,  i254, 
Cauva,  i4io,  ail.  Kuff;  du  latin  vulgaire  cupa,  d'où  le  f.  cuve, 
V.  f.  cueve,  pris  au  figuré  pour  endroit  creux  ;  dérivés,  la  Cœu- 
vatte  ou  Cauvatte  (=  ette),  ruisseau  qui  y  passe.  Covet,  moulin 
dans  un  ravin  à  Chavannes-le-Chène  ;  es  Covets  à  Orbe,  diminu- 
tifs. 

Coffrane,  Neuchâtel,  Cus/rano,  1092,  Cor/rano,  1220,  1228, 
Corfranon,  1264,  Corfragne,  1270,  1295  (Matile),  Corfraigno, 
1870,  Confrano,  i4oi,  M.  N.  XLI,  Courfrasne,  i453  ;  paraît 
signifier  ferme  des  frênes  ;  c'est  la  traduction  de  Gatschet,  de 
M.  A.  Godet  et  du  chartiste  de  i453.  Mais  le  second  élément  des 
composés  de  Cort,  Court  est  toujours  un  nom  d'homme.  C'est 
donc  la  court,  la  ferme  de  Frano  ou  d'un  n.  pr.  germain  appro- 
chant, tels  que  ceux-ci  Framn-us,  Frane-rîch,  Frane-mund  où  l'on 
retrouve  la  racine  onomatiqueyran. 

Coinat,  voir  Cuénet. 

Coinsins,  D.  Nyon,  Quinsins,  121 2,  1221,  1224,  1262,  1268, 
M.  R.  VI,  262,  XII,  etc.,   QuincinSy   12 15,   1286  (souvent  écrit 

M.  D.  SEC.    SÉRIE,   TOME  VII  7 


98  COINTRIN  —  COLLONGES 

Quinsi/Hy  6  f.,  M.  R.  XII,  p.  37-42),  Quintins,  1288,  CuinchinSj 
i3o3,  Cuinsins,  i3o6,  Caynsins,  i332,  et  Coinsin,  h.  de  Lussy, 
D.  Morges  =  chez  les  desceadants  de  Cunso,  ConzOy  ail.  mod. 
Kunz,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  racine  Gund,  groupe  Gunzo. 

Cointrin,  Genève,  CuintrinSy  I2i5,  Quint rins  et  Quintri- 
narriy  1224,  M.  R.  XI,  53  et  48,  CuyntrinSy  i3o6  =  chez  les 
descendants  de  Gitnther,  Kundhari  (de  Kand  et  hari,  guerrier), 
d'où  les  noms  de  lieux  comme  Cuntheringun^  qui  correspond 
assez  bien  à  Cointrins.  Fôrstm.,  racine  Gund,  groupe  Gunda- 
char. 

Golan,  ruiss.  et  terr.  à  Curtilles,  voir  Coulaz. 

Collatel,  loc.  monts  de  Bex  et  Lavey  ;  de  collateluniy  dim.  du 
bas  latin  collatum,  Ducange,  c  jugum  montis,  vox  nota  in  Alpi- 
bus  et  Pjrenaeis,  ^  bas  latin  collatUy  s.  f.,  espagnol  collado, 
colline  ;  donc  petit  mont,  petite  colline.     * 

Cojoniiox,  ham.  de  Blonay,  Cojenay  vers  1160,  Cogionai 
vers  1260,  M.  R.  XXIX,  487,  Cojonay,  xvi«  s.  Une  inscription 
de  Nîmes  donne  le  gentilice  Coionius,  Holder,  p.  io63,  et  de  Vit, 
a  CoioSy  n.  pr.  gaulois.  Ce  pourrait  donc  être  un  fundum  Coio^ 
nacum,  de  Coionus,  n.  gallo-romain. 

CoUex,  ham.  de  Collex-Bossy,  Genève,  Cliolay,  1268,  Colay, 
1258-1809,  M.  G.  XIV  et  IX,  ColeXy  i855,  le  Rég.  gen.,  1866, 
écrit  aussi  Gollex.  Paraît  être  comme  Ghoulex,  aussi  appelé  jadis 
Gholav,  un  Cauliacum,  voir  Ghoulex. 

Les  Collièses,  bois  à  Bôle,  le  même  avec  préfixe  col  =  cum, 
que  les  Liaises. 

Colline,  rivière,  un  des  bras  de  la  Promenthouse,  près  Nyon, 
Collana  vers  ii5o,  Collona,  xii®  s.,  M.  R.  XII,  2,  72,  Colona, 
i3o8,  M.  R.  XXVIII,  2o3,  le  suffixe  est  la  racine  celtique  ona, 
source,  rivière. 

Les  Collisscs,  section  de  la  commune  de  Nods,  Berne  ;  forme 
archaïque  de  coulisse,  de  couler,  v.  f.  coler,  du  latin  colare,  fil- 
trer; la  Golisse,  ham.  du  Chenit;  le  môme,  avec  permutation  c-g. 

Collonges,  ou  Colongcs,  com.  Valais,  Genève  ;  4  ham.  Vaud 
et  nombr.  loc.  ;  bas  latin  colongia,  de  colonica,  terre  cultivée 


COLLUAIRE   —   COLOMBIER  99 

par  un  colon,  laboureur,  métayer^  ou  sa  chaumière.  On  peut  rap- 
procher de  ce  mot  le  nom  de  Collondaz-Jeur  ==  de  la  Joux  (Pays 
d'Ënhaut)  et  les  localités  des  CoUondaîres  à  Villeneuve  et  des 
GoUondalles  à  Montreux.  Le  d  est  une  lettre  intercalée  comme  le 
prouve  le  nom  de  Petrus  des  Colandes,  1226,  1228,  appelé  plus 
loin  P.  des  Colunes  ou  des  Colunges,  M.  R.  VI,  332,  338  et  700. 
Il  y  a  là  une  confusion  avec  colonde,  colonne,  de  columna. 

Golluaire,  nom  fréquent  de  lieux-dits  dans  la  vallée  du  Rhône, 
aux  nombreuses  formes,  pour  lequel  nous  n'avons  pas  de  solution, 
tels  sont  Colluaire,  champs  à  Bex^  CoUueyros,  prés  à  OUon, 
Yvorne,  la  Collure  à  Corbeyrier,  Collures  à  Leysin,  CollaereSy 
1454  ;  Couluîre,  prés  à  Savièse,  Valais,  Colueri,  1260,  Colaeryy 
iSSg,  Goluire,  champs  à  Bagnes,  CoUuires,  prés  à  Saillon  et 
Bagnes,  Galuiry  à  Nendaz,  Collière  à  Ayent  et  à  Vex,  Colayro 
à  Troistorrents,  Coleyre  à  Conthey,  au  CoUierux  ou  Colliaruz, 
champs  à  Chessel,  une  Nigri  Coliri  à  Louéche,  i322,  GoIIry,  ou 
GoUeri;  môme  nom,  germanisé,  à  Salgesch,  en  la  Coloyry  vers 
i45o  ;  le  CoUioret,  ruisselet.  Gruyère,  dim.  Peut-être  le  v.  f. 
couloire,  s.  f.  coulouere^  xiv®  s,,  coulière,  passage,  lieux  où 
s'écoulent  les  eaux  ?  «  Il  y  a  sans  doute  2  mots  couloire,  oire  = 
atoria,  et  coulière,  ière  =  aria.  »  Note  de  M.  Bonnard. 

Gologny,  Genève,  Coluniacum,  1 1^0,  Colognier,  1208,  6'o- 
loigneyy  1263,  Colungniey  1272,  etc.,  M.  G.  II,  4^  et  XIV  ;  de 
(fundam)  Coloniacum^  domaine  d'un  Colonius,  gentilice  ro- 
main. 

Colombier,  Vaud,  Columbarium^  938,  987,  Columbirioy 
ii4i  ?  Hidber,  I,  569,  Columbier,  1228,  M.  R.  VI,  et  Neuchâtel, 
Columbier,  1228,  1280,  Matile  ;  CoUombey,  Valais,  Columbe- 
rinm,  xili*  etxiv®  s.,  En  Collomboy  à  La  Sarraz,  et  les  fémi- 
nins Golombeyre,  ham.  de  Praz,  Fribourg,  la  Ck)lombîèpe,  ham. 
de  Fully,  Valais  et  loc.  à  Begnins  ;  Colombo,  loc.  à  Conthey  ; 
Collombaire  à  Aigle,  Es  Colombeyres,  Cully  ;  de  columba-- 
riam,  tombeau  ;  dans  la  plupart  de  ces  localités  on  a  trouvé  des 
tombes,  des  urnes  funéraires.  Peut-être  aussi,  dans  certains  cas, 
de  columbarium^  pigeonnier. 


400  COLOVREX  —   COMBERBOUX 

Colovpex  ou  Golovrai,  Crans,  D.  Njon,  Colovray,  ii84,  Hid- 
ber,  II,  Colovraiy  124A»  M.  R.  XII  ;  un  bois  de  Colourai  près 
Tolochenaz,  1228  ;  de  colubretum^  lieu  où  abondent  les  cou- 
leuvres, du  latin  colubra.  Quant  à  Colovray,  ham.  de  Bellevue, 
Genève,  ColovreXy  carte  Dufour,  Colovracumy  1186,  M.  G.  IV, 
Colovray,  1257,  c'est  plutôt  un  {fundum)  Colubracum,  domaine 
d'un  Colaber^  cognomen  romain  cité  par  De  Vit,  II,  380. 

Combaby,  loc.  à  Gilly,  Convabis,  Conbabis,  1265,  M.  R.  III  ? 

Combanivaz,  loc.  aux  Plans  sur  Bex  ;  probablement  Combaz- 
niva,  combe  à  neig'e,  où  la  neige  reste  longtemps. 

Combarimboud  ou  Combarimbourg  à  Lessoc  et  à  Grand  vil- 
lard.  Gruyère  =  Combe  à,  de  Raimbaud,  n.  pr. 

Combarin  à  Rossinières  ;  de  combe  et  arein,  avalanche  pou- 
dreuse ==  combe  à  arcin,  aux  avalanches. 

Combaz  ou  Combe,  petit  vallon  ;  du  celtique  comb,  bas  latin 
comba,  Comballaz,  Ormonts,  Conthey  (patois  Combadé),  Marti- 
gny,  Comballon,  Gryon,  Combette,  une  20S  et  Combatte,  les 
Comballats,  Jura,  Combiola,  val  d'Hérens,  Combiola,  1190, 
Furrer,  III,  49?  Combiola,  1260,  Combire  et  Combirette,  alpes 
Valais,  dim.  ;  Combasse,  alpes  d'Aigle  et  Combache  à  Grdne  et 
Chalais,  Valais,  augm.  Combasson,  loc.  aux  Verrières.  Le  Com- 
bet,  le  Combeîpy,  ruisseaux  D.  Yverdon  et  Cossonay,  même 
famille.  Combe  s'est  conservé  dans  la  Suisse  allemande  où  le  b 
s'est  assimilé  à  Y  m.  Gomma,  4  loc.  Singine  fribourgeoise,  Gum- 
men,  Oberland  bernois  et  Kummen,  Haut  Valais,  par  exemple 
Kummen,  ham.  de  Rarogne,  s'appelait  Chiimbon  et  Combon, 
1282,  Cambis,  1299,  Cumbos,  i3o8,  Kumben^  i4o7« 

Combaz  Gelin,  loc.  à  Ollon  et  à  Premier  =  combe  à  gelinCy 
combe  des  poules. 

Combazeline,  alpes  de  Nendaz,  Valais  {Combarzeline,  carte 
Siegfried),  Cumba  Acclini,  1260,  M.  R.  XXIX,  454  =  Combe 
d'Acelin  ou  Azelin^  n.  pr.  connu  par  de  nombreux  actes  de 
i2i4,  1221,  un  Acelin  prieur  de  Saint-Maire,  i2o3,  i243,  M.  R. 
VI,  19,  etc. 

Comberboux  ou,  et  mieux,  Combe  erboux,  petite  combe  à 


COMBORCHERIES   —   COMMUNAILLES  101 

Yvorne,  Vaud  ;  de  combe-herbous^  combe  (des)  prés.  On  pourrait 
objecter  que  dans  ce  genre  de  composés  le  second  nom  est  dans  la 
lègle  un  nom  d'homme  :  Combe  Girard,  Villar  Giroud.  Mais  il  y 
a  des  exceptions,  ainsi  dans  le  Val  d'Anniviers,  Talpe  de  Zatelet 
Prez  ou  Château  pré,  où  le  détermina tif  est  un  nom  commun. 

Comborcheries,  combe  boisée  et  forêt  de  sapins  à  Leysin  = 
Combe^rcherie,  pour  orserie,  s.  f.,  de  ursaria,  tanière  d*ours, 
comme  bouverie,  de  bovaria,  avec  permutation  s-ch,  comme  Siaz- 
ChiaZy  permutation  commune  dans  Tancienne  Gruyère  :  Combe 
des  tanières  d'ours. 

Comborsin  à  Rougemont  =  combe-Orsin,  du  nommé  Ursin  et 
non  des  ours  :  combe  étant  f.,  cela  donnerait  Comborsine,  comme 
Valorsine. 

Combre,  alpes  de  Vouvry  ;  de  combala,  petite  combe,  par 
changement  de  /  en  r.  Combrettes,  dim.  de  Combres.  Un  Corn- 
bres  de  France  (Eure-et-Loir)  s'appelait  jadis  Combulae.  Holder, 
1190. 

Gombremont,  D.  Payeme,  Conbramo,  911,  M.  R.  VI,  344» 
Cumbremont,  1142,  M.  F.  II,  221  et  1177,  Combremont,  ii84, 
Cart.  Month.  42,  i2i5,  M.  R.  VI,  325,  Cumbremunt,  1226,  M. 
R.  VI,  164,  Conbremont,  i233,  F.  B.  II,  129,  le  Conibi*emont, 
loc.  à  Moudon  ;  peut-être  de  Tadj.  v.  f.  combre,  voûté,  courbé, 
ce  qui  conviendrait  pour  la  contrée  très  vallonnée  de  ces  deux  vil- 
lages vaudois. 

Combron,  affl.  du  Talent  ;  de  Tadj.  conibre  ci-dessus. 

Cornera,  ham.  de  Grimisuat,  Sion,  Cornera,  iioo,  1227,  i25o, 
1267,  Comeira,  loc.  à  Leytron,  et  Commaire  (ou  Comeires),  h. 
d'Orsières  ;  origine  inconnue. 

Commugny  près  Nyon,  Communiaciim,  517,  10 18,  1026, 
Hidber,  I,  3o8,  317,  Cuminie,  12 16,  M.  R.  VI,  394,  Communie, 
1217,  32,  Commugnie,  i235;  de  (fundum)  Communiacum, 
domaine  d'un  Communias,  gentilice  dérivé  de  Communis,  sur- 
nom (cognomen)  fréquent. 

Communailles  ou  ConimounaiUes,  nombr.  lieux-dits,  (Com- 
munaux à  Vevey,  Cumunal,  1229,  et  à  la  Corbaz  ;  Queniou- 


102  COMPESIÈRES  —   CONDEMINE 

nailles,  ham.  de  Lovens,  Fribouri^;  (>>Dimuiiances,  fermes 
éparses  à  Montfaucon^  Jura  =  pâturag-es  communaux  ;  une  loc. 
les  Cumunayles,  Ormont,  i332. 

Compesiores,  Genève  ;  d'après  Gatschet,  de  cumba  picearia^ 
combe  des  pesses,  mais  !<>  tous  les  dérivés  de  picea  ont  le  double 
ss  ;  20  la  localité  est  sur  la  hauteur,  non  dans  une  combe  ;  3^  les 
formes  anciennes  n'ont  aucun  rapport  avec  Tétymologie  propo- 
sée ;  on  trouve  CompeisireSy  1170,  Compeseres,  1227,  M.  G.  II, 
37  et  IV,  44»  Compesseres,  i339,  ce  qui  incline  à  penser  que 
c'est  simplement  une  terre  des  Compeys,  comme  Claveleyres, 
Bretoneires,  terre  des  Clavel  et  des  Breton.  Voir  le  mot  suivant. 

Compois,  ham.  de  Meinier,  Genève,  Compeis^  i2o4,  Compe^ 
sium,  1220,  M.  G.  IV,  27  et  1276,  CompeySy  i3i8,  etc.,  berceau 
de  la  famille  de  ce  nom.  D'après  Ch.  Morel,  M.  G.  XX,  667,  de 
cum  et  pagus,  localité  à  la  limite  de  deux  pag^i,  ce  qui  paraît 
bien  douteux. 

Compengiez,  anc.  nom  de  Villeneuve,  Compendiacum  en 
ïoo5,  Compengie,  1166,  M.  R.  XVIII,  Compengiacum^  1207, 
Compendie,  1260,  eccl.  de  Compegie  que  nunc  appellatur  Vil- 
lenove,  1266  ;  à  ce  moment  le  nom  tombait  en  désuétude,  voir 
Villeneuve  ;  de  (fundum)  Compendiacum^  domaine  d'un  Co/w- 
pendiuSy  gpentilice  romain. 

Gonches,  vallée  du  Rhône  au-dessus  de  Brig-ue,  ail.  Gombs  ; 
(>)nehe,  plusieurs  hameaux  et  pâturages,  y  Gontze  ou  Conze(ts) 
à  Savièse  ;  du  latin  concava  (vallis,  terra)  =  vallon,  localité 
dans  une  dépression  du  sol  ;  Ck>nehon,  plus.  loc.  Givrins  et  ail- 
leurs, et  Conehette,  Cuntzettaz  à  Vex,  dim. 

(lonelse,  Concisa,  1179,  1194,  1228;  du  bas  latin  concisa 
(silva)  =  forêt  coupée. 

Condemine,  Gondamine,  Cioniamine,  Condemène,  nom  ex- 
trêmement fréquent.  Pas  d'endroit  qui  n'ait  une  condemine,  nom 
désignant  toujours  des  terres  fertiles,  dans  le  voisinag^e  des  loca- 
lités. Du  latin  condominium,  bas  latin  condamine  ;  Condamina 
à  Sion,  983,  Furrer,  III,  29  =  terres  faisant  partie  du  domaine 
seigneurial.  On  trouve  aussi  Gondomina,  Ducange  dit  :  <c  Narbo- 


CONFIGNON  —  CONTHEY  103 

Densibus  condamina  quasi  condominium,  a  jure  unius  domîni 
dicta,  vel  ut  alii  volunt  quasi  campus  Domini,  nam  versus  Seven- 
oas  Camp  aut  Con,  campum  sooat,  ubi  hac  condaminae  ab  omni 
onere  a^^ario  immunes  consentur.  »  Contamine  sur  Arve,  Con» 
dominium  en  1119.  ^^  '^^^  germauisé  est  devenu  Gûminen, 
Berne,  Conçlamina,  1274. 

Conflgnon,  ham.  de  Bernex,  Genève,  Cqfiniacum,  11 53,  M. 
G.  XIV,  9,  Cufjiniacum^  1260;  ailleurs  Confinium^  1190»  Con- 
Jinum,  1220,  Cujinnurriy  1224,  Cart.  Month.,  Confignon^  1278, 
Caffignion^  1426,  Acad.  Sav.  IV.,  etc.  D'après  M.  Ch.  Morel, 
M.  G.  XX,  557,  de  confiniarriy  limite,  territoire  ;  mais,  d*après 
les  deux  premières  formes  ci-dessus,  signifie  plutôt  (fundum) 
Cofiniacum,  domaine  d'un  *  CoJîniuSy  dérivé  du  cognomen  Co- 
fias.  De  Vit.  II.  p.  374>  H  faut  de  même  lire,  pensons-nous,  Cuf- 
fiuum,  le  nom  Anselmus  de  Cnssinuniy  1226,  du  Cart.  Laus.  M. 
R.  VI,  166. 

Au  Confln,  ham.  à  Marlj  et  Confins  à  Mannens  ;  de  confi- 
nium,  limite. 

Conflens,  Tioe  de  — ,  près  La  Sarraz,  à  la  jonction  de  la  Ve- 
noge  et  du  Veyron  ;  du  latin  con/laentem,  confluent  ;  de  la 
même  racine  :  Gour  Gonflant,  voir  Gourd. 

A  la  Confrary,  loc.  à  Chardonne  et  ailleurs  ;  anc.  prop.  d'une 
confrérie  religieuse. 

Consor  ou  Conzor,  ham.  de  MoUens,  Sierre,  Conseur  (Lutz), 
ConJoPy  i25o,  Conjour,  i354,  1376;  de  zor=zjour  =  joux, 
forêt,  et  cum  ;  hameau  près  de  la  forêt. 

Conthey,  Valais,  Con/{>z,  fin  du  xi®  s.,  Conteiz  vers  iioo, 
Contesium,  ii47#  Hidber,  II,  Contez,  1179,  1200^  Conteiz,  1212, 
Contheg,  12 17,  Contesio,  1284,  Contiouz,  1294,  plus  tard 
presque  toujours  Contegium,  Nom  embarrassant.  Ecartons  d Sa- 
bord le  Contextrix  de  5i6  qui  fig-ure  dans  un  document  douteux  *. 
Gatschet  tire  Conthey  de  contextum,  clôture  de  clayonnage.  Si  le 

*  Actes  da  concile  d'Açaune,  document  siernalé  comme  apocryphe  par  plu- 
sieurs critiques  et  dont  le  P.  Chifflet,  jésuite,  dit  :  hujus  fundationis  tabulée 
sunt  imperiti  cujuspiam.  Voir  M.  G.  XVI,  p.  57. 


104  CONTIGNY  —  COPPET 

passade  qui  parle  de  Tarrivée  du  prévôt  d'Agaune  ad  curtem  Con- 
dacensem  vers  990,  Cari.  Saint-Maurice,  dans  Hidber,  I^  268, 
Gatschet,  197  se  rapporte  bien  à  Conthej,  ce  serait  un  dérivé  de 
Condate,  confluent.  Conthey  est  non  loin  du  confluent  du  Rhône  et 
de  la  Morge  et  Condate  donne  Condey  d  après  d'Arbois  de  Ju- 
bainville  ;  de  son  côté,  Holder,  p.  1094,  rattache  à  Condate  Con-- 
teium,  aujourd'hui  Contt/j  dép.  de  la  Somme,  la  situation  et  les 
rapprochements  ci-dessus  rendent,  nous  semble-t-il,  cette  étjmo- 
logie  des  plus  probables. 

Contigny,  ham.  près  Lausanne,  Qaintignie,  1182,  Hidber,  II 
(qui  le  rapporte  par  erreur  à  Coinsins)  et  121 1,  M.  R.  VI,  419» 
Quintinie,  1202,  ContignieZy  1470  ;  de  (fundum)  Quintinia-- 
cam,  domaine  d'un  Qaintinius,  gentilice  romain.  Le  texte  de 
l'acte  de  1 182  où  le  pape  Lucius  III  confirme  au  prieuré  de  Saint- 
Maire  la  possession  de  ses  vignes  montre  que  c'est  bien  de  Conti- 
gny qu'il  s'ajj^it. 

Au  Gonvent,  loc.  à  Gilly  =  couvent,  de  conoentum. 

Convers,  loc,  vallée  de  Saint-Imier  ;  du  latin  conversum^  situé 
à  l'endroit  où  les  flancs  du  vallon  convergent  pour  se  terminer  en 
cul-de-sac. 

Coor,  Grand  — ,  dépression  profonde  entre  la  Dent  de  Mordes 
et  la  Tête  Noire,  alpes  de  Fully  ;  probablement  autre  forme  de 
Gor,  voir  ce  mot,  les  deux  00  pour  ô  et  c  pour  g,  comme  dans 
camber  de  gambe, 

Goppet,  Vaud,  Copetum,  1191,  et  5  ham.  fribourg-eois  ;  forêt 
à  Bioley-Magnoux  ;  Coppy,  bois  et  ruiss.  à  Corcelles-Chavornay  ; 
Coppex,  ou  Coppey,  pâturage  sur  Conthey,  Coppet  en  i3o4; 
Copettes  à  Champvent,  Copet,  1867  ;  les  Coppettes,  pâturage 
sur  Givrins,  la  Coppettaz  à  Ollon,  Goppoz,  ham.  du  Mont  sur 
Lausanne,  la  Goperie  ou  Gouperie,  trois  loc.  du  Jura  bernois. 
Dérivés  divers  du  verbe  couper  =  lieux  défrichés,  forêt  coupée. 
Peut-être  certains  de  ces  noms  dérivent-ils  du  v.  f.  coppe,  bas  la- 
tin coppa,  sommet,  ail.  kappe,  ou  d'un  autre  vieux  mot  copel, 
coapety  même  sens.  M.  Brandstetter,  Indic.  hist.  suisse,  1870, 
p.  ii3,  dérive  coperie  decupa,  au  sens  de  colline  arrondie. 


COQUAZ   —   CORBAZ  105 

Coquaz,  A  la  — ,  m.  à  Billens,  Coques,  chalets  Ormont  ;  du 
latin  conchay  syn.  de  Conche,  petit  vallon  ;  voir  ce  mot.  Co- 
quettes, chalets  vallée  de  THongrin,  Cciuquella  à  Sal/^etsch,  Va- 
lais, diminutifs  ;  Coquerellaz  à  Ecublens,  Vaud,  double  dim. 

Cor,  racine  isolée  dans  Cour,  ham.  de  Lausanne,  Cors,  xiii*  s., 
M.  R.  VI  ;  Court,  D.  Moutier,  Berne,  Cori,  ïi48,  Curt,  1189  ; 
dérivés  du  latin  cohortem,  proprement,  troupeau,  contracté  en 
coriem,  bas  latin  curtem^  v.  f.  cort,  propriété  rurale,  ferme.  Ce 
mot  forme  le  premier  ou  le  second  élément  (construction  germa- 
nique) d'un  grand  nombre  de  noms  de  localités,  l'autre  terme 
étant  généralement  un  nom  propre  germain,  celui  du  premier  pos- 
sesseur. Quelquefois  cor  est  difficile  à  reconnattre  sous  les  trans- 
formations subies  :  Coffrane,  Cudrefin,  Coussiberlé,  etc.  La  cons- 
truction germanique  est  spéciale  au  Jura  bernois  :  déterminatif 
en  tète  du  composé,  Bassecourt,  Miécourt,  etc.  Bon  nombre  de 
ces  composés  ont  un  second  nom,  allemand  ;  pour  que  Tétymolo- 
gie  soit  juste,  il  faut  qu'elle  explique  également  les  deux  noms. 
Voir  à  leur  ordre  alphabétique. 

Les  Corailles,  loc.  à  ChAtel-Saint-Denis  ;  le  dim.  coraillon, 
cœur,  désigne  au  figuré  le  meilleur  morceau  de  terrain,  la  partie 
la  plus  fertile  d'un  territoire.  Cette  figure  s'applique-t-elle  aussi 
à  coraille  ?  les  patoisans  pourront  décider. 

Corban,  D.  Porrentruy,  ail.  Battendorf.  Ne  peut  donc  venir  de 
Corbannum,  comme  on  l'a  dit,  Dict.  géogr.  Attinger  ;  Corpaoriy 
1240,  Corbaorij  1817,  Corbahon,  i435,  Courban,  ilfiiyBathen- 
dorf,  1 184  =  court,  ferme  de  Bado,  BattOy  ou  Batho^  n.  pr. 
germain  cité  par  Fôrstm.  Battoncourt,  château  au-dessus  de  Ché- 
zard,  Neuchâtel,  au  moyen  âge,  a  exactement  la  même  origine. 

La  Corbaz,  Ormonts,  Corba^  i332,  Corbes,  Corbez,  plus, 
loc,  Corbeyrier,  Vaud,  Corbières,  Frib.,  Corbere,  iii5,  Cor^ 
beire,  ii4o,  F.  B.  I,  Corberes,  1174,  M.  R.  XXII,  Corbeiry, 
Frib.,  villages  et  hameaux  ;  en  Corban  à  Bramois,  Corbaraye, 
Corbaray,  plus,  lieux-dits  ;  Corbettes,  sommet,  D.  Veveyse  ; 
Corbire,  alpe  de  Lens,  Valais,  Corberes^  1287,  Courbillon  à 
Lamboing,  Corbatière,  ham.  à  la  Sagne  et  loc.  à  Sion,  Corbas- 


106  CORBELETS  —  CORGEMONT 

sîère,  Copbassyre,  loc.  ;  Ciorbéron,  Corbiron,  ii34i  Corbas- 
sîère,  Corbéry,  Corberaye,  Curbît,  D.  Morges,  loc.  et  ruis- 
seaux ;  dérivés  de  courbe  =  localités  sur  des  terrains  onduleux, 
ruisseaux  au  cours  sinueux. 

Gorbelets,  crêt  à  Leysin  ;  allusion  à  sa  forme,  celle  d'une  pe- 
tite corbeille  renversée. 

Corcelles,  i^prèsChavornay,  Corsales,  1177,  Corzales,  I2a8, 
Courcelle,  1897,  Courselles^  i433  ;  — 2®  près  Payerne,  Corzales^ 
1228,  Corsales^  i34o  ;  —  3®  Gorcelles-le-Jorat,  Corcellis^  xii®  s.  ; 
4*^  près  Neuchâlel,  CttrceWis,  1092,  Carseles^  11 85,  CorcaleSj 
1228,  Corzales,  i236,  etc.,  Matilc; — 5o  D.  Moutier,  Berne, 
CorcelleSy  1226  ;  6  ham.  d'Attalens,  Corsalles,  ham.  de  Rossens, 
Frib.  ;  de  coriicelln,  dim.  de  curtem,  corlem,  ferme.  Corce- 
lettes  près  Grandson,  Corsalletes,  i342  et  Corsalettes,  D.  Lac, 
Frib.,  dim.  des  précédents. 

Cordex,  le  — ,  ruisseau,  un  des  bras  de  la  Promenthouse,  D. 
Nyon  ;  Coi*dez,  loc.  à  Conthey  ;  probablement  de  la  même  racine 
que  le  Gordon  ou  Gorjon. 

Gordona,  ham.  de  Mollens,  D.  Sierre,  aussi  Cordonnaz  (Cor- 
don-na),  Cordona,  i2o3,  1267,  Corda na y  1240,  Cordonnaz 
i4oo.  Goi*donna,  alpe  de  Bourg- Saint-Pierre,  en  bordure 
entre  le  torrent  et  le  rocher  ;  Gordon,  ruisseau  près  Nyon  ;  voir 
Gorjon. 

Gorges,  ham.  de  Payerne,  même  ori|^ne  que  la  localité  nom- 
mée dans  le  Gart.  de  Haut-Grôt,  Corgia,  p.  i65,  170,  173,  194, 
Corge,  p.  20,  66,  67,  70,  71,  194,  et  Corgiaco,  p.  168,  que 
M.  Hisely  rapporte  avec  doute  à  Gorsier  près  Vevey  et  que  Gats- 
chet,  se  basant  sur  cette  forme  Gorg-e,  tirée  d*un  bas  latin  corgo, 
souche,  tronc  d  arbre,  défrichement  où  les  troncs  sont  laissés  en 
terre.  Quant  à  Gorg-iacum,  c'est  une  simple  gpraphie  de  notaire  ; 
ils  ajoutaient  parfois  le  suffixe  acum  à  des  noms  dérivés  de  noms 
communs  :  Pantharacum,  Ghiseracum.  «  Gorg-e,  mot  inconnu, 
nous  écrit  M.  Bonnard,  en  tout  cas  il  faudrait  corgas  pour 
Goreces.  » 

(^orgémont,  D.  Gourtelary,  Coriamunt,    1178,   Corgemunt^ 


C0R6N0LEY   —  CORMEROD  107 

1179,  Cortgemunt,  1181,  Corteimunt,  1228,  etc.  =  court, 
ferme  de  Gimmund  ou  Gaimundy  n.  pr.  germains  donnés  par 
Fôrstemann. 

Gorgnoley,  loc.  à  Ëvionnaz,  variante  de  Cornioley,  bois  à 
Monthey  et  loc.  à  Roche  ;  de  cornioley ^  nom  patois  du  cornouiller, 
lieu  où  abonde  cet  arbrisseau.  (Holder  donne  un  Cornioletum^ 
697,  aujourd'hui  Corneilles.) 

Gorin,  ham.  de  Lens,  orthographe  fautive  des  cartes  pour  Co- 
rens  ou  Coring^  Feuille  ofiF.  Valais,  Corens,  1 100,  Coreins^  i233, 
12439  Corens,  i449)  évidemment  d'un  n.  pr.  germain. 

Gorjolens,  D.  Sarine,  Coriolens,  xii«  s.,  et  1298,  Coriolains 
€t  CoriolanSf  1228,  Donat.  Haut.  Arch.  Fr.  VI,  Corjoliens, 
1445,  Corjellin,  1668  =  court,  ferme  des  descendants  de  Jodilo 
(voir  Joulens),  n.  pr.  germain.  Rien  de  commun  avec  Coriolan 
dont  on  a  voulu  le  dériver.  (Revue  suisse  cath.,  1900,  p.  871.) 

Corjon,  ruisseaux  à  Nyon  (aussi  Cordon),  Echandeus,  à  Sau- 
braz  et  à  Châtel-Saint-Denis  ;  loc.  au  Mont,  Ëclagnens,  Bour- 
nens,  Seigneux,  Boussens,  Echallcns  ;  pâturage  et  sommet  au 
Pays-d'Enhaut,  Corgion^  i332  ;  probablement  dérivé  de  chorda, 
boyau,  pris  au  figuré  pour  vallon  étroit  (d-j). 

Corjoa,  m.  à  Sorens  =  cour,  ferme  de  la  joux,  de  la  forêt,  à 
moins  que  ce  ne  soit  une  autre  forme  de  Corjon. 

Cormagens,  Sarine,  Cormagin,  ii48,  M.  F.  I,  269,  xii®  s., 
Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  Cormargin,  1294,  Cormargens, 
i44^9  ferme  d'un  Germain. 

Cormanon,  ham.  près  Fribourg  ;  court,  ferme  de  Mano  ou 
Mann,  de  Tall.  mano,  homme.  Fôrstm.,  p.  908,  cite  justement 
un  endroit  appelé  en  latin  Afannoniscurtis  :  c'est  l'exacte  traduc- 
tion de  Cormanon.  Du  même  nom  germain  dérive  celui  du  village 
français  de  Prémanon,  à  la  frontière  prè^  Saint-Cergues. 

Cormayeux,  loc.  à  Vollèges,  Valais,  comme  Cormayeur 
d'Aoste  ;  de  carte  m  majorem,  la  grande  ferme. 

Gormerod,  Lac,  Fribourg,  vers  ii43  et  1180,  Arch.  Fr.  VI,  7, 
107,  Cormoral,  xiii«  s.,  Cormoraiil,  1869,  Cormeraul,  i483, 
Cormeraud,  i56o  =  court,  ferme  de  Moralah,  Morolt,  ou  tel 


108  CORMINBŒUF  —  GORNAUX 

autre  nom  germain  de  la  racine  maur,  môr^  empruntée  au  latin 
mauruSy  noir. 

Coruiinbœaf,  Fribourg,  Cormenbo,  ii^s,  M.  R.  XII  et  vers 
1180,  Arch.  Fr.  VI,  Corminbou,  wj^,  Kormanbow,  i449»  Arch. 
Fr.  V,  428,  CormenboUy  i445,  Cormenboa/,  1470,  M.  G.  XII, 
7,  etc.  =  court,  ferme  de  Aîainbod,  n.  pr.  germain  ;  la  finale 
devenue  bœuf  en  fr.  par  confusion  avec  le  patois  bauj  bœuf. 

Cormoley,  bois  à  Monthey  ;  de  corme,  lieu  où  abondent  les 
cormiers  ou  cornouillers. 

Cormondes,  Fribourg,  Cormunt,  1228,  M.  R.  VI,  CormoneSy 
i363,  i^aS,  R.  dipl.  VII,  Cormondes,  i453,  etc.  =  ferme  de 
Manda,  n.  pr.  germain. 

Cormondrèche,  Neuchâtel,  Cormundresge,  11 78,  Cormun^ 
dreschcy  12 15,  Cormundrehchi,  Cormondrechy^  1281,  Cormon- 
dresche,  1268  =  ferme  de  Munderich,  n.  pr.  germain. 

Gormoret,  D.  Gourtelary,  Cormoret,  1178,  1817,  Cormorel, 
1228  =  ferme  de  Morel,  forme  postérieure  du  n.  pr.  germain 
Mor,  Moro,  du  v.  h.  ail.  môr,  noir. 

A  la  ComaZy  aux  Cornes,  lieux-dits  situés  dans  une  pointe  du 
territoire  ou  sur  quelque  promontoire  plus  ou  moins  saillant  ; 
nombreux  dérivés  diminutifs  :  Praz  Cornet,  alpe  de  Château- 
d*Œx  dominée  par  deux  crêts  boisés,  les  Cornettes,  sommet.  Va» 
lais,  le  Grand  Comier,  sommet  du  Valais  et  champs  à  Rennaz, 
Cornallaz  à  Epesses  et  Corseaux,  Cornaux,  ham.  à  Montreux, 
Es  Cornaux  à  Luins,  rA>rnillon,  petit  sommet  sur  Vionnaz,  Cor» 
nilly  à  Bex,  Cornuet  à  Chesières,  Es  Curnilles  à  Chardonne, 
rx>rnache,  patois  Comatze,  plus.  loc.  Genève,  Vaud  et  Valais, 
augm. 

Cornat-la-Lîèvre,  loc.  à  Courtetelle,  Berne  ;  fausse  orlh.  de  la 
carte  pour  Corne  à  la  Lièvre. 

Ck)rnaux,  Neuchâtel,  eccl.  CorneoliensiSy  abbat.  Corneilîy 
1143,  Cornaulx  vers  ii5o,  Curnaul,  1212,  1220,  Curnal,  i2i5, 
1228,  1800,  Ciirnau,  i255,  paraît  par  ces  formes  primitives  être, 
comme  les  autres  Cornaux,  un  diminutif  de  corne,  en  tout  cas  rien 
de  commun  avec  cerne,  comme  le  veut  F.  Chabloz,  M.  N.  XX. 


CORNIOLESSE   —  CORRENÇON  109 

Gorniolesse,  loc.  à  Vétroz,  Valais,  et  Corniolire,  loc.  à  Sig-ny^ 
D.  Njon  ;  endroit  où  abondent  les  cornouillers,  patois  cornioley. 

Comol,  D.  Porrentruy,  ail.  Gundelsdorf^  Gundolstorf,  i245, 
Coronotum,  ii36,  Coronolt,  iiSg,  Coronot,  1286,  Correnol, 
i343  =  court,  ferme  de  Gundold,  contraction  de  Gundooaidj 
n.  pr.  g-ermain.  Le  n.  fr.  n'est  qu'une  corruption  du  n.  ail. 

Corpataux,  Fribourg,  Corpaslur,  1142,  Corpastor  vers  1176, 
Arch.  Fr.  VI  et  iSig,  Corpaiour,  i38o;  ferme  du  pasteur,  du 
berger. 

Gorraterie,  rue  à  Genève,  anciennement  Courraterie,  autrefois 
nom  de  tout  le  faubourg*  entre  la  ville  et  la  jonction  de  TArve  et 
du  Rhône,  étjmologie  fort  discutée. 

D'après  Bonivard,  rue  des  corroyeurs,  du  v.  fr.  corroier,  parce  qu'on 
y  coarratail  les  cuirs.  Mais  il  n'y  avait  là  aucun  établissement  de  tan- 
neurs, nous  dit  Galiffe  (Genève  historique,  I,  p.  146  et  suiv.),  qui,  rap- 
pelant son  nom  du  xv«  s.,  la  Carrer ia  corrateriœ  eqaorum,  en  fait  la 
me  du  Cours  aux  chevaux,  endroit  où  les  corratiers,  les  maquignons 
faisaient  courir  à  l'essai  les  chevaux  mis  en  vente.  Enfin  M.  Jules  Vuy, 
en  i867y  dans  une  séance  de  la  Société  d'histoire  de  la  Suisse  romande, 
dans  une  note  fort  intéressante,  «  Origine  du  mot  Gorraterie  »,  Mém. 
Inst.  Gen.  XIV,  7  et  suiv.,  le  dérive  de  corrata,  autre  forme  de  cor' 
vala,  coliatOy  gollata,  corvée,  impôt,  tribut,  en  le  rapprochant  des  Gol- 
latengasse  de  plusieurs  villes  de  la  Suisse  allemande,  Aarau,  Bienne, 
Bûren,  Berthoud,  rues  situées  entre  la  muraille  intérieure  et  la  muraille 
extérieure  de  la  ville,  où  habitaient  des  gens  qui  ne  jouissaient  pas  de 
tous  les  droits  des  citoyens,  mais  qui  étaient  soumis  à  des  corrata  ;  ils 
étaient  des  corraterii,  de  là  le  nom  de  leur  quartier,  Gorraterie.  Le  nom 
allemand  de  Gollaten,  corrompu,  est  devenu  parfois  Goliath.  Le  profes- 
seur Hidber  a  publié  sur  cette  question  un  mémoire  :  «  Der  Goliath  in 
Regensburg  und  die  Goliath  und  Gollatengasse  iiberhaupt,  Beru,  1875.  » 
A  l'explication  de  M.  Jules  Vuy,  Galiffe  répond  :  «  Quelque  valeur  que 
cette  interprétation  puisse  avoir  pour  d'autres  villes,  nous  devons  dire 
que  nous  ne  trouvons  aucun  indice  qui  puisse  l'autoriser  pour  Genève  et 
sa  banlieue.  » 

Gorrençon,  ham.  de  Saint-Cierges,  D.  Moudon  ;  ferme  de 
RenzOy  contracté  de  Reginzo,  n.  pr.  germain.  —  Le  nom  de 
Conestum,  ii47»  Cart.  Month.  M.  R.  XII,  Conostiim,  ii54»  Co- 
nesturriy  1184,  près  Aillerens,  que  le  Dict.  hist.  Vaud  et  Hidber 
rapportent  à  Corrençon  ne  nous  paraît  pas  avoir  de  parenté  éty- 


110  CORREVON   —   ES   CORTETS 

mologique  ;  au  contraire,  une  loc.  près  Aoste  loco  qui  vocatur 
Corenzoni,  1190,  M.  R.  XXIX,  127,  nous  semble  être  le  même 
nom  que  notre  Corrençon.  L'endroit  appelé  Connenczon  près 
Saint-Cierg^s,  charte  de  1622  citée  en  note  M.  R.  V,  i5i,  est  évi- 
demment Corrençon,  permutation  r-n  (ou  fausse  lecture  ?). 

Correvon,  D.  Moudon,  Corevont,  1166,  Corevone,  1169,  Hid- 
ber,  II,  Correuolt,  1182,  M.  R.  VII,  28,  Corevunt,  1182,  1228, 
Coreoont,  1228,  Corooont^  1247,  Coreoont^  1267,  Wrstb.,  Cor- 
revont ^  il\bZ  ;  d'après  la  forme  de  1182,  paraît  être  la  ferme  de 
Redbolt,  n.  pr.  germain  donné  par  Fôrstm.,  p.  996,  —  ou  quelque 
autre  nom  très  voisin  de  celui-ci,  —  (chute  du  d  et  permut.  b-v). 

Corseaux,  D.  Vevey,  Corsial,  ii47»  dorsal  vers  11 70,  Arch. 
Fr.  VI  et  vers  i2i5,  M.  R.  VI,  35i,  puis  Corsaul,  1272,  1872, 
Corsau,  ï453  ;  simple  dérivé  adjectif  de  cort,  ferme. 

Corserey,  D.  Sarine,  Fribourg*,  Corserei  vers  ii5o,  Donat. 
Haut,  n»  208,  216,  Corserer,  1802,  R.  dipl.  II,  20,  Corseray^ 
Kuenlin  ;  Corsier,  Genève,  Corsie^  i844  ;  vill.  près  Vevey,  Cor- 
sierj  1079,  Corsiey^  ii47i  Corsiacum,  "79>  Corgie  vers  1180, 
Donat.  Haut.,  Corsie,  1228,  Corsiez,  i4o3  ;  Corsy,  h.  de  Lutry, 
Corciacutn,  907,  Corsiacum,  1275;  de  (fundum)  Curtiacum^ 
domaine  d'un  Curtius,  gentilice  romain.  La  forme  Corise  de 
1079,  M.  R.  VII,  4,  est  évidemment  une  faute  pour  Gorsie.  Hisely 
y  rapporte  avec  doute  le  Corge,  Corgia  du  Gart.  Haut  Grèt, 
voir  Gorge. 

Gorsinge,  ham.de  Meinier,  Genève,  Corsingium,  1807,  1878, 
Cursingium,  1816,  M.  G.  XIV  ;  le  sufHxe  inge  indique  la  déri- 
vation d'un  patronymique  germain  =  chez  les  descendants  de 
CursOj  Corso,  Fôrstm.,  p.  820. 

Cortaillod,  Neuchâtel,  Cortaillaul,  1180,  Cortaillot,  181 1, 
Cortallyot,  1887  =  court,  ferme  AWgilald^  n.  pr.  germain. 

Coptébept,  Gourtelary,  Cortaibert,  11 78,  Corleber,  1880  = 
court,  ferme  à' Albert,  contraction  àWgibert,  n.  pr.  germain. 
Fôrstm.,  article  Agabert. 

Es  Ck>ptcts,  nombreux  petits  chalets  sur  Monthey  ;  diminutif  de 
cort,  de  cortem,  ferme. 


GORUZ  —  COTTERD  111 

Le  €k>ruz,  affluent  de  la  Mentue,  à  Dommartin  ;  paraît  formé 
de  nu,  ruisseau,  et  préfixe  cum;  mot  composé  comme  ceux  de 
G>]liéseSy  Conflens,  Conjour,  etc. 

Gofisonay,  Cochoniacum,  1096,  Coconiacam,  xii»  s.,  Con- 
sonaiy  11 47»  Cosonai,  11 64,  A.  de  Cosciniaco  vers  1200,  Coso- 
nay,  1202,  Cossonay^  12 18,  M.  R.  VI,  io4.  D'après  la  forme  de 
1200,  ce  serait  un  (fundum)  Cossiniacum^  domaine  d'un  Cossi- 
niiis,  çentilice  romain,  dérivé  de  Cossus,  surnom  d'une  branche 
delà  fameuse  famille  Cornelia.  Correspondant  des  Kûssnachde  la 
Suisse  allemande.  Toutefois  les  formes  primitives  et  le  suffixe  ay 
rendent  cette  dérivation  incertaine,  iacum  devenant  régulièrement 
ier,  iez  ou  v. 

Costalet,  loc.  a  Yvonand,  Gotalet  à  Saint-Jean,  Valais;  dim. 
du  v.  f.  costal,  de  costa,  côte. 

Les  Cotards,  3  ham.  à  la  Brévine,  Neuchàtel  ;  les  Cottards, 
2  pÂtur.  à  Rossinières  ;  de  costa,  côte,  et  suff.  augm.  ardy  «  ou 
bien  du  v.  f.  costal,  avec  la  même  transformation  qui  a  changé 
brancal  en  brancard.  »  (Note  de  M.  Bonnard.) 

Aux  Cottaires,  loc.  à  Chardonnay  ;  Cotteîre  à  Rovray  ;  de 
co«/a,  côte,  et  suff  collectif  aire  ;  Côly,  val  de  Ruz,  Couty,  1794, 
collectif  ;  la  Côtelette,  pâturage  de  Baulmes,  double  diminutif. 

ColteDS,  P  D.  Cossonay,  Cotens,  1049,  ®^  ^^  Fribourg,  ail.  Cot- 
lingen,  Cotens,  1142  et  vers  i2i5,  Coitens,  1198,  M.  F".  III,  69, 
Cotains^  1228,  Cotens,  1248,  Cotteins,  1202,  Matile  ;  3®  ancien 
fief  à  Begnins  =  chez  les  descendants  de  Cott,  n.  pr.  germain. 
Tr,  I,  365,  mentionne  dans  Tévôché  de  Bâle  un  allodium  de 
Cotheingis,  11 79. 

Cottepcl,  D.  Avenches,  Costel,  i3G8,  1873;  quartier  d'Ollon, 
CQsale  del  Coster  de  Oulam,  1211,  Furrer,  III,  62  ;  loc.  à  Bex, 
Cosierg,  i4o2  ;  ham.  de  Saint-Aubin  et  de  Prez,  Fribourg,  Cot- 
lert,  quartier  de  Monthey  ;  Cottei»y,  village  de  Bagnes  ;  Coster, 
moulin  à  Burtigny  ;  Bel  Cx)ster,  crôt,  Jura  de  LigneroUes  ;  C'ot- 
lep  à  Aubonne  ;  alpe  d'Evolène  ;  Cotlier,  alpe  d'Anniviers.  Des 
chartes  valaisannes  du  xiii®  s.  parlent  du  Coster  de  Nax,  1228, 
1243  et  d'un  Coster  à  Arbignon,  d'un  autre  à  Chaler  (Ghalais), 


112  COUAZ    —   COULA 

i325  ;  une  de  Haut-Grét,  d'un  U.  de  Costel  vers  i  i5o,  M.  R.  XII, 
i52,  une  autre  d'un  Coterel  k  Lussy,  Frib.,  1260.  Un  Cotterelj 
Cotrei,  environs  de  Chardonne,  xii«  s.,  Donat.  Haut.  Toutes  les 
formes  anciennes  ramènent  à  costel,  dim.  de  costa,  côte,  d'où  coster 
par  permutation  1-r  =  coteau.  Le  d  elle  ff  final  sont  parasites. 

Couaz,  voir  Cuaz. 

Gouchon,  ham.  de  Sierre,  Cosson,  1874  ;  probablement  un  dé- 
rivé en  io,  ionis,  d'un  gentilice  romain,  de  Cautius  par  exemple, 
qui  a  donné  les  Cossé  de  France  ;  en  Couchon,  loc.  à  Forel  sur 
Lucens  et  à  Cremin,  Couchette,  chalet  à  Château-d'Œx,  peut- 
être  pour  Couchon,  Couchette  (comme  Cou  fin  de  Confin  ?)  et 
Couvalou  de  Convalon.  Conchon,  Couchette,  seraient  des  dimi- 
nutifs de  couche,  fréquent  au  sens  de  combe,  petit  vallon  arrondi. 

En  Coude,  loc.  à  Envy,  D.  Orbe,  située  sans  doute  au  contour 
du  chemin,  comme  les  nombreux  Crochet. 

Coudraz,  Coudre,  Caudraz,  nombr.  loc.,  Cœudre,  aux  Ponts, 
Neuch.  ;  du  v.  f.  coudre,  noisetier,  du  latin  corylum.  Coudray 
(-ey-ex-et),  Qiudray,  Caudret,  Cueudray,  Tieudray  à  Salvan, 
Cudré,  Cudrex,  -ey,  -et,  -y,  les  fém.  Coudrée  à  Bardonnex, 
Caudriaz,  plus,  loc,  Coudrière  à  Mejrin,  suff.  coll.  ière,  le  dim. 
Caudraulaz,  Leysin  ;  de  coryleium,  coudraie,  un  nemus  de  la 
Coldra  à  Onens,  une  foresteria  de  Coldreta  à  Lentigny  vers 
1190,  Arch.  Fr.  VI. 

La  CoufTa,  loc.  Ormont-dessus  près  de  la  Grande-E^u  ;  du  latin 
cophinus,  probablement  le  même  que  le  v.  f.  coffe,  s.  f.,  baquet, 
bassin,  allusion  à  la  situation  enfoncée  de  ce  chalet. 

Coufln,  territoire,  alpcs  d'Ollon  ;  du  latm  conjînium,  limite, 
f.  confin,  permutation  on-ou,  comme  couvent  de  conventus.  Il  est 
à  la  limite  d'Ollon  et  d'Ormont-dessus. 

Cougnon,  2  loc.  Ormont-dessus  et  dessous  ;  diminutif  de  coin, 
le  V.  f.  a  cug'uet,  le  romanche  cagn,  caogn. 

Coula,  Coulaz,  Coules,  eys  Coules  à  Granges,  Valais,  i3oi, 
Coulayes,  nombreux  ham.  Vaud  et  Fribourgp  ;  Coulai  à  Bex  ; 
subst.  verbal  de  couler.  Dans  le  Berry,  une  coulée  de  pré,  suite 
de  prés  formant  un  fond  de  vallée.  Le  ham.  de  CouUat,  Frib.,  les 


GOULET  —  COURDELUNE  113 

ruisseaux  de  Golan  à  Curtîlles  et  Gollens  à  Ferlens,  en  GoUen  à 
OUoD,  paraissent  se  rattacher  à  la  même  racine.  Les  CouUayes, 
ham.  de  Château-d'Œx,  ont  peut-être  une  autre  origine  ;  ce  nom 
s'écrivait  jadis  Culaes  :  Jean  de  Culaes,  iSôg,  voir  CuUayes. 
Coula,  Coulaye  était  au  mojen  âge  un  n.  commun  dont  nous  ne 
saisissons  pas  bien  le  sens  :  Une  charte  du  Livre  des  Donations 
d'Hauterive,  n^  i44,  Arch.  Fr.  VI,  55,  1 190-1200,  dit  :  Thebol- 
dus...  g-uerpivit  pratum...  et  juxta  idem  pratum  dédit  colatam 
unam,  et  nemus...  colata,  colline?  Voir  CoUatel. 

Goulet,  loc,  vignes  à  Saint-Prex,  Allaman.  Le  v.  f.  a  coulet, 
s.  m.  =  goulot,  qui  peut  s'employer  pour  désigner  un  lieu  res- 
serré, un  passage  étroit.  11  faudrait  connaître  la  situation. 

Goulouvrière,  loc.  à  Chancy,  Genève  ;  lieu  où  abondent  les 
couleuvres,  syn.  de  Golovrex. 

Goumattaz,  pâturage  et  forêt  au  Pays-d'Enhaut,  orth.  francisée 
de  lall.  Kuhmait,  pâturage  des  vaches.  Le  Pays-d'Enhaut  a  de 
nombreux  noms  d'origine  germanique. 

Goumin,  ham.  de  Cheiry,  Frib.,  Cumyn,  i^QÔ. 
Gour,  voir  Cor. 

Gourcelon,  ham.  de  Courroux,  Delémont,  ail.  Sollendorf, 
Curzelun,  iiSg,  Corcelun,  1175,  Corselun,  i243,  Corsolon, 
i3i7  =  court,  ferme  de  Sollo  (n.  allemand)  ou  de  CellOy  Zello 
(n.  f.),  n.  pr.  germains  donnés  par  Fôrstemann. 

Gourchapoix,  D.  Porrentruy,  ail.  Gebstorf,  Corchapu,  xv«s., 
=  ferme  de  Gebo,  d'après  le  n.  allemand,  la  forme  française  in- 
diquant un  dérivé  ou  diminutif  du  même  nom,  tel  que  Chappo. 
Gourcbavon,  D.  Porrentruy,  autrefois  Châtel  Vouhay,  ail. 
Vogtsburg,  Castram  Advocati  (=  avoué  =  Vouhay  =  Vogt, 
comparez  Montvouhay,  Vogtsburg)  ;  le  français  actuel  est  plus 
difficile  :  court,  ferme  de  chaooriy  peut-être  dérivé  d'une  forme 
*  skapino,  variante  du  saxon  skepeno,  du  v.  h.  ail.  sceffeno^ 
sce/J^eriy  ail.  mod.  Schejffen,  d'où  vient  le  français  écheviriy  dont 
un  des  sens  correspond  à  avoué. 

Gourdelune,  mayen  sur   Saxon,   Valais,  écrit  par  erreur   en 
3  mots,  Cour  de  Lune,  par  la  carte  Siegfried  ;  sans  doute  la  pro- 

M.  D.  SEC.  SÉRIE,   TOME   VII  8 


114  COURGYS  —  COURROUX 

priété  des  Cordelo.  Deux  frères  Martinus  et  Wullielmas  Cordelo 
sont  nommés  dans  une  charte  de  1228,  M.  R.  XXX,  38o  ;  défor- 
mation de  Cordelone. 

Les  Gourcys  de  Jaman,  arête  dentelée  dominant  le  col  de  Jaman. 
Serait-ce  une  métathèse  du  y.  fr.  croucit,  sorte  de  croc^  allusion 
aux  pointes  qui  la  couronnent  ?  On  trouve  un  exemple  de  la  même 
métathèse  dans  Forchaux  pour  Frochaux. 

Gourfaivre,  Berne,  Cor/avro,  ii46,  Cor/avrey  ii48,  etc.  = 
ferme  du  forgperon,  latin  yhôer,  v.  îr./avre. 

Courgenay,  Berne,  ail.  Jennsdorf,  Corgennarty  1189,  ^u'*^- 
ffenari,  Il ^i y  Corgainarty  1181,  Corgennay^  1327  =  court, 
ferme  à'Eginharty  n.  pr.  germain. 

Courgevaud,  Fribourg,  ail.  Gupwol,  Corgivulj  io55,  Cur^ 
givol,  1080,  M.  R.  I,  167,  Curgeuolty  ii^a,  M.  F.  II,  220,  Cor- 
givolt  vers  1 180,  Arch.  Fr.  VI,  Gorgevolty  Gorgivolty  CorgivoUy 
i2i5,  M.  R.  VI,  325,  387,  Curgioel,  i45o  =  ferme  de  Giwalfy 
n.  pr.  g>ermain. 

Courlevon,  Fribourg,  Curlevon,  1428,  Zimmerli,  Corlevoriy 
i45o,  M.  F.  II,  3o2,  CourlevoZy  i56o  =  peut-être  courte  ferme 
de  Lewo/iy  n.  pr.  germain  (=  lion)  ;  peu  sûr,  faute  de  formes 
plus  ancienne^. 

GourniUens,  Fribourg*,  Curnillin,  1262,  M.  R.  XII,  281,  Cor» 
nilinSy  i3i2,  Curnellîn,  i34o,  R.  dipl.  III,  29,  CurnilUenSy 
1369  ;  d*après  ces  formes  franc,  peut  signifier  ferme  des  descen- 
dants de  NilOy  n.  pr.  germ.  de  la  famille  Nil,  Nihl,  Fôrstm.,  mais 
le  nom  allemand  Curulirij  i449>  Arch.  Fr.  V,  4i8,  auj.  Curliriy 
fait  difficulté. 

Gourrendlin,  Berne,  curtis  Bendelana,  866,  Currandelinimy 
II 79,  Rendelincorty  1181,  Courrendeliriy  1239,  ail.  R^H^ndorfy 
1184,  aujourd'hui  Rennendorf  (1^20)  =  ferme  de  Rendiliriy  n. 
pr.  g'ermain. 

Courroux,  Berne,  ail.  Latolsdorfy  Corolt,  ii48,  Corul,  i3o8, 
Lutoltestorf,  11 46  ;  non,  comme  le  dit  le  Dict.  géogr.  Attinger, 
de  curtis  rufus  (sic  !),  mais,  comme  le  montrent  les  formes  an- 
ciennes et  le  nom  allemand  =  ferme  de  Lutolt,  n.  pr.  germain» 


GOURSET  —  COURTéPIN  115 

Le  Courset  (Cours  sec,  fausse  interprétation),  torrent  à  Lavey^ 
Carsetum,  laSo;  Curset,  1281,  M.  R.  XXX,  dim.de  cours. 

Courson  à  Béguins,  voir  Gurson. 

Gourtaman,  D.  Lac,  Fribourg^  =  court,  ferme  d*Amano,  n. 
pr.  germ. 

Gourtaney,  ham.  d'Avry  sur  Matran,  Fribourg,  Cortane  vers 
1 180,  Cortanerj  1 288,  Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  Cortaneir,  i445. 

Gourtedoux,  Berne,  Ceir//s  Udulphi,  Sit^,  Curtedul,  1189, 
Courtedou,  i3io,  Corledoul,  1862  =  ferme  dXMulf,  n.  pr.  g-er- 
main. 

Gourtelary,  Berne,  Curtis  A  1er  ici  ^  962,  Carte  Aleri,  1178, 
Cortaleriy  1178,  Coralari,  12 15,  Courtalary,  1296,  Cortalari, 
i3o8,  Trouillat;  Curtalari,  lioo,  F.  B.  FV,  28,  etc.  =  ferme 
A^Alerichy  n.  pr.  germain  ;  du  v.  h.  ail.  a/,  tout,  très,  et  rich^ 
riche,  puissant. 

Gourtemaiche,  Berne,  Cordemasge^  1189,  Cordemasche^ 
ii45,  Cordomache,  1179,  Cordemaischej  1261,  etc.  =  court, 
ferme  d'un  Germain,  dont  le  nom  est  composé  de  Aîasco,  Masgo^ 
devenus  plus  tard  Mctëch,  Aîasche,  voir  Fôrstm.,  p.  916,  917,  et 
d'un  préfixe  représenté  par  la  syllabe  de,  Vautrey,  Hidber  et  le 
Dict.  d'Attinger  d'après  eux  rapportent  ici  le  Cartem  mietiam  de 
866  et  884  ;  c'est  une  erreur  :  ce  nom  se  rapporte  à  Miéconrt. 

Goortemlon  ou  Gourtemelon,  ham.  de  Courtetelle,  Berne  ;  pas 
de  formes  anciennes  ;  probablement  ferme  d*Emilo,  de  la  racine 
onomastique  amal,  dérivée  peut-être  du  v.  h.  ail.  ami,  travail. 
Fôrstm. 

Gourtemautruy,  ham.  de  Cour^enaj,  Berne,  Cor  te  malt  rut, 
1162,  Curthemaltrut,  ii46,  1228,  etc.  =  ferme  d'Amaltrad,  n. 
pr.  germ.  de  femme,  comme  tous  les  noms  en  trud;  du  v.  h.  ail. 
trdt,  ami. 

GourtépiD,  Fribourg,  Curtipin,  i848,  Cartilpin,  1890,  1428, 
i484,  Curtelpin,  i486,  Rec.  dipl.  V,  67,  VIII,  44,  VIII,  91  = 
ferme  d'un  Germain  dont  le  nom  reste,  pour  le  moment,  indéter- 
miné. Fôrstmann  a  les  noms  Ilbo,  Ilbunc,  Ilpunc  de  la  même 
racine. 


116  COURTELLE   —   COUTURAZ 

Courlelelle,  Berne,  Curtetele,  1178,  Cortetele^  ii84,  1267  =r 
ferme  d*Idelo,  ItelOj  n.  pr.  gcerm.  Ne  peut  venir  de  Tello,  comme 
le  dit  le  Dict.  géogr.  Atting'cr,  cela  donnerait  Courtelle. 

Courtinaiix,  ou  Gurtinaux,  ham.  de  Lutry,  Curtinal,  1227, 
Courtenaux  à  Fully,  Curtinal  kVeXj  1260,  et  à  Grimisuat,  1267, 
Courlenaud(x)  à  Gélifçny,  Courtonaz,  chalets,  alpes  de  Gontliey, 
comme  les  Curtina,  Gurtins,  Curteg'ns  du  Tessin  et  des  Grisons  ; 
du  bas  latin  curtina,  dim.  de  curtem,  petite  propriété  rurale. 

Courtion,  Fribourg,  Corliun,  ii38,  1162,  M.  F.  II,  i3,  16,  et 
III,  66,  Cortium,  ii48,  M.  F.  I,  269,  Cortion,  1286,  F.  B.  III, 
et  i3oi,  Rec.  dipl.  II,  8,  Corti/on,  i453,  Curtyon,  i483.  M.  Paul 
Marchot,  Revue  suisse  cath.,  1900,  p.  80,  traduit  par  Court, 
ferme  d'Yon,  Pourrait  être  aussi  cour,  ferme  de  Tyon.  Nous 
trouvons  ce  nom  g-crmain  porté  par  deux  moines  d'Oujon  :  Tyon^ 
moine,  12 10,  et  Tiuriy  procureur,  première  moitié  du  xiii®  s.,  p. 
i5et45,  M.  R.  XII. 

Cousinbert,  montag-ne  aux  riches  alpages  près  la  Berra,  Frib.  ; 
corruption,  suivant  les  uns,  du  nom  allemand  Kàsenberg,  mon- 
tagne des  fromages,  mais  plutôt  de  Gaissenberg  ou  Geissberg, 
montagne  des  chèvres. 

Gousset,  ham.  de  Montagny,  Frib.,  Cussey^  i343  ;  peut-être, 
comme  les  Gossé,  Gosset,  Gusset  de  France,  de  (fundam)  Cau^ 
tiacum,  domaine  d'un  Caulias  ou  Caucius,  gentilice  romain. 

Nous  trouvons  dans  les  chartes  un  endroit  non  localisé  :  Casellam,  de- 
canus  de  Cuselli  vers  1240,  M.  R.  XVIII,  171,  Humbcrl  de  Cusel,  1338, 
M.  R.  VII,  302,  serait-ce  Gousset  ? 

(k)ussiberlé,  Frib.,  Corsibellay,  i425,  Rec.  dipl.  VI,  208,  Cur^ 
siberlex,  i558  ;  de  court,  ferme,  et  un  n.  pr.  germain  indéter- 
miné. On  pourrait  penser  à  Berilo,  mais  cela  n'expliquerait  pas 
ri  intermédiaire. 

Coiissy,  pâturage  et  forêt  Ormont-dessus,  Cucey,  i425  ? 

(k)ulaz,  une  vingtaine  de  loc.  Vaud  et  Frib.,  forme  patoise  de 
côte  ;  CouloI  et  Coutelet  à  Prangins,  Coutelles  à  Bullet,  Coute- 
pon,  Peney-le-Jorat,  dim. 

En  Gouturaz,  loc.  à  Gland;  c'est  le  v.  fr.  couture,  s.  f.  sjn,  de 


COUVALOUP  —  COUVET  117 

culture,  terre  cultivée.  Aujourd'hui  encore  couture,  dans  le  Berry 
=  gprand  champ  cultivé.  Ce  mot  se  retrouve  dans  de  vieux  noms 
de  rues  de  Paris  :  Couture  Saint-Gervais,  Couture  Sainte-Cathe- 
rine, qui  datent  du  temps  où  ces  quartiers  étaient  des  terrains  cul- 
tivés. 

Couvaloup,  vallon  à  Lausanne,  clausum  Couvalou,  Covalau, 
1227,  Couvalou,  1233,  Coualou,  i238,  Cart.  Laus.  M.  R.  VI, 
225,  543,  64i,  Convalouz,  i325,  Covaloz,  i3i8  ;  territoire  près 
Lavej,  CouvalonCy  1286,  Conoalons,  1296;  Couvaloup,  aussi 
Cuvaloup,  pAturage  et  forêt  à  la  Dôle,  au-dessus  de  la  forêt  des 
Balandes.  On  pourrait  traduire  Queue  du  loup,  territoire  écarté, 
habité  par  les  loups,  et  c'est  probablement  cette  idée  qui  a  donné 
à  ces  noms  la  forme  actuelle  ;  mais  ce  texte  de  1202,  où  Pierre  et 
Hug'ues  de  Gingins  donnent  à  Bonmont  des  terres  €  usque  in  con- 
vallem  de  Balenda,  )►  M.  G.  XV,  17,  montre  la  vraie  orig'ine,  de 
cum  et  vallem^  *  vallonem  ;  localité  dans  un  vallon,  conforme  d'ail- 
leurs à  la  situation  des  trois  localités.  Le  nom  de  la  rue  de  Couva- 
loup à  Mortes  près  des  fossés  de  la  ville  a  évidenmient  la  même 
origine.  M.  B.  Dumur  nous  communique  obligeamment  le  texte 
suivant:  En  1294,  Cono,  prieur  du  couvent  de  Lutry,  mentionne 
«  quandam  domum  nostram...  sitam  infra  villam  de  Lustriaco, 
inter  domum  nostram  que  dicitur  domus  de  Couvalou  ex  una 
parte,  et  clausuram  murorum  ville  predicte  ex  altéra.  »  (Arch. 
Cant.  Vaud,  Reg.  cop.  II,  3i.)  Cette  maison  de  Couvalou  était 
donc  près  des  fossés  de  Lutry,  comme  le  Couvaloup  de  Morges. 
Le  changement  du  premier  on  en  ou,  Convalon-Couvalou,  est  ré- 
gulier comme  couvent  de  conventus  ;  quant  au  second  il  s'explique 
par  le  besoin  instinctif  de  donner  un  sens  au  mot. 

Gouvet,  Neuchâtel,  Coves,  i38o,  Covety  1470,  1569,  Mus.  N. 
XLI  ;  les  Covels,  pâturages  à  Cormoret  et  Villeret  ;  Sur  le  Covet, 
m.  à  Essertines  (Echallens),  le  Covet  à  Chavannes-le-Chêne  ;  les 
Covats,  ravins  de  la  Veveyse  "à  Saint-Légîer  ;  du  v.  fr.  cowet^  s. 
m.  syn.  de  cuve,  au  fig.  endroit  creux. 

M.  A.  Godet,  M.  N.  XXIX,  60,  parlant  de  la  faïence  fabriquée  au 
xvi®  s.  déjà  à  Gouvet  dit  :  «  On  fabriqua  d'abord  des  espèces  de  réchauds 


118  COUVIGNE  —  CRANS 

appelés  covets  qui  ont  probablement  donné  leur  nom  au  rillage  de  Cou- 
yet.  »  Il  oublie  que  le  nom  du  village  existait  plus  d'un  siècle  aupara- 
vant. Ce  sont  plutôt  ces  réchauds  qui  tirèrent  leur  nom  de  celui  du  vil- 
lage. 

Gouvigne,  pâturage,  sejte  de  Cergniat,  Ormont^-dessous  ;  forêt 
à  Salvan-Finhaut  ;  Cuvigne,  6  pâturages  de  Gruyère,  à  Montbo- 
YOQ,  Albeuve  et  Grand villard,  m.  à  Granges  d'Attalens  ;  Guvi- 
gnettaZy  dim.  ;  en  Kevegne,  loc.  au  Pillon,  avec  vieux  sapins  ; 
de  covagne,  kevegne  y  vieux  sapin  branchu,  creux,  à  lichens,  le 
gogan  du  Jura  =  pâturages,  forêts  avec  de  tels  sapins. 

doux  ou  Gouz,  col  au  val  d'Illiez,  montem  qui  dicitur  Co/, 
1188,  montem  de  Culj  1209,  M.  G.  XV,  4»  Coul^  ia33,  en  Col, 
1272,  Couly  1268,  Furrer,  77,  et  i438,  M.  Inst.  Gen.  VIII,  i3; 
Sur  le  doux,  loc.  à  Champéry  ;  autre  forme  de  col, 

Govatannaz,  gorges  de  TArnon  sous  Sainte-Croix,  loc.  à  Va- 
lejres-sous-Rances,  Epauthejres,  ruisseau  très  encaissé  près  Gris- 
sier,  autre  près  de  Romanel,  Lausanne,  Covatana,  i357  ;  de 
caua,  creux,  et  tanna,  caverne. 

Grai  ou  Gray,  sommet  sur  Château-d'Œx  ;  petit  sommet  près 
de  Saint-Imier  ;  le  Grey  à  Combremont  ;  au  Grey,  ham.  de  Châ- 
tel-Saint-Denis  ;  du  celte  crag,  pierre,  rocher,  s'emploie  aussi  en 
Dauphiné. 

Gpaivavers,  loc.  à  Chailly,  Lausanne  et  Préverenges  ;  Graiva- 
vert,  ruisseau  au  Jorat,  Crevaveel,  1 5167  ;  de  crever  et  v.  fr.  veel 
=  veau.  C'est  donc  Crève- veau,  nom  analogue  à  celui  de  la 
combe  de  Greva tsevau,  près  Saint-Cergues,  ainsi  nommé  parce 
que  les  chevaux  s'y  abattaient  souvent. 

Gramoux,  loc.  et  bois  près  Palézieux,  Cramot,  1274,  1296, 
Cart.  Haut-Crôt,  M.  R.  XII,  109,  128. 

Grans,  D.  Nyon,  Cranos,  1009,  M.  R.  XIX,  Crans,  1019, 
io36,  1173,  M.  R.  VI  et  VII,  1179,  1296,  M.  G.  IV,  83,  XIV, 
CranZy  1219,  1246,  M.  G.  XIV,  IV,  66,  Craanz,  1224,  M.  R. 
XII,  184,  Craniy  i236,  M.  R.  VI,  391,  393,  Cran,  i3oo,  M.  R. 
V,  237,  i5io;  les  Grans,  loc.  (prairies)  à  Buix,  D.  Porrentruy; 
Gran  ou  les  Grans,  plateau  avec  étangs  et  canaux  sur  Lens,  Va- 


l*. 


GRAPOSAIRE  —  CRASSIER  119 

liis.  D*après  Gatschet  (Promenade  onomatolog^que),  d'un  bas  la- 
tin crana  =  tranchées,  fossés  dans  les  prairies.  «  En  tout  cas,  il 
faudrait  supposer  une  forme  cranus  de  ce  mot  pour  expliquer 
cranos.  »  (Bonnard,  in  litt.)  Ce  serait  un  mot  de  la  famille  de 
cran,  entaille,  wallon  cren,  latin  crena.  On  pourrait  peut-être  y 
rattacher  les  lieux-dits  aux  Crénées  à  Myes  et  aux  Oenex  à  Bex. 
On  s'étonnera  peut-être  que  ce  mot  puisse  désigner  une  localité  : 
il  ja  l'exemple  de  es  Rifjjpoles  assez  fréquent  et  de  Grabe,  Grabou, 
encore  plus  répandu  ;  voir  ces  mots. 

Graposaire,  marais  près  Senèdes,  Frib.  ;  probablement  cra- 
paadiére. 

Cras,  nombreuses  localités  dans  le  Jura  bernois  ;  synonjme  de 
Crét,  C'est  une  fausse  orthog'raphe  :  on  devrait  écrire  Crât,  di- 
minutif Gratat  pour  Cretet  (permutation  jurassienne  de  e  en  a, 
Clochatte,  Combatte,  Rochatte),  etc. 

La  Grasaz,  loc.  au  bord  du  lac  de  Neuchâtel  entre  la  Corbière 
et  Autavaux,  Frib.  Ce  mot  de  crase  se  retrouve  comme  n.  com- 
mun à  Coppet  :  crasat  ravine  profonde  (Bridel)  et  dans  le  C.  de 
Genève  où  il  désig'ue  les  falaises  qui  bordent  l'Arve  et  le  Rhône 
près  de  Genève  ;  «  ces  escarpements  pittoresques  que  nous  nonunons 
aujourd'hui  des  crases,  ruinae  dans  les  chartes  féodales,  »  Galiffe, 
Genève  hist.  II,  17.  Probablement  de  la  racine  du  verbe  écraser, 
acraser  en  dialecte  g^enevois,  que  Littré  dérive  du  vieux  Scandi- 
nave krassa,  suédois  crasa,  broyer,  nom  dû  aux  érosions  du 
fleuve,  qui  broie  le  coteau,  ic  Non  seulement  les  formes  bizarres 
affectées  par  les  crases  changent  d'année  en  année,  mais  nous 
avons  vu,  dans  l'espar^c  de  quelques  lustres  à  peine,  disparaître 
entièrement  des  sentiers,  voire  des  routes  carrossables  qui  cô- 
toyaient nag-uère  ces  falaises  dont  les  éboulements  ont  lieu  souvent 
à  la  pose,  d'un  seul  coup.  ^  Galiffe,  ib.,  p.  18. 

Crassier,  D.  Nyon,  ecclesia  de  Craciaco,  xii®  s.,  M.  G.  IV, 
89,  Craceie,  1128,  II,  27,  Cracei,  ii64,  IV,  78,  Gracie  5  fois 
XIII*  s.,  puis  Crassi/j  Gracie r^  etc.  =  (fundam)  Graciacum, 
domaine  d'un  Grassius,  g'entilice  romain  dérivé  du  cognomen 
(surnom)  Crassus.  —  Il  y  a  aussi  un  cog'nomen  romain  Gracus, 


120  CRAU  —  CRESSIER 

d'origcîne  barbare,  qui  aurait  pu  donner  un  g^ntilice  Gracias.  De 
Vit,  II,  p.  48o,  48i. 

L'église  de  Saint-Eusèbe  in  villa  Craciaco  de  1110  donnée  à  Saint- 
Claude  par  Guy,  évéque  de  Genève,  que  le  Régeste  genevois  serait  dis- 
posé à  trouver  dans  Crassier  doit  être  cherchée  ailleurs  :  l'église  de 
Crassier  était  sous  le  vocable  de  Marie-Madeleine.  Sa  possession  était 
contestée  par  l'évéque  de  Genève  et  l'abbé  de  Bonmont  auquel  elle  fut 
adjugée  par  jugement  arbitral  en  1225  et  nous  ne  trouvons  nulle  trace 
de  Saint-Claude  qui  a  gardé  ses  possessions  ailleurs  (Genollier,  Saint- 
Cergues)  jusqu'à  la  Réformation. 

Grau,  Craou  (Frib.),  Graux,  Groux,  Grosex  (collectif),  Gro- 
set,  Grosat,  Grozet,  Grozat,  diminutifs  et  les  fém.  Grausaz, 
Graousaz,  correspondants  du  fr.  creux,  bas  latin  crosum,  de  cor-- 
rosas,  rongé,  creusé  ;  les  Greuzas,  ravins  au  col  Ferret,  Greu- 
zier,  alpes  de  Saxon  ;  nom  d'un  grand  nombre  de  localités,  en- 
droits creux  ou  ravinés.  Grosettes  à  Bougy-Villars,  Grosettaz, 
Vouvrj,  les  Groisettes,  Lausanne,  Crosetes,  i233,  diminutifs^ 
les  Grosayes,  alpes  d'Ëvolène.  Un  mot  parent  par  le  sens,  mais 
d'origine  différente,  est  le  Gropt,  les  Gropts.  Voir  plus  loin. 

Grebelley,  ham.  de  Noville,  Cresbelley  et  Crebelley,  i4o2, 
M.  R.,  25,  II,  27.  120  ;  Grebellay,  loc.  à  Vionnaz,  Valais,  Crest- 
bellei/y  vers  1720,  Grebeley,  loc.  à  Mossel,  Fribourg  ;  peut-être 
de  crêt  et  v.  fr.  belle t,  dim.  de  beau. 

Gredery,  loc.  à  Satignj,  Genève  =  crél-dery,  derrière,  par  rap- 
port au  village. 

Gremin,  D.  Moudon  et  Grémine,  D.  Moutier  ;  pas  de  formes 
anciennes.  Auraient-ils  quelque  parenté  avec  cramena,  grand 
froid,  localités  au  climat  rigoureux  ? 

Gremîre  ou  Crémière,  vill.  près  Ghardonne,  D.  Vevey, 
CrimièreSt  1199  et  1288,  M.  R.  VI,  388  et  667;  d'après  Gat- 
schet,  lieu  couvert  de  broussailles,  de  cremea,  cremiuni,  bois  à 
brûler. 

Grépillaux,  ham.  de  Vuibroje,  D.  Oron,  Cresl  PyoulliouXy 
i3io;  patois  piaullhiauj  pouilleux,  au  sens  de  pauvre,  stérile. 
Voir  Pouillerel. 

Gressier,  Gressy,  voir  Crissier. 


CRESSONNIÈRE   —   CREY  121 

Cressonnicro  à  Moiry  et  Ferreyres  ;  ham.  près  Saint-Cergues  ; 
endroits  où  abonde  le  cresson. 

Crésuz,  D.  Gruyère,  Fribourg-,  Cresu,  CrisUy  i3oi,  Rec.  dipl. 
II,  8,  Crissa,  i442,  Crisu,  i5ii  ;  on  trouve  encore  Crisus,  Cré- 
iieaXy  Crusuz  (Kuenlin).  Serait-il  possible  de  rapprocher  ce  nom 
dus.  m.  craisu,  l'antique  lampe  de  nos  pères;  du  v.  fr.  creasealy 
espagnol  crisueloy  mot  d'origine  incertaine  qui,  d'après  Littré,  du 
sens  de  lampe  a  passé  à  celui  de  vase  creux  et  a  donné  le  mot 
creuset.  Ou  de  la  famille  du  v.  fr.  cruise,  s.  f.,  coquille,  Berry, 
creuse,  vaudois  croise,  diminutif  craisille,  conque,  vaudois  cra- 
sille?  Crésuz,  900  m.,  est-il  assez  enfoncé  pour  que  sa  situation 
puisse  se  comparer  à  la  concavité  d'un  craisu  ? 

Oèl,  autrefois  Crest;  du  bas  latin  cristum,  forme  masc.  du  latin 
crista,  crête  de  coq,  au  fig.  arête,  de  là  Crête,  Crettaz.  Diminutifs  : 
GreUion,  Ormonts,  Crêtel,  Cretelet,  Cretillon,  Grètenet  à  Sul- 
lens,  CretoUiet,  h.  de  Servion,  Crêtolet,  Cretalet,  Crettallaz  ; 
Oèlasse,  Oêtasson,  augm.,  Crettex,  val  d'Illiez,  collectif; 
Crêlayoux  à  Leysin,  composé  =  Crête  (de  la)  joux,  de  la  forêt. 
Cretely,  clos  de  vignes  à  Vevey,  En  Elles,  1175,  1288,  lo 
Crest  de  Elles,  Crestelles,  M.  R.  VI,  35 1-869  ;  plus  tard  les 
Credylles  (il  y  a  un  Crest  d'El  à  Collex-Bossy,  Genève). 

Cretodon,  loc.  à  Géligny  ;  pourrait  être  un  Crêt-Odon,  de 
Odon,  n.  pr.  fréquent  au  moyen  âge  ;  il  faudrait  des  formes  an- 
ciennes pour  décider. 

Creugenat,  ruisseau  temporaire  à  Porrentruy,  Creuzenans, 
xiii«  s.  ;  de  creux  et  gênais,  gêna,  sorcier,  parent  du  latin  ge^ 
nias,  génie,  démon  favorable,  provençal  genh,  gien. 

Au  Creussenay,  Evionnaz  =  au  croisonnier,  pommier  sauvage. 
Crevey,  ham.  de  Nendaz,  Valais,  Creoeyz,  i255,  Crevis, 
1272  ;  es  Creveys,  1241,  es  Creoeiz,  1262,  à  Varone  ;  m.  à  Char- 
mey  ;  Crevez,  loc.  Etoy,  Saint-Prex,  Vuittebœuf  ;  peut-être 
formes  du  v.  fr.  crevé t,  crevasse,  fente  ;  Crevey  de  Nendaz  est  près 
de  grands  ravins  où  le  sol  est  très  accidenté,  coupé  de  précipices. 
Crey,  à  la  — ,  4  ham.  Fribourg,  m.  à  Chavannes-le-Chêne  = 
k  la  Croix. 


122  CRINCINIÈRB  —  CROISETTES 

Grincinière,  n.  commun  de  plusieurs  sources  plus  ou  moins 
ferrugineuses  au  Val-de-Travers,  à  Motiers,  Couvet,  Buttes,  Tra*» 
vers  ;  corruption  de  crinsonière,  fr.  cressonnière,  de  cresson,  en 
patois  crinson. 

Grissier,  Lausanne,  Crisseij  11Ô7,  M.  R.  Vil,  17,  Crissiez 
1174»  Crisiacum^  1190,  CrissieXy  ia54)  Cryêsiey  ia84,  etc., 
Cressier,  Fribourg,  Criisey^  1080,  M.  R.  I,  167,  Criêsie^  1228, 
etNeuchâtel,  Criseiy  1081,  F.  R.  I,  345,  Crissiey  1178,  Criscia* 
cuniy  1180,  Crissi,  121 3,  Cressiej  1180,  1217,  i3oo,  Crissiez  y 
i333,  etc.  ;  Gressy,  ham.  d'Onex,  Genève  ;  de  {fundum)  Criscia- 
curriy  domaine  d'un  *  Criscius  (nom  inconnu  è  De  Vit  qui  a  les 
gentilices  Crisius  et  Crîtius).  Ces  noms  n'ont  rien  de  commun 
avec  le  cresson  dont  Gatschet  veut  les  dériver. 

Le  Grlstalin,  ruisseau  au  N.  d'Oulens  ;  tire  probablement  son 
nom  de  la  limpidité  de  ses  eaux  ;  adj.  v.  fr.  cristalin  (xv«  s.). 

Le  Crochet,  m.  à  Bex,  h.  de  Mont,  loc.  à  Belmont,  m.  à  Che- 
seaux-Noréaz  ;  du  n.  com.  crochet,  dim.  de  croc,  au  fig.  pour  lo- 
calité à  un  détour  du  chemin  ;  on  dit  c  faire  un  crochet  »,  dans 
ce  sens.  Schlatter  — -  St.  Gallische  romanische  Ortsnamen  — 
cite  plusieurs  localités  des  Grisons  et  de  Saint-Gall,  Krogs, 
Crogs,  Grogs  y  du  romanche  croch,  crochet,  où  l'on  arrive  par 
des  chemins  en  zîg-zag*. 

Le  Crocolet,  petit  ham.  d'Ormont-dessus,  «  abréviation  de 
Crocolébailli  =  le  Creux  à  Colet^Baillify  le  Cropt-Bailli/, 
1782.  (Note  de  M.  Isabel.) 

Crocs,  Roche  des  — ,  près  la  Sagne,  Neuch.,  ainsi  écrit  par  la 
carte  Siegfried  et  le  Dict.  géog.  suisse  d'Attinger  ;  la  carte  de 
Mandrot,  M.  N.  XIV,  écrit  des  Crois,  F.  Chabloz  écrit  roche  des 
Cros,  des  corbeaux,  cro  ou  crot  =  corvus  corax,  oiseau  fréquent 
dans  ces  rochers.  L'orth.  de  Siegfried  est  évidemment  fautive, 
et  pour  cette  fois  nous  nous  rangeons  à  l'avis  de  M.  Chabloz. 
Une  preuve  à  l'appui  de  notre  opinion  est  fournie  par  la  Pointe 
du  IVid-du-Crô,  saillie  de  rocher  près  du  lac,  à  TE.  de  Neu- 
châtel. 

Croisettes  près  Lausanne,  les  Crosetes,  1288,  Cart.  Laus.,  M. 


CRONAY   —  CUARD  123 

R.  VI  ;  non  de  croix,  comme  le  prouve  la  forme  ancienne,  mais 
dim.  de  crosa,  creux  ;  voir  Crau. 

Gronay,  Yverdon,  Crosnaiy  ii42,  M.  F.  II,  221,  et  1174,  Cart. 
Month.,  M.  R.  XII,  Cronaiy  1160,  1228,  CroneXj  xiv«  s.,  et 
1793  ;  de  (/andum)  Cronacam,  domaine  de  CronuSy  cog^nomen 
{surnom)  romain. 

Le  Cropt,  quartier  de  Bex,  chalets  à  Plambuit,  Chesières,  alpes 
d'Oilon,  les  Gropts,  pâturage  à  Bex  et  Ormont-dessus  ;  le  Crot, 
pâtura^  à  Ormont-dessous  et  au  Vaud,  Jura  ;  du  v.  fr.  crot  ;  et 
la  CroUaz,  passage  dans  les  rochers  près  Lavey^  loc.  à  Corseaux  ; 
Ooles  et  Crottés,  4  loc.  Frib.,  les  Crottes,  ancien  nom  des  fa- 
laises du  Rhône  près  Genève,  loc.  à  Cheseaux  ;  le  chemin  le 
CroUon  du  Risoux  ;  le  Croton  à  La  Tour,  Crotet,  dim.,  m.  à 
YuUiens  ;  v.  fr.  crotey  dim.  croton^  du  latin  crypta^  grotte. 

Cros,  Croset,  etc.,  voir  Crau. 

Les  Crossettes,  Grandes  et  Petites,  deux  combes  à  la  Chaux- 
de-Fonds  ;  fausse  orth.  de  1  atlas  Siegfried  pour  C rosettes ^  —  dim. 
de  cros,  creux,  —  orthographe  régulière  qu'emploient  le  Dict.  At- 
tîoger  et  M.  G.  Huguenin  dans  sa  Description  de  la  Mairie  de  la 
Chaux-de-Fonds,  Etrennes  Neuch.  II,  io3  et  passim. 

La  Crotèle  à  Pâquier,  Neuch.,  m.  isolée  dans  un  bas- fond  ;  de 
crotey  s.  f.  du  latin  crypta,  et  suff.  dim.  elle. 

Croumaclire,  loc.  alpes  de  Lens,  Valais  ;  patois  vaudois  kre^ 
mallhirCy  fr.  crémaillère,  du  bas  latin  cramacula  :  pâturage  sur 
ane  pente  rapide,  comme  suspendu. 

Cpoy,  D.  Orbe,  villagium  de  C  race  y  d'après  F.  de  Gharrière, 
M.  R.  III,  24,  synonyme  des  divers  Croix  :  au  croisement  de  plu- 
sieurs chemins. 

En  Cry,  loc.  à  Valeyre-Orbe,  montagne  à  Conthey  et  loc.  à  Sa- 
vièse,  Valais;  Crie,  terr.  à  Bex,  Criez,  1 198, Hidber, II,  1248, 1247, 
1281,  M.  R.  XXX  ;  Crie  ou  Cryes,  ham.  de  VoUèges,  Valais.  Un 
dry  de  France,  Yonne,  s'appelait  jadis  Griacum,  Holder,  11 65. 
Les  nôtres  ont  sans  doute  la  même  origine  (f andum)  Criacum, 
domaine  d'un  Crius,  peut-être  forme  latinisée  du  n.  grec  Grios. 

Au  Cuard,  ham.  de  Rue,  Fribourg  ;  les  Coards  ou  Couards  à 


424  CUARNENS   —   CUASSIÈRES 

Gorcelles,  Neuchâlel  ;  Cuarot,  m.  à  Villarimboud  et  Arconciel, 
dim.  ;  du  patois  eu  et  suffixe  ard.  C'est  un  n.  commun  au  moyen 
âg'e  :  en  la  Prela  unum  cuarum,  una  tola  juxta  supradîctum  cua-- 
rum,  »  Donat.  Haut.,  n»  Sog. 

Cuarnens,  D.  Gossonaj,  QuarningiSy  looi,  Quarnens  après 
loig,  M.  G.  XIV,  villa  Qaarnensis,  logô,  M.  R.  III,  io4,  Cuar-^ 
nens,  ii49,  ii77>  Quarnens^  i25i,  M.  R.  XII,  it^^Quarneyrts, 
1273  ;  d'après  le  suffixe  ing-is  =  chez  les  descendants  d'un  Ger^ 
main  dont  le  nom  reste  à  déterminer. 

Cuarny,  Yverdon,  Quarnie,  1174,  ii77j  CuarnieZy  i449, 
Cuarnier,  i453.  D'après  Gatschet,  de  (villa)  quercina  (ferme) 
des  chênes  :  plus  que  douteux,  quercinus  étant  devenu  chêne  en  fr. 
et  dans  tout  le  pays  romand.  Vient  plutôt  d'un  n.  pr.  gallo-ro- 
main, comme  toutes  nos  localités  en  ie,  y,  ier.  Quant  au  nom  lui- 
même,  il  est  possible  que  ce  soit  le  même  nom,  latinisé,  que  le 
nom  germain  dont  dérive  Cuarnens. 

Cuaz^  Couaz,  etc.,  nombr.  loc.  dans  tout  le  pays  romand,  par 
exemple  la  Cuaz  à  Géronde,  Valais  ;  la  Quaz,  croupe  entre  Saint- 
Sulpice  et  Buttes,  Neuchâtel,  un  Cuaes  à  Arconciel,  1471?  Couaz, 
3  pâturages  de  Gruyère,  Cué  à  Chandolin  d'Anniviers,  Cues  à 
Bercher,  Vaulion,  Villars-le-Terroir,  Cuvaz  à  Châtel-Saint^Denis 
et  Gruyères,  Longecuve  (Longue  Queue),  ham.  de  Pâquier  et  de 
Pont-la- Ville,  Fribourg  ;  I^nge  Coue  à  Vufflens-la-Ville,  1278, 
etc.  ;  es  Clouasses,  Yvorne,  Cuasse  à  Charmey,  augmentatifs  ;  du 
patois  cautty  cuva^  queue  :  localités  sur  des  croupes  allongées 
entre  deux  ruisseaux,  ou  sur  une  pointe  de  territoire,  comme  à  la 
Cuaz,  à  Gorcelles,  Payerne,  qui  s'avance  en  enclave  dans  le  terri- 
toire fribourgeois.  On  dit  dans  le  même  sens  en  français  Queue  : 
les  Queues  à  Saubraz,  au  Lieu,  à  Château-d'Œx  ;  la  Courte 
Queue  à  Boécourt,  Jura  bernois.  Queue  d'Arve  à  Genève  ;  les 
Queues  de  Perche,  de  la  Ville,  aux  Ormonts  ;  Sur  Queue,  chalet 
alpes  de  Bex. 

Cuassîères,  loc.  Essert-Pittet,  Cuessîre  à  Grissier,  aux  Ecues- 
sires  (pour  es  Guessires)  à  Ecublens,  Vaud  ;  racine  eu,  et  sufiF. 
augm.  asSj  et  collectif  ière^  ire,  parent  de  cuard. 


GUBLI  —  CUGNY  425 

Cubli,  mont  sur  Montreux.  Hiselj  et  Hidber  y  rapportent  avec 
doute  le  monte  Chiblin,  1 154,  ii55,  Chiblino  vers  1 185  du  Gart. 
de  Haut-Crêt,  M.  R.  XII,  6,  i36  et  269. 

Aux  Caches,  ham.  à  la  Brévine,  d'après  Lutz  ;  Cuchon  ou 
Couchon,  ham.  sur  Sierre  ;  parents  de  cachet ,  tas  de  foin,  cout- 
zet,  sommet,  cime. 

En  romanche,  il  casch,  la  cuscha  désigne  la  souche  haute  de  60  à  80 
cm.  qu'on  laisse  en  terre  en  abattant  un  arbre  dans  les  terrains  en 
pente,  et  de  nombreuses  localités  en  tirent  leur  nom.  Schlatter,  op.  cit., 
en  indique  5  dans  le  canton  de  Saint-Gall. 

Gudré,  Cudret,  etc.,  voir  Coudre. 

Cudreiin,  D.  Avenches,  Curlejîn,  999,  M.  R.  XXIX,  62,  Cor- 
delfiriy  i2i5,  Matile,  Cordai fin^  1240,  Cadrejin^  i243,  Matile, 
Codalfrin^  1268,  Wstbg-.,  Cadrifin^  i3oo,  F.  B.  IV,  16,  Caa- 
drefiriy  iSoo,  M.  R.  V.,  i35  =  Coarl-Ulfin^  ferme  (ÏUlJin,  ou 
latinisé  Ulfinus,  du  n.  pr.  germain  Wul/iriy  de  wolfy  le  loup. 

Cudrevy,  nom  fr.,  dans  Lutz,  de  Ciitterwily  D.  Sarine,  Carti- 
vri(y),  i355,  i36o,  Caltiori,  1428,  Cartivril,  i436,  i445,  Ca- 
tryvy,  i555,  Coartrivey,  xviiP  s.  (Zimmerli  et  Stadelmann,  op. 
cit.)  ;  évidemment  formé  de  court,  ferme,  et  d'un  n.  pr.  germain, 
peut-être  *  Ibilo,  dim.  de /60,  racine  onomastique  Ib.  Fôrstem., 
p.  769. 

Cuénet,  loc.  à  Roche,  Penthéréaz,  Cucnix  à  Lejsin,  Cunay, 
trois  pâturages  du  Jura  sur  Bière,  Coinat,  nom  d'un  ham.  des 
Breuleux  et  des  quartiers  d'Aile,  D.  Porrentruy,  Coucnyon,  trois 
pâturages  des  Ormonts,  les  Cugnets  (ou  Quignets),  combe  à  la 
Sagne,  Neuch.  ;  les  Cugnons,  loc.  reculée,  vallon  d'Arpette  sur 
Orsières,  Cugnonaux  à  Colombey  ;  formes  diverses  du  v.  fr.  coi- 
gnety  petit  coin. 

Cufattes,  voir  Cuve. 

Cugnerens,  ham.  de  Vuadens,  Frib.,  Canerens,  xiPs.,  Donat. 
Haut.,  Arch.  Fr.  VI  =  chez  les  descendants  de  Canhariy  n.  pr. 
germain,  de  Cano,  hardi,  et  hari,  guerrier. 

Cugny,  loc.  à  Granges  près  Payerne  et  à  Bardonnex,  Genève  ; 
pourrait  se  rattacher  à  coin,  comme  Cunaj,  voir  Cuénet,  mais  il 


126  CUGY  —  CULLY 

nous  semble  plutôt  dérivé  d'un  n.  pr.  Jubainville,  p.  173,  cite  en 
Gaule  un  Cunnacum  qui  viendrait  du  nom  d'homme  gaulois  Gon* 
nos.  Un  gentilice  *  Connius  formé  sur  ce  nom  donnerait  Con^ 
niacum  ou  Cunniacum  qui  deviendrait  régulièrement  Gugny» 
donc  :  domaine  de  *  Gonnius. 

Cugy,  Fribourg,  villa  Cuzziaco,  968,  et  Cubizasca,  1079,  ^* 
R.  VI,  4  et  VII,  4,  Cubizaca,  1080,  M.  R.  VII,  4,  Cuzei,  |ii42, 
Gart.  Month.  5,  Ctizzie,  1228,  M.  R.  VI,  Cugie,  1280,  Gart. 
Month.,  Cuzie,  i233,  F.  R.  II,  129,  CugieZj  1254»  CugiCy  i34i» 
et  Vaud,  Casi,  ii47»  Gart.  Month.  11,  Cuzie,  1142,  Gagiez, 
II 74,  Cuzet/y  1182,  Gart.  Month.  ;  Cugie,  i4i6  ;  de  Cupidiacum 
(fundurn)y  domaine  d'un  Capidius,  gentilice  romain  (De  Vit). 

D'après  Hiseiy,  Comtes  de  Genevois  (Mém.  Inst.  G.  II,  40),  dans  la 
mention  villa  Cuziaco,  au  lieu  de  in  comitatu  Warasco,  il  faut  lire  in 
comitatu  Waidensi. 

Culand,  sommet  et  pâturage  à  Ormont-dessus,  Gulant,  sommet 
à  Rossinièrcs,  Calant  en  Oiz,  1 238,  M.  R.  VI^  648,  Culat,  ham. 
et  Culet,  sommet  à  Ghampérj,  loc.  à  Troistorrents,  Port- Valais  et 
Nyon  ;  la  Gulaye  ou  Culée  à  Motiers-Travers  ;  les  Gullayes,  D. 
Oron,  CulaeSy  i359  ;  Culayes,  ham.  de  Rougemont,  en  la  Col- 
ley te  à  Ghessel  :  endroits  reculés,  dérivé  de  cm/,  souvent  em- 
ployé pour  désigner  le  fond  d'un  vallon  fermé  :  Beaucul  sur  01- 
lon  et  Montreux,  Cul  du  Nozon  à  Vaulion,  —  de  la  Golaz  à  Yvo- 
nand,  —  des  Roches  au  Locle,  encore  en  i8o4  dans  les  Ëtrennes 
helvétiennes  de  i8o4  ;  aujourd'hui  Col,  —  du  Vent,  carte  Merveil- 
leux, aujourd'hui  Creux,  etc. 

Culliairy,  ham.  de  Sainte-Croix,  dans  une  combe  au  S.  du  vil- 
lage ;  probablement  le  même  que  le  s.  cuillère,  «  du  latin  coch- 
learey  de  cochlea,  par  comparaison  avec  la  coquille  du  limaçon.» 
Littré.  Le  Cuillerey,  loc.  à  Courtépin,  Lac,  Fribourg  ;  c'est  la 
même  métaphore  que  Conche  de  coucha. 

Cully,  D.  Lavaux,  Culliacum,  Caillez,  Cusliacamy  ii54,  Ma- 
tile,  Hidber,  II  (le  Dict.  hist.  Vaud  dit  Gustiacum),  Caliacaniy 
1179,  M.  R.  VII,  Culliey  1223,  Callye,  1275,  Cart.  Month.,  Cu- 
lye,  i383,  Arch.  Schw.  XIII.  D'après  l'inscription  Libéra  Patri 


CUQUERKNS  —  DAILLY  127 

Cocliensi  trouvée  à  Saint-Prex,  1774»  -—  si  elle  se  rapporte  à 
Cully,  comme  on  le  croit  ^néralement,  —  le  nom  primitif  serait 
Cocliacanij  propriété  d'un  CocliuSj  gentiiice  dérivé  du  surnom 
Caclias.  De  Vit,  II,  368. 

Guquerens,  ham.  de  Bulle  et  loc.  à  La  Roche,  CoquerenSj 
1277,  M.  R.  XXVII,  67,  Coqueririy  i^ia,  Arch.  Fr.  III,  117  = 
chez  les  descendants  de  Cotthari^  n.  pr.  germain. 

Gurefatte,  ruisseau  à  Chancj,  Genève  ;  patois  fata^  poche, 
vide-poche. 

Gurson,  écart  de  Grandvaux,  D.  Lavaux,  Corson,  Cursorij 
i36o,  Courson,  i464;  et  Gourson,  loc.  à  Begnins;  probable- 
ment, comme  les  Courson  de  France,  de  CurtiOy  dérivé  en  io,  io- 
nis,  du  gentilice  Curtius, 

Gursille  ou  Gurzille,  clos  à  Aubonne  ;  hanu  de  Remauffens, 
Frib.,  loc.  à  Saintp-Prex  ;  peut-être  synonyme  de 

Gariilles  ou  Courtilles,  D.  Moudon,  Curtilia,  861,  Curtilliy 
ii449  Cartilij  1162,  Curtiliacum^  M.  R.  VI,  4^6  ;  ham.  de  Dar^ 
dagny,  Genève  ;  loc.  à  Chexbres  ;  du  bas  latin  curtile,  jardin, 
dérivé  de  curtis,  métairie.  Gourtillet,  Gurtillet,  Pizy,  La  Praz, 
etc.,  dim. 

Cuves,  ham.  de  Rossinières,  au  fond  d'un  bassin  arrondi, 
CuveSy  1271  ;  de  cuve,  s.  f.,  bas  latin  cupa^  au  fig.  pour  endroit 
creux  ;  les  Cufattes,  pâturage  et  ham.  à  Bémont,  Jura  bernois  ; 
de  cuve  et  suffixe  jurassien  atte  =  ette  :  plusieurs  creux  en  eu- 
yette  dans  le  pâturage. 

Daillens,  D.  Cossonay,  Daliens  vers  600,  villa  Dalletis  vers 
iioo,  M.  R.  III,  Dalens,  1182,  1282,  DalleinSy  1288,  DallyenSy 
i344*  Matile,  Dalliens,  i358,  M.  R.  V,  869,  —  2»  ham.  de  Bot^ 
tens,  D.  Echallens  =:  chez  les  descendants  de  Dallo,  n.  pr.  ger- 
main parent  du  gothique  deall^  illustre,  superbe.  Les  formes  an- 
ciennes ne  permettent  pas  d  y  voir  le  nom  Dahsilo  que  suppose  le 
nom  allemand  Dachslingen  qui  date  probablement  de  la  conquête 
bernoise  ;  voir  Stadelmann,  loi. 

Oailly,  Leysin,  Ayent  et  Sembrancher  ;  Oaillet,  ham.  à  Grône, 


128  DALA  —   DARBON 

Valais,  Dalletum,  i2i5;  Dailly  à  Mordes,  Grattavache;  Daliy 
à  Vuadens  ;  Oalley  à  Lutry  ;  Oaillay,  Roche  et  Lig^erolles, 
Dalletis  vers  iioo  ;  Dailler  à  Château-d'CEx  et  Sion  ;  es  Dail- 
lères  à  Tartegcnins  et  Bellerive,  collectifs  divers  =  bois  de  dailles. 
Le  simple  aux,  es  Dailles  est  très  fréquent  ;  autres  orthographes: 
Dallaz  à  Villars-Sainte-Croix,  Dalles  à  Bag'oes  ;  Dayes  à  Mon- 
thej  ;  diminutifs  :  Daillon  à  Conthej  (en  patois  Dadon),  Dallon^ 
1267  ;  Daillettes  à  Fribourg  et  Villarlod,  etc.  ;  un  Dallie  à 
Agarn,  un  Dalliez  à  Louèche,  1421,  Dalje  à  Albinen  ;  daille, 
nom  romand  du  pin  sylvestre,  dérivé  comme  Tall.  suisse  dàhle, 
d'une  racine  commune  sans  doute  celtique. 

Dala,  rivière  près  Louèche,  Dala,  i332.  Dans  l'antiquité,  Dali' 
terni  y  habitants  des  environs  de  la  Dala.  Holder,  12 16  ;  nom  pro- 
bablement celtique. 

Daniphreux,  D.  Porrentruy,  eccl.  de  Domno  Friolo,  ii4o, 
Dam/riol,  1161,  Dunfrioly  1178,  Damphrioly  I255,  etc.  = 
Dominas  (saint)  Ferreoly  patron  de  l'église. 

Damvant,  D.  Porrentruy,  Danval  et  Dampna  Walle^  i346, 
Danipvanty  1288,  Dampvalx,  1476  ;  de  domina  (sancta?)  Wala 
ou  Wallia.  Fôrstm.,  p.  1281,  donne  les  deux  noms  de  femme 
Wala  et  Wallia. 

Darbapara,  pointe,  alpes  de  Gryon  ;  de  pare^  latin  paries, 
paroi  et  darbé.  Darbélaz,  ham.  de  Salins  près  Sion,  Darballaz, 
vignes  à  Saint-Maurice,  Derbélaz,  bois  à  Ormont-dessus  ;  dim. 
Darbelenaz,  loc.  à  Hérémence,  Darboline,  loc.  alpes  de  Ley- 
tron  ;  Derbally  à  Sales  ;  les  Dopbalys,  écart  de  Bossonens,  Fri- 
bourg ;  Darbagnon,  forôt  et  chalets  au  Sanetsch  ;  Dcrbé  Sau- 
dan,  pâturage  à  Ormont-dessus,  en  Derby,  forêt,  Sainl-Gingolph, 
Derbîs,  bois  à  Maracon,  et  probablement  Derborenee,  alpe  de 
Gonthey  ;  de  darbi,  darbé,  nom  patois  du  sapin,  employé  surtout 
en  Savoie,  derbi  aux  Ormonts.  Dans  la  Veveyse  fribourgeoise, 
derbi,  un  jeune  sapin  qui  a  séché.  Holder  et  Zeuss  citent  un  mot 
celtique  darbiy  derbi  qui  désigne  diffcreuts  arbres,  entre  autres 
une  espèce  de  pin. 

Darbon  ou  Derbon,  vallon  sur  Ardon,  pâturage  Ormont-des- 


DARD  —  DAUDES  129 

SUS  ;  Darboneire,  alpe  et  glacier,  vallée  d'Hérémence,  Valais  ; 
de  derbony  taupe,  et  derboneire,  taupinière.  De  la  vallée  on  ne 
voit  que  la  moraine  du  glacier  de  Derboneire,  toute  semblable  à 
une  gigantesque  taupinière. 

Le  Dard,  ruisseau  à  Ormont-dessus  ;  autre  sous  Chamossaire, 
affluent  de  la  Grande-Eau  ;  un  3®  à  Rougemont  ;  cascade  du  No- 
zon  sous  Croj  ;  es  Dards,  à  Vérossaz  ;  diminutif  :  le  Dardet  à 
Ormont-dessus  ;  figures,  par  allusion  au  cours  rapide,  aux  nom- 
breuses cascades  ;  le  Creux  des  Dardeys,  forêt  sur  Chamossaire, 
collectif.  Pierredar,  aux  Ormonts,  composé  ;  voir  ce  mot. 

Dardagny,  Genève,  villa  Dardaniaco  vers  iioo,  M.  G.  I,  i48, 
Dardanie,  1298,  Dardagnier,  i3o5,  1821  =(praedium)  Dar- 
daniacumy  domaine  d'un  DardaniuSy  dérivé  du  surnom  (cogno- 
men)  Dardanus,  De  Vit,  II,  564. 

Dardens,  ham.  près  Bulle,  DardenSy  1298,  i83o,  Dardin^ 
carte  vaudoîse,  correspond  au  n.  de  lieu  Tarodingin  cité  par 
Fôrstm.  =  chez  les  descendants  d'un  Germain  Tarod. 

Es  Dares,  loc.  à  Ëpesses  ;  es  Darenches,  vignes  au  Mont  sur 
Rolle;  peut-être  du  celtique  dar^  kjmri  dar^  irlandais  dair^ 
chêne.  Les  noms  celtiques  d'arbres  n'ont  pas  complètement  dis- 
paru devant  les  noms  latins  ;  verne  (guern)  a  prévalu  sur  aune, 
sapin  (sap)  sur  abies,  darb  (pin)  et  tann  (chêne)  ont  laissé  aussi 
des  traces. 

Damona  ou  Darnonnaz,  ham.  sur  Sierre,  Darnonay  1267, 
DernonCy  cadastre  de  Venthone  ;  paraît  dériver  d'un  n.  d'homme, 
avec  le  suffixe  gaulois  ona, 

Darrey  ou  Darreï,  nombr.  loc.  Alpes  valaisannes,  désignant 
des  parties  reculées  des  vallons  ;  du  latin  de  rétro,  patois  darrei, 
provençal  dareire,  f.  derrière. 

Daucher,  n.  f.  de  Tiischerz  sur  le  lac  de  Bienne,  Tusschiers 
vers  1280,  TuscherSy  12C7,  Tuschiers^  1288,  F.  B.  II,  66,  688, 
III,  458.  Nom  sans  doute  d'origine  romande,  village  germanisé 
dès  le  xin«  s.  avec  Douanne  (voir  Zimmerli,  p.  42). 

Daudes,  m.  à  Lentigny,  Frib.  et  Ghâteau-d'Œx  ;  la  Daudaz 
(pron.  Daouda)  à  Grandvillard,  en  la  Daouda,  m.  à  Charmey, 

M.  D.    SEC.    SÉRIE,   TUME  VII  9 


en  la  Dodaz,  loc.  k  Ollon,  Doiitles,  loc,  prés  et  jardins^  MoUens, 
Valais  ;  probablement  d'un  aom  propre  germanique  comme 
Daldo,  Dalda. 

La  Daiisaz,  ferme  aux  Tavernes,  JDrMa,  ii54r  iifiag  Doasa, 
1181,  1378,  Cari.  Haut-Crtt,  M.  R.  XII.  —  Une  loc.  la  Dousaz, 
alpe  de  Lens  ? 

Daviar.,  ham.  de  Masson^x,  Valais,  Damas,  i3iG  ;  de  (dHIos, 
casas)  Damas,  A\i  g'cntilico  'Daviai,âa  coga.  Daoas,  comme 
Granias  de  Granius, 

Le  Dny,  chute  de  l'Orbe  et  bameau  près  Vallorbe  ;  ^rges  dn 
l)ny,  au-dessus  de  Pissevacbe,  Valais  ;  Jeiir-Day,  bam.  d'Is^- 
rablcs.  Valais.  On  dit  du  dai  pour  brancha^  de  sapin,  en  celtique 
dail,  feuillage;  y  aurait-il  quelque  rapport,  et  Jeur-day  signi- 
fierait-il la  forêt  de  sapin  ?  Voir  Daillc. 

Dnzelet,  vigne  de  Fontaine-André,  Neuchatel,  et  Unzonet, 
quartier  du  Loclc,  autres  formes  de  Dêzaley  ;  Oasalay  en  1 134  ', 
voir  ce  mot,  le  second  avec  permutation  l-n. 

Degottiau,  le  — ,  bois  à  Châleau-d'Œx  ;  forêt  en  pente  rapide, 
avec  des  sources,  où  l'eau  descend  de  rochers  eu  rochers  =  dé- 
g:onttoir,  suffixe  patois  iau,  comme  Lanciau,  Nancian. 

I>eléinoDt,  n.  fr.  Laiinant,  1181.  t>ico  Delemonte,  7^8,  Hid- 
ber,  I,  4,  Deleyinonl,  laSg,  1257,  Delémonl,  i3i8  ;  n.  ail.  Tels- 
berg,  ii3i,  Thalesberc,  iitii,  Talesperc,  118/1,  TelUberc,  Tels- 
perg,  ta34,  i3^3,  aujourd'hui  Delsberij  ;  cunstruction  germa- 
nique (comme  la  plupart  des  noms  voisins  du  Jura  en  court  et 
velier)  =  mont  de  Dello,  Tello,  n.  pr.  germain. 

Es  Dniaises,  Ecublens.  Chescaux,  Praz,  Prib.  ;  Delèze,  Marti- 
gTiy,  Cudrefin,  Noville,  Ollon,  Delleytij,  i^ïS  ;  Delèso,  Pâtpiier, 
et  dim.  Delezettcs,  Ënney,  etc.  ;  Dc^^^Jc.'^,  Tornj-le-Graod  ;  ( 
permute  avec  r  et  n  :  Derèso  ù  Borrex,  es  Denèzes,  Cbesalles 
surMoudon  ;  la  Tcroisï,  orth.  allemande,  à  Miëge  près  Sierre  ; 
contracté  dans  aux  Dr.'tises  à  Pcseux  et  Draize,  loc.  &  Neucbâtel. 
Mot  fréquent  dans  les  chartes  :  un  rivum  de  Derasiis,  Ependes  ou 
Marly,  XII»  s., />erays(  h  Sierre.  laSr,  Dereysy,  lagg,  la  De- 
reysi  k  Bramois,  ia5o,  Deresy,  1376;  une  Oeraise  près  des  Fa- 


DBLLEY  —  DBNEZY  131 

▼erges,  Lavaux,  ia5o,  en  la  Derayse^  Ëpeodes,  Frib.,  1278,  à 
AHvemieTy  1280,  Duraise  au  Landeron,  1378.  Nom  commun  qui 
désigne  une  clef  de  haie,  barrière.  Ce  mot  se  retrouve  en  patois 
savoyard  :  daraise,  grille  en  bois  ou  en  fer  entre  la  nef  et  le 
chœur,  daresia  dans  les  chartes  :  Ëpiscopus  ordinavit  quod  fiant 
daresiae  in  introitu  chori  i458.  Doc.  Acad.  royale  de  Savoie,  II. 
Nous  pensions  à  le  rapprocher  du  celtique  :  comique  dele^  an- 
tenne, breton  dele^  Léon  delez,  vergue.  Le  mot  employé  dans  le 
Léon  de  lez  est  exactement  le  nôtre,  mais  M.  Bonnard  nous  fait 
observer  que  «  le  r  est  dans  les  textes  les  plus  anciens,  il  est  donc 
probable  que  c'est  r-/,  non  l'inverse.  »  Toutefois  on  pourrait  en- 
core admettre  une  permutation  plus  ancienne  1-r  :  il  y  a  des 
exemples  de  ces  balancements  entre  les  deux  liquides. 

DeUey,  D.  Broyé,  Frib.,  Deler,  i342,  43,  pas  de  formes  plus 
anciennes  ;  peut-être  un  (fundum)  Delliacum,  domaine  d'un 
DellitÂSf  gentiiice  romain.  Kuenlin  y  rapporte  un  Dalens,  1282. 
Ce  serait  une  transformation  curieuse  :  Dalens  a  une  origine  ger- 
manique très  nette  =  chez  les  descendants  de  Dalo,  Deloy  n.  pr. 
germain,  parent  du  v.  gothique  deall,  illustre,  superbe.  Peut-être 
la  forme  actuelle  serait-elle  due  à  une  latinisation  du  n.  ^rmain 
Delo,  transformé  en  Dellius. 

Demoreiy  D.  YyerdoTiy  Donmores y  ii54,  Gart.  Month.,  De~ 
moreSy  12 17,  Donat.  Haut.,  Dummores,  1228,  M.  R.  VI,  Démo- 
rety  1453.  Il  y  a  probablement  dans  Don,  Dum,  la  contraction  de 
domnus,  comme  dans  Dunfriol  (Damphreux)  =  domnus  Ferreo- 
lus,  et  dans  mores  un  n.  pr.  de  la  racine  Mor  ou  Maur,  comme 
dans  Cormoret. 

Deneos,  D.  Morges,  DisnenSy  ioo5,  1177,  M.  G.  XIV  et  II, 
DignenSy  1220,  i332,  Digneins,  1228,  DynenSy  i4o3  =  chez  les 
descendants  de  DenOj  DinOy  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  33 1,  335. 

Deneyriaz,  vallon  et  ruisseau  derrière  le  Chasseron  ;  sans 
doute  du  n.  pr.  de  famille  qui,  sous  ses  différentes  formes,  Deney- 
rîaz,  Dénéréaz,  Denoréaz,  vient  de  Noréaz,  noerea,  noyeraie. 

Denezy,  Moudon,  uillare  Donaciaco,  929,  M.  R.  VI,  232, 
Danesie^  Donasiei,  xiP  s.,  Arch.  Fr.  VI,  Danisei,  ii42,  M.   F. 


132  DENGES  —  DÉRUPAZ 

Ily  i6,  Donesiej  1169,  Danusiacum,  1173,  Danesie^  1188,  Hîd- 
ber,  II,  Deneisie,  1228,  Danaisie^  xiii«  s.,  M.  R.  VI,  DenisieZy 
i!\bZy  Dinisiez^  1 555,  etc.  z=:(fundum)  Donatiacum^  domaine 
d'un  DonatiaSy  g^ntilice  romain. 

Denges,  D.  Morçes,  villa  Dallingis,  964,  M.  R.  VI,  les 
Denges,  1 164,  M.  G.  IV,  78,  DengeSy  1 184,  Hidber,  II,  lesDenges 
à  Ëcubiens  et  Viilangeaux,  Fribourg*  =  chez  les  descendants  de 
DallOy  n.  pr.  g'ermain. 

Les  Dentaux,  découpure  de  l'arête  de  Sonchaux  et  les  Dentaux 
de  Naye,  rochers  de  Tarôte  au  N.-E.  de  Naje,  alpes  de  Montreux  ; 
3**  pâturage  à  chèvres,  alpes  de  Dorenaz,  Valais,  sous  les  rochers 
des  Gorges.  Devrait  s'écrire  denteau,  autre  forme  de  dentel, 
provençal  dentelh,  créneau,  ital.  dentello,  même  sens,  dont  den- 
telle est  la  forme  féminine  ;  les  dentaux  sont  des  dentelles  de  ro- 
cher. 

Le  Déquemanliau,  loc.  à  Ormont-dessus  ;  le  Déquemanlieux 
à  Champéry  ;  l'Ecoumandons  à  Rougemont  ;  endroit  où  Ton  en- 
lève les  kemanlété  ou  coumandété,  coins  à  boucle  qui  ont  servi  à 
traîner  à  plat  sur  la  neige  des  billes  de  sapin  pour  les  dévaler  en- 
suite jusqu'à  un  nouveau  replat.  L'Encoiimaillaux,  vallon  de 
Culand,  Ormont-dessus  ;  lieu  où  l'on  plante  le  coin  de  fer,  la  ke- 
manlite,  en  tête  d'une  bille  pour  la  traîner  sur  la  nei^.  (Ëtj- 
mologie  fournie  par  M.  Isabel.) 

Deraise,  voir  Delaise. 

Derbonnaz,  prairies  à  Corcelles  ;  où  abondent  les  derbons,  les 
taupes. 

Dérocheux,  ruiss.  à  Gortaillod  ;  Déroehia,  torrent  à  Géronde, 
Valais  ;  Bey  Dérochai,  Ormont-dessus  ;  Dérotchia,  alpe  à  Port- 
Valais,  Dérochiaz,  loc.  à  Pizy,  Dérotchoux,  rocher  à  Bex,  Dé- 
rozisses  à  Gonthey  ;  du  préfixe  dé  et  roche  ■=:  précipice,  éboule- 
ment,  torrent  qui  ravine. 

Dersence,  Derzence  ou  Erzenzc(ts),  rivière,  affl.  de  la  Liène 
ou  Rière,  Valais,  descendant  du  vallon  d'Ers  ou  de  Ders  (soudure 
de  la  préposition)  ;  pour  Ers,  voir  Erse. 

Dérupaz,  loc.  à  Montherod  et  ailleurs,  dérape,  s.  m.,  en  pa- 


DÉSALE  y  —   DÉVODIO  133 

tois  ;  du  V.  f.  desrup  =  précipice,  ravin  ;  «  se  rattachant  à  un 
verbe  disrupare^  dérivé  de  rupesy  roche.  >  (Bonnard.) 

Désaley  ou  Dézaley,  loc.  à  Lavaux,  Dasalay  et  Daisiloiy 
iib^,  Dasiluy,  1184»  Desaley,  i363,  etc.,  une  10^  d  autres  à 
Vouvry  (Désalays),  Aigle,  Yvorne,  Corbeyrier,  Chessel,  Noville, 
Grenthod,  Bière,  Crissier,  Posieux,  Grangette  et  Villars  sur  Glane, 
Fribourg  ;  de  taxOy  ail.  dachsey  tasson,  blaireau,  et  du  bas  latin 
/eya,  laîa^  forêt,  fourré  ;  fourré  où  abondent  les  tassons. 

Desolossy,  loc.  à  Conthey  =  dessous  le  Sex. 

Deute,  plus.  ham.  du  Jura  bernois,  à  Delémont,  Noirmont,  La 
Chaux,  à  Péry  ;  deute  est  le  nom  jurassien  d'une  variété  de  roche 
calcaire,  connue  par  les  géologues  sous  le  nom  de  dalle  nacrée, 
pierre  calcaréo-siliceuse,  composée  de  débris  d*encrines  et  de  bryo- 
zoaires ;  origine  inconnue. 

Develier,  D.  Porrentruy,  ail.  Dietwiler,  Divilier^  iiSg-iSag, 
Titewilre^  ii84  =  village  de  DieiOy  n.  pr.  germain  (=  l'alle- 
mand) • 

Devens,  Devenir  Devin,  plus,  hameaux,  nombreux  bois  et 
pâturages,  que  le  seigneur  avait  mis  à  ban,  en  défenSy  où  il  était 
défendu  de  couper  du  bois  et  de  pâturer  :  (ncmora),  que  sunt  de 
usamentis  et  que  sunt  endevein  ad  pascendum  porcos  et  faciendas 
domus,  etc.,  M.  R.  VI,  826  ;  Deveny  ou  Te  vent  à  Sierre  et 
Deweng,  à  Albinen,  formes  germanisées.  Devinchet  à  Thier- 
rens,  diminutif  ;  Défenet,  petite  forôt,  près  du  lac  Lioson,  Or- 
mont,  nous  paraît  également  un  diminutif  de  défens^  du  latin  de- 
fensus  :  «  Le  provençal  a  la  forme  féminine  devesa^  représentant 
defe(n)sa.  »  (Bonnard.) 

Es  Dévîets,  champs  à  Sainte-Croix  ;  le  v.  f.  a  dévié,  s.  m. 
(Godefroy),  lieu  interdit.  Déviet  est  très  probablement  une  autre 
orthographe  de  ce  mot,  pour  désigner  des  champs  où  le  parcours 
était  interdit. 

Au  Dévodio,  loc.  à  Lussery,  D.  Gossonay.  M.  Isabel  en  rap- 
proche le  patois  dévouedyaôy  s.  m.,  dévidoir.  Y  aurait-il  eu  là  sur 
quelque  sentier,  pour  arrêter  le  bétail,  un  tourniquet,  qu'on  au- 
rait comparé  à  un  dévidoir  ? 


134  DIAZ  —  DIRLARET 

La  Diaz,  i^  ruiss.,  affl.  de  rArnon  ;  a^  roissean  de  la  Lance,  près 
Concise  ;  3<>  ane  des  sources  de  TOrbe  ;  4^  affl.  du  Nozon  ;  5* cha- 
lets près  du  torrent  d'Ajeme,  Ormont-dessus.  —  La  I>ieK,  pr.  di, 
alpe  d*Ayenty  Valais,  nombreuses  sources,  Diex,  i4a8  ;  les  Dix, 
vallée  supérieure  dHérémence,  aux  nombreux  ruisseaux,  en  Dies^ 
laSg,  les  Dies,  xiv«  s.,  DyeSy  i456  ;  Soiady,  chalets  sur  les 
sources  de  la  Baye  de  Montreux.  C'est  le  même  mot  que  les  5  Dee 
d'Angleterre  et  d'Irlande,  les  6  Dives  de  France,  la  DuiSy  afB.  du 
Loir,  les  Deba  et  Deoa  d'Espagne  ;  de  deOy  deva^  dia,  dioa^ 
deiva,  f.  de  deivos  (latin  divus),  mot  celtique  désignant  propre- 
ment la  nymphe  déesse  de  la  source  ou  du  fleuve,  puis  la  source 
elle-même.  De  là  encore  les  4  Divone  ou  Divonne,  l'une  à  notre 
frontière,  près  Coppet.  —  La  racine  deioo,  divo  se  réduit  souvent 
à  dio,  Holder,  p.  i285,  a  17  mots  avec  la  racine  dio.  Rman  a 
employé  divonne  comme  n.  commun  ;  «  La  charmante  vallée  de 
Tremeur,  arrosée  par  une  ancienne  divonne  ou  fontaine  sacrée 
que  le  christianisme  sanctifia  en  y  rattachant  1q  culte  de  la  Vierge*  » 
Cité  par  Littré,  Suppl. 

Diesse.  D.  Neuveville,  Berne,  ail.  Tess,  Diesse,  1178,  iai8, 
villa  Thesso,  1182,  Thesse,  Tesson^  11 85,  i^Zi ,  Diesson^  iigS, 
Diessi,  1200,  Diessy,  1249,  etc.,  Matile  et  F.  B.  ;  du  n.  pr.  ger- 
main Tiezo. 

Diette,  Dieux,  voir  Giète,  Joux, 

Dlme,  Grange  du  —  à  Avenches,  à  Aigle  et  plus,  autres  loc.  ; 
au  Dixme,  m.  c^  Trélex  ;  endroit  où  Ton  serrait  la  dlme,  patois  le 
dimOy  perçue  sur  les  récoltes  ;  dixme  est  s.  m.  dans  tout  le  centre 
de  la  France. 

Diogne,  loc.  à  Lens,  Valais,  Diogni,  1228,  Dyogni,  I243, 
Diogny,  1259,  M.  H.  XXIX  et  XXX  ;  Yogne  carte  Siegfried. 

Diolly  ou  Tioly,  loc.  près  Sion,  Dioles,  iioo,  laSS. 

Dirlaret,  n.  f.  de  Rechthalten^  D.  Singine,  Fribourg,  Dreit" 
larisy  XII®  s.,  Drallaris,  1142,  M.  F.  II,  220,  Recto  clivo^  1178, 
Arch.  Fr.  VI,  1189,  M.  R.  XXll,  22,  Dretlaris,  1216,  17,  M.  F. 
IV,  io4,  io5,  Dreclaris,  1228,  M.  H.  VI,  24.  De  dreity  droit,  et 
du  V.  f.  taris,  larris,  lande,  bruyère,  terre  en  friche  ;  le  n.  ail. 


DIZY  —  DONATYRE  135 

Rechikaltofij  1200,  F.  B.  II,  824,  recht,  droit,  et  halde^  pente,  et 
le  latin  rectum  clivum  ont  le  même  sens  ;  Tétymologie  de  Gatschet, 
directo  latere^  adoptée  par  Studer  et  Zimmerli,  est  fantaisiste. 

Dizy,  D.  Gossonaj,  villa  Discidis,  969,  966,  Hidber,  11^  Disy, 

XI*  s.,  Disi,  1221,  Dysie  et  Dysi^  1223,  M.  R.  III,  549,  et  VI, 

5(^2y  Dysy,  1285,  Disis^  i^QQ»  M-  Cr.  XIV,  Dyssiy   i3ii^  ^y^f» 

i336,  Matile,  Disîaco,  bulle  de  Clément  VI  (i 342-1 352),  Arch. 

Schw.  Gesch.  XIII,  261.  Un  autre,  loc.  à  Saint-Prex.  Comme  les 

Dizy  de  France,  de  Disciacam  (prsedium),  corruption  d*après  Ju- 

bainville  de  Deciacum  (p.  227),  (H*opriété  d  un  DeciuSy  gentilice 

romain.  Disciacum  perd  le  c  de  bonne  heure  :  Disiacus,  672,  907, 

Dizy  (Marne).  Quant  à  Discidis,  il  a  Tair  d'un  patronymique  : 

chez  les  Discides,  les  descendants  de  Discius,  soit  Decius. 

I>oge,  voir  Douve. 

Dole,  sommet  du  Jura,  Dolaz,  1628  ;  du  celtique  dol^  table,  à 
cause  de  son  sommet  aplati  ;  de  même  Sur  la  Dôle  ou  DoUe  à 
Gilly,  la  DolOy  12 16  ;  la  Dola  (DoUaz),  maisons  à  Pont-la- Ville, 
la  Dollaz  à  Vuadens.  C'est  sans  doute  à  la  même  racine  que  se 
rattachent  l'adjectif 

Dolent,  Mont  — ,  au  fond  du  val  Ferret,  Valais,  et 

Dolin,  Mont  — ,  au  fond  du  val  d'Arolla,  Valais.  Voir  aussi 
Champdolent. 

Dom,  au  commencement  d'un  nom  de  village,  vient  du  latin 
dominas,  seigneur,  et  précède  un  nom  de  saint,  celui  auquel 
Téglise  du  village  était  consacrée  :  Donunartin,  DomnomartinOy 
ii5o,  Donmartiriy  1208,  M.  R.  VI,  i38,  Dompnum  Martinumy 
i3i^,  Domdidiep, /)oAino  Desiderio,  1180,  Dundedier,  i2i5, 
DongntxlideriOj  1267,  Wurstb.,  voir  Saint-Didier  ;  Dompierre, 
Domno  Petro,  iil^S,  DonperrOy  1228,  s'expliquent  d'eux-mêmes. 
D'autres  sont  moins  faciles  :  Dombrcsson,  Dombrecoriy  Dam- 
brizuriy  1179,  Domhrexon,  iic^i,  Domnus  Bridas,  122S,  Don- 
bressan,  12G7  =:  Saint-Z?r/ce. 

Donalyre,  Donnatieri,  1228,  M.  R.  VI,  Domna  Thecla,  i343, 
Donatiere,  i453  =  Dame  ou  sainte  Thècle,  martyre  du  i^^s., 
fête  le  23  sept. 


136  DONNELOYE  —   DORBEN 

Donneloye,  Donelui^  ii42)  Donna  Lui,  xiP  s.,  Arch.  Fr.  VI, 
Domnoluiy  ii57,  Donneluy  et  Donneloia^  ii74i  Domnelaiay 
1177,  Donnelue,  1177,  Doneliuay  i2i4,  M.  H.  VI,  io3,  Donna- 
luy,  1280,  Dogne  Eluye,  1280,  M.  R.  VI,  puis  Domnoloia^ 
Dompneloye,  1428,  i458  =  Dame  ou  sainte  Luce  ou  Lucie, 
V.  et  m.  -]-  8o4,  fête  le  18  déc.  ;  pas  saint  Louis  comme  le  sup- 
pose Hisely,  M.  R.  XII,  244 >  et  comme  l'a  dît  Gatschet,  saint 
Louis  étant  mort  en  1270  et  canonisé  en  1297,  ni  saint  Lucius 
(Gatschet),  les  formes  Donne,  Donna  indiquent  qu'il  s'agit  d'une 
sainte.  Quant  à  Studer,  il  le  dérive,  sans  sourciller,  «  de  Jean- 
Philippe  Loys  de  Villardin,  »  qui  vivait  en  i652  I  Pour  Damvaiit 
et  Damphreux,  voir  ces  mots. 

Dôme,  nom  de  quelques  montagnes  :  le  Dôme  du  Goûter,  le 
Do  m  des  Mischabcl  ;  du  celte  douma,  sommité.  Holder.  duma. 

Dominge,  Champ  —  à  01  Ion,  Praz  Domengeoz  à  Leysin,  Bois 
Dominge  à  Villars-les-Moines  ;  Pré  Dominge  à  Constantine; 
Praz  Domingeoz  à  Vuadens  et  Gutrevy  ;  Praz  Dominjoz  à  Vaul- 
ruz.  Champ  de  Menehe  (pour  Demenche)  à  Bex  ;  du  latin  domi^ 
nicuSy  du  seigneur  =  champ,  pré,  bois  du  seigneur.  £n  1244  un 
pratum  Domenge  à  Dullit. 

Donchire,  m.  à  Rue,  crêt  à  Dompierre,  Frib.  ;  loc.  à  Chesalles- 
Moudon,  Saint-Saphorin,  Morges  ;  Donchires  à  Ferreyre  et  Ar- 
nex-Orbe,  celle-ci  en  face  de  Sur-le-Château  dont  elle  n'est  sépa- 
rée que  par  la  route  ;  Donchière,  h.  à  Ursy,  m.  à  Chavannes- 
les-Forts,  Dontzire,  ham.  à  Praz,  Sarine  ;  en  Donchère,  champs 
à  Bagnes.  Point  de  forme  ancienne  de  cette  famille  assez  nom- 
breuse (10  loc.)  ;  de  (terras)  do  minicar  ias^  du  bas  latin  domini- 
carius,  syn.  de  dominicus,  les  terres  du  seigneur  (comme  jon- 
chière,  jontzire,  de  juncaria). 

Donne,  Clos  — ,  m.  à  Ecoteaux,  D.  Oron  =  clos  de  la  dame. 

Donroux,  Clos —  à  Monthey,  es  prez  Domprod,  1696;  de 
domy  dominus,  seigneur,  Rod,  Rodolphe. 

Donzel,  Champ  —  à  Cronay  =  champ  (du)  donzel,  de  domi- 
cellus,  du  seigneur. 

Dorben,  ham.  sur  Louèche,  alpis  de  DorbiniSy  1260,  Dorbons, 


t. 


DORGHAUX  —  DOUBS  137 

1267,  DorbonÇy  i3a2  ;  identifié  par  erreur,  par  M.  Gremaad, 
avec  le  Daubenhorn.  DorbonSy  1217,  Furrer,  III,  55,  DorbenSy 
1221,  Dorbi,  i25o.  Dorbeyns,  i25o,  est  aussi  le  nom  ancien  de 
Dorbain,  vallon  qui  se  creuse  entre  Chandolin  de  Savièse  et  la 
colline  de  la  Soie  ;  peut-être  faut-il  y  voir  la  racine  celtique  darbi^ 
espèce  de  pin  ;  voir  Darbellaz.  On  peut  en  rapprocher  le  nom  de 
Tôpbel  près  Viège,  Dorbia^  iioo,  puis  TorbiOy  Torbi,  xiii«  s., 
Torby^  et  enfin  Torbily  i4i8,  Tôrbil,  1439. 

Dorchaux,  sommet  à  Ormont-dessous  ;  du  celte  dor,  sommet  ? 

Dorenaz,  commune,  D.  Saint-Maurice,  Dorone^  848-853  ;  d'a- 
près ce  texte  «  desertum  Alpinonis  (Arbig-non)  a  flumine  Aquams- 
soni  (Avançon  de  Mordes)  usque  ad  frontem  Dorone^  »  M.  F.  IV, 
356,  Doronaz,  1768  ;  Dorenaz,  pâturage  élevé  à  Château-d'Œx  ; 
loc.  à  Randogne,  D.  Sierre  ;  sans  doute  même  racine  dor  y  som- 
mité. 

Dorigny,  loc.  près  Lausanne.  Les  formes  anciennes  manquent, 
mais  le  suffixe  indique  un  nom  en  iacum  :  Doriniacum,  domaine 
d'un  DoriniuSy  dérivé  de  Tadj.  Dorias,  comme  les  Torigny  de 
France  de  Taurinius. 

Dos,  nom,  fréquent  dans  le  Jura  bernois,  de  larges  croupes  : 
Dos  Val,  Dos  le  Cras  (le  Grêt),  Dos  le  Bos,  Genevez,  Doinont, 
ham.  de  Soulce,  etc.  =  dos  du  val,  du  crèt,  du  bois,  du  mont. 
Dozepce,  fermes  près  Moutier  =  dos  de  l'Erse  (forêt).  C'est  l'an- 
cien génitif  français,  sans  préposition.  M.  le  prof.  Bonnard  (in 
litt.)  y  voit  «  plutôt  le  môme  mot  que  le  français  dès.  Littré  donne 
dos  comme  forme  bourguignonne  de  dès.  Or  tous  ces  lieux  sont 
dans  le  Jura  bernois.  > 

Douanne,  D.  Nidau,  ail.  Tivann,  Tuana,  ii^ij,  Duana,  ii85, 
F.  B.  I,  1228,  1252,  Duariy  i2i3,  Tuanna^  1225,  i235,  Tu- 
wannoy  1237,  F.  B.  II,  2,  Duanne,  i255,  1274,  etc.  D'après 
Studer,  de  daana,  douane,  étymologie  contredite  par  les  formes 
primitives  allemandes  ;  origine  inconnue. 

Doubs,  Dabis  des  auteurs  latins,  aussi  Duba,  Doua,  Diwius, 
Davis  ;  d'après  Zeuss  et  Holder,  d'une  racine  celtique,  vieux  hi- 
bernien  rfwé,  noir,  encre  ;  gaélique  dubhy  cambrien  et  armoricain 


138  DOUVE  —   DOY 

du  (dou),  noir  ;  rétymolof^ie  de  dubius,  douteux,  à  eause  de  la  di- 
rection incertaine  de  son  cours,  est  une  plaisanterie. 

Douve,  et  dim.  Douvette,  vallécules  rocheuses  à  Château- 
d*Œx,  loc.  à  Albeuye  ;  les  Douves,  bois  à  Versoix  ;  la  Douvaz, 
Âigle,  Villars-Burquin  ;  la  Deuvaz  à  Orsières  ;  la  Do  va  Blanche, 
g>lacier,  vall.  d'Hérens  ;  la  Doge  à  Coppet  et  Tour-de-Peilz  ;  la 
Doza  au  Val  Ferret  (g-z)  ;  du  bas  latin  dova,  latin  doga^  fr. 
douve j  dépression  du  soH  ;  en  allemand  suisse  daûbe^  d*où  Dau- 
benhorny  Daubensee  à  la  Gemmi.  Ce  mot  doga^  doha  (Ducange) 
peut  être  aussi  en  partie  Torig'ine  du  mot  suivant  Doy. 

Dovalles,  pâturage  à  Neirivue,  Fribourg  ;  diminutif  pluriel  de 
douve  y  combe,  vallécule,  avec  suffixe  aile  comme  Comballaz  de 
combe,  donc  les  petites  combes  ;  le  v.  f.  a  le  masc.  dovaa  (Gode- 
froy). 

Doy,  Doye.  11  y  avait  à  Genève  une  rue  et  une  porte  de  la 
Doye,  1492»  6t  une  ordonnance  de  i5ag  dit  «  on  grillera  les 
doges  (égouts)  pour  la  sûreté  de  la  ville.  »  M.  G.  VU,  298.  La 
Doy 9  Aigue-Doy  à  Bassins,  la  Doye,  autre  nom  du  Crrenier,  bras 
de  la  Versoix  qui  passe  à  Coppet,  Doyes,  loc.  aux  sources  du  To- 
leure  à  Bière  ;  la  Doiz,  ancien  nom  (i3i2)  de  la  DiaZy  ruisseau 
de  la  Lance  près  Concise,  la  Doux,  une  des  sources  de  TAreuse, 
Neuchâtel  ;  la  Doa,  ruisseaux  à  Courchapoix  et  à  Courtetelle  ;  — 
peut-être  es  Doux,  pâturage  aux  Ormonts  ;  —  la  Doye  ou  Doix, 
ham.  de  Vérossaz,  où  jaillit  la  source  de  la  Rogneuse,  la  Dueg^ 
xviii^  s.  ;  les  Fontaines  de  Douay,  nombreuses  sources  jaillissant 
du  rocher,  alpes  de  Collonge,  Valais  ;  Vers  la  Doy  à  Corbey- 
rier,  en  la  Dœy  à  Bex  ;  la  Douay,  ham.  d 'Orsières  ;  la  Duî,  alpe 
au  Sanetsch,  nombreuses  et  belles  sources  sortant  d*une  paroi  de 
rochers  ;  probablement  aussi  £n  la  Dey,  ham.  d*Arconciel,  Frib. 
Ces  mots  dérivent  peut-être  en  partie  de  doga,  voir  plus  haut  ;  la 
plupart  du  v.  f.  dois,  s.  m.,  doit,  m.  et  f.,  doie,  s.  f.,  conduite 
d'eau,  ruisseau,  du  latin  ducere. 


*  Une  autre  forme  est  les  Donyes,  couloir  rocheux  sur  Port- Valais  (par 
chulc  du  fç  remplacé  par  y). 


DOZERCE    —   DRÔNE  139 

I>ozercey  fermes  à  Moutier,  Berne  ;  de  Dos-Erse,  dos  de  TErse, 
forêt  voisine,  voir  ces  mots. 

Umej  ou  Drassy,  loc.  à  Saint-Prex,  ancien  village  détruit  ; 
oilla  Draciana,  886,  villa  Draciaco^  885,  Drassie  sans  date 
▼ers  i2i5,  M.  R.  VI,  275,  289  =  villa,  ferme  d*un  Dracius, 

Drahen,  torrent,  affluent  de  la  Sionne  ;  de  draconem,  drag-on 
(permutation  c-A),  à  cause  de  son  cours  impétueux,  aux  crues  su- 
bites. Holder  et  De  Vit  mentionnent  un  DrahonuSj  affl.  de  la 
Moselle,  aujourd'hui  le  Drohn,  que  Zeuss  explique  par  fleuve  épi- 
neux, c'est-à-dire  entouré  d'épines.  11  y  a  un  autre  Draco,  au  pied 
du  Vésuve.  Ce  nom  est  fréquent  :  il  y  a  3  Dragpone,  ruisseaux, 
et  une  Dragponata,  dans  le  Tessin  ;  de  même  le  Drac,  rivière  du 
Danphiné,  jadis  Drao. 

Draize,  voir  Delaise. 

Dranse  ou  Drance,  Dranciy  972,  nom  de  trois  rivières  du  Va- 
lais et  d'un  ruisseau  alpes  de  Finhaut  ;  comme  la  Dranse  du  Cha- 
blais,  DruentiOf  puis  Drancia,  même  origine  que  la  Durance  de 
France,  Druentia,  de  la  racine  celtique  (ligurienne  d'après  Jubain- 
ville,  druent,  druant,  rapide,  violent  =  la  rapide,  la  violente, 
d'où  le  subst.  drun,  torrent,  rivière. 

Drapel,  ham.  sur  Aig'le  ;  du  v.  f.  drapel,  petit  drap,  encore  en 
usage  au  sens  de  lange,  pris  au  fig.  pour  petite  prairie  au  milieu 
des  bois  et  des  rochers. 

Drize,  ruisseau  C.  de  Genève  ;  même  racine  celtique  que 
Dranse. 

Drognens,  ham.  de  Siviriez  et  de  Sorens,  Frib.,  DroynenSy 
1755  =  chez  les  descendants  de  Drogo,  n.  pr.  germ.  connu  chez 
nous  :  un  Drogo  de  Gossonay  était  un  des  témoins  d'un  acte  de 
1142,  M.  H.  XVIII,  6  ;  un  Drogo  paraît  en  906,  M.  R.  VI,  97, 
etc. 

Dpône,  de  la  racine  celtique  drun,  torrent,  rivière.  Ce  nom,  dit 
A.  de  Rochas  dans  V Année  géographique^  est  si  fréquent  dans 
le  centre  et  l'ouest  de  la  France  qu'il  devient  nom  commun.  Un 
enfant  accompagnant  un  jour  Onésime  Reclus  s'écriait  à  la  vue 
d'une  rivière  :  «  Ah  !  la  belle  dronne  !»  De  là  chez  nous  les  noms  de 


440  DRÔNE  —   DUDES 

Drône,  village  de  Savièse,  Valais,  DraonOy  ii«  s.,  Drona^ 
1 189,  près  des  g'orges  de  la  Sionne  ; 

Dronaire,  alpe  du  val  dllliez,  très  ravinée,  parcourue  par  cinq 
ruisseaux,  et  aux  Dronnaires,  loc.  à  Ollon  ; 

Dronaz^  Pointe  de  — ,  au  Saint-Bernard  ;  cinq  ou  six  ruisseaux 
en  descendent  ;  enfin  Durnant,  afil.  de  la  Dranse,  Dronnant^ 
i346. 

Drousinaz  ou  Dreusonaz  et  Drausinaz.  deux  forêts  sur  Bex, 
et  Drauzines,  Drosina,  i3i5,  Dr  usine,  i464>  pâturages  à  Or- 
mont-dessous  ;  les  Droges,  pâturage  à  Lessoc,  Gruyère  ;  de  lall. 
droSf  dim.  drosslif  romanche  drossUy  aune  vert,  aune  nain,  fré- 
quent dans  ces  localités  où  il  forme  de  véritables  taillis.  Le  Livre 
des  Donations  d'Hauterive  parle  d'autres  localités  de  ce  nom  dans 
la  Gruyère  :  on  y  trouve  une  alpe  Drussina^  11 34»  Drusina  ou 
Drosina^  ii46,  1198,  Z)ro5y/ig  au  xiii®  s.,  aujourd'hui  es  Ros- 
seyres.  (De  là,  dans  les  Grisons,  les  nombreux  noms  en  Dros, 
Drus,  comme  le  Drusen  thor,  qu'on  a  voulu  dériver  de  Drusus. 

Droutzaî,  ham.  Ormont-dessus  ;  Drotzu,  pâturage  à  Char- 
mey  ;  Drotzî  à  Neirivue,  Fribourg  ;  Druchet,  mayens  d'Isérables, 
Valais  ;  du  patois  droutze,  droutsche,  la  patience  des  Alpes,  Ru- 
mex  alpinus,  si  fréquente  près  des  chalets.  Au  Drotzé  ou  Dro- 
chet,  m.  à  Noréaz,  Frib.  ;  en  Drochox  à  Payerne,  Drachez  à 
Fétigny  ;  peut-être  d'une  autre  espèce  de  Rumex. 

Bruges,  chalets  à  Lessoc  ;  du  patois  drudje^  drudjze,  druge 
en  Dauphiné  =  fumier  ;  aussi  fertilité,  abondance.  Littré  se  de- 
mande si  on  pourrait  le  rattacher  au  celtique  :  kymri  drivg,  bas 
breton  droug,  en  général  ce  qui  sent  mauvais,  à  cause  de  l'odeur. 

Comme  l'oseille  des  Alpes  croît  dans  les  endroits  où  abonde  le 
fumier,  il  est  probable  que  droutsche  vient  de  drudje. 

Drugex,  ham.  de  Puidoux,  Lavaux,  Drugeg,  i2i5.  Peut-être 
de  druge.  Peut-être  aussi  du  n.  germain  Drogo,  latinisé  en  Dro- 
g  us  y  DruguSy  d'où  fundum  Drugiacum^  domaine  de  Drugus. 
Drogo  est  connu  chez  nous  :  par  ex.  Drogo  de  Gossonay,  M.  R. 
V,  2i3. 

Les  Dudes,  ferme  et  ancien  château  ruiné  à  Mont  sur  Rolle. 


DUET   —   DULIVE  141 

Castrum  de  Dudo,  démantelé  probablement  en  1292  ;  Es  Dudes, 
loc.  à  Granges,  Payerne.  Du  nom  propre  germain  Dudo,  Dodo, 
De  là  aussi  le  nom  de  Dûdîngen,  en  fr.  Duens,  1228,  i453,  auj. 
Guin,  près  Fribourg.  II  y  avait  un  Dodon  de  Vuibroye  dans  la 
seconde  moitié  du  xii®  s.;  un  autre  à  Saint-Cierges,  11 54. 

Duet,  alpe  d*Ayent,  Valais,  DueXf  i4o8;  probablement  autre 
forme  de  Douay,  Dui,  voir  Doy. 

Dugny  (Dogny  dans  Lutz,  aussi  Dunier),  ham.  de  Leytron,  Va- 
lais, Dagnyepy  1824  ;  comme  les  Dugny  de  France,  de  Dunia- 
cam  (fundum)  =  domaine  de  Dunius  (latin),  du  nom  gaulois 
DunioSy  homme  ;  irlandais  duin.  Un  Dunius  est  nommé  dans  une 
inscription  trovvée  à  Pierre-Pertuis. 

Duilicr,  D.  Rolle  ou  Duillîer,  Cono  de  Duelliei  et  de  Duellier, 
1 145,  Duelliy  1 166,  M.  G.  XIV,  6,  10,  Dulli,  DuUye  ii54,  Gart. 
Month.,  Duelli,  1224,  Doliacum^  1286,  Duallie,  1286,  Duilie^ 
1244,  M.  R.  VI  et  XII,  Dulliacum,  i244>  Duelie^  1269,  Duyllier 
vers  i3oo,  Duelie,  i255,  M.  G.  XIV,  34  =  (praedium)  Dullia- 
canif  domaine  d'un  Dullius  ou  d'un  DuiliuSy  ce  dernier  gentilicc 
célèbre,  le  premier  connu  seulement  par  une  inscription. 

Duin,  ruine  de  château  près  Bex,  Duig,  1208,  Duigno,  1276, 
Duynghy  1280,  Duing,  xiv®  s.  D'après  Gatschet,  du  v.  h.  ail. 
divingen,  dompter  ;  correspondant  des  noms  allemands  Twing^ 
Zwingen  ;  pour  Duig,  voir  Suen. 

Dullît  ou  Dully,  D.  Rolle,  Delui,  1288,  Deluz,  1288,  Diluth^ 
Delut,  1243  et  1244»  M.  R.  XII,  Dului,  1284,  G.  de  Dulucio, 
1827,  de  DuliciOy  i385,  Dulut  (pu  Dulict?),  i4o2,  Duliciuiriy  i484» 
1499,  etc.  ;  le  terr.  de  Délais ^  dans  un  acte  de  vente  de  vigne 
dressé  à  Bursins,  Brussins,  1271,  pourrait  encore  ôtrc  Dullit.  Mot 
difficile  à  résoudre,  il  faudrait  des  formes  antérieures  au  xiii*  s. 
Dulicium  paraît  être  une  simple  latinisation  du  nom  romand. 
Peut-être  est-ce  comme  Duilier,  un  dérivé  de  Dulliacum. 

Dulive,  rivière  près  Rolle,  Deluiva,  1272,  DuluivUy  1280,  Do- 
lioa,  1880  ;  de  Deluiy  Dului,  anciens  noms  de  Dullit.  (La  nota- 
tion Duluy/ia,  Delui^a,  Dolina,  M.  R.  III,  118  et  45o,  et  Rég. 
gen.,  476,  est  une  fausse  lecture  :  n  pour  u-d). 


142  DURTNES  —  ECHàNOZ 

És  DurineSy  lieu-dit  dans  le  marais  de  Martig'Bj  ;  dim.  de  dur, 
terres  un  peu  dures  soit  moins  molles  que  d'autres  parties  du  marais. 

Dumant,  voir  Drône. 

Duzillet^  ferme  de  la  plaine  du  Rhône  à  Ollon,  ancienn.  Dui- 
silletj  carte  Rovéréa,  Douzillet  à  Sierre  et  Lens,  Valais  ;  IkHize- 
liex,  loc.  aux  Thioleyres,  D.  Oron  ;  de  duzily  douzily  diminutif 
de  duity  à  cause  des  canaux  d'écoulement  dont  le  domaine  est 
coupé.  Le  Berry  a  aussi  dousil^  s.  m.,  petit  canal. 

Dzennepi,  voir  Génépi. 

Au  Ilzetiau,  ou  D'Zetiau,  carte  topog.  vaudoise  et  atlas  Sieg*- 
fried,  loc.  à  Blonay  près  du  Palud  ;  au  Zettieux,  marais  à  Fully  ; 
au  Gittioux,  prés  à  Massongex  et  Saint-Maurice  ;  formes  patoises 
correspondant  au  dzetai,  s.  m.  du  patois  du  Pays-d'Enhaut  = 
margouillis,  bourbier  (Bridel),  endroits  marécageux  ;  dérive  peut- 
être  avec  le  suffixe  patois  iaux,  ieux  =  oir,  du  verbe  patois  dzeti, 
bondir,  cabrioler. 

Les  Ecasseys,  commune  D.  Glane,  Frib.,  es  EscacSy  1437, 
Dict.  Dellion,  X,  5o3.  On  peut  en  rapprocher  les  Ecasseyres,  loc. 
à  Démoret.  Y  aurait-il  quelque  parenté  avec  le  verbe  escasser, 
rompre,  briser  ?  Ce  nom  rappelle  celui  d'une  «  terra  que  dicitur 
es  cassinSj  probablement  à  Crissier,  1227,  M.  R.  VI,  226. 

Echallens^  Vaud,  Charlens^  ii4i,  Escharlens^  ^^11*  ii84, 
Eschalleins,  1279,  Echallens^  i3i5,  M.  R.  XIV,  Echalans^ 
i38i,  Echallan,  i4i4  ;  voir  Echarlens. 

Echandens,  Vaud,  Escannens,  855,  M.  R.  VI,  Eschagnens^ 
XI*  s.,  Schandens^  ii64,  M.  G.  IV,  78,  Scanneins,  ii65,  Hid- 
ber,  II,  2o5,  Schannens,  1177,  M.  G.  II,  89,  Scandens^  1182, 
Eschandens,  ii84,  Cart.  Month.,  43,  Escanneins^  ^^^ly  Eschan- 
deins,  i238,  Eschangneins,  1288,  M.  R.  VI,  659,  Eschannens, 
1291,  M.  R.  V,  EschanenSj  i453  =  chez  les  descendants  de 
Scôni  (le  beau),  n.  pr.  germain. 

Ek;hanoz,  maisons  à  Château-d'Œx  ;  probablement  pour  es 
ChanoZy  aux  Ghônes.  Il  y  a  encore  une  localité,  le  Chêne,  à  Châ- 
teau-d'Œx. 


éCHARLENS  —  ÉCHONO  143 

• 

Echariens,  Fribourgp  (patois  Tserlin),  Escarlingus  villa.  855, 
M.  R.  VI,  201,  ScarlenSy  ii45,  M.  F.  II,  240,  Escharleins, 
isa5,  M.  R.  VI,  211,  EschallenSy  1228,  comme  Echallens,  Vaud 
=  chez  les  descendants  de  Scarilo,  n.  pr.  germain. 

Aux  Ëchaux  à  Plan-les-Ouates  et  à  Gingîns,  en  Echanx  à 
Bressaucourt,  en  Proz  d'Echaux  à  Vîonnaz,  en  la  Chaud,  1 728  ; 
soudure  de  Tarticle  pour  es  Chaux;  de  calmas,  aux  champs. 

L'Echepche,  le  Ghâble  de  —  à  Vionnaz,  les  Echerches  à  Vou- 
vrj,  l'Echcrchetaz  à  Vérossaz,  TEcherchettaz,  Etzertzetcs,  pâ- 
turage à  Dorenaz,  TEtzertze  do  la  Maraitze  (du  marais)  passage 
de  Van  à  Salanfe,  alpes  de  Salvan.  M.  Gross,  de  Salvan,  définit 
ce  dernier  mot  «  escaliers  naturels  dans  le  roc.  »  Si  cette  définition 
est  juste,  il  faut  rattacher  à  ces  mots  toute  la  famille  de  Cherche, 
p.  84,  et  chercher  Tétymologie  dans  le  patois  etzerissi,  déchirer, 
etzerissa,  s.  f.,  déchirure,  etzér'ssa  avec  chute  du  i  est  bien  près 
d*etzertze,  qui  désignerait  ainsi  des  endroits  où  le  rocher  est  en- 
taillé, découpé  ;  TEsserche  d'Aigle,  limite  de  Leysin,  présente  une 
double  série  de  degrés  dans  le  roc. 

Echerin  ou  Escherin,  ham.  sur  Lutry  =  chez  les  descendants 
de  Eschariy  n.  pr.  germain  ;  de  Scich  et  hari,  guerrier. 

Les  Eehossettes,  chaîne  de  rochers  découpés  à  TE.  du  val  Per- 
ret, Valais  ;  permutation  ch-ss  et  soudure  de  es,  es  Essettes  ;  voir 
ce  mol. 

Eehîehens,  Vaud,  Chichens,  ii3i,M.  G.  II,  27,  Echichen, 
1 177,  Eschicheins  et  EschichinSy  1288,  M.  R.  I,  186  et  VI,  3i8  ; 
le  môme  que 

Echîens  ou  Esehiens,  Fribourg,  EschienSj  i245,  Echichens, 
1274,  M.  R.  XII,  71  et  290  =  chez  les  descendants  de  Scich  ou 
Scihy  n.  pr.  germain. 

Echille,  Echilly,  voir  Chiile. 

Echine,  chalet,  alpes  de  Rossinière,  sur  une  arête  de  la  mon- 
tagne ;  du  fr.  échine,  arête  du  dos,  v.  h.  ail.  skina,  piquant,  pa- 
rent du  celte  chein,  dos. 

Echono,  partie  du  village  de  Montricher,  Chosno,  1202,  M.  R. 


144  ÉGLAGNENS   —   ÉGORGHERESSES 

VI,  i38,  EschonoZy  1228,  Eschenoz,  xiii«  s.  ;  probablement  pour 
es  ChesnoZy  aux  Chênes. 

Eclagnens,  D.  Echallens,  ClaignenSy  121g,  M.  R.  III,  K90, 
Clanens,  1266,  Claniens  et  ClagnenSy  1285,  M.  R.  XIV,  et 
Glagnens,  loc.  à  BretignjHsur-Morrens  =  chez  les  descendants  de 
Clano,  n.  pr.  germain,  dont  Fôrstmann,  3 18,  donne  le  composé 
Clanaheri  (hari,  heri,  guerrier). 

L*Eclataz,  nom  des  champs  au-dessous  de  Mayen  de  Vionnaz, 
exempts  de  la  dime,  nom  attribué  à  une  prouesse  à  la  fronde  d*un 
J.  Muriaux  ;  «  campis  in  fine  de  Mayin  de  leclattaux,,,  ab  omni 
décima  liberis,  »  i558,  Eclattaiix,  i638,  Eclatoz,  1723. 

Edépens^  SclepedinguSy  8i5,  M.  R.  VI,  240,  IsclapadeneSy 
loii,  SclepenSf  ii47>  Gart.  Month.,  Esclepens,  1174,  1278, 
1453,  EsclepanSy  1286,  M.  R.  XIV,  Esclapeins,  i325,  Matile  ; 
d'après  Gatschet  :  chez  les  descendants  de  Scaptwalt  (le  faucon- 
nier), n.  pr.  germain. 

'  L'Ecofferie,  écart  du  Chenit,  vient  d'une  ancienne  tannerie  ; 
bas  latin  escofferia,  magasin  de  cuir. 

Ecogia,  ham.  près  Versoix,  Eccogia  au  cadastre,  villa  que  di- 
citur  Adesgogia  (ad  Esgogia),  1022,  Rég.  gen.,  n^  166. 

Les  Econduits,  i®  pâturage,  alpes  de  Vollège  ;  2®  loc.  aux 
Bayards,  Neuchâtel  ;  du  subst.  v.  f.  éconduity  du  v.  éconduire, 
conduire  hors  =  pâturage  avec  des  canaux  d'écoulement,  comme 
ailleurs  le  Duziilet,  les  Bévières  ;  —  3»  arête  au  fond  du  val  Fer- 
ret,  ofiFrant  plusieurs  échancrures  où  Ton  peut  passer  sur  le  ver- 
sant italien. 

Ecône,  grande  ferme  près  Riddes,  dite  aussi  Icône,  Ek*onna, 
Eeonaz,  Escorta^  i32o,  Esqainia  en  i3o2,  quand  P.  de  la  Tour 
la  vendit  au  Saint-Bernard  =  (villa)  Esquinia,  ferme  à'Esqui^ 
nias,  n.  pr.  romain.  Icogne  (ou  Econe)  près  Lens,  Ucogniez  et 
Ucogni,  i234,  Ucogny,  1260,  i365,  1377,  Hucogny,  i339,  Hu" 
congny,  i394,  a  probablement  la  môme  origine.  On  pourrait 
peut-être  y  rattacher  aussi  Equennaz,  loc.  à  Grimisuat. 

Les  Ecorcherosses,  ham.  de  Souboz,  D.  Moutier,  Berne  ;  sans 
doute  la  même  étymologie  que  rEcortchau,  loc.  au  pied  du  Mo- 


ÉCORNE  —  JÉCUVILLENS  145 

iésoD,  Gruyère  =  Técorchoir,  lieu  où  Ton  a  jadis  abattu  ou  écor- 
•ché  du  bétail  ;  voir  la  légende  de  Djan  dé  la  Bolliéta,  ou  «  In 
Tsoatzo  vé  Tremetta,  »  £tr.  frib.,  1886. 

Ecorne,  ham.  d'Evionnaz,  Valais,  aiosi  écrit  par  la  carte  Du- 
four,  pour  es  Cornes. 

Les  Eeots^  bois  à  Corbeyrier  sur  des  rochers  ébouleux,  et  prés 
au-dessous  ;  Praz  TEscot  à  Roche,  même  situation  sous  les  ro- 
chers de  la  Sarse  ;  participe  subst.  du  v.  fr.  escorre  ou  escoarrey 
faire  tomber^  renverser. 

EcoUeaux  ou  Ecoteaux,  D.  Oron,  Escotals,  ii35,  S  cotais, 
f  157,  Costely  xii«  s.,  Escotaus,  i233,  M.  R.  XII,  Escotaz,  i25i, 
Wûrstbg.  ;  ham.  de  Martignj-Bourg  ;  loc.  à  Saxon  et  à  Ruejres, 
Yaud  ;  les  EcotUs  à  Vouvry  ;  Escottaly  à  Fey  ;  de  ès^  dans,  sur, 
et  coteaux,  v.  f.  costely  dim.  de  costa^  côte. 

Ecoulayes,  glacier,  vallée  d'Hérémence,  Valais  ;  Ecoulis,  tor- 
rent des  —y  Entremont,  les  Ecoulaz,  ham.  de  Chavannes-les- 
Forts  ;  loc.  à  Promasens,  Saint-Saphorin,  Vufflens-le-Ghâteau  ;  du 
▼erbe  écouler. 

Les  Ecovets,  plateau  boisé  sur  Ollon  ;  les  Ecovettes,  ham.  de 
Porthaux,  Frib.  ;  EkM)vayé8,  pâturage  à  Pâquier  ;  formés  des  suf- 
fixes collectifs  et^  aye  et  du  v.  f.  escoive,s.  fr.,  buisson,  touffe  de 
ronces,  dérivé  du  latin  scopa,  balai  =  lieux  buissonneux  ou  cou- 
verts de  ronces. 

Lflcualaz,  pâturage,  Ormont-dessous  ;  de  écuelle,  à  cause  de  sa 
position  enfoncée  en  hémicycle  entre  le  Mont  d*Or  et  le  Gros  Van  ; 
TEcuellaz  à  Anzeindaz  ;  Ecuellettes  à  Gland,  les  Ecouellottes  à 
Renan,  D.  Courrelary,  TEcualettaz  à  l'Etivaz,  dim. 

Ecublens,  i®  Vaud,  Scubilingis,  964,  M.  R.  VI,  Escublens^ 
iil\2y  ScublenSy  ii47,  1162,  Gart.  Month.,  et  1180,  M.  R.  I, 
^o2y  Scubleins,  1220,  EscublenSy  1228,  M.  R.  XXIX  et  VI; 
^^  commune  G.  Fribourg,  Escublans,  1220,  F.  R.  II,  22,  74, 
Escubleins,  1226,  Escublens,  11 80,  i4o3  =  chez  les  descendants 
de  Scubilo,  n.  pr.  germain. 

Ecuvillens,  Fribourg,  ScaviUens^  ii43,  1162,  EscuvilienSy 
1 182,  M.  F.  III,  66,  IV,  99,  EscubillienSy  i4oi,  Arch.  Schw.  G. 

M.  D.    SEC.   SÉRIE,   TOME   VII  10 


146  ÉGASSE   —  EISGHOLL 

XIII,  Escuvillens,  i453,  etc.  z=  chez  les  descendants  de  Scubikily 
n.  pr.  g'ermain  (d'après  M.  Stadelmann). 

L'Egasse,  Plan  —,  pâturag-e  à  Saint-Imier  ;  peut-être  aigpue, 
eau,  et  suffixe  augm.  asse. 

A  TE^az,  loc.  à  Chardonne;  probablement  à  TAigue,  eau. 

L'Eglaise,  Plan  de  —  (^1  mouillé),  m.  dans  les  bois  à  Saint- 
Livres,  D.  Aubonne  ;  voir  Glaise. 

Eglepy,  loc.  à  Saint-Biaise,  Neuchàtel  =  es  G  1er  y,  aux  gla- 
riers  ;  voir  Glarey. 

Les  E^ras,  ham.  d*Ursy,  D.  Glane,  au  pied  d'une  forte  mon- 
tée ;  le  Pont  d'E^ras  sur  Roche  ;  les  E^ras^  alpe  de  Charmey  ; 
Combe  des  Egraz  à  Vallorbe  ;  du  patois  égras  =  es  gras,  aux 
degrés,  à  Tescalier,  latin  gradus,  romanche  gra, 

Ehalaz,  loc.  à  Ayent,  Valais,  permutation  c-h,  voir  Hombes 
=  écalay  du  latin  scala,  vignes  disposées  en  gradins. 

A  TEhochour,  loc.  à  Lens,  Valais  =  à  Técorchoir,  à  l'abat- 
toir; autre  forme  du  v.  f.  escorchioux  (c-h)  ;  l'Ecortcia  ou 
Ecorsia,  Ëcossia,  petit  hameau  de  Granges,  Valais,  même  sens. 

Ehornettes,  rochers  prés  du  Rawyl,  alpes  de  Lens  ;  soudure 
de  l'article  =  es  Cornettes^  permutation  c-A  spéciale  à  cette  ré- 
gion ;  voir  Hombes. 

Eischoll,  D.  Rarogne,  Valais,  OselZy  1200,  Oiselz^  1260,  Oy- 
sez,  1267,  Oysel,  1286,  1807,  Oysol,  i336.  Dans  le  Necr.  Sion, 
une  Laureta  de  Castellun  dédit  ij  cens  apud  Ausel,  sans  date, 
probablement  antérieur  au  xiiPs.,  Eysoll^  i4i8,  Œysel,  i4A4r 
Eysely  i534,  encore  en  patois  Ëisel.  Du  celtique  :  gallois  uxellOy 
cambrien  achel,  hibernien  uasaly  haut,  escarpé.  Zeuss  traduit 
Ouxellodunum,  oppidum  (dunum)  in  prserupto  monte  (uxello). 
Notre  Oysel,  Osel  est  donc  un  lieu  «  escarpé  »,  ce  qui  convient  on 
ne  peut  mieux  à  la  position  d'Ëischoll  au  bord  d'un  plateau  domi- 
nant de  600  m.  la  vallée.  Un  Mont  Oysel,  Oisely  Oisels  ou  Oisez 
est  aussi  limite  des  possessions  d'Oujon  au  xii®  s.,  M.  R.  XII,  2, 
5,  72.  C'est  sans  doute  aujourd'hui  le  Montoîsey,  167 1  m.',  au- 
dessous  de  Gex.  La  localité  Montoiseau  à  Crans,  au  bord  d'un 
ravin  en  pente  rapide,  pourrait  être  aussi  un  Mont  Oisel,  enfin 


EISON   —   ES   EMPTOZ  147 

Oschell,  pâturage  près  Belleg'arde,  Fribourg,  en  i5o4  (pratum 
Dossely  d'Ossel^  ii38,  ii43,  ii46,  Hidber,  I^  II  ?)  a  la  même  ori- 
gine. 

Eison,  ham.  de  Saint-Martin,  Hérens,  Valais,  Eson,  1224^  Ey^ 
son,  1807. 

Eissy,  voir  Ejssy. 

Elay,  D.  Moutier,  ail.  Seehof,  d'après  lallemand  de  es,  dans, 
et  lat/y  lac. 

Ely,  Bois  d' — ,  faussement  aussi  Bois  des  Lys,  grand  domaine, 
jadis  seigneurial,  à  Crassier  ;  probablement  pour  es  Lyes  :  aux 
forêts,  le  mot  Bois  ayant  été  ajouté  quand  on  eut  perdu  la  signifi- 
cation du  mot  principal  ;  voir  Lajaz. 

Enabassu,  ham.  et  gorge  où  s*écoulent  les  eaux  à  Renan,  Jura 
bernois,  autre  forme  d'Ëmposieux;  rEmbouchoz  en  i5i7  était  le 
nom  des  entonnoirs  de  TOrbe  à  Bonport,  en  patois  les  imbou- 
chaux  ;  de  en  et  bouche. 

Les  Elmbreux,  pâturages  à  Lajoux  et  aux  Genevez,  Jura  ber- 
nois ;  de  en  et  breuXy  autre  forme  de  breuil,  voir  ce  mot. 

Les  Embrouches,  loc.  à  Jussy,  Genève;  lieu  où  abondent 
(abondaient)  les  myrtilles  ou  embroches,  patois  embrolze^  eim," 
broize,  ambresailleSy  etc.,  origine  inconnue. 

Aux  Emenaux,  loc.  Ormont-dessus,  Eminaux,  1824»  aussi 
Eminods ;  «  de  lancien  prénom  Aymonod,  petit  Aymon,  »  d'a- 
près M.  Isabel. 

L'Emeri,  Forêt  de  —  à  Gourfaivre,  D.  Delémont.  Sans  doute 
fausse  orth.  ;  non  loin  de  là  on  trouve,  à  Undervelier,  la  Côte  de 
l'Aimerie. 

Elmosson,  pâturage,  en  partie  marécageux,  de  Finhaut,  Valais, 
alpem  de  Musson,  1807,  M.  G.  XIV  ;  de  mosse,  ail.  moos,  ma- 
rais. 

Emposieux,  ham.  de  Travers,  loc.  aux  Ponts,  à  Lignières,  etc. 
nom  générique  des  entonnoirs  où  s'engouffrent  les  eaux  dans  le 
Jura  bernois  et  neuchâtelois.  D'après  Littré,  de  en  et  le  provençal 
potz,  puits.  De  in  et  puteolis,  dim.  de  pute  us  ^  puits. 

Es  Emptoz^  loc.  à  Blonay  ;  voir  Entes. 


148  ENCISE   —   ENNEY 

Encise,  plaine  — ,  loc.  à  Avenches  ;  du  latin  incisa,  entaillée, 
comme  Pierre-Encise,  à  Lyon. 

Ekicoumailloux,  voir  Déquemanliau. 

Encrenaz,  sommet  à  Or  mont-dessous,  Ancrenaz,  alpes  de  Bex, 
Increna,  Val  d'IUiez  ;  de  in  et  crenay  entaille  =  arête  dentelée  ; 
rEncrenettaZy  m.  à  Riez,  Lavaux,  dim. 

Les  Enfers,  D.  Franches-Montages,  Berne,  dans  une  plaine 
profondément  enfoncée  ;  de  inferos,  lieu  bas  ;  la  Combe  d'En- 
fer,  vig-nes  de  Fully ,  doit  par  contre  son  nom  à  la  chaleur  intense 
qui  y  règ'ne  en  été. 

Enges,  NeuchAtel,  Einge  vers  laao,  Enge,  iai3,  Enjo,  i235, 
Enge,  i373,  Matile.  C'est  sans  doute  lalleu  nommé  ^m^u qu'Ul- 
rich de  Neuchâtel  obtint  par  jugement  arbitral  du  couvent  de 
Frienisberg  en  i  i8a,  Matile,  I,  p.  26.  Le  suffixe  ingn  indique  net- 
tement la  dérivation  d'un  nom  germanique. 

Engollon,  Neuchâtel,  Engoloriy  ii43,  Engolan,  laaS,  Ange- 
loriy  1374»  l'Engollieu,  loc.  à  Montmollin,  l'Angolliau,  loc.  à 
Bettens,  Vaud  ;  l'Angola!  à  Lajoux,  Jura  bernois  ;  l'Engouloir, 
source  à  Gimel,  Engoliau  à  Gilly,  Engoliour,  ia65.  EngolUeu 
est  un  n.  commun  dans  les  vallées  aeuchâteloises  pour  désigner 
les  entonnoirs  naturels  où  se  perdent  les  eaux.  Engollon  a  sans 
doute  le  même  sens.  Au  xvii*  s, ,  un  mot  engoulloir  désignait  à 
Neuchâtel  une  bouche  d'égout  ;  de  en  et  gola,  gula^  gueule. 

Enjalin,  loc.  à  Ecublens,  Vaud  ;  probablement  :  en  Jalin,  pa- 
tois djalein,  dzalin  =  le  givre,  le  g^l  ;  lieu  exposé  aux  gelées 
blanches  du  printemps  et  de  l'automne. 

Ennaz,  Grande  et  Petite  — ,  pâturages  d'Arzier,  D.  Nyon,  écrit 
aussi  Aine  ;  le  même  que  aine,  s.  f.,  de  inguem;  ce  mot  peut  dé- 
sig-ner  au  fig'uré  ces  deux  pâturages  situés  chacun  dans  d'étroites 
combes,  fort  resserrées. 

Enney  ou  Henney,  D.  Gruyère,  Eizy  1224,  Cari.  Month., 
HegZy  1254,  1494,  EgSj  i388,  i5i4,  Hayes,  i535.  En  Heyz^ 
i548,  enfin  Heney,  i555.  h^  Hesi  àe  1267,  Cart.  Haut-Crôt,  M. 
R.  XII,  285,  est  probablement  la  même  localité.  D'après  Hisely, 
de  En  Ëys,  dans  l'Ile,  nom  qui  serait  peu  justifié.  Heyz  viendrait- 


ENNIEZ  —   EPfVY  149 

îlda  V.  h.  ail.  hei,  enclos,  de  heien,  enclore?  Il  correspondrait 
au  Clos,  si  nombreux  dans  nos  Alpes  ;  à  examiner. 

D'après  Zimmerli,  Enney  s'appellerait  en  ail.  Zum  Schnee,  qui  serait 
iM  traduction  de  en  nei,  dans  la  neige  ;  ce  nom  allemand  a  été  fait  évi- 
demment sur  les  formes  modernes,  postérieures  au  xvie  s. 

Eoniez,  loc.  à  Bussignj,  D.  Morges  ;  voir  Henniez. 

Ensex  ou  Ëncex,  pâturag^e  d'Ollon  =  en  Sex,  in  Saœo,  dans  le 

rocher  ;  en  1291,  Escez  =  es  Sex,  dans  les  rochers. 

Ensier,  loc.  à  Monthej,  dans  les  rochers  des  fiporg'es  de  la 

Mèze  (Eusier  par  faute  de  gravure  atlas  Siegfried  ^005)»  vers  En 

Siez,  1696  =  dans  les  rochers  ;  cette  diphtongaison  Siez  pour 

Sex,  du  latin  saœum,  se  retrouve  ailleurs  :  dessus  le  Siaix  à  Vey- 

taux. 

Enson,  alpe  sur  Vernamiège,  Valais,  Pi/a  Enson^  iSSg  ;  Proz 

dïnson  à  FuUj  ;  Enson  le  Bémont  à  Saignelégier,  Enson  la 

Pin  à  Saint-Braix,  Enson  la  Jeux,  à  Roche  d'Or,  les  trois  Jura 

bernois  ;  du  v.  fr.  en  som^  au  sommet.  Pour  Pya,  voir  ce  mot. 

Boonenson  à  Bex  :  les  bonnes  (terres)  du  sommet. 

Les  Entes  à  Bursins,  Crêt  des  Entes,  Bretonnières,  es  Entos, 

Entoz,  Pont-la-Ville,  Lignerolles,  Pampigny,  Etagnières  ;  à  TEn- 

toz  à  Yens,  Mont-la- Ville,  es  Entoz  à  Suchy,  i5i2,  es  Antoz  à 

Massonnens,  Fribourg,  et  Conthey,  aux  Entes,  es  Elntoz  à  Choëx, 

Monthey,  A  nies,   1696.  La  localité  es  Emptoz  à  Blonay  nous 

donne  l'origine  probable,  du   latin  empias,  acheté  =  (fundos) 

emptos,  fonds,  terres  achetées. 

Notons  toutefois  que  M.  le  prof.  Bonnard  (in  litt.)  n'admet  pas  que  ce 
soit  une  preuve  :  «  On  écrit  parfois  p  devant  t  sans  raison  ;  ainsi  domp- 
ter, de  domitare,  qui  n'a  pas  de  p.  » 

Envelier,  D.  Delémont  =  in  villare,  dans  le  village. 

Envuardes  ou  Invuardes,  ham.  de  Payerne,  en  Wardes,  1278, 
JM.  R.  VI,  809  ;  de  en  et  Vaardes,  du  patois  vuardâ,  garder,  v. 
h.  ail.  wartan. 

Envy,  D.  Orbe,  Envi^  12 16,  Envy,  i359  ;  du  latin  in  via,  sur 
la  route.  —  M.  de  Gharrière  traduit  in  viis,  au  carrefour  de  deux 
chemins,  ce  qui  nous  paraît  moins  conforme  à  Torthographe. 


450  EPAGNIER  —  EPENDES 

Epagnier,  ^euchàie],  Espag nie,  ii63y  1208,  Ispaniei,  Espa- 
niei  vers  1180,  Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  Espagniez^  Hispa- 
nie,  1192,  Espagniacuniy  1201.  —  Epagny,  D.  Gruyère,  Espa- 
gniePy  iii5,  Espagnie,  1196,  Epange,  1278,  etc.  ;  de  (fundum) 
Hispaniacum,  domaine  d'un  Hispanius,  gcentilice  romain. 

Les  Epagnier  du  Livre  des  Douai.  Hauterive  se  rapportent  à  Epagnier, 
Neuchâtel^  et  non  à  Epagny,  comme  le  fait  par  inadvertance  M.  Stadel- 
mann,  p.  27.  Il  est  question  à  plusieurs  reprises  de  vignes  dans  la  loca- 
lité ;  or  nous  ne  pensons  pas  qu'il  y  ait  jamais  eu  de  vignes  dans  la 
Gruyère. 

Epalinges,  D.  Lausanne,  Spanengis,  1182,  Espaningium, 
1224,  EspalinfOy  Espalingio,  i233,  M.  R.  VI  et  VII,  Espallin" 
gieZy  XIV*  s.  =  chez  les  descendants  de  Spalo,  n.  pr.  germain. 

Epantaires,  loc.  à  Boussens,  D.  Cossonay,  pour  es  Pantaires 
ou  Panthaires,  barrières,  portes  à  claire-voie  d'un  terrain  clos  ; 
voir  Penthéréaz. 

Epautheires  ou  Epautaires,  ham.  d'Essertines,  D.  Echallens, 
Spelterias  en  885,  888  ;  loc.  à  Bercher  =  champs  d'épeautre,  la- 
tin speltUy  céréale  cultivée  par  les  populations  germaines. 

Epauvillers,  Jura  bernois,  Villare,  1189,  Epavillers,  1179, 
Hidber,  II  ;  pourrait  être  le  village  de  Spalo,  n.  pr.  germain. 

Epeisses,  ham.  Genève,  Espessi,  1220,  M.  G.  IV,  28,  Espegs- 
sie,  Rég.  gen.,  Espeissg,  xiv®  s.  ;  —  loc.  à  Ollon  ;  —  Epessos  à 
Lavaux,  Espesses,  1166,  Spesses,  1228,  Espesses,  i453  ;  —  m.  à 
Puidoux  ;  Episses,  loc.  à  Leytron,  ,Valais  ;  es  Epessoux  ou 
Epessons,  m.  à  Echarlens  et  à  Vuippens,  diminutif  ;  du  v.  fr.  es- 
poisse,  espesse,  fourré,  du  latin  spissa, 

Epelouies,  Epeluves,  voir  Pelouyes. 

Ependes,  Vaud,  Spinles,  11 54,  Espinnes,  1160,  1174*  Espin- 
des,  12 16,  Espignes,  1227,  Spinnes,  i25i  ;  —  20  Fribourg, 
Spindis,  ii42,  ii47,  M.  F.  II,  220,  2QS,  Espindes,  ii63,Matile, 
IspindeSy  Espinnes,  1174,  Espindis,  1180,  Pindes,  1198,  M.  F. 
III,  69,  Espindes,  1228,  M.  R.  VI,  Spindes,  1261,  F.  B.  II,  343, 
Espines,  Espignes,  i354,  Matile,  Spins,  i356,  Jahrb.  Schw. 
Gesch.  II,  237  et  i449  >  ^^  \bX\ïï  spinas,  épines. 


EPENEY   — .   ERDES  151 

Epeney,  Villars  — ,  Yverdod,  et  les  divers  hameaux  Epenex  à 
Crissier,  Ecablens,  et  3  ham.  Fribourg,  Epenay,  Ecublens,  Es- 
penaiy  ia3i  ;  Espigny  à  Ollon,  Epenis»  Monthej,  Espeniz, 
1281  ;  Epenets,  Aile,  D.  Porreptruj  ;  du  latin  spinetum^  fourré 
d'épines.  Epinassey  à  Saint-Maurice,  Valais,  Silvam  Spinaceti 
vers  85o,  Spinacetunij  1214»  Espinassex,  1268,  Espinassetum^ 
1281,  augmentatif.  A  la  même  racine,  mais  dérivés  directement 
du  français,  se  rattachent  les  nombreux  TEpenaz,  les  Epinettes, 
Montprevejres,  Epenattes,  Fabj,  D.  Porrentruy,  Epenaux  à  Lo- 
naj,  Epenoud  à  Commug'nj,  Epignat  à  Evionnaz,  Epignaz, 
1760,  Penau,  ham.  du  Mont  sur  Lausanne,  EspinouXy  i34o,  Es^ 
pinaaZy  i47^>  qui  s'est  décomposé  en  es  Pénaux ^  puis  Penau. 

Epetex,  Es  — ,  prés  à  Saint-Maurice  et  à  Colombey,  ceux-ci 
aussi  es  Paquais.  Cette  dernière  forme  montre  Torig'ine  :  corrup- 
tion de  es  Patais  pour  Paquais,  permutation  valaisanne  q-t. 

Les  Epiquerez,  comm.  D.  Franches-Montagcnes,  est  formé  de 
es  Piquerez  ;  on  dit  aussi  et  mieux  Les  Piquerez  ;  peut-être  n.  pr. 

Eplatures,  ham.  Chaux-de-Fonds,  et  TEplature,  loc.  aux  Pom- 
merats  ;  de  es  et  platureSy  terrains  plats. 

Epoaisats  ou  Epoisat,  voir  Posât. 

Erbio  ou  Erbioz,  ham.  de  Nax,  Valais,  très  probablement  le 
Elbio  de  Petrus  de  Elbio,  1224,  M.  R.  XXIX,  244  ;  sans  doute 
autre  forme  de  la  racine  a/6,  blanc,  devenu  erby  comme  dans  Er- 
bivue,  Erbogne,  synonymes  de  Albeuve,  Albone,  à  cause  de  la 
teinte  blanche  du  terrain  gypseux  où  il  est  situé. 

Epbîvue,  ruisseau  près  Montbarry,  Gruyère,  et  autre  forme  du 
ruisseau  d'Albeuve,  Gruyère  =  alba  aqua,  eau  blanche. 

Erbogne  ou  Arbogne,  rivière  et  ham.  D.  Broyé,  Fribourg", 
forme  parallèle  de  Albona,  Aubonne  ;  du  celte  a/6,  blanc,  et  ona, 
cours  d'eau. 

Erdes,  village  de  Conthey,  Valais,  Erdes,  1208,  i255,  Herdes, 
I2i4,  1239,  1275,  i446.  C'est  aussi  un  lieu-dit  à  Granges,  Valais. 
Peut-être  l'adjectif  v.  f .  verdy  verde  ;  le  patois  de  plusieurs  vil- 
lages de  la  contrée  supprime  souvent  le  v  initial  atsey  ein  (Ayent), 
entro  (Savièse),  etc.  Le  village  est  au  milieu  de  vertes  prairies. 


152  ER6ISCH  —   ERSE 

Ergisch,  D.  Louèche,  Valais,  Argessa  ii  fois  iioo-i4oo,  Or- 
gissOy  1279  ;  peutrétre  de  la  racine  celtique  argo,  brillant,  clair, 
à  cause  de  sa  situation  sur  un  plateau  bien  ensoleillé. 

Erguel,  ancien  château  ruiné,  vall.  de  Saint-Imier,  fondé  au 
ix^  s.  par  la  famille  d'Arguel,  près  Besançon  ;  probablement 
même  racine  argo. 

Aux  Erines,  pâturages  et  fauchage  à  Gryon,  en  patois  aux 
jErnets  (Isabel)  =  probablement  A  renets ,  soit  dim.  d'areiriy 
avalanche  poudreuse,  endroit  où  descendent  de  petites  avalanches 
poudreuses. 

Emayaz,  loc.  à  Hérémence  =  Vernayaz,  apocope  du  v  ;  dans 
certains  patois  du  centre  du  canton  on  supprime  le  v  initial  (v)ein,. 
(v)atse,  etc. 

Erpllles,  pâturage  de  Rougemont  ;  autre  forme  d'Arpille,  du 
latin  alpicula^  petite  alpe. 

Les  Erres,  écart  de  Cottens,  Frib.,  entre  les  chemins  de  Lenti- 
gny,  de  Lovens  et  d'Onnens  ;  du  v.  fr.  erre^  du  latin  iteCy  au  sens 
de  chemin  =  les  chemins. 

Errouvenaz,  Errouvenoux,  3  loc.  G.  Frib.,  pour  es  Rouve- 
naz,  etc.,  voir  Ruvines. 

Erschmatt,  D.  de  Louèche,  Valais,  HuerSy  1209,  1242,  1267,. 
1828,  Uyers  et  Uiers^  1260,  Hoers,  i357,  i38o,  Hugrs,  i4oo, 
HoerSj  i453.  A  cette  époque  l'allemand  s'est  établi  dans  la  con- 
trée et  le  nom  s'est  modifié  par  l'addition  du  mot  germanique 
mattf  prairie.  Quant  à  Huers,  c'est  sans  doute  une  forme  plurielle 
de  huerty  jardin,  en  patois  du  Dauphiné,  uert  en  romanche,  du 
latin  hortus. 

L'Erse  (ou  Ersse),  forêt  à  Monthej  ;  les  Erses,  pâturage  à  Con- 
cise, Jura  ;  l'Herse  ou  Lerse,  montagne  à  Evionnaz  ;  les  Her- 
sa ttes,  forêt  à  Pierrefitte,  Jura,  suffixe  dim.  jurassien  atte^  elle  ; 
paraît  être  un  participe  pris  substantivement  du  verbe  v.  ir.herdrey 
erdre,  aerdre,  s'accrocher  ;  il  désigne  des  forêts  rapides,  comme 
accrochées  au  rocher,  —  ce  qui  est  le  cas  pour  les  localités  valai- 
saunes  I  —  par  une  figure  comme  cille  de  la  Grappe,  Greppon. 
De  la  même  racine,  les  moulins  de  l'Elrs,  faussement  écrit  Lers,. 


BRTETS  —  ESSEIN6ES  153 

suspendus  aux  parois  des  gorg'es  de  la  Liène  près  Lens,  Valais^ 
et  les  chalets  de  Ders  pour  d*Ers,  pâturage  dans  le  vallon  précî  pi- 
teux de  la  Derzence^  affl.  de  la  Liène. 

ErletSy  pÂturafjçe  à  Ormont-dessus,  frontière  bernoise,  Yretes 
dans  les  délimitations  de  froalière  avec  le  Châtelet  en  i44i  et 
1474 •  Cette  forme  primitive  rappelle  sing'ulièrement  Tirette,  val- 
lée de  la  Lizerne  =  petite  aire,  petit  plateau  dans  la  montag'ne. 

Esbons,  écart  d'Aubonne,  Bonez,  i235,  M.  G.  XV,  7  ;  d  après 
cette  ancienne  forme  =  es  Bonnes  (terres)  ;  voir  cependant  Bon. 

Escalaz,  vignes  à  Grang'es,  Valais  ;  du  latin  scala,  provençal 
escala,  vignes  en  pente  rapide  s'élevant  par  degrés.  Ehalaz  à 
Ayent,  le  même  mot  h  =  c. 

Eschert,  ail.  EscherZy  D.  Moutier,  Berne,  Escert,  1179  =  Es- 
sert,  permutation  jurassienne  ss-ch  comme  sire-chire  ;  une  vigne  à 
VEschertel,  1179,  à  Nugerol  (Landeron). 

EschienSy  voir  Echichens. 

Eslex  ou  Es  Loëx  ou  Eley,  ham.  de  Lavej,  entre  les  parois  de 
rochers  qui  descendent  au  Rhône,  la  Lex^  i5o4y  Furrer^  III  ;  Es- 
tez, loc.  à  Evionnaz  ;  de  ès^  dans,  et  leiy  rocher  ;  voir  Lex. 

L'Esparse,  ruisseau  à  Payerne  ;  participe  adjectif  esparSy  du 
y.  fr.  espardrey  répandre,  disperser  :  ruisseau  qui  verse  ses  eaux, 
qui  déborde. 

Esseinges  ou  Essinges,  ham.  de  Surpierre,  Frib.^  Essences, 
1278  ;  ham.  de  Léchelles  et  de  Gumefens,  m.  à  Seigneux  ;  Mon- 
tessingeoz  à  Attalens  ;  probablement  =  chez  les  descendants  de 
EssOy  variante  de  AzzOy  EzzOy  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  191  ; 
mais  à  côté  de  ces  hameaux,  on  trouve  un  grand  nombre  de  lieux- 
dits,  non  habités,  qui  paraissent  avoir  une  autre  origine  :  en  Es- 
singe  à  Mézières,  Frib.,  loc.  à  Chénens,  Praratoud,  Frib.  ;  à 
Payerne,  les  deux  Gombremont,  Thierrens,  Baulmes,  Arnex, 
Vaud  ;  Essanges  à  Moiry,  Essenges  à  Penthéréaz  ;  au  xii«  s. , 
Donat.  Haut,  passim,  une  loc.  territoire  de  Lussy,  in  Lassingi, 
Essengia,  Essingia,  et  à  VEssangia  à  Praroman.  Une  charte  de 
1217,  M.  F.  II,  io5,  parle  de  la  décima  de  Lessengi  de  Lusera- 
bloz,  sive  de  Naiz.  Celles-ci  nous  paraissent  être  le  subst.  verbal 


154  ESPBRSIERS  —  ESSBTTES 

du  verbe  v.  fr.  essengier^  rouir  :  endroits  où  Ton  fait  rouir  le  chan- 
vre. Peut-être  faut-il  y  rattacher  une  partie  des^noms  précédents. 

Les  Espersiers,  écart  de  Gorsier,  Vevey  ;  peut-être  du  verbe  v. 
fr.  esperdre,  anc.  part,  espers  dont  nous  avons  gardé  le  part,  mo- 
derne éperdu  =  maisons  écartées,  comme  perdues. 

Esparsillier,  loc.  à  Ëtoj  ;  paraît  être  de  la  famille  du  verbe  v. 
fr.  espardrCy  part,  espars^  éparpillé. 

Les  Essapenx,  loc.  D.  Porrentruy  ;  article  agglutiné  pour  es 
Sapeux,  celui-ci  formé  de  la  racine  sap^  sapin,  et  du  suffixe  dimi- 
nutif eux  =  eolum,  iolum  =  aux  petits  sapins. 

Esserdilles,  ham.  des  Bois,  Jura  bernois  ;  dim.  de 

Essert,  en  France  essart,  eyssart,  issarty  du  bas  latin  exsar- 
tum,  terre  défrichée.  Nom  de  3  com.  Vaud,  2  Frib.  et  de  centaines 
de  hameaux  et  lieux-dits.  Anciennes  formes  :  Essert-sous-Champ- 
veni,  Exertas  vers  1096,  Essert-Pittet,  ^x«r/«5,  iioo,  Issert, 
val  Ferret,  Valais,  Exert,  1228.  De  là  aussi  Essertes,  Sortis, 
ii54  et  1162,  M.  G.  IV,  77,  Exertis,  iiSoy  Essertes,  1271  ;  Es- 
sertines,  D.  Rolle,  1228,  M.  R.  VI,  Exertines,  i344»^sertio  à 
Aile,  D.  Porrentruy,  fausse  orth.  pour  Essertiau,  Essertons,  di- 
min.,  nombreuses  loc.  ;  Elssertoux  à  Chardonne  (permutation 
ons-oux),  Essertze,  alpe  de  Rougemont,  Esserze,  alpe  d'Héré- 
mence,  Valais,  Echerté  ou  Echertes,  loc.  à  Luc,  ELssertex  à  Vé- 
rossaz,  Valais.  Composés  :  Exergillod,  ham.  d'Ollon,  pour  Ës- 
sert-Gillod,  n.  pr.  ;  Exertimont  aux  Ormonts,  en  Exermon, 
1882  ;  Essert-Fallon,  ham.  d'Epiquerez,  Jura  bernois,  de  Fallon, 
n.  pr.  :  en  1847  vivait  un  Jean  Falum  à  Ocourt.  Aux  Nesserts  à 
Fleurier  et  les  Nesserts  à  Courroux  :  n  agglutiné  de  la  liaison 
En-Essert.  Gertoux,  ham.  de  Perly,  Genève,  Sartoux  vers  i537 
(Duval,  Ternier  et  Saint-Julien,  p.  90)  ;  dérivé  de  sarter,  défri- 
cher, syn.  d 'Essertons,  avec  permutation  ons-oux  comme  dans 
Essertoux. 

Les  Essettes,  chaîne  de  rochers  dentelés  près  du  glacier  de  Sa- 
leina  ;  les  Essets,  alpes  de  Bex  ;  les  Echessettes  (ch-ss)  au  val 
Ferret,  dim.  correspondant  à  aisselle  ;  du  latin  axilla,  avec  le 
sens  d'échancrure,  d'angle  ;  allusion  aux  dentelures  en  scie  des 


ESTAVANNENS   —   ESTEVËNENS  155 

rochers,  par  la  même  fig-ure  qui  fait  dire  Taisselle  des  feuilles 
pour  rang'le  ai|;i;ii  entre  la  feuille  et  la  tig-e. 

Estavannens,  D.  Gruyère,  Frib.,  EstaoanenSy  1281,  Exiave^ 
nenSy  i453  =  chez  les  descendants  d'un  Germain  au  nom  indé- 
terminé Stabatin,  Stabadin  ?  (Stadelmann.) 

Eslavayep-le-Lac,  Stavaiel^  ii58,  1162,  M.  F.  III,  Stavail^ 
Siavaia^  ï'77>  F.  B.  I,  Estavay^  ii84,  Estavail,  1224»  *S'/a- 
violoy  1225,  M.  R.  I,  208,  Stavayay  1244*  Estavayacum,  1265, 
Stavaffy  i3oo,  F.  B.  II,  Staviacum  dans  les  chartes  du  xv®  s.  — 
Estavayer-le-Gibloux,  Stavael,  ii42>  Gart.  Month.,  Staviolum 
sub  Jublory  1227,  Estavaiel-li  vila^  1228,  etc.  Le  suffixe  acum 
n'est  qu'une  graphie  de  chartiste  et  ces  deux  localités  doivent  être 
exclues  des  noms  en  acum.  Gatschet  dérive  Ëstavajer,  ail.  Stâffis, 
patois  Tavaf,  du  bas  latin  stadivurriy  ail.  stad^  staad,  lieu  de  dé- 
barquement ;  mais  si  cela  est  bon  pour  la  ville,  cela  ne  convient 
^ère  pour  le  village  du  Gibloux.  Ensuite  cela  ne  tient  pas  compte 
des  anciennes  formes  ci-dessus.  Nous  pensons  nous  approcher  da- 
vantage de  la  vérité  en  rattachant  ce  nom  au  v.  h.  ail.  staffal^ 
aujourd'hui  staffel^  station,  étape,  surtout  des  troupeaux  s'élevant 
à  la  montagne.  M.  le  prof.  Bonnard  nous  objecte  (in  litt.)  que  le 
f  de  staff  ne  s'est  pas  changé  en  v  dans  les  mots  romands.  C'est 
vrai  pour  les  mots  introduits  récemment,  qui  ne  remontent  pas  au 
delà  du  xvi®  s.,  tandis  que  ceux-ci  ont  passé  dans  le  romand  au 
xii«  et  sans  doute  avant . 

Dans  le  Cart.  Haut^Crêt,  M.  R.  XII,  p.  198^  on  trouve  la  mention  d'un 
Oererdus  apud  villam  cujus  nomen  est  ThasvaeL  Au  Répertoire,  p.  256, 
M.  Hisely  le  rapporte  à  Estavayer-le-Lac.  Nous  sommes  d'accord  pour 
identifier  avec  Estavayer  ce  nom  qui  ressemble  beaucoup  au  patois  Ta- 
vaï.  La  métathèse  de  Ts  est  curieuse.  C'est  peut-être  une  simple  faute  du 
copiste  qui  deux  lignes  plus  bas  écrit  Wluricus  pour  Ulricus.  Toutefois 
nous  rapporterions  plutôt  ce  Thasvael  à  Estavayer-le-Gibloux  :  il  y  est 
question  de  la  dîme  de  Bouloz  donnée  à  Haut-Crét  et  les  personnages 
nommés  sont  presque  tous  des  villages  voisins  du  Gibloux. 

Este  venons,  D.  Glane,  Fribourg,  Esievenens,  i4o3  =  chez  les 
descendants  d'Esieven^  n.  pr.  germain  dérivé  du  latin  Stephanus 
(Stadelmann). 


156  BSTRANGUELION  —   ETER 

En  Estranguelion,  loc.  à  Etoy,  Vaud  ;  endroit  où  abondent  les 
poiriers  aux  poires  âpres,  appelées  poires  étrangle ^  poires  d'e^- 
tranguillon,  ailleurs  poires  channes.  Un  des  rares  cas  où  la  lo- 
calité est  désignée  par  le  fruit  (es  Cerises  près  Grandson). 

Etablons,  chalets  sur  Iserabloz,  Valais,  montana  de  EstabloUy 
1262,  Wûrstbg.  ;  de  stabuluniy  étable,  et  suffixe  dim.  on. 

Etagnières,  D.  Echallens,  Estanneres^  1202,  M.  R.  VI,  187*, 
et  1288,  ib.,  p.  682,  EstanereSj  1290,  M.  R.  XIV,  E  tanières  y 
1877,  Ethagnires^  i4o3,  Estagnyeres^  i424>  Etagnire,  loc.  à 
Villars-le-Terroir  ;  de  es,  dans,  aux,  et  tanières,  de  taxonaria^ 
terrier  de  blaireau. 

Aux  Etalles,  prés  à  Ormont-dessus  et  pàturag'e  à  Ënney^ 
Gruyère  ;  à  TElélay,  pré  dans  la  forêt  sur  Roche  et  taillis  à  Port» 
Valais  ;  à  l'Etellay  à  Leytron  ;  Plan  de  l'EtalIaz,  alpes  de  Châ- 
teau-d'Œx  ;  Combe  des  Etelles  à  Saint-Ursanne,  Berne  ;  proba- 
blement du  patois  étale  y  s.  f.  pi.  copeaux,  itella,  etella^  s.  f. 
bûche  ;  endroits  où  Ton  met  en  bûches  le  bois  de  chauffage  ou  lieu 
où  on  le  dépose  pour  le  service  du  chalet. 

Etaloges,  ham.  de  Buchillon  et  ruisselet,  D.  Morg-es.  C'est 
probablement  la  localité  désignée  dans  une  charte  de  Saint-Prex, 
M.  R.  VI,  265  4c  li  boscez  entre  les  doves  eschaloges  ;  »  de  là  éca-- 
loges,  étaloges,  permutation  populaire  de  c  en  t. 

Etambeau,  maison  à  Château-d'Œx  ;  Etambot,  loc.  vignoble 
de  Lausanne,  Estamborc,  EtamboCy  ExtamboCy  1228,  1285^ 
M.  R.  VI,  248,  inter  Warcheriam,  la  Vuachère,  et  lo  Ruai  de  Pa- 
laieres,  le  ruisseau  de  Palejres. 

Etavez,  ham.  du  Mont  sur  Lausanne  =  es  Tavez  ou  es  TavelSy 
sjn.  de  tabernae,  cabanes,  comme  on  le  voit  par  Tavel,  Fribourg^ 
Tavels,  1228,  et  Tabernae,  ii5o  et  i255  ;  voir  Tavel. 

A  rEteindiaz,  champs  à  Henniez  ;  patois  eteindia,  étendue. 

Etep,  forêt  D.  Neuchâtel,  traversée  par  une  ancienne  route  que 
Ton  croit  romaine  ;  le  patois  a  étier,  route,  chemin  (Bridel).  — 
D'après  le  Dict.  géog.  d'Attinger,  du  latin  i7er,  au  sens  de  che- 

*  Le  texte  porte  Estanueres  :  fausse  lecture  ou  coquille. 


ETERPAS  —   ETRAY  157 

min^  de  passag'e.  Cela  ne  nous  paraît  pas  possible,  iter  ayant 
donné  erre^  s.  m.  et  f.  ;  orig'ine  à  rechercher. 

Eterpas,  loc.  à  Vallorbe,  Ollon,  Château-d'Œx,  Rossînières,  et 
3  Frib.  ;  Eterpeis,  Monnaz  et  Grang'ettes,  Fribourg-,  Eterpeys  à 
Lausanne,  Esterpaies^  1224  et  1242,  M.  R.  VI,  243  ;  Eterpys  à 
Suscévaz,  Essertines-Jorat,  Eterpis,  une  12®  de  loc.  ;  Esterpis  à 
Vionnaz,  Etierpes  à  Dorenaz,  ELsterpoz  à  Mordes,  etc.  ;  du  latin 
extirpata^  endroits  défrichés.  Eterpon  à  Conthej  doit  être  de  la 
même  famille  ;  es  Esserpes,  champs  à  Sainte-Croix,  paraît  être 
une  autre  forme  de  Ësterpes,  la  permutation  exceptionnelle  st-ss 
due  à  l'influence  de  essert  qui  a  le  même  sens. 

Etiez  ou  Etier,  ham.  de  Vollèges,  Bag^nes,  Octier^  ii5o,  Hid- 
ber,  II,  Octiez,  1177,  Furrer,  III,  4i,  OitieZy  1179,  Ottiez^  1198, 
OthieZj  1245,  Oytier,  1249,  Octhiez^  1280,  Octyez,  i3i5. 

Etivaz,  vallée  et  ham.  de  Château-d'Œx,  Leytiva^  ^^l^y  1628, 
M.  R.  XXIII,  99,  287  ;  du  latin  aestiva^  lieu  où  Ton  passe  Tété. 

Etoules,  loc.  à  Pampigny,  D.  Cossonay  ;  autre  forme  (bourg'ui- 
g^nonne)  du  fr.  éteulcy  chaumes  qui  restent  après  la  moisson,  en 
patois  et  rouble  y  du  latin  stipula. 

Etoy,  D.  Morges,  Stuie,  ii45,  Estui,  1167,  i2o4,  Stoi/y  1177, 
Estue,  i2i5,  1234,  Estui/y  1269,  EstueZy  i349,  ^^*  ^m  StueZy 
1879,  Arch.  Schw.  Gesch.  XIII,  Estuey,  i43o,  etc.  D  après  Gats- 
chet,  du  V.  h.  ail.  stuba,  étable  à  moutons. 

Etrabloz,  ham.  de  Payerne,  villam  de  StabuliSy  iilfi,  M.  F. 
I,  375,  Extablo,  1299  ;  de  stabulum,  étable,  avec  épenthèse  d'un 
r.  Cette  addition  est  ancienne  :  «  Yestrablo  sito  in  finag-io  de  Vi- 
rier,  >  dit  une  charte  de  1278,  M.  G.  VII,  i38. 

Les  Etramaz,  hameau  écarté  de  Bottens,  près  du  Talent  =:  ex- 
trême de  extra,  en  patois  estra, 

Etraz,  faubourg*  de  Lausanne,  StratOy  1216  et  vers  1280,  ^5- 
ira,  1289,  M.  ^'  ^^^9  446,  664;  de  (via)  strata,  situé  sur  la 
route;  route  d'Etraz,  Myes-Crassier,  Nyon-Aubonne-Cossonay. 
En  Etraz,  au  petit  Etraz,  loc.  à  Russin,  Genève,  sur  un  ancien 
chemin  de  Genève  à  Farg'es,  même  orig'ine. 

En  l*Etray,  m.  Ormont-dessus,  vers  la  Grande-Eau,  TEtrait, 


158  ETREMBIÈRES  —   EVERDES 

alpes  de  Lîddes,  en  Etrey  à  Echandens  et  plus.  loc.  Frîb.  ;  le 
même  mot  que  les  Etroits  à  Sainte-Croix,  loc.  resserrée  et  à 
Vionnaz  Estrey^  Etrey ,  1728  ;  v.  fr.  étreit.  Pierre  Etreite,  loc. 
alpes  d'OlloQ,  comme  les  Etroits  à  Saiote-Croix  :  loc.  dans  des 
valions^  des  combes  étroites. 

Etrembières,  loc.  et  pont  près  Genève,  jadis  es  TrembièreSy 
les  Trembiières  dans  Spon,  1680,  aux  Trembières,  1682,  M.  G. 
XXIII,  276  =  aux  taillis  de  trembles  ;  du  latin  tremula, 

Etrèves  ou  Etrives,  ham.  d'Ollon,  entre  Charpig>nj  et  le 
Rhône;  la  Grande  EstriuaZy  prés  à  Barges,  plaine  de  Vouvrj,  Va- 
lais, 1722.  A  Létrivaz  à  Maracon,  probablement  même  orig'ine^ 
mais  laquelle?  Le  v.  fr.  a  estrif^  s.  m.  et  estrive,  s.  f.,  dont  le 
sens  principal  est  querelle,  combat,  l)ataille,  et  d'autres  sens  abs- 
traits difficilement  applicables. 

L'Etroz  ou  ritroz,  petit  village  écarté  de  Trient,  Bas  Valais^ 
Etroz,  loc.  au  Sanetsch,  Valais  ;  Aitroz,  loc.  à  Vionnaz,  Estrioz^ 
1728  ;  ritroz  de  Seilon,  chalet  le  plus  élevé,  vallée  d'Hérémence  ; 
ritroz  du  Bonis,  chalets,  alpes  d'Ardon  ;  aussi  C.  de  Vaud  :  Bois 
d'Etroz  à  La  Sarraz.  Bridel  le  définit  chalet  des  Alpes  les  plus 
élevées,  diminutif  à'etrabllo.  Mais  ce  diminutif  par  retranche- 
ment nous  étonne.  Ces  mots  viennent  du  v.  fr.  estre,  s.  m.,  em- 
placement dans  un  lieu  ouvert,  parent  du  latin  exterus,  ital.  estera 
=  étranger,  lointain. 

Les  Eudrans,  loc,  prés  humides  à  Massongex,  vers  les  sources 
de  la  Lœnaz,  es  Haudrans  vers  1720,  Audran,  1761. 

Euseigne  ou  Useigne,  ham.  vall.  d'Hérens,  Valais,  Usegniy 
Usogni,  1200,  L^se/i/ii,  xiii®  s.,  Ysogny,  1879,  M.  R.  ;  d'après 
Gatschet,  avec  quelque  réserve,  de  sognie^  soignie,  redevance  qui 
consistait  pour  le  vassal  à  cultiver  de  l'avoine  pour  son  seigneur. 
Ce  serait  donc  l'endroit  où  l'on  cultivait  ou  bien  où  l'on  livrait 
l'avoine  au  seigneur. 

Evaux,  ham.  de  Onex,  Genève  =  es  Vaux^  aux  Combes  ;  sou- 
dure de  l'article  comme  Everdes,  Etagnières,  etc. 

Everdes,  ham.  d'Echarlens,  Gruyère,  J.  de  Everde,  1187, 
Hidber,  I,  584,    Verdes,   i848,  M.  F.   IV,  98,    Verdes,   i85o, 


EVI  —   EVORDES  159 

EverdeSy  1894,  M.  R.  VII,  276,   ail.  Grûningen  ;  es  Verdes  = 
dans  la  verdure. 

Evî,  ruisseau  à  Albeuve  ;  du  celte  ève,  ive,  eau,  correspondant 
du  latin  aqua  ;  voir  Aiguë. 

Evilard,  D.  Bienne,  Berne,  ail.  Leubringcen  ;  de  es  et  du  bas 
latin  villarey  réunion  de  fermes  (villa),  soit  village. 

Evionnaz,  D.  Saint-Maurice,  Valais,  Evunna  vers  1020,  Hid- 
ber,  I,  3 10,  Eviona,  1268,  M.  R.  XXX,  86  et  1760,  Archives 
communales  ;  comme  Evian,  Aqaianum  dans  les  chartes,  formé 
des  racines  celtiques  eue  =  eau,  et  ona  =  rivière. 

Evolène,  D.  Hérens,  Valais,  Ewelinay  1260,  Eweleina,  i255, 
EwolenaZf  i449>  puis  Evolénaz  ;  de  ewe,  eau,  et  latin  lenis^ 
doux,  eau  tranquille  (d'après  Gatschet).  La  Borgne  y  est  relative- 
ment paisible.  J.  Monod,  Guide  du  Valais,  tire  ce  nom  à^évolcy 
éboulement  ;  nous  ignorons  ce  mot,  en  tout  cas  les  formes  primi- 
tives ne  permettraient  pas  cette  explication. 

Evoêttes,  loc.  au  Sépey  ;  Evouettes,  loc.  à  Berolle,  Corsier 
(Genève),  à  Saint-Martin  d'Hérens,  et  vill.  D.  Monthey,  EvuyteSy 
i486,  HedyeZy  1298,  Eydiez,  Aydiez,  M.  R.  XXX  et  2®  s.  II, 
14.  Les  deux  noms  se  confirment  Tun  l'autre  :  Evouettes,  dim.  de 
eue,  eau  =  petites  sources,  et  Ejdiez,  collectif  de  eydie,  eau.  Il  y 
a  2  ham.  Evouettes  d*en  bas  et  d'en  haut  ;  celui  d'en  bas,  le  plus 
important,  s'appelait  Eydier  en  i486  :  «  undecim  foci  (foyers)  à 
Eydier,  quinque  à  Evuytes.  »  Yvœttes,  en  latin  Açuetas,  charte 
de  i556,  loc.  à  OUon,  même  sens  ;  une  loc.  Aiwetes  {on  Aivueies) 
à  Vercorin,  Valais,  i25o.  Evuex  Roche  ;  de  ève  et  coll.  ex.  Un 
Euez,  Eivez  en  1228,  Cart.  Laus.  M.  R.  VI,  178,  218  est  peut- 
être  rinvuex  à  Granges. 

Evordes,  ham.  de  Troinex,  Genève,  Esvordes,  1201,  M.  G.  II, 
54,  1222,  18 18,  M.  G.  IV,  88,  et  XVIII,  24.  La  forme  primitive 
aurait  été  es  Bordes  (permutation  b-v)  d'après  M.  Jules  Vuy, 
Mém.  Inst.  G.  IX,  2,  qui  y  rapporte  un  Umbert  de  Bordis,  xiii» 
s.  La  permutation  b  initial  v,  quoique  rare,  se  présente  parfois, 
par  exemple  Bibiscum,  Viviscum,  Berseya,  Versoie.  Dans  ce  cas 
ce  nom  signifierait  aux  chaumières,  voir  Borde.  D'autre  part,  d'à- 


160  EYSINS  -^  FA6US 

près  une  communication  verbale  de  M.  W.  Meylan,  prof,  à  Ge- 
nève, on  trouve  les  formes  es  VorsaZy  es  Vorges^  ce  qui  signifie- 
rait lieu  où  abondent  les  vorzes,  saule  marceau. 

Eysins,  D.  Njon,  OsincOy  in  pago  equestrico  looa,  Hidber,  I, 
Osinsj  ii4o,  ii45  et  ii64,  M.  G.  XIV,  7,  IV,  78,  iao2,  XV,  7, 
Oisins,  121 1,  12 ig,  M.  G.  XIV,  Oysins^  i235,  M.  R.  V,  33 1, 
OsinSy  OyssinSf  i236,  Cart.  Oujon,  Oisins,  i25o,  M.  R.  VI,  393, 
correspondant  de  Ossingen,  G.  Zurich  =  chez  les  descendants  de 
OsOy  OssOf  n.  pr.  germ.  que  Fôrstemann  rattache  avec  doute  au 
vieux  gothique  ôs,  dieu. 

Eyssy  ou  Eissy,  ham.  de  Domdidîer,  Fribourg,  Essie  entre 
ii63-i22o,  Donat.  Haut.,  Eyssy,  i4oi.  Essy,  auj.  Essis,  loc.  à 
Ghâtillens,  D.  Oron,  Essy  y  1273,  M.  R.  XII,  201  ;  conune  Achy, 
de  (fundum)  Acciacum,  du  gentilice  Accius  =  domaine  d*Ac- 
cius,  comme  les  Essey,  Aisy  de  France. 

Fada,  Forêt  de  la  — ,  Ardon,  Valais  ;  =  forât  de  la  fée,  du  la- 
tin yh/a,  patois  JatOy  fada,  romanche yac/a.  De  la  même  racine, 
la  Grotte  aux  Fées  à  Saint-Maurice,  le  Temple  des  Fées  à  VaU 
lorbe,  la  Cave  aux  Fées  à  Croy.  Mais  on  confond  souvent  avec  ce 
mot  celui  de  faye  =  brebis,  aussi  écrit  fée,  voir  Faye. 

Fagne,  Bière,  et  plus.  loc.  du  Jura  bernois,  es  Praz  de 
Faigne,  loc.  à  Choéx  près  Monthey,  plan  de  1716  ;  du  îv.fagnSy 
provençal  fanha^  faigna,  mot  employé  aussi  dans  les  Ardennes 
et  dans  TAunis,  du  bas  latin  yanm,  lieu  marécageux,  autre  forme 
de  fange,  et  correspondant  de  Tall.  Fenn,  voir  Fennes. 

Fagus,  du  latin  ya^u^,  hêtre,  patois  fau,  fou,  feu,  dérive  une 
très  nombreuse  famille. 

lo  De  fagus:  Faug,  loc.  à  Bex,  Burtigny,  Jongny,  Vulliens  ; 
Gombe  du  Faoug  ou  Faug,  pâturage  à  La  Rippe,  faussement 
écrit  aussi  Combe  du  Four,  Belfaux  près  Fribourg,  Bellofagi, 
1142,  les  Faougs  à  Founex,  Faoug  ^  près  Avenches,  Fol,  1228, 

1  Faoug,  en  ail.  Pfauen,  a  un  paon  dans  ses  armoiries.  Ce  sont  des  armes 
parlantes.  L'allemand  traduit  habituellement  f  initial  par  pf.  :   Fines,  Pfyn,  Fa- 


FAGUS  161 

M.  R.  VI,  Fo,  1290,  1828,  Foz,  i338  ;  Champ  du  Faux  à  Pra- 
iiins,  Côte  es  Faux  à  Yvonand,  les  Faux  à  Peney-le-Joral,  —  le 
Gros  Foux  à  Neirivue,  es  Foux  à  FiauKcère  et  Orsonnens,  la 
Foux  à  CroDay  et  Gharmey,  Son-les  Foux  à  Rossinières  (==  som- 
met des  hêtres),  Entre-Foux  à  Sug'oens,  Foux-Praz,  Bussy- 
MoudoD,  Fin  du,  des  Fous  à  Thierrens  et  Fenin,  Plan  dos 
Faouls  à  Peseux,  —  Crète  du  Feu  à  Massong^x,  Beffeux,  Bello 
^agOy  i4o2,  et  Proz  du  Feux  à  Vioooaz,  Pré  de  Feu  à  Colombey, 
jadis  Pré  du  Faug*. 

2»  Du  collectif  masculin  ya^rc/ttm  ;  Fay,  le  — ,  les  Fays  (pr. 
Fey-i)  à  Martigny,  Monthey  et  10  autres  ;  Plan  Fay,  Champ  Fay, 
très  répandus  dans  tout  le  pays  romand  ;  Plan  Fet,  ham.  à  la 
Côte  aux  Fées,  Neuch,  ;  Fey,  D.  Echallens,  Fai,  1 154,  Faio  vers 
ii5o  ;  ham.  de  La  Sarraz  et  3  loc.  Frib.  ;  le  Faz,  bois  à  Peney- 
le-Jorat  ;  Fayet  à  Dizy,  Fayat  à  Trient,  Fayot  à  Val  d'Illiez, 
Fayel  à  Cossonay,  Fayey,  Saint-Ging'olph,  Faël  à  Vaulion, 
Fayez  à  Bière,  Fayay  à  Vionnaz  et  les  nombreux  Fahy  du  Jura 
et  à  Aig-le,  Fayez,  1718,  Fahy,  D.  Porrentruy,  Fayl,  1^77» 
Fahy  y  1377. 

3»  Des  collectifs  féminins /arrêta, /a^raria:  Fayo  à  Prahins, 
Trey  et  8  autres.  Rouge  Faya  à  Aigle  ;  les  dim.  Fayettaz, 
Fayetaz  ;  la  Fayîre  à  Vionnaz,  Feyère  à  Ollon,  Fayèro  à  Esta- 
vanens,  la  Fouéraîe  à  Boudry,  Foyers,  bois  à  Beumevésin, 
D.  Porrentruy,  forme  masc.  correspondant  à  Foyère. 

4®  Les  diminutifs  Fayaulaz,  8  loc.  Vaud  et  Fribourg-  ;  Foyau- 
laz  à  Villarimboud,  Fayules  à  Bottens,  Faiola  à  Berlens,  xiPs., 
FayolaZy  Fayoula,  Faolaz,  i3o9,  à  Châtel-Saint-Denis,  Faioula, 
1298,  à  La  Roche  ;  dim.  masc.  :  Fayaux  à  Blouay,  Fa  yeux  à 
Monthey. 

50  Enfin  de  l'adjectif  yh^i/itt«  =  de  hêtre,  dérivent  Plain  Fa- 
hyn,  ham.  de  Pierrefitte,  D.  Moutier,  et  Plain  Phayen  à  Vermes 
et  Corban,  Jura  bernois  =  plaine  (boisée)  de  hêtres. 

ver»,  Pfafers,  Ferrettc,  Pfirt,  Faido,  Pfaid,  etc.  C'est  ainsi  que  Eau  est  derenu 
dans  la  bouche  des  Allemands  voisins  Pfau,  et  ce  nom  ne  leur  offrait  pas  d'autre 
sens  que  celui  de  l'oiseau. 

M.  D.   SEC.   SÉRIE^  TOME  VII  {{ 


162  FAILLAZ   —   PARTIES 

A  la  FaillaZy  vignes  à  La  Rippe,  subst.  verbal  de  faillir,  v.  fr. 
faille,  s.  f.,  manque,  solution,  rupture  de  continuité  dans  une 
roche,  un  filon,  une  nature  de  terrain. 

Falcon,  Prafaloon,  ham.  près  de  Sicrrc,  Valais,  Prato  Far^ 
con,  iSSg,  encore  Farcon  dans  la  popnl.  allemande,  Benfarcon, 
prés  à  Grimentz  ;  Plan  Faloon,  loc.  à  Gorbcyrier  ;  du  n.  pr.  Fa/- 
con  ou  Farcon,  fréquent  en  Valais  au  moyen  âg'e.  Nous  en  rap> 
prochons  Farcounet,  pâturage  et  chalet  à  Ormont-dessous  ;  dn 
n.  pr.  Farconety  dim.  de  Farcon,  de  Marquil  Farconetus  du  Sé- 
pej,  qui  acheta  ce  pré  «  ou  pede  dou  Léser  »,  au  pied  du  Leysaj» 
en  i355.  Un  Farco  vivait  à  Gergnat  sur  le  Sépej  en  iSSa. 

Famenaz,  loc.  à  Orges,  D.  Grandson  ;  patois  =  famine,  pour 
désigner  un  terrain  improductif. 

Fanel,  ham.  près  Champion,  Berne^  avec  un  bac  sur  la  Thièle  ; 
probablement  le  même  que  vanel,  passage,  défilé,  du  bas  latin 
venella,  permutation  0;/*sous  Tinfluence  allemande  (comme  Fiesch 
de  viens). 

Fang,  village  d'Anniviers,  Valais,  et  ham.  de  Bellegarde,  Fri- 
bourg;  de  Tanc.  h.  all.y<lAa/i,  clore;  correspondant  des  Clos, 
Clouds  du  pays  romand. 

lia  Faraz  ou  les  Fares,  loc.  vallée  de  la  Gryonne,  avec  paroi  à 
pic  sur  la  rivière  ;  la  Faraz,  torrent  impétueux,  vallée  d'Isérables, 
Valais  ;  campagne  à  Saint-Légier  ;  ham.  de  Vufflens-la-Ville, 
Fara,  1260,  1877  ;  et  3  autres  loc.  ;  en  Phare  à  Monthey,  FarrCy 
1696,  Fare,  1819  ;  les  Farettes,  défilé  et  paroi  à  pic  sur  la 
Grande  Eau  près  Aigle^  es  Farestes,  plans  de  17 18  ;  la  Farau- 
saz,  pâturage  sur  le  rocher  du  Lécherex,  Ormont-dessus  ;  Faratte 
à  Presinges,  Dos  Faratte  à  Courroux,  Jura  bernois  ;  Mont-Fa- 
ron  à  Apples.  Peut-être  dérivés  du  verbe  v.  h.  a\\,  /arân,  aller, 
ou  de  la  même  racine  JoTy  origine  inconnue  qu'on  trouve  dans 
faraud,  primitivement  fier,  orgueilleux. 

Les  Farenes,  lieu-dit  à  Villette,  Lavaux,  les  Fama,  champs  à 
Chabrey  ;  du  patois  farena  (far'na)  ==  farine,  employé  pour  dési- 
gner une  terre  sèche,  très  meuble,  poudreuse. 

Farties  (e  final  légèrement  ouvert),  forêt  des  —  à  Finhaut 


FARVAGNY   —   PAYE  163 

part,  passé  fém.  du  verbe  v.  fr.  sortir ^  briser,  défricher^  avec 
permutation  valaisanne  s-f  ;  équivaut  environ  à  forêt  des  Ësserts. 

Fapvagny,  2  com.  Fribourg-,  Favarniacuniy  1082,  Faverniei^ 
Favarnieiy  ii38,  Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  Faverniacum^ 
1286,  M.  G.  XV,  24,  Favergnye^  i453,  etc.  ;  de  (fundum)  Fa- 
briniacum,  domaine  d'un  Fabrinius,  gentilice  romain. 

A  la  Fattaz,  vignes  à  Conthej,  Valais  ;  du  patois /a^^a,  poche, 
au  fig*.  pour  un  lieu  enfoncé  ;  la  même  métaphore  à  Champvent  : 
es  Poches,  vignes. 

Faocoimièrey  Revers  de  — ,  paroi  rocheuse  dominant  à  FO.  le 
lac  de  Joux  :  endroit  où  nichent  lesjaucons. 

La  Fava,  sommet  2614  m.  au  S.  du  Sanetsch,  Valais,  Sex  de 
la  Faba  dans  Lutz  ;  de  fava,  latin  /aba,  fève,  à  cause  de  sa 
forme  ;  à  la  Favaz,  loc.  à  Mont,  D.  Rolle,  lieu  où  Ton  cultivait  la 
fève,  de  même  les  diminutifs  en  Favel,  Favaulaz  à  Villargîroud 
et  Broc,  et  les  collectifs  es  Faveires,  prés  à  Ormont-dessus, 
champs  à  Sévery  ;  la  Faveîre  à  Vaulion  et  Vucherens  ;  le  Favîer 
à  Tramelan  ;  en  Favez  à  Ësmonts,  à  Rue  ;  les  Favières  à  Esser- 
tioes,  D.  Rolle,  et  Favery,  ham.  à  Blessens  ;  en  Favarlx,  m.  à 
Champtauroz  ;  Faverettaz  à  Eclagnens  et  Faverules  à  Bussignj, 
Morges,  diminutifs. 

Favarge,  2  ham.  près  Neuchâtel  et  2  loc.  Vaud  ;  Faverge,  5 
loc.  Vaud  ;  ham.  de  Saint-Saphorin,  Fabricas  vers  11 38  et  ii46, 
Arch.  Fr.  VI  et  M.  R.  III,  Favargiis,  1216,  i223,  M.  F.  IV,  Fa- 
vargeSy  i232,  FavergeSj  1262  ;  —  Farvages,  ham.  d'HauleviUe, 
m.  à  La  Roche,  Frib.,  les  Favargettes  à  Coffrane,  Farvagettaz 
à  Vuadens,  diminutifs  ;  du  latin  yaôrico^,  forge,  avec  métathèse 
de  IV.  —  Montfavergier,  Franches-Montagnes  ;  de  mont  et  /a- 
oergier^  forgeron,  de/abricarius. 

Aux  Favrins,  prés  à  Ormont-dessous  ;  du  n.  pr.  Favre,  famille 
nombreuse  aux  Ormonts. 

Faye,  la  Zâ  (Chaux)  de  Faye  au  Sanetsch,  la  Part  —  pour 
Pare,  —  es  Fayes  à  Villeneuve  ;  le  Parc  es  Fayes  à  la  Berra, 
Fribourg;  le  Graux  des  Fayes  sur  Mollens;  la  Tannaz  es 
Payes  à  Champéry,  la  Luis  Feya  à  Bex.  Souvent  écrit  /ée  par 


464  FÉCHY   —   FÉLÉSIMAZ 

confusion  avec  ce  dernier  mot,  ainsi  la  Côte  aux  Fées,  Neuch.» 
Coste  es  faeSy  i354,  Costa  des  fai/es,  i337,  Coste  es  Fayes, 
i658,  sur  la  cloche  du  temple  ;  le  Six  des  Fées,  Hérémence,  le 
Sex  de  Pares  es  Fées,  alpes  d'Aigle  =  le  Rocher  des  parois  aux 
moutons  qui  vont  s  y  mettre  à  Tabri  ;  les  Champs  de  Fées  à  Fre- 
sens.  Ce  mot  vient  du  latin y!?/a,  brebis  pleine,  puis  brebis  en  g'é- 
néral,  vallées  vaudoises /èa,  Dauphiné  yfeia,  patois  fahie^  v.  fr. 
feya(z)  comme  le  montre  ce  passag'e  du  Plaict  de  Lausanne 
(i368),  art.  1 17  :  «  Personne  ne  peut  vendre  une  brebis  ou  feyaz 
pour  un  mouton.  »  «  Nullus  potest  vendere  ovem  femellam  seu 
feyaz  loco  castronis.  >► 

Féchy,  D.  Aubonne,  Fescheio^  1180,  M.  G.  XIV,  i5,  Feschiy 
i2ol^y  Feschie,  1221,  \2l\o^  Fechie^  i344>  Feschier,  1467;  Fes- 
chy,  m.  à  Gollion  ;  de  Fesciacum  (praedium),  domaine  d'un 
Fescius,  g'entilice  romain. 

Feîdey  ou  Feydey,  loc.  à  Lejsin  et  au  Sépey,  D.  Aigle  ;  de 
Jilicetum^  fougeraie  ;  à  ce  mot  se  rattachent  Flaugy,  m.  à  Fiau- 
gères  et  le  Fiauzi,  ham.  près  Rue. 

Feigire  ou  Feygire  près  Châtel-Saint-Denis, /^cy^rueres,  i5ii, 
Fégières  dans  Lutz  ;  de  Jilicarias,  fougères,  patois  Jllaudze^ 
fiaudja.  De  même  Fiougère  à  Port^ Valais,  Fiaugères  à  Yens,  à 
Saint-Martin,  Frib.,  Felgeria  vers  ii5o,  Fiougière^  1260  ;  dim. 
Fiaugerettaz  à  Chardon nay-Morges,  Fiaugire  à  Oron,  Fiau- 
dière  à  Montreux  ;  Fieudère  à  Hérémence  et  Leytron  ;  Fiongère 
à  Ependes  ;  Fougères  à  Conthey,  Feugères,  i243,  et  Lausanne  ; 
Fougière  à  Massongex  ;  Faugère  à  Lens,  Faugeroz  à  Monthe- 
rod,  Foigière,  Montignez,  Porrentruy  ;  Fegîère,  Coffrane,  Fe- 
guire,  Feyguîre,  Faiguières,  Feydière,  Gruyère,  au  Fidero, 
Fedepoz  à  Vouvry,  Flongière  à  Vaulruz,  Fiaugire  à  Croy, 
Fiougère  à  Baulmes,  et  les  collectifs  Foigeret,  Folgiret,  D.  Por* 
rentruy. 

Es  Felards  ou  Fellards,  prés  à  Yvorne  ;  de  Jelard^  filard^ 
filet  dans  lequel  on  charge  le  foin,  prés  où  Ton  est  obligé  d'enle- 
ver la  récolte  dans  des  filets. 

Félésimaz,  pâturage  près  Charmey,  Filisiema^    i458,  Fili-- 


FENASSE  —   FERNASSE  165 

iiesmCy  i5o4  ;  viendrait  dejilices,  fougères,  d'après  Gatschet,  qui 
j  rattache  le  nom  d'une  alpe  de  Phillix  ou  Félix  à  Gsteig*  (Ges- 
senay)  ;  à  étudier. 
Fenasse,  prairies  à  Jussj,  Corsier,  Cologny. 
Fenêtre,  5  ou  6  cols  du  Valais,  et  Fenestral,  Fenêtrail,  alpes 
de  Finhaut  et  de  Fullj,  Valais  ;   de  fenêtre,  ouverture  et  suffixe 
aagm.  a/,  ail, 
Fenette,  voir  Fin. 

Fenîl  ou  Fenis,  D.  Cerlier,  ail.  VinelSy  Fenis,  1072,  F.  B.  I, 
Feni^  1098,  Finis,  1196,  FinilSy  12 15,  Fenis,  1228,  M.  R.  VI, 
lôyFinins  ante  Cellier  1286,  Vinils,  i3oo,  Finilis,  1809,  Tr., 
etc.  ;  Fenis,  bois  près  Corserey,  Frib.  (et  vestiges  d'un  anc.  châ- 
teau) ;  les  Fenils  à  Roug^mont,  et  plus.  loc.  ;  en  Fenix  ou  Feny 
à  Vérossaz  ;  Fenin^  Neuchâtel,  Fenis,  1228,  M.  R.  VI,  20;  de 
finit,  latin  fenile,  romanche  fanigl,  fenil,  ail.  suisse  FineL 
Fenalet  à  Bex,  Finalet,  i4o2,  et  Saint-Gingolph  ;  Feneict  à  Ley- 
siu,  Feneliet  et  Fenîllets,  Ormonts,  Albeuve,  etc.,  diminutifs, 
voir  aussi  Findelen. 

Pennes,  Sieme  es  — ,  chalets,  vallée  de  la  Manche  à  Rouge- 
mont,  Prafenne  à  Monthey,  en  Praz  fennez,  1696  ;  du  v.  h.  ail. 
finn,Jenni,  lieu  marécageux. 

Le  Fer,  pâturage  à  Leysin,  prononciation  patoise  pour  TEssert, 
permutation  ç^f  comme  fîngle  pour  cingle  ;  de  môme  les  vignes 
du  Fept  à  Ëvionnaz,  es  Preyses  du  Fer  à  Saint-Maurice. 

Ferlens,  com.  D.  Oron  (et  hameau  de  Massonnens,  Frib.)  ; 
Ferlens,  11 46  et  vers  1160,  Fellens.  i3ii,  i33o;  Ferlyn,  Fer- 
lin, Ferlens,  i33o,  Arch.  Fr.  III  =  chez  les  descendants  de  Fer- 
hil,  n.  pr.  germ.  Fôrstm.,  899,  a  le  nom  voisin  Ferhilt,  de  la  ra- 
cine ybr,  du  verbe  yhrdn,  aller. 

Fermens  ou  moins  bien  Ferman(d),  bois  et  ferme  près  Apples. 
C'était  le  nom  d'une  famille  de  donzels  d'Apples  au  moyen  âge. 
Probablement  de  la  même  racine  yhrd/i. 

Fernasse,  bois  à  Versoix,  renferme,  avec  le  suffixe  augmenta- 
tif asse,  la  même  métathèse  que  le  nom  de  la  localité  voisine, 
Fernex,  pour  Frenex,  du  latin  fraxinetum,  bois  de  frênes,  ou 


166  FERPÊGLE  —   FERREX 

d'une  forme  bas  latine  farnetum  que  signale  Muoth.  (Bûnd- 
nerische  Ortsnamen^  29.) 

Ferpècle,  grand  pâturage,  val  d'Hérens,  Freytpiclo  vers  1280, 
M.  R.  XXXIII,  432.  Murith  écrit  Frepey  en  1806  ;  d'après  Stu- 
der,  du  romanche  ver  =  val,  et  de  l'italien  piccolo,  petit,  ou  de 
pecuffliOy  troupeau^  donc  petite  vallée  ou  vallée  des  troupeaux. 
Mais  ce  romanche  et  cet  italien  nous  paraissent  étrang'es  en  Va- 
lais. L'ancien  nom  de  Ferpidoz,  com.  D.  Sarine,  et  maison  à 
Gruyère,  nous  met  sur  la  voie.  Ce  village  s'appelait  Frigidam 
pesclam,  1137,  M.  F.  II,  16  (le  Frigidum  Pesdum,  Donat. 
Haut.,  a45,  Arch.  Fr.  VI,  97,  est  sans  doute  une  coquille  et  il 
faut  lire  Pesclum).  Ce  nom  devient  Ferpehclou,  1269,  Ferpe- 
cioz,  i3oo,  etc.,  Zimmerli,  II  ;  pesclum  est  évidemment /}asca/am, 
petit  pâturag'e.  Freytpècle  est  donc  froid  petit  pâturage  ;  Frépècle 
est  devenu  Ferpècle  par  métathèse  de  l'r  ;  remarquez  l'orth.  de 
Murith. 

Ferrage,  Ferpajoz,  Ferpageoz,  une  i5«  de  localités,  m.,  h. 
aux  abords  des  villages,  le  Feradze  ou  Foradze  à  Dorenaz,  Va- 
lais, forme  pa toise.  Nom  ancien  :  une  vinea  de  Ferraio  à  Beuson, 
Valais,  1246,  campo  de  Ferragio  à  Vu fflens-la- ville  vers  1260  : 
ou  Ferraige  à  Yens,  1296,  Ferraio  à  Apples,  i337,  loco  qui  di- 
citur  Ferrnjoz  à  Olmona  de  Savièse,  xiii®  s.  ;  des  prés  au  Fer- 
rajon  à  Corserej,  Frib.,  i5i3.  On  pourrait  penser  à  ferrage,  lieu 
où  Ton  ferre  les  chevaux,  bien  que  celui-ci  s'appelle  ordinairement 
faverge.  Mais  ferrage  peut  avoir  une  autre  origine.  Dans  le  Cart. 
Laus.,  M.  R.  VI,  p.  266,  une  terre  paie  «VIII  denarios  Ae  ferra- 
gio »  et  ailleurs  :  «  Avena  et  ferragium  est  vice  domini.  )►  Ce 
mot  paraît  parent  du  latin  farrago  qui  signifie  un  mélange  de 
diverses  céréales,  provençal  ferraige^  et  pourrait  désigner  l'en- 
droit où  l'on  percevait  la  dîme  des  grains. 

Ferrex,  vallée  du  Valais,  Nemus  de  Ferrea^  "89»  M.  R. 
XXIX,  12,  Férray^  ii^o,  Ferrex,  1228,  Ferreg,  i395.  D'après 
Gatschet,  du  v.  h.  ail.  varrich,  pfarrich^  ail.  pferch,  parc  à 
bestiaux.  Vient  plutôt  de  feurre^  paille,  fourrage,  comme  le  di- 
minutif Feppcule  à  Sorvilier,  Jura  bernois,  feurre  et  suffixe  ola. 


FERREYRE   —   FEUR  167 

Feppeype,  D.  Gossonay,  Forrarias,  8i5,  Gart.  Lems. y  Ferrie- 
rw,  978,  loi  I,  villa  FerreriaSy  981,  Hidber,  II,  Ferrarias,  1049, 
FerreriaSy  iog6y  Ferre ria,  iit^i,  Ferreres,  1174»  ia36,  1269, 
i344>  M.  R.  D'après  Gatschet,  du  v.  h.  ail.  voraha^  sapin,  lieu 
couvert  de  pins  ;  d'après  Studer,  de  /brarius,  ail.  Forrer,  fr. 
fourrier.  Les  deux  noms  paraissent  faux  et  nous  dérivons  ce  nom 
comme  Ferraire  à  Belmont,  Ferreire,  pâturage  à  Tlsle,  en  Feiv 
reyre  à  Blonaj  et  Saint-Légier,  Fereyre,  chalets  sur  Lejtron,  du 
V.  fr.  yî?ttrr«,  fourrage,  du  germ.yiio^ar,  all.y«//^r,  bas  latin 
Jbdruniy  doù  fodrariayforraria^  fourrière,  bâtiment  où  l'on 
serre  le  fourrage.  Même  origine  pour  la  Ferrière,  commune  de 
maisons  éparses,  D.  Gourtelarj,  Berne  ;  par  contre  la  Ferrière, 
anc.  nom  des  forges  de  Là-Dernier  à  Vallorbe,  1 286,  vient  comme 
les  Ferrera  des  Grisons  du  latin  yerraria,  endroit  où  l'on  fond 
le  fer.  Quant  au  chalet  de  Ferraire,  alpes  de  Ghamoson,  sur  le 
chemin  de  la  mine  de  fer,  il  est  difficile  de  décider. 

Feschel,  D.  Louèche,  Valais,  Veselli,  1267,  Veselly,  7  fois 
j[iv«  s.,  Vessellij  i357,  Vexelly^  i363,  i4io,  Veschily  16 19. 

Fétigny,  D.  Broyé,  Frib.,  Festigneiy  1142,  M.  R.  XII,  Fisti- 
ney^  11 84,  Hidber,  Fistignier,  i38o,  etc.  ;  de  (fundum)  Festi- 
niacuniy  domaine  d'un  Festinius,  gentilice  dérivé  du  cognomen 
Festinus. 

Fouillasse,  ham.  de  Meyrin,  Genève,  Follacia,  1286,  Folia- 
ciz,  1297,  M.  G.  XIV,  189,  267,  et  bois  près  Satignj,  i3o5,  Fo- 
liacum,  Rég.  gen.,  389,  483.  De  feuille  et  suffixe  augm.  asse,  à 
cause  des  bois  qui  l'entourent. 

Feuillerat,  m.  à  Rougemont,  Feuilleresse,  bois  à  Delémont, 
Feuillerette  ou  Feuilleret,  alpe  de  Louèche-Bains  ;  de  feuille  et 
suffixe  adj.  eresse  et  dim.  ette,  forêts  d'arbres  à  feuilles,  en  op- 
position aux  conifères.  Voir  aussi  plus  loin  Folly. 

Feur,  For,  du  latin  foris,  dehors  ;  Feurporte,  quartier  à 
Nyon,  Feurtille,  bois  à  Baulmes  ;  en  Forbuey  à  Etoy  =  en  de- 
hors de  la  porte,  des  tilleuls,  du  bois.  A  foris  se  rattache  aussi  le 
Bourg  de  Four,  quartier  à  Genève,  Durgum  Foris  au  xrv«  s., 
Borg  de  Feur  dans  Spon,  1670,  le  bourg  du  dehors,  le  château 


468  FEY  —   FILLING 

hors  de  Tenceinte  (au  comte  de  Savoie)  par  opposition  au  château 
intérieur,  celui  de  Tlle  (à  Tévêque).  D'après  Galiffe,  ce  Burgum 
foris  ne  serait  qu'une  traduction  bas  latine  du  français  de  l'époque, 
mais  cet  auteur  ne  propose  pas  une  autre  étymolog^e. 

Fey,  Feydey,  voir  FaguSy  Feigire, 

Fiesch  ou  Viesch,  Haut  Valais,  Fitt,  1196,  ViuSy  1289,  Viox, 
1233,  Viosca^  1268,  F/05,  1277,  Vyes^  VîeSf  i323,  i325;  du  la- 
tin vicuSy  village,  comme  le  bourg  savoisien  de  Viuz.  La  forme 
Viosca  s'explique  par  l'italianisation  du  nom  vulg.  ail.  Viesch 
déjà  en  us&ge  parmi  la  population  allemande.  Les  familles  nobles 
souveraines,  les  Blandrate  et  d'autres,  comme  les  Omavasso,  ve- 
naient du  Novarais. 

Fiez,  D.  Grandson,  Figiacam^  885,  Fiacum^  888,  de  FeiacOy 
1049,  Hidber,  I,  348,  Fyx,  ^179»  ^^^>  1228,  Fyes^  1299,  Fyez^ 
1342  ;  Fiez-Pittet,  ham.  de  Grandson,  parvam  Fiacum;  comme 
les  Fijji^ac  de  France,  autrefois  Figiacum,  de  (praedium)  Fibia^ 
cunif  domaine  d'un  Fabius  (Fibius),  gentilice  romain  célèbre. 
D'après  Gatschet  et  Studer,  de  l'ail,  fichte^  pin,  mais  acum  ne 
s'ajoute  qu'à  des  n.  d'hommes.  Cette  étymologîe  par  contre  est 
exacte  pour  d'autres  Fiez,  lieux  non  habités  ;  voir  Five. 

Figneroles,  m.  et  territ.  à  Cuarny,  D.  Yverdon,  Firiroles  vers 
1 100,  M.  R.  III,  5Si, FilleroleSy  Filliroles,  1 174,  "77»  M*  ^-  ^'^  ^ 
dérivé  avec  le  sufHxe  dim.  olas,  plur.  de  ola,  d'un  n.  commun 
indéterminé.  Peut-être  j  a-t-il  aussi  un  double  diminutif  erola.  La 
double  permutation  r^l-gn  rend  la  recherche  encore  plus  difficile. 

Les  Filasses,  pâturage  d'Anzeindaz.  M.  Isabel  nous  commu- 
nique ceci  :  «  na  fila  en  patois  est  la  cascade  d'un  long  chenal 
horizontal  déversant  en  aval  les  eaux  fluviales.  Il  y  a  aux  Filasses 
quelques  sources  qu'on  a  amenées  à  Anzeinde.  » 

Filling,  Grange  —  ou  Phillings,  ham.  fribourgeois  près 
Payerne.  C'est  évidemment  le  môme  nom  que  Fillinges,  village 
près  Bonne,  Savoie  —  chez  les  descendants  d'un  Germain.  Hid- 
ber, II,  p.  322,  appelle  ce  hameau  Granges-Ferlein,  orthographe 
que  nous  n'avons  pas  rencontrée  et  qui  ferait  de  ce  nom  un  dérivé 
de  Ferhil,  voir  Ferlens. 


L 


FIN   —   FIVE  469 

Fhi,  du  leitin  JiniSf  territoire.  Chaque  village  a  sa  Fin.  Donne 
son  nom  à  de  nombreux  hameaux  et  forme  des  composés  :  les  Fins- 
hauts  ou  Finhaut,  Valais,  les  Fint/aux,  1294,  les  Feniaz,  1307, 
les  Plansflns  au  col  Ferret,  Valais,  etc.  Le  diminutif  est  fré- 
quent :  le  Finet  à  Saule j,  Jura  bernois.  Finettes  à  Martigny  ; 
Fenette  à  Payerne,  Fenettaz  à  Grandcour,  Corsier,  et  une  12®  de 
loc.  Frib.  Fenatte  à  Châtillon,  Court,  etc.,  Jura  bernois.  Fin  est 
devenu  Fan  dans  quelques  composés.  Longefan,  prés  à  Valejre- 
floos-Rances,  Langefan^  loc.  à  Roche,  perm.  o-a  comme  dans  Pra- 
fandaz  ;  Belle  Fan  à  Penthaz,  Rouge  Fan  à  Essertines,  D.  Ëchal- 
lens. 

Findelen,  ham.  de  Zermatt,  autrefois  Finelen,  en  fr.  Fenalety 
forme  germanisée  de  Fenils,  Il  y  a  une  alpe  Findels,  C.  de  Saint- 
Gall.  Finneln,  ham.  de  chalets  à  Staldenried  ;  vient  également  de 
fertile j  ail.  suisse  Finnel,  et  désinence  plur.  en  =  les  fenils. 

Finges,  ham.  et  forêt  à  la  limite  du  Valais  romand  et  alle- 
mand, Fingio,  1821,  iSSg,  Ft/nio,  1876,  Finges^  i4i7  ;  en  ail. 
Pfyriy  comme  Pfyn^  Thurgovie,  dans  les  chartes  ad  fines  (Rhe- 
tiœ).  Le  g  fait  difficulté,  c'est  sans  doute  la  consonification  d'un 
I  comme  dans  singe  de  simia.  En  considérant  les  anciennes  formes 
on  voit  que  le  g  n'apparaft  définitivement  qu'au  xv*  s. 

Finive,  la  —  ou  Fenive,  sommet,  alpes  de  Finhaut,  frontière 
française  ;  Fenives,  loc.  à  Leysin,  les  Inflnives,  prés  à  Vionnaz, 
seraient-ils  aussi  dérivés  de  fin  ?  M.  Bonnard,  consulté,  nous  écri- 
vait :  «  Je  doute  qu'on  trouve  beaucoup  de  dérivés  en  ive  servant 
à  former  des  substantifs.  Cependant  Godefroy  a  finitive,  s.  f.  = 
fin.  » 

Five,  Fivaz,  nom  de  nombreux  bois,  une  10*  C.  de  Vaud;  aux 
Fivettes,  bois  à  Apples,  diminutif  ;  la  Fia,  Chaux-de-Fonds  ; 
Fin  des  Fies  à  Savagnier,  Combe  des  Fias  à  Rochefort,  Fya  à 
Fleurier,  1282  ;  dejîve  (Vaud)  ou  Jie  (Neuchâtel),  sapin,  spécia- 
lement sapin  rouge,  rameau  de  sapin,  le  dim.  fiola  à  Moutier  = 
épicéa.  Le  4  mai  i533,  «  les  compagnons  d'Orbe  arborèrent  la 
five  »  (signe  de  ralliement  des  catholiques,  écrit  Pierrefleur 
§  LXII.  D'après  Gatschet,  de  l'ail,  fichte,  nom  du  sapin  rouge. 


170  FLACHE  —   FLON 

«  Les  bois  de  fies  et  de  sapins  seront  conservés...  »  acte  de  i537 
dans  Bojve,  II,  876.  Il  faut  probablement  y  rattacher  les  bois  de 
Fyà  Gryon,  de  Fyay  ou  Fiay  à^rzier,  Bassins,  et  au  Fiez,  au- 
jourd'hui vignes,  à  Fullj,  à  Coinsins,  et  loc.  à  Borrex. 

Flache,  prés  à  Ajent,  et  Fiache,  prés  à  Chalais,  Valais,  la 
FIAche  à  Cugy,  D.  Broyé  ;  même  racine  que  nos  JlachèreSj  prés- 
marais  où  Ton  récolte  de  Isijlache,  vaudois  àxiflaty  de  la  litière  ; 
du  fr.  flache  y  s.  f . ,  creux  lég-er  :  flÂche  d'une  route,  mare  d'eau 
dans  un  bois  argileux,  lieu  inondé,  que  Littré  rattache  à  l'ail. 
flachy  plat,  et  Dietz  au  néerl.  vlacke,  terrain  bas. 

Flambois  à  Vionnaz,  flanc,  côte  du  bois. 

Flammayen,  ham.  de  mayens  à  Ëvolène  =  flanc,  côte  du 
mayen  ;  Crettaz  es  Flancs  ou  Crettaz  des  Flancs  à  Saint-Martin 
d'Hérens  ;  Flanthey,  ham.  de  Lens= flanc,  coteau,  large,  étendu, 
de  flanc  et  they,  de  tensus,  voir  teis,  teisa. 

Flanche  (Flantze),  prés  à  Evolène,  Valais  =  v.  fr.  flanche, 
s.  f.  =  flanc,  prés  sur  le  flanc  du  coteau. 

Flendruz,  nom  de  deux  ruisseaux  du  Pays-d'Ënhaut,  Flandru, 
iii5,  F.  B.  I,  366. 

Fleurie,  nom  de  parties  élevées  de  pâturages,  sous  les  arêtes  ; 
du  p&iois  flloria,  récolte  de  foin  d'un  pré,  parce  que  ce  sont  des 
pentes  rapides,  non  pâturées,  mais  réservées  à  la  faux,  telles  sont 
les  Fleuries  sous  le  Tarent,  Ormont-dessus,  Floriettaz,  partie 
gazonnée  du  sommet  de  l'Arnenhorn,  Ormont>  et  Florettaz, 
même  sommet,  versant  de  l'Etivaz.  Flore,  sommet,  alpes  de  Con- 
they,  les  Ënfleuries,  Infleuries  à  Vionnaz,  l'En  Fleurie  au  N.  et 
au  S.  du  Sanetsch,  Luys  Fleuriaz,  alpes  de  Leytron  et  de  Sail- 
lon. 

Fleurier,  Neuchâtel,  Flurye,  1282,  Flurié,  1872,  M.  N.  XLI, 
Florye,  i38o  =  (fundum)  Floriacum,  domaine  d'un  Florius, 
gentilice  dérivé  du  cognomen  Florus  et  connu  par  les  inscrip- 
tioDs  ;  Floriacum  a  donoé  les  noms  de  29  communes  de  France 
(dont  17  en  y,  5  ey,  2  ieu,  3  ac). 

Flon,  du  latin  flumen,  rivière,  nom  d'une  vingtaine  de  ruis- 
seaux. Une  forme  plus  voisine  du  latin  est  Flumi  à  Château- 


FLOT  —   FOLLATERRES  '  471 

d'Œx,  FlumiePy  i6o3,  et  le  dim.  Flumeau  à  Lavigpny  et  Lau- 
sanne. Le  diminutif  latin  flumicellum  (flumicellam  Osnona, 
rOyonnaz  à  Vevej,  1286)  a  donné  Flonzel,  Allaman,  Vich,  Bel- 
mont,  Flunselj  1227  ;  Flonzet  à  Molondin,  Flonzalet  à  Puidoux, 
Flonzalet  à  Duillier.  Désigne  aussi  des  localités  :  le  Flon,  ham. 
sur  Vouvry,  lo  Flon  de  Miez,  1281  ;  de  la  même  racine,  Flums, 
Saint-Gall,  curtis  Fluminis,  766,  et  Flims,  Grisons,  Flemes,  766, 
en  romanche  flem,  flim,  flliém,  flum,  eau  courante. 

Le  Flot,  monticule  boisé  à  Leysin,  et  TEfflot  à  Vejge,  Leysin  ; 
non  point  par  métaphore  de  flot,  vague,  mais  par  corruption  de 
JloCf  s.  m.,  touffe  de  laine,  de  soie,  de  poils,  du  latin  floccus^ 
pris  ici  au  fig.  pour  un  crét  boisé.  On  a  dxijlotorij  et  en  Lorraine 
on  dit  un  flot^  un  nœud  de  rubans  (Littré),  Floquet,  m.  isolée 
sur  Chéserex,  D.  Nyon,  les  Flochets  au  Landeron,  diminutifs. 

La  Foge,  ham.  de  Marchissy  ;  loc.  à  Colombey  et  à  Monthey, 
a  loc.  à  Montreux,  l'une  est  peut-être  le  Foz  près  Vevey,  I2i5, 
M.  R.  VI,  mot  soumis  aux  recherches. 

Foirausaz,  pâturage  sur  Bière  ;  les  Foireuses,  rochers  près  du 
Velan,  Valais  ;  la  Foirausaz,  affl.  du  Sauteruz  ;  es  Fueyrauses, 
m.  à  Vuadens  ;  Foiroux,  loc.  à  Ghancy  ;  Foireux,  taillis  à  Port- 
Valais  ;  du  patois  fouairau^sa,  fr.  foireux,  qui  a  la  diarrhée  ; 
par  métaphore  pour  des  localités  humides,  fangeuses,  des  torrents 
aux  eaux  boueuses. 

Follalerres,  loc.  à  Fullv  :  fausse  orth.,  Bridel  écrivait  mieux 
FollataireSy  Fullateriis,  1282  ;  autre  à  Mage,  campo  de  la  Folla- 
teri  sub  Magi,  1260;  3«  à  Saint-Léonard,  Fo/Za^eri,  1260,  une 
4*  à  Grimisuat  ou  Sion,  la  Foulateri,  1289;  la  Follatery  à 
Granges,  i3oi,  des  Folateres  à  Drône  de  Savièse,  xi^  s.  Aujour- 
d'hui une  Follntire  à  Ayent,  Foillatire  à  Grimentz,  la  Follataire, 
châtaigneraie  à  Collonges,  la  Feulataire  à  Morcles  et  Vionnaz, 
Foiillateriisy  1728,  es  Folataires  à  Bex,  les  Follataires  à  Ollon, 
Etoy  ;  Fulateyro  à  Gharmey,  Follaticre,  bois  à  Ballaigue,  la 
Follatery  à  Bavois,  la  Feuîllateyre(aire)  à  Villarepos  et  Essert, 
Frib.  ;  les  Feuîllatières,  lieu  buissonneux,  ravin  de  TAllondon  à 
Russin.  E>érivé  adjectif  de  Folliat,  Feuillat,  lieu  boisé,  feuillu,  et 


472  Es   FOLLES  —   FONTAINE 

suffixe  adj.  aire,  ejre,  ire  =  ière,  donc  terre  couverte  de  buis- 
sons, de  petits  bois  feuillus.  Les  localités  que  nous  connaissons 
sont  en  effet  couvertes  de  buissons  partout  où  elles  n'ont  pas  été 
défrichées. 

Es  Folles,  loc.  Aigle,  les  Foliies,  bois  à  Vouvrj  et  Vionnaz, 
en  lafallij  1728,  Folliaz,  ham.  de  Villarimboud  et  plus,  loc.,  la 
Foiieulaz  à  Vouvrj,  dim.  ;  du  v.  ÎT,/olia,  feuillée,  patois /b/Me, 
bois  feuillu,  par  opposition  aux  bois  de  conifères.  Nombreux  col- 
lectifs, Folly,  pâturages,  val  Perret,  Ormonts,  Chàteau-d'Œx, 
Montreux;  ChAteau  Folly  à  Château-d'Œx,  Chastel  Folliety 
ii34,  Hidber,  I,  534)  les  Folliets,  alpe  d'Orsières,  Foillet,  alpe 
de  Mex,  Valais,  Folliez  à  Ëtoy,  Follier  à  Conthey,  au  Folîard  à 
Vouvry,  Folllerat,  alpe  à  TEtivaz,  Foljeret  à  Louèche,  en  Follie- 
raye  à  Mont-Rolle  ;  Follieux  à  Renens  et  Fontaines,  Folliux  à 
Charmey,  Folliaux,  alpe  de  Villeneuve,  FoUiausaz  à  Prangins, 
Foilleusaz,  sommet  à  Troistorrents.  De  la  même  racine  les 
Foyers  à  Vouvry,  jadis  Foilly  ;  la  FuUy  à  Cottens,  Vaud,  Fulli^ 
1877,  loc.  à  Coinsins,  Borrex,  etc.  ;  la  Foulie  à  Sion,  ly  Fuly^ 
i4i4  ;  la  Fouly,  ham.  de  Montherod,  la  Fully,  1875,  en  la  Fouly 
à  Gryon.  Quant  à  Fully,  village  du  Valais,  voir  ce  mot. 

Fond,  Sur  la  —,  2  m.  au-dessus  de  la  source  de  la  Raisse  à 
Fleurier  ;  fausse  orth.  pour  /ont,  source.  Frey-de-Fond,  loc.  à 
Chavannes  sous  Orsonnens,  fausse  orth.  de  Tatlas  Siegfried  pour 
Freide-Fontf  source  froide.  Une  autre  au  xiii*  s. ,  Fredefonds^ 
Freidifons  à  Ecuvillens,  Donat.  Haut.  Arch.  Fr.  VI. 

Fondras,  Saigne  es  —  à  Saignelégier  ;  les  Effondras  à  Rebé- 
velier.  Creux  de  TEffondro,  alpes  de  Port- Valais,  à  TEnfondras, 
loc.  à  Croy  et  à  Mathod  ;  subst.  dérivés  du  verbe  v.  fr.  fondrer, 
d'où  le  mot  fondrière  :  localités  coupées  de  creux,  de  fondrières. 

Font,  D.  Broyé,  Frib.,  Font,  loii.  Font,  ii42,  Fons,  ii54, 
M.  R.  XII  ;  de/bntem,  source,  comme  Funs,  Grisons. 

Fontaine,  et  forme  patoise  Fontannaz  ;  de  Tadj.  latin  /on- 
tana,  de  source,  a  de  nombreux  dérivés  :  des  collectifs,  de/onta- 
netiim,  lieu  riche  en  sources,  Fontaney,  Aigle,  Isérables  ;  Fon- 
tany,  Fully,  Massongex,  Charmey  ;  Fontenais,  D.  Porrentruy, 


r; 


FORCHAUD   —   FORMANGUEIRE  473 

FonUmoux  à  Echarlens,  Pfontanie  à  Louèctie  ;  Fontanezier, 

D.  Grandson,  Fontanisy^  i4o3  ;  des  diminutifs,  Fontanettes  et 
Fontanelles,  plus,  ioc.^  Fontenailles  à  Monthey,  Saint-Triphon, 
Fontenelles  à  Bagues,  Fontanilles  à  Peissj-Genève,  Fontanal  à 
Conthej,  Fontanalles  à  Arconciel  et  Molondin,  Fontanil  à  Sal- 
van,  etc.  ;  Fontanasses  à  Saint-Maurice,  dépréciatif  ;  —  des  com- 
posés :  Fontainemelon  à  Neuchâtel,  Fontaine-Millon  au  xiii^  s., 
de  Millon,  n.  pr. 

Forchaud,  voir  Frochaux. 

Fopchex,  ham.  d*Ollon  et  loc.  à  Arnex,  Fopchy  à  Bourg- 
Saint-Pierre,  Ghardonne,  Mollens,  Rueyres  ;  de  farcelum  :  Foiv 
chire  (ou  Fourchj),  ham.  de  Riddes,  Valais;  v.  tr.Jbrchière, 
petite  fourche,  au  fig.  dans  la  plaine  pour  bifurcation  de  chemin. 
Ces  mots  sont  de  la  même  origine  que  les  nombreuses  Forclaz, 
diminutif  Forclettaz,  des  Alpes  de  la  Suisse  romande  ;  du  latin 
Jïircula,  petite  fourche,  petit  col  ou  localité  dans  le  voisinage  (et 
non  de  forum  clausum,  comme  le  veut  Bridel,  ce  qui  donnerait 
forclos)  ;  les  Forcola  du  Tessin,  les  Fuorcla  des  Grisons  ont  le 
même  sens. 

Forel,  plusieurs  communes  et  bois  :  Baulmes,  Romainmôtier, 
ou  même  prairies  :  Lignières  ;  mot  du  vieux  français,  du  bas  latin 
foresta^  du  verbe  forestare,  prohiber  =  bois,  terrain  à  ban  ;  di- 
minutif/or^s/e/Za,  d'où  par  contraction  forel ^  racine  Jorisy  de- 
hors. La  forme  primitive  se  retrouve  dans  es  Forestelles  à  Mon- 
they, Forestallaz  à  Blonay,  Foretal  à  Athenaz,  Genève  ;  en  Fo- 
retallaz,  loc.  à  Cossonay  ;  Foretellaz  à  Boussens  ;  une  Foretalla 
à  Avully,  Genève,  Foretaille  à  Bussy,  Pregny,  contractée  dans 
la  Forellaz,  m.  à  Forel.  Un  nemus  de  Foresta  vers  1 170,  Arch. 
Fr.  VI,  près  Chebri  et  Posdors  (Puidoux)  est  sans  doute  Forel  de 
Lavaux,  Fores,  1274,  Forel,  i3oo  ;  Forel,  D.  Broyé,  Forest, 
1289,  M.  R.  VI,  347,  Fores,  i342,  Forex,  i354. 

Forestay,  ruisseau  à  Lavaux  ;  Foretex,  loc.  à  Blonay,  le  Fo- 
retay,  bois  à  Vionnaz ;  autres  formes  de  YdA],forestai,  forestier, 
entouré  de  bois. 

Formangueire,  près  Belfaux,  Frih,,  Fromendeire,  1294,  Fro- 


174  FORNET   —   FORTUNE 

menderie,  i363,  Fromendeyri,  i43i,  Fromendery y  i445,  au- 
jourd'hui en  patois  Fromendiaire  =  (terre)  fromentière^  adj. 
V.  fr.,  qui  produit  du  froment. 

Fornet,  loc.  à  Aigle  ;  ham.  de  Lajoux,  D.  Moutier,  For  nais  et 
FornaZy  1181  ;  les  Fomets  à  Marchissj  et  val  d'Illiez,  au  Four- 
net  à  Vionnaz  ;  de /omet,  petit  four  ;  Fomex  à  Ollon,  Monthej» 
Fornels,  1696,  au  Forney  à  Villeneuve,  es  Fomels  à  Chardonne, 
Forny  à  Liddes,  Fornez,  1 228,  à  Charmey,  et  5  autres  loc.  Frib. 
z=/brnily  du  latin  furnile,  four.  Foumoutz  à  Bourg^Saint- 
Pierre,  et  peut-être  au  Founoux  à  Hérémence,  la  Fomeyre  à 
Lovatens,  Fomache,  Ormonts,  Port-Valais,  OUon,  Vionnaz,  etc., 
Fornasse  à  Attalens,  augmentatifs,  correspondants  du  fr.  Four- 
naise, loc.  à  Saint-Léonard,  Sion.  Noms  désignant  des  endroits 
chauds,  bien  ensoleillés,  des  pâturages  bien  exposés. 

Foron,  nom  de  nombreux  ruisseaux  de  la  Haute-Savoie,  Ta- 
ninges,  Scionzier,  Bogève,  Sciez,  Reignier,  deux  à  La  Rothe,  en- 
fin celui  qui  forme  la  frontière  genevoise.  Ferons,  1269,  M.  G. 
XIV,  nom  sans  doute  celtique  comme  tous  ceux  de  rivière.  Si  Ton 
considère  qu'on  a  probablement  ici  la  permutation  savoisienne  s- 
y,  Foron  pour  Soron,  on  y  retrouvera  le  nom  de  la  Sarine,  jadis 
Sarona,  de  la  Serine  et  de  la  Valscrine,  les  deux  autrefois  So- 
rona,  et  la  racine  sanscrite  sar,  couler,  voir  ces  mots.  Cette  per- 
mutation s-f  se  retrouve  dans  le  nom  du  torrent  du  Fier  qui  s'ap- 
pelait Cier,  Ciers  au  xiii®  s.,  Reg.  gen.,  286,  34 1  ;  elle  est  fré- 
quente en  Savoie,  aussi  chez  nous  soit  que  le  s  vienne  d'un  c  latin, 
sangle-fingle  (de  cingula),  scgogne-fegogne  (de  ciconia),  soit  d'un 
s,  l'Essert-le  Fer  (de  sartus),  a  satti-a  fatti  (de  satis). 

Fopré,  au  — ,  champ  à  Marchissy  ;  du  bas  latin  fodrum, 
paille,  v.  iv,  feurre  et  foirre,  du  v.  h.  ail.  yiio/ar,  all.yuWtfr, 
fourrage.  En  Forez,  champs  à  Chavomay,  a  peut-être  la  même 
origine,  mais  le  r  simple  paratt  le  rattacher  plutôt  à  Forel. 

Forts,  Chavannes-les-,  D.  Glane,  Frib.,  Chavannes  les  fors, 
i346,  Matile,  Praz  de  Fort,  hameau  le  plus  éloigné  de  la  com- 
mune d'Orsières  ;  de /bris,  dehors,  en  romanche  yb«r,ybr. 

Fortune,  ham.  de  Villariaz  et  de  Chavannes  sur  Orsonnens  ; 


FORVEY  —   FOULE  175 

loc.  à  Saxon  et  à  Orsonnens;  Fortuno  ou  Fortunaux,  ham. 
d'Ajrent  et  majens  à  Vernamiège  ;  de  fortune,  sort,  chance  favo- 
rable. Ce  nom  abstrait  étonne  ;  cependant  on  le  trouve  déjà  au 
XIII®  s.  :  Un  Ulric  de  Granges  donne  en  gage  sa  vigne  de  Lafor^ 
iana,  charte  de  Conthey,  1266,  M.  R.  XXX,  19.  On  connaît 
aussi  des  Solitude,  Abondance  (Savoie),  Famine  (Orges),  Gaieté 
(Yugelles),  Repentance  (Genève),  Plaisance  (Riez),  Charité,  Ferté 
(France)  ;  le  Berry  a  plusieurs  Malaise,  4  Nuisance,  etc. 

Au  Fopvey  à  Romanel-Morges  ;  subst.  verbal  de  /orvoier,  s'é- 
carter :  localité  éloignée  de  tout  chemin. 

La  Fory,  deux  bois  de  pins  à  Bovernier  et  Sembrancher  ;  ham. 
de  FuUy,  —  pins  partout  où  la  vigne  ne  les  a  pas  chassés  ;  — 
pourrait  venir  de  Tall.  fohre^  pin  :  quelques  noms  d'arbres  nous 
viennent  de  Tall.,  daille,  fie,  saule. 

En  Fossabert,  loc.  à  Gland  ;  paraît  formé  de  fosse  et  d'un  n. 
pr.  comme  Prabert. 

Fossard,  ham.  à  Thonex,  Genève,  et  3  ham.  Frib.  ;  une  charte 
de  Gruyère,  i43i,  parle  d'un  rivum  dou  Fossard;  Fossau.  Fos- 
siaux,  Fossioux,  Fochaux,  plus.  ham.  et  nombreux  lieux-dits, 
Fochau  à  LigneroUes,  Fossey  à  Daillens,  Fossy,  écart  de  Farva- 
gny  et  ruisseau,  affl.  de  la  Dullive,  Fosseau,  ruisseau,  bras  de  la 
Dullive  ;  le  Fossaux,  torrent  de  Vouvry  ;  au  Fossorey,  loc.  à 
Vionnaz  ;  lieux  enfoncés,  torrents  creusant  leurs  rives.  Nom  an- 
cien :  un  Fossaul,  1204,  Fossau,  1227,  à  Lutry,  in  Fossato  à 
Yens,  1295,  M.  R.  III,  5i3. 

Les  Fotelats,  bois  à  Buix,  D.  Porrentruy  ;  Ae/outeau  ou /ou- 
telf  dim.  de /ou,  hêtre,  et  suffixe  dim.  jurassien  at  .=  et  :  les  pe- 
tits hêtres. 

Le  Fouetteley,  petit  bois  près  Bullet,  D.  Grandson  ;  probable- 
ment de  yb«/6/,  petit  hêtre,  et  sufF.  coll.  ey. 

Foule  (La),  maisons  à  Payerne,  Vallorbe,  Croy,  La  Sarraz^ 
Marly,  Gorgier,  le  Locle,  Boujean,  etc.  ;  àefoule^  ancien  moulin 
à  foulon,  généralement  propriété  du  seigneur,  où  chacun  était 
tenu  de  fouler  ses  draps,  /ollare  pagna  sua  in  folla  subtus 
Croy,  Cartul.  Romainmôtier.  La  Folla  à  Monthey,  La  Follaz  à 


176  FOUNEX  —   FOYERS 

Romont,  Lussy,  Cheirv,  même  sens.  Foula veraey  à  Bussj  sur 
Moudon,  la  Foule  de  Verney. 

Founex,  D.  Nyon,  Fosnai,  1224,  M.  R.  XII,  69,  Founai^ 
1261,  M.  G.  XIV,  Fonay,  1296,  M.  R.  V,  398.  Peut-être  d'un 
coguomen  romain  tel  que  *  Fonus  :  il  y  a  un  g'entilice  Fonius  ; 
(praedium)  Fonacum  donnerait  Founai,  Fonay.  Le  s  de  1224  est 
peut-être  parasite,  cela  arrive  assez  souvent.  Le  Reg*.  gen.  Réper- 
toire, p.  484»  donne  Fornay  :  faute  d'impression  ? 

Fourche,  nom  de  plusieurs  cols  ;  de  furca^  fourche,  col  pro- 
fondément échancré  entre  deux  pointes  ;  le  Fourehon,  ham.  de 
Treyvaux,  diminutif  ;  les  Fourchons,  patois  Fortzons,  chaîne  de 
rochers  au  Saint-Bernard  ;  de  fourehon,  dent  de  fourche  ;  la 
Fourchette  à  Trient,  diminutif. 

Fourches  (les),  nombreux  lieux-dits  :  Pré  des  Fourches  à 
Villeneuve,  Vers  les  Fourches,  Pompaples  ;  aux  Fourches,  etc. , 
souvent  sur  des  éminences,  des  crêts,  à  Rue,  Delémont,  Lully, 
Maracon,  Lucens,  Sembrancher,  etc.  ;  les  Forches  à  Saint- 
Biaise  ;  de  ad  furcas,  les  fourches  patibulaires,  le  gibet,  cons- 
truit sur  quelque  endroit  élevé  aux  abords  des  localités  où  le  sei- 
gneur avait  droit  de  haute  justice.  Vers  le  Gibet  à  Cudrefin,  et 
Sur  la  Hart  à  Delémont,  même  sens  ;  de  hart,  proprement  la 
corde  avec  laquelle  on  j)endait  les  criminels  au  gibet. 

Les  Fours,  mazots  sur  Vionnaz,  et  Sur  les  Fours,  prés  au- 
dessus,  pente  exposée  au  N.  Sans  doute  une  fausse  orth.  four 
pour  fou,  conmie  dans  la  Combe  du  Four,  voir  Faoug  et  Fagus  ; 
donc  ==  les  Hêtres,  Sur  les  Hêtres,  qui  sont  assez  abondants  dans 
la  localité.  Quant  à  Sur  le  Four^  2  loc.  au  N.,  1960  et  1880  m., 
alpes  de  Liddes  et  de  Bourg-Saint-Pierre,  à  plusieurs  centaines  de 
mètres  au-dessus  de  la  limite  des  hêtres,  qui  manquent  d'ailleurs 
dans  l'Ëntremont,  peut-être  de  furnum,  d'un  four  à  chaux  qui 
aurait  été  établi  là. 

Les  Foyers,  bois  à  Beurnevésin,  Jura  bernois  ;  forme  mascu- 
line corrrespondant  au  fém.  Foyère  (patois  yb Ai ra,  de  fagaria), 
dejagus  et  coll.  arium  =  bois  de  hêtres. 


FRAIDAI6UE  —  FRASSE  177 

Fpaidaigue,  ham.  do  Saînt-Prex  ;  de  frigida  aqua^  eau 
froide  :  une  source  très  fraîche  en  cet  endroit. 

Fraidera»  loc.,  —  pente  au  N.  —  à  Develier,  Jura  bernois  ; 
dérivé  de  freid,e,  froid,  bien  que  le  suffixe  soit  difficile  à  expli* 
quer. 

Fraises,  les  — ,  m.  foraine  de  Tramelan  ;  de  fraise,  s.  f. 

Frane^  Frêne,  Franoz,  Prenez,  nombreuses  loc.  ;  de  fraxi^ 
nus^  frêne,  le  collectif  latin  yroxin^/eim,  bois  de  frênes,  a  donné 
les  divers  Frenoy,  Freney,  Saint-Oingpolph,  Franey,  Franex, 
ham.  d'Ecoteauxy  de  Remauffens  et  commune,  D.  Broyé,  Frat* 
neif  ii42>  1242,  Franeys^  i337  ;  le  \dX\n  fraxinariay  frênaie,  a 
donné  Frenières,  Bex  ;  Franières  à  Rossinières,  Fregnire,  Or- 
monts  ;  Fragnire  à  Neirivue,  Frcunieres,  i235,  etc.  Diminutifs, 
Fragnolet,  ChÂteau-d'Œx  et  Gruyère;  Fregnoley  à  Bagnes, 
Frenelley  à  Corbeyrier  et  La  Rippe. 

Frasse.  Un  ancien  mot  français,  dérivé  ég'alement  de  fraxi- 
/IU5,  a  donné  des  noms  de  lieux  plus  communs  encore  ;  c'est 
fraisse^  fraîche  y  fréche^  dim,  /raisseau  y  un  des  noms  vulgaires 
du  frêne  dans  les  provinces  du  midi  de  la  France  ;  il  faut  y  ratta- 
cher notre  moi /rasse  (correspondant  au  mot  casse ^  de  querci^ 
naSy  employé  dans  TArmagnac).  Le  iadin  ^frasen^  le  romanche 
fraissen.  De  ce  mot  viennent  les  nombreuses  Frasses,  une  quin- 
zaine Vaud  et  Fribourg,  et  plusieurs  dans  le  diocèse  de  Genève, 
Fracy,  Fracia,  Fraxia,  Reg.  gen.  m,  485.  Citons  en  particu- 
lier Frasses,  D.  Broyé,  Fribourg,  Frasces,  Fraces,  1142,  Cart. 
Month.,  5,  hosp.  S.  Marie  in  Frescin,  1225,  F.  R.  II,  52,  hosp. 
de  Fresceirif  1228,  M.  R.  VI,  Frasses,  i337,  et  Frasses,  D.  Lac, 
ail.  FraêchelSj  Freschens,  1276,  Freschols,  i3o2.  Ces  formes 
de  1225,  1228  montrent  bien  Torigine.  De  là  également  les  Fras- 
sis,  Ghàteau-d'Œx,  Gruyère  ;  Frassys,  Villeneuve  ;  les  diminutifs 
Frassettes,  Ormonts,  Fracettes  à  Vionnaz,  Frassillet  à  Char- 
mey,  Frassonayaz  au  val  d'IUiez,  ainsi  que  les  formes  patoises 
où  ch,  ts  remplacent  ss  :  Fratzes,  Martigny  ;  Fratzi  sous  le  Gram- 
mont  ;  Fratzay  à  Leytron,  Fraciiy  et  Frachiaz  à  Bex  ;  Frachey 
aux  Ormonts,  Frachay  à  Liddes,  FrachierSy  plan,  vers  1720,  le 

M.  D.  SBC.  SÉRIE,   TOME  VII  12 


178  FRERES   —   FRETEREULES 

Frache  à  Lavej  et  val  d'Illiez,  bois  de  Fréchaux  à  Gimel,  et  le 
dim.  Fracheret  à  Gryon  ;  un  pratum  de  la  Fraschi  à  Vex, 
121 3.  Peut-être  quelques-unes  de  ces  dernières  localités  tirent-elles 
leur  nom  de  /ratzi,  /rachiy  mettre  en  pièces,  briser,  latin  /reS" 
sus  y  brisé. 

Frères,  Bois  des  — ,  près  Genève,  ancienne  propriété  des 
Frères  prêcheurs  ou  Dominicains  de  Plainpalais. 

En  la  Frémi,  m.  à  Saint-Ging-olph,  les  Fremiés,  propr.  sur  les 
Mosses  d'Ormont  où  abondent  les  fourmilières  (Isabel)  ;  le  Frou- 
millet,  pàturag'e  Jura  d'Arzier;  Froumy,  loc.  à  Saint-Martin, 
Fribourg";  du  f&Xois  frémi ,  /rou mi  =  fourmi. 

Frégiécoupt,  ail.  Fridlinsdorf^  D.  Porrentruy,  villa  qui  ro- 
mano  dicitur  Frigiecort^  theutonice  Fridestorfy  1287. 
Nom  français.  Nom  allemand. 

Frigiscurth^  11 36,  12 18.  FridestorJ^  1237. 

Frigiscorty  1180.  Friderstorff^  1296. 

Frigiecourty  1221.  Friedrichsdorf,  i3o8. 

Frigiecurl^  i3o5,  aujourd'hui  Friedlinsdorf. 

Nom  français  :  court,  ferme  de  FrigiSy  du  g'othique  /reis,  v. 
h.  all.yrf,  libre,  n.  ail.,  village  de  Frid^  le  paisible,  puis  de  Fré- 
déric, enfin  de  Fridolin,  tous  trois  du  reste  de  la  même  racine 
frîdy  paix.  Rien  de  plus  curieux  que  le  changement  de  nom  que 
Tendroit  a,  sous  la  plume  des  notaires,  subi  à  quatre  reprises,  ou, 
si  Ton  s'en  tient  aux  deux  groupes,  de  la  forme  allemande  à  la 
française. 

Fresens,  C.  Neuchâtel,  Fresens^  1268,  Fresain,  1290;  de 
Frisingis  =  chez  les  descendants  de  Friso,  n.  pr,  g^ermain.  Un 
FredingiSy  930,  in  pago  Wald.  pourrait-il  être  Fresens? 

Frète,  du  çerm.  Jirsty  faîte  de  toit,  v.  fr.  frète,  nom  commun 
de  localités,  pâturages  près  des  arêtes.  Frétaz,  ham.  de  BuUet,  de 
Vaulion,  de  Pomy  ;  les  Frêles,  près  du  Locle  ;  Fritaz,  ham.  sur 
Saint-Gingolph  ;  dim.  Fréterettaz,  pâturage  d'Arzier  ;  Fréteux, 
loc.  à  Fontenay  et  Courchavon,  adjectif. 

Frétereules,  ham.  près  Noiraigue,  Neuchâtel,  apud  Fructu- 
raies,  1247,  Fructereules  et  Frétereules,  i346,  FruterouleSy 


FRÉZILLON   —   FROIDEVILLE  179 

i38o;  de  fructarolas  (curtes),  lieu  fertile  en  fruits.  Un  autre 
Fpétepolle,  au  col  de  Coux^  versant  français,  Fruyierolaz,  i438, 
Mém.  Inst.  Gen.  VIII,  dim.  de  fruitière,  au  sens  de  laiterie. 

Le  Frézillon,  loc.  à  Vallorbe  ;  de  fresillon,  nom  vulgaire  du 
troène,  Ligustrum,  et  du  fusain. 

Frinvilliers,  ail.  Fridelischwart  (Fridlinschwanden  d'après 
Zimmerli,  de  schwanden,  essert,)  ham.  d'Orvin,  D.  Courtelary, 
Friderichswarty  ï3ïiy  Frunweliery  iSgS,  FreyvillierSy  i4o3, 
31.  N.  XXXIV,  267  =  village  (n.  fr.)  ou  poste  de  garde  (n.  ail.) 
de  Friderich  (puissant  pour  la  paix). 

La  Frînze,  torrent,  affl.  de  la  Navizence,  Valais  ;  subst  verbal 
«Je  /rinçuer,  sauter,  j^i'ambader,  probablement  du   bas  breton 
ring  a  j  sauter,  avec  permutation  g-z  (comme  longue-lonze).  En 
_2>atois  le  subst.  verbal  désigne  parfois  l'auteur  de  l'action,  une 
atollhCy   de    batolhî,   etc.    Pourrait   peut-être   venir  aussi    de 
reinzey  crevasse,  de  freindre,  du  IdXmfrangere,  briser. 
Les  Friques,  Villars  —,  Fribourg  ;  du  v.  îv.friquey  provençal 
ricy  du  gothique yriTcs,  v.  goiïi,  frec  (d'où  l'ail,  /rech) y  joyeux^ 
ardi,  gaillard  ;  donc  village  des  (hommes)  hardis,  joyeux.  Ancien 
énitif  les  pour  des,  comme  Villars-le  (du)  Comte,  Villars-les 
^^^loines. 

Froehaux,    ham.    d'Ënges,    Neuchâtel,    Froischaiid,    1897, 

^Chambrier,  687,  Forchau,  1670,  carte  du  P.  Bonjour,  Mus.  N. 

^^CXXI,  288  ;  Frochet,  loc.  à  Roche  ;  Frochex  ou  Froschex  à 

^3yens  ;  Frossaux  à  Ecublens,  Fribourg  ;  Fpotzé,   loc.   à  Vui- 

fcroye,  FrochaiSy  11 54,  FroschaiSy  11 55,  FroscaiSy    11 79,  Fro^ 

^haySy  1278,  M.  R.  XII,  Froschex,  1589.  Avec  métathèse  de  Vr  : 

Forchaut  à  Boveresse,  i345^  au  Forchaux  à  Cernier,  Neuchâtel, 

Vorchaux  ou  Forchaud  {Forcho  dans  Kuenlin)  à  Hauteville  et 

Treyvaux,  Fribourg,  en  Forchaulx  à  Praroman,  xv«  s.  Du  v.  fr. 

JroCy  terre  inculte,  mot  très  employé  jusqu'au  xvP  s. 

Froidevaux,  2  ham.  de  Soubey  et  Montfaucon,  Jura  bernois  ; 
àefrigidam  vallerriy  froide  vallée. 

Froideville,  une  commune  et  3  ham.,  a  Vaud,  i  Fribourg;  de 
frigidam  viliam^  ferme  froide.  Froideville  était  aussi  autrefois 


180  FROMENTAUX  —   FUYENS 

le  nom  des  Tavernes^  D.  Oron,  Froydevillaz  encore  en   iSga, 
167g,  bien  que  Tavernes  fût  déjà  employé. 

Fromentaux  à  Grans^  pi.  de  Tadj.  fromental^  et  Fromentey^ 
m.  à  Sales,  Fribourg;  de  froment  et  coll.  ey;  champs  de  froment. 

Fromentin,  Plan  — ,  ham.  d'Ormont-dessus  ;  d'un  n.  pr.  connu 
déjà  en  i4o2.  Johannes  Fromentin  et  un  Petrus  Rubuy  étaient 
les  deux  premiers  syndics  d'Ormont-dessus  en  i494- 

Frontenex,  ham.  de  Cologpny,  Genève,  Frontunay^  i3og  et 
i368,  Frontenay,  i438,  M.  G.  IX,  288,  XVm,et  III,  210  (Hum- 
bert  écrit  Frontenay,  1862)  ;  de  (prœdium)  Frontenacam^  do- 
maine d'un  Frontenus  =  Frontius,  g'entilice  qui  a  donné  le  nom 
de  7  communes  de  France. 

Fruence,  vill.  près  Chàtel-Saint-Denis,  autrefois  chef-lieu  de 
toute  la  coniréBy  Fruenci y  Friwenci  vers  1180,  Donat.  Haut., 
Arch.  Fr.  VI,  Frewencia^  1096,  Fruenci,  I2i5,  1220,  1228, 
Fruenciay  1228,  Fruentia,  12 55,  M.  R.  XXX,  9.  D'après  Gat- 
schet,  du  bas  latin  /rua,  de  fraor,  désignant  spécialement  les 
produits  du  laitag^e  ;  étymolog'ie  douteuse.  Plutôt  dérivé  d'un  n. 
pr.  germain.  On  trouve  un  Fruonzo  en  1180  dans  Tr.  I,  383. 

Fully,  D.  Martigny,  Valais,  FuUacum  vers  iioo,  Fullye, 
1200,  Fulliey  i25o,  1824,  Fulli,  xiv®  s.  ;  de  (prajdium)  Fullior 
cum  ou  Folliacum,  domaine  d'un  FolliuSy  g'entilice  romain. 
Holder,  p.  1499»  cite  un  praedium  Folliacum. 

Le  Furcîl,  loc.  Val  de  Travers  ;  paraît  être  uu  dérivé  de/urca 
au  sens  de  bifurcation  de  chemin.  Ducang'e  a  fourq,  via  in  furca 
divisa.  Il  faudrait  supposer  un  moi/urcile,  d'où  le  suffixe  il.  Mais 
les  dérivés  de  furca  ont  o  et  ou,  et  non  ei,  nous  fait  observer 
M.  Bonnard  ;  donc  origine  indécise. 

Fussy,  loc,  2  m.  Combremont.  Pourrait  être  un  (fundum) 
Fusciacuniy  domaine  d'un  FusciuSy  g'entilice  romain  dérivé  du 
cognomen  yVtôcus,  brun. 

Fuyens,  D,  Glane,  Fribourg,  Fuens  4  fois  ii5o-ii8o,  Donat. 
Haut.,  1198,  M.  F.  III,  69,  Fuiensy  xii®  s.  (1167  ?),  Fuens,  i36o, 
1668  =  chez  les  descendants  d'un  Germain  dont  le  nom  vient  de 
la  racine  Fug'^  qui  a  donné  le  n.  pr.  Fugilo, 


6ABIARE  —   GàMPEL  181 

La  Gabiare  ou  Gabière,  ruisseau,  affl.  de  la  Birse  par  la 
Scheulte,  forme  féminine  correspondante  au  v.  fr.  gabeur,  mo« 
queur,  de  gaber^  railler,  se  moquer;  les  noms  de  ruisseaux 
abondent  en  figures  :  la  Gaie,  la  Gaillarde,  la  Rogneuse,  la  Mion- 
naz,  etc. 

Gaehet,  ham.  de  Founex,  loc.  à  Courtilles  ;  du  v.  fr.  gaschiéy 
8.  m.,  marécage,  terrain  humide,  de  la  famille  de  Tall.  waschen 
(note  de  M.  Bonnard)  ;  les  Gâchettes,  m.  Haut-VuUj,  et  es  Ga- 
ehettes  à  Trélex,  même  origine  ?  (ou  du  n.  pr.  Gaehet). 

Gademoz,  chalet  à  TEtivaz  (frontière  allemande  !)  ;  du  v.  h. 
ail.  gadaiHy  grange,  fenil,  comme  les  nombreux  Gadmen  des 
Alpes.  Le  Pajs-d'£nhaut  a  de  nombreux  noms  allemands  :  Rubli, 
Gomfluh,  Coumattaz,  Schuantz,  Bodemos,  etc. 

Gagnerie,  sonmiet  sur  Evionnaz,  Valais  ;  de  gagner  y  au  sens 
archaïque  de  faire  paître,  à  cause  des  pentes  herbeuses  qui  en 
couvrent  le  flanc  S.  et  que  Ton  peut  paître.  Littré  (Addition)  donne 
gagnerie  y  nom  de  métairies  dans  certaines  parties  de  la  Bretagne, 
et  dans  le  centre,  d'après  Joubert,  ce  mot  désigne  les  terres  culti* 
vées  sur  la  lisière  des  bois. 

La  Gaillarde,  ruisseau  à  Bougy^  D.  RoUe;  adj.  gaillard,  gai, 
joyeux. 

La  Gainaz,  m.  à  Noville,  entre  le  Rhône  et  un  ancien  bras  ;  la 
Gaine,  pâturage  dans  un  étroit  vallon,  Ormont-dessus  ;  du  n.  c. 
gainêy  de  imgina,  à  cause  de  Tétroitesse  de  la  localité  ;  la  Gai- 
nèehe,  loc.  à  Saint-Braix,  en  est  peut-être  un  dérivé. 

Au  Galataz  ou  Galetas,  loc.  à  Etoy,  Bursins,  Lully,  Villars- 
sous-Yens  ;  du  v.  fr.  galatas^  allusion  à  la  position  élevée. 

La  Galeisaz,  ham.  d'Ormont-dessus  =  la  jolie  en  patois  vau- 
dois,  d'une  racine  germanique  gâl^  gai,  joyeux.  De  là  encore  es 
Galaises  à  Vouvry  ;  les  Galeides  à  Troinex,  Genève  ;  Galeyaz, 
champs  à  Chalais,  Valais  ;  la  Galaz,  ham.  de  Vaulion  ;  le  Lieu- 
Galet,  m.  à  Develier,  Berne  ;  es  Galites,  ham.  d'Hermenches, 
Vaud  ;  Pré  Galle  ?  à  Chavannes-de-Bogis  (peut-être  pré  de  Galle, 
n.  dTi.). 

Gampel,  D.  Louèche,  Valais,  ChampHz,  1288,  i366,  CampiZy 


182  GAMPELEN  —   GARITALAZ 

i3o5,  Cantpuelj  iSog,  Champiz,  iSSg,  Champez,  i344,  i357, 
M.  R.  XXIX,  XXX,  Gampil,  i4^4»  etc.  ;  de  campellum,  petit 
champ. 

Gampelen,  D.  Cerlier,  Berne,  Gamplunch,  1226,  F.  B.  11,52, 
KamplunCj  1229,  Zeerl.  I,  fr.  Champion,  Champion^  1179,  ^^~ 
tile,  l,  Champlun,  1228,  Jampluns,  i235,  M.  R.  VI,  i5,  623, 
Champlorty  1289  ;  les  deux  de  campilionem,  dim.  de  campum^ 
champ. 

Gampenen,  ham.  de  Louèche,  Valais,  fr.  Gampière^  Cham- 
pagnesy  1267  ;  de  campaniaSj  campagpaes. 

Gamsen,  D.  Brig'ue,  Valais,  Gamosuriy  i233,  Gamoson^  i3i2, 
Chantosono,  1392,  Gamse,  i4oo.  D'après  Studer,  de  campus; 
mais  toutes  les  formes  anciennes  le  dérivent  du  v.  h.  ail.  ffamuz, 
chamois.  C'est  le  correspondant  de  Chamoson. 

Gandole,  loc.  à  Genthod,  Genève,  es  Gandoules,  prés  sous 
Aig'le.  Nous  pensions  à  en  faire  une  autre  forme  de  gondole,  ri- 
gole pavée,  qui  pourrait  désig'ner  ici  rig^ole  en  g'énéral  ;  dans  le 
Berry  :  une  gondole  de  pré.  M.  le  professeur  Bonnard  Testime  peu 
probable,  gondole  n'ayant  été  emprunté  à  l'italien  qu'au  xvi«  s. 
Ce  n'est  pas  une  raison  absolue,  le  mot  est  anciennement  connu 
chez  nous.  Pour  la  permutation  o-a,  nous  avons  à  Aigle  Prafan- 
daz  ou  Prafondaz  =  profonde. 

La  Gara,  ham.  de  Jussy,  Genève  ;  subst.  verbal  de  garer  ? 

La  Garde,  ham.  de  Sembrancher,  Warday  i322,et  chapelle  à 
Evolène,  Wuarday  1280,  etc.  ;  du  v.  h.  ail.  warta,  signal,  tour 
de  garde. 

La  Garennaz,  loc.  à  Montagny,  Yverdon  ;  la  Garenne,  ham. 
de  Satigny,  Genève  =  v.  fr.  garenne ,  terrain  de  chasse  réservé 
au  seigneur,  du  v.  h.  ail.  waron,  garder. 

Garonne,  ruisseau  à  Bougy  ;  voir  Géronde. 

Gaulé,  Gauloz,  voir  Gueule. 

La  Gayaz,  m.  à  Combremont  ;  probablement  de  Gay,  n.  pr. 

La  Gay,  ruiss.  à  Vaulion  ;  prob.  la  gaie,  adj. 

A  la  Garltalaz,  vignes  à  Essert-Pittet,  D.  Yverdon  ;  es  Gari- 
talles  à  Mur,  D.  Avenches  ;  dim.  de  garita,  fr.  guérite,  maison- 


GÉLINE  —  GENÊTES  183 

nette  pour  la  g'arde  des  vignes,  où  Ton  se  g'are,  s'abrite  en  cas  de 
pluie.  A  Savièse,  'na  garetta  est  une  maisonnette  de  vigne  (étj- 
mologie  fournie  par  M.  Isabel). 

Géline,  Creux  — ,  combe  à  Soulce,  Jura  ;  creux  (des)  gélineSy 
des  poules  de  bruyère.  Voir  aussi  Combaz  Gelin. 

Gemmi.  Nous  mettons  ce  mot,  bien  qu'étranger  à  la  Suisse 
française,  parce  qu'il  est  connu  de  chacun  et  qu'on  en  a  proppsé 
5  ou  6  étymologies  *.  Voici,  croyons-nous,  la  vraie,  inédite.  La 
Gemmi  s'appelait  Curmilz  en  1262,  F.  B.  II,  35o,  CurmyZy  i3i8, 
M.  R.  XXIX  et  XXXI  ;  Gemmius  monSy  1677,  Gàmmiy  1608, 
Arch.  Louèche-bains  d'après  Zimmerli.  Les  deux  formes  primi* 
tives  indiquent  l'origine  :  du  latin  culmen,  sommet  (ail.  kulm), 
avec  permutation  de  1  en  r  ;  en  Dauphiné,  courme  =  sonmiet. 
Quant  à  la  terminaison  ilz  =1  ils,  forme  plurielle,  elle  était  répan- 
due dans  la  contrée,  ainsi  à  la  même  époque  Gampel  s'appelait 
Campilz  =  les  champs.  Donc  Curmilz  =  les  sommets  ;  un  Vau- 
dois  dirait  :  les  frètes  ;  ce  qui  est  tout  à  fait  juste  pour  un  hcd)!- 
tant  de  Louèche.  On  y  parlait  français  alors,  et  le  mot  s'est  dé- 
formé sous  l'influence  de  l'allemand  introduit  au  xvP  s.  Die 
Gemmi,  aujourd'hui  fém.  sing.,  serait  donc  dérivé  d'un  masc. 
plur.  romand. 

Génépi,  Aiguille  du  — ,  sommet  des  Alpes  de  Trient,  au  S.-O. 
du  glacier,  et  le  Dzennepi,  presque  en  face,  à  l'Ë.  du  glacier  ;  de 
génépi,  génipi^  nom  patois  de  l'Armoise  Mutelline,  qui  abonde 
dans  leurs  rochers. 

Le  Genêt,  villa  près  Rolle,  déformation  de  VOujenet,  1269, 
Oagenety  1597,  diminutif  d'Oujon,  chartreuse  près  Arzier,  à  qui 
ce  domaine  appartenait.  Il  s'appelait  antérieurement  Marmotéa. 

Les  Genêtes,  pâturage  de  Premier  ;  probablement  du  vaudois 
genetie,  s.  f.,  patois  djenetta,  jeannette  dans  le  Berry,  un  des 

^  De  g^emitus,  mont  des  soupirs  (Séb.  Munster)  ;  de  gemini,  rochers  jumeaux  ; 
de  gemma,  gemme,  pierre  fine,  cristal  ;  de  galm,  de  calma,  au  sens  de  hutte 
couverte  de  chaume  (Gatschet  et  Studer),  toutes  controuvëes  par  les  formes 
primitives. 


184  GBN&YE  —  6EN0LLIKR 

noms  populaires  du  Narcisse  des  poètes  si  abondant  dans  certains 
pâturages  de  la  région. 

Genève,  Geneua  dans  César,  Genava,  m-vi*  s.,  Oebenna  dans 
toutes  les  chartes  du  moyen  âge,  employé  pour  la  première  fois 
par  le  pape  Pascal  II  en  i  loo,  peut^tre,  suivant  GaliSe,  pour  évi- 
ter la  confusion  avec  Gênes.  On  trouve  les  formes  Geneva,  Ge- 
nava,  Genuavay  Gennava  (Tab.  Peutinger),  Genovay  Genabe, 
563,  GenaOy  441»  ^n?  ^8^>  ^^9>  Canava,  38i,  Jenava,  5a3,ya- 
noboy  JanubOy  Jenuba,  Jenuvay  Januva  (Grég.  de  Tours),  Janua 
(Frédégaire),  Januis.  Du  celte  genavUy  bouche  de  rivière,  embou- 
chure, geriy  bouche,  et  avUy  eau  ;  hibern.  genouy  cormique  ge^ 
nau.  Le  nom  ligure  de  GenuQy  Gènes,  a  le  même  sens  d'après 
Holder. 

Les  Geneveys,  2  vill.  Neuchàtel,  GenevaiSy  i738,  et  les  Gene- 
vez,  D.  Moutier,  Berne,  les  Geneveys  y  i38i  :  trob  communes 
dont  la  fondation  est  attribuée  à  des  colons  genevois  venus  pour 
s'y  établir  en  1291,  voir  Boyve,  I,  260,  et  i3o7,  mais  aucun  docu- 
ment d'aucune  espèce,  ni  à  Genève,  ni  dans  le  Jura,  n'est  venu 
confirmer  cette  tradition. 

Genièvre,  Genèvres,  Geneyvroz,  Genevroz,  une  10»  de  loc. 
Vaud  et  Fribourg  ;  de  janiperuSy  genièvre.  Genevrets,  Mon- 
treux,  Avry,  Genevrex,  Chexbres  et  7  loc.  Frib.  ;  Genevray, 
Gonthey,  Ardon  ;  Genevris,  Châtelard,  Frib.  ;  Geneveret,  Sou- 
bey  et  Vicques,  Jura  ;  Aq  Juniper etum y  lieu  où  abondent  les  ge- 
névriers ;  Genevrausaz  au  Châtelard,  Vaud,  et  Geneyvroux,  h. 
Rueyres-Tréfayes,  Frib.,  adjectifs  ;  Geniévries,  Chéserex  ;  Gène- 
vries,  Bursins  ;  Geneverles,  Goumois  ;  Genevrières  à  Meinier  ; 
les  Genavrières,  Lugnez,  Jura,  collectifs.  Il  faut  sans  doute  y 
ajouter  es  Genevières,  champs  à  Liddes,  Valais,  et  la  Genevière^ 
loc.  Barberêche,  Frib. 

Genollier,  D.  Nyon,  Genolliacumy  11 10,  Genolleiy  1164,  Ce- 
nolliey  1180,  M.  G.  IV,  78,  V,  38i,  Genoliacuniy  iigS,  M.  R. 
XII,  Genolliy  i2o4,  Genoliey  1211,  Jonolie,  1221  y  Jonolliey y  Jo^ 
nollieZy  i235,  M.  R.  V,  221,  XII,  20,  et  XXVIII,  72  ;  GenogliePy 
1256,  etc.  D'après  Gatschet^  copié  par  Studer,  de  gatlinay  poule,. 


GENTHOD  —  ES  6EIUT  185 

d*oà  le  patois  dj'enellier^  poulailler,  «  parce  que,  dit-on,  le  cou- 
rent de  Saint-Claude  avait  là  son  poulailler.  »  Mais  cette  explica- 
tion nous  paraît  douteuse,  le  suffixe  acum  ne  s'ajoutant  qu'à  des 
noms  d'homme. 

Genthody  C.  Genève,  Gentoax,  1290,  GenthouSy  i3o6,  Gen- 
thouz  et  Gentouy  1828,  GentouZy  xiy«  s.,  M.  G.  I,  122,  IX,  242^ 
XVIII,  106,  XXI,  173.  On  trouve  encore  Gentour  d'après  M.  F. 
de  Saussure  qui  le  tire  de  Janitorium,  cabane  de  ^arde. 

Georgette,  quartier  de  Lausanne,  Jargeta^  Jargetaz^  1270, 
CrargatUy  1289,  Jariata,  1288,  M.  R.  VI,  p.  682,  656,  c  vineam 
inler  palaieres  et  Jariata^  »  ce  qui  montre  que  le  Jarlata^  1288, 
pa^  699,  est  une  fausse  lecture  1  pour  i,  GorjectaZy  i548. 

Gerdil,  à  La  Rippe  ;  Gerdy  à  Nendaz,  Zerdy  à  Leytron,  — 
permutation  valciisanne  ^-xr,  —  autre  forme,  plus  ancienne,  de 
jordily  jardin,  gerdil  au  xiv«  s.  Du  v.  h.  ail.  gartOy  parallèle  du 
latin  Aor/itô,  jardin. 

Y  Gères,  alpe  sur  Grimentz,  Valais,  est  probablement  alpes 
Gerias,  1100,  des  monts  de  Vercorin,  M.  R.  XVIII  ;  origine  in- 
connue. 

Gérignoz,  ham.  et  ruisseau,  aussi  appelé  GérinSy  à  Ghâteau- 
d*Œxj  JurienuSy  xi^  s,y  GiriglnoZy  1187,  Hidber,  I,  584,  aqua 
scu  Quvio  vocato  Jurignioz,  villa  de  JurignioZy  i84i>  Brenno  de 
Jurignyo,  1889  (il  y  a  encore  des  Brénon  à  Gérignoz),  M.  R. 
XXII.  D'après  ces  textes,  Gérignoz  serait  un  dérivé  d'un  adjectif 
jurinuSy  de  juria,  forêt,  ou  une  contraction  de  juricinus,  nom 
fréquent  dans  les  chartes,  et  signifierait  l'eau  de  la  forêt.  D'autres 
textes  le  confirment  :  deux  ruisseaux  de  Gérignoz  coulant  au  S.- 
E.  du  Gibloux  sont  désignés  «  inter  duos  juricinos,  juricinus,  >► 
855,  M.  R.  VI,  202,  2o3,  et  «  duos  rivos  nominatos  Jurenses^ 
1 145,  M.  F.  II  ;  la  Gérine,  ruisseau  à  Cully,  même  sens,  ainsi  que 
la  Gérine,  affl.  de  la  Sarine,  descendant  de  la  Berra,  couverte  de 
forêts,  Argerona,  i3i4,  1824,  même  nom  avec  préfixe  ar  =  ri- 
vière ;  voir  cependant  Géronde. 

Es  Gerit  ou  es  Jerys,  forêt  à  Colombey,  Valais,  au  xviii*  s.  en 
Jury  ;  en  la  Gery,  prés  à  Colombey  ;  évidemment  de  la  racine  jur. 


186  GERMAGNY  —  GESSENAY 

joux,  forêt,  et  sufF.  collectif  y.  Cette  forme  Gerit  pourrait  expli- 
quer les  mots  Zériet,  alpe  d'Ayent,  loc.  à  Iserabloz,  à  Vétroz,  et 
le  bois  de  Géricton  à  OUon.  Le  chang'ement  de  u,  ou  en  e  se  re- 
trouve dans  d'autres  noms,  ainsi  le  Routet-Retet.  Quant  au  c  de 
Géricton,  il  est  parasite,  comme  dans  nombre  de  mots  Jouctens, 
Boctens,  Georg'ectaz. 

Germagny,  ham.  de  Mont  sur  Rolle,  Germaniacuniy  1018, 
1049,  Hidber,  I,  3og,  Germanie^  1228,  M.  G.  XIV,  28,  villa 
Germaniaci,  Germagniey  1284,  Germanye,  1298,  Germagnie 
sur  Romanel,  i8o5,  M.  G.  IX,  208,  Germagnier,  i3i4  ;  =(prae' 
dium)  Germaniacurrif  domaine  d*un  Germanius,  g-entilice  ro- 
main. 

Les  auteurs  du  Régeste  genevois,  ignorant  rexistence  d*un  Romanel 
à  Mont^  ont  fait  du  Germagny  de  1305  une  localité  à  Romanel  sur 
Morges  ;  voir  RomaDel. 

Géronde,  ancienne  chartreuse  au  bord  du  Rhône  près  Sierre, 
Valais,  Ggrunda,  1288,  GirondOy  1267,  Gyronda^  1285,  Gi- 
randa,  1298,  Gerunda^  i83i,  etc.  Ce  nom  présente  une  étroite 
parenté  avec  Gironde^  fleuve  de  France,  ou  Garonne^  Garamna 
et  Garonne,  ruiss.  à  Bougy,  D.  Aubonne.  Il  y  a  là  peut-être  un 
autre  exemple  de  la  permutation  mn-nd,  comme  columna-co- 
londe,  vidomnus-vidondey  et  la  forme  primitive  serait  Gar,  Ger- 
umna,  où  Ton  peut  démêler  une  racine  indéterminée  et  amn^ 
fleuve.  La  racine  ger  se  retrouve  dans  un  grand  nombre  de  ri- 
vières :  Giers,  Gers,  Gière,  Gère,  en  France,  et  nos  Gérines  pour- 
raient s*y  rattacher  aussi,  malgré  les  textes  latins  qui  les  rap- 
prochent de  juria. 

Au  Gésiaux,  bois  à  Rueyres,  D.  Ëchallens  ;  subst.  de  la  racine 
de  gésir,  «  patois  se  dzesi,  se  coucher  sur  le  flanc  pour  se  repo- 
ser »  (Isabel),  avec  suffixe  patois  iau  =  oir,  comme  Lanciau, 
Chargiau,  Battiau,  endroit  où  Ton  se  repose,  où  Ton  se  couche. 

Gessenay,  n.  fr.  de  Saanen,  Gissinai,  1228,  Gissiney^  1270, 
Gisinayy  1828.  D'après  Hisely,  M.  R.  X,  du  v.  h.  ail.  Giessinin, 
de  giesserij  verser,  à  cause  des  nombreuses  chutes  d'eau.  Sous 
toutes  réserves.  Une  autre  explication  paratt  plus  plausible  :  un 


GETS  —  GIFRISGH  487 

traité  de  paix  conclu  entre  les  g'ens  de  Gessenay  et  ceux  de  Fniti- 
gen  en  i34o,  M.  R.  XXII,  p.  126,  dit:  «Die  landlQthe...  vonder 
march  ufF  von  Wisenœya  untz  (bis)  an  das  gebirg^e  von  Wallis.  » 
D'après  ce  texte  Gessenay  serait  une  dérivation  réguiiàre  de  wisen, 
les  prés,  et  Œy^  nom  de  la  contrée,  par  la  permutation  de  w  en 
g*.  Il  est  vrai  que  w  donne  dans  la  règle  g  dur  ;  mais  il  y  a  des 
exceptions,  ainsi  vipera  donne  guivre  et  givre  et  g  dur  devient 
aussi  g  doux. 

Les  Gels,  ou  les  Gez,  chalets,  maisons  éparses,  vallée  de  la 
Brévine,  comme  les  Gels,  village  du  Chablais  ;  synonylne  de  gîte, 
bas  latin  gistum,  de  Jacitum,  Mais  les  Gex,  vergers  à  Vérossaz, 
et  aux  Gex,  Saint-Gingolph,  vient  de  Gex,  n.  de  famille. 

Gibloux,  sommet  G.  de  Fribourg,  Jublios,  1 138,  Donat.  Haut., 
Monte  Jubleur,  ii4i»  Jublor^  12*27,  Jublors^  1240,  F.  B.  II; 
du  V.  h.  ail.  gibil,  pointe,  ail.  moderne  Giebel,  pignon,  faîte 
(d'après  Gatschet). 

Giète,  nom  de  nombreux  pâturages  en  Valais,  aussi  Giette,  en 
patois  Diette  :  Massongex,  Djètc,  Dorenaz  ;  Gittoz,  Gittes  ou 
Gite,  une  3o»  Vaud,  Fribourg  et  Jura,  Gissaz,  Frib.  ;  Gittettaz 
(et  Gissettaz,  8  pâturages  Fribourg),  diminutifs  ;  du  bas  latin 
gistum,  gîte.  Gilroz,  Giétroz,  Gétroz,  ham.  et  pâturages  en  Va- 
lais, le  même  mot  avec  épenthcse  d'un  r  ;  les  Agittes  ou  Agites 
sur  Aigle,  les  Agettes  près  Sion  ;  le  môme  avec  le  préfixe  a  (ad). 

Giez,  D.  Grandson,  GieSj  loii,  1221,  1228,  M.  R.  VI,  19,  128, 
Gisium  vers  iioo,  M.  R.  I,  i65,  Gis,  Gieij  ii54,  M.  R.  III,44it 
470,  Gyz,  1179,  Giez,  1199,  M.  R.  XII,  Giacum^  1297,  M.  R. 
XIV,  Gye^  1864.  —  Gy,  G.  de  Genève,  Gyez,  1208,  1272,  M.  G. 
XIV,  17,  42,  Giez,  i8o4,  1818,  GyeZy  1824,  Matile,  Gye,  Gie, 
Rég.  gen.  Un  Gy  de  France  (Loiret)  s'appelait  jadis  Giacum. 
Holder,  i5i8,  ce  qui  paraît  être  une  contraction  de  Gaiacum, 
ainsi  Giez  et  Gy  seraient  des  (fandum)  Gaiacuniy  domaine  d'un 
Gaius.  Quant  à  Gisium,  c'est  la  latinisation  du  mot  romand. 

Gifrisch,  ham.  près  Môrel,  D.  Rarogne,  Valais,  Chevrils  vers 
1200,  ChivriZy  1260,  M.  R.  XVIII  et  XXIX  ;  de  caprilia,  étable 
à  chèvres  ;  voir  Chevrilles. 


188  GILLAMONT  —  6IVRINS 

Gillamont,  ham.  sur  Vevey,  vico  de  Gillamonty  121 3,  M.  R. 
VI,  362. 

Gillarens,  D.  Glane,  Fribourg',  GislerenSy  xii*  s.,  M.  R.  XII, 
i4o,  GislarenSy  1226,  M.  R.  VI,  160,  Gillarens,  1273,  M.  R. 
XII,  200,  et  Gillarens,  loc.  à  Vucherens,  Vaud  =  chez  les  des- 
cendants de  Gisilhariy  n.  pr.  germain. 

GiUy,  D.  Rolle,  Juliacum,  11 79,  M.  G.  IV,  83,  67/i>,  Gillie, 
Julie  et  Giliacam  dans  une  même  charte  de  1265,  Gillt/Cy  1276, 
Gilier,  i332,  Gillier^  i352-i4A6»  etc.  ;  de(Jundum)  Juliacam^ 
domaine  d'un  Julius,  gentilice  romain.  Il  y  avait  des  Julius  àNyon. 

Gimel,  D.  Aubonne,  Gemella  entre  983  et  993,  Hidber,  I,  263, 
GimelliSy  io5i,  Rég*.  g'en.,  Gemes,  1139  (bulle  de  Rome,  les  or- 
thogpraphes  j  sont  parfois  défigurées),  GimeiZy  1172,  Gimez^ 
1265  et  i344,  M.  G.  XIV,  38o,  80,  et  IX,  234,  Gemels,  1286,  Gi- 
mellOf  1299,  M.  G.  XIV,  276,  Gymelz,  i494*  Gemellae  est  un 
nom  fréquent  de  localités  antiques  :  De  Vit,  Onomasticon,  II,  223, 
en  cite  10.  De  l'adjectif  ^«me//£i«,  jumeau,  double  :  (villse)  gemel- 
lœ  (fermes)  jumelles,  voisines. 

Gingins,  D.  Nyon  ;  par  une  exception  bien  rare,  l'orthographe 
n'a  jamais  varié:  Gingins  de  ii3i  à  1 344  et  jusqu'à  aujourd'hui, 
M.  G.  II,  27,  XIV,  23,  445,  XV,  7  =  chez  les  descendants  de 
GingOy  n.  pr.  germain  ;  de  la  racine  gangûn^  aller.  Fôrstm., 
p.  469. 

Givisiez,  D.  Sarine,  Fribourg,  Juvinsie,  ii42,  1228,  M.  R.  VI, 
Juvensieiy  1162,  Arch.  Fr.  VI,  Juvisei,  1142,  M.  F.  Il,  222,  Ju^ 
visie,  i32o,  i453,  JuvisiePy  i357,  Jyvisié,  i456.  D'après  M.  Sta- 
delmann,  de  (fundum)  Jubindiacuniy  domaine  de  JubindiuSy 
nom  peut-être  helvète. 

Givrins,  D.  Nyon,  Gevrins,  1 145,  M.  G.  XIV,  7,  GivrinSy 
1224  et  vers  1260,  M.  R.  XII,  45,  5o,  Gevriny  xiii«  s.,  GyvrinSy 
1387.  (On  trouve  aussi  une  fois,  dans  M.  R.  XII,  72,  Givriacuniy 
xii<^  s.,  orthogr.  de  notaire)  ==  chez  les  descendants  de  GivarOy 
n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  45 1.  A  la  même  racine,  Fôrstm. 
donne  encore  avec  doute  les  noms  Giber  et  GiprOy  qui  convien- 
draient aussi  (permutation  p-v,  b-v). 


GLAIS  —  GLAPEYSl  189 

Les  Glais,  loc.  à  Lancj  ;  Glaisy  ou  Gleysi,  bois  à  Apples  ; 
<vlei8e,  bois  à  Pampi^j  ;  Plan  des  Glaises  à  Saint-Livres,  de 
l'Eglaise,  carte  top.  vaud.  ^  Lialses  et  Liaisettes,  bois  à  Lau- 
sanne ;  m.  à  Lutrj  ;  les  Gollièses,  bois  à  Bôle  (préfixe  cum)  ;  de 
glaise^  mot  g'aulois,  gliso  dans  Pline,  ou  de  la  forme  gliteay 
glaise,  patois  gllèse  ;  le  nom  lausannois  rend  mieux  la  bonne  pro- 
nonciation. En  1226,  un  fond  de  GleiSy  1278,  pêcherie  de  Gleys, 
Rég.  gen.  167,  266,  près  de  Colognj  (sous  Traînant),  même  sens. 

La  Glaivaz,  loc.  à  OUon,  la  Glaive  ou  la  Plàtrière,  plans 
d'Aigle,  17 18  ;  pente  de  terrain  argilo-gypseux  ;  peut-être  d'une 
racine  germanique  :  angl.  clay,  argile,  avec  un  v.  épenthétique. 

Gland,  D.  Nyon,  W.  de  GlanSy  villa  Glanais  entre  994  et 
1049»  M.  G.  XIV,  3,  Glanty  11 79,  GlanSy  1202,  i2o5,  M.  G.  IV, 
83,  XIV,  19  et  XV,  7,  Glanez,  i344,  Joh.  bast.  de  Gland,  i386, 
M.  R.  I,  2<i<^p.,  p.  237.  —  Gland,  ham.  de  Vullierens,  D.  Morges, 
Glans  vers  1260,  M.  R.  III,  538.  Comme  les  Gland  de  France,  de 
Glanna,  Glannis,  dérivé  du  celtique  glann,  rive  d'un  fleuve, 
bord,  frontière.  Gland  est  non  loin  de  la  Promenthouse,  et  le  h. 
de  Gland- Vullierens  est  près  de  la  Broyé,  sous-affluent  de  la  Ve- 
noge. 

La  Gland,  sommet,  alpes  de  Liddes,  Valais  ;  fausse  orth.  de 
l'atlas  Siegfried  pour  VAglan,  patois  et  prov.  aglan,  s.  m.,  fr. 
gland,  à  cause  de  la  forme  du  sommet 

Glane  et  Glaney,  2  rivières  et  2  ruisseaux,  Fribourg,  aquam 
de  Glane  y  1 1 43  ;  les  Glanes,  vill.  près  Romont  ;  nom  de  nom- 
breuses rivières  ;  du  celte  glânos,  pur,  brillant,  limpide  ;  hiber- 
nien  et  kymrique  glan,  gallois  glân.  Se  retrouve  en  Carinthie, 
Bavière,  Salzbourg,  comme  en  France  et  en  Espagne,  et,  sous  la 
forme  Glen,  en  Ecosse  et  en  Irlande. 

Les  Glapeys,  paroi  de  rochers  calcaires  sur  les  bains  de  Lavey, 
Glappey,  rochers  ébouleux  à  Morcles  ;  Glappin,  vignes  à  Saint- 
Prex  ;  le  même  que  Liapey  et  Lapié,  voir  ce  mot,  les  clapeys  de 
la  vallée  d'Aoste  et  les  clapiers  du  Dauphiné  ;  en  bas  latin  clape» 
rium,  tas  de  pierres  ;  d'une  racine  germanique  klap  d'après  Kôr- 
ting,  du  kymri  clap  d'après  Littré. 


190  GLAREY  —   GLETTERENS 

Glarey,  ham.  de  Sierre,  Glaretum,  1271,  et  avec  les  formes 
Glary,  Glariers,  Gleyriers,  Glerriers,  nombreuses  localités  de 
Sierre  au  Léman  et  dans  les  Alpes,  souvent  prononcé  11  mouillé 
comme  le  montrent  Uarey  à  Saxon,  Uarys  à  Lens  et  la  curieuse 
forme  lllarisse  à  Chamoson,  pour  y=ès  Liaris  ;  de  glaretuniy  lieu 
graveleux,  collectif  de  glarea,  gravier. 

Glatigny,  faubourg  de  Payerne,  Glatignie^  1242  ;  un  autre 
près  Montheron,  Glaiinie^  i349>  i46i,  M.  R.  XII  ;  évidemment 
dérivé  en  iacum  d'un  n.  pr.  gallo-romain.  (Les  anciens  plans  de 
Payerne  nomment  ce  faubourg  la  Tigny). 

Glères  à  Trey,  Gleyre,  faubourg  dTverdon,  Gleritz^  ik^k^ 
Glert/j  i^Sl^y  Glières  à  Chavannes-sous-Orsonnens,  la  Lière  à 
Pont-la-Ville  (graviers  de  la  Sarine),  les  Lières  à  Boudry,  Lîerry, 
2  pâturages  à  Grandvillard  ;  du  latin  glarea^  romanche  glera^ 
gravier  ;  glaire^  vallée  d'Aoste,  gl  souvent  mouillé,  à  Titalienne, 
comme  le  montrent  les  formes  en  Lié  ;  Glérettes  ou  Gleyrettes 
à  Trey,  TËtivaz,  diminutifs. 

Gléresse,  ail.  LigerZy  D.  Nidau,  Berne,  aussi  bois  à  Courcha- 
von,  Jura  bernois.  Le  nom  primitif  du  village  est  évidemment 
d'origine  romane.  Lieresse^  1178,  Liersiy  1229,  Lieresce,  1284, 
LierecSy  i256,  Lyerece  et  Lierescg,  i^ii, Lyeresce,  i357,  Glie^ 
ressyy  i354,  Gleresce,  i38i.  Le  nom  allemand  présente  les 
formes  Liegerche^  12 18,  Ligertze,  1280,  Ligretz,  i3i9,  Lie^ 
gresce,  1870,  Legeriiz,  1371,  Trouillat,  Matile.  Gl  a  d'abord  été 
mouillé,  comme  Gletterens-Lietterens,  Glion-Llion,  et  le  n.  vaud. 
d'h.  Glardon,  jadis  Liardon.  Le  patois  dit  glleriy  lieri,  glarier, 
de  glarea.  Gléresse  est  donc  g  Hère,  avec  le  suffixe  adjectif  esse 
=  localité  graveleuse.  Quant  au  nom  allemand,  c'est  une  meta- 
thèse  du  français.  G-liresse  —  Ligerss. 

Glérolles,  château  à  Lavaux,  Glérolaz,  GléroulaZy  GléraulaZy 
dans  les  chartes  Glerula^  Gleyrolay  Gleroula,  i3i6.  Identifié  à 
tort  par  Bridel  et  Vulliemin  avec  le  Calarona  de  la  Notifia  digni^ 
tatum  (rve  s.)  ;  vient,  comme  les  précédents,  de  glarea,  gravier, 
avec  le  suffixe  diminutif  o/a,  ula,  fr.  oie. 

Gletterens,  D.  Broyé,  Fribourg,  LieierinSy  1289,  M.  R.  VI, 


GLION  —  GOBET  191 

347,  Liegterens  et  Lietorens,  i343,  Matile,  537,  539  =  chez  les 
descendaDts  de  Liothari,  n.  pr.  germain  ;  de  lioht  ou  leuht, 
peuple  et  hari,  guerrier. 

Glion,  ham.  de  Montreux  (prononcé  monosyllabe  et  son  mouillé 
lion  !),  Gatschet  dérivant  Ilanz,  en  romanche  Glion,  d'alnus, 
aune^  Studer  en  dérive  aussi  le  Glion  vaudois  et  ajoute  «  du  patois 
vaudois  iffl  ognSy  »  ces  mots  romanches  sont  inconnus  chez  nous.  Il 
faut  plutôt  chercher  une  racine  celtique,  peut-être  //o/z,  lioriy  eau 
courante  ;  voir  Lionne  et  Vaulion. 

GHss,  D.  Brigue,  Valais,  GlisUy  i23i-i3o4,  Glise,  iSog.  D'à* 
près  Studer,  de  sa  situation  à  l'entrée  de  la  cluse  de  la  Saltine, 
explication  bonne  pour  un  Germain  chez  lequel  û  et  i  permutent 
facilement.  Vient  plutôt  d*ecclesia  ;  de  bonne  heure  Glisa  fut  sé- 
paré de  Naters,  et,  aujourd'hui  encore,  Gliss  a  l'ég-lise  paroissiale 
de  Brigue. 

Glottens,  2  loc.  à  Bière  ;  de  Liotingis  =  chez  les  descendants 
de  Lioht ^  n.  pr.  germain  ;  même  permutation  li-gl  que  pour  Glet- 
terens. 

Glovelier,  D.  Délémont,  ail.  Lietingen^  Lolenvilery  11 39, 
Lovilier,  ii48,  1180,  1239,  Lovilir^  1161,  1178,  Loyviliry  1173, 
Lovilery  11 79,  Loveiller,  1189,  Loviller^  1248.  La  transcription 
Gl  pour  représenter  le  son  mouillé  n'est  apparue  que  beaucoup 
plus  tard.  Le  nom  allemand  présente  les  formes  Lioltinguen^ 
1184,  Lioltingen,  1241,  Leoltingeriy  1264.  De  Lioht  et  velier  ou 
villar,  bas  latin  villare,  village,  village  de  Lioht,  n.  pr.  germain, 
ou  chez  les  descendants  de  Lioht  (nom  allemand). 

Glutières,  ham.  d'Ollon.  C'est  évidemment  le  Lietery  d'une 
charte  de  i320  qui  énumère  divers  hommes  et  biens  vendus  par 
Jean  de  la  Tour  à  Guill.  de  Pontverre,  M.  R.  2® s.,  IV,  84  :  Jaque- 
met  de  Lietery,  Perrussod  de  Lietery.  Ces  anciennes  formes  le 
rapprochent  de  Lieterens,  1 343  =  Gletterens.  Y  auraitril  quelque 
parenté  ? 

Goay,  ham.  de  Puidoux,  D.  La  vaux,  Goiz^  12 18,  1288,  M.  R. 
VI,  644i  et  XII,  55,  GueZj  xiii®  et  xiv«  s.,  Guex,  xv«  s. 

Gobet,  Chalet  à  — ,  auberge  sur  Lausanne  ;  tire  son  nom  d'à* 


192  GODE  —  GOUSSE 

près  M.  £.  Ghavannes,  M.  R.  XXVIII,  252,  du  syndic  Jean  G0- 
betf  syndic  en  it^S.  La  Gobettaz,  pâturage  à  Charmey,  m.  à 
Corpataux,  du  même  n.  pr.  Gobet, 

Gode,  forme  valaisanne  de  gollie^  permutation  //-c/  qui  se  pré- 
sente dans  certains  patois,  Ardon,  Conthey  et  Liddes,  aussi  à 
Château-d'Œx  ;  de  là.  Gode  du  Laci,  au  pied  du  Velan,  Grouille 
du  Lait,  Gode  Seye,  au  pied  du  Petit  Combin^  Gouille  de  l'Arête 
(Seye,  scie,  fig.  arête).  Gode  Gotta  près  du  Saint-Bernard,  Gode, 
petit  lac  dans  les  éboulis  des  Diablerets;  Gode  Zarlan  près 
Liddes.  La  même  permutation  1-d  se  présente  près  de  là  dans  le 
nom  du  Mont  Brûlé  y  appelé  aussi  Mont  Brudon  ;  à  Conthey  | 
Daillon  se  prononce  Dadon. 

GoilIOy  Gollie.  Chacun  connatt  ces  mots  patois  et  le  vaudois 
gouille^  dérivés  de  Tall.  suisse  gdlley  purin.  Ils  ont  donné  les 
noms  de  nombreuses  localités  ;  citons  la  Gollie,  ham.  de  Cor» 
celles-le-Jorat,  la  Goille  près  MoUens,  finem  de  GolleSy  1017, 
Umb  de  Goiles  vers  12^0,  M.  R.  V,  capellanus  de  Golli^  i2o5y 
M.  G.  XIV,  20,  GoylieSy  1267  >  ^^  Gollies  à  Cournillens,  GoUes 
à  Villaraboud,  Gollion,  D.  Cossonay,  Gollariy  1228,  Gollon^ 
1235,  Goillon,  i453,  la  GoUaz,  ruisseau  près  Yvonand,  le  Gol- 
liez,  loc.  à  Aigle  (mares  !),  le  Goliet,  petit  lac,  alpes  de  Monthey, 
Gollie  à  Savièse,  ou  Golliet,  loc.  à  Louèche,  i553  ;  es  Gouillons 
à  Port- Valais,  les  Golliassons,  alpes  d'Ollon,  diminutifs. 

Golet,  ham.  de  Grenilles,  et  4  autres  loc.  C.  de  Fribourg,  le 
Golet,  col  entre  Vallorbe  et  Vaulion,  le  Golat,  gorge  à  Soulce  et 
autres  loc.  du  Jura  bernois,  Golette,  col  sur  Salvan,  Golettaz, 
gorge  à  Muraz,  Valais,  Golatte^  plus.  loc.  Jura  bernois,  diminu- 
tifs m.  et  f.  de  goule,  gueule,  du  latin  gala,  à  cause^e  l'étroi- 
tesse  du  passage. 

Golèze,  col  entre  les  vallées  de  Champéry  et  de  Sixt,  la  Go/- 
leyse^  i563,  M.  G.  XVII,  100.  —  La  Golèze,  forêt  à  Monthey, 
loc.  à  Mordes  (rochers),  D.  Aigle,  forêt  et  précipices  à  Collonge^ 
Valais,  es  Gollaises,  Goulèze,  Gollèses^  paroi  de  rochers  à  Mas- 
songex  ;  probablement  de  la  même  racine  gueule,  latin  gula. 
•  La  Golisse,  ham.  du  Chenit,  variante  de  coulisse,  dû  à  sa  posi- 


GOMBS  —  GOR  108 

tion  ;  passage  étroit  entre  le  mont  et  le  lac  de  Joux  ;   en  patois  c 
permute  assez  souvent  avec  g, 

Gombs,  district  du  Valais,  fr.  ConcheSy  desenum  CromeMU- 
nurn^  de  cumbas,  les  combes,  dont  Couches  est  le  correspondant. 
On  y  voit  reparaître  le  b  de  combe  disparu  dans  Kummen.  Gome 
de  Monasterio,  i38i,  combe  de  Munster. 

Gond,  Mont  — ,  2  sommets  en  Valais,  alpes  de  Conthej  et  alpes 
de  Nendaz  ;  probablement  de  leur  ressemblance  avec  un  ffond  de 
porte,  du  g-rec  gomphos^  cheville. 

Gondo,  Valais,  village  au  fond  de  gorges  étroites.  Le  même 
que  ritalien  ffonda,  vase  à  boire,  et  que  la  racine  de  gondole^  la 
douve  ménagée  au  bord  d'une  route  pour  Técoulement  des  eaux. 
Le  romanche  a  gonda,  éboulement  de  rochers,  cône  de  déjection, 
employé  dans  TOberland  et  la  Basse  Ëngadine,  devenu  ailleurs 
Ganda,  Gand,  Gant,  Il  aura  signifié  d'abord  par  métaphore  le 
pays,  le  lieu  enfoncé  dans  les  rochers,  puis  du  sens  de  précipice, 
passé  à  celui  d*éboulement. 

Les  Gonelles,  ham.  de  Corseaux,  D.  Vevey.  Dans  TAunis,  go- 
nelle,  s.  f.,  désigne  un  fossé  longeant  une  digue  de  marais.  Ge 
sens  est  ici  difficilement  applicable. 

Gor,  Gour,  etc.  ;  du  v.  fr.  gord,  bas  latin  gordum,  Berry 
gour,  de  gurges^  gouffre,  nom  de  très  petits  lacs  ou  de  creux  pro- 
fonds, le  Go  de  Gotta  (aussi  écrit  en  2  mots  Gode  Gotta)  au  Saint- 
Bernard,  au  Go  à  Cudrefin  ;  le  Goz,  petit  lac,  alpes  de  TEtivas  ; 
le  Goz  ou  Gors  de  la  Torche,  Gor  à  la  Torchi,  iSgS,  ravin  à 
Fribourg  ;  le  Gor  GodoD,  loc.  à  Liddes  ;  au  Gor  à  la  Vraconnaz, 
Sainte-Croix  ;  Gorre,  Gop,  ou  Gour  à  Neuchâtel,  le  Gop  de  Bray 
(voir  Bret)  et  le  Gor  du  Communal  dans  les  gorges  de  TAreuse, 
au  Gors  à  Chavornay,  au  Gort  à  Chardonne,  les  Gorrhes,  marais 
à  Vionnaz  et  Vouvry,  Gorres^  1728  ;  le  Goup,  lac,  alpes  de  TEti- 
vaz  et  à  Rougemont,  Champ  du  Goup  à  Moudon,  les  Gourds  à 
Morlens,  les  Gords  à  Montagny-Fribourg,  le  Goup  es  Oies  à 
Courroux,  Grandgourt  (sic,  1182),  ham.  de  Courtemaiche  et 
combe  profonde  près  Porrentruy,  Grandigurgite,  1188,  iao8, 
le  Goup  Gonflant  (=  ConQens),  creux  au  confluent  de  la  Sorne 

M.  D.  SEC.    SÉRIE»  TOME  VII  i3 


194  GORDANNE   —   GOTTAZ 

■ 

et  de  la  Birse,  le  Rond  Gourd,  gorges  du  Doubs,  Beaugourd, 
ham.  de  Goumois,  Jura,  sur  un  plateau  se  terminant  par  un  pré- 
cipice béant  sur  le  Doubs,  à  200  m.  au-dessous.  Il  faut  j  rattacher 

La  Gordanne,  ruisseau  près  Allaman,  la  Gorsire,  prés  maré- 
cageux à  Port- Valais,  parsemés  de  gords  ;  en  Goursaz  ou 
Gourses,  Gueurse,  Gueurge  à  Colombey  ;  le  Gorzou,  affluent 
de  la  Veveyse  de  Châtel,  et  Gourze  ;  voir  ce  mot. 

Gorgîep,  G.  de  Neuchâtel,  Corgie,  i252,  Gorgiery  1260,  i337, 
Gorgie,  1840,  Matile,  Gourgier,  1898,  M.  N.  XVI.  Jeanne-Marie 
de  Neuchâtel  en  i634  écrit  «  le  baron  de  Gourgi  mon  bon  père.  >► 
Gatschet,  considérant  que  Téglise  était  sous  le  vocable  de  saint 
Georges,  ecclesia  sancti  Georgii  super  ferram  de  Gorgier^  en 
tire  le  nom  du  village.  D'abord  g  devant  e  perd  le  son  dur.  Mais 
une  autre  raison  nous  fait  rejeter  son  opinion  :  c'est  la  fidélité 
avec  laquelle  toutes  les  localités  qui  tirent  leur  nom  du  saint  de 
leur  église  ont  conservé  cet  adjectif,  soit  pur,  soit  modifié  (Dom- 
martin,  Sembrancher,  Donneloie,  etc.).  Il  serait  étrange  que  ce 
Saint-Georges  fît  exception  à  une  règle  aussi  absolue.  Gorgier  a 
plutôt,  comme  tous  nos  noms  en  ier,  une  origine  gallo-romaine 
et  vient  probablement  de  (fandnm)  Gordiacum^  domaine  d'un 
GordiuSy  gentilice  cité  par  De  Vit. 

En  Gorgon,  ham.  d'Arconciel,  D.  Sarine,  pratiim  Gorgun^ 
1142  ;  ne  peut  venir  de  saint  Gorgon,  par  la  raison  donnée  à  l'ar- 
ticle Gorgier.  Dérive  peut-être  de  l'adjectif  celtique  gorgo,  rude, 
sauvage  (Holder,  p.  2o34),  qui  a  probablement  donné  le  v.  fr. 
gorgon,  bouillonnement  ;  ou,  plus  simplement,  un  ancien  géni- 
tif :  pratum  Gorgun,  pré  de  Gorgon,  n.  pr.  commun  au  moyen 

âge. 

Gosscns,  D.  Yverdon  =  chez  les  descendants  de  Gozzo,  n.  pr. 
germain  (le  Goth).  Fôrstm.,  p.  4i6. 

Gottaz  ou  Gottes,  une  3o«  de  localités,  Gotiallaz,  12  loc,  et 
Gottette,  diminutifs  ;  Gotteyre,  Gottaiix,  etc.  ;  du  bas  latin 
gotUy  goiale,  petite  source,  de  gutin,  goutte.  Un  lieu-dit  bona 
Goteta  à  Lausanne,  i238.  Un  pratum  ad  Gutias,  de  Guttis  à 
Lentigny,  xip  s.  Mais  le  quartier  de  vigne  appelé  Gota-dOr  en 


GOTTERON  —   GOULE  195 

1874  à  Champreveyres  près  Neuchàtel  tirait  évidemment  ce  nom 
de  la  qualité  du  vin  qu'on  j  récolte  et  qui  était  déjà  fort  apprécié  ; 
de  même  En  Gotta  d'Or  à  Lutry. 

Golleron,  ravin  et  ruisseau  à  Fribourg-  ;  paratt  un  double  di- 
minutif de  g'otta  :  gt)tteyre,  gotteron  ;  les  noms  allemands  Galte- 
rum,  1233,  F.  B.  II,  12g,  Galterroriy  1897,  Galteron,  i4o6, 
i449f  Rec.  dipl.  VI,  Arch.  Fr.  V,  432,  aujourd'hui  Galtern,  sont 
des  corruptions  du  français. 

Gottfrey,  ham.  de  Saxon,  Valais,  GotefreZy  11 90,  Gotefredus^ 
1279,  M.  R.  XVIII  ;  du  n.  pr.  germain  Gottfried. 

Gottreux  ou  Gcetreux,  Gotiraux,  fém.  Gotirausa,  goîtreux  ; 
noms  donnés  par  une  métaphore  triviale,  mais  expressive,  à  des 
pâturages,  des  localités  formant  une  éminence  plus  ou  moins  ar^ 
rondie  :  le  Gottreux,  pâturag'e  aux  Agîtes  sur  Aigle,  loc.  à  Evion- 
naz  et  majens  sur  Ravoire  de  Martîgnj  (monticules  arrondis)  ;  le 
Gottraux  à  la  Forclaz,  et  Rocher  Gottraux  aux  Ormonts,  Got- 
trausaz,  ham.  et  pâturage  aux  Ormonts,  ham.  à  Crissier,  champs 
à  Payerne,  es  Gottrauses  à  Chardonne,  Champ  Gottraux  à 
RoUe  et  Praz  ;  Gottraux  à  Chavannes-des-Bois,  en  Gottrozan  à 
Ecublens,  etc. 

Goubîng,  ancienne  tour  près  Sierre,  Gabyri^  1299,  Goubing^ 
i38i. 

Goudebas,  loc.  aux  Brenets,  Neuchàtel,  le  Gudevaz^  i3o4, 
Gudebaty  i359,  1378,  Matile,  Gondebach,  i454,  M.  N.  XXXIII, 
260  (fausse  lecture  :  on  pour  ou?).  L'orth.  Goux  de  Bas,  xv«  s., 
d'après  Benoît,  est  fautive).  Paraît  formé  de  deux  racines  Gonde 
et  vaz^  vaz,  waz,  vuaz  ;  désigne  un  terrain  bas,  inondé,  voir 
Vuaz.  Quant  à  Goude,  nous  le  retrouverions  dans  les  Saves  de 
Goudet,  terrain  bas,  souvent  inondé,  près  du  Rhône  à  Chessel. 
Seraient-ils  parents  de  godet  y  v.  fr.  gode^  xiii«  s.,  vase  à  boire, 
pris  au  figuré,  comme  auge,  noche,  bac  ? 

Goueyraz  ou  Gueyres,  pâturage  près  Charmey,  le  Gueyraz, 
m.  à  Gruyère  ;  probablement  de  guera,  gaira^  nom  patois  de  la 
Peucédane  impératoire,  plante  médicinale  des  bergers. 

Goule,  voir  Gueule. 


196  GOUMŒNCHE  —  6RANDG0UR 

La  Goumœnche,  loc.  à  Lonay  ;  propriété  d'un  Goumœns. 

Goumœns  ou  Gumœns,  D.  Ëchallens,  Gomuensy  ii4i>  M.  R. 
XIV,  GumuenSy  ii42,  Cart.  Month.  7,  Gummens  et  Gommens, 
ib.  i3,  II 54,  Gomoêns,  1177,  Gommuans,  12 18,  Gomoans^  1220, 
M.  R.  XII,  etc.  ;  et  Goumois,  Frauches-Montag'nes,  Berne,  Go^ 
moensem  ecclesiam,  1177,  Gamoëns  et  GoumoënSy  1267,  i3o4, 
Tr.  =  chez  les  descendants  de  Guma,  n.  pr.  germain. 

Gourze,  Tour  de  — ,  Mons  Gurgii,  ii4o,  M.  R.  I,  174, 
Goursiy  i3i6,  Goursiz,  1897  ;  de  gurga,  gorge,  par  sa  position 
sur  un  col  du  Jorat.  De  la  même  racine  :  la  Gourzine,  torrent 
profondément  encaissé  sous  la  Dent  de  Mordes,  la  Goursenaz  ou 
Gurzenaz,  loc,  marais  de  Muraz,  Valais. 

La  Grabe,  combe  et  ruisseau  à  Bourignon,  D.  Delémont, 
Berne,  es  Graboz,  le  Graboz,  5  loc.  Vaud  et  Frib.,  Grabo  ou 
Grabon,  3  ham.  Frib.  ;  Grabonat,  petit  ham.  près  Tavannes  ; 
Grabou  et  Graboux,  loc.  Avenches  et  6  Frib.  ;  de  lall.  Graben^ 
fossé. 

Grammont,  sommet  sur  Vouvry,  Valais,  Grandis  mons,  i3o6 
=  le  grand  mont. 

Gramoneype,  champs  à  Fully,  Valais;  Gramonire  à  Ven- 
thône,  Valais  ;  en  Champ  Grammont  (fausse  orth.  I)  à  Marsens, 
Frib.  ;  lieu  où  abonde  le  gramon,  le  chiendent,  du  latin  g  r  amen, 

Grancy,  D.  Cossonaj,  Grantie,  1202,  M.  R.  V,  220,  Grande, 
12 19,  Grancier,  1672  ;  de  (praedium)  Granciacum,  contraction 
de  Graniciacum,  domaine  d'un  GraniciuSy  gentilice  romain. 
Grancia  au  Tessin  en  vient  également  =  (villa)  Granicia,  Voir 
des  contractions  semblables,  Agy,  Cugj,  Marly,  Sugiez,  Torny. 

Grandcévaz,  forêt  à  Bussignj,  D.  Morges,  et  Grandsivaz,  h. 
de  Mannens,  Frib.  ;  de  grandem  silvam,  grande  forêt. 

Grandchamp  près  Villeneuve,  Grandis  campus,  1196,  Hia^ 
gnum  campum^  1276,  s'explique  de  lui-même. 

Grandcour,  D.  Payerne,  Grancorty  12 12,  Grandcort,  1299, 
M.  R.  VI,  436,  V,  36o,  Grancor,  1842,  Matile  ;  de  grandem 
carte  m,  grande  ferme. 


GRANDFEY  —  GRANGES  197 

Grandfey,  près  Fribourg  ;  de  grande  fageium^  grand  bois  de 
hêtres. 

Grandson,  Granzio,  1049,  Gr^ctncione  vers  1090,  M.  R.  I, 
i6a,  Granzon,  Grantionem,  1126,  1142,  M.  R.  III,  44o*  44i> 
474»  XII,  7,  Grazon,  1177,  M.  G.  II,  89,  Grantsam,  1191,  Gran^ 
sonianiy  Granciano^  1225,  M.  R.  I,  208,  Gracon^  1228,  Huo  de 
Grancon,  1216,  W.  de  Grancon,  1228,  M.  R.  VI,  18,  100,  118. 
Les  formes  Grandi ssonum^  11 49»  Grand  son  et  Grantsum,  1191, 
grand  sommet,  sont  des  interprétations,  de  même  que  le  d  actuel 
du  mot.  L*étymologie  de  Gatschet,  grangia  IsoniSy  grange  d'Iso, 
est  à  rejeter.  Pour  nous,  les  formes  Grancio,  Grantio  nous  pa- 
raissent indiquer  un  nom  en  10,  ionis  dérivé  d*un  gentilice  en  ius, 
comme  ceux  que  d*Arboîs  de  Jubainville  étudie  p.  5o8-5i8  de  son 
précieux  ouvrage.  Allio  de  Allias,  d'où  Aillon,  Cartio  de  Car^ 
iiuSy  d'où  Courson,  Gentio  de  GentiuSy  d'où  Gensson,  Mucio  de 
MuciaSy  d'où  Mousson,  etc.  Grancio  serait  donc  dérivé  d'un 
Grancius  qui  a  donné  Grancy  =  propriété  d'un  Grancius. 

Grandval,  Jura  bernois,  Grandis  vallis,  866,  grande  val- 
lée. 

Grand  vaux,  D.  La  vaux.  Sous  sa  forme  actuelle  =  grandem 
vallem,  grande  vallée,  mais  les  formes  anciennes  montrent  que 
ceci  est  une  corruption  du  nom  primitif.  En  effet  cette  localité 
s'appelait  Gravas,  1260,  Wûrstbg.,  182.  Un  Rod.  de  Gravas, 
1 172,  Donat.  Haut.,  175.)  Gravai,  1260,  M.  G.  VII,  3o4,  3i4, 
Gravauz,  1270,  Gravaul,  1280,  M.  R.  XII,  enfin  Gravaux,  xiw^ 
s.  et  Grantval,  i453,  et  Hidber,  I,  p-  284,  y  rapporte  un  Gra- 
vado  de  looi  d'une  charte  de  Saint-Maurice.  C'est  donc  le  même 
que  les  Grave,  Gravaz  étudiés  plus  loin. 

Granges,  D.  Payerne,  in  fine  Graniacensi,  881,  929,  M.  R. 
VI,  343,  232,  est  rattaché  par  d'Arbois  de  Jubainville  (p.  247)  au 
gentilice  Granius,  Granges  est  dérivé  directement,  sans  suffixe, 
du  gentilice  pris  adjectivement  :  (villas)  Granias,  comme  Aure- 
lias,  Fabias,  Gaprias,  Turrias,  sous-entendu  villas,  domus,  au  pi. 
fém.  des  gentilices  Aurelius,  Fabius,  Caprius,  Turrius.  L'ancien- 
neté de  la  forme  fine  Graniacensi  et  les  antiquités  romaines  par- 


:.--*.. 


198  GRANGES  —  GRASSIAZ 

lent  en  faveur  de  cette  dérivation  d'un  n.  d'homme,  qui  ne  s'o£Fre 
du  reste  que  pour  cette  localité. 

Granges,  Valais,  in  monte  Grangensi,  xi«  s.,  Granges^  1182, 
Granies^  12 19,  Grangiay  xiii«s.,  ail.  Gradetschy  Gradenschej 
1269  î  —  P^^  Soleure,  ail.  Grenchen,  Grangis,  ii85,  Grenchon^ 
ii3i  ;  GrSchen,  D.  Vièg-e,  Valais,  Grachan,  12 10,  Granchon, 
1260,  GrangiiSj  1295,  1297,  Grenkan,  1807,  etc.,  et  les  nombr. 
villages  de  Granges,  dim.  Grangettes  ;  du  n.  commun  granges, 
latin  graneas. 

Les  traités  de  1271  et  1291  pour  le  transit  des  marchandises  en  Valais 
parlent  à  deux  reprises  du  «  pontem  de  Graagiis  de  Marti|B^aco  »,  M. 
R.  XXX,  205,  207,  419,  422.  Ces  Granges  de  Martigny  doivent  être  le 
village  actuel  de  la  Bâtie  où  la  route  du  Valais  franchit  la  Dranse. 

Granjeur,  à  Trient  =  la  grand  Jeur  (juria),  la  grande  forêt. 

Granois,  près  Sion,  en  patois  Granoaety  Graionosc,  iioo, 
Granuech,  1221,  1261,  Gragnuech  vers  1260,  GrannuehCy  1267, 
GragnuesCy  1274,  Granuez,  i343,  etc.  Ces  désinences,  dérivées 
du  sufHxe  locatif  gaulois  ou  ligure  oseras,  correspondent  en  Va- 
lais aux  suffixes  ei/y  iez,  ey^  du  reste  de  la  Suisse  romande,  qui 
viennent  des  suffixes  gallo-romains  iacurn,  acam.  C'est  donc  un 
(fundum)  Graniacum,  domaine  d'un  Granius,  gentilice  illustre. 

Grappillon  ou  Greppillon,  mont  et  col  au  fond  du  val  Ferret, 
Valais,  Grepillon  de  TOrs,  alpes  d'Orsières,  tous  deux  aux 
pentes  très  raides,  les  Grepillons,  pâturage  à  Ëvolène  ;  le  Grep- 
pon  blanc,  sommets,  val  d'Hérémence  et  alpes  de  Saillon  ;  les 
Grippons  (italien  Greppo,  rocher),  pente  rocheuse  à  Saint-Ur- 
sanne,  Jura  bernois  ;  du  thème  crap,  qui  se  retrouve  en  celtique  ; 
irlandais  krape,  accrocher,  comme  dans  les  dialectes  germa- 
niques, V.  h.  ail.  chrapfan,  s'accrocher.  Magrappe,  pente  ra- 
pide sur  Veisonnaz,  même  racine  avec  préfixe  ma  ou  mau,  mau- 
vais. Cette  racine  se  retrouve  en  romanche,  crap,  grap,  rocher, 
Crap  alv,  grond,  long,  ner,  Grappe,  Graeplang,  etc. 

Grasset,  Grassette,  plus.  loc.  ;  de  ladj.  grassef,  un  peu  gras, 
petit  domaine  sur  un  terrain  fertile. 

Grasslaz  à  Morges  et  3  loc,  Grassoaz,  Orny,  Chevilly  ;  Gras- 


6RASSU   —  GRAUBES  199 

sey,  6  loc,  Grassy,  7  loc,  Grassis,  ham.  d'Og^ens  et  6  loc, 
Orassiaux  à  Ghavornay  ;  dérivés  divers  de  grassi,  genévrier,  en- 
droits où  cet  arbuste  abonde  ;  es  Grassillières  à  Baulmes  et  cinq 
autres  loc.  ;  la  Gracellire  à  Boudry  ;  la  Grasselière  à  Gheiry, 
Frîb.,  autres  collectifs  ;  le  patois  grassi,  de  gras,  à  cause  de  son 
bois  imprégné  de  résine. 

Le  GrassUy  ham.  de  Grenilles,  Frib.,  au  Grassuz,  h.  de  Cot- 
tens  ;  paraissent  être  également  des  dérivés  de  grassi,  avec  suffixe 
u,  uz  de  utus,  ellipse  du  i  :  Grass-u,  comme  Grass-ey. 

Grassy,  loc.  à  Puidoux,  Grassy ^  I2i5;  cet  endroit,  où  le  ge- 
névrier est  rare,  nous  paraît  plutôt  un  (fundum)  Gratiacum  ou 
Graciacuniy  domaine  d'un  Gradus,  gentilice  romain.  Il  est  quel- 
quefois difficile  ds  décider  si  un  nom  de  lieu  dérive  d'un  nom 
d'homme  ou  d'arbre,  voir  des  cas  semblables  à  Fiez,  Onex,  Vigny. 

En  Grattacu,  loc.  sur  La  Fontaine  à  Aigle,  endroit  où  abon- 
daient jadis  les  églantiers  et,  avec  eux,  leurs  fruits  en  automne. 

Les  Grattes,  2  ham.  à  Rochefort,  Neuchâtel,  autrefois  Gratta  ; 
loc.  à  Crans  ;  dérivés,  Sur  Graty(î)  à  Vaulion  ;  dim.  ;  Grattet  à 
Bretigny-sur-Morrens,  les  Gratterels  à  Lignières,  Neuch.  ;  les 
Grateris,  pâturage  à  Villiers  ;  le  Graîtery,  sommet  sur  Court  et 
pâturage  à  Saint-Brais,  le  Grétery,  pâturage  à  Soulce,  tous  dans 
le  Jura  ;  composés  :  Grattaz  Vache,  m.  à  Forel,  Lavaux,  Grat- 
tavache,  commune  D.  Veveyse  et  pâturage,  Gruyère  ;  un  Grate- 
vache,  1820,  limite  entre  Grandson  et  le  Val-de-Travers  ;  Gratta- 
vau  (ou  Grattalau),  ham.  de  Berolle,  D.  Aubonne,  Grattalau  à 
SaintrLivres,  Grattalaux  à  Grandsivaz,  Gratteloup  à  Cossonay 
et  Founex,  Grattaz  ï^yvraz  à  Préverenges  ;  une  vigne  en  Gra- 
techa  à  Neuchâtel,  i479,  ^*  ^-  ^^^*  ^®  gratte,  suhsL  verbal  de 
gratter,  ail.  kratzen,  allusion  à  une  végétation  pauvre  et  clairse- 
mée, où  le  terrain  est  comme  gratté.  «  Gratta,  dit  le  professeur 
L.  Favre,  indique  un  sol  mince,  qu'il  suffit  de  gratter  pour  trou- 
ver la  roche.  Les  composés  sont  d'anciens  génitifs  :  gratte  (des) 
vaches,  gratte  (du)  vau,  veau,  etc.  On  trouve  des  composés  sem- 
blables au  Berry  :  Grattebec,  Grattechien,  etc. 

Graubes,  loc.  à  Port-Alban,  Frib.,  et 


SOO  GAAOBON  —  6RENET 

■  Graubon,  Rio  — ,  ruisseau  et  ham.  de  Corcelles-le-Jorat.  Pro- 
bablement de  graubay  greuba^  sorte  de  tuf  pulvérisé,  soit  ruis* 
seau  aux  eaux  tu£Peuses. 

Gravany,  loc.  à  Boudry  ;  de  Tadj.  gravan^  de  grave,  gravier^ 
terrain,  sol  gravan,  graveleux,  et  suffixe  collectif  y  ;  territoire  au 
sol  graveleux. 

GraTe,  ham.  de  Cartigny,  m.  à  Avusy,  Genève  ;  Graves  à  Se- 
segnin  et  Vétroz  ;  Gravaz,  plaine  du  Boiron  à  Yverdon,  Grava^ 
885  ;  un  pratum  de  Graves  à  Corsier  ou  Blonay  au  xi^  s.,  Cart. 
Haut-Grôt,  M.  R.  XII.  Avec  le  suffixe  collectif  ay,  ey,  Gravey  à 
Dizy,  La  Chaux,  Vallorbe,  La  Sarraz,  Gravaz  à  Daillens,  celui- 
ci  sans  doute  le  Gravatum,  888,  Gravât is,  89^,  et  le  Gravais  de 
1233,  M.  R.  VI,  i32,  i33,  286,  21 3,  en  Gravesse,  vignes  à  Lu- 
try,  es  Grevîres  à  Bofflens  ;  dérivés  adjectifs,  Gravenaz  à  Pizy, 
les  Gravines,  gravières  à  Versoix,  Gra vannes  à  Corsier,  Grave- 
nés  à  Vufflens-la- Ville,  1278,  Graveline,  m.  près  Yverdon.  De  la 
racine  grav,  d'où  gravier  et  grève,  du  sanscrit  gravan,  pierre  ; 
noms  désignant  des  endroits  graveleux  comme  les  Graus  du  Lan- 
guedoc et  les  Graves  du  Bordelais,  et  le  provençal  crau^  autrefois 
cravo  €  in  cravo  sive  in  agro  lapideo  »,  dit  un  texte  de  1226  cité 
par  Diefenbach.  Cette  racine  se  retrouve  en  romanche  ;  citons 
Gravasalvas,  ham.  et  alpe  de  la  Haute-Engadine,  pour  relever 
une  erreur  singulière  de  Studer  ;  celui-ci  décompose  Grava-sal^ 
vaSy  sous-entendu  terres  :  terres  sauves,  libres  de  gravier.  Il  faut 
lire  gravas^alvas  =  grèves,  pierres  blanches  ;  la  localité  se  si- 
gnale de  loin  par  les  pierres  blanches  qui  attirent  le  regard. 

Gravelone,  vignes  à  Sion  ;  de  grave,  gravier,  et  double  suffixe 
dîm.  el-on,  comme  Motelon  de  mote. 

Graverney,  bois  à  Cossonay,  cité  en  i404,  M.  R.  V,  i3o  ;  loc. 
à  La  Chaux  ;  m.  à  Courge vaud  ;  Graverny  à  Bussigny,  D.  Mor- 
ges  ;;=  grand  verney,  grand  taillis  de  vernes.  Gras  Verney  à  Fui- 
doux  est  sans  doute  une  fausse  orthographe. 

Grenet,  nom  de  plusieurs  rivières  :  le  Grenet,  affl.  de  la  Broyé 
et  ham.,  Granetum,  ii4o,  Grinet,  ii55;  le  Grenier  ou  Greny^ 


GRENG  —   GAESALLAZ  201 

à  Coppet  ;  le  Grenay(iiey),  ruisseau  à  Mathod,  D,  Yverdon  ;  ori- 
j^ne  inconnue. 

Greng  ou  Greing,  ham.  près  Morat,  autre  forme  de  Grang'es, 
comme  il  s'appelait  encore  en  1 349,  Grangiis^  Gruent  et  Groyn, 
i349,  ^'  ^-  ^^'>  145  ;  du  bas  latin  grangias,  de  granea,  gre- 
nier à  blé  ;  les  Groins,  3  chalets^  alpes  de  Gruyères,  rapprochés 
de  la  forme  ci-dessus  de  1349»  paraissent  avoir  la  môme  origine. 

Grengiols,  D.  Rarogne,  Valais,  Graniols,  1290,  Greniols^ 
i325  ;  vient  sous  sa  forme  actuelle  du  diminutif  ^ranio/a^,  petites 
granges.  Mais  il  s'est  appelé  d'abord  Graneirolis,  io52,  GrinU 
ruelSy  1222,  Grinirœz,  i253,  GraynerueyZy  1287,  Granyreylz^ 
1334.  Ces  formes  le  dérivent  de  granariolaSy  petits  greniers. 

Grenier,  plusieurs  pâturages  :  Bagnes,  aussi  Greney^  Vej- 
taux  ;  diminutif  Grcneret,  Bagnes,  Grenairon,  Finhaut,  Gre- 
neyret,  OUon  et  Ormont-dessus,  Graneret,  Granerette,  Gruyère  ; 
de  granariam,  grenier,  nom  passé  du  bâtiment  au  pâturage. 

Grenilles,  D.  Sarine,  Frib.,  Grenegles,  1180,  M.  R.  VI,  Gre- 
nelleSy  i244>  F-  B.  H,  1266,  Rec.  dipl.  I,  Grenelés,  1264,  Gre- 
nillies,  i3i8,  Arch.  Fr.  III,  77,  Grinillies,  i4ii»  R^c.  dipl.  VII. 
Origine  incertaine.  La  forme  Grenelle  rappelle  Grenelle,  quartier 
de  Paris  (ancien  village),  probablement  un  synonyme  de  gre  nef  te, 
diminutif  de  grenier,  donc,  au  plur.,  les  petits  greniers.  Hisely, 
M.  R.  XII,  p.  247,  y  rapporte  avec  doute  une  localité  inconnue 
Gumiinges  de  la  page  196,  erreur  évidente.  Nous  soupçonnons 
une  fausse  lecture  ou  une  faute  de  copiste  et  nous  croyons  que 
c'est  Rumilenges,  aujourd'hui  Rûmlingen,  Berne.  Toutes  les 
autres  localités  nommées  sont  de  la  Singine  ou  du  Lac,  localités 
allemandes  dont  les  noms  sont  plus  ou  moins  défigurés. 

Grens,  D.  Nyon,  Graiens,  ii64,  M.  G.  IV,  78,  Grens,  1202, 
i2o4,  Granz,  12 12,  Greins,  1298,  etc.  M.  G.  XIV,  18,  276  = 
chez  les  descendants  de  GraOy  n.  pr.  germain,  Fôrstm.,  p.  545. 
Grao  donne  régulièrement  Gra-ingis,  d'où  la  forme  primitive 
Graiens. 

La  Gresallaz  à  Tour  de  Trôme  ;  Gresaleys,  Greselley,  Gre- 


202  GRESSY    —   GRILLY 

selly,  Gresallaire^  une  io«  de  localités,  Vaud  et  Fribourg  ;  de 
ffresalOy  nom  patois  des  myrtilles,  de  Tall.  kraOsel,  groseille.  Se 
rencontre  déjà  dans  des  textes  du  xiii®  s.  :  un  Champ  dou  Gre- 
sale  ou  Gresaley  à  Illens,  donné  à  Hauterive  en  i252.  Mém.  Fr. 
I,  263.  Un  Grisalley  à  Corserey,  i5i3. 

Gressy,  D.  Yverdon,  Gressey,  11 87,  Hidber,  II,  Grissie^  1228, 
M.  R.  VI,  GriziCf  i245,  Gart.  Month.,  Grissye,  1817,  GrissieZy 
i453  ;  de  {fundum)  Graciacurriy  domaine  d'un  Gratius,  Grésy, 
m.  à  Lausanne  ;  Greysier,  loc.  à  Bex,  a  la  même  origine,  comme 
les  Grésy  et  Greysier  de  Savoie  (Jubainville,  p.  246)  qui  possé- 
daient des  fiefs  à  Bex  au  moyen  âge. 

La  Gretsch,  arête  de  rochers  aux  Ëpiquerez,  et  le  Gretschet  à 
Courtetelle,  Jura  bernois  ;  autres  formes  de  yreizon,  petite  col- 
line, petit  crét  (Bridel),  avec  la  permutation  jurassienne  s-ch. 
Quant  à  g'retzon,  c'est  crêt  avec  le  suffixe  dim.  patois  tzon,  cor- 
respondant du  français  chon  (anichon,  follichon). 

Les  Grevalets  (llets,  lleys)  ou  Grevalia  dessous  et  dessus,  deux 
pâturages  à  Châtel-Saint-Denis,  la  Grevallaz  à  Saint-Gingolph  ; 
autre  forme  de  Gresaleys,  —  voir  ce  mot,  —  permutation  s-v 
comme  Ausannaz  —  Œuvannaz  et  Varsalannaz  —  Varvalannaz, 
doubles  formes  des  mêmes  noms  de  ces  pâturages  (Bex  et 
Gruyère). 

Greyis  ou  Greïs,  rochers  de  gypse  au  col  de  la  Croix,  alpes 
d'Ollon  ;  du  patois  grehi,  gypse,  craie. 

La  Greyiaz,  ruiss.  à  Oppens  ;  du  v.  fr.  graiie,  prov.  graile^ 
du  latin  gracilis,  mince,  fluet.  Le  n.  de  famille  Greyloz  a  la 
même  origine. 

Grillet  à  Trélex,  Forel  et  Ogens,  Pré  Grillet  à  Chardonne, 
Grillettaz,  6  loc,  les  Grillettes  à  Cressier,  Neuch.,  Grillière  à 
Montcherand  et  à  Middes,  Frib.,  Grillerettcs,  Romanel  sur 
Morges  ;  terrains  secs,  ensoleillés,  où  abondent  et  chantent  les 
grillets  ou  grillons  ;  de  môme 

Les  Grillons,  ham.  à  Elay,  Jura  bernois,  Grillon,  côte  au  midi 
à  Undervelier  ;  en  Grillon  à  Noréaz,  à  La  Chaux. 

Grilly,  loc.  à  Viiiars-sous-Yens  et  grand  village  du   Pays  de 


GRIMENTZ  —  GRIN  203 

Gex,  Grellier,  Greillye,  Greilly  ;  de  (praediam)  Grelliacum, 
domaine  d'un  Grellias  ou  GreliuSy  gentilîce  romain  cité  par  De 
Vit. 

Grimentz  ou  Grîmence,  D.  Sierre,  Valais,  GrimienSy  xi«  s., 
M.  R.  XVIII,  Grimesij  i243,  Grimenchi,  i25o,  Grimeynchi, 
1827,  Gremenchy  f  1428,  Grimenche^  1820  (Bridel).  La  forme 
primitive  indique  nettement  Torigine  =  chez  les  descendants  de 
Grimo,  n.  pr.  germain,  racine  onoma tique  pri m.  Fôrstm.,  p.  547. 

Grimisuat,  D.  Sion,  Grimisochy  iioo,  Grimisuel,  1198,  1226, 
1228,  Grimisols,  i2i5,  Grimesol,  1224,  Grimisuech,  i25o,  Gri- 
misolioy  1255,  Gremeisuel,  1260,  Grumisy,  1842,  Grimisua^ 
6  fois  1809-1848,  Grumesia,  i85i,  Grumesuyy  1888,  Gremisaa, 
i449«  D*après  Gatschet,  qui  le  rapproche  de  Grimsel,  du  v.  h.  ail. 
krimiy  grimi,  défilé,  passage,  et  50/,  mare,  étan/^.  Ce  serait  alors 
le  passage  aux  étangs  ;  en  effet  en  suivant  le  chemin  de  Sion  au 
Rawjl  on  longe  deux  ou  trois  étangs  sur  le  territoire  de  Grimi- 
suât.  Toutefois  nous  rejetons  cette  explication  :  i^  les  racines  alle- 
mandes sont  extrêmement  rares,  en  dehors  des  noms  d'homme  ; 
2°  les  suffixes  och  et  iiech  de  1 100  et  i25o  paraissent  se  rapporter 
au  suffixe  ligure  déjà  signalé  dans  les  environs  immédiats  à  Ar- 
oioux,  Arnoch  en  1 100  et  Granois,  Graionosc,  1 100,  Gragnuech^ 
i25o.  Nous  voyons  donc  ici  un  dérivé  en  oscus  du  nom  germain 
Grimo  trouvé  dans  Grimentz,  Grimisoch,  domaine  de  Grinio,  la- 
tinisé. 

GrimoÎDe,  ham.  de  Barberôche,  Frib.,  ail.  Gurmœn,  Gur- 
mendj  i434-  D  après  cette  forme  ancienne,  nous  avons  là  un  com- 
posé de  court,  curtem,  avec  un  nom  germanique.  Cur  est  devenu 
Gur  sous  rinfluence  germanique  comme  dans  Gurmels  de  Gort- 
Munda,  Gurwolf  de  Curt-Giwulf,  etc.,  donc  court,  ferme  de 
Mend,  m.  h.  ail.  Mende^  autre  forme  de  la  racine  mand,  v.  h. 
ail.  mandjan,  se  réjouir,  mendia  la  joie.  Fôrstm.,  906. 

Le  Grin,  les  Grins,  maisons  éparses  sur  la  Braille  à  Châtcau- 
d*Œx  ;  les  Groins,  môme  loc.  sur  un  plateau  G.  de  Gruyère  ;  le 
Groin  du  Vé,  loc.  sur  Mauborget  =  probablement  autre  forme 
de  grange,  comparez  Greng. 


204  GROISIÉRE   —   GRUYÈRE 

La  Croisière  à  Boudry  ;  du  v.  fr.  groisSy  gn^avier  =r  la  gra- 
vière, 

Gpolley,  ou  Grolay,  Fribourg",  GrosleriOj  1187,  ii42,  Mém. 
Fr.  II,  16,  219,  Groslero  vers  1175,  Arch.  Fr.  VI,  GrolleiPy 
i35o,  Groller,  1267,  Wûrstbg.,  1449,  Arch.  Fr.  V,  4i8.  D» 
grolle  ou  grosle^  nom  vulgaire  de  plusieurs  espèces  de  corbeaux 
(freux,  choucas),  du  latin  graculus,  et  suffixe  coll.  ey  =  endroit 
où  se  rassemblent  les  grolles  ;  analogue  des  noms  allemands 
Krâhenbûhl,  Kraien,  de  Krâhe,  corneille.  C'est  peut-être  à  cette 
localité  qu'il  faut  rapporter  le  Monte  Cornelii  nommé  dans  la 
même  charte  de  ii43  (p-  220),  ce  qui  fortifierait  notre  étymologie. 

GrouIIes,  m.  à  Russy  ;  même  origine. 

Grône,  D.  Sierre,  Valais,  Gruona,  11 00,  Grona,  121 1,  12  fois 
1244*14469  en  outre  Grouna,  i255,  Gruna,  1267,  Grone,  i432  ; 
du  germanique  gruoni,  vert,  ou  du  celtique  groun,  gronnay 
lieux  marécageux  herbeux  (Zeuss,  778,  Holder,  2042). 

Le  Grosel,  Grossel  ou  Groseil,  ham.  de  Château-d*(Ex,  Gro- 
self  1276  ;  peut-être  de  Tall.  grossel,  groseille,  employé  aussi  en 
patois  pour  désigner  les  myrtilles  qui  devaient  abonder  dans  ces 
lieux  quand  ils  étaient  boisés. 

Grugnay,  ham.  de  Chamoson  ;  peut-être  de  grougna,  grugna^ 
souche,  tronc  bon  à  brûler,  grosse  racine  de  hêtre,  et  suffixe  coll. 
ay  ;  endroit  bâti  dans  une  loc.  où  abondaient  les  souches  après 
Tabatage  de  la  forêt. 

Grusa,  petit  hameau  au  fond  d'un  ravin  à  Vercorin,  Valais  ; 
peut-être  autre  forme  de  crousa,  crosa,  creux  ;  voir  Crau. 

Gruyère,  m.  à  Prangins  ;  loc.  à  Ollon  ;  moulin  aux  Franches- 
Montagnes  ;  en  la  Gruire,  champs  à  Yvonand  ;  ancienne  demeure, 
propriété  d'un  gruyer,  au  moyen  âge  officier  juge  des  eaux  et 
forêts.  «  Li  gruier  gouverneront  les  eaues  et  les  viviers,  »  dit  uu 
décret  de  Philippe  le  Long,  i3i8.  M.  Hisely  en  dérive  également 
le  nom  de  la  Gruyère,  vallée,  Grueria,  1286,  F.  B.  III,  891  (pa~ 
tois  Gruvire)  ;  gruier,  bas  latin  gruarius,  vient  du  v.  h.  ail. 
gruo,  vert  ;  il  avait  un  synonyme,  verdier^  qui  justifie  l'étymolo- 
gie  ;  en   1269,  un  clausum  a  la  Gruy  près  Nanz,  vallée  de  la 


GRYON  —  GUIN  206 

Sionne.  Quant  à  la  grue  que  portait  l'écu  des  comtes  de  Gruyère 
et  qui  figure  dans  les  armoiries  de  Gruyère,  de  Château-d*QSx, 
etc.,  ce  sont  des  armes  parlantes  comme  la  coupe  de  Coppet,  la 
roue,  de  Rue,  etc. 

Gpyon,  D.  Aigle,  Griuns^  1^89,  Furrer,  III,  47»  1194»  Hidber, 
GrionCy  1206,  GrionSy  1268,  Grion,  GrionSy  i345.  D'après  Gats- 
chet,  du  V.  h.  ail.  grioz,  gravier,  ail.  gries  =  lieu  bâti  sur  un 
terrain  caillouteux,  et  la  Gryonne,  la  rivière  qui  charrie  du  gra- 
vier, comme  les  Griesbach  de  la  Suisse  allemande.  Grions,  loc. 
du  vignoble  de  Fully,  Valais,  même  sens. 

Guerce,  chalets  sur  le  Sépey,  Ormonts,  marais  dans  le  voisi* 
nage  ;  Guercet,  ham.  près  Martigny,  entouré  de  marais.  Cette 
coïncidence  indique  une  racine  commune  à  rechercher.  Ne  peut 
venir  en  tout  cas  de  quercetum,  chênaie,  comme  le  dit  le  Dict. 
géog.  d'Attinger,  ce  mot  n'ayant  pas  laissé  de  trace  en  romand  où 
il  est  remplacé  par  roboretum  et  casnetum  ;  d'ailleurs  q  devient  c 
€t  non  g. 

Gueulaz,  col  sur  Finhaut,  et  loc.  à  Vétroz,  Valais,  m.  sur 
l'Areuse  près  Boudry,  la  Goule,  gorge  du  Doubs  près  Noirmont, 
loc.  à  Gourgenay  ;  la  Goula  es  Vey,  couloir,  alpe  de  Barberine, 
Salvan  =  vey  pour  vés,  la  gueule,  le  passage  des  veaux  ;  de 
gueule,  goule,  latin  gula^  à  cause  de  Tétroitesse  du  passage.  Le 
col  de  la  pierre  du  Moelle  s'est  appelé  goule  :  en  Ougion  en  la 
Gouia^  1882.  La  gorge  de  la  Lizerne,  de  môme  :  Gula  Licernae, 
121 7,  Furrer,  III,  56.  La  Potze  di  Gaulés,  gorge  où  aboutissent 
plusieurs  couloirs  étroits,  près  de  la  GummQuh,  alpes  de  Château- 
d'Œx  =  la  Poche  des  Gueules. 

Gueuroz,  ham.  de  Salvan,  Valais,  les  Jeurs,  carte  Dufour  ;  de 
jeur  ou  joux,  forêt  ;  le  hameau  est  entouré  de  bois.  L'atlas  Sieg- 
fried écrit  GiierraZy  nom  que  nous  n'avons  jamais  entendu  dans 
la  contrée. 

Guevaux,  ham.  de  Mur,  D.  Avenches,  Gouel  vers  1240  ;  paraît 
renfermer  la  môme  racine  indéterminée  que  Goay  à  Puidoux  et 
vauXy  vallée. 

Guin,  D.  Singine,  Fribourg,  Duens,   1180,  F.  R.   I,  467,  de 


206  GUINTZET   —    HART 

1182  à  147I)  Hec.  dipl.  I,  5,  M.  R.  XII,  en  ail.  Dadingen,  Tïa- 
dingen,  i258,  F.  B.  II,  4^8,  Thùdingen^  1276,  III,  120  =  chez 
les  descendants  de  Dudo,  n.  pr.  germain.  Le  patois  a  conservé  la 
prononciation  Dyens(in),  «  Le  français,  dit  M.  Stadelmann, 
n'ayant  pas  de  signe  graphique  correspondant  au  son  dy,  on  a 
remplacé  ce  dernier  par  la  consonne  qui  s'en  rapprochait  le  plus, 
fff  écrit  gu,  k  cause  de  Ti  suivant. 

Guintzet,  2  ham.  Fribourg  et  Gorpataux  ;  Guinchets,  m.  à 
Domdidier  ;  Guinchet,  prés  à  Colombey  ;  de  guintzet,  guinchei 
=  guichet,  petite  porte,  comme  ailleurs  des  Clies  et  des  Pan- 
thaires. 

Guivre,  voir  Vuivre. 

Gumefens,  D.  Gruyère,  Ggmonjins,  1298,  M.  F.  I,  GumofenSy 
i3oi,  Rec.  dipl.  II,  Gumufens,  1807,  Gomofegns^  i453,  M.  F. 
IV  =  chez  les  descendants  de  Gumulf,  n.  pr.  germain,  composé 
de  Guma  et  wulf,  loup. 

Gumine,  n.  fr.  de  Gitminen^  D.  Laupen  ;  voir  Condamine. 

Gumnifluh,  sommet  à  Ghâteau-d'Œx,  nom  ail.  et  traduction  de 
la  Pointe  de  la  Combe.  Gumme  en  ail.  bernois  =  combe. 

Gurbn'i,  D.  Laupen.  Sous  sa  forme  germanique  cache  un  n. 
romand.  CurbriL  12 15,  Corbruil,  i256,  Gurbrnij  1262,  Cor^ 
boru,  1267,  F.  B.  I  et  II.  Le  premier  élément  est  évidemment 
cort,  court j  ferme,  le  second  d'après  la  forme  Cor-bruil  pourrait 
ùive  breuil.  Mais  le  second  élément  des  composés  de  court  est  un 
n.  d'homme,  généralement  un  n.  pr.  germain. 

Guttet,  D.  Louèche,  Valais,  Gottet,  1857,  1482,  Guttet^  i5oi  ; 
comme  les  Gottettaz  du  pays  romand,  de  gotOy  petite  source.  On 
parlait  encore  français  à  Gottet  au  xv^  s. 

Iladcs,  ILlgos  (Echallens),  voir  Age. 

L'Ilannont,  voir  l'Armont. 

Harroz,  voir  Garroz. 

HaH,  Sur  la  — ,  loc.  à  Delémont,  ancien  emplacement  du  gi- 
bet, correspondant  des  Fourches  du  reste  du  pays  romand  ;  de 
harty  proprement  la  corde  destinée  à  pendre  le  criminel. 


HAUDÈRES  —   HAUTE   COUR  207 

Haudères,  es  ou  les  ~,  ham.  d'Evolène,  Valais,  Oudeires, 
i25o,  Ouderres,  xiii«  s.,  Houdeyres  vers  1280.  Paraît  renfermer 
la  même  racine  que  les  Odes,  territoire  aux  maisons  éparses, 
majens  de  Riddes,  Valais,  Odei,  chalets  dans  un  lieu  ravagé  par 
l'avalanche  à  Trient,  et  que  Guides,  partie  du  pâturage  de  Bar- 
berine,  alpes  de  Salvan,  parcourue  et  ravagée  par  le  torrent. 

Les  Ilarnays,  prés  et  champs  à  Massongex,  fausse  orth.  ;  c'é- 
tait les  AreneySy  1743,  terrains  sablonneux  ;  voir  Arenaz. 

Hausseresse,  vallon  au  Pays-d'Enhaut,  plus  anciennement  la 
Vausseresse,  Valorseressy^  1276  ;  de  val^  vallée,  et  de  l'adjectif 
fém.  orseresse  ou  orsière,  des  ours  =  vallée  des  ours. 

Hausseys,  ham.  de  Vérossaz,  Valais,  écrit  encore  Ausseys, 
plans,  vers  1720,  Aussays  et  Haut-Serre  ;  du  latin  altum  saxarrij 
haut  sex,  haut  rocher. 

L'Haut,  nom  de  pâturages  supérieurs,  vallée  du  Rhône, 
Gruyère  et  Jura,  parfois  mal  orthographié  :  l'Haut  de  Mordes,  de 
Collonge,  de  Val  d'Illiez,  de  Morge  à  Saint-Gingolph  (yEaUy 
carte  Dufour,  Laudemorge,  Siegfried),  de  Taney  à  Vouvry 
{Looz,  atlas  Siegfried  ;  l'Haut  Patéri  à  Château-d'Œx,  l'Haut  de 
la  Joux,  Gruyère,  l'Haut  des  Roches  à  Romanens  ;  —  Pré  de 
l'Haut-dessous  et  dessus^  V Haut  y  i444>  à  Montricher  et  l'isle, 
l'Haut  Mont  à  Arzier,  Jura.  Ici  l'influence  du  latin  ait  us  l'a  em- 
porté sur  celle  du  hoch  germanique  qui  |a  produit  l'aspiration 
française  de  haut.  Au  temps  de  François  1®»"  haut  n'était  pas  aspiré, 
d'après  Génin  ;  en  i533,  d'après  Bouille,  le  peuple  aspirait  l'h. 

Hautafln,  forêt  au  Buron,  D.  Echallens,  nemore  de  Altqfine^ 
1177,  haut  et  fin,  limite,  territoire. 

Haut  Crèt,  ancienne  abbaye,  D.  Oron,  Altcrest,  ii5o,  Alto- 
crest,  iib^y  Aie rest,  1166,  Aucrest,  1242;  de  altum  cristum, 
forme  masc.  de  crista,  crôte. 

Haute  Cour,  ham.  de  Mont,  D.  Rolle,  Altacort,  i235,  M.  G. 
XV,  12,  Autecortj  1245,  Autacort,  1248,  Autracort,  1260,  5i, 
Aut{r)acort,  1261,  Ault{r)acorty  1266,  1298,  M.  R.  XIL  On 
peut  hésiter  :  quelques  formes  signifient  haute  cour  ;  d'autres  avec 
le  r  paraissent  signifier  ultra  cortern,  ce  qui  s'accorderait  avec  la 


208  HAUTERIVE  —  HERMONT 

situation  du  hameau,  au  delà  du  villagpe  principal  par  rapport  au 
château. 

Ilauterive,  Fribourg,  Alta  ripa^  ii57,  Alteripe^  1162,  et 
Neuchâtel,  Arta  ripa^  11 43,  s'expliquent  d'eux-mêmes,  ainsi  que 

Hauteville,  ham.  de  Saint-Légier,  Vaud,  Au/ac;/7a,  Altavilla, 
xiii«  s.,  M.  R.  VI,  349-389,  et  commune,  Fribourg,  Alta  villay 
Ï227,  M.  R.  XXII,  32  =  haute  ferme. 

Hennens,  D.  Glane,  Frib.,  Henens,  i4o3,  EnnenSy  i432  =: 
chez  les  descendants  de  Hino  ou  de  HennOy  n.  pr.  germain. 

Henniez,  Vaud  (pron.  Ingny)^  Enny^  i38o,  Iffnie,  1668  ;  do- 
maine de  Hinius  ou  Inius,  n.  pr.  germain  Hino  latinisé.  Enniez, 
loc.  à  Bussigny  sur  Morges,  à  rapprocher  du  ruisseau  voisin,  ri^ 
vulus  dictas  Anye,  1278,  Dict.  hist.  Vaud.  Suppl.,  p.  27.  Sans 
doute  même  origine. 

Hérens,  vallée  du  Valais,  ail.  Erinyerthal,  Erœns,  iioo, 
EruenSy  1195,  Heruens,  121 1,  Herens,  1224,  Eroinsy  1266,  gé- 
néralement Herens  depuis  1260,  cependant  Heruens,  1274,  i33o. 
D'après  Gatschet,  chez  les  descendants  de  Hero,  contraction  du 
n,  pr.  germain  Hericho  ou  Ericho. 

Hérémence,  D.  Herens,  Valais,  AremenSy  1195,  Eremeinci, 
xii«  s.,  Heremeins,  1200,  Herementia,  121 1,  Heremencia,  1248, 
Ermencia  et  Heremence,  1329  ;  Hermance,  Genève,  Ermencia, 
1271,  M.  G.  XIV,  Hermencia,  i326,  i344>  M.  G.  IX;  Her- 
menche,  D.  Moudon,  Ermenges,  i254,  M.  F.  IV,  216,  Het- 
mainge,  i453,  Hermenges^  xvii«  s.  Les  trois,  d'après  Gatschet, 
du  n.  pr.  germain  Heremunty  Harimunt,  Plutôt  d'un  autre  nom 
de  la  même  racine,  si  l'on  décompose  Herem-eins,  Herm-enges,  le 
nom  doit  avoir  été  Heremo,  Harimo.  En  tout  cas,  rien  de  com- 
mun avec  Hermès,  ni  avec  eremos,  comme  le  voulaient  d'anciens 
étymologistes  qui  se  basaient  trop  souvent  sur  une  ressemblance 
fortuite. 

Hermont,  maison  et  colline  isolée.  Gras  d'Hermont  près  Por- 
rentruy  =  crêt  à'Harimant,  n.  pr.  germain.  Trouillat  I,  XXVIII, 
y  place  le  camp  d'Arioviste  dans  la  bataille  entre  César  et  ce  chef 
germain  et  traduit  Gras  d'Hermont  par  Crêt  des  Germains. 


HÈRES  —   HUTINS  209 

Aux  Hères,  loc.  à  Monthey,  es  Hères,,  1819,  fausse  orth.  pour 
é%  Aires ^  1696,  voir  Aire  ;  de  même  les  Hères  à  Massong'ex,  es 
EyreSy  1761. 

Herniaulaz,  pâturag'e  de  Villeneuve,  le  même  qu'Argniolaz, 
alpes  d'Ollon  et  Argnaulaz^  vallée  de  TEau  froide,  Herniola, 
1242,  Hernyola^  1247»  Gart.  Haut-Grêt,  M.  R.  XII,  69,  78;  ra- 
cine hem  et  suffixe  dim.  ola,  Godefroy  a  un  s.  m.  hernu  =  juil- 
let. Ce  serait  alors  un  petit  pâturage  où  l'on  monte  en  juillet, 
comme  les  Majens,  où  l'on  monte  en  mai,  en  ail.  les  Augstkum- 
men  ou  Gombe  d'août.  Seulement  c  les  textes  où  figure  hernu 
sont  tous  du  nord-est  de  la  France  et  il  n'y  a  pas  de  preuve  que  ce 
mot  ait  été  usité  chez  nous,  »  nous  écrit  M.  Bonnard  ;  ceci  reste 
donc  une  simple  conjecture  jusqu'à  plus  ample  informé. 

Y  Hombes  à  Lens,  Ilombo  et  Hombettes  à  Ghalais,  autre 
forme  de  Gombes,  Go  m  bettes.  Gette  permutation  curieuse  c^h  est 
assez  fréquente  d'Arbaz  à  Ghalais,  soit  entre  Sion  et  Sierre  :  Har- 
roz  pour  Carroz  à  Ghalais  et  Arbaz,  et  même  à  Gryon  (Vaud). 
Voir  les  mots  suivants 

tlondemène  à  Ayent  =  Condémine. 

tlongrin,  rivière,  affl.  de  la  Sarine,  Ongrim^  1294»  M.  R. 
XXII,  44t»  Ongrin^  1392,  i4oo,  le  Longrin,  l'Eau  du  Longrin, 
plans  d'Aigle,  1720. 

Ilorbe,  loc.  à  Ayent,  Valais  =  corbe,  courbe,  pour  c-h  voir 
Hombes. 

L'Hormont,  mont  boisé  à  Praz,  D.  Glane  ;  voir  Ormont. 

Aux  Hornes,  loc.  à  Gryon,  D.  Aigle  =  aux  Gornes,  pour  c-h 
voir  Hombes. 

Es  Hornettes,  Ehornettos,  carte  Siegfried,  sommet  sur  Ayent 
=:  es  Gornettes  ;  permutation  c-h,  voir  Hombes. 

Les  Hors,  crêts  au  Rawyl,  alpes  d' Ayent  =  les  Cors  ou  cornes, 
pour  C'h  voir  Hombes. 

La  Houmaz,  loc.  à  Ayent  =  la  Gombe,  avec  apocope  du  b, 
sous  l'influence  de  la  forme  allemande  Kummen  ;  pour  c-A,  voir 
Hombes. 

Hutins  ou  Huttins,  Utîns,  Uttins,  une  3o<^  de  lieux-dits  dans 

M.  D.   SEC.   SERIE,   TOME  VII  14 


210  HOTEAU  —   IGNES 

la  région  du  Léman  et  d'Orbe  à  Neuveville  ;  autre  forme  de  hau-- 
tains ^  en  Vivarais,  autainy  v.  fr.  utin^  nom  des  vignes  grimpant 
sur  des  arbres  morts  dont  on  a  laissé  les  grosses  branches,  mode 
de  culture  disparu  chez  nous,  mais  qu'on  retrouve  encore  aux  en- 
virons d'Ëvian.  Huimets,  champs  à  Founex,  diminutif. 

L'Hotau  à  Murist  et  Montagnj-les-Monts,  les  Hotaux  à  Broc, 
Fribourg,  dessus  l'Hottaux  à  Ciavalejres  près  Morat  ;  du  latin 
hospitale,  patois  ofauy  la  maison,  v.  fr.  hostaul,  iSga,  Rec.  dipi. 
V,  85,  les  hotoz  de  Torgon  à  Vionnaz,  1728.  De  là  aussi  en 
l'Heptau,  loc.  à  Saint-Gingolph,  vers  l*Etôt,  m.  à  Dorenaz,  Va- 
lais ;  les  nouf  Hospitaul,  i4o6,  les  Hôpitaux^  une  des  4  ban- 
nières de  Fribourg,  et  les  Hôpitaux  neufs  et  Hôpitaux  vieux  k 
la  frontière  française  près  Vallorbe. 

L'Hôpital,  ham.  détruit  près  Ménières,  Frib.  Le  P.  Deliiou, 
prenant  ce  mot  au  sens  moderne,  et  le  trouvant  c  dans  les  docu- 
ments les  plus  anciens,  »  en  conclut  que  «  cet  établissement  de 
charité  remonte  aux  premiers  temps  du  christianisme.  Dict.  hist. 
VIII,  891.  Les  mots  ci-dessus  montrent  qu'il  s'agit  simplement 
d'une  maison. 

lluémoz,  grand  village  d'Ollon,  Oësmoz,  1629,  Recueil  de 
chartes  d'Aigle,  p.  16G. 

La  Hutte  (ou  Heutte),  D.  Gourtelary  ;  fr.  hutte,  du  v.  h.  ail. 
hùtia,  cabane. 

Ibeau,  nom  sur  l'atlas  Siegfried  d'une  forôt  du  val  Ferret,  forêt 
Ibeau.  Evidemment  fausse  orth.  Ce  doit  être  la  forêt,  la  Jeur  y 
Bôs,  la  forêt  aux  crapauds,  comme  la  Tsau  y  Bots  à  Château- 
d'Œx,  de  Bô,  Bot,  Bau  =  crapaud,  ou  le  Crêt  d'y  Baux  sur 
Montreux,  de  bau,  bœuf. 

Icogne  près  Lens  ;  voir  Econe. 

Ignés,  Glacier  et  Col  des  — ,  vallée  d'Arolla,  Valais  ;  pourrait 
venir  du  provençal  igne^  de  feu,  du  latin  ignis,  feu,  allusion  aux 
teintes  de  feu  de  ce  col  glaciaire  au  soleil  levant  pour  les  habi- 
tants des  Haudères  et  de  la  Forclaz  d'Evolène. 


IGUES  —   ICIZENEN  211 

Igues,  m.  à  Orzens,  entre  le  Sauteniz,  le  ruisseau  de  Graylaz 
et  le  Ruz  de  Jaudray  =  les  eaux,  de  aquas. 

llattes,  Côtes  des  —  sur  le  Doubs,  à  Soubey  =  ilettes,  petites 
îles  ;  suffixe  jurassien  at  =  et. 

Illarse  ou  lllarsaz,  ham.  de  Colombey,  Valais,  Ylarsa,  i35i, 
Peirum  de  Illarza,  un  des  quatre  premiers  syndics  octroyés  à  la 
ville  d'Aigle  en  1288  ;  de  y  =  in  et  v.  fr.  larsCy  larze^  mélèze, 
de  laricem,  aux  mélèzes.  11  y  a  encore  des  groupes  de  mélèzes  çà 
et  là  dans  la  plaine. 

lllens,  ruines  et  ham.  près  Arconciel,  D.  Sarine,  ail.  Illingen, 
et  lllens,  château  ruiné  près  Pont,  D.  Veveyse,  UllenSy  ii55, 
iiSS,  lllens,  1157,  M.  R.  XII,  12,  47»  i5,  HellenSy  HeslenSy 
1 154,  Cart.  Month.,  ItlenSy  1179,  Icliens,  1182,  Donat.  Haut., 
Ylleinsy  1284,  M.  R.  XXIX,  809,  Illeins,  1288,  M.  R.  VI,  669, 
Hy liens,  i25i,  F.  B.  II,  lllens,  181 9,  Malile,  Yllans,  i85o,  /r- 
lens,  1888,  YrlenSy  il^iç),  Erling  dans  la  chronique  de  Schilling*, 
Irlains,  1470,  Arch.  Fr.  V,  etc.  =chez  les  descendants  de  Itilip), 
n.  pr.  germain. 

niiez  ou  llliers,  vallée  du  Valais,  Yliacum,  1180,  Hidber,  II, 
vallis  Uiaca,  xii^  et  xiii®  s.,  Y  liiez,  1200,  Ylies,  1286,  Yllies, 
1268,  1287,  Ylles,  1281,  Yllier,  i436.  Gremaud,  dans  M.  R., 
très  probablement  d'un  n.  d'homme;  pourrait  dériver  de  Illus, 
nom  cité  par  De  Vit.  Ce  nom  porté  par  des  hommes  d'origine  ger- 
manique paraît  être  la  latinisation  du  n.  germain  ///o,  ////,  le  ter- 
rible. 

En  tous  cas  pas  vallée  des  houx,  de  ilex,  comme  le  veut  Studer  ;  cet 
arbrisseau  y  est  presque  inconnu  et  le  mot  latin  n'a  pas  passé  en  ro- 
mand ;  quant  à  rinterprétation  de  M.  Léon  Franc,  Vau  de  lié,  vallée  des 
eaux,  reproduite  par  J.  Monod  (Guide  du  Valais),  elle  ne  s'accorde  pas 
non  plus  avec  les  formes  primitives. 

Increna,  arête  rocheuse  près  Champéry  ;  voir  Encrenaz. 

inden,  D.  Louèche,  Valais,  village  | autrefois  romand,  Indes. 
1242,  i38o,  Yndes,  i25o,  1299,  i45o;  le  ai  allemand  représente 
le  s  plur.  français. 

Iclzenen,    ham.  de  Gampel,    aujouid'hui  simple  mayen,  es 


212  INYERSmS   —   ISERABLES 

probablement  le   JonczanUy   1276,   Joutzana^    ia85,   de  deux 
chartes,  M.  R.  -XXX,  que  M.  Gremaud  n'a  pas  identifié. 

Inversins,  loc.  à  Saint-Georges,  Burtiguj,  Gimel  ;  endroits  si- 
tués à  l'envers,  sur  la  pente  opposée  au  lieu  principal. 

Invoua,  ham.  à  Marly,  à  Tlnvoué  (Invuez)  à  Sales,  Sarine, 
rinvoê  à  Thierrens,  Tlnvoex  à  Granges,  es  Invouettes  à  Char- 
mey  ;  autres  formes  de  ivoué,  du  celtique  ive,  eue,  eau,  parallèle 
du  latin  aqua,  d'où  le  v.  fr.  aiguë. 

Invuardos,  ham.  de  Payerne,  voir  Ënvuardes. 

Iplens,  loc.  à  l'Isle,  D.  Gossonay,  Iplens,  xiii«  s.  et  1878,  M. 
R.  I,  26  livr.,  64.  C'est  sans  doute  la  «villa  quae  dicitur  Erplens^^ 
1009,  et  le  ErplenXy  1002,  Hidber,  I,  286,  que  Gatschet,  p.  266, 
rapporte  à  Apples,  tandis  que  ce  village  s'appelait  Aplis  en  1009, 
M.  R.  III,  427  et  1125,  ib.  i438,  et  dès  lors  toujours  Aples  ou 
Apples  =  chez  les  descendants  à*ErpilOy  dérivé  de  Erpo^  n.  pr. 
germain.  (Fôrstm.  a  Erfilo  et  Erpel,  racine  Arb.) 

Les  Ireites,  loc.  sur  Lens,  Valais  =  airettes,  voir  Aire. 

Irlens,  ham.  de  Chapelle  sur  Gillarens,  D.  Glane,  Frib.  ;  autre 
forme  d*Illens,  voir  ce  mot. 

Isenau,  alpe  d'Ormont-dessus,  Isenoz  au  plan  cadastral,  Ise- 
nod  dans  Bridel,  1801  ;  autrefois  Eisenaux,  Oisenaax,  carte 
Rovéréa,  Ezen  d'Eaux  dans  Lutz,  forme  primitive  UsinauZy 
1279  (Corthésy,  p.  i48).  La  localité  esta  la  frontière  allemande. 
Origine  inconnue.  Ce  mot  serait-il  d'origine  germanique  ?  Il  y  a 
plusieurs  noms  ail.  dans  le  voisinage.  Ce  serait  alors  la  racine 
isen,  eisen,  assez  fréquente,  Isenberg,-thal,-egg,-fluh,-ried  ;  du  v. 
ail.  isen,  fer,  et  au,  prairie. 

Isérables  ou  Iserabloz,  D.  Martigny,  Valais,  Aserablos^  1227, 
Heyserabloy  1260,  Yserablo(z)j  1266,  Heserahlo,  1267,  Asera- 
blo,  1822,  etc.  ;  de  iserable,  nom  patois  de  l'érable,  aussi  en 
Dauphiné,  même  origine  pour 

Isérables  à  Gy,  Genève,  à  Outre-Rhône  (Lisérabloz),  2  loc.  à 
Olion  et  à  Ferreyres,  Daillens,  Yvonand,  Vaud,  à  Hauteville 
(Gruyère),  ainsi  que  Oserabloz,  loc.  à  Vollèges,  Valais,  un  casale 


ISERAZ   —  IVETTE  213 

de  Asserabloz  à  Ependes,  Fribourg,  1278,  M.  F.  I,  274,  Lose' 
rablsy  loc.  à  Neuchâtel,  1874. 

Iseraz,  ruisseau  à  Moirj,  D.  Cossonay,  appelé  la  Liseraz  par 
soudure  de  Tarticle  dans  le  Dict.  hist.  Vaud,  parent  des  nom- 
breuses Isara,  aujourd'hui  :  Isère  du  Dauphiné  ;  Isar,  affl.  du  Da- 
nube, Iser»  affl.  de  TElbe,  Yser  en  Belg'ique  ;  c'est  le  fém.  de  Tad- 
jectif  ligure  isaroSy  qui  va  vile  =  la  (rivière)  rapide. 

Iserin,  pâturage  d'Ormont-dessus,  Y  serins,  i44i>  M.  R.,  Yse- 
ririf  1474  (Gorlhésy,  Vallée  des  Ormonts,  écrit  Yserim  ?). 

Llslan  à  Bavois,  D.  Orbe,  maison  et  domcdne  sur  une  émi- 
nence  dans  le  marais,  faussement  écrit  VIsland  sur  Tatlas  Sieg- 
fried ;  de  {fundum)  insulanum,  fonds  formant  une  tle  ;  Tlslon, 
loc.  à  Bex  près  la  Gryonne,  dim.  de  île,  comme  es  Isellions,  dans 
les  bras  du  Rhône  à  No  ville,  et  les  liions  à  Illarse,  filions,  1696. 
On  appelle  l'Isle,  D.  Cossonay,  Insula,  1824,  Lile,  i848,  Lila^ 
1862,  M.  R.  V,  de  insula,  île,  à  cause  de  sa  situation  entre  les 
sources  de  la  Venoge.  Les  Isles  dans  les  vallées  du  Rhône  et  de 
l'Orbe  et  aux  Ormonts  les  terres  entourées  jadis  par  les  bras  du 
Rhône,  de  l'Orbe  et  de  la  Grande  Eau. 

Issert  à  Orsières,  Valais,  et  ailleurs  ;  autre  forme  d*Essert. 

Itrivouos,  forêt  à  Chamoson^  Valais  ;  de  ultra,  outre,  et 
ivoués  ;  outre  les  eaux,  au  delà  de  la  Lozence  et  du  torrent  de 
Cry. 

Itroz,  voir  Etroz. 

Ittens  ou  liens,  ham.  de  La  Chaux,  D,  Cossonay  ;  villa  /f- 
tinges,  964,  M.  R.  VI,  3,  Idens  en  ioo5,  Itteins,  1288,  M.  R.  VI, 
646,  Ittens,  1887,  M.  R.  V,  8o4  =  chez  les  descendants  de  Itto, 
Ido  ou  H  itto,  variantes  du  même  nom  germain  ;  un  Hitto  est  un 
des  signataires  de  la  charte  de  fondation  de  l'abbaye  de  Payerne 
en  962. 

Ivelle  ou  Ivouette,  affl.  de  l'Avançon  à  Bex,  les  Iveltes  ou 
Evouettes,  vill.  D.  Monthey,  Valais,  avec  de  nombreuses  sources  ; 
celui-ci,  d'après  Galschet,  copié  par  Studer,  de  l'ail,  eibe  ou  ibe, 
if.  C'est  certainement  une  erreur  et  son  nom  vient,  comme  celui 


214  IVUBX   —  JAVROZ 

du  torrent,  de  iuue,  eau,  et  suffixe  diminutif  ettêy  petite  eau,  pe- 
tites sources. 

Iviiex,  loc.  à  Prahins,  même  racine,  ainsi  que  Livœz  à  Assens, 
article  soudé  pour  Tlvœx  ;  de  ivue,  eau,  et  sufiF.  coll.  ex. 

Izigière,  ham.  d'Ardon^  D.  Conthey,  Valais.  C'est  une  faute 
de  la  carte  qui  a  soudé  l'article  is  =  es.  La  Feuille  ofiF.  du  Valais 
dit  les  majens  d'isîères,  Ysieri  apud  Ardum  i3o6  campo  Z)y- 
syery  (d'Ysyery)  apud  Arduns  1 260  ;  peut-être  de  la  racine  celtique 
iSj  frais  (Holder,  p.  79).  On  trouve  aussi  Nizière  de  en  Isière. 

Jabloz  ou  Jable,  deux  pâtura^  à  l'Ëtivaz,  au  pied  sud  de  la 
Gummfluh,  qui  s'appelle  aussi  quelquefois  Jabloz.  Peut-être  le 
même  que  le  n.  commun  jable,  qui  présente  aussi  le  sens  de  fa- 
çade, fronton  (Godefroy)  ;  le  Jabloz  ou  Gummflub  présente  de  ce 
côté  de  hautes  parois  qu'on  peut  comparer  à  un  fronton. 

La  Jaluze,  vall.  et  ham.  au  Locle,  Neuch.,  Jaluse,  1429,  M. 
N.  XLI,  Jaleuze,  i53i  ;  dejaluzay  partie  tendre  du  roc  ou  cal- 
caire jurassique  supérieur.  Desor,  M.  N.,  62,  origine  inconnue. 

Jaman,  montag'ne  D.  Vevey,  Gément,  Gémant,  i34o,  Géman, 
i4o2,  M.  R.,  2«  s.,  II,  71,  Zamantj  i453,  Creux  de  Jéman,  pa- 
tois Dzéman,  pâturag'c  et  rochers  à  Collongpe,  D.  Saint-Maurice, 
Valais. 

Jamblex,  m.  à  Bursinei,  prato  de  Jambla,  1249,  M.  R.  VII. 

Jargonani,  ham.  et  ruiss.  près  Genève,  Gerganant,  i368, 
nantum  de  Gergunant,  i475,  M.  G.  XVIII,  Gergonant,  i48o, 
1670  ;  de  nant,  mot  celtique  =  vallée,  ruisseau,  et  d'une  racine 
égcalement  celtique  qu'on  retrouve  dans  Gerg-ovie,  capitale  des  Ar- 
vernes. 

Es  Jaux  à  Gorbeyrier,  D.  Aigle,  les  Petites  Jaux  à  Echallens  ; 
autre  forme  dej'oux,  forêt,  de  môme  le  Dzaou,  Ormont-dessus. 

Jaulin,  ham.  de  Riaz,  Fribourg  ;  voir  Joulens. 

Javrex,  ham.  de  Cerniat,  tire  son  nom  du 

Javroz,  torrent,  affl.  de  la  Jogne,  Gruyère  ;  aqua  que  dicitur 
JuauroSy  ii34,  JaurOy  1294,  JaaarOy  1296,  JaurCy  1577.  Gats- 


JENTES  —  JOINTES  215 

«het  le  tire  d'aquarium,  conduite  d'eau,  ruisseau.  «  Impossible^ 
à  cause  de  la  place  de  Faccent.  »  (Boonard.) 

Jentes,  D.  Lac,  Frib.,  nom  fr.  de  JeasSy  Juus,  i423^  JenteSy 
JuenieSy  i34o,  Jœntes^  i423,  Rec.  dipl.  III,  VII.  D  après  Gats- 
«hel,  contraction  du  n.  pr.  Johannetus  ;  le  fém.  Johanneta  don- 
nait un  nom  Je  nia. 

Jetty,  ham.  d'Evolène,  D.  Hérens,  Valais,  Lagyetiy  1260,  M. 
R.  XXIX,  456^  alpem  de  Lageti,  fin  du  xiii«  s.,  M.  R.  XXXIII, 
452  =  la  Giète,  voir  ce  mot. 

Jeu,  Jeur,  Jeux,  voir  Joux. 

La  Jeamaz,  forêt  de  châtaigniers  à  Monthey,  la  Dieurna, 
1819,  JeurnaZy  1696  ;  d'un  adj.  du  bas  latin  ^  jurina,  de  forêt. 

Jogne,  riv.  de  la  Gruyère,  Jonia,  Jon,  Joune,  Youn,  1397., 
M.  R.  XXII,  261,  Jouriy  1677,  ail.  Jaun;  la  Jogne  ou  Jougne- 
naz,  affl.  de  l'Orbe  *,  Jonnia,  1049  et  vers  11 10,  M.  R.  III,  456, 
464,  Jonia,  II 58,  ib.  476,  Joninm,  1181,  Hidber,  II.  Comme  les 
Jone  de  la  Suisse  allemande,  l'une  affl.  de  la  Reuss,  l'autre  du 
lac  de  Zurich,  Johanna  FluviuSy  834»  auxquelles  on  peut  ajouter 
le  Jungenbach  de  Saint-Nicolas,  Valais,  Jong^  i33o,  Jongynon, 
1827.  Toutes  portent  le  même  nom  d'orig'ine  celtique,  parent  de 
ceux  de  l'Yonne,  JoinOy  670,  de  la  Jouane,  Jonay  affl.  de  la 
Mayenne,  que  Holder,  Keltischer  Sprachschatz,  rapporte  sans  les 
expliquer.  Gatschet  dérive  Jog^ne  de  eauve,  iauve  par  l'intermé- 
diaire d'un  adjectif  hypothétique  juvina,  juina.  Studer,  toujours 
fantaisiste,  ajoute  :  Die  Freiburger  patois  lassen  vor  Abstânden 
zwischen  aqua  und  eauve,  iauve  y  iaune  (sic  !)  nicht  so  sehr  er- 
schrecken . 

La  Joie,  ruisseau  de  — ,  à  Bonmont,  gracieuse  métaphore  qui 
convient  on  ne  peut  mieux  à  ce  g-entil  ruisseau,  descendant  en  pe- 
tites cascatelles  près  du  château. 

La  Jointe,  m.  et  pâturajçe  au  confluent  des  deux  Hong-rins,  la 
Joynti  d*Ongrin,  i332,  une  autre  à  Vionnaz  ;  subst.  verbal  de 
joindre. 

'  Jouçiie,  Joni,  1±2S,  M.  R.  VI,  19,  vient  de  Jonnia,  et  Joutçnenaz  à  son  tour 
de  Jouane. 


216  JOLIMONT  —  JONGNY 

Jolimonty  colline  près  Anet,  Berne,  autrefois  Julemonty  encore 
en  1800  (Bridel),  Tschulimong  dans  le  dialecte  ail.  de  la  contrée  ; 
corruption  de  CAa/e-Mont,  Chalimont,  xyiip  s.,  mont  de  ChuleSy 
nom  fr.  de  Gais,  village  situé  au  pied.  M.  Alf.  Godet,  citant 
Torth.  Sus  le  Mont,  cadastre  de  Cerlier,  17 18,  en  dérive  Chule- 
mont,  Chulimont,  permut.  s-ch,  puis  Julimont,  Jolimont,  permut. 
ch-j.  Quant  à  Chules,  il  viendrait  de  Chulemont,  et  non  Tin- 
versé.  C'est  bien  compliqué.  D'après  cette  explication,  Chules  se- 
rait tout  à  fait  moderne,  or  on  voit  à  Chules  que  ce  nom  se  ren- 
contre déjà  en  1217,  i4o3. 

Le  Jonc,  écart  du  Grand-Saconnex,  Genève,  est  une  corruption 
de  VOujony  cette  terre  appartenant  jadis  à  la  chartreuse  d'Oujon,. 
à  laquelle  les  nobles  de  Sacounex  (l'avaient  donnée  en  i2i5.  M. 
R.  XII,  I,  p.  52,  confusion  entre  TOujon  et  le  patois  lou  Jonc. 

Jonchères,  ham.  de  Boudevilliers,  Neuch.,  JunchiereSy  1291  ; 
loc.  à  Etoj  et  à  Miécourt,  Jura,  Juncheres,  1290  ;  Jonchires  à 
Mézières,  à  Bursins,  la  JonchieriZy  1429,  Jonchière  à  Cossonay, 
Jonzîères  à  Gland,  au,  aux  Jonchet,s  à  Presing-es,  Grang'es,. 
Payerne,  etc.  ;  du  latin  juncaria  et  junceturriy  lieux  couverts  de 
joncs,  conmie  les  Joncs  à  Avenches,  Lussy-Fribourg,  etc.  Le  c 
disparaît  parfois  :  en  Jon,  écart  de  Donneloye,  les  Zons,  prés  à- 
Conthey.  De  ces  deux  dernières  formes  dérivent  en  Jonnaire  à 
Rennaz  et  Villeneuve  et  les  Zonnaires  à  Colombey,  Jonneyres, 
1696,  et  Monthey,  Jonnaires,  1819,  prés  marécageux  de  la  val- 
lée du  Rhône.  Au  Jochet  à  Monthey,  aux  Hochets,  18 19,  était 
es  Jonchets  en  i']2']. 

Jongny,  D.  Vevey,  Jaunie,  Jalnie^  Jalniei^  xii®  s.,  Donat- 
Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  89,  71,  79,  Jongnye,  1873,  Jongnyez, 
102 2.  La  forme  primitive  a  dû  être  Jalu  ou  Jaliniacum,  domaine 
d'un  Gallo-romain,  au  nom  indéterminé.  Hidber,  II,  p.  197,  rap- 
porte le  Jalnie  d'Hauterive  à  Jougne  ;  c'est  probablement  une  er- 
reur. Si  la  localité  d'Hauterive  ne  se  rapportait  pas  à  Jongny  et 
que  Jongnye  fût  la  forme  primitive  du  nom,  ce  serait  un  {f un- 
dam)  Janniacum,  gentilice  dérivé  du  cognomen  Jannas,  Holder, 
p.  89. 


JORAT   —  JOTTE  217 

Jorat,  montag^ne  au  N.  du  Léman,  Joraty  ii42,  ii84,  Jorety 

1177,  Jorathy  1182,  Joreth,  iigo,  Gart.  Month.,  M.   R.  XII,  et 

nom  de  nombreux  pâturag'cs  des  Alpes  et  du  Jura  ;  dérivé  de  yor, 

mot  sans  doute  celtique,  aujourd'hui  joux,  forêt.  Jouret,  Jorette, 

Jorettaz,  Jorattaz,  diminutifs  de  Jor  ;  Jorasse(az),  Ormonts, 

dépréciatif  ;  Joratel,  ham.  des  Ponts,  Neuch.,  dim.  de  Jorat  ;  Jo- 

rogne,  pAturag^es  semés  de  bois  à  Gryon,  D.  Aig'le,  péjoratif;  de 

jor  et  suffixe  offne  (comme  char-ogne,  ivr-ogne). 

iordil,  Jardil,  une  So®  de  loc.  Vaud  et  Fribourg,  Zerdil  en 
Valais  ;  plus  anciennement  gerdil,  xiii  et  xiv^  s.,  es  Jardits, 
Yvorne  ;  dérive  du  v.  h.  ail.  garto,  parallèle  du  latin  hortus,  jar- 
din. Jordillet,  loc.  à  Belmont,  Jordillon  à  Grandvaux,  diminu- 
tifs; la  forme  jardin  se  rencontre  très  anciennement  dans  les 
chartes:  Willelma  deu  iardiy  illi  de  Jardin^  1289,  1244,  M.  R. 
XII,  128,  i58. 

Joressant  (ou  Jorissant),  ham.  du  Haut  Vullj,  Fribourg,  aussi 
€t  mieux  Jorîssens  (on  prononce  ein).  Je  ressens,  i85o,  Juris- 
^^nsy  1878,  Juriscein,  1878,  Matile,  Jerussens  et  JorassenSy 
1409,  Kuenlin,  Port  de  Jersin,  i456,  dans  Boyve,  II,  87,  88.  Dé- 
rivé d'un  n.  pr.  germain  ;  l'étymologie  de  Gatschet  (p.  106),  qui 
la  lire  de  l'adjectif  bas  latin  juricina,  de  juria,  est  fort  douteuse. 
Jopnaire,  loc.  Vétroz  =  Joux  noire. 
Jorogne,  voir  Jorat. 

Jorlèsc,   autre  nom  du  plateau  d'Ayerne  sur  Corbeyrier  = 
Jor-teisa^  autre  forme  de  Jonx-Teisaz,  Villeneuve,  Ollon  ;  de 
joux  et  teise,  de  tensus,  part,  de  tendere,  joux  étendue. 
Jougne,  Jougnenaz,  voir  Jogne. 

Joulcns,  près  Morg'es,  jadis  village  paroissial  (aujourd'hui  2 
maisons),  Jolens,  ii4o,  ii47,  Cart.  Month.,  1218,  1228,  M.  R. 
VI,  22,  291,  Juiens,  1 182,  M.  R.  I,  176,  et  VII,  28,  Joleins,JoiinSy 
1288,  M.  R.  VI,  818,  643,  etc.;  Bois  Jolcns  a  Montcherand  ; 
Jaulin,  ham.  de  Riaz,  Frib.,  en  Joulens,  i83o  =  chez  les  des- 
cendants de  Jodiio,  dérivé  de  Joto,  n.  pr.  germain.  Fôrstm., 
p.  812. 

La  Jette,  8  m.  à  Travers,  Neuchâtel,  sur  le  flanc  N.  de  la  val- 


^8  ÉOUX   —  JURIGOZ 

lée.  Il  y  a  une  forme  dialectale  de  joue,  Berry,  jotte^  provençal 
ffautOy  on  dit  aussi  les  jottes  d'un  vaisseau,  les  deux  côtés  de  l'a- 
vant. Cette  forme  est-elle  connue  dans  le  patois  local  ? 

Joux,  Jour,  Jœur,  Jeux,  Djeux  (Vérossaz),  Dieux  (Masson- 
gex),  la  Jieu  (Evionnaz),  Jaux,  Dzaou  et  en  Valais  Zour,  Zeur, 
formes  diverses  dejoux,  bas  latinyur/a,  forêt  ;  ce  dernier,  lati- 
nisation de  j  or  y  mot  sans  doute  d'origine  celtique,  d'où  dérivent 
Jura,  Jorat,  voir  ces  mots.  Château  de  Jeux,  Jour,  1276,  Jou, 
1377,  Matile  ;  La  Joux,  Fribourg,  la  Jour,  i38o,  le  Mas  de  Joux 
à  Villars-le-Terroir^  les  Petites  Jaux  à  Echallens,  jadis  Afas  de 
Jor  ;  le  Six  Jeur  sur  Finhaut  =  le  rocher  de  la  forêt  ;  Jeur  en 
Saas,  vallée  de  Bagnes,  la  forêt  dans  les  rochers,  Graigeur  à 
Trient  =  Grand  Jeur,  la  grande  forêt,  etc. 

Jouxtens,  D.  Lausanne,  Joiens,  1228,  Joutens,  1228,  M.  R. 
VI,  234,  Jothens,  1227,  Joctens  et  Jouctens,  xiv®  s.  =  chez  les 
descendants  de  Joto,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  812. 

Les  Joyeuses,  clos  de  vignes  à  Cortaillod  («  le  meilleur  vin 
blanc  du  lieu  »,  dit  Matthey-Doret)  ;  ce  nom  n'a  pas  besoin  de 
commentaire. 

Jura,  Jura  dans  César,  Joras  dans  Strabon,  Jourassos  oros 
dans  Ptolémée,  au  pi.  Jures  et  Jura  au  sing.  dans  Pline  et  César, 
plus  tard  mons  Jurassus,  Jurum,  869,  M.  R.  XXIX,  montem 
Juri,  montem  Jure,  1079,  Cart.  Laus.,  Jurim,  ii5o,  Cart.  Ou- 
jon,  montem  de  Jour,  1282,  M.  G.  VII,  342,  racine  celtique  et 
peut-être  ligure  d'où  dérive  le  moi  Jor,  bas  latin  juria,  joux,  fo- 
rêt, nom  commun  dans  les  chartes  du  moyen  âge  pour  désigner 
surtout  les  forêts  montagneuses. 

Jurlens,  D.  Orbe,  Jurians,  1263,  M.  R.  III,  569,  Juriens, 
1359.  Gatschet  le  tire  de  jouXy  forêt,  par  l'intermédiaire  d'un  adj. 
jurianus.  C'est  plutôt  un  dérivé  d'un  n.  pr.  germain  ;  le  ans  de 
1263  paraît  d'abord  s'y  opposer,  mais  il  y  a  de  nombreux  exem- 
ples de  ans  au  xiii®  s.  dans  des  noms  dérivés  de  ingis,  voir  à  No- 
nens. 

Jurigoz,  loc.  à  Lausanne  ;  cette  localité  entre  Burgo  et  Oschie 
où  le  Chapitre  possédait  de  nombreuses  vignes,  est  toujours  dési- 


iUSST  —  LAHéNIRE  219 

^ée  (20  fois)  dans  le  Cartulaîre  de  Lausanne  (M.  B.  VI)  sous  le 
nom  de  Jooego,  Juvego.  Faut-il  supposer  que  le  nom  aurait  ainsi 
<:hangné  ?  Il  est  plus  probable  que  le  c?  est  un  r  et  qu'il  faut  lire 
JoregOf  Jurego.  Quant  à  l'origine  de  ce  mot,  impossible  de  rien 
préciser.  Jubainville,  p.  5oo-5o8,  cite  une  20«  de  cognomina  em- 
ployés tels  quels  comme  noms  de  lieux,  villa  Brannus^  fundus 
Catulus,  viens  Marcellus.  Il  est  possible  que  Juregt)  en  soit  un. 
Holder  a  un  nom  d'h.  Juricus^  ce  cocrnomen  ainsi  emplové  don- 
nerait à  lablatif  Jurico.  Peut-être  les  recueils  de  n.  propres  en 
donneraient-ils  la  solution. 

Jussy,  Genève,  Jusseij  1181,  M.  G.  II,  42»  Jussier^  1^73,  Jus^ 
sie^  1291,  Jussy e^  etc.  ;  de  (/andum)  Justiacum  ou  Jassiacam^ 
domaine  d'un  Jnsfias,  gentilice  dérivé  du  cognomen  Justus, 

Jux,  Goumœns-le  Jux,  Gumœns  lo  Jux,  i447»  M.  B.  XIV, 
Gumuens  le  JiiZy  i448  ;  de  l'ancien  adverbe  fr.  jits^  dessous,  du 
bas  latin  Jusum  =  Goumœns-dessous,  588  m.,  tandis  que  Gou- 
mœns-la-ville  est  à  6ao  m. 

Au  Laberrlau  à  Evionnaz,  Laberiaux^  17^0  =  Abériau,  voir 
p.  I. 

Lâchât,  forêt  et  forte  montée  entre  Salvan  et  Finhaut,  proba- 
blement fausse  orth.  pour  La  Chaz  ou  Sciaz^  arête.  Do  même 
pour  i^ehat  ou  l'Achat,  forêt  à  Goiombej,  l'Achat,  croupe  boi- 
sée, vallon  des  Verraux,  Montreux,  La  tachât  ou  Lotachat  pour 
l'Hauta  Chaz,  arête  au  N.  de  Charmey,  Gruyère.  La  Chaz  est  un 
nom  commun  dans  nos  Alpes,  voir  Chaz  et  Sciaz, 

I^cherelles,  ham.  de  Travers,  Neuch.,  Lescheri,  1266,  Matile; 
diminutif  de  Léchère,  voir  ce  mot. 

Laconnex,  C.  de  Genève,  Laconay^  1226,  i3i8,  Lacunay^ 
1281,  i3o2,  etc.,  M.  G.  IV,  XIV  ;  de  {fundiim)  Laconacum,  pro- 
priété d'un  Lacon,  du  cog'nomen  Laco,  Holder,  117. 

Lagec,  territoire  à  Saint-Martin  d'Hérens  =  Laget  pour  l'Agpet, 
prononç.  valaisanne  de  azel,  voir  Aze  ;  pour  le  c  final,  voir  Biolec. 

Lahénire,  champs  à  Ayent,  Valais  =  la  Chénière^  pour  cA-A 
voir  Bombes  ;  ire  pour  ière  est  fréquent.  Léchire,  Jonchire,  etc. 


220  LAIFROUT  —   LAMBOING 

Laifrout,  loc.  faubourg  d'Avenches  ;  de  lai  y  lé  y  là  et  /rou,  de 
Joris,  dehors  :  là-dehors. 

Laire,  plus.  loc.  ;  à  Monthey,  écrit  aussi  Lherre,  à  l'ère ,  1819^ 
Lairette,  voir  Aire. 

Laissalet,  voir  Luissel. 

La  Laissy,  pâturage  à  l'Etivaz,  frontière  du  Gessenaj  ;  serait- 
ce  le  D.  ail.  du  vallon  :  Lessi  ?  Plusieurs  localités  du  vallon  ont 
des  n.  ail.  :  Gademoz,  Coumattaz,  etc.,  sans  doute  jadis  propriétés 
d'habitants  de  l'autre  versant. 

Laite,  Leyte,  Leytaz  et  Leytets,  diminutifs,  noms  de  pâtu- 
rages, Pajs-d'Enhaut  et  Gruyère.  La  Laitemaire,  sommet  à  Châ- 
teau-d'Œx,  même  racine  et  maire,  de  major,  plus  grand  ?  Layte 
mapy  ou  Le3rtemarie  à  Charmey,  Let^  mael,  it^ii.  Probablement 
parents  du  mot  lède,  lette,  leyie,  donné  par  Littré,  Suppl.,  dési- 
gnant les  petits  vallons  renfermés  entre  les  dunes  des  landes.  Le 
Valais  a  d'autres  formes  qui  s'y  rattachent  sans  doute  :  Bonnes, 
luites,  champs  à  Martigny,  la  Luitte  à  Grimisuat,  Loite  condoi, 
arête  de  rochers,  vallée  d'Arolla,  une  autre  sur  Talpe  de  Vouas- 
son,  vall.  d'Hérens.  Ce  nom  se  retrouve  dans  le  Tessin  :  Loita 
dura  à  Airolo,  Loita  délia  Camoscia,  val  Maggia  ;  paraît  signi- 
fier ici  passage,  chemin  des  chamois.  Signification  incertaine  et 
origine  inconnue. 

Laives,  ham.  près  Moutier,  loc.  à  Epiquerez,  et  Laves,  plu- 
sieurs loc.,  toutes  Jura  bernois  ;  du  nom  commun  lava,  laver 
couches  de  pierres  polies  répandues  dans  le  Jura  (Bridel)  ;  du  latin 
lapis  y  pierre. 

Lallex,  ham.  près  Grandvaux,  Lalays,  1270,  M.  R.  XII,  en 
Lallex  à  Ghoëx,  Monthey,  à  V Allée,  1819  ;  Lalley,  chalets  combe 
de  Reschy,  Valais  ;  en  Laly  à  Corbeyrier,  en  Lally,  2  loc.  sur  les 
pentes  de  la  Pleyau  (ou  Pleïades),  une  3^  à  Saint-Georges  ;  fausse 
orthographe  pour  la  Lex,  la  Ly,  autre  forme  de  ley,  rocher,  pa- 
roi rocheuse  ;  voir  Lex. 

Lamboing,  ail.  Lamlingen,  D.  Neuveville,  Lambœns,  1178, 
1255,  LambuenSy  i25i,  Lambligen,  1290,  Lamblingen,  i3o4, 
Trouillat  =  chez   les  descendants  de  Lambo  (fr.)  ou  Lambilo 


LANGE  —   LANDERON  224 

(all.)y  dim.  de  Lambo,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.  n'a  que  Lampo, 
mais  p-b  permutent  facilement  ;  dans  la  même  racine,  Fôrstm. 
donne  Lampert,  Lambert,  Lamprecht,  Lambrecht,  etc. 

La  Lance,  source  et  ruisseau  près  Concise,  aquam,  rivum  de 
Lancea,  ii94)  Matile,  la  Lanci,  iai5,  M.  R.  XII,  54>  de  la 
Zancy  (j  atone),  i3i7,  1820  dans  les  actes  de  fondation  de  la 
-Chartreuse.  Ne  peut  venir,  comme  on  l'a  répété,  d'une  relique  de 
la  sainte  lance  qu'on  y  aurait  conservée  :  le  ruisseau  est  déjà 
nommé  ainsi  plus  d'un  siècle  avant  la  fondation  du  couvent  dans 
Matile  et  le  Cart.  de  Haut-Crèt.  C'est  le  subst.  verbal  de  lancer,  à 
cause  de  la  vitesse  de  l'eau.  Remarquons  que  le  ruisseau  fait  une 
cascade  et  que  ce  nom  de  Lance  se  rapporte  en  particulier  à  celle-ci* 
Le  ruisseau  lui-même  a  un  autre  nom,  la  Diaz,  jadis  Doiz,  la 
Doiz  de  la  Lancy,  i3i2.  De  même  le  Nozon  fait  à  Croy  une  cas- 
cade appelée  le  Dard  par  une  fig'ure  analogue.  La  Lance  (Lancy) 
était  jadis  aussi  le  nom  de  la  forêt  de  Vernand-dessus,  Lausanne. 

Lanche,  Lanize,  Lanze  (pr.  tz),  nom  de  nombreuses  ravines 
que  suivent  les  éboulis  ou  les  avalanches,  Alpes  vaudoises  et  va- 
laisannes  ;  contraction  de  lavanche,  Lanfes  à  Leysin,  permuta- 
tion ch'f  •=.  Lanches.  Lanchettes,  Lancettes,  diminutifs.  Lan- 
chys  à  SainlrLégier  et  Saint-Gingolph,  collectif. 

Lanciau,  ham.  sur  Riez  et  une  lo^'  de  loc.  Vaud  et  Fribourg  ; 
forme  patoise  de  lançoir,  endroit  d'où  l'on  lançait  le  bois  dans 
un  torrent  ou  dans  un  dévaloir.  Lanfleux,  loc.  à  Saint-Gingolph, 
le  même  avec  perm.  s-f. 

Lancy,  Genève,  Lanciacum,  1097,  ^^S-  S^^-  ^^»  LanciBy 
ii^Oy  Lancy e,  1264,  i3o5,  M.  G.  II,  46  et  XIV,  Lanciacum, 
1295,  iSii,  Lancier,  i3i4»  M.  G.  XIV,  etc.  =  (fundam)  Lan- 
ciacum,  domaine  d'un  Lancius,  gentilice  romain.  De  Vit,  IV. 

Le  Land,  chalet  à  La  Roche,  domaine  à  Ëssert,  Frib.  ;  de  l'ail. 
landy  campagne  ;  les  2  loc.  sont  à  la  frontière  des  langues. 

Landecy,  Genève,  Landissiacam,  M.  G.  II,  i54,  Landissie, 
1290,  i3o2,  M.  G.  I,  122  et  XIV  =  domaine  d'un  Landicius. 
Holder,  II,  p.  1 43,  a  un  Lanticiacus. 

Landeron,   Neuchâtel,   Lande run,    1209,    1212,    Landiron, 


222  LANFFREY  —   LAPIAZ 

laoQ,  1343,  Landeron,  i325,  etc.  ;  es  Landerons  à  Hermenches^ 
D.  Moudon  ;  diminutifs  de  lande.  L.  de  Meuron,  op.  dt.  i5,  croit 
pouvoir  dériver  le  Landeroo  ueuchâtelois de lall.  landen,  aborder. 
L'existence  d'autres  Landeron,  loin  de  tout  rivage,  contredit  cette 
étymoio^e,  qui  n'explique  du  reste  pas  le  suffixe  eron. 

Laiiifk*ey,  loc.  à  Romainmôtier,  emplacement  d'un  ancien  vil- 
lage disparu  :  plus  d'habitants  en  1671;  de  Land/riedy  n,  pv. 
germain. 

Langefan,  loc.  à  Roche  ==  longue  fin,  permutation  o-a  comme 
dans  Nava  pour  Nova,  Prafandaz  pour  profonde,  Longefan  à  Vil- 
leneuve et  Valeyres-sous-Rances,  et  in-an  comme  dans  tous  les 
noms  en  eins,  prononcés  aujourd'hui  an. 

Lanta  Toina,  Pré  à  — ,  à  Golombey,  Valais,  à  Lantaz  Thoi- 
naz,  1696,  à  VAnlaioine,  cadastre  1881  ;  probablement  un  Pré  à 
Y  A  nie  à  Toine,  à  la  tante  de  Toine  ou  Antoine,  v.  fr.  ante,  encore 
au  XIII*  s.  et  qui  s'est  conservé  dans  certains  dialectes  :  picard 
aniCy  provençal  amda,  anglais  aunt, 

Lantaney,  loc.  à  Bex  et  à  Ëvionnaz  ;  de  lantanetum^  endroit 
où  abondent  les  lanfaneSy  latin  lantana,  soit  les  viornes  obier. 

Lanvouîsset,  lieu  pierreux  au  pâturage  de  Salanfe,  Valais  ; 
l'Envuissel  à  Cremin  ;  Lanvuîsscl,  ham.  de  Middes,  près 
Payeme  ;  du  patois  anvôuiy  anvoué,  lanvoui  (article  agglutiné), 
lieu  où  abondent  les  serpents  ;  du  latin  angaisy  serpent.  Lanvoué 
se  dit  surtout  de  l'orvet,  mais  a  dû  désigner  à  l'origine  un  serpent 
quelconque. 

Lapex  ou  l^ppc,  pâturage  à  Gharmey  ;  de  lapé,  du  latin  la- 
pathurriy  oseille  des  Alpes,  trop  abondante  dans  bien  des  pâtu- 
rages. 

La  Lapiaz,  ham.  sur  Monthey,  Lapié,  Lapiez,  Lapîays,  La- 
piayes,  Lappé,  alpes  fribourgeoises  (Gharmey)  ou  avec  la  diph- 
tongue Liapcy,  Lîappey,  Liappec  dans  le  val  d'Hérens,  etc.  ; 
nom  commun  des  éboulis  de  rochers  dans  les  Alpes  romandes, 
ainsi  que  des  rochers  dénudés,  rongés  par  le  travail  des  eaux  et 
des  glaciers  ;  les  Liappalés  k  Enney,  Gruyère,  diminutif.  S'em- 
ploie aussi  dans  le  Jura  :  les  Lapes,  sur  Givrins  {LarpeSj  atlas 


LAQUE  —  LARRETS  223 

Siegfried),  Longirod  et  Saint-Georg^es,  les  Lepes  sur  Arzier, 
Liapes  au  Mormont,  la  Joux  des  Lapies  à  Fiez,  duos  lapides  ap- 
pellatos  Lapyesy  i5i6,  es  Lapies  près  Neuchâtel,  1292,  les  Lap- 
pies  à  Rochefort  et  à  Neuchâtel,  i374-  Le  Liappay  de  la  Gronaz 
près  Martigny  s'appelait  en  i346  lou  Glappey  de  la  GrunnaZy 
M.  R.  XXXII.  C'est  donc  le  même  mot  que  clapier,  au  sens  de 
tas  de  pierres  qu'il  a  encore  en  provençal,  dans  le  bas  latin  clape- 
rium,  dans  le  valdôtaio  clapey,  d'une  racine  klapy  d'origine  ger- 
manique d'après  Kôrting*,  qui  se  retrouve  dans  le  celtique:  kymri 
clap. 

Laque,  Saint-Maurice  de  Laque,  aussi  écrit  Lac,  village  près 
Sierre,  autrefois  Laques.,  tout  court,  lo  LaqueSy  1228,  Anton,  de 
Lac  et  P.  Sutor  de  Laques,  1271  ;  Ma  yen  de  Laque  à  Saint- 
Martin  d'Hérens,  Laquet,  un  des  ham.  du  village  précédent,  en 
patois  Laquouet,  la  Couet,  carte  du  Club,  un  pratum  dou  La- 
quais à  Nax,  1289  ;  ni  les  uns  ni  les  autres  de  lac,  bassin  d'eau  : 
il  n'y  en  a  point  et  les  petits  lacs  des  environs  s'appellent  Loussel, 
Loucet,  Louchet.  Probablement  du  v.  fr.  laCy  s.  m.,  fossé,  ravin, 
caverne. 

Larcossey,  vignes  à  Vionnaz,  Valais,  article  soudé  pour  l'Ar- 
cossev  :  voir  ce  mot. 

Larduzan,  Lardezan  dans  Lutz,  grande  alpe  au  S.  de  Grône, 
Valais  ;  Zam,  tout  court,  dans  la  vallée,  Alpe  dou  Chan,  i3io, 
Campo  dou  Chan,  iSSq  =  VAlpe  du  Champs  permutation  l-r 
et  ch'£{ts). 

Larenaz,  I^reney  =1  Arenaz,ey,  avec  soudure  de  l'article, 
voir  Arenaz. 

Es  Larrats,  champs,  Villars-sous-Champvent,  sans  doute  le 
même  que 

I^rrels,  ham.  Ormonts,  Lejsin,  Bioley-Magnoux,  Hauteville  ; 
I^rrel,  loc.  à  Monthey,  Larry,  1696,  Grandcour,  Avenches,  En- 
ney,  Larrî  à  Vullierens,  Larrit  à  Mont-la-Ville  et  Echallens, 
Larry,  Bercher  ;  Laret  à  Sullens,  au  Larrez,  12G0,  et  à  Saint- 
Aubin,  Frib.,  Larit  et  Lares,  i444  (ce  qui  l'a  fait  dériver  de  ad 
Lares,  Dict.  Dellion  XI,  19),  Lary.  Corbeyrier  et  Villars-le-Ter- 


224  LARZE   —  LAUFON 

roîr,  les  Larrus  à  Neuveville,  les  Larines  à  Saint-Triphon,  Larin, 
ham.  de  Chavannes-sur-Moudoo  ;  du  v.  fr.  larrisy  larizy  s.  m., 
bas  latin  larricium,  lande,  bruyère,  terrain  en  friche  ;  d'après 
Dietz,  du  néerlandais  loar,  clairière.  L'Arrêt  (carte  vaudoise), 
forêt  à  Vulliens,  est  une  fausse  orth.  du  même  mot.  Larrevoin, 
loc.  à  Aigle,  rochers  buissonneux,  parait  avoir  la  même  racine. 

La  Larze,  alpe  sur  Bex,  es  Larses  à  Monthey  ;  de  larzCy  mé- 
lèze, latin  laricem^  z  permute  avec  j  :  les  Larges  à  Vionnaz.  Le 
collectif  laricetum,  bois  de  mélèzes,  a  donné  Larzet  à  Gryon, 
Larzay(ey),  une  12*  de  loc,  Larsey  à  Saint-Maurice,  à  Anni- 
viers,  1288,  et  Vemamiège,  1260.  Avec  apocope  du  r,  Lazay,  La- 
zier  ou  Lagier,  alpes  de  Conthey,  le  Laisier  à  Vérossaz,  Ley^ 
sier,  1720,  le  Leyzay  (Laysey),  vallon  et  chalets,  Ormont-des- 
sous,  en  la  Lazaire  (mélèzes  !)  à  Vouvry.  Un  pré  aux  environs  de 
Palézieux,  Larsi  en  1284  présente  les  variantes  Laisi,  Laysi, 
Cart.  Haut-Crêt,  M.  R.  XII,  2,  i48.  Du  collectif  f.  lariceta  dérive 
Larzette  à  Vérossaz,  Largette,  petit  ham.  de  Fully,  permut. 
z-j,  une  Larsette  à  Ayent,  Valais,  i4o8.  Larzolet,  forêt  à  Or- 
sières,  diminutif.  Enfin  ce  mot  présente  les  formes  légèrement 
germanisées  de  Larschen,  loc.  à  Salquenen,  et  Larschi,  ham. 
près  Louèche. 

Lasse,  Revinne  de  —  à  Vionnaz,  Valais,  pour  TAsse,  s.  m.  = 
if,  voir  Asse  ;  Tif  est  fréquent  à  Vionnaz. 

Lassîores  (Siegfried)  ou  Latiores  (Dufour),  alpe  sur  Evolène, 
Valais,  alpe  qui  dicitur  Laces j  1260,  alpem  de  Lacces,  Accès 
vers  1280. 

Latte,  Pont  de  la  —  sur  THongrin,  Gruyère,  et  la  Lattaz,  loc. 
sur  Champéry  (pont  sur  un  torrent)  ;  de  latte,  v.  h.  ail.  latta, 
perche  ;  aussi  celtique,  irl.  slat,  gallois  llâthy  ital.  latta,  etc. 
Date  de  l'époque  où  le  pont  était  fait  d'une  ou  deux  lattes  jetées 
sur  le  torrent.  Bois  des  Lattes  aux  Ponts,  Neuch.,  bois  de 
grands  pins,  nus  jusqu'au  haut,  même  sens. 

Laudallaz,  alpe  de  l'Etivaz  ;  voir  Vaudallaz. 

Laufon,  Berne,  forme  francisée  de  Tall.  Lau/en,  de  lauferif 


LAUSANNE  225 

courir,  nom  générique  ail.  des  rapides  des  rivières  :  la  Birse  y  fait 
une  cascade  près  du  pont. 

Lausanne,  Lousonna  dans  Tinscription  de  Vidj^  rapportée  par 
Ch.  Morel  à  Tan  i68  ;  Lausonium,  Itin.  m®  s.  ;  LosonnCy  carte 
Peutinger,  iv«  s.  ;  Lausanna^  v«  s.,  Géog.  de  Ravenne,  Lau- 
sanna,  ii42,  Losene^  1^93,  etc.  Etjmologie  très  controversée. 
D'après  Gatschet  (Promenade  onomatologique,  1867)  et  De  Grou- 
saz  (Dict.  historique,  1867),  de  Laus,  ancien  nom  du  Flon.  4iLau8 
était  le  nom  du  Flon,  tel  qu'il  est  nommé  encore  en  i3i5  et  i558, 
et  Lousonna  était  bâtie  sur  ses  bords  »  (Gatschet).  Flon  est  un  n. 
corn,  (de  flumen)  et  Laus  était  le  n.  propre  du  Flon  de  Lausanne  : 
4(en  i5o2,  le  Flon  appelé  Laus  =  VeaiU  soit  le  Flon  appelée Lau^, 
i552  (Blanchet,  p.  12)  et,  en  1761,  le  ruisseau  autrefois  appelé  le 
LauSf  »  textes  cités  par  M.  B.  Dumur  (Revue  hist.  vaud.,  1901). 
A  Laus  s'ajoute  le  suffixe  onna  ou  ona,  qui  n'est  autre  que  le 
mot  celtique  ona,  rivière.  Lousona,  c'est  donc  la  rivière  Laus  ^, 
qui  a  donné  son  nom  à  la  ville  bâtie  sur  ses  bords,  comme  VAl- 
bonUy  la  rivière  Blanche,  à  Aubonne.  Notre  pays  o£Pre  une  dizaine 
de  noms  semblables,  formés  d'une  racine  souvent  indéterminée, 
nom  spécifique  du  cours  d'eau,  et  comme  suffixe  du  mot  ona  : 
Colona^  la  Colline,  Sanona  ou  Sarona,  la  Sarine,  Sorona,  la 
Serine,  Massona,  la  Massa,  Bivonna,  la   Divonne,  Liona,  la 
Lionne,  etc.  ^  Lorsque  la  langue  latine  prévalut,  ona  disparut  et 
l'on  dit  flumen  Laus,  le  flon  Laus  :  à  cette  époque  on  savait  en- 
core que  ona  :=:  flumen,  et  l'on  n'a  pas  fait  le  pléonasme. 

De  son  côté  M.  d'Arbois  de  Jubainville  tire  Lausanne  du  n.  pr. 
gaulois  Lousos,  dont  dérivent  le  cog-nomen  latin  Lausus  et  le 
gentilice  Lausius  tous  deux  fréquents  dans  les  auteurs  et  les  ins- 
criptions ;  voir  Holder,  II,  p.  i64.  Mentionnons  enfin   pour  mé- 

1  n  semble  que  Laus  ait  étë  aussi  le  aom  d*un  ruisseau  près  de  Prangias  :  en 
1246  dans  un  hommage  de  Humb.  de  Cossonay,  la  charte  fixe  les  limites  «  ab 
illa  aqua  Li  Laus  de  Pcrcngins,  M.  R.  V,  227. 

*  One  s'emploie  souvent  seul  en  France  :  One,  affl.  du  Loir,  One.  D.  Sarthe, 
One,  Rhône.  Petite  One,  Dordogne  ;  One  d'Arboust  et  One  d'Oueil,  Haute-Ga- 
ronne. 

M.  D.   SEC.  SÉRIE,   TOME  VII  15 


226  LAUTARET  —   LAVEY 

moire  rétymologîe  proposée  par  Studer  (Op.  cit.,  p.  i49)»  qui  dé- 
rive Lausanne  du  mot  romanche  aloussa,  laassa,  cerisier  à 
grappes  (Prunus  avium)  et  cite  à  Tappui  un  grand  nombre  de 
noms  de  localités  romanches  ou  italiennes  qui  paraissent  en  pro- 
venir. Chacun  sait  que  le  cerisier  à  grappes  s'appelle  chez  nous  la 
poutta,  le  putiety  que  le  mot  aloussa  y  est  complètement  inconnu 
et  il  n*y  a  pas  lieu  d'insister  sur  Timprobabilité  d'un  nom  de  lieu 
vaudois  dérivé  d'un  mot  romanche  qui  n'aurait  pas  laissé  d'autre 
trace  dans  le  pays. 

Lautaret,  alpe,  Val  des  Dix,  D.  Hérens,  Valais,  li  Altarety 
1238,  alpem  des  Autares  ou  Autarez,  laSg,  très  probablement 
en  souvenir  d'anciens  autels  de  l'époque  païenne,  dit  M.  Gremaud» 
Lauteret,  pâturage  sur  Montreux.  On  connaît  aussi  l'alpe  et  le 
col  de  Lautaret  en  Dauphiné,  jadis  écrit  YAutaret^  du  latin  a/- 
tare^  autel. 

Lavanchy,  une  io«  de  ham.  et  de  loc.  des  Alpes  et  jusque  dans 
le  Jorat  :  un  Lavanchy  à  Montpreveyres,  collectif  =  endroit  ex- 
posé aux  avalanches  ou  aux  lavanches.  Le  mot  simple  s'emploie 
souvent  :  à  la  Lavanche,  Ormont-dessus,  et  ham.  de  Châtel- 
Saint-Denis,  les  Lavenches,  ravines  sur  Yvorne,  le  Lavancher, 
couloir  aux  avalanches,  alpes  de  Salvan  ;  les  Lovanches,  ham.  de 
Hauteville  et  de  Semsales,  Frib.  ;  Lavintsie  ou  Levanlsia,  forme 
patoise,  chalets  sur  Lourtier,  vallée  de  Bagnes.  Vient  d'awa- 
lanche,  par  métathèse  et  apocope  de  l'a  :  la  lavanche,  provençal 
lavanca,  d'après  Littré,  ou  dérivation  irrég.  de  labina,  lavina,. 
même  sens  ;  en  Lavancher  k  Vionnaz,  1728,  est  devenu  aujour- 
d'hui en  la  Vanchée. 

Lavançon,  loc.  à  Vionnaz,  Valais  ;  article  soudé  pour  l'Avan- 
çon. 

Lavey,  D.  Aigle,  Alaver,  io5i,  Lavetum,  1180,  1246,  etc. 
D'après  le  baron  de  Gingins,  de  lavare,  dans  la  pensée  que  ce 
lieu  aurait  été  une  station  thermale  et  que  la  source  trouvée  en 
i83i  aurait  été  connue  des  Romains,  puis  détruite  par  la  chute 
du  Tauretunum.  C'est  bien  douteux  :  il  semble  qu'on  devrait  en 
trouver  des  traces  dans  les  récits  de  l'éboulement  ;  d'ailleurs  il  y  a 


LAVIAUX  —  LAYAZ  227 

• 

un  autre  Lavey  à  Evionoaz.  Gatschet  tire  Lavetum,  Lavey, 
comme  Talpe  de  Lavey,  Haut  Simmenthal,  de  lapât  hum,  oseille 
des  Alpes,  d'où  vient  notre  mot  lapé,  mais  lapé  est  le  seul  mot 
employé  pour  désigner  cette  plante  qui  ne  croît  d'ailleurs  pas  à 
Lavey.  «  On  pourrait  plutôt,  nous  écrivait  M.  Bonnard,  le  ratta- 
cher à  la  famille  de  lavey  pierre  plate,  dalle.  »  Lavey,  avec  le  suf- 
fixe collectif  ey,  serait  donc  un  lieu  où  il  y  a  beaucoup  de  telles 
pierres,  où  on  les  exploite.  Seulement  ce  mot  lave,  employé  dans 
le  Jura  (v.  Laive)  n'a  pas  laissé  de  traces  dans  la  vallée  du  Rhône. 

Laviaux,  une  lo®  de  loc.,  Lavieu  à  Salvan,  1782,  Laviaou  à 
Gruyère,  Laviaouz,  ham.  de  Misery,  Frib.  ;  au  Lavœx  à  Aven- 
ches,  Lavieux  à  Gryon,  es  laviours  à  Granges,  Valais,  1482,  es 
Laviorets,  Laviotels,  diminutifs  à  Bullet  et  Corcelles,  Payerne  ; 
formes  patoises  du  v.  fr.  laviour,  lavoir,  qui  est  aussi  le  nom  de 
plusieurs  ham.,  par  exemple  Boécourt,  Courroux,  Jura  bernois. 

Lavigny,  Laviniacum,  ii45,  1172,  etc.,  Lavinei,  1177,  M. 
G.  II,  IV,  XIV,  Lavigni,  1210,  M.  R.  XII,  58,  Lavinie,  1228, 
M,  R.  VI,  LavigniacOy  12^^,  Lavigny e,  1822,  Lavignyer,  i335 
=  (praedium)  Laviniacum,  domaine  d'un  Lavinius,  gentilice 
romain  fréquent. 

Lax,  D.  Couches,  Valais,  Lncx,  1296,  LaXy  i3o8,  Lacx,  i333  ; 
on  a  dérivé  son  nom  de  lacus,  lac,  à  cause  de  plusieurs  petits  lacs 
qui  se  cachent  dans  ses  alpes  (comme  Laax  ou  Lax  des  Grisons, 
LageSy  1290,  Lags,  i3io)^  mais  ces  lacs  sont  fort  éloignés  et 
n'étaient  pas  connus  avant  l'établissement  du  village  qui  tire  plu- 
tôt son  nom  de  la  gorge  profonde  du  Rhône  qu'il  domine  ;  du  v. 
fr.  lac  y  s.  m.,  fossé,  ravin,  caverne.  Comparez  Laque. 

Layaz,  pâturage  au  milieu  des  bois,  Ormonts,  loc,  prés  à 
Choéx,  Monthey,  forêt  à  Blonay,  à  Goumœns-le-Jux  ;  les  Layets, 
chalets  Ormont-dessous,  Layette,  forêt  à  Sainte-Croix  et  Champa- 
gne, diminutifs  ;  es  Layeux,  m.  à  Ollon  et  loc.  à  Vouvry  ;  autres 
formes  :  Leya,  alpe  à  Lessoc,  Gruyère  ;  Lye,  mayen  dans  la  forêt 
sur  Painsec,  Anniviers  ;  Liez,  ham.  de  Saint-Martin  d'Hérens  ; 
Prés-Leys  à  Rossens,  Lîaz,  ham.  de  Mont  sur  Rolle  ;  l'AllIaZy 
pour  la  Liaz,  alpes  de  Blonay  ;  du  bas  latin  legia^  forêt,  v.  fr. 


228  LAYJU   —    LÉCHÈRE 

layCy  du  germ.  laidôy  chemin  dans  la  forêt,  puis  forêt,  f^yen, 
m.  à  Puidoux,  adjectif  =  de  la  forêt. 

Layju,  territoire  à  Onnens,  Vaud,.  au-dessus  du  village  =  lé^ 
là,  et  V.  fr.  JuSj  dessous,  du  latin  jusum  :  là-dessous. 

Lazier  ou  Lagier,  la  Zer,  atlas  Siegfried,  la  Gère,  carte  Du- 
four,  Lazière  en  patois,  5  formes  du  même  nom  d*un  ham.  d'Ar- 
baz,  D.  Sion.  Ansermoz  dou  Lasier,  Johannes  dou  Leysier, 
1824»  M.  R.  XXXI,  481  ;  paraît  être  un  larzier,  ou  larzej,  de  la- 
ricetam,  bois  de  mélèze,  avec  apocope  de  Tr,  comme  dans  Lazaj, 
Lasier  ou  Lagier  à  Gonthey.  Voir  Larze. 

Léamont,  ham.  de  Finhaut,  Valais  ;  Liamont,  ham.  de  Peney- 
le-Jorat  =  lé-amont,  là  haut,  ces  hameaux  étant  situés  au-dessus 
de  leurs  villages. 

Léchaud,  quartier  de  Bex,  au  pied  du  Sex,  bien  exposé  au 
midi  ;  probablement  pour  YEchaud,  subst.  verbal  de  échauder, 
chauffer. 

Léchelles,  D.  Broyé,  Frib.,  ail.  Leitern,  Leschielles,  i3oi, 
Leschieles,  i43o,  Rec.  dipl.  II,  8,  VII,  286,  Léchielles,  i484  ; 
d'échelle,  lat.  scala,  à  cause  de  la  montée  rapide  depuis  Chandon, 
autrefois  chef-lieu  paroissial. 

Léchère,  Léchaire,  Lécheyre,  Leschière,  Leichière,  Les- 
chîpe,  Lichière,  etc.,  une  5oe  de  loc.  dans  tout  le  pays  romand 
(lischiera  au  Tessin)  ;  du  v.  h.  ail.  lisca,  herbe  de  marais,  fr. 
laîche  et  suffixe  collectif  ère  ;  le  simple  se  rencontre  aussi  :  aux 
Lèches  à  Ecublens  et  à  Gollion,  le  Plan  de  la  Lèche,  pâturage  à 
TEtivaz  (pourrait  être  aussi  Tendroit  où  Ton  donne  du  sel  à  lécher 
au  bétail),  Lécherex  ou  Lécheretaux  Ormonts,  Leschery,  1429, 
autre  collectif,  suffixe  ex  ou  ey  de  elum.  Lécherette,  Bernex, 
Gryon,  les  Mosses,  Villars-le-Gomte,  Lescherelaz  à  Massonens, 
i54o,  diminutif.  Des  formes  plus  voisines  de  l'allemand  :  Lischier 
à  Louèche,  Lischera  à  Gourtaman,  Frib.  A  la  même  racine  se 
rattachent  les  noms  allemands  Lyssach,  Lischeren,  Liesberg, 
jadis  Lieschenberg,  Quant  à  Liss  ou  Lyss,  D.  Aarberg,  Lissa, 
1009,  il  nous  paraît  venir  plutôt  du  gaulois  lisso,  irl.  liss,  de- 
meure fortifiée  par  un  rempart  de  terre. 


LÉDERREY    —   LENTIGNY  229 

Léderrey,  Grjon,  OUod,  Ormont-dessous,  Leyderriz,  i5ii, 
Léderay  au  Châtelard,  Léderry  à  Champtauroz,  Liderrey  à 
Conthey,  à  Charmey,  Villa  le  derrei,  iSig.  (Lidderey,  atlas 
Siegfried,  fausse  orth.)  Patois  lé-derrei  =  là-derrière,  comme 
Lidedain  à  Conthey  =  là-dedans  ;  en  français  populaire  on  dit 
là-dernier,  de  là  les  forges  de  Lademier  à  Vallorbe. 

Leiggem,  ham.  sur  Rarogue,  Valais,  œmmunitas  de  Leucrun, 
1378,  M.  R.  XXXIV,  probablement  du  n.  pr.  gaulois  Leucuron^ 
cité  par  Holder,  II,  196. 

Les  Leisettes,  ham.  de  Salvan,  Valais,  sur  une  pente  rocheuse 
très  raide  au-dessus  du  Trient,  Leseies,  1294,  en  la  Legettaz, 
loc.  à  Choëx  près  Monthey,  1716  (z-j)  ;  probablement  diminutif 
de  leXj  rocher,  voir  Lex. 

Leytel,  Leyiet,  voir  Luissel. 

Léman^  lacus  Lemanus  ou  Lemannus  des  anciens,  Lemanos 
limnê  (Dion,  89,  5),  Lemanê  (Ptolémée),  Lémannâ  limné  (Stra- 
bon)  ;  Lemanus  (Lucain),  Lemannus  (Ausone).  D'après  Gatschet 
(Promenade,  p.  28),  mot  celtique  parallèle  du  grec  limné,  lac, 
étang. 

Lenage,  m.  Monts  de  Lutry,  patois  pour  lunage,  v.  fr.  du  bas 
latin  lunaticumy  lunadium  à  Porrentruy,  i3i7,  «étendue  de 
terrain  qu'on  peut  cultiver  en  un  mois  lunaire  (Ducange)  ;  une 
loc.  Lunagio  à  Bursinel,  i243. 

La  Lendaz,  loc.  à  La  Roche,  Gruyère,  l^nda,  rue  à  Fribourg  ; 
de  l'ail,  lindây  tilleul  :  un  Jacob  de  la  Linda  à  Frib.,  i356,  Jahr. 
f.  Schw.  Gesch.  Il,  244- 

Lens,  D.  Sierre,  Valais,  Lens  et  Lenz,  1199,  Lenz,  1260, 
1286,  Lent,  1391.  Non  point  de  lens,  lentille  (Gatschet),  mais 
probablement  comme  Lens  en  Artois  et  Linz,  Rhin,  de  Lentium 
(vicum)  ou  comme  Linz,  Autriche,  de  Lentia  (villa),  tous  trois 
dérivés  du  gentilice  Lentius, 

Lentigny,  D.  Sarine,  Fribourg,  ail.  Lentenach,  Lintiniei  vers 
iit^2,  Lintinie,  ii58,  1264,  F.  B.  11,  Lintignye,  1286,  Lenti- 
gnye,  i43o,  Rec.  dipl.  VII,  236  ;  de  (fundum)  Lentiniacum, 
domaine  d'un  Leniinius,  gentilice  romain  dérivé  de  Lentius  et 


230  LENTILLÈRE   —  LEVAUX 

non  point  comme  le  veut  Gatschet,  copié  par  Studer,  de  lens^ 
lentille. 

Lentillère,  loc.  à  Collonge,  Conthey  et  à  Martig^ny-Combe, 
Lentîllières  à  Grissier,  Lintiller  à  Troistorrents  ;  un  Huldricus 
de  Lentilier  témoin  d*un  acte  entre  le  couvent  de  Haut-Crêt  et  Pa- 
lézieux,  1284.  Cart.  Haut-Crêt,  M.  R.  XII,  i3  ;  endroits  où  Ton 
cultivait  des  lentilles  y  voir  aussi  Nantilières. 

Lentina,  loc.  vignoble  de  Sion  (Lensinaz  au  cadastre  d'après 
Zimmerli),  Lentina^  6  fois  ia3o-i256;  de  (villa)  Lentina^  pro- 
priété, ferme  de  LeniinuSy  cognomen  romain. 

Lessoc,  D.  Gruyère,  Lessos,  12^1,  à  les  SoZy  1287,  M.  R.  VI, 
2^2,  Lessotj  i352,  iSqô,  1420,  M.  R.  XXII,  i453.  D'après  Gats- 
chet,  du  bas  latin  socca,  souche,  tronc.  Mais  le  c  est  moderne. 
Peut-être  de  soth,  bas  latin  sotus  ;  de  saltus,  qui,  dans  Ducange, 
désigne  un  parc  à  faire  paître  les  moutons,  un  bois.  A  les  Soz 
signifierait  donc  aux  bois,  aux  parcs.  De  même,  d'après  M.  de 
Chambrier,  le  vallon  appelé  aujourd'hui  Pertuis  du  Soc  ou  plu- 
tôt du  Sault,  près  Neuchâtel,  se  nommerait  dans  les  actes  anté- 
rieurs à  1377  Perlais  du  Soth. 

Lessus,  nom  du  plateau  du  rocher  de  Saint-Triphon  et  les  Prés 
Laissus  à  Vaumarcus  =  lé-sus,  là-dessus. 

Les  Letzettes,  prés  à  Vionnaz  ;  dim.  de  latche,  herbe  de  ma- 
rais ;  voir  Léchère. 

Leuchelette,  loc.  à  Sierre,  soudure  de  l'article  pour  l'Euche- 
lette,  rOchelelte,  la  petite  oche  ;  Luchelet  à  Granges  est  peut- 
être  un  diminutif  masculin. 

Leuchu,  plus.  loc.  Jura  bernois,  la  Fin  Leuchu  à  Boécourt, 
20-3o  m.  au-dessus  du  village  ;  les  Prés  Leuchus  à  Develier,  20- 
4o  m.  au-dessus  ;  les  Fins  Leuchus  à  Courfaivre,  Clos  Leuchu 
à  Rossemaison,  les  Champs  Leuchus  à  Movelier,  5o  m.  au-dessus 
=  les  fins,  les  prés,  les  clos,  les  champs  là-sus,  permutation  ju- 
rassienne ch'S  (chire  pour  sire).  M.  Bonnard  (in  litt.)  serait  dis- 
posé à  y  voir  plutôt  le  mot  lieu. 

Levaux,  2  m.  et  grand  domaine  à  Vouvry,  les  Grands  Ley a tfx, 
1776,  prés  à  Vouvry  et  Colombey,  près  du  Rhône,  ham.  sur  Mon* 


.   LBVIN   —   LEX  231 

they,  aussi  écrit  Levoz  (ou  les  Yauds,  carte  Dufour),  vallée  de  la 
Vièg^,  ham.  de  Plan-Ies-Ouates,  Genève,  Champ  Lévaux  sous 
Bottereus,  Frib.  N'ont  rien  de  commun  avec  vaux,  vallée,  qui 
n'expliquerait  pas  les  Levaux.  Au  reste  si  les  trois  premiers  sont 
dans  la  vallée,  le  4®  est  sur  la  hauteur.  C'est  le  même  mot  que 
l'anglais  et  v.  fr.  level,  liueau,  xv«s.,  provençal  livel^  wallon  lé" 
vaij  italien  livello  =  niveau,  du  latin  *  libellum^  latin  classique 
livella,  niveau  :  localités  sur  un  terrain  plat,  de  niveau.  Il  fau- 
drait donc  écrire  leueau.  Le  village  de  Le  Vaud,  D.  Nyon,  tire 
probablement  son  nom  du  même  mot. 

Le  vin,  Château  — ,  à  Monthey,  en  Chastellevey,  1696  ;  de  Le- 
vet,  n.  de  famille  de  Monthej. 

Levpon,  grand  ham.  de  Vollège,  Valais,  le  Levron^  1260,  Li- 
wrone,  in  Levrona,  i45i  ;  probablement  un  (vicum,  pratum)  le- 
porinum,  des  lièvres,  comme  en  Levpon,  prés  à  Ollon  ;  voir 
Leyvres 

Lex,  Ley,  (Lay)  ou  Lée,  Vérossaz,  Lez,  Evionnaz,  Lîx,  Lys, 
ou  avec  la  diphtongue,  mais  toujours  monosyllabe,  Lœx,  Loë, 
Luex,  Lue,  Massongex,  Luy,  Luis,  Luix,  Luys,  aussi  Louex, 
la  Louex  à  Vionnaz,  les  Loués  de  Don  à  Vionnaz,  Loué,  1770, 
Loués  à  Isérables,  nom  très  fréquent  dans  les  Alpes,  où  il  dé- 
signe, tantôt  des  parois  de  rochers  nus,  tantôt  des  pentes  ro- 
cheuses, plus  ou  moins  couvertes  d'un  maigre  gazon  ;  du  subst. 
vieux  et  moyen  h.  ail.  lei^,  leie,  m.  et  f.,  rocher,  hollandais  leie, 
rocher  schisteux,  anglo-saxon  leia,  f.,  rocher;  aussi  celtique, 
vieux  irl.  lie,  plur.  lieie,  pierre.  Lésette,  Leisette,  Luisette, 
Luisîn,  loc.  Valais,  diminutifs  des  formes  Lex,  Luis.  Forme  sou- 
vent des  composés  :  Solalex,  alpes  de  Bex  1=  sous  la  paroi  ;  Bal- 
lalui,  alpes  de  Lens,  belle  paroi  ;  se  soude  aussi  avec  l'article  : 
Eley,  ham.  de  Lavey  (ou  Eslex  ou  es  Lœx)  pour  es  Lex,  dans 
les  rochers  ;  l'Allée  au  Mont-Blanc,  au  Sanetsch  et  val  d'Anni- 
viers,  l'Allex  à  Bex,  Grandvaux,  Albeuve  =  la  Lex  (voir  Allée, 

*  Chacun  connaft  le  Lorelci  des  bords  du  Rhin  =  le  rocher  de  Lore  ou  Lur, 
fée  qui  entraînait  les  bateliers  dans  l'abîme. 


232  LEYDEFEUR  —   LIAVAS 

Allcx),  Croix  d* Aller  sur  une  paroi  de  rocher,  alpes  de  SainMjin- 
g-olph  =  Croix  de  la  Lex. 

Leydefeur  (ou  Laitefeux),  ham.  à  Bossey,  prés  Genève,  loc.  à 
Genollier  et  Givrins  ;  Ley  de  Fourt  (ou  Furt)  à  Bonvillars,  Leî- 
defrou  à  Ruejre-les-Prés,  Frib.,  peuWtre  le  LaideJ^urSy  ikl^y 
Arch.  Fr.  V,  3o4,  807  ;  de  léy  là,  et  feur^  four^  ffouy  de  foriSy 
dehors.  Chalet  deiTrou  à  TEtivaz,  même  sens. 

Leysin,  D.  Aigle,  Leissins,  1282,  Lisiriy  i355,  Lesin,  i355» 
i4o2,  puis  Leysins,  xv*  s.  (Layzeiriy  i588,  Leysin  et  Ley  sein  ^ 
xviie  s.,  chartes  d'Aigle).  La  forme  primitive  montre  que  nous 
avons  affaire  à  un  nom  patronymique  d'origine  germanique.  C'est 
le  correspondant  français  du  Leissigen  bernois,  D.  Thoune,  Lea-- 
zingen^  i386  .=  chez  les  descendants  de  Leudo^  LeuthOy  n.  pr. 
germain.  Fôrstm.,  p.  858. 

Leytron,  D.  Martigny,  Valais,  Leitrun^  12 19,  Leytrun,  1281^ 
1284,  Letron,  1291,  M.  R.,  Leitron,  1262,  Wûrstbg.  D'après 
Studer,  «  du  celte  ladr,  leydyr,  latin  latro,  voleur,  brigand^  >► 
donc  «  nid  de  brigands.  »  Mais  c'est  impossible,  latron,  lafronem 
a  donné  en  français  les  mots  larre,  lairre,  larron,  tr  devenant 
régulièrement  rr.  Vient  plutôt  du  n.  pr.  gaulois  Leiturrony 
donné  par  Holder,  II,  171. 

La  Leyvraz,  vallon  et  sommet  à  Château-d'Œx,  Roche  à  la 
Leyvpaz,  Epesses  ;  Leyvpcs,  loc.  à  Cossonay  et  chalets  à  Masson- 
gex,  en  la  Ley  vpoz  à  Vérossaz,  Valais  ;  la  Levra  ou  Laivra,  pâ- 
turage au  Saint-Bernard,  Levratayre,  loc.  à  Fully  ;  Mauleîvpa 
à  OUon  ;  pré  Levpay  à  Ollon,  Praz  Levpey  à  Servion,  pratum 
Leporinum,  xiP  s.,  Cart.  Haut-Crôt,  M.  R.  XII,  Lèvpemont  à 
Apples  ;  de  leivra,  s.  f.,  lièvre,  latin  leporem. 

Liaîscs,  forêt  sur  Lausanne  ;  voir  Glaisy. 

Lîapey,  voir  Lapié. 

Liaprey,  loc.  à  Saxon,  Liappay  à  Collonge,  Valais  ;  le  même, 
avec  le  son  mouillé,  que  Glarey. 

Le  Liaugex,  m.  et  terr.  près  du  Rhône  à  Aigle,  Li auges,  1646, 
1669,  le  Liauges,  167/4. 


LIARREY   —  UGNEROLLE  2^ 

Liavas,  Prés  —  à  Bassecourt,  D.  Delémont  ;  Liavoz,  chalets 
à  Charmey,  Clos  Liavoz  à  Semsales,  Liavaux  à  Châtel-Saint- 
Denis,  Liavau,  écart  de  Neirivue  =  Li,  lé,  là  et  avaux,  aval,  là 
en  aval. 

Liddes,  D.  Ëntremont,  Valais,  Leides,  1177,  LedeSy  1199, 
1286,  LitdeSj  1200,  Leddes,  1228,  Leydes,  i256,  Ligdes,  1259, 
LyddeSy  1267,  Lydes,  1296,  Liddes,  i345,  LideSy  i38i,  enfin 
définitivement  Liddes,  1470.  D'après  Gatschet,  du  bas  latin  lida, 
lidda,  péage  ;  possible,  bien  que  les  formes  primitives  en  e,  ei,  ey 
le  rendent  un  peu  douteux.  Un  autre  Liddes  à  Sierre  n'a  pas  de 
formes  anciennes  pouvant  éclaircir  l'origine. 

Lidedain,  Liderray,  voir  Léderrey. 

Lieffrens,  D.  Glane,  Fribourg^,  Leufrens  et  Lei/res,  xii«  s., 
Li freins^  Lie/reins,  1247,  Gart.  HautCrêt,  M.  R.  XII,  LyefrenSy 
1 359  =  chez  les  descendants  de  Leatjried  ou  Liejredj  n.  pr. 
germain.  Les  orth.  Riefrens  et  Lacfrens,  1262,  Wûrstbg.,  297, 
sont  des  fautes  de  copistes  ou  d'impression. 

Liène  ou  Lienne,  autre  nom  de  la  Rière,  rivière  descendant  du 
Rawyl,  Valais  ;  Lienna,  ruisseau  descendant  de  la  Berra  sur  La 
Roche,  Fribourg  ;  du  celte  glen,  vallée,  encore  employé  en  Ecosse 
(Glenmorey  Glencoa,  etc.)  pris  au  sens  de  ruisseau,  comme  nant, 
ruisseau  de  nantu,  vallée.  Rière  est  le  même  mot  avec  permuta- 
tion de  /  et  n  en  r, 

Lienson,  chalets  épars  sur  un  plateau  en  face  de  Charmey  = 
Li-en-Son,  là  sur  le  sommet  ;  un  peu  plus  loin  sont  les  chalets  de 
Liavoz,  dit  la  carte  pour  Li-avau,  là  en  bas. 

Le  Lieu^  D.  Vallée  de  Joux,  jadis  le  Lieu-Poncety  Lociis-Pon- 
tiiy  II 55  ;  du  nom  d'un  ermite  Pont i us  ou  Ponce  qui  le  premier 
y  habita.  Le  Lieu,  i483. 

Liez  ou  Lies,  Valais,  voir  Laye. 

Lignerolle,  D.  Orbe,' Li  ne  rôles,  11G3-1171,  Arch.  Fr.  VI,  Li- 
nerouleSj  XII,  Linnirules  et  Linnierules,  i235,  M.  R.  VI,  624, 
Lignierales  et  Ligniruoles,  1282,  M.  R.  III,  553,  LigneraleSy 
1285,  Ligniroules,  i446,  i458,  Glignyroules,  i485,  Lignyro- 
laZy  i52i,  Ligneroules,  i525.   D'après  Gatschet,  de  lignarolis 


234  LIGNIÈRES   —   LIOSON 

(barbarisme)  regio,  rég'ioo  boisée.  Très  peu  probable.  D'après 
les  formes  primitives,  sans  g-,  de  linariolas,  dim.  de  linariaSy  f. 
pi.  de  linarius,  de  lin,  donc  petits  champs  de  lin.  Plus  tard  s'est 
établie  une  confusion  avec  Ugnarias,  de  lignum,  bois.  Un  Li- 
gnerolles  de  France  s'appelait  Linariolas  au  milieu  du  vin®  s. 
(Jubainville,  p.  523). 

Lignières,  C.  Neuchâtel,  Linieres^  1179%  1212,  i3ii,  Lineres, 
1297,  Lignyeres,  i349  ;  m.  à  Saint-Sulpice  (Linière),  Neuch,  ; 
ha  m.  de  Saint-Saphorin,  Lavaux  ;  loc.  à  Essertines  sur  RoUe  et 
Lignièr^,  ham.  de  Gland,  D.  Nyon  ;  de  linarias,  champs  de  lin. 
Ceci  d'après  les  formes  primitives  xii^  et  xiii«  s.  Toutefois  la  dé- 
rivation de  lignaria  (vallis),  vallée,  région  boisée,  du  Mus.  N. 
XXXIV,  263,  n'est  pas  absolument  exclue.  Voir  le  mot  précé- 
dent. 

Lilat  à  Dorenaz,  Lillaz,  loc.  à  Martigny,  à  l'angle  entre  la 
Dranse  et  le  torrent  Bayard  =  VIslaz  ou  Vile, 

Limasse  ou  Limace,  grande  forêt  et  pâturage  à  Baulmes, 
Jura,  prel  de  la  Limace ^  i4i5,  prato  de  la  Lymacyz^  i5i6  ;  les 
Limaces,  métairie  à  Courtetelle  et  les  Limes,  loc.  à  Agiez,  pâtu- 
rage à  Cormoret,  Jura  bernois  ;  en  Limassier,  bois  à  Yvonand  ; 
dérivés  du  latin  limas^  ital.  limo^  lieu  humide,  racine  qui  a  donné 
le  fr.  limon. 

La  Limbaz,  rivière,  Vaud  et  Frib.,  affl.  de  la  Broyé  ;  paroi  de 
rocher  près  Saillon,  Valais  ;  Proz  Limbi,  au  pied  des  rochers  du 
Combin  au  Valsorey  ;  du  latin  limbus,  bordure,  ruban,  circuit, 
fr.  limbe. 

Lindéret,  pâturage  derrière  Gorjon,  Pays-d'Enhaut  =  l'En 
derrey,  derrière. 

Lionne  ou  Lionnaz,  rivière  à  l'Abbaje,  affl.  du  lac  de  Joux, 
Liona,  Leona  avant  iioo,  Leena,  ii4o,  M.  R.  I,  172  ;  fausse 
interprétation  d'un  nom  celtique.  Lionette,  ruisseau  à  Frenières 
sur  Bex,  diminutif.  Lion,  ancien  nom  du  Nozon,  d'où  Vaulion 
=  Vaux-Lion,  vallée  du  Lion  ;  du  celtique  lion,  gllon,  eau  cou- 
rante, parent  de  glen^  vallée  ;  voir  Lienne. 

Lioson,  deux    pâturages,  D.   Aigle,  l'un  à  Ormont-dessous, 


LIREC   —   LIZERNE  235 

Lyusorty  1247,  Lyoson,  1262,  Lusun,  1287,  Lioffson,  Lyogson, 
i24g;  l'autre  sur  Argoaulaz,  vallée  de  TEau  froide,  —  que 
M.  Hisely  a  confondu  avec  le  premier,  —  Liuson  supra  Herniola 
et  Lioson,  12^2,  Lyusun,  1248,  Lyoson,  Lyosum,  1262,  Lyou- 
son,  LyesoHy  i255,  Cart.  Haut-Grét,  M.  R.  XII,  pascua  de  Glo- 
son,  1829.  Probablement  de  locum,  lieu,  patois  /l'u,  et  son,  som 
=  du  sommet  ;  de  Tadj.  latin  summum^  donc  le  lieu,  la  station, 
le  pâturag'e  du  sommet,  chacun  d'eux  étant  le  pâturage  le  plus 
élevé  de  la  région,  celui  où  le  bétail  fait  sa  dernière  station  dans 
la  montée.  L'étjmologie  de  Gatschet,  qui  le  tire  de  lacticinia^  est 
absolument  impossible. 

Lirec,  alpe,  Val  d'Anniviers  =  Lirette,  pour  le  suffixe  ec,  voir 
Biolec. 

Lirette,  ham.  de  Saint-Jean  d'Anniviers,  le  Yreta,  1260,  Li- 
rette sur  Ardon,  Lyrettaz  sur  Sierre,  autres  formes,  avec  sou- 
dure de  l'article,  de  YAirette^  dim.  de  Aire  ;  voir  ce  mot. 

Lite,  la  Lita  ou  Leta  de  Pont,  au  Plan  des  Isles,  les  Lites  ou 
Letes,  lé  léti  du  Rachy,  subtus  les  Lites,  i332,  Ormonts,  ceux-ci 
fauchages  longs  et  étroits  ;  la  Lette,  alpe  de  Bourg-Saint-Pierre, 
es  Lettes  à  Collonge,  à  Yionnaz,  Littes,  1770,  aux,  es  Littes  à 
Yvome,  à  Troistorrents,  Vérossaz,  à  Fang  de  Chandolin  et  à  Mol- 
lens,  Valais  ;  es  Littes  à  Erschmatt,  i43o  ;  du  v.  h.  ail.  lista, 
bordure,  bande  longue  et  étroite  (en  Berry  lîte,  bande  étroite  de 
mousseline.  Les  Ilettes  à  Monthey,  près  de  la  Vièze,  ont  la  même 
origine  ;  c'était  autrefois  es  Lites,  Littes,  1696  ;  de  même  à  Mas- 
songex  les  Ilettes,  es  Lettes,  1743,  avec  le  patois  y  Lettes  ;  il  y  a 
eu  soudure  de  l'y,  de  là  ès-y-Lettes,  les  Ilettes. 

En  Liresson,  loc.  à  Conthey,  Valais  ;  probablement  en  l'Ires- 
son^  hérisson. 

Litroz,  fausse  orth.  pour  L'Itroz,  voir  Etroz. 

Liseraz,  ruisseau,  fausse  orth.  ;  voir  l'Iseraz. 

Lizeme,  riv.  D.  Conthey,  Valais,  aquam  de  Lyserna,  1 268  ; 
mais  ce  1  n'est  que  l'article  agglutiné  comme  le  prouvent  d'autres 
mentions:  aquam  que  vocatur  Yserna,  i3o4,  Yserna,  i3i5, 
i4i2,  Iserna,  iZZ^^  Isernia,  1457  ;  elle  porte  ainsi  le  même  nom 


236  LOBSCHEZ   —   LODZO 

que  rArnon,  Ysernarriy  1 177,  et  que  le  torrent  Tlsamo  du  Tessin» 
mot  d'origine  celtique,  parent  sans  doute  de  Isara,  voir  Iseraz. 

Lobschez,  ham.  de  Soubej,  Jura  bernois,  Lobcheyy  1179^ 
i342,  Tr.  I,  365  et  III.  Le  Jura  présentant  régulièrement  la  cons- 
truction germanique  dans  les  noms,  on  pourrait  traduire  la  mai- 
son de  Lobo.  Hidber  interprète  par  Lo  Bissei.  II,  288. 

I^c,  ham.  de  Randogne,  Valais  ;  voir  Luc. 

Loche,  2  m.  à  Puidoux,  D.  Lavaux,  Loche  et  la  Loche-dessus  ; 
Loche  et  Lotze  à  Oleyres,  Luchelet,  forme  masc,  à  Granges, 
Valais^  Lochettaz  à  Bouloz  et  Lotsetaz  à  Tornj,  Frib.  ;  Louche 
et  Louchettaz  à  Monthej,  Loschetiaz,  i6g6  ;  Lochelettaz  à 
Miè|;C6,  Valais,  Leuchelette  à  Sierre  ;  agglutination  de  l'article 
pour  rOche,  l'Ochette,  l'Ochelette,  voir  Oche. 

Locle,  C.  Neuchâtel,  en  patois  Louche,  Loutché^  Loclo,  LoS" 
culo,  Losclu,  Locloz,  i35i,  i359,  Loucle,  1396,  1 53 1  ;  de  la  ra- 
cine celtique  lochy  lac,  correspondante  du  latin  lacus  et  suffixe 
dim.  ulus.  Ce  celte  loch,  encore  employé  en  Ecosse  et  en  Irlande, 
se  retrouve  dans  le  nom  celtique  Penn^loch,  tête  du  lac,  Penne- 
locus  ou  Pennilucus  des  Romains,  localité  qui  existait  alors  sur 
l'emplacement  de  Villeneuve.  La  vallée  du  Locle  était  souvent 
inondée  et  a  dû  former  primitivement  un  lac.  Lodat,  petit  lac 
près  Saint-Biaise,  un  autre  près  Gouvet,  Neuch.,  le  même  mot 
avec  suffixe  dim.  at  =  et.  Le  Grand  Locle,  loc.  à  Gorcelles,  Lo- 
c /or  vers  ii5o,  on  Locle,  1280;  les  Lodats,  loc.  à  Auvernier, 
avaient  sans  doute  jadis  de  petits  lacs  aujourd'hui  disparus.  En 
i844>  les  champs  du  Grand  Locle  devinrent  un  tac  de  7  à  8  pieds 
de  profondeur.  M.  N.  XIX,  278  ;  voir  aussi  Luissel. 

Locras,  n.  fr.  de  Lilscherz,  D.  Gerlier,  Berne,  Luscerat,  1277. 

Lodzo,  vaste  terrasse  qui  se  creuse  sur  le  flanc  O.  du  Mont- 
Gond,  au-dessus  des  parois  de  rochers  du  Ghemin-Neuf  ;  la 
Loudze,  pâturage  entre  Bretaye  et  la  Forclaz,  Louze(dz),  alpes 
de  Ghamoson,  permutation  j-dz  :  Lodzo  =  louge,  comme  rodzo, 
rouge.  Louge,  article  agglutiné  pour  l'Oug'e,  autre  forme  de 
auge  ;  du  latin  alveus,  bassin,  voir  Ouge, 


LŒNAZ    —   LONAZ  237 

La  Lœnaz,  ruisseau  à  Massongex,  Valais,  aqua  dicta  Aloygno, 
1247,  ^-  ^*  XXIX,  4o3. 

L<etschen,  vallée  du  Valais,  Lyehc,  i233,  Liesch^  1290, 
Liech,  i477>  encore  en  i53i,  ordinairement  Liée  aux  xiii«et  xiv« 
s. ,  vallis  Illiaca  superior  dans  les  chartes,  pour  la  disting>uer  du 
val  d'Illiez  ;  probablement  du  celtique  lieic^  pierres,  britann. 
liech,  breton  liac'h,  pierre.  Zeuss,  p.  32. 

Lœx,  ham.  de  Bernex,  Genève,  au-dessous  des  falaises  du 
Rhône,  Lœs,  xiv«  s.  ;  de  lei,  rocher,  voir  Lex. 

Les  Loges,  nombreuses  localités,  chalets,  hameaux,  Jura  vau- 
dois,  neuchâtelois  et  Val.  Saint-Imier  ;  encore  plus  fréquent  en 
France  (71  fois  dans  Tlndre)  ;  dim.  Logette  ;  le  même  que  le  n. 
commun  loge,  au  sens  primitif  du  germ.  laubja^  primitivement 
hutte,  cabane  de  feuillag^e,  ail.  lauby  romanche  lobgia,  tonnelle. 
Dans  la  Louge,  m.  à  Château-d'Œx,  qu'on  prendrait  pour  une 
variante,  il  faut  plutôt  voir  Tarticle  a^g'lutiné  :  Loug'e  pour 
rOuge,  les  maisons  de  la  Louge  sont  dans  un  terrain  bas,  au  bord 
de  la  Sarine,  même  position  que  de  nombreuses  Ouges. 

Es  Lognies  (pour  Lognes),  vignes  à  Luins^  D.  Rolle  ;  endroit 
où  abondaient  les  lognes,  nom  patois  de  la  bardane. 

Lombriaoa  ou  Lombriaux,  sommet  qui  termine  le  chaînon 
de  la  Dent  de  Lys,  Fribourg  =  y,  fr.  Vombril  ou  nombril,  du 
latin  umbilicus,  avec  agglutination  de  l'article,  sjn.  des  Nom- 
brieux. 

Lomont,  longue  chaîne  du  Jura  qui  s'étend  des  environs  de 
Delémont  à  Pont  de  Roide  en  France  =  long  mont  par  dissimi- 
lation  comme  Moron  de  Montrond  et  Romont  de  rond  mont,  bois 
de  Loomont,  i3o8,  dans  la  charte  des  Franchises  de  Blamont 
(Blantmontj. 

Lona,  alpe  et  col,  avec  3  lacs,  entre  les  vallées  d'Hérens  et 
d'Anniviers,  Valais  ;  de  lona,  en  provençal  launa,  étang,  marais, 
petit  lac,  dérivé  du  latin  lacuna,  d'où  par  syncope  launa,  d'après 
Dietz.  Dans  le  Lyonnais  et  en  Dauphiné,  lône  n:  ancien  bras  de 
rivière  à  l'eau  dormante. 

Lonay,  D.  Morges,  Lonay,  1 177-1208,  Losnai,    i2i3,  1228, 


238  LONDON   —   LONGE 

1242,  S  parasite.  La  forme  de  11 77  nous  montre  un  dérivé  d'uD 
n.  d'homme,  sans  doute  (Jundum)  Lonacum,  domaine  d'un  Lo^ 
nus  :  le  cognomen  Lonus  est  dans  Holder,  II,  p.  286. 

LoDdon,  rivière  C.  de  Genève,  carte  Dufour  et  carte  état^major 
français  ;  fausse  orth.  pour  VAlondon,  par  apocope  du  a  passé  à 
larticle  comme  le  montrent  les  formes  anciennes  Alonda,  1292^ 
1295  et  i3i2,  M.  G.  I,  108,  XIV,  244  et  XVIII,  4,  Aronda,  i3o5y 
AUondonz,  1821,  Alondon,  i358,  M.  G.  I,  126,  XVIII,  63.  Plu- 
sieurs autr&s  rivières  du  diocèse  portent  le  même  nom,  remarque 
le  Rég.  g'en.  On  y  trouve  une  racine  indéterminée  al  ou  ar  et 
onda,  qui  vient  peut-être,  comme  dans  Gironde,  d'un  plus  ancien 
umna,  parent  de  amnis,  fleuve,  voir  Géronde.  Al  est  le  même 
que  Ar  :  Alonda,  Aronda,  et  doit  être  le  celtique  ar,  fleuve.  Il  y 
aurait  donc  là  une  combinaison  de  deux  racines  sig-nifiant  cours 
d'eau,  à  moins  que  ar  ne  soit  ici  la  particule  aug'mentative  ar  = 
très  ;  voir  Aar. 

LoDge,  fréquent  en  composition,  présente  deux  sens,  c'est  quel- 
quefois le  verbe  longer,  ainsi  Longeaigue,  ham.  de  Buttes,  Neu- 
châtel,  qui  longe  l'eau,  LoDgive,  m.  à  Puidoux,  même  sens. 
Longe  Reuse  ou  Longereuse  à  Fleurier,  Longeborgne,  ermi- 
tage près  de  la  Borgne,  Longe  Borny,  i448,  qui  longe  la  Borgne, 
Longevit,  champs  à  Montmagny,  pour  Longevy,  loc.  à  Arnex, 
Ghampmartin,  Salavaux,  champs  longeant  la  route.  Lonlîgue^ 
prés  à  Sottens  :  le  long  de  l'eau. 

D'autres  fois  c'est  longe,  adj.  v.  fr.  =  longue  ;  c'est  le  cas  le 
plus  fréquent.  De  là  les  nombreux  Longeraye,  une  20®,  on 
trouve  aussi  Longue  Raye  et  en  Valais  Lonzeraies  (Randogne)^ 
Longeaigue,  ruisseau  à  Avenches,  Longeau  près  Bienne,  ail. 
Lengnau,  Lengenachy  ^goy  Lengowe,  1181,  Longieiva,  1228,. 
Longeau,  1262  ;  Longive,  ruisseau  près  Oron,  la  Longue  eaue, 
i553,  Longivue,  ruisseau  près  Autigny,  Longeornes  à  Enney, 
de  orne,  sillon  ;  Longefange  à  Froideville,  D.  Echallens^  Longe- 
fange,  1142,  Longifangi,  1184,  1190,  M.  R.  XII,  Longefan  à 
Villeneuve,  longue  fin  ;  Longeperche  à  Ollon,  de  pertica,  voir 
Perche.  Longessiaz,  chalet  à  Gharmey,  longue  arête,  voir  Sciaz  ; 


LONGB3IALE   —  LOSSY  239 

Longevaux  à  Villeneuve,  longue  vallée  ;  Longe  Vemaz  à  Pam- 
pignj,  Longeville,  ham.  d'Orges,  D.  Yverdon,  Lon^avilla,  1126, 
M.  R.  III,  44i  et  1260,  longue  ferme  ;  Crétalonge  à  Sierre  et 
Grêta  Lonza  à  Sion,  permutation  j-z.  Enfin  longe  est  s.  f .  dans 

Longemale,  ham.  d'Ejsins,  D.  Njon,  m.  à  Fétignj  et  Cor- 
celles-Ie-Jorat  ;  Longemalaz,  5  ou  6  loc.,  Longemalle,  place  à 
Genève,  Longimala,  1278,  Longamalay  1298,  Longimala  et 
Mala  Longa,  i3o3  et  13 10,  M.  G.  IV,  XIV,  LongamallOy  xrv« 
s.  Le  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  647,  parle  d'une  vigne  près  du  ma- 
rais, paludem  que  vocatur  Longimala  :  de  longe  y  pris  substanti- 
vement, comme  dans  longe  de  cuir,  et  mala^  mauvaise  =  mau- 
vaise longe  (de  terre).  Le  quartier  de  Longemalle  à  Genève  for- 
mait alors  un  long  promontoire  dû  aux  atterrissements  du  lac,  à 
TE.  de  la  baie  du  Molard  qui  s'enfonçait  jusqu'aux  rues  Basses 
actuelles,  et  le  terrain  y  était  assez  marécageux,  comme  le  montre 
le  nom  de  Paluajs,  Palajs  (paludetum),  donné  à  des  terres  voi- 
sines. Longemalle,  loc.  à  Fiez,  même  sens. 

Les  Longennes,  prés  à  Beurnevésin  et  les  Longines  à  Villeret, 
les  deux  Jura  bernois  ;  de  longe^  s.  f.  et  su£F.  dim.  ine,  patois 
ena,  d'où  enne  ;  petits  morceaux  de  terre  de  forme  allongée. 

Longirod,  D.  Aubonne,  Longirot^  1267,  M.  R.  XXVIII, 
209,  Longiro,  1891,  i44i- 

Lonza,  rivière  du  Lœtscbenthal,  Valais,  Lodentza,  i3o4,  Lo^ 
denza,  1807. 

Lonzet,  Ghamplonzet,  à  Liddes,  forme  valaisanne  de  longet. 

Lopetle,  chapelle  à  Bourg-Saint-Pierre,  Valais,  à  Fribourg,  à 
Saint-Ursanne,  à  Porrentruj,  qu'un  cartographe  ignorant  écrit 
VHorette  (atlas  Siegfried)  ;  chapelles  consacrées  à  N.-D,  de  Lo- 
rette,  de  Loreto,  Italie. 

Lormaz,  Lormoy,  Lormy  =  Orme,  Ormoy,  avec  agglutina- 
tion de  l'article  ;  voir  Ormej. 

Lossy,  ham.  de  Belfaux,  Frib.,  Lozchie,  1228,  M.  R.  VI,  338, 
Lozie,  1229,  Lochiey  1267,  Lotzie,  1294,  Locye,  i445  =  (f^^- 
dum)  Losciacum  ou  Lossiacum^  domaine  d'un  Loscius  ou  d'un 


240  LOUGHET  —   LOUR 

LossiuSj  deux  gentilîces  connus  chacun  par  3  inscriptions.  Hol- 
der,  II,  289. 

Louchet,  Pompaples,  Saint-Saphorin,  Louchez,  Valais  ;  voir 
Luîssel. 

Louchet,  majen,  alpes  d'Hérémence,  près  Orsera  ;  probable- 
ment de  Prato  Longet  in  montibus  Heremencia  in  Ossella,  i456  ; 
de  Longet  par  une  double  permutation  on-ou,  j-ch.  Ce  n'est  pas 
Praz  long"  ou  Prato  longo,  comme  1  explique  le  Répertoire  M.  R. 
XXX,  puisqu'on  échange  la  terre  de  Prato  Longet  contre  une 
autre  à  Prato  longo,  p.  587. 

Loudze,  voir  Lodzo. 

Louèche,  Valais,  ail.  Leuk,  Leuca,  5i5,  ii3i,  il38,  Lu- 
chiam,  1017,  Luechia,  xii*  s.,  puis  encore  Leucha  et  Leuca, 
xiii«  et  xiv«  s.  (Gremaud),  Luech,  i474>  Arch.  Schw.  Gesch.  III. 
21 5.  D'après  Gatschet  et  Studer,  du  v.  h.  ail.  luoff,  luoc,  ca- 
verne, gorge.  Mais  comme  tous  les  anciens  noms  de  la  contrée 
sont  romands,  celtiques  et  non  allemands,  vient  plutôt  de  la  ra- 
cine celtique  lieicy  leugh,  pierre,  ou  mieux  encore  de  l'adj.  cel- 
tique leucos,  loucos,  blanc,  brillant  (Holder,  II,  196,  291),  qui 
convient  bien  à  la  position  ensoleillée  de  la  localité. 

Louèche-les-Bains,  balneis  Leuca,  i446,  s'appelait  Buez^  Bœz, 
1229,  communitas  de  Buez,  i3i5,  balnea  de  Bœz,  i339,  vallis 
de  BoiSy  i4o2,  balnea  magna  in  vallede^oé'5,  i4o5,  Buex,  1421, 
de  bois,  la  vallée  étant  alors  couverte  de  forêts. 

Loup,  Plaines  du  Loup,  sur  Lausanne  ;  de  En  L'Osf,  v.  fr.  osiy 
armée,  prononcé  en  Lo,  écrit  en  Lod,  puis  plaine  du  Lod,  enfin 
plaine  du  Loup,  Sur  l'origine  de  ce  mot  en  Lo,  un  contemporain 
des  guerres  de  Bourgoi^ne,  le  syndic  Johannes  Grant  raconte  que 
le  duc  Charles  le  Téméraire  «  plaça  son  armée  (i4  niars  —  27  mai 
1476)  dans  les  champs  soit  dans  le  lieu  dit  Grattapaille  dès  lors 
appelé  en  Lo  :  ^  obsidionem  suum  in  campis  sive  loco  dicto  Gra- 
tapalliz...  posuit,  ibi  ex  tune  en  Lo  dicitur,  M.  R.  XXVIII,  248. 

Lour,  Bois  de  la  —  à  Vallamand  ;  fausse  orth.  pour  IM/Zour, 
voir  A  Houx, 


LOURTENS  —   LOVENEX  241 

Lourtens,  D.  Lac,  Frib.,  ail.  Lurtigen^   Lurtingen,  i558, 
Lurtens,  1620  ;  d*uQ  n.  pr.  germain  indéterminé. 

Lourtier,  voir  Ortier. 

Lousine  ou  Loursine,  pâturage  sur  Fully  =  TOursine  ;  du 
latin  (comba)  ursina  (combe)  des  ours. 

La  Louve  ou  Loue,  ruisseau  à  Lausanne,  comme  la  Louve, 
affl.  du  Doubs.  On  pourrait  penser  à  un  substantif  verbal  de  luerCy 
arroser,  laver,  baigner,  mais  il  y  a  une  forte  objection  que  nous 
fait  M.  le  prof.  Bonnard,  c'est  que  «  luere  ne  semble  avoir  sur- 
vécu nulle  part  dans  le  domaine  des  langues  romanes.  »  Donc  ori- 
gine inconnue. 

Louvin,  loc.  à  Gléresse  =  adj.  v.  fr.  louuin,  loviriy  du  loup, 
i30us-en tendu  pré. 

Louye,  loc.  à  Goumœns-la-Ville,  Etagnières,  et  Fully,  Valais  ; 
«n  Louyaz  ou  es  Louyes,  ham.  de  Prez,  Frib.  ;  probablement 
pour  VOaye,  patois  Vouhiey  Toie,  prés  où  pâturaient  les  oies. 
Quant  à  la  Louye  dlllarse,  Valais,  elle  s'appelait  la  Loge,  Loget- 
iaZy  1696.  Un  singulier  exemple  de  défiguration  de  nom  nous  est 
fourni  par  la  Louye  de  Fully,  écrit  la  Croix  de  la  V  Houille  dans 
la  Feuille  d*Avis  oflF.  du  Valais. 

Lovatens,  D.  Moudon,  Lovatingis  entre  996  et  loi'],  Lovar- 
tens  entre  1200  et  1229,  Donat.  Haut.  =  chez  les  descendants  de 
Lobeto,  n.  pr.  germain;  racine  lob,  louange.  Fôrstera.,  879. 

Lovaty,  chalet  à  Gharmey,  Lovatîère  à  La  Rippe,  Lovataîre, 
Provence,  Lovateyre,  ham.  de  Lussy,  Frib.,  forêt  à  Vufflens-la- 
Ville,  es  Lovaleîres,  Auvernier,  i356,  Crou  des  Lovatieres  au 
Locle,  1872  =.  louvatière,  endroit  où  il  y  a  des  /oui^e^s,  jeunes 
loups  ;  de  là  encore  Lovât  à  Sottens,  Mont  Lovel  à  Tour-de- 
Tréme,  Champ  Lovet  à  CofiFrane,  Praz  Lovât,  Forel  de  Lavaux, 
pré  Louwet  à  Cornol,  i3i4,  Combe  Loviat  à  Courgenay,  i347  ; 
Lovettes  aux  Tavernes. 

Lovegnoz,  pâturage  sur  Mage,  D.   Hérens,  Valais,  Loueno, 
iSSg  ;  peut-être  de  la  famille  de  louin,  comme 
Lovenex  ou  Lovenet  (Lutz),  Loweneg,  xviii*  s.,  pâturage  sur 

M.  D.  SEC.  SÉRIE,   TOME   VII  16 


242  LOVENS   —   LOYE 

Saint-Gingolph,  qui  paraît  un  adj.  diminutif  de  Lovin,  adj.  =de 
loup.  (Praz)  Lovenet,  petit  pré  des  loups. 

Lovens,  D.  Sarine,  Frib.,  ail.  Lowing,  Lovens,  xii«  s.,  Lo^ 
vains f  i2i5,  1228,  Arch,  Fr.  VI,  Loueins,  1264,  F.  B.  II,  Lo^ 
venSy  1820  =:  chez  les  descendants  de  LobOy  n.  pr.  germain  ;  du 
V.  h.  ail.  lôpy  lob,  louange. 

Lovay,  forêt  à  Saint-Maurice,  Lovère  à  Bassecourt,  es  Lovey- 
i*es  à  Noville,  Lovières  à  Tramelan,  Louvière,  ham.  de  Presin- 
ges,  ferme  à  Mervelier,  forôt  à  Chévenez,  Luvery  à  Dompierre, 
D.  Moudon  =  louvière  y  bas  latin  luperia,  endroits  où  il  7  a  des 
loups  ;  diminutifs  Lovaret  à  Gryon,  Loveret  à  Vufflens-la- Ville, 
I^uverain  à  CoflPrane,  Loverens  à  Fej  ;  toutefois  ce  dernier  nom^ 
avec  sa  finale  ens,  pourrait  avoir  pour  origine  un  n.  d'homme  et 
signifier  :  chez  les  descendants  de  Lobhari,  de  Lobo  et  hari, 
guerrier  ;  voir  plus  haut  Lovens. 

I^veresse,  D.  Moutier,  Loveresce,  11 48,  1181,  Loverezo^ 
1179,  Loverasse,  1226,  1267,  etc.,  loc.  à  Miège,  Valais,  à  Aigle^ 
Loveressi/y  1426,  Louveresse,  17 18,  et  6  autres  Vaud  et  Frib.; 
I^veresche  à  Zinal  et  Loveréché  à  Grône,  D.  Sierre,  Valais  ; 
le  môme,  avec  suffixe  v.  fr.  eresse,  que  louvière. 

La  fréquence  des  noms  dérivés  de  loup  montre  combien  cet  animal 
était  abondant  dans  le  pays  jusqu'au  xviu®  s.  Les  comptes  du  syndic 
d'Aigle,  Pierre  Sylvestre,  pour  Tannée  1642,  mentionnent  des  primes 
payées  pour  30  loups  et  un  ours. 

Loye,  village  de  Grône,  Valais,  Loy,  1260,  Lohy,  1279,  Loify 
1892,  i4i7  ;  la  Loye,  forêt  à  Garrouge-Oron  ;  Loyes,  loc.  à  Ëtoy, 
et  Ëcublens-Morges  ;  la  Loyettaz,  loc.  à  Bettens  et  Bavois^  m.  à 
Rossens,  Frib.  ;  les  Loyettes,  nombreuses  forêts  et  lieux-dits. 
Eloyes,  loc.  à  Saint-Imier,  même  mot  avec  soudure  de  es.  Du  v. 
h.  ail.  loh,  fr.  forôt,  employé  jadis  comme  n.  commun.  On  trouve 
dans  M.  R.  XVIII  un  acte  de  iioo  où  Ton  parle  d^unam  loianiy 
une  forôt.  Loyes  est  aussi  le  nom  français,  oublié  aujourd'hui, 
(le  Laupen.  Un  récit  contemporain  (i34o)  de  la  bataille  de  Laupen, 
Rec.  dipl.  Frib.  III,  p.  27,  dit  :  Illi  de  Mureto,  videntes  Bernenses 
triumphari,  currebant  ad  aquam  Saronae  prope  Loyes  :   Ceux  de 


LOYE   —   LUCELLE  243 

Morat,  voyant  les  Bernois  l'emporter,  couraient  à  la  Sarine  vers 
Lojes. 

Loye,  quartier  de  Louèche,  en  ail.  Loge,  paraît  ainsi  se  ratta- 
cher à  l'ail,  leug'e,  lôg«,  g'alerie,  passage  ;  c'est  à  Louèche  la  rue 
qui  conduit  à  Varone.  Mais  ce  n'est  qu'une  fausse  traduction  alle- 
mande fondée  sur  un  rapport  extérieur  ;  les  trois  quartiers  de 
Louèche,  Loieou  Loje,  Galdenen  et  Tschablo  s'appelaient  en  i4ii 
tertia  Lobiiy  Caldane  et  Cabuli,  /.  de  LobiiSy  1392.  Loje  est  donc 
ici  un  synonyme  de  loge  et  vient  comme  lui  du  v.  h.  ail.  laubja^ 
hutte,  voir  Loge. 

l»zeDche  ou  Losenze,  rivière  près  Chamoson,  Valais,  Agensi^ 
1177  ^^  12 18,  VAzenchyy  iSqS,  aquam  de  Ausenches,  i33g,  en- 
core un  exemple  d'agglutination  de  l'article. 

Luc,  ham.  d'Ayent,  Valais,  en  patois  Lui,  Lus,  1267,  1279, 
1296,  Luis,  12^0,  LuXy  i336,  i34o,  i343  ;  2<>  commune,  val  d'An- 
niviers,  Luc,  tout  court,  i3o4,  12,  27,  Lucx^  i4o8.  Aujourd'hui 
encore  Lac,  tout  court,  1903,  1904,  dans  les  publications  officielles 
de  la  commune,  souvent  Saint-Luc  depuis  une  5o*  d'années. 
F.  ofiF.,  1900.  Généralement  dérivé  de  Saint-Luc.  A  cela  s'oppo- 
sent :  lo  les  anciennes  graphies  Lus,  Lux,  Lucx  ;  2<>  Luc  n'avait 
pas  d'église  ;  3<>  toutes  les  localités  qui  tirant  leur  nom  de  saints 
sont  constamment  désignées  par  leur  double  nom.  Jamais  il  ne  se- 
rait venu  à  l'idée  d'un  clerc  de  dire  tout  court  Luc  pour  Saint- 
Luc  ;  4®  Luc  d'Ayent  n'a  pas  même  de  chapelle  et  il  y  en  a  un  3* 
à  Randogne,  I^c  ou  Lock,  Luch,  1267,  M.  R.  ;  Loc,  i342, 
1429,  Zimmerli,  Lus,  i454.  Bridel  le  dérive  de  son  côté  de  lucus, 
bois.  Lux,  Luc  pourrait  aussi  venir  de  la  racine  celtique  lue, 
briller,  parent  du  latin.  Luc  d'Anniviers  est  particulièrement  en- 
soleillé et  quand  la  vallée  d'Anniviers  est  encore  ou  déjà  dans 
l'ombre,  les  maisons  de  Luc  brillent  au  soleil.  Luc  ou  le  Luc  est 
aussi  le  nom  de  5  ou  6  loc.  de  France  :  Drôme,  Isère,  Var,  Cal- 
vados. 

Lucel,  Luchet,  voir  Luissel. 

Luc«lle,  ail.  Liitzel,  loc.  et  rivière,  D.  Porrentruy,  Berne,  Z»a- 
cicella,  1126,  Lucella,  ii36,  Lucela,  1139,  ii46>  Lucila,   1176, 


244  LUCENS  —   LUGNORRE 

Monasterio  de  Luciscella,  1189,  Trouillat;  Lucella,  i3oo,  F.  B. 
IV.  Du  V.  h.  ail.  luzil^  petit,  et  de  cella^  demeure,  maison, 
changé  par  les  moines  en  lucis-cella,  demeure,  maison  de  lumière, 
nom  donné  sans  doute  par  le  fondateur  du  couvent.  Les  moines 
aimaient  ces  changements  pieux  ;  c'est  ainsi  qu'ils  changèrent 
aussi  le  nom  de  Stadowe  :  owe,  la  prairie,  et  Stad,  le  bord,  en 
Gottstatt,  Locum  Dei  «  Locum  Dei  antiquitus  dictum  Stadowe,  » 
1255,  F.  B.  II,  et  Frienisberg  en  Aurora. 

Luccns,  vitla,  Losingus,  968,  M.  R.  VI,  4>  Locens,  1157 
(Lettre  de  S.  Amédée  ad  Lausannenses  citée  par  Hisely,  Comtes 
de  Genevois),  LucenSy  1217,  LocenSy  i244>  F.  B.  II  ;  ail.  Lobsi- 
geriy  Lossingen  =  chez  les  descendants  de  Lobizo,  n.  pr.  ger- 
main. Racine  lob,  lôp,  louange.  Lucinge  en  Faucig'ny  a  la  même 
origine. 

Luette,    ham.    de    Saint-Martin     d'Hérens,    Valais,    Luethy 
1822. 

Lugnez,  D.  Porrentruy,  Berne,  Lunigie,  1181,  Lugney,  6  f. 
i3i6-i332,  Leugney,  xv^  s.,  vico  Lugdanico  dans  la  Vie  de 
Saint-Imier,  xv®  s.,  Vico  LugduniacOy  Musée  historique,  p.  295, 
nous  paraît  identique,  comme  origine,  avec  un  Luguniacum  pa- 
gus  Alsinsis,  viiie  s.,  cité  par  Holder,  II,  344  :  le  pagus  Alsinsis 
ou  Alsg-au  est  justement  le  pays  de  Porrentruy.  Holder  dérive  Lu- 
g-uniacum  du  nom  du  dieu  gaulois  Lugus,  dieu  de  la  lumière, 
d*où  dérive  également  Lyon.  Lugdunum  z=  le  fort  de  Lugus. 

Lugnorre,  ham.  du  Haut-Vully,  Fribourg  ;  Lug inares  et  Leu-- 
conaries,  lo']^,  LeaconareSy  iil^5y  Luchnorro,  ii83,  F.  B.  I, 
478,  Loisnuerrey  12 16,  Losnoros,  1228,  Lonurro,  1280,  Loi- 
nouros,  i235,  Lugnourro,  i352  ;  on  trouve  encore  Losnorro, 
LausnorOy  Lausnotro,  LunuerrCy  Lenoro,  1817,  Lognerro  et 
Lonerro,  i836,  LunouroZy  1878,  Lenauré  dans  Boyve,  xvii^  s., 
etc.  D'après  Gatschet,  de  lucus  nucarius,  bois  de  noyers.  Etymo- 
logie  douteuse.  Plutôt  d'origine  celtique.  La  première  partie  du 
nom  lug,  liigi  est  une  racine  celtique,  —  voir  le  mot  précédent, — 
qui  se  retrouve  dans  de  très  nombreux  noms.  Lugi,  peuple  de 
Bretagne,  Lugidamus,  Lugidunen,  Lugdunum,  etc.  Leuco  est 


LUGRINES   —   LOUCHEZ  245 

aussi  une  racine  celtique.  Quant  au  second  terme  nares,  norro,  il 
est  énigmatique. 

Es  Lugriaes,  vignes  à  Monnaz  et  Vaux^  D.  Morges,  et  loc.  à 
Vandœuvres,  Genève  ;  probablement  de  Lugrin,  n.  pr.  de  fam. 
répandu  à  la  Vallée  et  Savoie. 

Luins,  D.  Rolle,  Luins,  iii5,  Hidber,  I,  4^9,  1177,  M.  R.  I, 
187,  LuinSy  1299,  M.  G.  XIV,  Luyns,  i335,  1887,  M.  R.  V,  évi- 
demment un  patronymique  d'origine  germanique.  Mais  quelle 
consonne  disparue  y  avait-il  dans  le  suffixe  ins.  Serait-ce  un  équi- 
valent de  Luvens  =  chez  les  descendants  de  Lubo  ?  Nous  ne  sa- 
vons où  le  Régeste  genevois  a  trouvé  Lunnum,  p.  5o4*  La  charte 
de  1299  à  laquelle  il  renvoie  a  Luins  dans  M.  G. 

Les  Luisettes,  parois  rocheuses  au  Valsorej,  près  du  Saint-Ber- 
nard ;  le  Luisin,  sommet  sur  Salvan,  o£Frant  de  grandes  parois 
rocheuses  ;  diminutifs  de  luis,  forme  locale,  6  loc.  en  Valais  :  la 
Grand  Luis  au  Saint-Bernard,  la  Luis  Balayer  à  Salvan,  etc.  ;  du 
mot  lex  si  répandu  dans  nos  Alpes  =  paroi  de  rochers,  voir  Lex. 

Luissel,  nom  de  nombreux  petits  lacs,  à  Bex,  Panex  sur  Ollon, 
les  Plans  de  Bex,  Grebelley,  Ghâtel-Saint-Denis  (aussi  Lussel  ou 
Lussy)f  loc.  à  Aigle  ;  le  Luissalet  sur  Gryon  ;  loc.  à  Bex  ;  autre 
près  de  la  Veveyse  à  Saint-Légier  :  V/ssalet,  carte  vaudoise  ;  eys 
Lissalets  sur  Saint-Saphorin,  diminutifs.  Ajoutons 

Les  Gouilles  de  Lassez  à  Vuitebœuf,  Vaud  ; 

Le  Lucel  ou  Loussel,  vall.  d'Arolla,  Valais  ; 

Le  Luchet,  lac  sur  Ayent,  Valais  ; 

Le  Louchet,  marais  à  Pompaples  ;  loc.  à  Saint-Saphorin  ; 

LoucheZy  petits  lacs  à  Savièse  et  à  Lens,  Valais. 

Les  chartes  valaisannes  en  nomment  encore  beaucoup  d'autres  : 

Le  luxellum  Montis  Ordei  (Montorge)  ;  lucellum  Gastri  Novi 
luissel  de  Ghâteauneuf  près  Sion  ;  luxellum  de  la  Planczeta  à 
Sierre,  1467,  au  Luyssel  à  Savièse,  i25o  ;  lo  Lussel  à  Vex,  1267, 
lo  Lousselet  de  Géronde  à  Sierre,  1299,  oui  Loussel  à  Chermi- 
gnon,  et  les  comptes  de  Chillon,  M.  R.,  2*  s.  II,  71,  96,  une  alpe 
de  Lussel,  Luysel  près  Jaman.  Tous  ces  mots  viennent  d'une  ra- 
cine celtique  :  vieux  hibernien  loch,  cymrique  luch,  gallois  Iwch, 


246  LEYTHEL  —   LUSSERY 

lac  ;  armoricain  louchy  mare  ;  irlandais  lough  ;  breton  /ocA, 
marais,  cornouaille  loch,  étang,  écossais  loch^  lac,  mots  parents 
du  latin  lacus.  Un  autre  mot  celtique  de  la  même  famille,  le 
cambrien  laithy  lac,  paraît  être  la  source  d'une  autre  série  carac- 
térisée par  le  t  ;  au  xiii<»  s.  lac  se  dit  parfois  layty  d'où  les  dimi- 
nutifs laytelj  laytelet,  tels  sont  : 

Leythel,  marais  à  Attalens,  Veveyse  ; 

Au  Leyty,  pâturag-e  avec  petit  lac  à  Grandvillard,  Gruyère  ; 

Les  Leytets,  chalets  à  Rossinières,  avec  2  niares  ; 

Laithalet  ou  Laissalet,  pâturage  (mare)  à  Château-d'Œx. 
Ajoutons  le  lac  Tqp,  vallée  de  Joux,  qui  s'appelait  au  xrv*  s. 
Laytely  petit  lac,  d'où  par  corruption  Layter^  puis  lac  Ter. 

Peut-être  cette  seconde  série  peut^lle  être  dérivée  du  latin  lœus, 
en  patois  lai,  romanche  lai,  lei  par  un  diminutif  laiet,  d'où  laie- 
tel,  puis  laitel. 

A  lai  se  rattache  directement 

Eloy,  ail.  Seehof,  D.  Moutier,  Berne  =  es  Loys. 

Lully,  ^.  Marges,  Lui liacum,  1 01  \,  Lulie,  1217,  M.  R.  VI, 
291,  Lulliez,  1453  ;  Lully,  Fribourg,  villa  LulliacOy  loii,  Lu- 
lie,  1228,  Lulye,  i337  (Matile),  Lulier,  1437  ;  Lully  ou  Lolliez, 
ham.  de  Jussy,  Genève,  Luliacùm,  xii^  s.,  M.  G.  II,  Lullier, 
i364  ;  et  Lully,  ham.  de  Bernex,  Genève,  Lullie,  i3o4i  Lullier, 
Rég.  gen.  =  (praedium)  Lulliacum,  domaine  d'un  Lullius  ou 
Lollius,  de  la  famille  consulaire  Lollia,  dont  on  a  trouvé  des  mé- 
dailles à  Genève. 

Lurqui,  Lurquier,  Gruyère,  voir  Ortier. 

Lusigny,  loc.  à  Burtigny,  Lusinie,  1269,  Lusiyniey  Lusi- 
g  niez,  xiv^  s.,  M.  R.  V,  nom  d'un  moulin  sur  la  Serine;  doit 
être  un  (fandum)  Luciniacum,  du  gentilice  Lucinius  ou  Luce- 
nias,  connu  par  2  inscriptions,  à  moins  qu'il  n'y  ait  eu  ici  la  per- 
mutation i-u  qui  a  donné  Lusignan,  primitivement  villa  Lici- 
niana  ;  dans  ce  cas  ce  serait  le  domaine  d'un  Licinius,  gentilice 
très  fréquent. 


LUSSY  —   LYS  247 

Lussery,  D.  Cossonay,  Luseri,  ii47>  Gart.  Month.,  Luxirie, 
XIII®  s.,  M.  R.  VI,  322,  Lussirie,  1280,  Luœirie,  Luxurie  et 
Luxirier  dans  la  môme  pag-e  d'une  charte  de  1887,  M.  R.  V,  8o4, 
Luxurier,  i46i,  ih']2yLuxiry^  iQ^^=z(/undum)  Luxuriacum, 
domaine  d*un  Luxurius,  De  Vit,  IV. 

Lussy,  D.  Morg^s,  villa  Luciaco,  1026,  Lascif  11 77,  Luxie, 
1228,  Lussie,  1280,  Luxye,  1279,  M.  R.  VI,  M.  G.  XIV,  Lus- 
siez, 1453  ;  Lussy,  D.  Glane,  Frib.,  Lussiei,  xii*  s.,  Arch.  Fr. 
VI,  Lussie,  1226,  Luxie,  1268,  Lussye,  1260;  8©  ham.  près  Ghâ- 
tel-Saint-Denis  (voir  aussi  Luissel)  ;  de  (fundum)  Lucciacum, 
domaine  d'un  Luccius  ou  Luscius^  gentilice  assez  fréquent. 
Quant  à  es  Lussy,  vignes  à  Riez,  Tarticle  paraît  en  faire  un  n. 
commun  ;  peut-être  forme  de  luissel,  voir  ce  mot. 

Lutry,  D.  Lavaux,  Lustriacum^  5 16,  997,  1079,  in  Lustraco, 
907,  Lustriei,  1147,  Lustrey,  1160,  Lustriez  1218,  1228,  Lus- 
triez y  i586,  Blanchet,  i54.  Gatschet  le  tire  de  lustrum,  forêt, 
lieu  solitaire.  Mais  d'après  le  suffixe  acum,  la  première  partie  du 
mot  est  un  n.  d'homme.  Cette  racine  onomastique  lustr  est  con- 
nue :  une  inscription  de  Nyon  a  le  composé  Lustrostaius  et  De 
Vit  a  Lustricius,  Lustracum,  907,  viendrait  de  Lustras,  Lus- 
iriacum,  Lustriei  signifieraient  domaine  de  Lustr ius,  mais  nous 
n'avons  pas  de  preuves  que  ce  nom  ait  existé. 

Lyre,  Grande  et  Petite  Lyre,  2  glaciers  latéraux  du  glacier 
d'Otemma.  Lyre  Rose  (ou  Lire),  glacier,  les  trois,  vallée  de  Ba- 
gnes ;  en  Lyre,  loc.  à  Ghoëx,  Monthey.  N'ont  évidemment  aucun 
rapport  avec  lyre,  instrument.  Gomme  le  Valais  a  quatre  Lirette 
=  Tirette  ou  l'Airette,  petite  aire,  de  area,  —  voir  Lirette,  —  ces 
Lyres  ne  seraient-elles  pas  des  Lires  pour  Vire  ou  l'Aire,  article 
agglutiné?  Ce  serait  alors  la  Grande  Aire,  la  Petite  Aire,  VAire 
Rose,  l'Aire  (de)  Rose,  de  glacier.  Voir  Rosa. 

Lys,  pâturage  et  sommet  D.  Gruyère,  Ly  en  i537,  Arch.  Fr. 
III,  182,  et  plusieurs  Lys  en  Valais;  de  lex,  rocher,  voir  Lex. 
D'après  le  Dict.  d'Attinger,  le  Lys  fribourgeois  viendrait  d'un  pe- 
tit lac  (//'  en  patois)  qui  existe  près  des  chalets  d'En  Lys. 


248  MACCONNENS  —  MAGE 

MaccoDnens,  D.  Glâne,  Frib.,  Masconens,  1^20^  Macconens^ 
i335,  i4o6,  Rec.  dipl.  VI,  Mascognin^  xvi®  s.  =  chez  les  des- 
cendants de  Mascon,  n.  pr.  g-erraain. 

Mâche  ou  Maiche,  D.  Nidau,  Berne,  Mâches  vers  ii5o  et 
1228  ;  en  ail.  Mett,  Metten,  i3o5  ;  les  deux  mots  v.  fr.  mâche  et 
meiCy  du  latin  meta  =  meule  de  foin.  La  concordance  de  ces 
deux  noms  prouve  Tétymologie  :  lieu  où  Ton  fait  les  meules  de 
foin  ;  même  ori|^ine  pour  la  Mâche,  forêt  et  pâturage  près  Val- 
lorbe.  Le  plus  souvent  on  rencontre  d'autres  formes  dérivées  du 
latin  meta,  voir  à  Maya.  Maiche  a  de  nombreux  dérivés  : 

Les  Maichières,  loc.  à  Develier  et  à  Courroux,  D.  Delémont  ; 

La  Mechière  à  Lugnez  ; 

Les  Mechières,  loc.  à  Damphreux,  Meschere<,  i3o6,  et  peut- 
être  Méhyre,  loc.  à  Pierrefitte  ;  de  maiche  et  sufF.  collectif  ière  ; 
Maicheratte,  maison  à  Corban,  et  les  Macherelles  à  Bôle,  dimi- 
nutifs ;  enfin  c'est  probablement  à  la  même  racine  et  suffixe  col- 
lectif que  se  rattachent 

Mâcherey,  ham.  de  Troistorrents,  Valais,  Mascherel^  1281- 
1329; 

Machéri,  loc.  à  Villars-le-Gomte  ;  Macheiry,  loc.  à  Pregny  ; 

Machereux,  alpe  de  Gruyère,  Macherieux,  Mechiriouœ, 
i458; 

Masserey  (ch-ss)  à  Saint-Martin  d'Hérens  et  sur  Painsec  d'An- 
niviers,  Valais  ;  en  1276,  le  Gart.  de  Haut-Grêt  mentionne  un  ri- 
vum  de  Macherel  près  de  Villars-le-Terroir  et,  en  1275,  on 
trouve  un  pré  «  au  Mascherel  >  et  une  terre  «  sita  en  Matharel  >► 
à  Jussy,  M.  G.  XIV,  139, 

Macolm,  ail.  Magglingen^  D.  Bienne,  Macolegn,  i34i  = 
chez  les  descendants  de  Magilo,  Macculo,  dim.  de  MagOy 
MaccOy  n.  pr.  germain.  Macco  est  fréquent  dans  la  vallée  du 
Rhin,  Holder  en  a  i4  exemples. 

Mage,  ou  en  patois  Mase,  D.  Hérens,  Valais,  villa  MagiSy 
1100,  Matgij  1200,  puis  Magi  ou  Magy,  xiii-xv®  s.  Gatschet, 
reproduit  par  Studer,  le  dérive  «  du  bas  latin  magiscay  ital. 
maggese,  labour  fait  en  mai  »  et  ajoute  ce  texte  :  «  si  quis  fecit 


MAGNE  —   MAIGNON  249 

magisiam  in  qua  debetur  seminari  granum.  "»  Mais  Titalien  mag- 
gese  n'a  rien  à  faire  avec  magisca  et  représente  majensis  ;  mag'isia 
est  la  latinisation  de  magg'ese.  Mag-e  n'a  pas  de  rapport  avec  mai. 
Magis  est  pour  nous  un  cognomen  employé  à  Tablatif  pluriel.  Ju- 
bainville  cite  plusieurs  gentilices  employés  ainsi  :  Mettis,  Metz, 
Auriis,  Bassis,  sous-entendu  fundis,  de  Mettius,  Aurius,  Bassius. 
Quand  on  eut  oublié  la  nature  adjective  de  ces  mots,  on  les  em- 
ploya avec  villa  au  nominatif,  ainsi  villa  Valeriis,  877,  villa  Bas- 
siis,  960  ;  villa  Magis,  villa,  ferme  de  Magus,  n.  pr.  du  latin 
magus  ou  du  n.  germain  Mago  latinisé. 

La  Magne^  D.  Glane,  Frib.  ;  de  (villa)  magnUy  grande  ferme. 
Pré  Magne  à  Corban,  Jura  =  grand  pré. 

Magnedens,  D.  Sarinc,  et  ham.  de  Villarimboud,  D.  Glane  ; 
le  premier  Manoldens  vers  1162,  Arch.  Fr.  VI,  MannudenSy 
xiiP  s.yMagnudenSy  Magnoudeins,  1229  ==  chez  les  descendants 
de  Maginold,  n.  pr.  germain. 

La  Magnenaz,  loc.  à  Aigle,  Gimel,  Mauborget  ;  propriété  d'un 
Magniriy  n.  pr.  dérivé  du  v.  fr.  magnin,  maignan  =  chaudron- 
nier ambulant,  du  bas  latin  machinanus, 

Magnoux,  Bioley-Magnoux,  D.  Yverdon,  mieux  orthographié 
jadis  Bioley-Magnoudy  xiii«  s.  =  Bioley  (de  betuletum,  bois  de 
bouleaux)  de  Magnoud,  forme  contractée  de  Maginold,  n.  pr. 
germain. 

Magny,  village  près  Genève,  Mainiacum,  Magniacum,  xiii« 
s.,  Rég.  gen.,  5o5,  et  loc.  à  Bex  =  (fundum)  Magniacum,  do- 
maine d'un  Magnius,  gentillce  romain  qui  a  donné  les  noms  de 
soixante-cinq  localités  de  France. 

Mainniacum,  H 53,  que  Hidber,  II,  506,  rapporte  à  Magny  est  Mei- 
nier  :  la  charte  2867  n'est  que  la  reproduction  du  No  1997.  Le  pape  In- 
nocent IV  y  confirme  au  prieuré  de  Saint-Jean,  et  à  l'abbaye  d*Ainay 
dont  il  relève,  les  possessions  mentionnées  dans  la  bulle  d'Eugène  III.  Il 
est  évident  dès  lors  qu'il  s'agit  dans  les  deux  de  la  même  localité.  Les 
auteurs  du  Hég.  gen.  ont  de  même  rapporté  à  Magny  la  mention  de  la 
charte  827  (1250)  et  à  Meinier  celle  du  N©  331  (1153). 

Maignon,  ou  Magnon^  ou  Magnot,  ham.  de  Vétroz,  Valais,. 
Amanoisco,  iioo,  Amagnoc,  1200,  Magnioi,  1217,  Furrer,  III,^ 


250  MAIGRAUGE 

56,  Magniochy  1224,  Magnochy  1227,  1240,  Amagnyochy  i25o, 
Magnohcy  1267,  Amagniosc,  iZzl^^  Magnyoch^  it^i7,Magnyot, 
1453.  Remarquons  d'abord  qu'il  ressort  avec  évidence  de  ces  dif- 
férentes formes  que  le  a  initial  de  quelques-unes  n'est  autre  que 
la  préposition  a  soudée  au  nom,  comme  les  chartes  en  offrent  de 
nombreux  exemples.  Gatschet  tire  Amanoisco  du  n.  pr.  germain 
Amano,  mais  celui-ci  aurait  donné  un  nom  en  ens  ou  ins,  comme 
les  rares  noms  germaniques  du  Valais  :  Suen,  Salins,  Vercorins. 
Si  nous  retranchons  le  a,  qui  n'est  que  la  préposition  agglutinée, 
il  nous  reste  le  nom  Magniosc  identique  avec  un  nom  Magnios^ 
eus  ou  Manioscus,  étudié  par  d'Arbois  de  Jubainville  (p.  595)» 
formé  du  gentilice  Magnius  et  du  suffixe  locatif  ligure  oscus  = 
gaulois  acus.  C'est  donc  un  correspondant  des  Magnj,  de  Ma- 
gniacum,  domaine  d'un  Magnius, 

D'autres  chartes  nous  parlent  d'un  endroit  nommé  Maigniez, 
introuvable  sur  la  carte,  mais  dans  la  même  contrée.  En  1202, 
Boso  de  Ardun  et  Giroldus  de  Magniez  sont  témoins  d'un  acte 
M.  R.  XXIX,  147,  et  le  même  Gérold  reparaît  avec  les  noms  de 
MennieZy  121^]^  Maigniez,  12 18  (p.  160,  186,  igô)  ;  ailleurs  on 
parle  encore  du  feodo  de  Mennie,  p.  43 1.  Maigniez  est  évidem- 
ment Magniacum, 

D'autre  part,  une  charte  allemande  de  i446,  M.  R.  XXXI, 
mentionne  «,  das  Lehen  einer  Manschaft  >  nommé  dans  la  même 
charte  Megins,  Mengnes,  MegneSy  Manges^  situé  en  aval  de 
Conthey.  C'est  évidemment  Magnioch.  Si  l'on  retranche  à  Mai- 
gniez le  suffixe  iez,  à  Magnioch  ou  Magniosc  le  suffixe  ose,  och 
commun  en  Valais  à  cette  époque  (Arnioch-osc,  Blivignoso-och, 
Graionosc,  Grimisoch),  il  nous  reste  la  racine  Magn^  commune 
aux  deux  noms  et  à  peine  modifiée  dans  la  charte  allemande 
Mengn.  Ces  trois  séries  de  noms  ligure,  gallo-romain,  allemand 
désignent  donc  toutes  Magnot. 

Maigrauge,  abbaye  cistercienne  à  Fribourg,  claustrum  in  der 
durren  Owa,  1265,  Macra  Augia^  1260,  68,  89,  Macre  Ochie, 
1376,  M.  R.  IX,  207,  et  la  Maigroge  à  Hauterive,  Neuch.,  Macre 
Oschicy  1285,  Macre  ogie,  i334,  Matile  ;  de  macra,  maigre,  et 


MAIJONÂGHES  —  MALADAIRE  251 

auffûj  terrain  bas,  enfoncé,  voir  Auge.  Le  nom  allemand  Mage- 
raa  renferme  la  même  racine  mager,  maigre,  et  auy  du  v.  h.  ail. 
auwa^  owQj  désignant  également  des  terrains  bas  au  bord  de 
Teau.  Les  formes  de  1286  et  1870  montrent  une  confusion  de 
auge  avec  oche^  ce  qui  serait  possible  aussi.  Un  pâturage  du 
même  nom  à  Cerniat,  même  origine. 

Mayonèches  ou  Mayonèche  (ou  Maizonaches),  ham.  à  Saint- 
Martin  d'Hérens  ;  de  maijon,  maison,  et  suflP.  dépréc.  èche,  ache. 
Misonette,  majen,  val  d'Anniviers,  dim. 

Le  Maira,  ham.  de  Buix,  D.  Porrentruj,  près  d*un  étang,  le 
Mairauly  i36o,  Maras,  i363,  MareU  i386,  le  Mairat,  loc.  à 
Vendelincourt.  Si  l'on  considère  que  dans  le  dialecte  jurassien  ai 
=  a  (Maiche-Mache)  et  le  suffixe  ai  =  et  (Prailat-Pralet),  on 
conclura  que  Mairat  =  Maret^  diminutif  du  v.  fr.  mare^  marais, 
voir  Mare. 

Maisonnex,  ham.  de  Meyrin,  Genève,  Maisoniacum  ou  Maisi- 
niacum,  ii53,  1260,  Mesonacum,  M.  G.  XIV,  2,  29,  Rég.  gen., 
ôo5  ;  probablement,  avec  le  suffixe  iacum,  acum,  un  dérivé  d'un 
n.  propre  gallo-romain. 

La  Maiteneux  à  Bassecourt,  la  Metteneux  à  Châtillon,  la 
Mettneux  à  Undervelier,  les  Emetteneux  à  Vicques,  4  loc.  du 
Jura  bernois,  désignant  des  prairies  ;  dérivés  du  patois  maiten^ 
maiiein,  milieu,  et  suffixe  eux  =  les  prairies  du  milieu. 

Maix,  nom  de  trois  fermes  du  Cerneux-Péquignot,  Neuch.,  les 
Maix  (écrit  aussi  Meis)  Baillod  (ou  Balliod),  Rochat  et  Lidor  ; 
maix  Baillod  et  maix  Lidaure^  1720,  M.  N.  XXXVII,  i53  ;  du 
latin  mansum,  voir  Mex. 

Maladaire,  Maladeîre,  Maladière,  nombreuses  localités  aux 
abords  des  villes  et  des  villages,  où  au  moyen  âge  on  reléguait 
les  lépreux  ;  dérivé  de  malade.  La  Maltière,  à  Delémont,  autre 
forme  du  même  mot. 

Une  étude  sur  les  Maladières,  Arch.  Schw.  Gesch.  XIII,  en  mentionne 
67  :  Vaud  23,  Valais  10,  Genève  3,  Neuchâtel  15,  Fribourg  16,  et  le 
Dr  Dind  en  compte  55  dans  le  C.  de  Vaud  seulement  (Discours  d'ouver- 
ture à  rUniversité,  26  oct.  1904).  La  Maladeire  d'Aigle,  autrefois  au  lieu 


252  MALAGNOU   —  MALATRAIT 

dit  au  Songeon  des  Trez,  jouxtant  le  Sex  de  Chalex  de  la  part  de  Saint- 
Maurice,  a  été  transportée  en  1544  au  lieu-dit  de  sous  CreytaZy  chartes 
d'Aigle.  Le  nom  de  Maladeire  s'est  conservé  au  premier  emplacement. 

Malagnou,  ham.  des  Eaux- Vives,  Genève  ;  da  n.  de  la  famille 
Malagnioud,  Malagniod  ou  Malagniou  qui  y  possédait  des  im- 
meubles aux  XV*  et  xvi^  s.,  Rég^.  ^en.  et  GalifFe  ;  2®  colline  à  Bu- 
l^cnaux  sur  Rolle  ;  celui-ci  peut-être  de  malagnou^  nom  romand 
du  muscardin,  Mus  auellanarius. 

Malagny,  ham.  de  Genthod,  Genève,  Malagnier^  i^O^»  iSaS, 
ôg,  M.  G.  XIV,  et  XVIII  ;  un  autre  en  Savoie,  frontière  suisse, 
Malagnie,  1284,  i3o2,  M.  G.  XIV,  Maleignie^  xin«  s.,  Rég. 
gen.  De  Vit  a  un  gentilice  Melanius  qui  donnerait  facilement  un 
(fundum)  Malagniacum  (permutation  e-a),  propriété  d'un  Me- 
lanius. 

Mala,  Maie,  Mau,  adjectif,  mauvais,  très  fréquemment  em- 
ployé en  composition. 

Mata  Chenau  à  Cuve,  Pays-d'Enhaut,  Mala  Chenaulxy  149^} 
endroit  mal  famé,  attentats,  sabbats  de  sorciers,  etc. 

Malaz  CheDaux,  combe  étroite  d'un  affl.  de  la  Baye  de  Mon- 
treux. 

Malacort  à  Venthône,  mauvaise  court,  ferme. 

Malafln,  loc.  à  Pizy,  Trey,  Menières  ;  mauvaise  «  fin  >►. 

Malagottaz  à  La  Roche,  Frib.,  Malagota,  1284;  mauvaise 
goutte,  petite  source. 

Malajoux  à  Veytaux  ;  mauvaise  joux,  forôt. 

Mala  laya,  ham.  de  Lentigny  ;  mauvaise  laye,  forêt. 

Mala  Molllc  (ou  Malla  mollière),  ham.  de  Pont-la-ville  et  ham. 
de  Gumefens  *  =  mauvais  terrain  humide,  et 

Malapalud,  D.  'Echallens  ;  mauvais  terrain  marécageux. 

Malaterraz,  m.  à  Lentigny. 

Malatrait,  sommet  sur  Villeneuve,  Malatrex,  7  ou  8  loc.  (Mal- 
la trex  à  Golombey),  les  Mallatreys  à  Enney,  Gruyère,  et  Maula- 
treys,  pâturages,  TEtivaz  et  Gruyères  ;  du  v.  fr.  atrait  qui  a  de 
nombreux  sens  :  amas,  tas  de  matériaux,  déblais. 

^  Le  P.  Dellion  dérive  ce  mot  si  clair  de  mala  mulier»  mauvaise  femme. 


MALAVERNAZ  —   MAUPAS  253 

Malavernaz  ou  Malivernaz  à  Saint-Lég-ier  ;  de  vernaz,  ver- 
naie. 

Malécart,  loc.  à  Montricher  ;  mauvais  écart,  domaine  écarté. 

Maie  Côte,  près  Asuel  ;  route  en  pente  très  raide. 

Malègues,  prés  à  Orsières,  Valais  ;  mauvaises  eaux. 

Malessert,  5  ou  6  ham.  ;  essert  improductif,  stérile. 

Malevaux  (mal  écrit  Malveaux),  forêt  sur  Evilard,  D.  Bienne, 
et  Maies  Vaux  à  Rossinières  ;  de  vaux,  vallée. 

Maie  Vie  à  Saint-Ursanne  ;  mauvaise  route. 

Malévoz  à  Monthey,  près  d*un  ruisselet,  Malevoz,  1696  ;  mau- 
vaise eau  ;  Malève,  chalet  et  ruiss.  à  Dorenaz,  torrent  près  Abon- 
dance, Haute-Savoie. 

La  Malmaison,  m.  à  Saint-Brais,  Jura  bernois. 

Malmont,  ham.  de  Couvet,  Maraont  et  Maumont,  deux  défilés 
au  Pays-d'Ënhaut,  le  premier  en  aval  de  Rossinières,  le  second  à 
la  Chaudanne,  ainsi  appelés  soit  à  cause  de  la  difficulté  du  che- 
min, soit  que  ce  fussent  jadis  des  lieux  peu  sûrs  où  Ton  attaquait 
les  passants  ;  peut-être  encore,  pour  le  Maumont,  parce  que  là 
s'élevait  le  g'ibet  ;  tels  sont  encore  Mamont,  aux  Plans  sur  Bex, 
Maumont  à  Torny-le-Grand,  à  Valeyres-sous-Rances,  Moraont, 
pâturag^e  d*Albeuve  et  ham.  de  Pont-la-Ville. 

Malpas,  localité  près  du  Locle,  le  même  que  Maupas. 

Mal  val,  ham.  de  Dardagny,  Genève,  Malval  et  Marval^  même 
charte,  1286,  et  Malvauz,  Marvauz,  même  charte,  i3o4  ;  mau- 
vais val. 

Mauborget,  D.  Grandson,  Malborget,  i4o3  ;  ham.  du  Crêt, 
Fribourg-,  in  malo  Borgeto^  i5o2  ;  quartier  à  Moudon  ;  de  bor- 
gety  borgel,  petit  bourg.  Maborzet,  loc.  Bramois,  [Malborget, 
1 38o,  môme  sens  ;  mauvais  petit  bourg. 

Mauboux,  forêt  à  Villars-Sainte-Groix  ;  mauvais  bois. 

Maucarroz  ou  Maucare,  forêt  sur  Nyon  ;  de  carroz^  carre- 
four. 

Maufay  à  Syens  ;  fay  =  de/ageturriy  mauvais  bois  de  hêtres. 

Maupaccot  à  Essertes,  Forel  et  le  Mont  ;  mauv.  terrain  boueux. 

Maupas,  nombr.  loc.  ;  mauvais  pas,  route  à  forte  pente. 


254  MAUPEREY  —  MANCHE 

Mauperey,  Chavannes  sur  Moudon  et  Bercher  ;  mauv.  terrain 
pierreux. 

MaupraZy  Maupré,  Mopraz,  Mapraz,  Malpralj  Maupra  soz 
GevrinSy  1261,  M.  R.  XII,  i35,  187  ;  mauvais  prés. 

Maussan,  Praz-Maussan,  Villeneuve,  Etoj  ;  pré  mal  sain. 

Mauvemay,  Lausanne,  Malvernay,  1218,  M.  R.  VI,  244r 
Gland,  Dizy  ;  mauvaise  vernaie. 

Mauvoîsin,  vallée  de  Bagnes,  passage  périlleux  ;  autre,  torrent 
dangereux  près  Saint-Maurice,  jadis  Bonvoisin,  par  antiphrase,, 
ainsi  aux  plans  de  1722. 

Malleray,  ham.  D.  Moutier,  Berne  (aussi  Mailleray),  Malereiej. 
Il 48,  Mallereia,  11 79,  Maire,  1268,  i3i7,  Malrey^  i3oo  (Tr.)  ; 
d'après  Gatschet,  du  bas  latin  malgeria,  pAturage,  dérivé  de  ma^' 
lea,  troupeau.  Cette  étjmologie  nous  paraît  discutable  ;  nous  l'ad- 
mettons pour  Meillerie,  Meilleret  (voir  ce  mot),  et  autres  localités 
où  le  nom  renferme  le  II  mouillé.  Nous  dérivons  plutôt  Malereie 
de  mala,  mauvaise,  et  raie  y  sillon,  terre  labourée,  localité  aux 
champs  de  peu  de  valeur. 

Malley,  ham.  à  Lausanne,  en  Mallet  à  Dizy,  1877,  Maley, 
ham.  de  Saint-Biaise,  Neuchâtel,  le  Malin,  1692,  Ëtrennes  neuch., 
II,  56  ;  peut-être  de  maletnm,  pommeraie  ;  «  malum  est  devenu 
melum  dans  le  latin  vulgaire  sous  l'influence  du  grec  melon,  >► 
nous  écrit  M.  Bonnard.  Mais  n'est-il  pas  possible  que  quelques 
localités  aient  conservé  la  forme  primitive  ? 

Mallieu,  loc.  à  Pully,  loco  dicto  de  Pallin  alias  Malliouz,  Mel^ 
Houx,  1877,  ^-  ï^-  ^^  î  peut-être  malum  locum,  mauvais  lieu. 

Les  Malvendes,  vignoble  près  de  Genève  ;  d'après  Spon,  du 
n.  pr.  Malvenda,  noble  famille  genevoise  d'origine  espagnole, 
dont  il  cite  deux  épitaphes  à  Saint-Pierre,  de  i499  et  i5o5. 

La  Manche,  vallon  latéral  de  la  Sarine  à  Rougemont  ;  d'après 
Gatschet,  de  mansus  ;  étymologie  inadmissible,  d'abord  mansus 
est  masc,  puis  il  s'est  réduit  à  massus  déjà  au  xiii®  s.  et  dans  les 
mots  modernes  le  n  a  partout  disparu.  C'est  tout  simplement  le 
n,  commun  manche,  s.  f.,  du  latin  manica,  pris  au  figuré  pour 


MANDOLAIRE   —   MANLOUD  255 

désigner  des  vallons  étroits,  comme  en  géographie  des  bras  de  mer  ; 
la  Manche,  partie  supérieure  de  la  vallée  de  Morzine,  Haute- 
Savoie,  et  la  Pouete  (laide)  Manche,  govgt  étroite  au  Val-de-Ruz, 
Neuchâtel,  ont  la  même  origine  et  ne  sauraient  dériver  de  mansus. 
Mandolaii*e-ire,  voir  Amandoleys. 

Mandoux,  ham.  de  Bottens,  D.  Ëchallens,  Mondo,  1286,  Cart. 
Month.,  M.  R.  XII. 

Mandalon,  alpe  d'Hérémence,  chalets  dans  une  dépression  dou- 
cement arrondie  ;  peut-être  par  fig'ure  un  diminutif  de  mande,  bas 
latin  manda,  anglo-saxon  mand,  fr.  manne,  corbeille,  berceau. 
On  trouve  la  même  figure  dans  le  Berceau,  m.  à  Château-d'Œx. 
Les  Mandreys,  pâturage  à  chèvres  sur  Corbeyrier,  D.  Aigle  ; 
de  mandra,  v.  fr.  mandre,  s.  f.,  étable,  enceinte  de  mur  sec, 
Bridel  ;  mandra  en  romanche  =  étable,  troupeau  :  alp  Mandra, 
Mandra  d*Aguost  (d*août),  Tun  et  l'autre  dérivés  sans  doute  du 
celtique  mendo,  chevreau.  Mandrolalre  à  Arnex-Orbe,  dim. 

Manens,  Mannens  ou  Magnens,  mas^  ci-devant  fief  à  Villars- 
le-Terroir,  D.  Ëchallens,  Mauinens  (ou  Mannens?),  1199,  Cart. 
Month.  ;  Mannens,  D.  Broie,  Fribourg,  Mannens,  1228,  Cart. 
Laus.,  M.  R.  VI,  Manens,  Magnens,  i5o4  =  chez  les  descen- 
dants de  MannOy  n.  pr.  germain,  de  Mann,  Thomme.  Il  y  a  trois 
Manno  ou  Magno  latinisés  Magnus,  abbés  de  Haut-Crêt  de  i  i4o- 
1 180.  L'étymologie  de  mansus,  ferme,  du  P.  Deliion,  Dict.  hist. 
des  paroisses  Frib.  n'est  pas  soutenable.  Dans  M.  R.  V,  i65,  il 
est  parlé  d'une  vigne  de  Manens  près  d'Eysins  ou  de  Nyon,  i263. 
Manfounettes,  voir  Mansonnes. 

Mangepan,  ruine  de  château  près  Môrel,  D.  Rarogne,  Valais  : 
platea  directi  castri  cui  vulgariter  dicitur  Mancapan,  i355,  M. 
R.  XXXIII,  i4i.  Cette  forme  paraît  indiquer  une  parenté  avec 
manquer  et  pain,  une  allusion  difficile  à  expliquer  en  l'absence  de 
documents. 

Manloud,  ham.  sur  Lausanne,  Monlo,  Monlost  et  Monloz, 
1475,  Comptes  de  la  ville  de  Lausanne,  M.  R.  XXVIII,  p.  268, 
826,  827.  Serait-ce  Mont  (de)  VOst,  de  l'armée?  voir  Loup. 
Aux  Mannes,  champs  à  Sainte-Croix  ;  peut-être  manne,  s.  f.^ 


256  MANNES   —   MARGHAIRU 

corbeille,  par  ûg.  pour  loc.  dans  une  dépression,  comme  le  Ber- 
ceau à  Chàteau-d'Œx. 

Mannesivaz,  ham.  de  Servion,  D.  Oron  ;  de  mannesivay  nom 
patois  des  Viornes,  viorne  mancienne  et  viorne  obier,  dans  le  dis- 
trict fribourgeois  de  la  Veveyse,  et  sans  doute  dans  la  contrée  voi- 
sine d*Oron. 

Manschetgraben,  vallon  à  Louèche-Bains  ;  forme  légèrement 
germanisée  de  manchette,  dim.  de  manche,  au  sens  de  vallon  ; 
voir  Manche. 

Les  Mansonnes,  loc.  à  Ollon  ;  la  Mansonnette,  alpage  près 
d'Ensex,  alpes  d'Ollon  ;  du  nom  de  famille  Manson  :  un  «  Hu- 
gues ManssoUy  ancien  Sindique  »  d'Aigle,  acte  de  1698  ;  les 
Manfonnes,  forêt  à  Vionnaz,  Valais,  et  es  Manfounettes,  loc.  à 
Leysin,  même  nom  avec  permutation  s-f^  fréquente  dans  ces  loca- 
lités ;  Proraançon,  prés  à  Fullj,  pour  Proz-Manson,  et  Manson - 
naz  à  Vétroz,  ont  la  même  origine  :  un  Aymon  Manczon  ou  Mac- 
zon  d'Ayent  est  nommé  dans  plusieurs  actes  de  1 269-1 288. 

Maracon,  D.  Oron,  Mont  warascoriy  1 236,  Mont  Warascum, 
1255,  Wûrstbg.,  198,  M.  R.  VI,  242,  Morascon,  1287,  i425, 
Monracot,  1290,  Montracot,  1292,  Gart.  Haut-Crôt,  M.  R.  XII, 
p.  124,  296,  Marascon,  i4o2,  i453,  de  Mont  et  d'un  n.  pr.  ger- 
main, le  même  que  celui  qui  a  donné  en  1026  le  nom  d'un  comté, 
Comitatu  Warasco,  comté  des  Varasques,  M.  R.  XXIX,  58. 

Maragnin  ou  Maragnenaz,  ham.  près  Sion y  Afaranina,  1221, 
M.  R.  XXIX,  MaragninUy  1227,  Malagnina  vers  i25o  ;  Mere- 
niaux,  loc.  à  Rossenges,  D.  Moudon  ;  «  peut-être  de  la  famille  de 
l'ancien  fr.  mai  rien  y  bois  de  construction,  du  latin  mater  iamen,» 
(Bonnard.) 

Maraiche,  Marachat,  voir  plus  loin  à  Mare. 

Marans,  champs  à  Nyon  ;  voir  Marin. 

Marchairu,  croupe  et  passage  du  Jura  vaudois,  D.  Aubonne, 
que  le  Dictionnaire  de  Lutz,  —  est-ce  par  plaisanterie  ?  —  ex- 
plique par  «  marché  rude»,  Marchirioux  en  i346.  Vient  sans 
doute  de  marche,  frontière.  Une  donation  de  1208  de  Berthold  de 
Zâhringen  aux  seigneurs  d'Aubonne  dans  le  Jura  comprend  toutes 


MARCHE   —  MARC  Y  257 

les  montagnes  «  depuis  le  Mont  Marchia  au  Mont  Salla^  »  etc. 
M.  R.  XXVI,  109.  Ce  mont  Marchia  paratt  bien  être  le  mont 
Marchairu  ;  «  il  faudrait  pour  cela  supposer  un  adjectif  marchier 
sig'nifiant  qui  forme  la  frontière  »  (lionnard).  Une  localité  Mar- 
ehéré  à  Jussy,  frontière  française,  pourrait  avoir  la  même 
racine. 

Marche,  nom  assez  fréquent  ;  dérivé  de  lanc.  h.  ail.  marcha^ 
frontière.  De  là  viennent 

La  Marche,  2  pâturages,  Ormont-dessus,  frontière  de  Berne. 
Chapelle  des  Marches  près  Broc,  limite  de  la  Gruyère. 
Creux  des  Marches  à  Chavannes-de-Bogis,  frontière  française. 
Ruisseau  des  Marches,  limite  d'Ormont-dessous  et  dessus. 
Luys  de  Marche  au  Sanetsch,  frontière  de  Valais  et  Berne. 
Bois  des  Marches,  Ormont-dessous,  limite  d'Ollon,  etc. 
Marche  a  aussi  signifié  forêt,  terre  commune,  «  tout  terrain  où 
ne  passent  pas  la  charrue  et  la   faux.  y>  (Secrétan,  Essai  sur  la 
féodalité.)  Il  désignait  également  au  moyen  âge  un  terrain  neutre 
choisi  par  deux  juridictions  voisinespoury  juger  leurs  différends  ; 
Tévêque  de  Lausanne  et  les  sires  de  Cossonay  avaient  leur  marche 
k  Villars-Sainte-Croix,  M.  R.  VII,  892. 

Enfin  Marche  est  encore  une  contraction  de  marèche,  pré  maré- 
cageux, humide,  en  romanche  mar^cA,  pourri,  fangeux  ;  dim. 
Marchet  ;  de  là  viennent  bon  nombre  de  noms  de  localités  non 
situées  sur  une  limite,  tels  sont  des  hameaux  de  Matran,  Neyruz, 
Avry-devant-Pont,  Fribourg  et  plus.  loc.  vaud.  ;  voir  Maraiche. 

Marcliissy,  D.  Aubonne,  Marchisie,  i235,  M.  R.  V,  829, 
Marchissie,  1261,  Marchissier,  1801,  M.  G.  XIV,  8ï,  298,  etc.  ; 
de  (praedium)  Marchisiacuniy  dérivé  d'un  nom  gallo-romain 
inconnu.  Ch  venant  dans  la  règle  d'un  c  latin  suivi  de  a,  Marchi- 
siacum  viendrait  d'un  nom  comme  *  Marcasius  qui  pourrait  dé- 
river du  celte  niarca,  cheval  de  bataille. 

Marcy  ou  Marsy,  loc.  à  Saint-Prex,  ancien  village  ruiné  ;  villa 
que  nominatur  Marciacus..,  in  villa  Marciaco,  968,  M.  R.  VI, 
279,  Alarsye,  xiii®  s.  Le  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  383,  mentionne 
4in  autre  Marci,  environs  de  Granges,  1228,  =  (fundum)  Mar^ 

M.  D.  SEC.   SÉRIE,   TOME   VII  il 


258  MARE 

ciacum,  domaine  d'un  Marcius,  g-entilice  très  fréquent  dérivé  du 
prénom  Marcus. 

Mare,  s.  m.,  au  Mare,  loc.  à  Essertines-Echallens  et  Lullj- 
Morges,  les  Mares,  loc.  à  Corcelles,  Neuch.  ;  Maroz,  ham.  sur 
Gorbières  ;  au  Maret  à  Ayent,  les  Marets,  ham.  à  MontbovoD, 
loc.  à  Port- Valais,  diminutifs  ;  Marex  à  Lignerolles,  Marez  à 
Penthéréaz,  collectifs  ;  synonyme  du  v.  fr.  marc,  s.  m.,  marais, 
dérivé,  comme  toute  la  famille  marèche,  marchois,  etc.,  du  latin 
mare,  mer,  Mares  dans  les  formes  anciennes  ;  en  Mares  à  Bulle, 
1826,  Arch.  Fr.  III,  Mares  à  Mossel,  1268,  M.  R.  XII,  ol  Mares 
à  Avenches,  1269,  ol  Mares  à  Vercorens,  1299,  M.  R.  V  et  XXX. 
C'est  à  cette  racine  marc,  mare  qu'il  faut  rattacher  les  localités, 
—  terrains  marécageux,  —  le  Mar  à  Roche,  au  Grand,  au   Petit 
Mars  ou  Mas  à  Noville,  Rennaz  ;  Proz  de  Mars  à  Saillon,  Mars 
à  Ghamoson,  et  ham.  d'Hérémence,  sans  doute  le  Mar,  Marc  y 
Marchy  Marhc  souvent  nommé  au  xiii^s.,  M.  R.  XXIX  et  XXX. 
Mais  il  est  essentiel  de  remarquer  ici  qu'il  y  a  eu  parfois  une  con- 
fusion avec  Mas,  de  mansus.  G'est  ainsi  qu'en  i33o  le  comte  L.  de 
Neuchâtel,  dans  son  testament  dit  :  «  mes  mars  de  terre  sissant 
ou  territoire  do  Vau  de  Rugt,  ...demorant  sur  mes  mars,  »  etc., 
6  fois  mars  pour  mas  (voir  Matile).  Il  faut  donc  connaître  le  ter- 
rain pour  préciser  dans  certains  cas  auquel  des  deux  il  faut  ratta- 
cher le  mot,  l'orthographe  ayant  varié,  ainsi  les  Prés  de  Mars  à 
Aigle  (prés  humides),  campis  de  Mas  et  ou  Mas,  i425,  au  Mars 
à  Tartegnins  (vignes),  Pré  dou  Mas  à  Penthalaz,  i494,  du  Marc, 
i546  ;  au  Grand  Mas  ou  Mars  à  Noville  (marais). 

La,  les  Maraiche,s,  nombreuses  localités  et  hameaux  :  Matran, 
Neyruz,  Avry.  Ghâtel-Saint-Denis,  Marèche,s,  Albeuve,  Verna- 
miège  ;  Marlque  à  Savièse  ;  diminutifs  Maréchet,  Saint-Gierges, 
Promasens,  etc. ,  Maréchal,  Y  verdon,  Maraîchat,  Arnex-Orbe,  Ma- 
récot  à  Monthey,  Marescot,  i696,Marécottes  à  Salvan,  Maret- 
zon  à  Fully,  Maraitzon  à  Gollonges,  Maressettes  à  Grône.  Puis 
avec  chute  de  la  voyelle,  Marchet  à  Forel-Moudon,  Marchez  à 
Granges-Payerne,  Marchettes  à  Semsales,  Marchât  à  Thierrens, 
en  Marcel,  flachères  à  Vouvry,  Marcot  à  Salvan,  et   les  doubles 


MARÉCHAUCHÉE   —   MARENS  259 

diminutifs  Marcolet  à  f^cublens  et  Marcheulin,  vallécule  maré- 
cageuse entre  les  deux  sommets  d'Ayerne  à  Champéry  ;  du  v.  fr. 
marchais  et  mareschey  dans  les  chartes  mareschia,  pré  maréca- 
geux, du  bas  latin  mariscuSy  dérivé  comme  le  v.  h.  ail.  marachy 
marais,  du  latin  mare  y  mer.  Ajoutons  aux  formes  ci-dessus  : 
10  les  formes  germanisées  Maressen,  Martschen,  Meretschen, 
Meretschy  du  district  de  Louèche  ;  2°  la  rue  du  Marché  à  Ge- 
nève, vico  de  Marchez,  1260,  1267,  porta  de  Marchez,  1270, 
M.  G.  XIV,  5o,  96,  ii5  ;  rue  de  Marche,  i45o,  orthographes  qui 
montrent  qu'il  s'agit  là,  non  d'un  marché,  mais  d'un  ancien 
marchais  ou  terrain  marécageux,  alors  à  peu  près  au  niveau  du 
lac. 

Maréchauchée,  loc.  à  Bottens,  D.  Ëchallens.  On  penserait 
d'abord  que  c'était  une  terre  appartenant  à  l'office  de  la  maré- 
chaussée, —  mareschauci,  i3i4,  à  Romainmôtier,  —  qui  avait 
des  droits  étendus,  percevait  des  redevances  de  blé  et  autres.  Tou- 
tefois ce  nom  ressemble  bien  au  v.  fr.  mareschauchaille  et  ma- 
rescauchie,  marais  et  au  nom  de  Chauchet-maraîs  au  Cerneux- 
Péquignot,  Neuch.  Ce  serait  alors  un  Maret-Chauchey,  terrain 
marécageux,  foulé,  parcouru  par  les  troupeaux  ;  voir  Ghauchej. 

A  la  Maregliere,  champs  à  Muraz  de  Golombey,  Valais  ;  pro- 
priété du  marreglier,  v.  fr.  =  marguiller,  ou  terre  attachée  à 
cet  office  ;  de  même  sans  doute  en  Mareillay,  prés  à  Aigle.  Il  y 
avait  des  Mariglier  bourgeois  d'Aigle  en  \l\v^, 

Marenda,  Sex  de  — ,  sommet,  vallée  d'Anniviers  ;  de  maren- 
doriy  repas  du  milieu  de  l'après-midi  =  rocher  du  Goûter,  d'après 
la  position  du  soleil  à  cette  heure  pour  ceux  qui  l'ont  nommé, 
comme  le  Dôme  du  Goûter  pour  les  gens  de  Chamounix.  Es  Ma- 
rendines  à  Valeyres-sous-Rances  pourrait  être  par  contre  la  pro- 
priété d'un  Marendin. 

Y  Marennes,  prés  et  vignes  à  Ayent,  Valais  ;  en  Marenaz  à 
Bex,  es  Mérenaz  à  Gryon,  autre  sur  Alesses,  Valais,  MeronaXy 
atlas  Siegfried  ;  peut-être  du  v.  fr.  marene,  s.  f.,  sorte  de  cerise 
aigre. 

Marens,  loc.  à  Nyon  ;  voir  Marin. 


260  MARERION    —   MARIOTTY 

MarerioD,  loc.  à  Gonthey  ;  de  mare,  s.  m.,  marais,  et  riond^ 
rond. 

Maressen,  quatre  loc.  à  Varone,  Louèche- Ville  et  Bains  ;  le 
même  que  Marèche. 

Ces  mots  rappellent  le  temps  où  tout  ce  district  parlait  français,  jus- 
qu'à la  fin  du  xvi^  s.  La  plupart  des  lieux-dits  y  sont  encore  français 
sous  une  forme  légèrement  germanisée  :  Gfbntor,  Kreta,  Glotscheten,  Pa- 
leten,  Plantscheten,  Tschenifieri,  Preisen,  Schampitro,  etc. 

Margocin,  m.  à  Ghavannes-de-Bogis,  D.  Nyon  ;  du  celte 
marga,  v.  fr.  marie,  latin  margila,  avec  le  double  suffixe  osse- 
in  :  le  terrain  y  est  très  marneux,  comme  au  ham.  voisin  de  Pa- 
coty. 

Marguet,  chalets  aux  Voëttes,  Ormont-dessous,  entre  deux 
ruisseaux  :  du  patois  marguet,  pré  marécageux  au  bord  de  Teau  ; 
les  Marguiers,  loc.  au  pâturage  de  Seron,  Pays-d*Enhaut  ;  pro- 
bablement les  deux  du  celte  marga,  marne,  terrain  humide. 

Margy,  ham.  de  Vuadens,  Fribourg  ;  pourrait  peut-être  se  rat- 
tacher également  à  la  même  racine. 

Les  Mariages,  prés  marais  à  Vionnaz  ;  de  mare,  s.  m.,  et  suflF. 
coll.  âge,  équivalent  du  fr.  marécage. 

iMarin,  G.  de  Neuchâtel,  Marens,  ii63,  1191,  Marens,  1208, 
M.  F.  IV,  102,  Marins,  1220,  1249,  Mareins,  1220,  Marens, 
1195,  1220,  1247,  1280  (Matile).  D'après  de  Meuron  et  Junod,  re- 
produits par  Studer,  de  mala  arena,  mauvais  sable.  Mais  le  suf- 
fixe ens  indique  la  dérivation  d'un  n.  d'homme  d'origine  germa- 
nique =  chez  les  descendants  de  Alaro,  n.  pr.  germain.  En  Ma- 
rens (ou  Marans),  loc.  à  Nyon,  même  sens,  ainsi  que  Marin  près 
Thonon,  Marins,  1191,  que  Forel,  Répertoire  M.  R.  XIX,  rap- 
porte à  Mariniacum.  G'est  une  erreur  de  Forel  :  Mariniacum, 
5 16,  du  gentilice  Marinius  ou  du  cognomen  Marinas  =  Mari- 
gny  ou  Marignier  près  Bonneville  ou  quelque  autre  loc.  du  même 
nom. 

Mariotty,  ham.  aux  m.  éparses,  val  Champey,  Valais  ;  un  ter- 
rain un  peu  marécageux  ;  de  *  mariot,  dim.  de  mare,  suff.  patois 
iot,  petit  marais,  et  collectif  valaisan  y  =  ey  ;  ensemble  de  petits 


MARIVUE   —   MARNEX  261 

marais.  Le  patois  intercale  souvent  un  i  :  bretschio,  de  bretsche, 
bétion,  gàtion,  etc. 

Marîvue,  ruisseau  d'Albeuve,  Grujère  ;  du  celte  //lar,  marOy 
grand,  et  ivuey  eau  =  grande  eau. 

Marly,  ail.  Mertenlach,  D.  Sarine,  Frib.  ;  in  Marlenst\  io55, 
Marlieiy  ii34,  ii48,  1181,  M.  Fr.  I,  271,  Marllie,  1228,  M.  R. 
VI,  24,  Afallie,  i25i,  Wûrstbg.,  i5o,  Marlie,  1240,  i45o,  Mar^ 
lieZj  1453,  Marly e,  1476,  Maillié,  ^479,  Dellion  ;  Mertelach, 
1449»  Arch.  Fr.  V.  D'après  Gatschet,  c  d'un  bas  latin  maretil- 
lu  m,  dérivé  de  moor,  modifié  en  mar  dans  les  langues  romanes.  ^ 
Mais  les  suffixes  de  toutes  les  formes  anciennes  montrent  un  nom 
d'origine  gallo-romaine  ;  c'est  un  (fundum)  Martiliacum,  pro- 
priété d'un  Martilius,  gentilice  romain.  De  Vit,  IV,  879. 

Les  Marmontains,  petite  chaîne  rocheuse  au  fond  du  val  Fer- 
ret  ;  de  marmontain,  un  des  anciens  noms  fr.  de  la  marmotte, 
du  latin  murem  montanuniy  rat  de  montagne. 

(La)  Marmotea(z)  ou  Marmotera,  Cart.  Oujon,  M.  R.  XII, 
ancien  nom  du  domaine  du  Genêt,  près  Bursinel  ;  de  marmotaie 
ou  marmotière,  lieu  habité  par  des  marmotes  (un  t  en  v.  fr.)  ou 
des  taissons  ;  es  Marmottes  à  Montagny-Yverdon,  Marmottez 
(et),  forêt  à  Château-d'Œx,  au  Mormotey,  alpes  de  Semsales,  es 
Maniiotays(ottej),  alpes  de  Vouvry  ;  môme  origine. 

Marnand,  D.  de  Pajerne,  aussi  Mamens  d'après  Lutz  et  Hi- 
sely  ;  Marnanty  iil^2  et  1226,  M.  R.  XII  et  VI,  882.  Si  l'ortho- 
graphe ens  était  prouvée  par  les  documents,  ce  serait  un  nom 
d'origine  germanique,  chez  les  descendants  de  Mari  no,  Fôrstm., 
p.  909,  a  la  forme  latinisée  Marinus,  dérivée  de  MarOy  racine  ono- 
mastique mar. 

Mamèche,  deux  alpes  d'Ormont-dessus,  sous  Isenau  et  sous 
Culan  ;  de  marne,  v.  fr.  marie,  dérivé  de  margila,  d'un  mot  gau- 
lois marga,  admis  en  latin  dès  Pline. 

Mamex,  ham.  près  Commugny,  D.  Nyon  ;  peut-être  un  (fun- 
dum) Maternacum,  du  cognomen  MaternuSy  comme  Mornex  de 
Modernacum  ;  propriété  d'un  Matemus.  Quant  à  Marnex,  pAtu- 


262  MARQUES   —  MARTBRAY 

rage  d^Ormont-dessus,  il  serait  plutôt  à  rattacher  à  marne  comme 
Marnèche. 

Marques,  vignoble  à  Martignj,  au  bord  des  rochers  qui  domi- 
nent la  Dranse,  et  Marquet,  loc.  à  Vétroz  ;  peut-être  autre  forme 
de  Marche. 

Marsens,  ail.  Marsing^  D.  Gruyère,  Frib.,  Marsingus^  855, 
M.  R.  VI,  202,  Marsans,  1187,  Hidber,  I,  534,  Marsens,  1180, 
Marsins,  1 22^ y  Marcens,  1162,  1177,  i453  ;  2®  tour  près  Gully, 
MarsenSy  1166,  i366,  Marceins,  i435  ;  3®  village  disparu  près  de 
Gland,  D.  Nyon,  Marcins,  ii45,  1164,  1197»  M.  G.  IV,  78,  85, 
écrit  aussi  Marsins,  Marsin  ou  Massin  ;  iMarsin,  loc.  à  Perly,  Ge- 
nève =  chez  les  descendants  de  Marso,  n.  pr.  germain. 

MarsilloD,  ham.  de  Troinex,  Genève  ;  de  MarciliOy  dérivé  en 
£0,  ionis  du  gentilice  Marcilius,  donné  par  Jubainville,  p.  128, 
comme  Gaillo,  aujourd'hui  Gaillon,  de  Gallius  ;  Allio,  Aillon,  de 
AUius  ;  Tullio,  Touillon,  de  Tullius  ;  Pontio,  Poinson  et  Ponson, 
de  Pontius  ;  Marcio,  Marson,  de  Marcius  ou  Martius,  etc. 

Martalley,  champs  à  Rennaz,  D.  Aigle  ;  probablement  collec- 
tif dérivé  de  maretel,  diminutif  du  v.  fr.  marety  marais,  petit 
terrain  marécageux,  comme  le  Marteau,  pré  à  Vionnaz,  contrac- 
tion de  maretel. 

Martel,  Ponts  de  —,  aussi  Martil  aux  xvi^  et  xvii«  s.,  M.  N. 
XXIII,  2o4  ;  de  martel,  nom  générique  des  marais  tourbeux  du 
Jura  neuchàtelois.  Rien  de  commun  avec  Charles  Martel  ;  dérivé 
de  mare,  s.  m.,  marais,  et  double  suffixe  diminutif  maret,  mare- 
tel  ;  de  même  au  Martel,  marais  à  Vionnaz,  es  Martelets,  prés 
à  Vouvry  ;  quant  à  Pré  Martel,  plaine  à  Bex,  peut-être  même 
sens,  ou  n.  pr.  Pré  de  Martel. 

Martenet,  m.  à  La  Roche,  Frib.,  le  même  que  Martinet, 
nombr.  loc.  ;  du  patois  martenet,  forge,  clouterie. 

Martenolt,  ham.  du  Val  dllliez.  Valais,  Martinuel,  1267, 
Marti  nue  in  parrochie  de  Yilies,  1281,  Murtinel,  1288  (lire  Mar- 
tine!), M.  R.  XXX  ;  peut-être  syn.  du  précédent. 

Marteray,  nom  fréquent  de  localités  :  Martheray,  château  à 
Begnins,  faubourg  à  Lausanne,  Marterei,  12 17,  en  Marterai, 


MARTHERENGES   —  MARTIGNY'  263 

1287,  Marterey,  1278,  M.  R.  VI,  ham.  de  Féchj,  loc.  à  Che- 
seaux,  à  Vevey,  Marierai^  1220,  Mariherely  i525  ;  maison  à 
Bouloz,  Frib.  ;  Martherey  à  Vuarmarens  et  Romanel-Morges  ; 
Marterey  à  Duilier,  à  Pampi^nj,  1628,  à  AUaman,  i43o  ;  Mar- 
teret,  ham.  de  Prez,  Frib.,  les  Marterets,  ham.  de  Belfaux  ; 
Maptepé(ez),  loc.  à  Nierlet,  Frib.,  Martray  à  Jussj,  Genève, 
nombreux  tombeaux  ;  Marlorey  à  Ollon,  Sépej,  Fullj,  Dorenaz  ; 
Martopet,  loc.  à  Tentrée  dç  Monthey,  Martorey^  1696.  Marto- 
lel,  cour  avec  tombeaux  à  labbaje  de  Saint-Maurice^  le  Marté- 
lay,  m.  à  Saint-Gingt)lph,  Marteley,  loc.  à  Vufflens-la- Ville, 
Martelley  à  Fey,  Martelet,  colline  à  l'entrée  de  Leysin  ;  la  Mar- 
iera Pippa  à  Grimentz,  un  ancien  autel  druidique  entouré  de 
nombreuses  pierres  à  écuelles  ;  noms  dérivés  du  v.  fr.  martroi^ 
bas  latin  martoretum,  martreium,  place  où  Ton  torture,  lieu  de 
supplice.  Quelques-unes  de  ces  nombreuses  localités  désignent  in- 
contestablement le  lieu  de  supplice,  du  g'ibet  ;  d'autres  des  endroits 
où  il  y  a  eu  des  corps  de  suppliciés  ou  de  martyrs,  par  exemple  le 
Martolet  de  Tabbaye  de  Saint-Maurice.  Pour  d'autres,  comme  le 
Martelety  la  Croix  du  Martelet  à  Leysin,  ils  désignent  simple- 
ment l'emplacement  d'anciens  calvaires^  rappelant  le  martyre  de 
Jésus-Christ.  Nous  croyons  en  trouver  la  preuve  dans  un  texte 
rapporté  par  M.  de  Montet  (Histoire  de  Vevey),  le  Marierai  de 
Vevey,  Marterei,  1229,  M.  R.  VI,  869,  est  désigné  dans  un  acte  : 
«  Martherel  alias  en  Crousa  ».  Or  Crousa  ou  Crusa  est  appelé 
ailleurs  in  Crace,  à  la  Croix,  soit  au  Calvaire. 

Maptherenges,  D.  Moudon  =  villa,  curtis  Martherenga^ 
ferme  des  descendants  de  Marthari,  n.  pr.  germain. 

Maptîgny,  Valais,  ail.  Martinach,  Martiniacurriy  5 16,  Martin 
gniacum,  1168,  1200,  I2i5,  i25o,  etc.  Non  point,  comme  le  veut 
Studer,  qui  malheureusement  pour  lui  ne  copie  pas  ici  Gatschet, 
de  martinet,  marteau  de  forge*,  maïs  de  Martiniacum  {/un- 

^  Hilairc  Gay  le  dérive  également  de  martinet  et  en  donne  pour  preuve  que 
les  sires  de  Martigny  avaient  pour  armes  «  de  ^eules  au  lion  d*or,  tenant  un 
marteau  d'arp^ent.  »  Ce  sont  des  armes  parlantes  qui  ne  prouvent  rien  pour 
rori^ine  du  nom,  pas  plus  que  la  roue  de  Riaz  et  le  paon  de  Faou|^. 


264  MARTINES   —   MASSONGEX 

dum),  domaine  d'un  Martinius,  gentilice  romain,  rare,  mais  dont 
Jubainville  cite  4  exemples  dans  les  inscriptions  ;  généralement 
Octodurum  jusqu'à  la  fin  du  xii®  s.  Le  Martiniacum  isolé  de  5i6 
se  trouve  dans  un  document  douteux  ;  voir  Conthej. 

Les  Martines,  ham.  du  Mont  sur  Lausanne  et  de  Château- 
d*Œx  ;  du  n.  pr.  Martin. 

En  Martînat  (ou  Martenat),  marais  à  Golombej  ;  probablement 
dim.  de  maret  :  maretin,  martin-et. 

Martinet,  alpe  et  glacier  sur  Bex,  Martinae,   io43,  M.  R. 

xvin. 

Mapze,  vignes  à  Gonthey  ;  probablement  forme  valaisanne  {j-z) 
pour  margCy  bord. 

Mase,  voir  Mage. 

En  Masire,  loc.  à  Essertines,  D.  Echallens  ;  voir  Mézières. 

Masot,  voir  Mazel. 

Massa,  rivière,  affluent  du  glacier  d'Aletsch,  Haut  Valais, 
Massona,  i235,  i255,  1297  ;  du  celtique  mass,  beau  (Holder,  II, 
454)  et  onUy  source,  rivière  =  belle  rivière,  nom  fort  bien  trouvé 
pour  ce  puissant  torrent  du  plus  grand  glacier  des  Alpes. 

Massillon,  ham.  sur  Monthey,  MaxilUon,  cadastre  de  169G, 
Max  il  Ion  y  1819  ;  dim.  de  mas. 

Massongex,  D.  Saint-Maurice,  Valais,  Massungiacum,  1178, 
1235,  Massunge,  1226,  Massongie,  1260,  Massungiez,  i3i6, 
Massungie,  1290,  i3t^2,Massugier,  iSt^^y  Massongiez,  plhn  vers 
1720  =  (praedium)  Massoniacum,  domaine  de  Massonius,  gen- 
tilice  romain.  De  Vit,  IV,  391.  Justement  une  inscription  de  Saint- 
Maurice,  tout  à  côté  (Orelli,  21 3),  nous  fait  connaître  une  Masso- 
nia.  Quant  à  1  etymologie  de  Gatschet  qui  rapporte  à  Massongex 
le  Maxiniaciim  d*une  charte  de  1062,  Gart.  de  Sion,  en  le  tirant 
de  macinata,  moulin,  elle  n'est  pas  défendable  ;  i®  iacum  s'ajoute 
à  des  noms  d'homme  ;  2®  Maxiniacum  donnerait  Machigny.  Hid- 
ber  de  son  côté,  ï,  270,  276,  y  rapporte  un  Maximiacum,  993- 
996,  villa  Maximiaca,  996-1017,  Arch.  de  Saint-Maurice,  dans 
le  comté  de  Genève,  Nous  y  verrions  plutôt  Meximieux,  dép,  de 


MASSONNENS    —    MATZE  265 

TAin.  £n  tout  cas  Maximiacum  ne  saurait  donner  Massong'ex  ; 
d  ailleurs  Massongcex  n'a  jamais  fait  partie  du  Genevois. 

MassoDnens,  D.  Glane,  Fribourg-,  in  Mansoningis  d'après 
Gh.  'b/lovel^  Massenens,  ii77,M.  R.  XII,  3i,  et  1226,  MassunenSy 
i34A>  Massonens,  1471  ;  «  provient  certainement  de  mansum,  » 
ferme,  dit  le  P.  Del  lion.  Mais  les  suffixes  ens,  ingis  indiquent 
encore  plus  certainement  une  autre  origine  =  chez  les  descen- 
dants d'un  Germain  au  nom  de  la  famille  de  Alanso,  racine 
Mand,  dans  Fôrstmann. 

MategniD,  ham.  de  Meyrin,  Genève,  Matigniaco  (1  fois)  et 
Matignins  (7  fois)  dans  la  môme  charte,  1269,  M.  G.  XIV,  107, 
MatigninSy  i344>  M.  G.  IX,  235  =  chez  les  descendants  de  Mat- 
ten,  dérivé  de  Alafto,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  917.  Ce  nom  oflFre 
un  intérêt  particulier  parce  qu'on  y  surprend  la  tendance  des  no- 
taires à  traduire  par  le  suffixe  gallo-romain  iacum  les  noms  d'o- 
rigine germanique. 

Matélon  ou  Mattelon,  carte  Rovéréa  et  atlas  Siegfried,  chalets 
sur  le  Sépej,  Mastalon,  i23i,  M.  R.  XXIX,  294  ;  autre:  colline, 
alpes  de  Bex.  L'orthographe  avec  un  t  reproduit  mieux  l'ancienne 
que  celle  que  Siegfried  a  adoptée  et  qui  est  absolument  fautive. 
N'a  certainement  rien  de  commun  avec  Tall.  matt,  prairie,  qui 
n'a  pas  passé  dans  notre  langue. 

Mathod,  D.  Yverdon,  Mastod,  i  il^i,  Masiout,  i235,  M.  R.  VI, 
MathoZy  i382,  M.  R.  XIV,  Mathod  &i  Mastou,  it^o3,  Mat  houx, 
i52i,  etc.  ;  les  Alascot,  i344>  et  Mascout,  i345,  loc.  près  Saint- 
Christophe  (Champvent)  dans  Matile  sont  sans  doute  une  fausse 
lecture.  Origine  inconnue. 

Matran,  D.  Sarine,  Frib.,  MartrenSy  ii32,  ii48,  M.  F.  II,  16, 
220,  Matrans,  ii48,  M.  F.  I,  376,  Martrans,  1178,  1182,  1228, 
Matrans  avant  1246,  Marirant,  i339,  R.  dipl.  III,  16,  Matrant, 
1453,  Martrandy  1471-  Nom  exclu  par  M.  Stadelmann  des  noms 
en  ens.  En  tout  cas  la  prononciation  eins,  —  si  elle  a  existé,  —  a 
disparu  de  bonne  heure,  nous  trouvons  la  finale  ans  dès  11 48. 
Origine  douteuse. 

La  Matze,  forêt  à  Vex  et  à  Salvan  ;  les  Matzes,  forêt  à  Colom- 


266  MAU   —   MAURAZ 

bey  ;  la  Maze(ts)  à  Savièse  ;  la  Jeux-Matze  à  Vionnaz  ;  sjn.  de 
mazzCy  ital.  et  romanche  mazza,  massue,  mot  désig'nant  des  fo- 
rêts de  hêtres  exploitées  en  têtards  ;  ces  vieux  troncs  sont  sem- 
blables à  des  massues.  Ce  mot  a  été  employé  dans  le  Jura  :  un 
acte  de  11949  Hidber,  II,  426,  Matile,  I,  34i  parle  d'une  forêt  près 
Vauxmarcus,  nommée  Matza  S  Hua,  forêt  des  matzes.  On  sait  le 
rôle  historique  joué  au  xv^  s.  en  Valais  par  une  mazze  ou  massue. 
Une  massue  de  bouleau,  taillée  en  forme  de  tête  humaine,  symbo- 
lisait le  peuple  opprimé  ;  on  la  portait  de  lieu  en  lieu  et  sur  la 
place  publique  on  l'interrogeait  :  4(  Mazze,  pourquoi  souffres-tu  ? 
Parle,  nomme-nous  l'homme  que  tu  crains  ?  Est-ce  Silinen?  est-ce 
Asperling-  ?  est-ce  Heungarten  ?  Sont-ce  les  Rarogne  ?»  A  ce  nom 
la  mazze  s'inclinait.  Alors  chacun  des  partisans  des  opprimés 
plantait  un  clou  dans  la  massue  en  signe  d'adhésion.  Telle  fut 
l'origine  de  la  guerre  contre  la  puissante  famille  des  Rarogne, 
i4i4-i420. 

Mau,  préfixe,  voir  Mal. 

Maudens,  ham.  de  Ghâtel-Saint-Denis,  Moadens,  1809,  1867, 
MaudenSf  1668  =  chez  les  descendants  de  Maldo,  n.  pr.  germain. 

Maudran,  Praz  — ,  loc.  à  Ollon  et  à  Bex.  D'après  M.  Isabel  (in 
litt.),  de  maudrè,  moudre,  à  cause  du  voisinage  des  moulins  qui 
s'y  trouvaient  dans  les  siècles  antérieurs,  donc  =  pré  du  moulin. 

La  Mauguettaz,  grand  hameau  d'Yvonand,  D.  Yverdon,  la 
Mourgetta,  i4o3,  M.  R.  XIV,  la  Mouffette,  i583,  la  Mongue^ 
taz,  i538  ;  autre,  chalet  à  Blonay  ;  es  Mauguettes,  loc.  à  Rovray. 
La  forme  de  i4o8  rattache  ce  mot  à  mourget,  tas  de  pierres,  lieu 
pierreux  ;  voir  Murgier. 

Maules,  D.  Gruyère,  Maulés  dans  Kuenlin  ;  Maulaz,  ham.  de 
Romont  ;  La  Maulaz  ou  Maoulaz,  m.  à  La  Roche  et  à  Neyrigue. 
Le  premier.  Moins  superiores,  965,  Molis,  1 145,  M.  F.  II,  Moles, 
1179,  Hidber,  II,  et  1274  ;  du  latin  molas,  meules,  moulins. 

Mauraz,  D.  Cossonay,  Moraz,  1824»  M.  R.  I,  2®  s.,  p.  ao5. 
Peut-être  une  (villa)  Maura,  du  cognomen  Maurus,  la  seule 
forme  ancienne  que  nous  possédons,  relativement  moderne,  n'est 
pas  suffisante  pour  décider. 


MAUREMONT  —   MAYA  267 

Mauremont,  Maurmont  ou  31ormoDt,  colline  calcaire  près 
Eclépens,  Mauromonte  en  i8i4f  M.  R.  VI,  240  (Mormunt,  titre 
de  la  charte,  postérieure),  soit  longtemps  avant  les  premières  in- 
vasions des  Maures,  nom  dont  on  a  voulu  le  dériver,  Mormont, 
i344-  D'après  Gatschet,  du  v.  h.  ail.  muor,  moor,  marais,  ce  qui 
conviendrait  à  la  position  de  la  colline  isolée  dans  les  marais  de 
rOrbe.  Mais  ce  mot  allemand  ne  saurait  s'appliquer  à  trois  autres 
loc,  Mauremont  ou  Mormon t,  tertre  à  Pizj,  Mormont  à  Cour- 
chavon,  MorimonI,  crét  boisé  à  Charmoille,  les  deux  D.  Porren- 
truy.  Le  texte  même  du  Cartulaire  indique  la  véritable  étymologie 
que  Gatschet  n'a  pas  aperçue.  Dans  la  charte  de  81 4,  Louis  le 
Débonnaire  donne  à  TEglise  de  Lausanne  la  «  villa  que  dicitur 
Sciepedingus  cum  ruboria  que  vocatur  Mauromonte  ;  »  le  village 
dit  f^clépens,  avec  la  roncière  dite  le  Mauremont.  C'est  donc  le 
mont  des  mûres  de  ronces,  latin  rubus,  dont  le  fruit  est  appelé 
morum^  mûron.  Les  noms  des  trois  autres  localités,  ainsi  que  en 
Mauron,  loc.  à  Vaulion,  ont  la  même  origine. 

Maya,  Maye,  etc.  Le  bas  latin  mea,  maia,  dérivé  du  latin 
meta,  v.  fr.  moiCy  meule  de  foin,  patois  mata,  mota,  est  souvent 
employé.  D'abord  pour  désigner  d'assez  nombreux  sommets  des 
Alpes  et  du  Jura  :  la  Maya,  val  Ferret  et  val  d'Hérens,  sur  Saint- 
Martin  ;  la  Maye  de  BricoUa,  val  d'Hérens  ;  les  deux  Maja,  3o4i 
et  3o47  m.,  val  d'Arolla  ;  la  Maye  d'Arbignon,  rochers  près 
Mordes  ;  la  Mayaz,  sommet  au  N.  de  Sainte-Croix,  Jura  ;  la 
May,  sommet  sur  Saint-Ursanne  (qu'il  faut  sans  doute  écrire 
Maye),  ainsi  appelés  à  cause  de  leur  ressemblance  plus  ou  moins 
grande  avec  une  meule.  Puis  des  localités  où  s'élèvent  habituelle- 
ment les  meules,  en  Valais  :  les  Mayes  à  Vionnaz,  Maye  ou 
Mayez,  ham.  de  Savièse,  Mayaz,  ham.  de  Saint-Léonard,  k  la 
Maya  à  C balais  ;  Meya,  chalets  à  Zinal,  Meyaz,  prés  à  Marti- 
gny  ;  les  Moïes  sur  Ayer,  Anniviers,  pratum  de  la  Meyta,  i3io, 
Moaye,  alpe  d'Orsières,  Moayes,  mayens  sur  Bruson  de  Bagnes  ; 
en  la  Meyaz  à  Leysin  ;  la  Meyettaz,  pâturage  k  Châtel-Saint-De- 
nis,  diminutif.  Eraayes,  loc.  à  Monthey  =  es  Mayes.  Es  Moyes- 
ses  à  Mur  en  Vully,  de  moïe  et  suff.  adjectif  esses.  Le  mot  latin 


t 


268  MAYEN    —   MAZEL 

meta  a  passé  aussi  dans  rallemand,  comme  le  prouvent  Alett  et 
Z'meiden,  vallée  de  Tourtemag-ne  =  zu  den  Meiden,  Vers  les 
Meules  ;  et  en  romanche  où  Ton  appelle  maida  les  g'randes 
meules  qu'on  fait  dans  les  hauts  pâturages  ;  de  là  aussi  les  Meidje 
du  Dauphiné  et,  au  Tessin,  les  nombreux  noms  de  sommets  Me- 
done,  Madone,  sufF.  aug'm.  one  pour  désig-ner  des  montagnes  de 
forme  conique. 

Mayen,  ham.  de  Vionnaz,  D.  Monthey,  Valais,  Maen,  i4o2, 
M.  R.,  2^  s.,  II,  124,  Mahen,  1728  ;  sommet,  alpes  d'Aigle  ;  les 
Mayens,  pâturage  à  Ghâtel-Saint-Denis  ;  nom  commun  de  tous 
les  alpages  inférieurs  en  Valais,  Maeyng  (de  Sion)  i3o6  :  «  do« 
munculas  que  vulgariter  maeyns  nuncupantur,  i3o4,  M.  R. 
XXXI;  Majing-eAp  et  -horn  à  Louèche,  le  môme  mot  mayen  ger- 
manisé ;  de  mai  parce  qu'on  y  monte  au  mois  de  mai.  «  Olivier  de 
Serres,  fin  du  xvi«  s.,  donne  un  exemple  où  maïen  signifie  foin 
qu'on  fauche  en  mai.  >  Note  de  M.  Bonnard. 

Es  Mayenchos,  loc.  à  Ollon  ;  forme  féminine  du  précédent. 

Mayenzet  ou  Mayontzet,  village  de  mayens  sur  Montagnier  de 
Bagnes;  2  pâturages  sur  Hérémence,  Mayench^  i25o,  et  sur 
Useigne,  Hérens  ;  autres  sur  Ghable  de  Bagnes,  la  Douay  d'Or- 
sières  et  à  Gonthey,  Manschet  à  Louèche  et  Louèche-Bains,  nom 
germanisé  de  Mayenchet,  1862,  1527,  Mainchet,  i38o,  Man^ 
chety  i4o3-i425,  les  Maenchez  à  Vez,  i255  ;  dim.  de  mayen. 

Mayeux  ou  Mayoux,  ham.  val  d'Anniviers  et  loc.  à  Colombey, 
Valais  ;  probablement  dérivé  de  maya  =•  mole,  meule  de  foin  ; 
voir  plus  haut  Maya. 

Mayoresse,  vignes  à  Grand  vaux  ;  propr.  d'un  mayor. 

Mazel,  quartier  du  Vieux  Mazel  à  Vevey,  Macello  veteriy 
i348,  M.  R.  VII  ;  loc.  à  Vallorbe  ;  de  macellum,  boucherie,  v.  fr. 
masely  maiseL 

Le  Mazel  ou  Mazel,  pâturage  de  l'Abbaye,  D.  Joux,  Mazé^ 
chalets  sur  Troistorrents,  Valais  ;  v.  fr.  masely  dim.  de  maSy  mes 
ou  maixy  du  latin  mansum;  les  Mazots,  ham.  au  Col  de  la 
Croix,  Ormonts  ;  même  origine,  mazot  est  le  nom  commun  des 


MÂZÉRIAZ   —   MËITREILAZ  269 

petits  chalets  ou  fenils  des  Alpes  vaudoises  ;  mas  et  suffixe  dim. 
ot  (mazet  en  Provence). 

Mazériaz,  va  11.  de  Bag-nes,  Mazerettaz,  voir  Mézières, 

Mèbro,  ruisseau  près  Lausanne,  Aleybry,  i357,  M,  R.  VII, 
167. 

Medetta,  ham.  de  Salvan,  en  la  Meidetaz  apud  Sarvan,  1782. 

Medîère,  grand  villag-e  de  Bag'nes,  sur  la  hauteur  entre  Chable 
et  Verbier  ;  peut-être  du  bas  latin  medietaria,  qui  est  au  milieu. 

Meîlleret,  sommet  à  Ormont-dessus,  et  loc.  sur  Muraz,  Valais  ; 
Meliérel,  ham.  de  Bercher  ;  Melleret,  loc.  à  Ghône-Paquier  ; 
Méléret  au  Sépey,  Ormonts  et  à  Treyvaux  ;  Millerit  à  Bremblens  ; 
es  ^lillerets  ou  Millîèrey  à  Golombey  ;  Millery  à  Ocourt,  Jura 
bernois  ;  es  Mellières  à  Vouvry,  la  Mellère,  m.  à  Pont,  Veveyse  ; 
les  Meillereltes,  prés  à  Martig-ny-Bourg*  ;  la  Mîllière  à  Ecublens, 
Mêlerai^  1278,  et  Rueyres-Tréfayes,  G.  Fribourg*  ;  Mélériaz  à 
Puidoux  et  à  Montreux  ;  Melleries,  ham.  d*Hermenches,  D.  Mou- 
don  ;  Mellierîn,  ham.  sur  Lutry,  Meillerine  ou  Méliérine, 
mayens  escarpés  sur  Fully.  On  peut  ajouter  Meillerie,  Savoie, 
Alelereie,  ii54,  Melereia,  1177,  Afellerea,  1286,  à  Satigny  un 
Melerea,  1272,  1296.  D'après  Gatschet,  du  bas  latin  malfferia, 
pâturage  à  moutons. 

Meina,  alpe  et  col  vall.  d'Hérens,  Valais  ;  on  écrit  aussi  la 
Maigne  (Lutz),  ce  qui  montre  l'origine,  adj.  v.  fr.  mairie^  de  ma- 
(jna  (alpa),  la  grande  alpe.  Un  autre  pâturage  de  la  Mcina, 
Meïna,  Meynaz,  dans  le  vallon  de  Nendaz,  Meyna,  1280,  et  la 
Ménaz,  alpe  de  Dorénaz,  tirent  peut-être  leur  nom  d'une  mine 
qui  jadis  y  aurait  été  exploitée. 

Meinier  ou  Meynîep,  G.  Genève  (prononcé  Meini),  Mainiacum 
et  Mainniacum,  ii53,  M.  G.  XIV,  9,  Meyynier,  i343,  Mei- 
y  nier,  i344,  M.  G.  XVIII,  et  IX,  Meini,  1817  ;  de  (fandam) 
Maniacum,  domaine  d'un  Manius^  gentilice  romain  (Holder,  II, 
407). 

Meitreilaz  ou  Maytraylla,  alpe  d'Ormont-dessus,  Meteyla, 
1287,  Gorthésy,  op.  cit.,  149.  Gette  forme  montre  que  l'r  est 
épenthétique  et  permet  de  ratttacher  ce  nom  à  l'idée  de  milieu. 


270  MÉLEY   —   MENTUE 

méteil  de  medietas  par  une  forme  medietalis  ;  cette  alpe  est  au 
milieu  de  la  série  de  la  Première  à  Isenau. 

Méley,  loc.  à  Gonthey,  Goumœns,  Forel-Moudon,  Pâquier- 
Frib.  ;  les  Méleys  à  Aig'le,  Mesleys,  17 18,  Auboranges,  Haute- 
ville  ;  Mélay  à  Saint-Lég-ier  ;  Melley  à  Dorenaz,  Suchy,  Pomy, 
Bussigny-Morges,  Brenles,  Ghabrey,  Mêler ,  1842  ;  es  Melleys 
au  Bouveret  ;  Merlet,  anc.  Mellet  à  La  Tour,  Mély  ou  Melly  à 
Bursios,  agri  del  Mêler,  xii®  s.,  Melyr  ou  Mellyre  à  Lens,  Va- 
lais, Melleis,  Mellier,  Mellers,  ancien  nom  de  la  colline  de  la 
Bâtie  à  Genève  ;  du  bas  latin  meletum,  pommeraie  ;  en  patois 
mêlei  -=.  pommier  sauvage,  néflier,  du  latin  mespilum^  mais  le 
néflier  est  très  rare  dans  le  pays  et  le  pommier  sauvage  très  com- 
mun. En  1827,  Pierre  de  Gruyère  autorise  l'usage  dans  sa  forêt 
de  Bouleyres  «  exceptis  quercibus,  fagis  et  meleis.  » 

Mell  de  la  Ni  va  (de  la  neige),  sommet  près  Evolène  ;  proba- 
blement de  mell,  provençal  meilh,  patois  vaudois  mé,  du  latin 
milium,  grain  de  millet,  au  fîg.  pour  sommet  en  tête  arrondie. 

MénièreSy  D.  Broyé,  Frib.,  Minières  dans  Lutz,  Maineres, 
iil\2  (Mameres  dans  M.  R.  VI,  faute  de  copiste  ou  de  lecture), 
Mennieres  et  MeinireSy  1228,  M.  R.  VI,  17,  338,  Meneriers, 
môme  charte,  p.  334,  Mennieres^  i34i,  Matile.  L'orthographe 
Meneriers  est  à  noter,  car  elle  prouve  que  certaines  formes  où 
Taccent  paraît  déplacé  sont  de  simples  fautes  de  copiste.  D'après 
la  forme  primitive  de  11 42,  du  v.  fr.  mainey  s.  m.,  demeure,  et 
suffixe  coll.  ière  =.  réunion  de  demeures,  village. 

Menoge,  affluent  de  la  Venoge,  Menobia,  5 16,  Menopia,  Me- 
navia,  xii^^  et  xiii®  s.  ;  origine  incertaine.  Sans  doute  celtique 
comme  tous  les  noms  de  nos  rivières. 

Menthon,  château  à  Begnins,  ancien  château  à  Lausanne  ;  de 
la  famille  savoisienne  de  Menthon,  dont  plusieurs  membres  ont 
été  baillis  de  Vaud. 

Menlue,  rivière  du  Jorat,  Menfuye,  1280,  Cart.  Month.,  M.  R. 
XII,  wadum  ementuje,  1280,  M.  R.  VI,  187,  Menthoez,  i586, 
M.  R.  VII,  aussi  Menthuaz,  Mantue  ;  origine  inconnue. 


MENZE   —   MERLINGES  271 

Menze  ou  Miritze,  ham.  de  Martigny-Gombe  ;  contraction  de 
mayentze^  forme  fém.  de  mayen. 

Merdasson,  Merdesson,  Merdenson,  dim.  Merdassonet, 
Merdeschon,  alpe  de  Mollens,  Valais.  Noms  de  nombreux  tor- 
rents aux  eaux  boueuses,  de  localités,  de  pâturag'es  au  sol  fan- 
g'eux.  Le  nom  est  ancien  :  un  Merdasson^  ruisseau  à  Vevey,  1229, 
un  Merdasam  à  Pully,  1226,  Mardascon  à  Boudry,  i346.  De  la 
môme  famille,  g-lacier  et  torrent  de  Merdéré,  vallée  d'Hère- 
mence,  Valais,  et  Merdisel,  ham.  et  bois  à  Satigny.  Cette  déno- 
mination était  déjà  employée,  comme  la  racine,  à  l'époque  ro- 
maine. Holder  cite  un  rivas  Merdero, 

Méribé,  pâturage,  vallée  d'Hérémence,  Valais,  Miriber,  1278, 
Miribel,  1277,  i448,  M.  R.,  1677,  Furrer.  Un  autre  Miribel 
alpes  de  Lens,  i449  »'  Méribé,  loc.  à  Chalais  ;  de  mirer ^  regar- 
der, et  bely  ou  en  patois  nieri  et  bé  ;  pâturage  d'où  l'on  a  une 
belle  vue  ;  miribel  et  mirebeau  s'emploient  comme  n.  communs 
dans  le  Jura  pour  désigner  de  beaux  points  de  vue. 

Mérieux,  voir  Miriau. 

Les  Mérils,  ou  Méris,  pentes  rapides  au-dessus  et  au  N.  de 
Ghâteau-d'Œx  ;  probablement  aussi  du  môme  verbe  meri,  regar- 
der ;  on  y  jouit  d'une  belle  vue  sur  la  vallée. 

Les  Merlas  ou  Merlaz,  pâturages  de  Gruyère,  la  Merlaz,  pâ- 
turage au  Ghasseron.  Ge  nom  de  Mer  la  se  retrouve  4  fois  dans 
diverses  vallées  des  Grisons  et  2  fois  à  Saint-Gall.  Palliopi  (Dict. 
romanche)  dérive  las  merlas  d'un  mot  celtique,  meryl,  marais. 
Nos  Merlas  de  Gruyère  pourraient  dériver  de  ce  môme  mot. 
D'autre  part,  M.  Isabel  nous  écrit  que  lé  merlâ,  s.  f.  pi.,  désigne 
les  fleurs  de  la  renoncule  des  ruisseaux  qui  couvre  souvent  de 
grands  espaces  dans  les  leux  humides  des  Alpes.  Ge  nom  patois, 
qui  se  retrouve  en  Savoie,  d'après  le  botaniste  D""  Ghabert,  vient 
sans  doute  du  môme  mot  celtique. 

Merlinges,  ham.  de  Mcinier,  Genève,  Merlingiumy  i3o4, 
Marlingie,  i3i8,  M.  G.  XIV  et  XVIII,  25,  correspondant  de 
l'ail.  Merligen  (Berne)  =  chez  les  descendants  de  Marlo^  n.  pr. 
germain. 


272  MERMETS   —   MEYRIEZ 

Les  Mermets,  ham.  de  Bourrig-non,  D.  Porrentruy  ;  du  n.  pr. 
Mermety  petit,  prénom  fréquent  autrefois. 

Le  Méruel,  alpe  de  Bex  ;  probablement  autre  dérivé  de  meriy 
regarder  ;  voir  plus  haut  Méribé  et  Mérils. 

Mervolier,  D.  Delémont,  Berne,  ail.  Morswiler,  Morswilre^ 
1184,  Morswilr,  i325  =  villare,  villag-e  de  Morso,  n.  pr.  ger- 
main. Fôrstm.,  986. 

Messayre,  la  Vy  —  à  Ormont-dessus  ;  chemin  conduisant  à 
Vers  l'Eglise  ;  de  messe,  chemin  suivi  pour  aller  à  la  messe,  mot 
fourni  par  M.  Isabel. 

Métail,  carte  Dufour,  Métal,  Siegfried,  ou  Métall,  alpe  d*Hé- 
rémence,  Mectal,  i456  ;  le  c  peut  être  parasite  comme  dans  Joc- 
tens,  voir  Jouxtens  ;  peut-être  alpe  du  milieu,  de  medietalis, 
comme  Meitreilaz  aux  Ormonts. 

Meudon,  ham.  des  Verrières,  Neuch.,  entre  celles-ci  et  les  Ver- 
rières de  Joux.  Probablement,  comme  le  Meudon  près  Paris  qui 
vient,  d'après  le  Dict.  de  Grégoire,  de  Metiosedum,  nom  d'origine 
gauloise,  comme  Mediolanum  (Milan),  Mediomatricum,  etc.,  du 
gaulois  mediOy  milieu,  et  d'une  autre  racine  indéterminée  sedum, 
donc  localité  au  milieu  entre  deux  autres. 

Meure,  En  la  — ,  loc.  à  Cartigny,  Genève  ;  prob.  de  meures 
patois,  mûre  de  ronces. 

Meuringue,  métairie,  montagne  de  Gormoret,  Jura  bernois, 
propriété  de  Môrigen,  près  le  lac  de  Bienne  ;  pour  l'origine,  voir 
Morens. 

Mex,  1°  D.  Gossonay,  Mais,  ii47»  54,  Gart.  Month.,  Mais, 
1 177,  May,  1371,  1887  ;  2®  village  près  Saint-Maurice,  Mez,  i338, 
Meys,  1842  ;  8<*  les  Mex  sur  le  Sépey,  D.  Aigle,  Mes,  Mez,  Metz, 
1882  ;  V.  fr.  mes,  s.  m.,  du  bas  latin  mansum  (mesure  de  terre 
jugée  nécessaire  pour  faire  vivre  un  homme  et  sa  famille),  devenu 
massnm  déjà  au  xiii^  s.,  en  1282  :  medietate  albergi  seu  massi 
sui,  M.  G.  XIV,  4i6.  De  là  un  mas  de  terre,  les  Maix  ou  Meis 
du  Jura,  les  diminutifs  Mazot,  Mazel,  voir  ce  mot. 

Meyriez  ou  Meyrier,  D.  Lac,  Frib.  (prononcé  Meyri),  Meria-- 
cum,  1162,  Mirie,  1226,  Merrie,  1228,  M.  R.  VI,  882,  i4f  Me^ 


METRIN  —  MéziàRES  273 

ryty  1239,  1289,  Afeiriacuniy  laôô,  Wûrslbg.,  200,  Afeyrie, 
XV  s. y  ail.  Merlachy  «  de  Mitiriœumy  connu  comme  nom  de  lieu 
par  les  chartes  des  viiP  et  x*  s.  »  (Stadelmann). 

Meyrin,  C.  Genève,  Mairin^  iiSa,  Mairins,  ii53,  Mayrins^ 
laSo,  MeyrinSy  i3o5,  i344,  M.  G.  XIV  et  IX,  Moyrens,  i46a, 
Galiffe,  J.  A.  I,  4^3  =  chez  les  descendants  d*un  Meyer  ou  Ma» 
jor  comme  Meirinyen,  Berne.  Les  MeyrinSy  les  granges  de  Mey- 
rinsy  étaient  au  xv«  s.  le  nom  des  rives  du  Rhône  à  Genève  entre 
la  Fusterie  et  Bel-Air  ;  rien  que  des  granges  dans  le  recensement 

de  1470- 

Mézel,  Pont  du  Mézel  ou  Mézé  à  Aigle  ;  rue  du  Grand  Mézel  à 
Genève  ;  quartier  du  Vieux  Mazel  à  Vevej  ;  du  latin  macellum, 
V.  fr.  maisel,  patois  mazéy  mésel,  boucherie. 

Mézeriez,  ham.  près  Salins,  D.  Sion,  Valais,  Miseriez  iiii  et 
1807,  Misyrie,  i25o,  Meisericy  1261,  Miseris,  1260,  Miserier, 
i33o,  etc.  ;  de  {fundum)  Miseriacaniy  domaine  d'un  MiseriuSj 
gentilice  romain  ;  voir  aussi  Misery. 

Mézepy,  D.  Lausanne,  villa  MasiriacOy  928,  M.  R.  VI,  Ma- 
siriacum,  10 10,  Warn.  de  Masiriei,  1180,  M.  R.  V,  Masirie^ 
1188,  1220,  Maisiricy  1227,  M.  R.  VI,  280,  Maixiriez,  xiiP  s,, 
MeysirieZy  i357,  etc.,  et  un  autre  D.  Yverdon,  Mai  série  ^  1224, 
Maysiriez  et  Maisery,  xiii«  et  xiv«  s.  ;  de  {fundum)  Masiria- 
curriy  domaine  d'un  MasiriuSy  autre  forme  du  gentilice  MaciriuSt 
Holder,  II,  867. 

Mézîères,  D.  Oron,  Vaud,  MaiseriiSy  ii5o,  Maseres,  1161, 
Maseriis,  1170,  Masieres,  11 77,  Maisieres^  1180,  M.  R.  VI,  116, 
Masirie,  11 84,  M.  R.  XII;  Maceriis,  1186,  Hidber,  II  (qui  le 
rapporte  par  erreur  à  Mézery),  Messeretes^  1228,  M.  R.  VI,  May* 
seres,  1290,  Mayseriis,  1292  ;  un  autre  D.  Glane,  Frib.,  Masie* 
reSy  xii«  s.,  Maiseres,  1228,  Masseres,  Maissiere^  1261, 
Wûrstbg.,  MexiereSy  i453  ;  du  latin  maceria  (un  Petrus  de 
Maceria,  1157,  Furrer,  III,  89);  v.  fr.  maisièrcy  muraille,  puis 
maison.  De  la  même  racine  dérivent  encore  en  Masire,  loc.  à 
Epauteires,  D.  Echallens,  nombreuses  ruines  romaines,  et  Mazé- 
riaz,  mayenSy  vallée  de  Bagnes,  Mazerettaz,  loc.  à  Sion,  diminutif. 

M.  D.    SBC.    SÉRIE,   TOME  VU  18 


274  MIDDES   —   MIES 

Middes,  D.  GlÂne,  Frib.,  Mildes,  980,  Hiâber,  I,  220,  qui  le 
rapporte  avec  doute  à  Moudon,  Middes^  xii*  s.,  Donat.  Haut.,  et 
laaS,  F.  B.  II,  Mides,  1211,  i3oi,  etc.,  MildeSy  i244»  45,  F.  R. 
II,  Mydes  vers  i25o  (M.  R.  VI,  p.  260,  Migdes)  et  i33i,  M.  R. 
VII,  io3,  etc.  En  766  Ayrvenus  donne  à  Matulphus,  chef  du 
chœur  de  Melve,  Meldensis  (un  des  cinq  chœurs  de  la  psalmodie 
perpétuelle  établie  à  Saint-Maurice)  et  à  ses  successeurs,  soit  aux 
religieux  de  Saint-Maurice,  une  terre  allodiale  située  à  Tornj  su- 
périeur, aujourd'hui  Torny-Pittet  «  in  agro  quorum  vocabulum 
est  Taurniaco  superiore  »  Hist.  Mon.  patr.  chart.  II,  2.  En  960, 
les  religieux  de  Saint-Maurice  concèdent  des  terres  à  Mildes,  ib., 
p.  43.  Déjà  en  980  nous  voyons  apparaître  ce  nom  de  Mildes. 
C'est  évidemment  le  nom  que  reçut  Talleu  mentionné  ci-dessus, 
après  qu'il  fut  devenu  la  propriété  de  Matulphus  Meldensis, 

Miécoupt,  D.  Porrentruy,  ail.  Mieschdorf,  Miesdorf,  Tr.  III  ; 
Curtem  mietiam,  866,  que  le  Dict,  géog.  suisse  d'Attinger  rap- 
porte par  erreur  à  Gourtemaîche  ;  Miecurt,  11 36,  Myecorthy 
1176,  Miecorthy  12 18,  etc.  ;  de  Mietiam  cortem,  ferme  de 
Mieto,  n.  pr.  germain,  que  Fôrstm.  donne  pour  l'année  792.  En 
II 29,  un  notaire,  ne  comprenant  plus  ce  nom,  a  essayé  de  le 
rendre  en  latin  par  Meticuria.  L'étymologie  d'Attinger,  qui  le 
dérive  de  mies^  forme  dialectale  de  mooSj  marais,  village  maré- 
cageux, est  contredite  par  la  forme  primitive  ;  d'ailleurs  court  ne 
s'ajoute  qu'à  des  noms  d'homme. 

Miège,  D.  Sierre,  Valais,  ail.  Miesen,  Myeyoty  1200*,  Mieio, 
1226,  Miejoy  Miegioy  1228,  Myeioy  1288,  il/ye/o,  1280,  Myaiat, 
i38o*,  Myegoy  i4oo,  Myejoz,  i444»  MiezoZj  i554,  i558,  la 
Miège,  pâturage  à  Courtelary  ;  probablement  formes  diphtonguées 
de  l'adj.  v.  fr.  mege,  voir  l'article  suivant. 

Mies  ou  Myes,  D.  Nyon  ;  Miex  (pron.  Mî),  ham.  de  Vouvry, 
Valais,  Miez,  xiii»  s.  ;  My  ou  Mye,  Son  My  (sommet  de  My)  et 

1  Comment  concilier  les  règles  de  l'accent  avec  ces  orthographes  ?  Il  faut  ad- 
mette, ou  que  l'accent  s'est  dëplao^,  chose  peu  probable,  ou  que  les  finales  oty 
ai  étaient  atones,  comme  ozy  az,  ezj  et  souvent  y,  ou  encore  que  ce  sont  là  de 
simples  fantaisies  de  copistes.  Voir  aussi  Musot. 


MIETTES    —  mLLON  275 

Mie  on  Miel,  dîmiDatif,  alpes  de  Conthej  ;  es  Myes,  loc.  à  Lej- 
tron  ;  Mayen  dou  Mié  à  Evolène  ;  les  Myeyes  oa  Meyes,  loc.  à 
Bramois  ;  de  Tadj.  v.  fr.  mi,  mège,  en  romanche  miez,  milieu, 
Piz  Miez,  qui  est  à  la  moitié,  au  milieu  de.  M j  est  à  mi-hauteur 
entre  Conthej  et  Talpe  ;  Miet  entre  a  parois  de  rochers  ;  Myes 
entre  Coppet  et  Versoix  ;  M iex  entre  Vouvry  et  Talpe  ;  Miège  entre 
Salgetsch  et  Sierre,  localités  plus  anciennes  et  plus  importantes. 
Stnder  dérive  le  Mies  vaudois  de  mansus,  ce  qui  est  impossible, 
mansus  donnant  mas,  mais  ou  mex. 

Es  Miettes,  loc.  à  Novalles,  D.  Grandson,  dim.  ;  voir  Tarticle 
précédent. 

Miéville,  voir  Miville. 

Mgoux,  chalets  sur  Montreux,  Combe  de  — ,  NeuchÂtel,  Corn* 
bâte  de  Myezour,  i^ii,  Miez  Jours,  i354,  1372,  Miejour,  1878, 
Myejoux,  1880,  au  milieu  de  la  joux,  de  la  forêt. 

Milandre,  2  fermes  et  anc.  château,  D.  Porrentruj,  Milande, 
Mylande,  Mylant,  Melan  dans  les  chartes  du  moyen  Âge  ;  ori- 
gine inconnue. 

Milavy,  m.  à  Saint-Légier^  route  de  La  Tour,  et  à  Avenches, 
chemin  de  Domdidier  ;  I^Uvis  pour  Mivy,  m«  à  Avry  sur  Matran  ; 
Mîvy,  m.  à  Chardonne,  route  de  Chexbres  ;  de  vy,  voie,  route, 
et  mi,  milieu  =  à  mi-chemin. 

Minière,  loc,  champs  à  Colombey,  Collonge,  Vionnaz,  à  Vé- 
troz  et  à  Granges,  Valais,  eys  Millieres  à  Tourtemagne,  i383,  v. 
fr.  miliere,  champs  où  Ton  cultivait  jadis  le  millet,  de  milium, 
nom  correspondant  des  Panissière  du  C.  de  Vaud. 

Millon,  Crète  et  Tète  de  — ,  arête  et  sommet  sur  Zinal,  vall. 
d'Anniviers  ;  paraît  être  le  v.  fr.  million,  débris,  patois  mellhon, 
millon,  que  Bridel  définit  moellon,  débris  de  mur,  fragments  de 
pierre  brisée  :  à  cause  de  Taréte  et  du  sommet  faits  de  blocs  entas- 
sés. Pour  M.  Bonnard  (in  litt.),  le  mot  patois  n*est  pas  le  même 
que  moellon  dont  Torigine  est  inconnue.  Pour  nous,  mellhon  est 
dérivé  de  mell,  meilh,  grain  de  mil,  latin  milium,  auquel  appar- 
tient le  verbe  patois  emellua,  réduire  en  menus  fragments  (que 


276  MILLY   —  MISEREZ 

Bridel  dérive  par  erreur  de  mille),  mellhon  =  menus  débris,  plâ- 
tras. 

Milly,  écart  de  Genthod,  Genève  ;  sans  doute  un  (fundum) 
Miliacum,  domaine  d'un  Maelius,  g^ntilice  romain,  comme  les 
Meilhac,  Meillac,  Meillj,  Milhac  et  Millj  de  France  (d'Arbois  de 
Jubainville). 

Mimorey,  ham.  près  Goinsins,  D.  Njon,  Memoreiy  laia,  3ff- 
moreiy  iai3,  MimoreiSy  1219,  Memorey^  122!^,  M iemore^  i235, 
Miemoreiy  1288,  M.  R.  XII  ;  en  Memorey(aj),  prés  et  bois  à  Co- 
lombey  ;  de  m/,  au  milieu,  et  moretum,  roncier,  de  moram^  mû- 
ron,  fruit  des  ronces,  et  la  ronce  elle-même,  soit  localité  au  milieu 
des  ronces. 

Miolan,  ham.  de  Vandœuvres,  Genève,  Miolans,  xiii*  s.,  Cart. 
Laus.,  M.  R.  VI,  624,  Myolens,  i3oi,  M.  G.  XIV,  458.  C'est 
aussi  le  nom  d'une  localité  de  la  Savoie:  G.  de  Miolano,  11 8g, 
Nant.  de  Myolanis,  i2i4>  Cart.  Haut-Crét,  M.  R.  XII,  62,  N.  de 
Miolan^  1218,  F.  B.  II,  Moylans,  1224»  M.  R.  XXIX  ;  celui-ci  est 
dérivé  dans  les  M.  Savoie  de  MeduUanum,  Castrum  Medullorum, 
de  Medulles,  ancien  peuple  de  la  Maurienne.  Peut-être  Tun  et 
l'autre  viennent-ils,  comme  Milan,  Meilen,  (Zurich),  Mojlans,  en 
Belg-ique,  de  Mediolanum,  du  gaulois  medio,  milieu,  et  lanon, 
plaine,  nom  d'une  i  s®  au  moins  de  villes  en  Gaule,  Bretag^ne  et 
Germanie. 

La  Mionnaz,  ruisseau,  D.  Oron  =  la  gprondeuse  ;  du  verbe  pa- 
tois mionnâf  gronder,  ennuyer  de  ses  plaintes,  v.  fr.  mionner^ 
chanter,  fredonner. 

Miriau,  bois  à  Giez,  D.  Grandson,  Mériez,  loc.  sur  Aven,  Va- 
lais ;  Mérleux  à  Noville,  es  Mouriaux,  crêt  et  chalet  à  Chàteau- 
d'Œx,  le  composé  Montmirail,  NeuchÂtel  ;  de  miriau^  forme  pa- 
toise  du  V.  fr.  mirial  ou  mirail^  miroir,  endroit  d'où  l'on  a  une 
belle  vue  ;  la  forme  moderne  dans  le  Six  du  Miroir  à  Mage,  au 
Miroir,  ham.  des  Monts  de  Lutrj,  loc.  à  Vallorbe  ;  voir  aussi 
Muriaux,  Mérils,  etc. 

Miserez,  ham.  de  Charmoille,  D.  Porrentruy,  Miserey^  ^m^ 
MiserCy  12 18,  Miserach,  1287,  et  Misery,  D.  Lac,  Frib.,  Mise- 


MISSION   —   MODZENAIRE  277 

rie,  xii«  s.,  1^43,  F.  B.  II,  243,  et  i3oi,  Rec.  dipl.  II,  8,  Misi- 
riez,  i4o6,  Rec.  dipl.  VI,  en  ail.  Misrach,  i449>  Arch.  Fr.  V, 
4i8  =  {fundum)  Miseriacum,  domaine  d'un  Miser ius,  gentilice 
romain,  comme  les  quatre  Miserj  de  France,  Holder,  II,  682. 

Mission,  ham.  d'Ayer,  vall.  d'Annivîers.  Une  tradition  locale 
rapportée  par  Bridel  veut  que  ce  nom  lui  vienne  des  missionnaires 
qui  convertirent  les  Anniviards  au  christianisme.  Nous  parait  plu- 
tôt venir  de  Messio,  dérivé  en  io  du  gentilice  Messius,  ou  de 
MissiOf  de  Missius  pour  Mussius,  qui  a  donné  Missy  ;  voir  ci- 
dessous.  D*Arbois  de  Jubainville  cite  un  grand  nombre  de  dérivés 
en  io  de  g^ntilices  en  ius  ;  voir  dans  ce  volume  Courson,  Grand- 
son,  Marsillon,  Valençon,  etc. 

Missy,  D.  Payerne,  ail.  Missach,  Missiacum,  ii48>  ii83, 
Missy e,  1260,  Missie,  i342,  1399,  Arch.  Fr.  V,  Missi  in  Villie, 
1263,  Wûrstbg^.,  =  (fundum)  Missiacum  pour  Mussiacum,  do- 
maine d'un  MussiuSy  g^ntilice  romain.  De  Vit,  IV.  Les  Archives 
frib.,  I,  375,  donnent  Massiacum,  mais  rorigîn;il  a  Missiacum 
d'après  Hidber,  II,  LXIII. 

Miyille  ou  Miéville,  ham.  d'Ëvionnaz,  Valais,  et  de  la  Sagoe, 
Neuch.  ;  Mievilla,  loc.  à  Lens,  Valais  ;  Mivellaz  à  Gryon,  Mor- 
ges,  Ëcublens,  Mivelaz  à  Puidoux,  Rennaz  ;  un  Mievila  à  Eysins, 
1236  ;  du  latin  média  villa,  à  moitié  chemin  entre  deux  villas, 
deux  localités  voisines. 

Mocausaz,  grand  pâturage  de  Roug^mont,  aujourd'hui  la 
Verda  ;  Moscausa  dans  l'acte  de  fondation  du  prieuré  de  Rouge- 
mont,  ii55,  M.  R.  IX,  10.  D'après  Gatschet,  Hisely,  de  mucosus, 
muqueux,  sale  ;  et  le  Dict.  géog.  Attinger,  de  moca,  morve.  Mais 
la  présence  de  Ys  dans  la  forme  originale  montre  que  ce  nom  vient 
de  muscosa  (prata),  prairie  moussue.  Ce  pâturage,  très  humide, 
renferme  au  milieu  un  vaste  marais,  lac  temporaire^  où  abonde  en 
effet  la  mousse. 

Modzenaire,  pâturage  sur  Chaude,  alpes  de  Villeneuve  (et  ail- 
leurs) :  pâturage  des  veaux,  des  modzons,  dim.  de  modja,  génisse, 
V.  fr.  moge.  Ce  mot  se  trouve  dans  le  latin  des  chartes  :  «  sex 
mojonos,  unam  mogiam,  il\tfi.  Archives  de  Vantéry  à  Monthey. 


278  MOFLON   —  MOIRY 

Le  Moflon,  ruisseau  à  Oron  =  le  maUy  mauvais  ^on,  du  latin 
malumjiumen, 

Moëllé,  Moïes,  voir  Mouellé,  Maya. 

Moille  ou  MoUie,  nom  très  fréquent  surtout  Jura  et  Gruyère 
(une  60^),  Mouille  (26),  les  collectifs  Mollialres,  MolleyreSy  es 
Mollueyres  à  Liddes  vers  1720,  Molllex,  Montricher,  la  Moillure 
à  Saxon,  et  les  diminutifs  au  Moillon  (Moyon)  à  Semsales,  au 
Mollion,  Oron-le-Chàtel,  Mollettes  et  Molliets  à  Vaulruz,  Moil- 
lettes  ou  Molliettes(jàz)y  une  12®,  Molliau  à  Tolochenaz,  Mollien- 
ches  à  Châtillens  et  Démoret,  Moillasson  à  Caroug>e,  Mouillet  à 
Goumois,  Mouillesse,  Mouillesson  à  Sainte-Croix,  Praz  Molley 
à  Pâquier-Frib.,  es  Mouilleuses,  adj.,  à  Laconnex-Genève.  Noms 
désîg-nant  des  terrains  humides  ;  le  primitif,  substantif  verbal  du 
verbe  mouiller,  dérivé  du  latin  mollis,  mou.  On  dit  de  même 
molle  en  Dauphiné. 

Moillesulaz,  ham.  de  Chêne/ Genève,  Molliez  solai,  xiii*  s., 
M.  G.  XIV,  3o4,  Molhisolay  xiv*  s.,  Moillesole,  1409,  M.  G. 
XXI  ;  Moille  Sulaz  à  Sullens,  D.  Cossonay  ;  Moille-Saulaz,  loc. 
à  Corsier  et  Saint-Légier,  D.  Vevey,  Villeneuve  et  Payerne  = 
mouille,  terrain  humide,  parsemé  de  saules,  (Blavignac  dans  M. 
G.  faisait  du  premier  une  meule  seule,  solitaire.) 

Moinsel,  loc,  ancien  fief  noble,  près  Arzier,  D.  Nyon.  On 
trouve  au  xiii®  s.  Willelm.  de  Moncel,  vers  1200,  qui  cède  à  Bon- 
mont  ses  droits  sur  les  Amburnex  (Bronay),  Hidber,  II,  4^1, 
/.  de  Monsez,  témoin  d'une  enquête  au  sujet  de  Téglise  de  Vich, 
i2o5,  M.  G.  XIV  ;  /.  de  Monseiz  dans  une  charte  de  121 1,  M. 
R.  XII,  60  ;  Joh,  de  Monsel,  donzel,  témoin  d'une  contestation 
entre  Gimel  et  Bonmont,  1299.  Ces  difiPérents  noms  de  chartes 
viennent  évidemment  de  monticellum.  Cela  n'explique  pas  le  i  de 
Moinsel,  mais  il  n'y  a  pas  dans  la  contrée  d'autre  localité  qui 
pourrait  correspondre  à  ces  noms. 

Moiry,  D.  Cossonay,  villa  Mauriaco,  xi©  s.,  M.  G.  XIV,  Mo- 
riacOj  xi®  s.,  M.  R.  III,  474,  Moriei,  loii,  Moiriacum,  1049, 
Moirie,  12 19,  1228,  Moërier,  1264,  Moyrie,  1269,  Moirey, 
1825,  Matile,  Muerye,  i345,  et  Muerier,  i368,  M.  R.  XXVIII, 


MOIRY  —  MOLENDRUZ  279 

etc.  =  (fundam)  Maariacum,  domaine  d'un  Maurius,  K^^ntilice 
romaio,  dérivé  du  surnom  Maurus,  C'est  à  Moiry  qu'il  faut  pla- 
cer la  villa  Mauriaco,  charte  du  xi«  s.,  citée  p.  i4i,  Sao,  vol. 
XXVII  des  M.  R.  que  M.  de  Charrière  place  à  Mauraz.  Mauria- 
cum  ne  saurait  donner  Mauraz  dont  la  seconde  syllabe  est  atone. 

Moîpy  ou  Moiré,  alpe  et  g-lacier,  vallée  d'Anniviers. 

La  Molanchière,  loc.  à  Noville  ;  la  Molenchère  à  Penthéréaz, 
la  Maloncheire  à  Lessoc,  les  Malanchières  à  Château -d'Œx,  la 
Molonchire,  m.  à  Broc,  Gruyère,  es  MulenchiereSj  i493.  En  pa- 
tois molan  =  tas  de  pierres  amoncelées  dont  on  a  débarrassé  un 
terrain.  On  pourrait  supposer  une  forme  féminine  *  molanche^ 
comme  palanche  de  palan  ;  ce  serait  alors,  avec  le  suffixe  adj.  ière 
le  terrain  parsemé  de  molans^  de  tas  de  pierres. 

Molanson  oa  Montlaçon,  près  Béguins,  Vaud,  Monslatianus^ 
1164,  Monslacianus,  1202,  M.  R.  V,  2i4,  220,  gr.  de  Montela^ 
cinnOf  i3o2,  MoleyczanSy  i493,  M.  R.  XXXIV,  4i>  ^U,  Mollan- 
son  ou  Molansoriy  1696  ;  de  mons  Latio,  dérivé  en  io  de  Latius 
ou  Lattius,  gentilice  assez  rare  connu  par  deux  inscriptions. 
Quant  à  la  forme  Latianus,  forme  adjective  dérivée  du  même  g'en- 
tilice,  c'est  la  traduction  latine  de  Montlaçon  :  Monslatianus  don- 
nerait Montlaçan. 

Molard  ou  Mollard,  nombreuses  localités  sur  des  collines,  à  la 
Côte  et  ailleurs  ;  du  bas  latin  molare,  dérivé  de  moles,  gprande 
masse,  levée  de  terre,  éminence.  Désig-ne  parfois  le  château  bâti 
sur  la  colline,  ainsi  «  le  molar  de  Jonolier,  le  molar  d'Aubonne  )^ 
(château  du  coseig'neur).  Le  d  actuel  de  molard  est  parasite, 
comme  celui  de  châtelard,  de  castellare,  suite  d'une  confusion 
avec  le  suffixe  germanique  ard  ;  les  anciens  textes  jusqu'au  xv«  s. 
écrivent  toujours  molar  ou  mola:  le  Mollard  à  V'onnaz,  au 
Mola,  1770,  Meula,  1728  ;  aussi  n.  commun  pour  tas  de  pierres. 
On  trouve  la  forme  diphtonguée  miolard  :  à  Vionnaz,  es  Miollaz, 
dans  les  pierriers  du  torrent  de  la  Greffaz,  les  Miola,  1776,  au 
miolardi  au  murgier  alias  au  miollard,  1728. 

Molendruz,  col  et  pâturage  du  Jura,  D.  Cossonay,  Mont-Leri'- 
druz,  1614. 


280  MOLÉSON   —   MOLLENS 

Moléson,  pâturage  et  sommet  de  Gruyère,  Moleisun^  1228, 
Moleson,  1287,  M.  R.  VI,  216,  Moleyson^  1287,  1247,  Molesoriy 
1807,  Molleson,  1819,  «  la  véritable  étjmolog'îe,  dit  Studer,  co- 
piant Gatschet,  est  mons  lacticiniae^  mont  où  Ton  prépare  les 
produits  du  lait.  »  Nous  ig-norons  par  quel  tour  de  force  on  pour- 
rait ramener  ces  deux  mots  à  Moléson.  Pour  Bridel,  c'est  moles 
summa,  mont  le  plus  haut  :  satisfaisant  pour  le  sens,  seulement 
moles  est  fém.  et  le  mot  est  masc.  M.  Bonnard  nous  fournit  Téty- 
mologie  probable:  t  du  v.  fr.  moloise,  s.  f.,  xv«  s.,  prairie  hu- 
mide ;  on  dit  encore  moloise  dans  ce  sens  dans  le  Morvan,  le  Ni- 
vernais et  la  Bourgogne.  »  Or  les  pâturages  du  Moléson  sont 
riches  en  ruisseaux,  en  sources,  en  places  très  humides  ;  il  y  a 
même  une  alpe  qui  s'appelle  les  Marais  ;  ce  serait  donc  un  dimi- 
nutif masc.  moleise-on. 

Molière,  Tour  de  la  — ,  prèsMurist,  D.  Broyé,  Mollerie^  1476  ; 
Molleyres  à  Vucherens  et  Gorcelles-le-Jorat  ;  Molleyre,  ham. 
d'Avry  et  m.  à  Middes  ;  la  Molaire,  ham.  du  Châtelard,  Fribourg, 
les  Moleres,  ham.  de  Saint-Martin,  D.  Veveyse  ;  de  molière,  adj. 
=  meulière,  carrière  de  meules  de  moulin. 

Molignon  (Moulignon),  ham.  près  Sion,  MuUgnan,  1208, 
1267,  Molignan,  Murignuri,  i2^Q,  Milignun,  1269  ;  dérivé  pro- 
bable de  molinum,  moulin. 

Mollenchires,  loc,  plaine  de  Ghavornay  ;  Mollîenchires  ti 
Vuadens,  Mollonchire  à  Broc  ;  sans  doute  dérivés  collectifs  de 
mollienches,  voir  MoUle. 

Mollens,  D.  Aubonne,  Morlens^  ïi39,  M.  R.  III,  58i,  1167, 
1177,  1 25'] j  Molle nSi  Molli nff es,  1228,  M.  R.  VI,  et  Morlens, 
D.  Glane,  Frib.,  Morlingis,  996,  Morlens,  i  m,  M.  R.  III,  Mol- 
lens,  1179,  Hidber,  II,  1278,  M.  R.  XII  et  i453  =  chez  les  des- 
cendants de  MorilOy  n.  pr.  germain,  racine  onomastique  Maur^ 
Quant  à  Mollens,  D.  Sierre,  Valais,  Moulin,  carte  Du  four  et 
Dict.  Lutz,  Molaen,  1260,  Aymon  de  Moleing,  1286,  M.  R. 
XXIX  et  XXX,  Moleyn,  i3oo,  Zimmerli,  Moloeyng,  i3i6,  il/o- 
loyn,  i342,  Molen^  1487,  i443,  Mollens,  1G71,  il  nous  paraît 
avoir  une  autre  origine.  Dans  un  acte  de  1221,  un  chevalier  Wil- 


MOLONDIN   —   MON^AZ  281 

_  _  • 

lerme  de  Sierre  donne  un  cens  dû  par  Uldric  d'Anset  et  Michel  de 
MolendinOy  le  premier  lieu  est  Anchette  sur  Sierre  et  le  second 
doit  être  Moulin  ou  Mollens  qui  en  est  voisin  ;  dans  un  autre  acte 
où  interviennent  des  gens  de  la  même  région,  de  Sierre,  de  Ven- 
thone,  apparaît  un  Willelmus  de  il/o/en(/mo,  1226,  encore  en  1429 
Joh.  de  Molendino,  acte  cité  par  Zimmerli  ;  donc  ce  Mollens 
vient  de  molendinum^  moulin,  et  Moulin  est  la  véritable  ortho- 
graphe. 

Molondîn,  D.  Yverdon,  MollendenSy  i38o,  Molandens,  1437. 
Gatschet,  rapprochant  ce  nom  de  celui  de  Borcardus  de  Molendi* 
nis,  1284*  Tr.  II,  894,  dérive  Molondin  de  molendinum,  moaUn, 
Cependant  la  terminaison  ens  des  deux  formes  authentiques  laisse 
quelque  doute. 

Momaing  ou  Moming,  sommet  au  S.  de  Zinal,  vallée  d'Anni- 
viers,  Valais,  probablement  pour  Mont^Maing  ;  de  montem  ma- 
gnurriy  grand  mont,  même  origine  pour  les  Rochers  de  Momin, 
sur  Talpe  de  Louvie  de  Bagnes. 

La  Monderèche,  ruisseau  à  Sierre,  Monderesse  à  Miège, 
aquam  de  la  Mugneressy ,  1887,  torrentem  de  la  Manderessy^ 
i44ij  M.  R.  XXXIV,  XXXV,  le  même  que  la  Mugneresse  à 
Saint-Maurice  de  Laques  =  monneresse,  meunière,  bief  de  mou- 
lin, permutation  n-d,  comme  colonne-colonde. 

Mondillon,  crêt  à  Mollens,  D.  Aubonne,  et  Mondion,  pâturage 
sur  Bassins,  avec  chalet  sur  un  petit  crêt  arrondi  =  petit  mont. 
Un  Montiun  dans  les  terres  d*Ebal  de  Mont  en  1287,  Montioriy 
1287,  1246,  Gart.  Oujon,  M.  R.  XII. 

Mondralesse,  alpe  de  Lens,  Valais,  Mundralessy,  i25o.  Mon- 
drelessiy  i4i8. 

Monéaz,  ham.  de  Palézieux,  et  Mouniaz,  bois  voisin,  Monetay 
II 55,  Monea,  1274;  Monnaye,  loc.  Bas  Vullj,  au  bord  de  la 
Broyé,  Frib.  ;  Moniaz,  ham.  de  Jussy,  Genève,  Munia^  1261,  M. 
G.  XIV  ;  Mounéaz  (ou  Monayaz),  m.  à  Vétroz,  Valais  ;  en  la 
Mouniaz  à  Noville,  vers  TElau  froide  ;  la  Mounaye,  ruiss.  à  Saint- 
Martin  d*Hérens  ;  Monnaya(z)  ou  Monnaie,  patois  Monnya,  loc. 
vallée  de  la  Dranse,  près  Sembrancher,  Valais  ;  une  Monea^  affl. 


282  MONGOBERT  —  MONNAZ 

de  la  Thièle  près  ChampîoD,  i3o3,  et  un  vicum,  casale  de  J/o- 
neta  près  Payerne,  Cart.  Laus.^  M.  R.  VI,  3io.  De  Tanc.  fr.  /wo- 
nee,  s.  f.,  du  latin  molinata,  moulin.  Quant  aux  Moneta  des 
chartes  à  Palézieux  et  Payerne,  ce  sont  de  fausses  traductions  du 
V.  fr.  monee,  de  même  que  Tall.  Mitnzgrabeiij  canal  de  Monnaye 
qui  aboutit  en  face  des  m.  de  Monnaye,  Bas  Vully. 

Mongobert,  le  Sex  de  —  à  Massongpex  et  Mongebert,  Mongi- 
beri,  1696,  loc.  à  Monthey  =  mont  de  Gobert,  Gusbert,  Gaus- 
bert,  n.  pr.  g-ermain  ;  un  Gausbert  était  évoque  de  Sion  en  1092. 

Monlési  (ou  lézi),  m.  sur  Boveresse,  Neuch.  ;  nom  formé  de 
deux  mots  patois,  mon  lési  =  mon  loisir,  donné  au  xviii^  s.  par 
un  propriétaire  à  ce  domaine  appelé  antérieurement  La  Louva. 
Matile,  Musée  hist.,  II,  69. 

Monnat,  ham.  de  Seleute  sur  un  ruisseau,  ferme  à  Verme, 
combe  de  Monnat  à  Saint-Ursanne,  Combe  Monnay  à  Roche 
d*Or  ;  Bois  de  Monin  à  Chévenez  ;  Combe  es  Mopin  à  Saulcy, 
ruiss.  et  moulin  ;  en  Monnin,  vers  le  ruisseau  à  Corban  ;  Côte 
es  Monnins,  au-dessus  du  ruisseau  à  Roche  d*Or  ;  Bois  es  Mon- 
nin à  Tramelan.  Monnat  (at  =  et)  et  Monnay  =  meunier.  Quant 
à  Monin,  Monnin,  c'est  sans  doute  moulin  déformé  sous  l'in- 
fluence de  monnay  ;  peut-être  aussi  le  nom  de  famille  Monnin, 
une  famille  Monnin  au  Landeron  éteinte  en  1760. 

Monnaux  ou  Monod,  2  ham.  à  Mollens  et  Mon  tricher,  sur  le 
Veyron  ;  le  Monaud-d'Enhaut,  sur  le  ruisseau  à  P'uidoux  ;  pour 
monneau,  du  v.  fr.  molinel,  petit  moulin. 

Les  Monnayres,  loc.  à  Château-d'Œx,  Mugneries^  i436,  jadis 
moulins  dès  longtemps  disparus  ;  es  Monneyres  à  Blonay,  la 
Mouneyre,  Conthey,  ruiss.  des  Monéires  à  Salvan,  es  Monne- 
resses,  ham.  de  Prez,  Mounerèche  à  Mage,  Valais,  comme  les 
monneresses  d'Aigle,  meunières,  plan  de  1718,  de  Vevey,  de  Sal- 
van, synonymes  de  meunière  ou  bief  de  moulin. 

Monnaz,  D.  Morges,  Mona,  Mon/ia,  I2i3,  Afuna,  1221-1237, 
M.  R.  VI,  Monnaz,  i453  ;  le  Cart.  de  Haut-Crêt,  M.  R.  XII,  71, 
parle  d'une  terre  de  Muna  à  Mossel  ou  environs,  i245.  Probable- 


MONNENS   —   MONTAGNY  283 

ment  des  (villa)  Mona  ou  Monna,  ferme  d*un  Monus  ou  Mon-- 
nas.  Holder,  II,  626,  27. 

Jubamville  (505-508),  cite  an  cerUin  nombre  de  cognomina  employés 
ainsi  au  f.  sing.  :  Cupita,  Romula,  Urbana,  sous-entendu  villa,  domus, 
ferme,  maison  de  Gupitus,  Romulus,  Urbanus. 

Monnens,  voir  Mugnens. 

Au  Monnet,  m.  à  Puidoux  sur  la  Sallanche  ;  probablement  le 
même  mot  que  Mornet  entre  Landeron  et  Neuverille,  Mulnet  et 
Mornetj  ii85,  1221,  Mornet,  1265,  Matile,  Morney,  1692, 
Amiet  ;  de  molinetum,  moulin. 

Monruz,  bam.  près  Neucbàtel^  Monruz,  1220,  Morruz,  i^ik 
(de  Ghambrier,  22),  Montruz,  MonruXy  i463,  Molrupz,  Molrap, 
i485,  M.  N.  XLI,  Monrupy  1626  (Jeunet).  D'après  l'orthographe 
primitive  =  mont  du  ruz^  du  ruisseau  ;  par  contre  Monrup  siK^cni- 
fierait  montem  ruptum,  mont  brisé,  rompu,  à  cause  de  la  cou- 
pure que  présente  la  montagne.  La  première  étjmologie  nous  pa- 
raît la  plus  probable. 

Monsieur,  Maison  — ,  au  bord  du  Doubs,  Neuchâtel  ;  jadis 
péage  construit  par  Monsieur  de  Valengin,  comte  René  de  Chât- 
iant, en  i545. 

Monta,  La  — ,  ham.  val  d'Hérens,  la  Munta,  1267  ;  la  Mon- 
teau,  atlas  Siegfried,  ou  le  Montoz,  Lutz,  ham.  de  Bagnes  ;  la 
Monteau,  râpes  à  Vionnaz  ;  en  la  Montau  à  Troistorrents  ;  subst. 
verbal  de  monter,  provençal  monta  ;  le  chemin  offre  une  forte 
rampe  dans  les  deux  localités. 

Montagibert,  faubourg  à  Lausanne,  Monte  Girberi,  i238,  M. 
R.  VI,  663,  Montegiber,  i475.  Serait-ce  le  Mons  Gusberti  de 

1  i4o  que  le  Dict.  hist.  Vaud  identifie  avec  le  Ghalet-à-Gobet  ;  voir 
ce  mot.  Le  texte  de  i238  =  mont  de  Gerbert,  n.  pr.  connu. 

Montagnon,  ham.  de  Lejtron,  Valais^  Montagnan,  i234»  M. 
R,  XXXy  Montagnon,  1262  et  1291,  Wûrstbg.  ;  diminutif  de 
montagne. 

Montagny,  D.  Yverdon,  Montaniacum,  11 58,  Montagniei, 
1174,  Cart.  Month.  ;  ham.  de  Lutry  et  de  Corsier,  m.  à  Villette  ; 

2  comm.  D.  Broyé,  Fribourg,  Montaniacum,   1180,  Matile,  et 


284  MONTAIGRE   —   MONTAUBION 

i2^0y  Montagnye,  iZw^  Montaig niez ^  i368,  Matlle  ;  ham.  de 
Mont-Rolle,  Montagniacus  curtis^  1009,  Rég*.  gen.^  Montagniey 
1284  ;  Montagnier,  ham.  de  Bagnes,  Valais,  Montagnyet  1290  ; 
Montagnie,  territoire  près  Apples,  1281  =  (fundum)  Montania" 
currij  domaine  d'un  MontaniuSy  gentilice  romain  qui,  d'après  Ju- 
bain  ville,  a  donné  le  nom  de  plus  d'une  100*  de  communes  de 
France,  dont  27  Montagny  et  87  Montignj. 

Montaigre,  sommet  du  Jura  de  Porrentruy  ;  de  montem  acrerriy 
mont  aigu,  escarpé,  synonyme  d'Aig-remont. 

Montaigu,  sommets  du  Jura  à  Soulce  et  Souboz  ;  de  montem 
acutum,  n'a  pas  besoin  d'interprétation. 

Montalban,  ham.  de  Semsales,  Montauban  à  Grandson  et 
Gonstantine  =  Montem  Albanum,  mont  d'Albain,  n.  pr. 

Montalchez,  D.  Boudry,  Neuch.,  MontallichieZy  i34o,  Mon- 
ialechieZf  1898,  Montalleschiez,  i432,  Montaleschiez,  1487. 
Origine  douteuse  :  de  mont  et  als^  aux,  chieZy  cases,  maison  ? 

Montalègre,  ham.  de  Cologny,  Genève  =:  mont  et  allègre,  gai. 

Montalin,  crêt  isolé  à  Courfaivre,  D.  Delémont  ;  de  montai  = 
montai,  et  suff.  dim.  in  =  très  petit  mont. 

Montana,  D.  Sierre,  môme  forme  dès  1249  =^  (villa)  mon- 
tana,  ferme  de  montagne. 

Montaneyres,  loc.  à  Hennens,  adj.  patois  =  (terres)  monta- 
gneuses. 

Montandrey,  ham.  de  Villars-le-Terroir,  Montandre,  1218^ 
M.  R.  XII,  au  xii^  s.,  terra  Sancti  Andreae  =  Mont  (de  saint) 
André. 

Montant,  écart  d'Arzier,  D.  Nyon  ;  fausse  orth.  des  cartes 
comme  le  montrent  MontenSy  i244»  1261,  i444»  Monteins,  1244, 
1246,  Gart.  Oujon,  M.  R.  XII  =  chez  les  descendants  de  Munty 
MundOy  n.  pr.  germ.  Fôrstm.,  940. 

Montaubion,  D.  Moudon,  Montalbium^  1228,  Montoubyony 
xiii^  s.,  et  Monte  AlbeoniSy  Albionis  vers  1280,  Gart.  Laus.  M. 
R.  VI,  i55,  187,  et  VII,  87.  D'après  cette  dernière  forme,  où  le 
déterminatif  est  au  génitif  =  Mont  d'A/6/on,  n.  pr.  latin,  «  no- 
men  virile.  »  De  Vit,  I,  p.  197. 


MONTAVAUX  —  MONTBOVON  285 

Monta vauXy  ham.  d'Org'es,  D.  Grandson,  loc.  à  Dombresson  et 
ailleurs  ;  de  mont  et  avaux^  en  aval. 

Montavon,  ham.  de  Boécourt  et  m.  à  Reclère,  D.  Porrcntruy, 
Berne,  Montaan,  i33o. 

Montbautier,  ham.  à  Saicourt,  D.  Moutier,  Berne  ;  probable- 
ment mont  et  n.  pr.  germain  Balder  ou  Balter,  mont  de  Balter. 
Montbelley,  2  ham.  à  Tornj-le-Grand,  D.  Glane,  Fribourg. 
Monibeney,  villa  et  domaine,  Mont  sur  Rolle,  Monte  bent" 
dictOy  ia84;  tire  son  nom  de  Tabbaje  de  Montbenott  en   Bour- 
gx)gne  qui  j  possédait  des  dtmes  en  i  i4i« 

Montbenon  à  Lausanne,  Monbennon,  1 233 ^  Mont benan^  i238; 
M.  H.  VI,  597,  661,  Mombennony  1269,  Montbenon^  i533,  M. 
R,  VII  ;  un  autre,  petite  colline  de  prairies,  à  Vallorbe  ;  =  Mont 
de  BeçLno,  n.  pr.  germain  connu.  On  trouve  aussi  des  champs 
Bennon:  campant  Bennonis  vers  1170,  à  Lussj,  Frib.,  Donat. 
Haut.,  no  129. 

Montblesson,  ham.  de  Lausanne  ;  mont  et  blesson,  fruit  du 
poirier  sauvage  et  le  poirier  lui-même,  abondant  dans  ces  contrées. 
Montborget,  D.  Broyé,  Fribourg,  —  ham.  de  Blessens  et  de 
La  Joux,  D.  Glane,  Fribourg  ;  ham.  de  Giez,  D.  Grandson  ;  mont 
et  borget,  borgely  dim.  de  bourg  =  petit  bourg  sur  un  mont.  Le 
P.  Dellion,  Dict.  VII,  542,  traduit  le  premier  par  «  malum  bur- 
gum  »  (burgellum),  comme  Mauborget,  Vaud,  mais  il  ne  donne 
pas  de  forme  ancienne  justifiant  cette  interprétation. 

Montbovet  (ou  Montbovat),  ham.  de  Montfaucon,  D.  Franches- 
Montagnes,  Berne,  Montem  bovetiy  1210,  Montbooa,  i436  ;  de 
bovet,  jeune  bœuf. 

Montbovon,  D.  Gruyère,  Fribourg,  décima  de  MontebovoniSy 
1255,  Montis  bovonis,  1294,  M.  R.  XXII,  43o,  44i>  Monbovom, 
i365,  d'après  Studer,  Mons  bovum,  Mons  bovariorum,  sans 
indication  d'origine  ;  ail.  Bœmberg^  1492  =  mont  des  bœufs  ou 
des  bouviers.  Mais  i^  ces  formes  ne  se  trouvent  nulle  part  et 
20  Mons  bovum  ne  saurait  donner  Mont  bovon.  M.  Paul  Marchot, 
Revue  suisse  cath.,  1900,  indique  la  vraie  origine  :  Mont  de  Bovon, 
n.  pr.  Ce  nom  est  connu  dans  la  Gruyère.  Nous  trouvons  au  milieu 


286  MONTBRELLOZ    -^   MONTE   MORO 

du  XII®  S.  un  Humbertus  Bovon  ;  en  ii43,  ii54»  un  Bovon  de 
Mossez  (Mossel),  en  1268,  un  Bovon,  curé  de  Gruyère,  1260,  M. 
R.  XII  et  VI,  et  la  famille  Bovon  existe  encore  à  Chàteau-d'Œx. 

Montbrelloz,  D.  Broyé,  Fribourg,  Morts  brenloSy  1228,  M.  R. 
VI,  Montbrelo  et  MontbrenlOy  i325,  Matile,  i343,  Montbreloz, 
1453  ;  le  même  d'après  les  anciennes  formes  que  Montbrenlaz^ 
ham.  de  Villarimboud  ;  le  P.  Dellion,  VIII,  468,  hasarde  Mons 
Berulfi.  Les  formes  anciennes  ne  permettent  guère  cette  explica- 
tion. 

Montbreux,  voir  Breuil. 
*  Montbrion,  voir  Brie. 

Montbut  à  Pont-la- Ville,  Fribourg  =  Mont  du  bout  (voir  But). 

Montchallon,  m.  à  Chàteau-d'Œx  ;  le  Dict.  de  Godefroy  a  le 
V.  fr.  challon,  s.  m.,  espèce  de  bois. 

Montcherand,  D.  Orbe,  Moncherantj  i453,  Montcheranty 
1475. 

Montchervet,  voir  Ghervettaz. 

Montécu,  D.  Sarine,  Fribourg,  Monticon^  i323,  i366,  Mon- 
tekoa  et  Montikon  (texte  ail.),  1476,  Arch.  Fr.  V,  291,  Monti- 
can,  1487,  M.  G.  XII,  142,  Montecu,  1690,  etc. 

Monteiller,  Montellier,  etc.,  voir  Montillier. 

Montélaz,  crôt  à  Yverdon,  autrefois  Montéla^  ancienne  pro- 
priété de  Tabbaye  de  Tela  ou  de  Montherond  (Crottet,  Histoire 
d'Yverdon,  p.  i33)  ;  donc  Mont-de-Tela. 

Montembloux,  ham.  de  Montévraz,  D.  Sarine,  Afontemblioux, 
Lutz,  MutinblouSy  1139,  Montambloch,  1298,  Montablot^  i3oi, 
Rec.  dipl.  II,  8,  Arch.  Fr.  V,  296,  Montamblod,  i644=  Mont 
de  Ambloch,  n.  pr.  germain,  racine  Amal,  —  Fôrstemann  a  le 
fém.  AmblOf  —  et  suffixe  oc  h,  comme  les  noms  dérivés  Antoch, 
Gundioch,  Waloch,  etc.,  de  And,  Gund,  Wala.  Chose  curieuse,  le 
nom  paraît  en  voie  de  transformation  et  le  Dict.  géog.  suisse  At- 
tinger,  III,  35i,  donne  en  premier  rang  la  forme  Montemblon, 

Monte  Mopo,  mont  et  col  (2862  m.),  au  fond  de  la  vallée  de 
Saas,  Valais.  Studer  donne  au  choix  les  étymologies  suivantes  : 
Monte  Moro,  de  morOj  mûre  de  haie,  ou  de  niorus,  ital.  moro^ 


MONTBNOL  —  MONTET  287 

mûrier  ;  des  ronces  et  des  mûriers  à  2800  m.  !  ou  de  maiiruSy 
noir  :  la  montagne  est  toute  blanche  de  neig«  ^  ;  enfin  Moro,  de 
Moro,  du  More^  du  Sarrasin,  mais  les  Sarrasins  ne  paraissent  pas 
avoir  occupé  cette  vallée.  Au  reste  la  montagne  s'appelait  alpem 
Monti  Molli ^  curtem  Monti  Molli  en  i3oo  ;  de  l'adjectif  italien 
molle,  au  sens  de  facile,  doux,  ce  passage  étant  le  plus  facile  et 
le  seul  fréquenté  jadis  dans  cette  partie  des  Alpes  Pennines. 

Montenol,  D.  Porrentruy,  Berne,  Montenoty  ii']^,  Montinolty 
1180,  1200,  Montenoltj  1210  =  mont  de  Ënold,  Eonold,  n,  pr. 
germain.  Fôrstm.,  874. 

Les  Montenaîlles,  ham.  du  Mont-Lausanne;  formé  (comme 
Fontenailles,  fontaine  -f-  aille),  de  l'adj.  montain  -H  aille,  coll. 
ou  dépréciatif  =  prairies,  terres  un  peu  montagneuses. 

Montérel,  pâturage,  vallée  du  Petit  Hongrin,  Monterai^  i4oo. 
A  première  vue,  diminutif  de  mont,  la  forme  de  i4oo  en  fait  dou- 
ter. A  Chàteau-d'Œx  on  nomme  le  sommet  au-dessus,  visible  des 
Granges,  Mont-Tbrrc/  ou  Mont-Tbwr/,  sans  doute  Mont- Touril y 
petite  tour  (touri,  s.  m.,  paquet  rond  de  taviilons  ou  bardeaux). 
Les  autres  formes  seraient-elles  une  corruption  de  celle-ci  ? 
Montéret,  pâturage  près  Saint-Gergues  =  petit  mont. 
Monterschu,  D.  Lac,  Frib.,  Moncorsum,  1281,  F.  B.  II,  117, 
Montcorsu,  xiii«s.,  M.  R.  VI,  608,  MonterschUn,  i363.  Mon-- 
tersoTiy  1428,  Monterschorij  i436.  Rec.  dipl.  III,  Vil,  VIII  ;  le 
déterminatif  est  sans  doute  un  nom  pr.  germain. 

Montet,  D.  Broyé,  Montel,  1184,  Arcb.  Fr.  Vl,  Montez,  1228, 
Monfeils,  1266,  MontilSy  1276,  Montet,  1887  ;  —  Montet  à  Bex, 
Monthey,  1792  ;  D.  Glane  ;  en  Vully,  MontelZy  i854  ;  au  Lande- 
ron,  Muntelsy  1299,  que  L.  de  Meuron  écrit  Monthey  en  1828,  etc.  ; 
noms  contractés  de  monticalum,  petit  mont.  La  forme  Monteils 
nous  paraît  être  la  contraction  régulière  de  MonticuliSy  11 54» 
1179  (Mossel),  que  nous  trouvons  p.  10  et  89,  Gart.  Haut-Grét. 
Un  Montez  près  de  Genollier,  1195,  a  été  identifié  à  tort  par 
M.  Hisely  avec  Mont  sur  Rolle,  Gart.  Oujon,  M.  R.  XII,  5  et  217. 

*  D'ailleurs  moro,  noir,  n*est  pas  employé  ;  les  moro,  mora  des  Grisons  ne 
Tiennent  pas  de  morus,  noir,  mais  du  celtique  môr,  grand. 


288  MONTÉTAN  —  MONTHERON 

Montétan,  loc.  à  Lausanne.  Serait-ce  le  lieu  nommé  à  plu- 
sieurs reprises  dans  le  Cart.  Laus.  Montauter^  xin*s.,  et  Montch- 
tier,  1238,  M.  R.  VI,  247,  4o4,  654  ? 

Monte  vie,  coteau  traversé  par  le  chemin  de  Gharmoille  au  ha- 
meau de  Fontaine,  Jura  bernois  ;  de  monter  impératif  de  monter, 
et  vie,  voie,  chemin. 

Montévraz,  D.  Sarine,  Montivrar,  i445,  Montefran,  i644> 
forme  germanisée.  On  reconnaît  facilement  ici,  dans  le  2^  élément 
du  mot,  le  nom  pr.  Evrard,  forme  francisée  du  n.  pr.  germain 
Eberhard,  donc  mont  d'Eberhard. 

Monteynan,  ham.  d'Arconciel,  Frib.,  Montenan.  Montennariy 
fin  du  XII®  s.  Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  mont  ôt  n.  pr. 

Montezillon,  ham.  de  Rochefort,  Neuch.,  Monteisillum,  1247, 
MontisiloTiy  i3ii,  Montissilion,  i346. 

Montfaucon,  D.  Franches-Montagnes,  Berne,  ail.  Falkenberg, 
Montera  Malconis,  iiSg  =  Mont  de  Falcon,  n.  pr.  ou  Mont  du 
faucon,  n.  commun  ;  plutôt  le  premier,  comparez  avec  Prafal- 
con,  Farcounet. 

Montfavergier,  D.  Franches-Montagnes,  mons  Fabrorum, 
i338  =  montagne  des  forgerons,  de  mont  ei/abricarius,  forge- 
ron. 

Montgéroux,  m.  à  Gharmey,  fausse  orth.  pour  Géroud  = 
mont  (de)  Géroud  =  Gerold,  n.  pr.  germain.  Montgirod,  mon- 
tagne et  ferme,  D.  Moutier,  Berne,  même  origine. 

Montgremay,  loc.  près  Saint-Ursanne,  Mons  Grimarch,  12 10, 
Mongremart,  i436  =  Mont  de  Grimarch,  n.  pr.  germain,  ra- 
cine krim. 

Montherod,  D.  Aubonne,  Montero,  xiii«  s.,  Monterot,  i344> 
M.  G.  IX,  Montheroty  i349  ^=  Mont  d*ua  Germain,  probable- 
ment Ero,  Heroy  dont  dérive  le  nom  d'Hérens. 

Montheron,  près  Lausanne,  Montenum,  ii42,  Montenan, 
Montenony  xiP  s.,  Montanam,  Montunum,  1142,  Montheron, 
1177,  Montunum,  ii84,  Montiron,  i3i4.  Abbatia  Sancte  Mariae 
de  Monte  Rotundo,  1177,  Cart.  Month.,  M.  R.  XII.  Ce  latin  est 
une  interprétation  par  le  notaire  du  nom  Montheron,  dont  l'ori- 


MONTHBY  —   MONTJORET  289 

gine  est  incertaine.  Remarquons  le  curieux  flottement  entre  les 
liquides  r  et  n  au  xii«  s.  Ce  n*est  qu'au  xiv«  s.  que  le  r  l'emporte. 
Quant  au  2®  élément  du  nom,  c'est  sans  doute  un  n.  pr.  germain 
tel  que  Tenno. 

Monthey^  Valais,  Montez^  laiS^  Monteyz^  ia33,  Monteys^ 
ï2^^y  Montez,  1241,  1268,  Montelz,  1267,  Montetz,  1290.  Vers 
Monthey,  ham.  d'Yvorne,  Monthey,  1827,  Montheolum  dans 
les  chartes  xiii«-xv«  s.  Monthoux,  loc.  à  Meyrin  (petit  crét), 
comme  le  Monthoux,  Savoie,  Montheolnmy  128'],  Montou,  i355  ; 
en  Monthion  à  Long-irod  =  diminutifs  de  mont  ;  monticulum 
donne  monteil. 

Monthorens  à  Ecuvillens,  Frib.,  es  Montorens,  xii<)  s.  ;  de 
Mont  et  Thorens,  Torens,  voir  Torins. 

Montiau,  montée  rapide  à  l'entrée  du  vallon  des  Mérils,  et 
Montiaux,  vallon  de  la  Gérine,  les  deux  à  Ghâteau-d'Œx  :  mont  et 
sufHxe  patois  iau  ■=  oir  :  montoir. 

Montignez,  D.  Porrentruy,  Berne,  Montignei,  11 70,  Montai^ 
gnie,  1181,  Muntiniacum,  11%'],  Monteg nez,  \i%^,  Montaigny, 
i346,  etc.  =(fundam)  Montaniacuni,  domaine  d'un  Monta' 
ni  us  (voir  Montagny). 

Moniillier,  D.  Lac,  Fribourg",  es  Montelliery  1270,  M.  Fr.  I, 
264,  MuntelSj  i3oo,  F.  B.  IV,  2,  ham.  à  Château-d'Œx,  etc., 
MoniillieZy  ham.  d'Oleyres,  Montilier,  Montiller,  Montoilly, 
Montilly,  Montillet,  Montillat,  nombreux  ham.  et  lieux-dits, — 
plus  de  5o,  —  dérivés  de  monteil,  petit  mont,  du  latin  monticu- 
lum. Quelques-uns  peut-ôtre  aussi  de  Mont-Tillier  ou  Tilley,  de 
tilietum  =  lieu  montueux  couvert  de  tilleuls,  mais  non  de  Tel- 
lier,  n.  pr.,  car  les  formes  latines  seraient  mons,  montem  Tilleri 
qui  ne  se  rencontre  jamais. 

Montillon  à  Pàquier,  Gruyère,  très  petit  mont. 

Montimbert,  écart  de  Châtel-Saint-Denis,  vignes  à  Ghardonnc 
=  mont  d'Imbert,  n.  pr. 

Montjoret,  2  ham.  Mézières  et  les  Glanes,  Frib.  ;  de  mont  et 
joret,  s.  m.,  forme  masc.  de  jorette,  s.  f.,  petite  joux  =  mont  de 

M.  D.  SEC.  SÉRIE,   TOME  VII  19 


290  MONTJOVIN   —  MONTMEILLAN 

la  petite  joux.  Pour  M.  Bonnard  (in  litt.),  pli^tôt  n.  pr.,  mont 
d'un  nommé  Joret. 

Montjovin,  terr.  à  Massonens,  Frib.^  signalé  par  le  P.  Dellion, 
Dict.  VIII,  345,  en  Montjovin^  loc,  à  Autig'nj,  Frib.,  i44i- 
Il  faut  en  rapprocher  l'ancien  nom  du  Saint-Bernard,  Mont-Joux, 
Mons  Jovis,  ainsi  nommé  jusqu'au  xiii^  s.,  à  cause  du  temple  de 
Jupiter  élevé  par  les  Romains  sur  le  col  ;  on  trouve  aussi  Mons 
Jovensis,  x^  s.,  Montem  Jovinum,  Vie  de  saint  Majeul,  x®  s., 
M.  R.  XXIX,  35,  39.  M.  Du  Plessis  nous  a  oblig^eamment  fourni 
la  note  suivante  :  «  Montjuvis  (pron.  isse),  ruisseau,  affluent  du 
Mujon,  T.g.  La  source  de  ce  petit  cours  d'eau  sort  du  Montjuvis, 
sorte  d'épaulement  du  pied  du  Suchet  situé  au-dessus  de  la  route 
de  l'Aberg'ement  à  Baulmes,  nommé  Montjovet  au  Cad.  de  Rani- 
mes. Dans  le  voisinag'e  se  trouve  le  bloc  mégalithique  du  Bon 
Château.  Cad.  de  Rances,  1809-1812,  levé  par  Wagnon,  fol.  69, 
70.  Dans  un  autre  des  premières  années  du  xviii®  s.,  fol.  47>  48, 
en  Mont  Juyepy  et  à  la  table  en  Mont  Juet,  ^  Peut-être  les  uns 
et  les  autres  emplacements  consacrés  jadis  à  Jupiter. 

Montmagnoud,  crêt  à  Pampignj  =  mont  de  Maginoldy  n. 
pr.  germain  ;  voir  Magnoud, 

Mon t^Ia- Ville,  Montevilla^  ii4ï»  villa  Mons,  ïï49»  ^^77»  ^* 
R.  I.  =  ferme  du  mont. 

Montmagny,  D.  Avenches,  Manniacum,  ia4o,  Montmagniel, 
1760  ;  ne  peut  venir,  comme  le  dit  Studer,  de  mons  magnuSy  qui 
donnerait  magne  ;  vient  de  Mons  magniacas,  du  g-entilice  Ma- 
gniaSy  voir  Magny. 

Montmeillan  (ou  Montmélian,  Lutz),  m.  à  Lausanne,  écart 
de  Peney-le-Jorat  ;  probablement  un  Montem  Mediolanensem , 
comme  Mediolanense  castrum,  aujourd'hui  Château-Meillan, 
Berry.  Voir  Miolan. 

Le  Montmélian  ou  Montmeillan  de  Savoie^  bourg'  près  Chanibéry, 
s'appelait  jadis  mons  Emelianus,  d'après  le  Dict.  géog.  de  Grégoire, 
éd.  de  1872.  On  trouve  BertradaSy  Jacobus  de  Monte  Meliano,  Ittl, 
Humbertus  de  Montemeliano,  1264,  M.  R.  XXIX  et  XXX,  mais  toutes 
ces  formes  nous  paraissent  simplement  la  latinisation  du  n.  français. 


MONTMELON   —  MONTOISEAU  291 

Monimelon,  D.  Porrentruy,  Berne.  Pas  de  formes  anciennes 
pouvant  mettre  sur  la  voie. 

Montménily  D.  Bûren,  Berne,  ail.  Meinisberg  ;  paraît  signi- 
fier mont  et  ménily  v.  fr.  mesnil,  du  latin  mansionile,  maison  : 
la  maison,  la  demeure  du  mont.  Mais  le  nom  allemand  nous  in- 
dique une  autre  origine:  Meinhartsperg,  1268,  F.  B.  II,  587, 
Meynesbergy  1882,  Tr.  =  mont  de  Meinhart,  n.  pr.  g-ermain.  Le 
français  n'est  qu'une  interprétation  du  nom  actuel  allemand. 

Monimirail,  m.  près  Saint-Biaise,  Neuchàtel  ;  mont  et  v.  fr. 
mirait  =  miroir,  lieu  d'où  l'on  a  une  belle  vue  ;  nom  récent, 
donné  à  cette  campagne  en  17 16  d'après  le  Mus.  N.  XXIX,  80  ; 
voir  Miriau. 

Montmoirin,  ham.  de  Semsales,  Fribourg  ;  sans  doute  un  n. 
propre. 

MontmoUin,  D.  Boudiy,  Neuchàtel,  Montmolens,  1872,  Ma- 
tile,  Monmollens,  i4oi,  M.  N.  XLI  ;  si  les  loc.  Maliens  et  J/u/- 
linSf  i84o,  de  Matile  s'y  rapportent,  ce  serait  un  nom  d'origine 
germanique,  comme  Moilens,  Vaud  et  Frib.  =  chez  les  descen- 
dants de  Mollo,  Motilo. 

Mont-Noble  ou  mieux  Mont  Nuoble^  au  S.-E.  de  Sion  ;  de 
montem  nubilum,  mont  nuageux  où  s'amassent  les  brouillards, 
ce  noble,  nuageux,  se  retrouve  dans  le  verbe  einnoblli,  se  cou- 
vrir de  nuages. 

Le  Monto  ou  Montoz,  sommet  du  Jura  bernois  =  montel,  pe- 
tit mont. 

Montoie,  loc.  à  Lausanne  où  commence  la  montée  pour  arriver 
en  ville  ;  la  Montoie,  bois,  avec  montée  de  80  m.  à  Cornol,  Jura 
bernois,  dérivés  sans  doute  de  monter,  bien  que  le  suffixe  soit  dif- 
ficile à  expliquer.  Rien  de  commun  avec  le  oie  du  latin  eta  qui 
s'ajoute  à  des  noms  de  plantes  pour  désigner  l'endroit  où  elles 
abondent  :  ormoie,  charmoie. 

Montoiseau,  loc.  à  Crans,  D.  Njon  ;  Montougy  (ogi-oiseau), 
pâturage  à  Lignerolle,  maison  à  Vallorbes  ;  Montaugy,  loc.  à 
Montagny,  Frib.  ;  un  Montosel  à  Vufflens-la-Ville  en  1877  = 
mont  de  l'oiseau. 


292  MONTOLLIET    —   MONTREUX 

Le  Cari.  d'Oujon,  M.  R.  XII,  parle  d'un  mont  Oisel  qui  formait  la 
limite  occidentale  et  méridionale  des  possessions  de  l'abbaye  :  ab  occi^ 
dente  terminus  est  mons  Oisels,  p.  2,  —  a  meridie  terminus  est  mons 
Oisels,  p.  5,  mont  Oysel,  p.  XXXÏI,  montem  Oisel  y  p.  72.  M.  Hisely,  au 
Répert.y  p.  218,  le  rapporte  à  la  Dôle  avec  un  point  d'interrogation.  Ne 
serait-ce  pas  le  Mont-Oysel,  auj.  Montoisey  (1671,  carte  Etat-major  Fr.), 
situé  au  S.-O.  de  Gex.  Quant  à  l'étymolog^e,  nous  rattachons  ce  mot  à 
une  autre  racine,  au  celtique  uœello,  escarpé  ;  voir  Eischoll. 

MontoUîet,  ham.  de  Corpataux,  Frib.  ;  Monton,  petit  sommet 
alpes  de  Sien  ;  Montzet,  alpes  d'Hérémence  ;  diminutifs  de  mont, 
le  dernier,  suffixe  patois  tzet  =  chet,  comme  gretzet  de  créty 
mayentzet  de  majen. 

Montorge,  loc.  à  Fribourg*  ;  coliine  avec  château  à  Sien, 
Monte  Orgio,  i  igô,  Montorjo,  i235-i2g5,  Montem  ordeum  dans 
les  chartes  xiie-xive  s.  ;  parait  être  le  Mont  de  l'orge,  où  Ton  cul- 
tive Torge.  Mais  il  y  a  peut-être  une  étymologie  plus  juste.  Littré 
a  un  mot  salorge  qui  signifie  amas  de  sel,  jadis  au  xvi®  s.  ma- 
gasin de  sel,  de  sal  et  du  latin  horreum,  magasin,  grenier,  de- 
venu en  fr.  orge,  comme  cercum,  cierge.  Montorge  pourrait  donc 
être  le  grenier,  le  magasin  du  mont. 

Montpereux  (ou  mieux  Montperreux),  colline  et  fermes  à  la 
Ghaux-de-Fonds  ;  de  montem  petrosum,  mont  pierreux. 

Montppeveyres,  D.  Oron,  Monteproverio,  i554,  Monspres- 
byteri,  1167,  Moniprevere,  1177,  M.  R.  XII,  et  Mont  Provaire, 
loc.  aux  Glées  ;  de  mont  et  v.  fr.  provoire,  prêtre,  du  latin  pres^ 
byterus  =  mont  du  prêtre. 

Montreux,  D.  Vevey,  Monasteriolum,  xi^  s.,Mustruelj  i2i5, 
Donat.  Haut.,  et  1260,  M.  R.  XXIX,  Muistruum,  1228,  Mustrus, 
1260,  M.  R.  XXX,  MustruZj  i334,  et  Mustreux,  i355,  M.  R. 
XXVIII,  389,  385  ;  M.  Aymon  de  Crousaz  (Origine  du  nom  de 
Montreux,  p.  8,  9),  indique  encore  les  formes  Monstreux^  Mous- 
treuZy  i558,  Moustrieux,  i5l^2,  Mustrueux,  1694;  de  monas- 
teriolum,  dim.  de  monasterîum,  d*où  le  français  moûtier,  donc 
petit  moûtier,  petite  église.  Mutrux,  D.  Grandson,  Mustrueu, 
i359  (Matile),  MustruZy  Monstruz,  i38i,  Mutrou,  i4o3,  dont  les 
anciennes  formes  sont  presque  identiques,  a  sans  doute  la  même 


MONTRICHER  -—  MORACHE  293 

origine,  bien  que  ce  village  n*ait  pas  d'église.  Peut-être  dépendait- 
il  d*un  moûtier  quelconque  ? 

Montricher,  D.  Cossonaj,  Mons  Richarius,  1049,  Monte  Ri- 
cherii,  1177,  M.  R.  I,  i54,  Monrichie,  i4i2  =  mont  de  Richer^ 
n.  pr.  germain,  autre  forme  de  Richard. 

Montriond,  crét  à  Lausanne,  Montreonty  1288,  Cart.  Laus., 
M.  R.  VI,  644  ;  mont  et  v.  fr.  riond,  reond,  du  latin  rotundus 
=  mont  rond. 

Montsalvens,  D.  Gruyère,  Fribourg,  Montsalvan,  1169, 
— salvairij  — saluant,  1177,  — sarwayn,  1281,  — sarven,  i337, 
— salveyns,  i34o,  — sarvens,  i35o  ;  de  montem  silvanum,  mont 
de  la  forêt. 

Monlsevelier^  D.  Delémont,  Rerne,  Maziviliry  11 36,  Mutz- 
willare,  ii39,  Muzivilare,  ii^Q,  Motzewilre,  121^2 y  Mucewilre, 
1269,  Musseueliery  1817  =  villare,  village  de  MnzzOy  Mus80,n. 
pr.  germain.  Le  nom  français  est  une  corruption  de  la  forme  de 
i3i7  et  l'orthographe  actuelle,  avec  la  racine  mont,  est  tout  à  fait 
fautive. 

Montsoflo,  écart  de  La  Roche,  Frib.  =  mont  (du)  souffle,  du 
vent,  patois  sôjlà,  souffler. 

Les  Montuires,  rochers,  alpes  de  Salvan,  comme  coul-uire,  de 
monter,  et  suffixe  uire  =  oire  ;  rochers  où  Ton  monte,  où  le  bé- 
tail passe  pour  gagner  un  gradin  plus  élevé. 

Monturban,  ham.  d'Ocourt,  D.  Porrentruy,  Mont-Urhan,  i3i6 
:=  mont  d'Urbain,  n.  pr. 

Mont  voie,  ham.  d'Ocourt,  D.  Porrentruy  =  voie  sur  le  mont; 
il  est  sur  une  colline,  traversée  par  une  route. 

Morache,  loc.  à  Bramois,  Moraschi,  i3o6  ;  à  Nyon  ;  Mora- 
chon  à  Ballaigues,  Pompaples,  etc.,  diminutif;  les  Morasses, 
ham.  d'Ayer,  Valais,  Moraschy,  1267,  et  5  autres  loc.  ;  Murasse 
et  Murace,  nombr.  loc.  ;  Murache  à  Chalais,  Mourache  à  Mol- 
lens.  Valais,  Morisson,  dim.,  à  Savièse  ;  du  frison  mur,  limon, 
lieu  boueux,  et  suffixe  augm.  ache,  asse.  C'est  un  n.  commun  au 
moyen  âge  dans  les  chartes  valaisannes  ;  un  rôle  de  cens  parle 


294  MORAND   —   MORENNES 

d'un  fichelin   d'org'e    sur   «  une   murasse  située  »  ;   une  autre 
nomme  «  certaines  murasses  »  à  Ajent,  1 829-1 877. 

Morand,  Flon  — ,  affl.  de  la  Paudèze  près  Lausanne,  ^umen 
Maurone,  908,  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  169;  sans  doute  dérivé 
du  n.  pr.  Maur,  voir  Morens. 

Morat,  Fribourg,  curtis  Muratunty  5i6,  M.  F.  II,  Castra 
Murtenay  10^2,  Murat^  io33,  1228,  Murten^  1288,  F.  B.  II, -W^m- 
retanif  i255,  1870,  etc.  ;  du  bas  latin  muratum  (locum),  endroit 
entouré  de  murs.  Des  localités  du  même  nom  à  Lutry,  Poliez-Pit- 
tet,  etc.,  ont  la  même  origine  ;  voir  Mur. 

Morale!,  loc.  près  Granges,  D.  Payerne,  Muratel,  1182,  1228, 
Murattel,  1228  ;  m.  près  Cully  ;  au  Moratez(tex),  champs  à  Vil- 
lars-Tiercelin  ;  dim.  du  précédent  ;  racine  mur,  pierre,  voir  Mur. 

Moray  ou  Morey,  loc.  à  Vouvry,  la  Moraye,  ham.  de  Glette- 
rens  ;  loc.  à  Grandcour,  dérivés  collectifs  de  la  racine  g-erm. 
mur  y  comme  mor-aine,  mor-ache,  etc. 

Morclan,  Rochers  de  — ,  sommet,  alpes  de  Vionnaz,  Valais, 
frontière  française,  même  racine  que  Mordes,  ham.  de  Lavey, 
D.  Aigle,  terrulam  Mordes,  1048-1281,  MorclCy  i5o4,  Mor- 
claz,  1801.  D'après  Gatschet,  du  v.  h.  ail.  muor,  marais,  mais  il 
n'y  en  a  point,  et  cela  n'explique  pas  la  finale  cl.  Vient  de  la  rB- 
cine  celtique  mure,  terrain  rompu,  brisé,  anfractueux,  avec  un 
suffixe  diminutif  :  *  murcula,  morcula^  au  plur.  morculas,  d'où 
Mordes.  En  effet,  Morcles  est  un  pluriel  comme  l'indiquent  les 
mots  homines  des  Morcles,  les  hommes  des  Morcles,  1272,  M.  R. 
XXX,  208  ;  les  Champs  Morcleyres,  aux  Devens  de  Bex,  même 
racine. 

Mordagne,  ham.  de  Molondin,  Mordagne,  i4o8  ;  Morda- 
gnon,  m.  à  Villars-le-Terroir,  dim. 

Môrel,  voir  Murgier. 

Morenches,  loc.  à  Sottens,  Morenzes  à  GoUonge-Valais  ;  ra- 
cine mur,  comme 

Morennes,  loc.  Grand-Saconnex,  à  Tannay,  D.  Nyon,  à  Gilly, 
Montherod,  et   Moreyna(z),  vignes  à  Conthey,  Valais  ;  autres 


MORBNS  —  MORILLON  295 

formes  du  mot  romand  moraine,  falaise,  pente  escarpée,  que  Kôr- 
ting  tire  du  bavarois  mury  pierre  brisée,  cailloutis. 

Morens,  D.  Broje,  Frib.,  MorenSj  1142,  Cart.  Month.  5,  Mo- 
reins,  1228,  Morens,  1819,  1825,  Matile,  Moarin^  i497>  ^or^ 
rens,  ïQ^2,  Morans,  1^12^  Morin,  1882,  Dict.  Kuenlin  ;  Mor- 
rens,  D.  Echallens,  Morrens,  ii47,  ^^99»  Cart.  Month.,  11,  55, 
Morrans,  1272,  M.  R.  XIV,  806  ;  Morenges  au  lac  de  Bienne, 
n.  fr.  de  Môrigen,  Moringen,  1196,  M.  F.  W y  Muringen,  1284, 
Morans,  i256,  Moringe,  1264,  F.  B.  II,  Moirenges,  1278  = 
chez  les  descendants  de  Moro  ou  Maur,  n.  pr.  germain,  le  même 
que  le  nom  romain  Maurus,  noir.  Fôrstm.,  p.  924  ;  rien  de  com- 
mun avec  moor,  marais,  comme  le  veut  le  Mus.  N.,  i885.  Les  dif- 
férentes orth.  an,  in  du  premier  montrent  les  curieuses  fluctuations 
de  la  prononciation. 

Morge,  nom  de  nombreuses  rivières  de  Suisse  et  de  France  ; 
Tune,  C.  de  Vaud,  Morgia,  1297,  Morgyz,  1828,  a  donné  son 
nom  à  la  ville  de  Morges  fondée  vers  1 286  ;  autre  à  Saint-Gin- 
golph,  Valais,  Morgia,  xii«  et  xiii®  s.  ;  8«  entre  Conthey  et  Sion, 
Morgia^  x«-xiii«s.,  Morze  en  patois,  noms  correspondants  des 
nombreuses  Murg  de  la  Suisse  allemande.  Ne  vient  pas  du  patois 
mordji,  vaudois  mourguet,  morgier,  tas  de  pierre,  comme  on  Ta 
dit.  Anzeiger  fur  Schw.  Geschichte,  vol.  88,  et  Dict.  Attinger,  ni, 
conmie  le  veut  Studer,  de  la  racine  celtique  mure,  terrain  brisé, 
limon  ;  ou  Gatschet,  du  v.  h.  ail.  maorag^  marécageux^  de  muor^ 
marais.  Mais  aucune  de  ces  rivières  n'est  marécageuse.  D'après 
Holder,  nom  d'origine  celtique  ou  d'après  Jubainville,  ligurienne, 
de  la  racine  indo-germanique  morg^  vieil  hibernien  marjy  puri- 
fier, au  participe  pur,  agréable,  morga,  agréable,  aimable. 

Morgex,  voir  Murger. 

Morgins,  vallée  et  ham.  val  d'Illiez,  Valais,  MorgenSy  ii56, 
Hidber,  II,  et  1476,  Arch.  Schw.  Gesch.  III,  Morgen  vers  1720  ; 
peut-être  parent  du  n.  gaulois  Morginnumydénwé,  d'après  d'Ar- 
bois  de  Jubainville,  du  celtique  morga,  agréable,  aimable. 

Morillon,  ham.  du  Petit-Saconnex,  Genève,  Murillion,  1802, 


296  MORION  —  MORON 

M.  G.  III,  i8i,  Mourillon,  loc.  à  Ballaigues  ;  peut-être  du  bava- 
rois mur,  pierre  brisée,  terrain  caillouteux. 

Morion,  chalets  sur  un  crèt  arrondi  près  Liddes  =  mont-riond^ 
mont  rond.  Grêt  Maurion  à  Vallorbe. 

Morlens,  D.  Glane,  Fribourg-,  Morlingis,  villa  Morlensis^ 
996,  Morlens,  1 1 1 1,  M.  R.  III  =  chez  les  descendants  de  Morilo, 
n.  pr.  germain. 

Morion,  D.  Gruyère,  Fribourg",  Molas  subteriores,  955,  Mol- 
loriy  io38,  Hidber,  I,  1882,  1464*  Mollun,  1264,  Hec.  dipl., 
I,  p.  100,  Mollom,  1286,  Morlorij  i5oo,  Arch.  Fr.  III,  78,  162. 
D'après  le  nom  de  955,  dériverait  de  meule  et  serait  de  la  famille 
de  moulin,  mais  le  suffixe  o/i,  d'après  M.  Bonnard,  ne  peut  re- 
présenter le  latin  inum, 

Mormont,  tertre  près  Pizy,  D.  Aubonne  ;  ham.  de  Courcha- 
von,  D.  Porrentruj  ;  Morlmont,  crêt  boisé  près  Charmoille, 
D.  Porrentruj  ;  de  morum,  mûre  de  haie,  la  ronce  =  créts  cou- 
verts de  ronces.  Quant  au  Mormont  près  Ëclépens,  du  reste  de 
même  origine,  voir  Mauremont. 

Mormontani,  loc.  à  Yens,  D.  Morg-es,  Montmettan,  1268, 
Montmontant,  1268.  La  première  forme  fait  'supposer  dans  le 
déterminatif  un  nom  de  personne. 

Mornens,  maison  près  d'Orges,  enclave  de  Champvent,  ou  en 
loii  le  roi  Rodolphe  donna  des  terres  à  Romainmôtier,  M.  R. 
III,  428  =  chez  les  descendants  de  Morino,  n.  pr.  germain  ;  de 
la  racine  Maur^  noir.  Fôrstm.,  p.  915. 

Mornex  ou  Mornay,  loc.  près  Lausanne,  Modernacum,  920, 
Mornay^  1198,  Mornai^  1288,  et  un  autre  à  Satigny,  Genève; 
de  (fundum)  Modernacum,  domaine  d'un  Modernus,  cognomen 
romain. 

Moron,  sommet  du  Jura  bernois  ;  8  ham.  de  Chatelat,  Saint- 
Braix  et  de  Gourchavon,  mont  à  Courgenay,  mont  à  Lugnez, 
cirque  rocheux  près  la  Chaux-de-Fonds  =  Mont  Rond  y  comme  le 
montrent  ces  textes  dans  Trouillat  :  viam  de  Monte  rotundOy 
12 10,  pratum  situm  in  Monte  rotundo,  1254.  Sus  Mouron,  pâ- 
tur.  à  Provence,  au   pied   d'un  crêt  arrondi,   probablement  le 


MORRENS   —   MORTRUZ  297 

même  mot.  C'est  sans  doute  le  Morront  près  des  Fauconnières  in- 
diqué dans  une  délimitation  de  1820  (Matile). 

Morrens,  D.  Echallens,  voir  Morens. 

Mortaigue  ou  Mortigue,  affl.  du  Talent,  ruisselet  à  Ai|;^le 
(Fontaney),  la  Mortigue,  affl.  de  la  Bressonnaz^  D.  Moudon,  et 
une  autre,  affl.  du  Grenet,  D.  Lavaux  ;  de  morte  et  aiguë,  igue^ 
de  aqua,  eau  :  morte-eau,  à  cause  de  leur  cours  paisible. 

Mortais  ou  Mopleys,  vallon  rocheux  de  la  Gruyère,  alpes  de 
Charmey  ;  Mourtey,  ham.  de  Leytron  et  pâturag'e  de  Bagnes, 
Valais  ;  Mourti,  trois  localités,  —  rochers,  —  val  des  Dix,  val  de 
Ferpècle  et  alpes  d'Ayent,  Valais  ;  en  Murty,  champs  à  Ollon,  les 
Mortennes,  arête  de  rochers,  alpes  de  Vouvry,  forme  adjective. 
Au  moyen  âge  le  mandement  de  Satigny,  Genève,  s'appelait  la 
terre  del  Monter,  dou  Morter,  1261,  1274,  Rég.  gen.  229,  269, 
et  le  sig-nal  de  Ghoully  Mont  Mortier  d'après  Blavignac.  Ces  di- 
vers mots,  et  particulièrement  le  Mortcr  de  Satigny,  ont  une  frap- 
pante parenté  avec  les  Morter,  Mortel,  Martel,  murtera^  aug-m. 
Murteratsch,  dim.  Murterett  des  Grisons  que  Pallioppi  dérive 
d'un  mot  celtique  mortari  et  auquel  il  donne  le  sens  de  sol  aride 
caractérisant  les  hauts  pâturages  où  l'herbe  pousse  difficilement. 
C'est  effectivement  le  cas  pour  les  pâturages  valaisans  et  fribour- 
geois  nommés  ci-dessus  ;  mortari  doit  être  parent  du  germ.  mur, 
pierre  brisée,  rocaille. 

Mortaveau,  loc.  à  Nyon  ;  aussi  écrit  et  plus  correctement 
MortavauXy  vallée  morte. 

Moptive  ou  Mortivue,  D.  Veveyse,  Fribourg,  affl.  de  la  Broyé  ; 
de  morte  et  ive,  eau,  syn.  de  Mortigue. 

Mortriiz,  ruisseau  à  Cressier,  Neuch.  Au  premier  aspect  paraît 
signifier  ruisseau  mort,  paisible.  Mais  son  cours  est  rapide  :  il 
fait  une  chute  de  5o  à  60  p.  de  hauteur  totale  au  pied  du  tertre 
où  s'élève  l'antique  église  de  Saint-Martin.  En  outre  la  prononcia- 
tion —  t  sonore  —  semble  indiquer  une  autre  origine.  M.  Alf.  Go- 
det, M.  X.  XX,  288-286,  dont  nous  rapportons  la  démonstration  en 
abrégé,  le  tire  de  Martis  rivellus.  Il  coule  non  loin  d'un  lieu  où 
devait  s'élever  un  temple  de  Mars  dont  on  a  retrouvé  les  autels 


298  MORVAUX  —  MOTIER 

et  du  mas  de  vig'nes  appelées  les  Saint-Martin^  nom  chrétien  subs- 
titué au  culte  de  Mars,  cas  fréquent.  Quant  à  Martis  devenant 
mort,  outre  que  la  permutation  a-o  se  rencontre  ailleurs,  Ducange 
a  un  exemple  topique  (au  mot  mortua  aqua)  qui  parle  d'un  cam- 
pum  Martis  situm  in  loco  qui  antiquitus  Mortis  aqua,  novitatis 
depravatione  mortua  aqua  appellatur.  Un  autre  argument  à  l'ap- 
pui de  Tétjmologie  de  M.  Godet  est  le  nom  de  Mont  marte  que 
porte  la  rue  du  haut  de  Gressier,  tendant  à  l'ancienne  église  de 
Saint-Martin,  M.  N.  XXIV,  282. 

Morvaux,  ou  moins  bien  Morveaux,  rochers,  —  lugubres,  dit 
Lutz,  —  entre  la  Valsainte  et  Bellegarde,  Friboui^,  Morval, 
ii34,  iilfi,  Morvas,  ii[^6,  Morvaux,  1198,  M.  F.  III,  64,  69, 
Morvauz,  1247  =  mort  val,  vallée  morte. 

La  Mopvaz,  ruiss.,  affl.  de  la  Venoge,  la  Morva,  i344  ;  Mop- 
vette,  affl.  du  Veyron  ;  de  morve,  flux  nasal. 

Morvin,  ham.  de  Marlj  et  de  Montécu,  Fribourg  ;  sans  doute 
pour  Morvens  =  chez  les  descendants  d'un  Germain  dont  le  nom 
dérive  de  la  racine  mor,  comme  Morwo. 

Mosse,s,  très  nombreuses  localités  des  Alpes  (aussi  du  Jura  : 
Mosses^  Val-de-Travers,  Mousses,  ham.  de  Cuarnens),  avec  les 
variantes  Mossaz,  Burtignj,  Mousse,  Blonaj,  Port-Valais,  les  di- 
minutifs Mousset,  Finhaut,  Mossette,s,  Moussetaz  ;  Mosson, 
Gonthej  ;  les  formes  collectives  les  Mossières,  prés  à  Aubonne, 
Mosseires  à  Riaz,  Praz  Mossiaux  à  Forel-Lavaux,  Pâquîer- 
Mossy  à  Ghâteau-d'Œx  ;  de  Tall.  moos,  marais. 

Mossel,  D.  Glane,  Fribourg,  Moncels  vers  ii5o,  Muncels, 
xije  s.,  MonseZy  i245,  Mossez,  i258,  Monses,  1260,  M.  R.  XII, 
le  P.  Dellion  donne  encore  Monsey,  Mossey.  Un  Durannus  de 
Moncels  y  est  appelé  ailleurs  Durannus  de  Monticulis^  p.  10,  89, 
i53  ;  du  V.  fr.  moncel,  du  latin  monticellum-  petit  mont.  Mossel 
était  aussi  au  moyen  âge  le  nom  à  Vevej  de  la  localité  appelée 
aujourd'hui  les  Cheneveyres,  M.  R.  VI^  856. 

Motier,  Neuchâtel,  Mosiier,  1880  ;  Motîer  en  VuUy,  Mostier, 
1267,  1827,  Moutîer,  Berne,  Monstier,  1189,  1817  ;  du  latin  mo^ 


MOTONEY   —  MOULIN  299 

nasterium,  provençal  monestiery  v.  fr.  monstier^  qui  signifiait 
couvent  et  église  ;  en  patois  mothi,  mouthi,  de  là  :  Sous  le  Mou- 
thi  à  Bretonnières,  Sur  le  Mothy  à  Vugelles,  au  Mothy  à  Cha- 
vornay  et  le  Mouti  ou  Mouthi,  loc.  à  Vallorbe,  emplacement  de 
l'ancien  prieuré. 

Motoney,  prés  marécageux  à  Fully  ;  Motona  à  Nendaz,  Moto- 
naz  au  Sanetsch  ;  de  moton^  mouton,  et  suffixes  patois  a,  ey,  ier 
(pré)  moutonier,  où  Ton  fait  paître  les  moutons. 

Mottaz,  Motte,  Mothe,  les  collectifs  Motty,  Mottey,  Mottex, 
Mottis  à  Valeyres-sous-Rances,  Mottec,  vallée  d'Anniviers  (pour 
le  c  voir  Biolec)  ;  les  diminutifs  Mottette,s,  Motélon  ou  Motte- 
Ion,  Mottalet  à  Courtepin  ;  nombreuses  localités^  villages  et  ha- 
meaux, situés  sur  des  éminences  dans  tout  le  pays  romand  ;  par- 
fois sommets,  par  exemple  la  Motte^  2882  m.,  au  N.  de  Sion.  Du 
mot  germanique  mott^  v.  fr.  mote,  petite  élévation,  dim.  motil' 
Ion  y  tertre,  gaélique  motay  mont,  patois  mothOy  italien  motta, 
romanche  mot,  muot, 

Moudon,  Minnodunum  ou  Minnidunum  à  l'époque  romaine, 
viens  MinnodunensiSy  ii«  s.  ;  le  n  permute  avec  1  au  xii«  s.  ; 
Meldon,  1160,  Meldun,  1177,  Moudon,  1161,  Cart.  Haut-Crét, 
Moldany  Modun^  xii®  s.,  Meldunum  dans  les  chartes  du  moyen 
âge,  Moudon,  1288,  M.  R.  VI,  Meudon,  1249,  ^'  ^-  ^'»  ®*^*  »  ®^ 
ail.  Milden,  De  dunum,  château  fort,  et  d'après  d'Arbois  de  Ju- 
bain ville  du  n.  pr.  gaulois  Minnos,  connu  par  les  inscriptions  = 
château  de  Minnos.  On  l'a  dérivé  aussi  du  celtique  minus,  min  nos, 
petit,  mais  ceci  n'explique  pas  le  double  nn. 

Mouellé  ou  Moelle,  Pierre  du  — ,  gros  rocher  isolé  sur  le  col 
de  ce  nom.  Bridel  le  tire  du  celte  moell,  ou  mouell,  chauve  =  le 
roc  nu. 

Aux  Mouettes,  champs  à  Isérables,  Valais  ;  il  ne  peut  s'agir 
de  l'oiseau  ;  probablement  dim.  du  v.  fr.  mouéCy  s.  f.,  mesure  de 
terre  qui  pour  l'ensemencement  exigeait  un  boisseau  de  grain  ;  du 
latin  modiata. 

Mouille,  etc.,  voir  Moille. 

Moulin,  près  Sierre,  voir  Mollens. 


300  MOUNAZ   —  MUJON 

Mounaz,  ham.  de  Vaisternens  et  Rueyres,  Frib.,  avec  moalin 
sur  la  Neyrigpue  ;  de  molina^  moulin. 

Mountet,  au  fond  du  vallon  de  Zinal,  autre  forme  de  montet. 

Moures,  Mouret,  voir  Mur. 

Mourgues,  Mourgaz,  Mourget,  voir  Murger. 

Mouri,  Sex  — ,  Ormont-dessus,  aussi  S  ex  ou  Rocher  Murgaz 
ou  Mourgaz  ;  le  Mourin,  sommet  sur  Bourg'-Saint-Pierre  ;  mots 
dérivés  du  g'ermanique  mur^  pierre  brisée  (parent  du  latin  murus, 
muraille). 

Moussillon,  combe  à  la  vallée  de  Joux^  patois  Comba  au  MuS' 
silhon;  au  MoussilloD,  loc.  à  Saint-Prex.  Ce  mot  patois  sig'nifie 
à  la  fois  moucheron^  insecte,  et  mousseron^  champifj^non.  Ceux 
qui  connaissent  les  localités  peuvent  décider. 

Mouterin,  Praz  — ,  à  Roche  ;  probabl.  pré  des  gens  de  Montreux. 

Moveliep,  D.  Delémont,  ail.  Mode rsivi  1er,  Moderswilre  =  wiV- 
lare^  village,  de  Moier,  Afoder,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  935. 

Les  Mueges  ou  Mueses,  prés  à  Posieux,  Frib.  ;  le  P.  I>ellion, 
Dict.  VIII,  35i,  en  fait  un  dérivé  de  mooSy  marais,  ce  qui  nous 
paraît  fort  improbable. 

Mugncns  ou  Munnens,  loc.  à  Cuarny,  MunnenSy  loii,  et 
Mugnens,  11^4,  Munens,  ii']'],  Afouinens,  1199,  M.  R.  VI  et 
XII  (rapporté  par  erreur  à  Monnaz  par  Hidber  et  le  Dict.  de  Lutz) 
et  probabl.  Monnens,  loc.  à  Gimel  et  à  Pomy  =  chez  les  descen- 
dants de  Mtinno,  Aluno,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  987.  C'est  le 
correspondant  des  loc.  allemandes  Maningen,  Munnenheim,  etc. 

Au  Muguet,  forêt  à  Monthey,  Valais,  Murguet,  1696  ;  peut- 
être  endroit  où  abonde  le  muguet,  patois  murguety  mais  peut-être 
faut-il  le  rattacher  à  mourguet  =  murgier. 

Le  Muids  (fausse  orlh.),  ham.  d*Arzier,  D.  Nyon,  villa  Mucia' 
tis  entre  962  et  998,  grangia  que  dicitur  au  MuiSj  1260,  grangie 
dou  Mois,  1266,  M.  R.  XII,  100,  176;  du  gentilice  romain  Mu- 
ciuSy  d'où  Muciatis,  comme  le  gentilice  Sullius  a  donné  Sulliatis 
d'après  Holder.  Ainsi  qu'on  le  voit,  le  d  est  parasite  et  devrait  dis- 
paraître. 

Mujon  ou  Mugeon,  ruiss.,  affl.  de  la  Thièle,  D.  Orbe.  A  dé- 


MULETS  —  MURGUET  301 

faut  de  formes  anciennes  on  ne  peut  que  conjecturer.  Peut-être  du   - 
V.  fr.  muir  ou  maire,  mug-ir,  le  mujon,  le  ruisseau  qui  mug^t  ; 
comparez  la  Brinaz,  la  Mionnaz,  etc. 

Les  Mulets  de  la  Liaz,  —  de  Zessetta,  arête  de  rochers,  vallée 
de  Bagnes  ;  comme  les  Grands  et  les  Petits  Mulets  de  Chamonix, 
par  métaphore,  ces  rochers  ayant  de  loin  Tair  de  mulets  traversant 
les  champs  de  neig'e.  Ces  figures  sont  fréquentes  :  on  connaît  le 
Lion,  TAne,  le  Cheval  blanc,  le  Corbeau,  le  Mouton. 

Miind,  D.  Brig'ue,  forme  germanisée  de  mont  :  Monty  1299,  et 
au  xiv«  s.,  M.  R.,  Mond,  i348,  Berchem  dans  Jahrbuch  Schw. 
Gesch.  XIV,  333. 

Mur,  D.  Avenches,  Maris ^  i337,  i453,  et  6  loc.  Vaud  et  Frib.  ; 
la  Fin  de  Mur  prés  Chéserex,  D.  Nyon,  probablement  leMauras 
d'entre  995-1017,  Rég.  g-en.  4?  ;  Mura(z),  ham.  Sierre  et  Sion, 
ly  Mara,  i4i4  ;  Muraz,  Monthey,  Noville,  Villeneuve,  et  3  autres  ; 
Mouraz  à  Conthey  ;  Murai,  Céligny,  Ëvionnaz,  Goumœns,  Matran  ; 
la  Mure,  à  Lancy  ;  Mures,  à  Mazembroz  de  Fully  ;  aux  Mures  à 
Chardonnay-Morg-es  ;  Muret  à  Finhaut  et  4  autres  ;   la  Murée, 
Ormpnt-dessus  ;  es  Murailles,  6  loc.  Frib.  ;  Muresses  à  Saviése  ; 
Murettes  à  Duilier,  Mareta  prés  Yens,  1249  ;  les  Moures,  ham. 
des  Cullayas  ;  Mouraz  à  Conthey  ;  le  Mouret,  3   ham.  Frib.  et 
loc.  à  Conthey,  à  Lussery  ;   les  Mourets  à  Rougemont,  Murist, 
D.  Broyé,  Frib.  ;  Maris,  1228,  1377,  ^453  ;  dérivés  du  latin  mu- 
ram,  mur  os  ^  désignant,  dans   les  endroits  habités,  des  localités 
où  se  trouvaient  des  restes  de  murs  et  constructions  romaines  ;  de 
là  également  Moral  et  les  nombreux  Maar,  Mari  de  la   Suisse 
allemande.  Dans  les  Alpes,  de  la  racine  germanique  mur,  pierre, 
rocaille,  par  exemple  les  Murs,  rochers,  éboulis,  alpes  de  Liddes. 
La  Muratte,  2  pâturages.  Vallée  de  Joux  ;  dérivé  de  mur,  au 
sens  de   pierre,  et  suffixe  dim.  atte  =  elle:  pâturage  rocail- 
leux. 

Le  Murguet,  loc.  à  Saint-Gingolph,  Murgîer,  m.  à  Corre- 
von,  Meurgier  à  Lens,  Mergîer  à  Gourtetelle,  les  Morgiers  à 
Chézard,  Murgy,  Burtigny,  Prahins,  etc.  ;  Murgîs,  Ormont-des- 
sous  ;  Murgaz  ou  Mourgaz,  Ormonts  et  Château-d'Œx  ;  la  Mur- 


302  MURIAUX  —   NANCIAU 

gataire^  pàturag'e  à  l'Abbaye,  les  Mourguets  à  Vaippens,  Mour- 
zet,  OrmoDt-dessous,  Morgex,  Monthey,  Olloa  et  Lejsin  ;  du  n. 
commun  v.  fr.  encore  usîté  murguet,  Vaud,  murger,  murgère^ 
Valais,  merger^  Bourg'og'ne,  murgée^  Berrj,  le  bas  latin  murga- 
rium  de  Ducang'e  n'est  que  la  traduction  du  mot  vulg'aire  ;  de 
muricarium^  dérivé  de  muruSy  mur,  parent  du  germanique  mur^ 
pierre  brisée  ;  Merien,  ham.  près  Stalden,  Morgi,  i256,  et  Mô- 
pel,  village  près  Brigue,  Morgi,  121 3,  Morgie,  i245,  Morgy^ 
1260,  Morgiay  1474?  tirent  aussi  leur  nom  de  morgier,  tas  de 
pierres  ;  ce  dernier  village  est  bâti  à  côté  d'un  immense  éboule- 
ment  préhistorique. 

Muriaux,  D.  Franches-Montagnes,  Berne,  Mirevalj  i3i5,  puis 
Mi  rival,  enfin  Murival  ;  de  mire,  impératif  de  mirer,  regarder, 
et  val.  Le  nom  allemand  Spiegelberg  signifie  Montmirail,  à  peu 
près  le  même  sens. 

Murist,  voir  Mur. 

Musot  ou  Musotte  :  t  sonore  ;  ham.  de  Vejras,  D.  Sierre,  Va- 
lais, Mezioth  et  Meiot,  1226,  Mujot,  1288,  i438,  Myojot,  1260, 
Moujoty  1293,  Mojoty  1454»  permutation  valaisanne  j-s,  z.  Ori- 
gine inconnue.  La  forme  la  plus  fréquente  présente  la  racine 
mouj\  muj  qui  se  retrouve  dans  le  nom  du  ruisseau  le  Mujon, 
voir  plus  haut.  Quant  aux  graphies  Myoço,  1267,  ^y^j^y  i3o4, 
il  est  difficile  de  dire  s'il  faut  les  rapporter  à  Miège  ou  au  ham. 
voisin  de  Musot. 

Mutrux,  D.  Grandson  ;  voir  Monlreux. 

Muveran,  sommet  sur  Bex,  ou  Mœveran,  carte  Rovéréa  et  atlas 
Siegfried.  Bridel  le  dérivait  du  celtique  «  muva,  lieu  où  l'on  tient 
les  vaches,  »  étymologie  à  mettre  en  quarantaine  jusqu'à  plus 
ample  informé. 

IVaires  ou  Nairy,  voir  Neyre. 

IVanciau(x),  2  ham.  de  Puidoux  près  du  lac  de  Bret,  Nan- 
chaux  à  Lessoc  ;  formes  patoises  de  nansoir  ou  nançoir,  écha- 
faudage pour  placer  la  nasse,  v.  fr.  nanse,  bas  latin  nansa.  De 
là  riie  du  Nançoir  ou  Nansoir  à  Noville,  et  le  diminutif  au  Aa/i- 


NANDS  —  NAUD  303 

sioretj  loc.  à  Yvorne  ;  une  charte  de  Sioa  parle  de  ces  nansoirs  : 
«  quandam  barram  factam  pro  piscatura,  gallice  nanzijoupy  » 
i43o. 

Es  Nands,  mieux  es  Nants,  mayens  sur  un  terrain  ondulé, 
alpes  de  Vionnaz,  Valais  ;  de  nant  au  sens  primitif  de  vallée  :  il 
n'y  a  pas  là  de  ruisseau. 

IVanse,  loc.  vignoble  de  Savièse,  dans  le  ravin  de  la  Sionne, 
Nans  et  Nanz,  1200-1288,  Nancz,  NantZy  i3o6,  etc.  ;  IVantze, 
champs  à  Grimisuat  et  Savièse  dans  la  vallée  de  la  Sionne  ;  du 
celte  nans,  nant,  vallée,  voir  Nant. 

^fant,  nom  commun  de  nombreux  ruisseaux,  canton  de  Genève, 
rives  du  Léman  et  Bas  Valais  ;  2  ham.  VuUy  fribourgeois  ;  de  la 
racine  celtique  nantUj  cambrien  nant^  comique  nans,  nantz^ 
vallée,  d'où  il  a  passé  en  français  au  sens  de  vallée  d'abord,  puis 
de  ruisseau.  C'est  à  la  même  racine  qu'il  faut  rattacher  le  ^^fanz- 
thal  près  Viège,  Nancz,  i256,  et  le  composé  Ginanz  (de  ge,  pré- 
fixe allemand  marquant  la  collectivité).  De  là  aussi  le  nom  des 
anciens  Nantu^ates  =  habitants  de  la  vallée,  environs  de  Saint- 
Maurice. 

Nantillières,  loc.  à  Rochefort,  Neuch.  ;  au  IVandillier  à  Co- 
lombey,  Nandillières,  1696,  es  NandilleSy  1776  ;  du  patois  na/i- 
tillay  neintilla,  nentille,  Berry,  lentille,  et  coll.  ière,  endroit  où 
l'on  cultivait  des  lentilles  ;  au  xvii®  s.  on  disait  à  Paris  nantilles  : 
«  il  faut  dire  des  nentilles  avec  les  Parisiens,  et  non  des  lentilles 
avec  les  Ang'evins  »  (Ménag'e). 

Naters,  D.  Brig'ue,  Valais,  Nares,  1017,  Natrensi  villa,  iioo, 
Natria,  11 38,  Narres,  12 10-1476  ;  Proz  de  Narres  à  Saxon  ;  du 
celte  nader,  natri,  serpent,  couleuvre,  natru,  serpent  d'eau,  pa- 
rent du  V.  h.  ail.  natara,  ail.  moderne  natter:  endroit  où  abon- 
dent les  couleuvres,  les  serpents. 

La  Naud  (ou  Naux,  Lutz),  ham.  de  Collong'es,  D.  Saint-Mau- 
rice, Valais,  fausses  orthographes  pour  la  Nau  ;  celtique  nau, 
latin  navem,  bateau  :  l'endroit  au-dessus  des  rapides  du  Bois 
Noir  étant  favorable  à  un  bac,  appelé  nau  dans  la  vallée. 


304  NAUPRAZ   —  NAYE 

Naupraz,  loc.  Sédeilles,  D.  Payerne  ;  de  naUy  nauva,  Deuf,  et 
praz  =  pré  neuf,  nouvellement  défriché. 

IVautze,  territoire  à  Grimisuat  ;  peut-être  autre  forme  de  Noche 
(ch-tz)  ;  voir  ce  mot. 

Nava,  alpe  d'Anniviers,  Valais,  alpe  Nova  in  Annivisio  entre 
1206  et  1287,  M.  R.  XXIX,  826  =  alpe  nouvelle,  la  Neuve  y 
comme  la  Nauva(z),  alpes  de  Blonay,  et  une  autre  Neuve,  dans 
le  val  Ferret.  Permutation  o-a,  comme  mala  de  mola,  moîa,  maïa^ 
longe-lang-e,  zô-zâ,  le  patois  prononce  naova  ;  la  Navettaz,  à  côté 
de  la  Nava,  diminutif. 

Au  Navay,  prés  au  bord  du  Rhône  à  Vouvry  ;  endroit  où  se 
trouvait  jadis  le  bac,  remplacé,  un  peu  plus  bas,  par  le  pont  de  la 
Porte  du  Sex  ;  variante  du  v.  fr.  navoi^  navire,  bateau  ;  voyez 
aussi  Nau. 

Navîzence  ou  Navigenze,  rivière  du  val  d'Anniviers,  Valais  ; 
aquam  de  la  Navisenchy^  1267,  i384. 

Nax,  D.  Hérens,  Valais,  Narres  vers  iioo,  Furrcr,  III,  NaSy 
12  fois  ii3i-i353,  Na^y  i364.  Naz,  D.  Ëchallens,  Nars,  1218, 
Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  i4i,  Nas,  1216;  ham.  du  Mont,  D.  Lau- 
sanne ;  loc.  à  Préverenges,  à  Carouge,  pâturage  sur  Baulmes. 
Gatschet  dérive  les  deux  premiers  de  nardus,  nard,  graminée 
dure  et  piquante  des  pâturages  de  montagne  (poil  de  chien).  Cela 
nous  paraît  douteux  et  conviendrait  tout  au  plus  pour  le  pâturage 
de  Baulmes,  mais  le  nom  latin  n'a  pas  passé  dans  la  langue  po- 
pulaire, en  outre  comment  expliquer  la  chute  du  d  dans  Narres, 
Nars? 

Naye,  pâturage  sur  Montreux  et  sommet  :  la  Chaux  de  Naye  ; 
les  Nayes,  prés  humides  à  Mollens,  Valais,  et  à  Monthey  (aussi 
Nez),  prés  de  Nayes,  prés  marais  à  Noville  ;  les  Naîes,  plage  à 
Versoix,  les  Neys  au  cadastre  ;  Néa,  loc.  à  Vétroz  ;  en  Nayes, 
les  Grandes  Nayes,  chalets  sur  Vouvry  ;  les  Nez,  alpe  et  ravin 
sur  Saint-Gingfolph,  loc.  à  Gonthey,  Nez,  1820  ;  prés  humides  à 
Vionnaz,  Nayat,  1728,  Naya,  1776  ;  m.  à  Arconciel  et  à  Lussy, 
Frib.  ;  les  Neycx,  prés  humides  à  Bex,  es  Nex,  pré  marécageux 
à  Chesières,  à  Massongex  et  loc.  aux  Fontaines,  Ollon,  loc.  à  Bex 


NEIRIGUE   —  NÉRÉAZ  305 

€t  Troistorrents  ;  composé  Versney  à  Noville  =  vers  les  prés 
inondés.  Les  chartes  en  indiquent  beaucoup  d'autres  :  ejs  Ney  à 
Bulle,  1826,  es  Nex  à  Ëpagny,  Gruyère,  i548,  en  Nez^  i643,  es 
Née^  1646,  à  Autigny  ;  un  Nay  près  de  Géronde,  Valais,  1829, 
un  Nais  près  Ërschmatt,  1242,  eis  Neix  à  Neyruz,  i433,  et  Nez 
près  Mont,  1597.  De  naye,  subst.  verbal  de  nayer^  noyer,  au 
sens  d'inonder  ;  désigne  des  terrains,  pour  les  localités  de  la  val- 
lée du  Rhône,  que  le  fleuve  ou  le  lac  inondait  annuellement  dans 
ses  crues,  et  plus  généralement  des  terrains  humides,  marécageux. 
En  Dauphiné  7Var= anciens  bras  de  rivières  et  terrains  bas  qu'ils 
inondent,  et  le  v.  fr.  a  naiSy  creux  où  Ton  fait  rouir  le  chanvre. 
Pour  le  sommet  de  Montreux  Studer  reprend  Tétymologie  de  Bri- 
del  qui  tirait  ce  nom  du  celtique  neachy  sommet.  Gela  convient 
pour  celui-ci,  impossible  pour  tous  les  autres.  Du  reste  le  sommet 
ne  s'appelle  pas  Naye,  mais  la  Chaux  de  Naye  et  ce  dernier  nom 
est  celui  du  pâturage. 

Neirigue  (ou  Neyrigue),  commune  et  affl.  de  la  Glàne,  IVaî- 
rigue,  affl.  du  Grenet,  IVeireigue  près  Ballens,  D.  Aubonne, 
Noîraigue,  village  et  ruisseau,  Neuchâtel,  Neîpîvue,  village  et 
ruisseau,  Gruyère,  Nigra  aqua^  955,  M.  R.  XIX,  48»  980,  d'a- 
près Hidher,  I,  Neire  eioCy  i4oo,  M.  R.  XXIII,  Noyrewe,  1514» 
Neyrevayt,  etc.  ;  la  Neyrivue,  pâturage  à  Rougcmont  =  noire 
eau. 

Neire  vaux,  ham.  à  Marsens,  D.  Gruyère,  Neyrevaux,  pâtu- 
rages à  Lessoc,  Ormont-dessus  et  Peney-le-Jorat,  Neîrvaux  à 
Payerne,  Nairvaux  ou  Neyrevaux,  alpe  à  Gorbeyrier,  Neypvaux 
à  Mordes,  Noirvaux  à  Sainte-Croix,  Oron-le-Châtel  et  Noiraigue, 
Nervaux  à  Baulmes,  Nervaud,  ham.  de  Praz,  Glane,  IVerveau, 
ham.  du  Bouveret,  Valais,  fausses  orthographes  pour  Neirevaux  ; 
de  neir^e,  noir,  et  vaux,  vallée. 

Nendaz,  D.  de  Gonthey,  Valais,  Nenda^  988,  Neinda,  1100, 
J2l^i,  Neigda,  1200  (remarquez  le  groupe  eïg  =  en),  Ney nda, 
i25o,  Neinde,  1266,  Ninda,  1892. 

La  Néréaz,  ham.  de  Ghardonne,  autre  forme  de  Noréaz, 

M.  D.    SEC.   SÉRIE,    TOME   VII  20 


306  NERMONT   —    NIERLBT 

Nermont,  chalets  sur  Montreux,  et  Niremont,  sommet  sur 
Semsales  =  noir-mont. 

Nesserts.  loc.  à  Fleurier  et  à  Courroux  =  en  Esserts,  voir  Es- 
serts. 

La  Neuva,  alpe,  val  Ferret,  Valais  =  la  nouvelle. 

Neyppaz,  loc,  marais  de  Payerne  =  prés  noirs ^  les  prairies 
où  les  joncs  abondent  ont  une  teinte  noirâtre. 

En  IVeype,  loc.  à  Agiez  près  Orbe,  les  Neypes  ou  IVaires 
(Nairy,  Lutz),  ham.  de  Monthej,  li  NeyreSy  1829  ;  en  Neypoo  à 
Pullj,  Neypin  à  Echallens,  IVeypettaz  à  Vétroz,  IVeypettes  à 
Orges,  dira.  ;  Anneyres,  ham.  à  La  Sarraz,  pour  En  Neyres  ;  de 
neireSy  noires,  endroits  sombres,  boisés  à  l'époque. 

Neyrules,  maisons  sous  la  Tour  de  Gourze,  Lavaux  ;  de  nuca- 
riolas  =  noyeraies. 

Neyruz,  D.  Sarine,  Fribourg-,  Nuruos,  xii*  s.,  Donat.  Haut., 
Arch.  Fr.  VI,  Nuruols,  1187,  Nuiras,  Nuerus,  1187,  1142,  M. 
F.  II,  16,  220,  Nuruos y  1171,  i2ï5,  Nuruz,  1198,  1247,  M.  F. 
III,  69,  IV,  2i4,  Nurrier,  1261,  Zeerl.,  Nerioux,  i525  ;  de  nu* 
careta,  nucaretum,  noyeraie.  Le  P.  Dellion,  s'arrètant  à  la 
forme  moderne,  traduit  par  ruisseau  noir,  explication  contredite 
par  toutes  les  formes  anciennes  ;  2»  IVeyruz,  D.  Moudon,  Nuirai, 
ii&S,  JVy roui,  1261,  M.  F.  IV,  218,  Neyriouz,  1869;  du  bas 
latin  nucarioluni,  noyeraie. 

Nex,  Nez,  voir  Naye. 

Nialin  ou  Niolin,  ham.  de  Savig^ny,  D.  Lavaux;  de  Tadj.  pa- 
tois nialein,  gnialein,  endroit  où  s'amassent  et  séjournent  les 
nioles  ou  brouillards  ;  niola,  du  latin   nubila,  dérivé  de  nubes. 

Niedens,  grand  ham.  d'Yvonand  =  chez  les  descendants  de 
Nid,  Nied,  n.  pr.  germain,  de  la  racine  gothique /ie//A  (6),  envie. 
Fôrstm.,  967. 

ISier,  Six,  alpes  de  Saillon  ;  syn.  de  noir,  noir  =  rocher  noir. 

Nierlet,  —  les  Bois,  commune,  D.  Sarine,  Nyalet,  Niarlety 
i4o4,  Nyarlet  la  Bos,  i475  ;  20  ham.  de  Neyruz,  D.  Sarine, 
Fribourg,  Nuarler  vers  1170,  Nuarlez,  1178,  Noarlez  et  Nuar- 


NIFLEMENT  —  NITRAVERD  307 

let  vers  1280,  Donat.  Haut.  On  peut  en  rapprocher  Nerly,  ferme 
à  Vermes,  Jura  bernois,  en  patois  Nierli, 

IViflement  ou  Mclement  (f-c),  ham.  de  Lessoc,  D.  Gruyère, 
Fribourg,  Neyjlementy  1896,  Neirjlumen,  i456  ;  ce  second  mot, 
moitié  patois,  moitié  latin  (le  P.  Dellion  le  rapporte  à  Neirivue), 
est  sans  doute  un  essai  de  latinisation  du  mot  romand,  comme 
Arcum  cœli  pour  Arconciel,  et  ne  peut  être  pris  en  considération. 
Ori^ne  inconnue. 

En  IHilliettaz,  loc.  à  Puidoux  ;  nillette,  d'après  M.  Isabel  (in 
litt.)  =  dépôt  de  bois  près  d'une  scierie. 

IVîouc  (on  dit  aussi  Nieuc),  ham.  sur  Ghippis,  D.  Sierre,  Va- 
lais, Nyu,  12 18,  c  final,  caractéristique  des  noms  de  la  vallée 
d'Anniviers  (voir  Biolec).  Pourrait  signifier  nid,  patois  /iiaei,  ni- 
chet,  nid,  provençal  nia,  nieu,  nid.  Ny  se  retrouve  dans  Prassony 
ou  Praz  sur  Ny,  ham.  d'Orsières.  Une  loc.  es  Niouz  à  Lausanne 
ou  environs,  1288,  M.  R.  VI,  649. 

La  Nioccaz,  affluent  du  Buron,  près  Gressy.  Ce  mot  aurait-il 
quelque  parenté  avec  Tadj.  patois  nioca,  niaucOy  la  nigaude,  la 
sotte  ?  Les  noms  de  ruisseaux  sont  pleins  de  telles  figures  :  la 
Mionnaz,  la  Gabiare,  la  Gayaz,  la  Frinze,  la  Brinnaz. 

Au  Nîplay,  petit  bois  près  Croy,  au  Mplîer,  bois  à  Aire-la- 
Ville,  Genève,  au  Neplay  à  Illarse,  Valais,  Nippley,  1696;  au 
IViplay  à  Saint-Ging-olph  ;  de  niple,  nipplie^  nom  patois  de  la 
nèfle  ;  «  le  néflier  est  assez  abondant  au  Niplay  (Croy),  où,  nous 
écrit  M.  Burdet,  je  me  souviens  d'avoir  cueilli  et  mangé  des 
nèfles.  » 

Niremont,  sommité  alpes  fribourgeoises  ;  de  neiry  noir,  et 
mont,  à  cause  de  ses  flancs  couverts  de  sapins. 

IViton,  Pierre  à  — ,  bloc  erratique  dans  le  port  de  Genève,  Nei' 
ton  dans  Spon,  1670,  qui  le  tire  de  Neptune,  ital.  Nettuno,  dieu 
des  eaux,  dérivé  aussi  de  Neith,  dieu  des  eaux  chez  les  Gaulois  ; 
aurait  été  un  autel  consacré  à  ce  dieu.  Au  pied  de  la  pierre  on  a 
trouvé,  d'après  Spon,  un  couteau  et  deux  haches  de  bronze. 

Nîtraverd,  carte  Dufour,  Nitravers,  Siegfried,  aussi  Zim- 
merli,  III,  87,  ham.  de  Grône,  Valais,  fausses  orth.  ;  liaison  de 


308  NIVA   —  NŒS 

en  avec  /travers,  de  y  =  es  et  travers,  dans  les  terres  en  travers 
du  plateau. 

La  Niva,  alpe  d'Evolène,  et  Mell  de  la  Nîva,  sommet  vallée 
d*Hérens  ;  loc.  à  Bourg-Saint-Pierre,  Entremont  ;  du  latin  nivem, 
neige,  v.  fr.  nivey  patois  nevOy  niva,  neha.  Ce  nom  se  retrouve 
dans  la  partie  germanisée  de  la  vallée  du  Rhône  :  Niven  et  Niven- 
pass,  sommet  et  col,  alpe^s  de  Louèche  ;  Niwa,  bisses,  et  Niwen, 
mayens,  D.  Viège  et  de  Brigue. 

Noale,  vignes  à  Ayent  et  loc.  à  Savièse  =  novalia,  navales , 
nouveaux  défrichements,  avec  apocope  du  v. 

Noble,  voir  Mont-Noble. 

En  Noche,  petit  vallon  fermé  à  Aigle,  en  Nosche  à  Ollon.  On 
pourrait  penser  à  en  Oche,  avec  soudure  de  Tn,  mais  d'anciens 
textes  montrent  qu'il  n'en  est  rien  :  les  M.  R.  XXIX  mentionnent 
un  ciausum  de  Nochi,  1288,  Nochi/y  1829,  près  Sierre,  un  pratum 
de  la  Nochi  près  Lens,  1260.  Les  trois  du  v.  fr.  noche j  forme 
fém.  de  noc,  s.  m.,  baquet,  auge,  réservoir  en  pierre  pour  rece- 
voir les  eaux  de  pluie  (Godefroy). 

Nods,  ail.  Nos,  Neuveville,  Nos,  i255,  Noos,  i258-i8o6;  le 
V,  fr.  a  no,  s.  m.,  auge.  Dans  le  Berry,  noud,  s.  m.,  a  le  sens  de 
noche,  voir  ci-dessus.  Nods  est  probablement  les  nos,  nods,  les 
nouds,  les  auges,  au  figuré,  à  cause  de  sa  position  dans  une  combe. 

Noé,  Praz  — ,  à  Bramois  =  pras  nové,  pré  neuf,  apocope  du 
V  comme  Noale  pour  novale,  et  Balaanx,  Balaoz,  carte  Club, 
alpes  de  Nendaz,  pour  Ballavaux. 

Noës  ou  Nœs,  ham.  de  Granges,  Valais.  On  pense  d'abord  à 
nuces,  noix,  le  hameau  est  entouré  de  beaux  noyers.  Mais  on  ne 
trouve  aucune  trace  de  ce  hameau  dans  les  anciens  textes  ;  par 
contre  on  trouve  une  dizaine  de  mentions  d'une  localité  au  terri- 
toire de  Granges,  nommée  Œz,  qui  a  disparu  sans  laisser  de 
traces:  Grista  de  Œz,  1080,  vineam  Doiz  (d'Oiz),  1288,  plantata 
de  Œz,  1260,  QJz,  1279,  ^299,  vinea  de  Œz,  1297,  frustum  apud 
Œz,  1292  et  1297,  vinea  d'Œyz^  1304,  M.  R.  XXIX,  XXX.  Il 
faut  en  conclure  que  le  Œz  du  XP  au  xiii^^  s.  et  le  Noës  d'aujour- 
d'hui sont  une  seule  localité  et  que  Noës  s'est  formé  par  aggluti- 


NOIRAIGUE   —   NORÉAZ  309 

nation  de  la  préposition  Ën-Œz,  Noës,  comme  Ënnej  de  en  Hejz, 
Neuloz,  de  En  Ëuloz,  etc. 

Noiraigue,  villagi'e  et  ruisseau,  Neuch.,  Nigra  aqua,  998,  Ma- 
tile,  I  =  eau  noire. 

IVombrieux,  sommets  sur  Bex  et  sur  Gorbeyrier  ;  Pointe  des 
Ombrieux  sur  Vionnaz,  Valais,  rOmbriaou,  ou  Lombriau,  som- 
met et  pâturage  à  Albeuve,  Frib.  ;  du  latin  umbilicuSy  provençal 
umbrilh,  fr.  nombril. 

IVonens  ou  Nonan,  ham.  de  Gorminbœuf,  Frib.,  Nonans^ 
1178,  Donat.  Haut.,  Arch.  Fr.  VI,  1260;  pourrait  être  chez  les 
descendants  de  Nonno,  NannOy  n.  pr.  germain  ;  toutefois  la  dé- 
couverte dans  la  localité  de  nombreuses  ruines  et  antiquités  ro- 
maines montre  que  Tendroit  a  été  habité  dès  Tépoque  gallo-ro- 
maine. 

La  prononciation  ans  au  xii«  s.  Ta  fait  exclure  par  M.  Stadelmann, 
de  la  liste  des  noms  en  ans  d'origine  germanique.  Cela  ne  nous  paraît 
pas  une  raison  absolue,  puisqu'on  trouve  à  la  même  époque  et  même 
antérieurement  la  terminaison  ans  pour  des  noms  germaniques  indiscu- 
tés :  Marsans,  1137,  Sorans,  1150,  Hidber,  Aleran,  Allerant.  1147^  1154, 
M.  K.  XII,  Granz,  1212,  lllan,  1214,  Boslans,  1218^  Escublans,  1220, 
Gommuans,  1218,  Gomoans,  Vuyllans,  Promasans,  1220,  dans  la  même 
charte  et  à  côté  Vulleins,  Promaseins  ;  Coriolans,  Escuvilans,  Vister- 
nans,  1223,  même  charte,  à  côté  de  Coriolains,  Cotains,  Lovains  ;  nous 
pensons  donc  que  Nonens  peut  être  aussi  dérivé  d'un  n.  pr.  germain. 

Chose  curieuse,  ces  formes  en  ans,  parallèles  à  celles  en  eins,  parais- 
sent avoir  été  des  traductions  germaniques,  si  nous  en  jugeons  par  un 
acte  de  1212-1220  des  Fontes  rerum  Bern.  II,  24,  qui  porte  au-dessus 
des  noms  romands  leur  traduction  allemande,  ainsi  : 

theotonice  Arans    th.  Merans        th.  Gurnols 
...ex  adjacentibus  vicis...  de  Arins,         de  Mareins,        de  Curnâl, 

t.  Eingo  t.  Wilere. 

de  Einjo...        ac  de  Vilare. 

Nonans  est  aussi  un  n.  de  famille  sans  doute  dérivé  de  celui  du  vil- 
lage, cas  très  fréquent:  dans  Jeunet,  Abbaye  de  Fontaine- André,  on 
trouve  un  Pierre  Nonans  abbé,  1489-1502,  un  autre  Pierre  Nonans  no- 
taire, 4349,  Jean  Nonans,  1431.  Le  sceau  de  Tabbé  porte  deux  têtes  de 
nonnes,  armes  parlantes.  Op.  cit.,  97,  204. 

Norétiz,  D.  Yverdon,  Nœruls  et  Nuruls,  ii47>  Gart.  Month., 
M.  R.  XII,  Nœraia,  Nueraia,   1218,   M.  R.  VI,   117,  Nœrei, 


310  NOUTRE   —  NOYERAYE 

ia45,  Cari.  Month.  ;  les  deux  premières  formes  de  nucariolaniy 
les  autres  de  nucareta^  forme  féminine  de  nucaretuniy  noyeraîe  ; 
même  ori^ne  pour  le  Noréaz,  D.  Sarine,  Frib.,  Noarea,  ii34, 
Nuarea^  1180,  Donat.  Haut.,  Noreya,  i4o5,  Norea^  i635.  On 
dit  une  noraie  dans  le  Berry  pour  une  plantation  de  noyers. 

En  IVoutre,  champs  à  Fully,  soudure  de  en  =  en  Outre, 
champs  au  delà,  outre,  prép.  très  employée  en  Valais. 

IVoval  à  Buix  et  Courtedoux,  Novalles,  D.  Grandson,  ISovellis, 
1179,  NouelleSy  i4o3,  M.  R.  XII  et  XIV  ;  ham.  et  loc.  à  Pully, 
Navales,  1226;  Etoy,  Renens,  Blonay,  Poliez-le-Grand,  etc.; 
Neu  villes  à  Martig'ny  ;  Novallettaz  à  No  ville  ;  le  IVovelet,  ham. 
de  Provence  ;  aux  IVovelets,  loc.  à  Pompaples,  diminutifs  ;  du 
latin  novaliay  terres  nouvellement  défrichées  ;  syn.  de  essert,  es- 
sertum  sive  novale,  M.  R.  XII,  176  ;  se  retrouve  dans  Tall.  No- 
flerty  villages  Berne  et  Fribourg*. 

IVovassalles  ou  IVova§elle,  loc.  à  Aigle  ;  du  nom  d'une  an- 
cienne famille  noble,  orig'inaire  du  Chablais,  Pierre  Denovasselle, 
bourgeois  d'Aigle,  i442  ;  comme  Neuvecelle  près  Ëvian,  berceau 
de  cette  famille,  nove  sala,  1288,  Novassellay  itit^i,  de  nova, 
nouvelle,  et  sala,  du  germanique  sal,  maison,  et  non  de  neue 
zelle  comme  on  Ta  expliqué. 

Noveleu,  lieu-dit  à  Aile,  Jura  bernois  ;  de  novale,  terrain  nou- 
vellement défriché,  et  suff.  dim.  eu  de  eolum,  comme  Prayeux 
de  prateolum. 

Novell!  ou  Novali,  alpe  de  Nendaz,  Novelli  ou  îVovelle,  alpe 
d*Hérémence,  Valais,  Novelles,  i448  ;  voir  Novalles. 

Novi  ou  Novy,  Praz  — ,  une  i2«  de  loc.  Vaud  et  Frib.  =  pré 
neuf.  No  via,  vig-nes  à  Blonay,  peut-être  môme  origine. 

Novîlle,  D.  Aigle,  Vaud,  Nova  villa,  1177,  1286,  Novellis, 
II 79  d'après  de  Gingins,  Recherches.  Novilla,  1268,  Novella, 
i342  =  nouvelle  villa,  ferme. 

Noyeraye,  Monthey,  Noyeray,  Bagnes,  Noyeret,  Dorenaz, 
Granges- Vaud  etRances,  Noyereltcs,  Ecublens,  Noyerat,  Cham- 
pagne, Noyeraux,  Aigle,  17 18,  Féchy,  etc.  ;  Noïrel  à  Golombey, 
Noyeret,  1696  ;  de  nucaretum  et  nticareta,  noyeraie,  de  nucem 


NOYRES  —   NUVILLY  31i 

et  suffixe  areturriy  —  combinaison  des  suffixes  arius  et  etum,  — 
formé  dans  la  basse  latinité  lorsque  les  adjectifs  en  arius  eurent 
pris  le  sens  de  substantifs. 

Es  IVoyres  (noïre)  à  Porl-Valais,  patois  nohira  =  aux  noyè- 
res,  aux  noyers. 

La  IVoZy  m.  près  la  Sorne  et  rétang*  de  Bellelay,  et  Gombe  des 
Noz  à  Fontenay,  Jura  bernois  ;  probablement  le  même  que  le  v. 
fr.  noe,  noue,  bas  latin  /loa,  normand  noCy  prairie  marécageuse  ; 
proprement  aug'e,  bassin,  encore  dans  ce  sens  dans  le  Berry,  puis 
terrain  bas,  inondé. 

Nozon,  rivière,  D.  Orbe,  Novisonum  ou  Novisonam  fluviolum 
vers  642,  Noisonem  fluviolum,  1049.  Novisona  est  évidemment 
formé  de  Tadjectif  celtique  novios,  nouveau,  frais,  et  o/ia,  source, 
rivière,  donc  source  fraîche.  S'appelait  aussi  simplement  Lion,  du 
celte  fflion  (pr.  lion),  eau  courante  ;  de  là  Vau-lion. 

iVugerol  ou  Neureux,  anc.  loc.  au  lac  de  Bienne  entre  Neuve- 
ville  et  le  Landeron y  détruite  avant  1809.  Orthographe  très  va- 
riable :  le  Mus.  N.  XXXV,  p.  33,  en  compte  44  formes  ;  les  prin- 
cipales :  Nugeroiis,  866,  884,  962,  Tr.,  Nugerol,  ii47,  Nueroly 
1 185,  Nuruz,  1264,  Neureux,  xv^  s.,  Nyrouly  etc.  ;  de  nucario- 
iurrif  noyeraie.  Nug^rol  a  aussi  été  le  nom  au  moyen  âge  (1292) 
du  villag-e  soleurois  de  Nug-lar.  Tr.  11,  529.  L.  de  Meuron  (Mairie 
du  Landeron)  tire  Nugerol  de  nigra  vallis,  p.  10,  et  Neureux  de 
neuf  ruz,  ruisseau,  p.  i^,  "^sins  se  douter  que  ce  sont  deux  formes 
(lu  même  nom.  • 

Nuvilly,  D.  Broyé,  Frib.,  Nivillins,  1182,  M.  R.  VII,  28,  Nu- 
rilie,  1228,  Nuovillie,  1242,  M.  R.  VI,  667,  Nuoilliez,  i5oo  = 
(praedium)  Noviliacum,  domaine  d'un  Novellius,  gentilice  connu 
chez  nous  par  des  inscriptions  de  Genève.  L'interprétation  du 
P.  Dellion,  novus  locus,  ne  soutient  pas  l'examen.  La  forme  de 
1 182  avec  son  suffixe  germanique  est  curieuse.  C'est  une  forma- 
tion analogue  à  celles  de  Tartegnins  et  Trevelin,  voir  ce  dernier 
mot. 

M.  le  curé  Dupraz,  dans  son  bel  ouvrage  sur  la  Cathédrale  de  Lau- 
sanne, p.  274,  dit  «  Nivillins  n'est  certainement  pas  Nuvilly,  comme 


312  NYON  —  OCHB 

l'apparence  le  donnerait  à  penser.  »  Nous  persistons  à  rapprocher  ces 
deux  noms  qui  n'ont  pas  plus  de  difiPérence  que  Tartignie  et  Tartegnins^ 
Triviliacum  et  Trévelin  et  s'expliquent  de  même. 

Nyon,  Noviodunum  à  Tépoque  romaine,  puis  Nevidunum,  Ni- 
dunum  et  Nudunum  dans  les  chartes  au  xrv«s.,  M.  G.  XXI, 
NiunSy  i2o4,  121 1,  NionSj  i244>  M.  R.  XII,  NyonSj  1246,  M.  R. 
V,  1278,  i344;  du  celte  novio,  nouveau,  et  dunum^  fort,  nou- 
velle forteresse. 

Obecca,  Grande  et  Petite,  et  TObequettaz,  pâturag'es  à  la 
Tour  de  Trême,  Obecaz,  i368;  rObeccaz,  ham.  de  Sorens, 
D.  Gruyère  ;  Chèques,  m.  à  Gurtilles,  D.  Moudon.  Pourrait-on 
supposer  Tall.  Obegg  ou  Obeck,  localité  sur  un  angle  saillant? 
C'est  déjà  un  peu  loin  de  la  frontière  des  langues,  bien  qu'il  y  ait 
plusieurs  noms  allemands  à  Ghâteau-d'Œx,  à  La  Roche  et  même 
à  Prez,  non  loin  de  Payerne,  où  il  y  a  un  lac  de  Seedorf  ! 

L'Obêche,  fausse  orth.  de  quelques  guides  et  cartes  pour  lo 
Besso,  sommet  d'Anniviers  ;  voir  ce  mot. 

Es  Obépins,  m.  à  Gratta  vache,  Frib.  ;  autre  graphie  du  v.  fr. 
aubépin,  aubépine. 

Oche,  Dent  d' — ,  alpes  près  Saint-Gingolph,  Valais  ;  de  ochey 
s.  f.  =  coche,  entaille  :  la  montagne  a  deux  sommets,  la  Dent  et 
le  Bec,  séparés  par  une  profonde  entaille. 

Oche,  Ouche,  QSuche,  diminutifs  Ochette,  Ouchette,  Ou- 
chelettes  (Nax,  Valais),  nom  de  quelques  hameaux  et  de  très 
nombreux  lieux-dits^  autrefois  n.  commun.  Littré  donne  ouche  : 
bonne  terre  capable  de  porter  toute  espèce  de  fruits,  terrain  voisin 
de  la  maison,  planté  d'arbres  fruitiers  ;  du  bas  latin  olcay  mot 
celtique  employé  par  Grég.  de  Tours,  vi®  s.,  4c  campus  tellure  fe- 
cundus,  taies  enim  incolae  (les  Rémois)  olcas  vocant  »  :  champs 
de  terre  fertile,  de  tels  que  les  habitants  appellent  olcas,  oches. 
Olca  a  donné  oche,  retraduit  dans  les  chartes  en  Ocha  (ad  Ochas 
à  Gorgier,  998),  ochia^  parfois  latinisé  en  olica  *.  Oche  se  dit  gé- 

*  Une  charte  de  la  14*  année  du  roi  Rodolphe  III,  soit  en  1008,  M.  R.  XXVI, 
p.  142,  dit:  In  villa  Severiaco  olica  I  qui  terminât  de  très  partes  terras  Mauri- 


OCOURT   —   ŒX  313 

néralement  dans  le  G.  de  Vaud  ;  Ouche,  pied  du  Jura  vaudois  et 
Neuchâtel,  Œuche  dans  le  Jura  bernois.  En  Valais  souvent  Dusse, 
Oussettes  et  avec  Tarticle  soudé  Lousse,  Ayent,  Vétroz,  Loucette 
(Vercorin),  permutation  ch-s  ;  enfin  Offe,  Ouffe  dans  certaines 
localités  de  la  vallée  du  Rhône  ;  voir  ces  mots. 

Ocourt,  D.  Porrentruy,  Berne,  Oscurt,  1189,  1178,  Hoscort, 
1210  =  cour,  ferme  de  Hozo,  n.  pr.  germain.  Fôrstm.,  p.  700. 

(Ex,  Château  d' — ,  Pays-d'Enhaut,  Castrum  in  Ogo,  io4o, 
Ogoz,  iii5,  vallis  de  Oizt  iii5,  F.  B.  I,  0/r,  Oity  1177,  Or, 
xii®  s.,  Cart.  Month.  ;  Oix^  Œz,  1228,  OyZy  1288,  puis  OyeSy 
1841,  Oyex,  OyeZj  i486,  etc.,  en  ail.  Œsch, 

On  a  proposé  de  nombreuses  explications  de  ce  nom.  Dans  les  Etrennes 
helvétiennes  de  1801,  voir  aussi  Conserv.  suisse^  V,  164.  Bridel  le  dérive 
de  oie,  pré,  par  un  faux  rapprochement  avec  oison,  mieux  voaazon, 
gazon^  qui  vient  du  v.  h.  ail.  waso.  F.  de  Gingins  en  1837  et  Hisely 
après  lui,  M.  R,  IX,  51,  tirent  Ogo  de  ffoch-Gaa,  Haut-go,  contrée  éle- 
vée, étymologie  que  Zimmerli  considère  comme  possible  ;  mais,  comme 
Gatschet  le  fait  remarquer  justement,  on  ne  trouve  nulle  part  dans  les 
chartes  des  expressions  bas  latines  correspondantes  telles  que  Altigau- 
dia,  Altgauvia,  etc.,  qui  en  seraient  la  traduction.  Pour  Gatschet  Ogo, 
Ogoz  est  la  forme  romanisée  du  gothique  atisk,  v.  h.  ail.  ezzisc^  m.  h. 
ail.  eschj  œsch,  pâturage  clos,  entouré  de  haies.  D'autres  le  dérivent  de 
Esche,  le  frêne,  plur.  Eschen,  du  v.  h.  ail.  asca,  soit  l'équivalent  de 
Frasses  et  de  Frenay.  Ces  deux  étymologies,  surtout  la  première,  sont 
satisfaisantes  pour  le  nom  allemand  Œsch,  mais  il  est  difficile  d'en  tirer 
Ogo. 

Ch.  Morel,  Revue  hist.  vaud.,  1901,  dérive  à  son  tour  Ogoz  du 
mot  auge,  ouge,  bas  latin  augia,  nom  très  fréquent  dans  la  vallée  de  la 
Sarine,  patois  oudze.  Malgré  toute  l'autorité  d'une  opinion  émise  par  un 
homme  aussi  versé  dans  ces  questions  que  Ch.  Morel,  il  nous  est  impos- 
sible de  l'adopter.  Sans  parler  du  déplacement  de  l'accent  qu'elle  sup- 
pose :  Aùfife,  Oùge,  Ogo,  il  est  difficile  d'admettre  que  cette  même  racine 
ait,  dans  les  mêmes  lieux,  donné  des  formes  aussi  différentes  que  Œx  et 
Ouge  ;  il  y  a  7  Ouges  au  Pays-d'Ënhaut  ;  comment  leurs  noms  auraient- 
ils  persisté  à  côté  des  transformations  successives  du  mot  qui  est  devenu 
Œx?  En  1040  Ogo,  1115  Ogoz  ;  le  nom  se  modifie  rapidement,  déjà  en 

cii,  etc.,  sans  doute  par  un  rapprochement  avec  Tadj.  aulica,  qui  dépend  de 
Taula,  et  dans  Hidber,  II,  p.  499,  un  acte  de  979  (41*  année  de  Conrad)  où  Bal- 
duf  échange  Ollica  I  contre  un  champ  à  Siviriacum.  Hidber  traduit  avec  doute: 
Hofsttatt  ? 


314  OFFE  —  OGNONNAZ 

1115  Oiz  et  1228  Oix  et  Œz,  c'est  presque  le  nom  actuel^  tandis  que  les 
Auge  et  les  Ouge  s'appellent  encore  de  même  sept  ou  huit  siècles  plus 
tard.  En  outre  Aufa^a  désigne  toujours  des  terrains  bas,  au  bord  des 
rivières.  Cette  étymologie  est,  croyons-nous,  juste  par  exemple  pour  le 
village  de  Œy^  Bas  Simmenthal,  Ogie  en  1270^  Oia,  1302^  où  l'on  voit 
la  transformation  d'augia^  et  qui  est  au  bord  de  la  Simme,  mais  Chftteau- 
d'Œx  est  sur  la  hauteur,  à  60  m.  au-dessus.  L'étymologie  reste  donc 
encore  indéterminée.  Notons  en  passant  que  les  prés  au-dessus  de  Mon- 
treux,  dans  la  direction  du  Pays-d'Enhaut,  s'appelaient  Prata  de  Our, 
1317,  M.  R. 

Offe,  Auffe,  Ouffe,  dim.  Ouffettes,  loc.  de  la  vallée  du  Rhône, 
à  Vionnaz,  Salvan,  Colombey,  Dorenaz  (aussi  aux  ZoufiFettes), 
etc.,  Valais,  et  à  Bex,  Ollon,  Corbeyrier,  Veyges,  Leysin, 
D.  Aigle  ;  en  Louffe  à  Bovemier,  Massougex  et  Vionnaz,  VOche^ 
1761  ;  Louf  à  Evîonnaz,  Louffe ^  1760,  Loufe  à  Collonge  ,'pour 
rOuffe  ;  le  même  que  Oche.  Ouche  avec  la  permutation  ch-f , 
comme  dans  Salanfe,  Lanfe,  pour  Salanche,  Lanche. 

Ogens,  D.  Moudon,  OgenSy  1166,  Ogeins  et  Oiens,  1227,  M. 
R.  VI,  176,  177,  i85,  OgienSy  i4i2,  Ogens,  i453  zz  chez  les  des- 
cendants de  Ogo,  autre  forme  de  Hugo,  n.  pr.  germain  ;  de  la 
racine  v.  h.  ail.  huguy  esprit.  Fôrstm.,  p.  760. 

Ogis,  Pré  des  — ,  à  Elssert-Pittet,  pour  Ozis,  pré  des  oiseaux  ; 
du  patois  oziy  de  avicellum,  petit  oiseau,  permutation  z-j,  fré- 
quente en  patois.  Rappelle  un  lieu-dit  Osoget,  1 258,  entre  Peney- 
le-Jorat  et  Gorcelles,  M.  R.  XII,  92. 

Ognonnaz,  ou  par  corruption  Oyonnaz,  ruisseau  près  Vevey, 
Ouniona  vers  12 15,  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  35 1,  Onuina^  On- 
nunay  122^,  Jlumicellum  de  Osnona,  M.  R.  VI,  875,  EgnonaZy 
i356,  Ognyona^  1376,  1893  ;  Bridel,  Essai  sur  le  lac  Léman, 
Conservateur  suisse,  V,  63,  écrit  Uïne, 

D'après  M.  A.  de  Montet  (Hist.  Vevey,  i35),  Ognonaz  serait  le 
nom  du  territoire  que  le  ruisseau  traverse,  nom  dû  aux  planta- 
tions d'oignons  qui  l'occupaient  sans  doute  autrefois  ;  le  nom 
aurait  passé  à  la  rivière.  Cette  étymologie  est  bien  peu  vraisem- 
blable ;  tous  les  noms  locaux  semblables  dérivés  de  noms  de 
plantes  cultivées  sont  en  eyre,  ère,  ière  :  un  territoire  planté  d'oi- 


OGOZ   —   OLEYRES  315 

gnons  se  serait  appelé  Ounîonere,  Ougnonejre,  comme  on  a  Por- 
reyre,  de  porrum,  Panesejre,  de  panis,  etc.  Ognonaz  vient  sans 
doute  d'une  racine  celtique  onio,  ounio,  qu'on  retrouve  dans  les 
noms  celtiques  Ouniorix,  Onnio  cités  par  Holder,  et  ona,  rivière. 

Ogoz  ou  Ogo,  domaine  sur  Saint-Saphorin-Lavaux,  Ogga^ 
xii«  s.,  M.  R.  XII,  19,  162  ;  ham.  à  Puidoux  ;  propriétés  des  reli- 
gieux de  Marsens  au  pays  d*Offo,  ancien  nom  du  pays  de  Gruyère, 
soit  du  comté  qui  s'étendait  sur  la  haute  Sarine  :  Butulum  in 
OgOj  900  (Pago  ausicensBy  980,  Hidber,  I,  220),  Rua  in  Ogo, 
1019-1086,  Rodulfus  cornes  in  Ogo,  1172,  Radulfus  cornes  de 
Ogga^  xii®  s.,  Rola  in  Ogo,  1182,  decanatus  de  Ogo,  1228, 
Ponte  in  Hogo,  i25o,  aujourd'hui  Pont  en  Ogoz,  etc.,  M.  R. 
XII,  Zimmerli,  II,  188  ;  origine  incertaine,  voir  Œx. 

Oie,  Oye  :  Tattes  d'Oie  à  Nyon,  Champ  de  l'Oie  à  Bière,  à  Pa- 
lézieux.  Moulin  de  l'Oie  à  Bogis,  bois  à  Aijsi^le  et  Daillens,  Crèt 
d'Oye  à  Apples,  Prés  à  Châtel-Saint-Denis,  CofiFrane,  Pàquier, 
Saint-Aubin,  loc.  à  Noville^  Saxon,  MoUens  ;  Ruz  des  Oies  à 
Bulle  ;  Fin  des  Oies  à  Courtetelle  ;  Pré  de  l'Ouye  à  Yvorne,  des 
Ouyes  à  Oulens  ;  Pré  d'Oyon  à  Aigle,  noms  datant  de  l'époque 
déjà  reculée  où  l'on  avait  des  troupeaux  d'oies,  patois  ohia,  ouhie, 
dim.  ohion,  ouhion,  Berry  oyon,  du  latin  auca,  oie. 

Le  Dict.  géogr.  d'Attinger  dérive  ces  mots  de  Fall.  oei,  v.  h.  ail. 
ouwa,  m.  h.  ail.  oia^  prairie  humide.  Mais  un  grand  nombre  de  ces 
localités  ne  sont  pas  du  tout  des  prés  humides,  au  bord  de  Teau  (Crêt, 
Tattes,  Champ).  En  outre  le  mot  allemand  ne  saurait  donner  le  son 
mouillé  de  ouye.  En  1675,  sur  la  plainte  du  conseil  de  Fleurier,  se  plai- 
gnant des  dégâts  faits  par  les  troupeaux  d'oies,  le  Conseil  d'Etat  de 
Neuchfttel  ordonne  à  tous  les  propriétaires  d'oies  de  s'en  défaire  dans  les 
huit  jours.  M.  N.,  VI,  313. 

Oisonfontaine,  ham.  de  Saint-Ursanne,  Berne,  au  bord  d'un 
ruisseau.  Est-ce  le  dim.  français  d'oie,  oison,  ou  une  fausse  ortho- 
graphe pour  Youason^  terrain  bas  et  humide.  Il  faudrait  des 
formes  anciennes  pour  décider. 

Oleypes,  D.  Avenches,  Oleres,  1228,  M.  R.  VI,  834,  OlyereSy 
1289,  Matile  ;  Olieres,  1272,  Olelres,  1840,  Rec.  dipl.  III,  16  ;  ces 
4  orth.  dans  une  même  charte  de  1289,  Mtl.,  Olieres,  i255. 


316  OLEIRE   —   ONEX 

Wûrstbg*. ,  200.  D'après  Gatschet,  de  aulearia,  de  aula,  terre 
dépendant  d'une  ancienne  demeure  seig-neuriale  :  très  douteux^ 
d'après  les  anciennes  orth.  Signifie  peut-être  poterie  ;  il  y  a  un 
mot  V.  fr.  olier  =  potier  (note  de  M.  Bonnard). 

L*01eire  ou  Oleyre,  ruiss.,  affl.  de  la  Mentue,  près  Bercher. 

Olives,  Creux  des  — ,  à  la  Chaux-de-Fonds  ;  de  olive ^  nom 
vulgaire  dans  le  Jura  neuchâtelois  du  Narcisse  faux-narcisse,  fré- 
quent dans  quelques  vallées  du  Jura.  A  la  Côte,  olive  est  le  nom 
de  la  Primevère  acaule. 

Ollon,  D.  Aigle,  Aulonum,  5i6,  1018,  Olonum^  ii57,  OlunSy 
1178,  Oulon,  121 1,  Olun,  1217,  Olon,  1282,  Oulon,  1260,  1288, 
Olons,  1260,  Oullon,  iSgô,  i6i4,  etc.  ;  Olon,  ham.  de  Lens  près 
Sierre,  Valais, -^m/m/is,  iioo,  Ulricus  de  Aula,  1219,  Galons^ 
1246,  Ouluriy  i3o8,  Olon,  i453  ;  les  deux  du  latin  aula,  au  sens 
de  ferme,  dépendance  de  quelque  grande  maison  seigneuriale. 

Ombriaux,  Ombrieux,  voir  IVombrieux. 

Omène  ou  Omeinaz,  alpe  près  du  lac  Noir,  Fribourg,  souvent 
écrit,  avec  soudure  de  la  préposition,  lac  Domène,  Bridel,  Cou- 
serv.  suisse,  IV,  281,  et  Domeinaz,  Lutz,  ou  encore  lac  Domaine, 
Conserv.  suisse,  V,  178  et  X,  278,  alpibus  de  Almina,  11 84, 
1200,  Haulmena,  Aumina,  1289,  Almina,  ii4G,  Hidber,  ^u- 
mina,  ii46  (Mtl.),  Halmeyna,  xiii®  s.  (Lib.  Donat.  Hauterive, 
Arch.  Fr.  VI.  54,  78,  126)  ;  de  Tall.  Almeinde,  Allmend  =  pâ- 
turage commun,  d'après  Gatschet. 

Le  Dicl.  géogr.  d'Attinger  donne  asile  à  une  élymologie  d'après 
laquelle  ce  nom  lui  viendrait  d'un  moine  d'Haulerive  qui  aurait  exorcisé 
les  serpents  de  la  contrée,  de  là  le  nom  de  montagne  du  Moine,  dou 
Meino,  d'Omeina,  puis  d'Omène.  La  simple  lecture  des  anciennes  formes 
du  nom  et  le  fait  qu'Almina  se  rencontre  déjà  en  H34,  tandis  qu'Haute- 
rive  n'a  été  fondé  qu'en  1137,  en  prouve  Tinvraisemblance.  (Dans  un 
errata,  le  Dict.  a  corrigé  cet  article  qui  avait  échappé  à  l'attention  de 
ses  directeurs.) 

Les  Onchots  à  Cronay,  Onchèpes  à  Oulens,  les  Onchepaltes 
à  Courgenay,  D.  Porrentruy  =  jonchets,  jonchères,  apocope  du  j 
comme  dans  le  jeu  des  jonchets  dit  aussi  onchets  ;  voir  Jonchire. 

Onex,  C.  Genève,  Ounay,  Honay,  xiii«  s.,  Rég.  gen.,  5i4, 


ONNAZ   —  ORDON  317 

Onay,  1291,  i3ii,  i34A>  M.  G.  I,  IX  et  XTV  ;  de  (fundum) 
Onacum,  domaine  de  Onus,  comme  Aanaj,  Dép.  Nièvre,  jadis 
Onacum.  La  racine  onus  est  employée  dans  lonomastiqae  romaine. 
De  Vit  a  le  gentilice  Onusanius.  Peut-être  Onus  est-il  simplement 
le  nom  germain  Ono  latinisé.  Onex  devient  A u/i^x,  1717,  Au/ia^, 
Ounai/y  Aulnayy  Alnetum  au  xyiii^  s.  par  fausse  traduction, 
confusion  avec  aunaie. 

Onnaz,  pâturage  de  Vionnaz,  Valais,  Hona^  i4o2,M.  R.  2^  ., 
II,  39  ;  la  carte  Du  four  écrit  Nona^  soudure  de  n  :  en  Onaz  ;  ori- 
gine inconnue. 

Onnens,  D.  Sarine,  Fribourg',  ail.  Onning,  UnenSy  1187, 
ii46,  1197,  M.  F.  II,  m,  UnainSj  1228,  Donat.  Haut.,  UneinSy 
1228,  M.  R.  VI,  Onyn,  1622  (Del lion)  ;  —  autre  D.  Grandson, 
UnenSy  1228,  villam  des  Unens,  i84o  =  chez  les  descendants  du 
Germain  On/,  Ono. 

Oppens,  D.  Yverdon,  Opens  entre  11 63  et  1171,  Arch.  Fr.  VI, 
OupeinSy  i244,  Wûrstfag*.,  92  =  chez  les  descendants  d*Oppo,  n. 
pr.  germain,  Fôrstm.,  p.  971,  correspondant  des  Oppikon  de 
Thurgovie  (le  Orpens  de  1223,  M.  R.  III,  552,  est  sans  doute  la 
même  localité). 

Orbe,  Urba,  iv«  s.,  Orba  dans  Frédégaire,  618,  Urba,  866, 
879,  987,  viens  Urbensis,  1049,  Orbe  vers  1220,  Orba,  ii4i» 
1228,  OrbaZy  1888,  M.  R.  XIV,  VI,  V;  tire  probablement  son 
nom  de  la  rivière  voisine,  VOrbe.  Ce  nom  se  retrouve  en  France  : 
VOrbt  rivière  des  Cévennes.  Orba  était  aussi  le  nom  d'un  fleuve 
de  Phrygie,  affluent  du  Méandre,  et  leur  nom  vient  peut-être  à 
tous  des  sinuosités  de  leur  cours,  racine  orb,  cercle  :  TOrbe  est 
très  sinueuse  dans  son  cours  supérieur^. 

L'Ordon,  forêts  à  Boécourt,  Asuel,  Mettemberg,  Jura  bernois  ; 

^  Nous  ne  savons  où  M.  Maxime  Reymond  (Revue  hist.  V,  déc.  1905),  a 
trouvé  que  «  l'Orbe  supérieure  s'appelait  autrefois  la  Lionne  et  qu'au  xviii*  s. 
encore  la  Grande  Eau  se  nommait  l'Eau  noire.  »  La  Lionne,  Leona,  1140,  est 
un  simple  affluent  du  lac  de  Joux  à  l'Abbaye  et  la  Grande  Eau,  jadis  Ruisy  oa 
Rionze  n'a  jamais  porté  que  ces  deux  noms.  Celui  d'Âijs^e  noire  appartient  à 
un  ruisselet,  affluent  de  la  Grande  Eau  à  Ormont-dessus  et  au  hameau  voisin. 


318  ORGES  —  OR6IÈRES 

les  Ordons,  forêts  à  Séprais,  Champoz,  Moutîer,  Sojhières,  Jura 
bernois,  au  Lieu  et  le  Chenit,  vallée  de  Joux  ;  pAturag-e  à  Montri- 
cher,  loc.  à  Bullet,  à  Saint^Croix  ;  les  Pœts  Ordons  à  Ballai- 
g^es  ;  les  Grands  Ordons  à  Corcelles  ;  Queue  de  TOrdon, 
quartier  de  la  Sagne,  Neuchâtel  =  forêt  dont  le  bois,  de  petite 
taille,  est  exploité  par  parcelles  par  les  charbonniers.  Un  arrêt  de 
1744  de  LL.  EE.  «  donne  droit  aux  communes  de  marquer  les 
ordons  aux  charbonniers  qui  doivent  laisser  sur  place  les  plantes 
de  demi-pied  de  diamètre.  >►  M.  R.  I,  436. 

Orges,  D.  Yverdon,  OrseSy  1260,  M.  R.  I,  2«  livr.  178; 
champs  à  Lens  ;  probablement  de  horde um,  org'e. 

Orgemont,  loc.  à  Combremont-le-Grand,  à  Yens,  coteaux  où 
Ton  cultivait  Torge  ;  de  horde um  et  montent . 

Orge-Pré  à  Dizy  et  Praz-Orge  à  Moiry  ;  peut-être  de  hor- 
reum,  fenil,  voir  plus  bas  Org*eval, 

Orgery,  loc.  à  Saules,  D.  Moutier,  Berne  =:  Orgière, 

Orgeval  (ou  Orzeval),  loc.  à  Saint-Léonard,  Valais,  Orgeval, 
i38o  ;  Orzîval,  loc.  à  Lens^  Valais  ;  Orge  vaux  et  Orgevallettes, 
3  pâturages  à  Montbovon,  faussement  écrit  Org-evaud,  atlas  Sieg- 
fried ;  Orgevalettaz  à  Grimisuat  ;  Orgevaux,  alpe  sous  Culant, 
OUon,  pâturage  au  pied  du  Folly,  Montreux,  loc.  à  Pompaples, 
Servion  et  Morrens  ;  Orsîvaz,  alpe  sur  Vercorin,  D.  Sierre,  Va- 
lais, corruption  de  Orgival,  i3o3,  Orgivaiix,  i3o4  (le  sommet 
au-dessus  s'appelle  encore  Bec  d*Orzival).  Ces  noms  ne  sont  pas 
tous  de  la  même  origine.  Ceux  de  pâturages  viennent  de  horreum, 
fenil,  et  vallem,  val.  Par  contre,  ceux  qui  désignent  des  localités 
de  la  plaine,  où  il  n'y  a  pas  de  fenils  pour  serrer  des  récoltes, 
viennent  de  hordeum^  orge,  vallem  :  vallons  où  l'on  cultive 
l'orge. 

Orgîères,  chalets  sur  Saint-Maurice  (écrit  aussi  Ordières)  ; 
forêt  à  Ocourt,  D.  Porrentruy,  à  Gourgevaux,  Fribourg  ;  Or- 
guîères,  chalet  derrière  les  Pléïades  à  Blonay  ;  les  Orgères,  pâ- 
turage à  Arzier,  1049  ^-  »  Orgires,  loc.  à  Froideville,  D.  Echal- 
lens,  m.  à  Ghâtonnaye,  D.  Glane.  Un  Orgiery  à  Morlon,  1394  ; 
de  orgière^  champ  d'orge,  bien  que  quelques-unes  de  ces  localités 


ORIETTE  —  ORMONT  349 

paraissent  peu  répondre  à  cette  étjmologie  par  leur  élévation  ou 
leur  aspect  actuel. 

L'Oriette,  passage  descendant  du  Château  au  lac,  à  Neuchâtel. 
D'après  Chambrier  (Mairie  de  Neuchâtel),  il  y  avait  une  rue 
Gloriette  dans  le  quartier  le  plus  élevé  de  la  rue  du  Château.  Il 
paraît  que  c*est  la  même  par  où  Ton  descendait  à  la  petite  tour  de 
rOriette  nommée  Gloriette  en  i44o.  Un  compte  de  la  comtesse 
énumère  les  provisions  que  «  Madame  a  fait  emporter  en  Glo- 
riette, »  soit  dans  cette  tourelle  ;  TOriette  est  donc  une  corruption 
de  Gloriette. 

Orjulaz^  Bioley  — ,  surnom  venant  d'une  forêt  du  voisinaf^e 
qui  occupait  jadis  la  plus  ^ande  partie  des  territoires  d'Oulens, 
Bretig-njy  Bioley  et  Etagnières,  nemus  de  Oriola,  1192,  1228, 
Oriola,  1200,  1280,  1272,  Bioley-Or/io«/a5,  1627.  Peut-être 
aussi  de  la  racine  orge,  latin  hordeum,  et  suffixe  diminutif  ola. 
Nemus  de  oriola  serait  alors  la  forêt  avec  de  petits  champs  d'orge. 

Orjux,  Crét  d' —  à  l'Isle,  <>pjux  à  Goumœn»-la-Ville,  Champ- 
Porjux  à  Assens  =z  Champ-Orjux  ;  l'Opjus  à  Fiez  ;  origine  in- 
connue. 

Es  Ormes  à  Ollon  ;  Ormet  à  Ecublens,  Vaud  ;  les  Ormets  à 
Soubey,  Jura  bernois  ;  Ormey,  village  près  Morat,  Ormeis,  1890, 
Rec.  dipl.  V,  ail.  Ulmitz,  Ulmiz,  1260,  ou,  avec  soudure  de  l'ar- 
ticle, Lormaz  et  Lormoy  à  Savièse,  Lopmy  à  Lens,  un  Lormey 
à  Ayent,  1270,  1288  ;  de  orme  et  ormaie,  latin  ulmetum. 

Ormona,  ham.  de  Savièse,  Valais,  Olmona,  iioo,  Ormona, 
1200,  Hormona,  1229,  Ulmum,  1224,  etc.  ;  également  dérivé  de 
ulmuSj  orme,  très  répandu  dans  la  localité. 

Ormont,  vallée  des  Alpes  vaudoises,  terra  de  Chsiblais  super 
Ormont,  1200,  Zimmerli,  II,  i46,  Ormont,  1281,  M.  R.  XXIX, 
294  ;  in  Ormont  y  1 282-1845,  curatus  de  Ormont,  1287,  commu- 
nitas  OrimontiSj  i865,  vallis  Oreimontis,  147^,  Aureomonte, 
i485,  vallis  Aureimontis,  1496.  Gatschet  le  tire  de  horreum  et 
montes,  monts  des  fenils,  des  granges.  Ne  peut  venir  de  là  :  hor- 
reum -f-  montes  donnerait  Orgemonts  ;  comparez  Orgeval,  Orge- 
mont.  Quant  au  latin  aureum  monte  m,  ce  n'est  qu'une  fausse 


320  ORNY   —   ORON 

traduction  latine  de  Ormont  et  il  ne  paraît  que  tardivement  dans 
les  chartes  ;  ce  n'est  qu'à  la  fin  du  xv«  s.  (i485)  qu'on  a  eu  l'idée 
que  ce  nom  d'Ormont  pourrait  sig'nifier  le  mont  de  l'or.  Il  n'y  a 
jamais  eu  d'or,  métal,  dans  la  vallée,  malgré  certaines  traditions 
populaires  nées  sans  doute  de  ces  fausses  traductions.  Par  contre 
elle  a  été  habitée  long-temps  par  l'or,  l'ours,  dont  le  nom  a  laissé 
de  nombreuses  traces  dans  le  pays  :  entre  20  loc,  citons  la  Joux 
do  VOurs  à  Arpille  d'Ollon,  la  Tannaz  à  l'Or  près  Roche,  le  Roc 
à  VOurs  et  Orsay  sous  Chamossaire,  Comborsin  à  Rougemont. 
Ormont,  pour  nous,  est  le  mont  de  l'ours.  Bridel  (Coup  d'œil  sur 
les  Alpes),  dit  :  «  Un  très  ancien  document  connu  du  géographe 
Faesi  l'appelle  Ursi  Mons,  d'où  l'on  a  pu  faire  également  Ormont, 
parce  qu'en  patois  Or  est  un  ours.  «  Cette  étymologie  pourrait 
être  admise,  ajoute-t-il,  s'il  est  vrai  que  le  plus  ancien  sceau  de  la 
vallée  portait  un  ours  pour  les  armoiries  de  la  commune,  comme 
on  me  l'a  assuré.  »  (Conservateur  suisse,  VI,  278.) 

Orny,  D.  Cossonay,  Ornie,  698,  600,  ï2î^8,  Orneiy  1012,  Or- 
niacuniy  iio5,  Hidber,  I,  Hornie,  i325,  Ornye,  i344,  Ornyex, 
1345  ;  de  (fundurn)  Orniacurn,  domaine  d'un  *  Ornius,  genti- 
licc  dérivé  du  cognomen  Or  nus  donné  par  De  Vit.  Quant  à  Oriiy, 
vallon,  chapelle  et  glacier  sur  Orsières,  Valais,  Ornier,  1820 
(Bridel),  la  localité  est  bien  retirée,  toutefois  il  n'est  pas  impos- 
sible qu'elle  ne  vienne  également  d'un  nom  romain. 

Opon,  AuronurHy  5i6,  1017,  Orum,  1161,  HorunSy  1221, 
Orons,  1228.  «  Une  inscription  trouvée  à  Bordeaux  porte  le  nom 
celtique  d'Uromagus,  champ  d'Uros,  nom  probable  d'une  station 
romaine  de  Suisse,  »  dit  M.  d'Arbois  de  Jubainville,  p.  899,  op. 
cit.  Ce  nom  doit  être  celui  du  fameux  Bromagus  (Itinéraire  d'An- 
ton in)  ou  Viromagus  (table  Théodosienne),  qu'on  a  cherché  par- 
tout, mais  dont  l'identité  avec  Uromagus  a  été  démontrée  par 
MM.  Pasche  d'Oron  et  F.  de  Saussure,  Revue  hist.  Vaud,,  1901. 
Uro-magus,  de  magus,  champ  =  champ  d'Uros,  n.  pr.  (ou  de 
l'urus,  urochs,  bœuf). 

La  terminaison  magus  tombe  de  bonne  heure  dans  les  noms 
semblables  ;  à  la  fin  du  VF  s.  le  g  disparaît.  Rotomagus  devient 


ORSAZ   —  ORTIER  321 

Rotomous  puis  Rotomo^  Rotom,  Rouen  ;  Riomagus,  Riomao, 
Riomo,  Riom  ;  de  même  Arg^ntomagns-ArgentoQ,  Turnomagus- 
TournoD,  Noviomagus-Noyon,  Cadomag^us-Caen  ;  voir  Jubain ville 
et  Holder. 

Orsaz,  Joux  — ,  =  joux,  forêt  de  l'ourse  ;  es  Opseys(ays)  à 
Vérossaz  ;  Orsay,  loc.  sous  Chamossaire,  Ollon,  à  côté  du  Roc  à 
VOurs  =  endroit  où  abondent  les  ours  ;  Orsera,  pâturage,  D. 
Hérens,  Valais  =  v.  fr.  orsière,  tanière  d'ours. 

Opsîèpes,  grand  village  de  l'Ëntremont,  Valais,  Ursaria,  97a, 
1062,  Urserij  11 77,  OrsereSy  1 199,  Or«iére,  1224,  etc.  Orzeires, 
pâturage  près  Vallorbe,  Orseyre  ou  Orseire  du  xii«  s.  à  1679. 
Gatschet  tire  ces  noms  de  l'italien  orzaria^  endroits  où  l'on  cul- 
tive l'orge  ;  mais  cette  culture  ne  s'est  jamais  élevée  jusqu'à  la 
hauteur  de  l'alpe  d'Orsera.  Studer,  plus  près  de  la  vérité,  les  dé- 
rive de   UrsariiSy  stations  de  chasseurs  d'ours.  Tous  ces  mots 
viennent  de  ursaria,  v.   fr.  oursière,  orsière.  tanière  d'ours. 
Dans  les  environs  du  village  valaisan,  on  trouve  la  Porte  à  YOrs, 
le  Greppillon  de  VOrs.  L'ours  habitait  toutes  les  régions  monta- 
gneuses, —  une  Orseres  à  Grimisuat,  1267,  —  même  du  Jorat  : 
il  y  avait  au  xiiP  s.,  près  de  Lausanne,  une  forêt  à'Orsières^ 
«  nemus  quod  dicitur  Orseres^  >►  Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  824,  et 
«  Orseres  apud  Lausannem  »  vers  i235.  De  là  encore 

Orsin,  pâturage  sur  Vionnaz,  Valais  =  montem  ursinum, 
alpe^  mont  de  l'ours  ;  voir  encore  les  articles  Lousine,  Hausse^ 
resse,  Praz  du  SeXy  etc. 

Orsonnens,  D.  Glane,  Frib.,  Orsenens^  ii43, 1166,  ii84,  Or- 
sennenSy  1162,  Orseneins,  1180,  1184,  Orseineins,  1288,  M.  R. 
VI,  ii5,  64o,  Orcenens,  1260,  Wûrstbg.,  i33,  Orsonneyns, 
1826  =  chez  les  descendants  d'UrsinOy  n.  pr.  germain,  dérivé  du 
latin  UrsinuSy  de  ursus,  ours. 

L'Ortier,  vallée  de  l'Eau  froide  sur  Roche  ;  chalets  aux  Mosses, 
Ormont-dessous  ;  autre  sur  Miex,  aussi  Lortier,  alpes  de  Vouvry, 
Valais  ;  les  Orties,  ferme  à  Courroux,  Jura  bernois  ;  L'Ourtié, 
alpes  de  Trient  ;  L'Urqui,  pâturage  sur  Montbovon,  Gruyère  ;  et 
avec  l'article  soudé  Lourtier,  village  de  Bagnes,  Plan  Lurqui  ou 

M.  D.  SEC.  SÉRIE,   TOME  VII  21 


322  ORVALES  —   OTANES 

Lurquier  à  Albeuve,  Gruyère,  permutation  t-q  ;  chalets,  hameaux 
où  abondent  les  orties.  On  dit  de  môme  en  romanche  urtier,  ar- 
tiera  et  l'allemand  a  Nesseln,  Nessleren,  Nesslau,  etc.  ;  dans  Gre- 
maud  nous  trouvons  un  Antoine  zur  Nesselen,  i346,  appelé  Ant. 
de  Urtica,  i354. 

Les  Opvales,  loc.  à  Malleray,  D.  Moutier,  Berne  ;  terres  où 
abonde  Vorvale,  un  des  noms  vulgaires  de  la  Saug«  des  prés. 

Orvaux  ou  Orval,  ancien  nom  du  val  de  Tavannes  ;  nous  pa- 
raît être  un  Ors-vaux,  une  vallée  de  Tours,  et  le  latin  Aurea  vai- 
lis,  XI v®  s.,  n*est  qu'une  fausse  traduction. 

Orvîn,  D.  Gourtelary,  Berne,  ail.  Iljingen  ;  UlvinCy  866,  Uli- 
vin,  975,  Ulvinch,  1178,  Ulvinges,  1196,  Ulveins,  1228,  Ulvens, 
1234,  Ulvinge,  1261,  Uluin,  i356.  —  Ulvingen^  967,  962, 
1225,  Ulfingerty  i233,  etc.  Matile  et  Gart.  Hauterive  =  chez  les 
descendants  de  Ulf,  autre  forme  de  Walf^  le  loup.  Fôrstm.  ne 
donne  pas  Ulf,  mais  il  a  le  féminin  Ulfa  et  les  dérivés  Uljilo, 
Ulfing. 

Orzens,  D.  Yverdon,  Orsens,  1177,  Gart.  Month.,  1225,  M.  R. 
VI,  162,  1228,  i3i7,  etc.,  Orseins,  1226,  F.  B.  II,  74,  i238,  M. 
R.,  20  loc.  à  Lutrj  ;  et  Orsens,  loc.  à  Port-Alban,  D.  Broyé, 
Frib.  =  chez  les  descendants  d'Orso,  n.  pr.  g-ermain,  emprunté 
au  latin  ursus.  Fôrstm.,  1218. 

Orzeires,  Orzoval,  voir  Orsière,  Orgeval. 
Oserabloz,  voir  Isé râbles. 

Glanes,  arête  de  rochers  près  du  Bec  de  Gorbassière,  Bagnes  ; 
les  Outans,  rochers  sur  Bex  ;  les  Autans  ou  Gitans,  rochers  sur 
Salanfe,  Valais  ;  autres,  vallon  de  Barberine,  alpes  de  Salvan  ; 
Outannaz,  paroi  au  S.  du  Grand  Muveran  ;  les  Oulannes,  ro- 
chers à  Trient  ;  Outannaz,  rochers  et  petit  vallon,  alpes  de  Vion- 
naz,  Hoczona,  i4o2,  M.  R.,  2^  s.,  II,  39  ;  Oulhannaz  ou  Ous- 
sannaz,  vallon  et  parois  de  rochers  à  la  Dent  de  Brenleire  (Bren- 
laire),  alpes  de  Gruyère  ;  probablement  de  Tanc.  adjectif  autan 
.==.  hautain,  (rochers)  autans,  (roches)  aufanes.  Ce  mot  se  retrouve 
en  Dauphiné  :  oussane  pour  désigner  certaines  régions  rocheuses  ; 
voir  aussi  l'article  Autanes, 


OTHNETTE   —   OUDE  323 

Othnette,  la  Dame  — ,  forél  sur  Corcelle,  Neuchâtel  ;  tire  son 
nom  de  Othenette  de  Cormondrèche,  femme  de  Vauthier  de  Neu- 
châtel, seigneur  de  Colombier  vers  i4oo,  M.  N.  XIX. 

Gitans,  que  Tatlas  Sieg'fried  écrit  Autans  par  une  fausse  assi- 
milation, croyons-nous,  avec  les  noms  précédents  ;  ancienne  loca- 
lité dès  long-temps  détruite  près  Martig-ny,  Actanis  dans  la  charte 
de  fondation  de  labbaje  de  Saint-Maurice,  ecclesia  de  Ottanne, 
1178,  Othans  et  Otans,  1200,  Ottans,  1192,  1267,  OctanSy  1291, 
OtanSy  1228,  1827  *.  Le  groupe  et  ou  tt  rattache  ces  mots  à  une 
autre  racine  que  la  série  précédente  :  ils  renferment  le  premier  élé- 
ment du  nom  de  l'ancien  Octodurum  =  château  resserré,  le  mot 
celtique  octOy  ochte,  défilé,  gorge.  Une  localité  à  Etoy,  Vaud,  es 
Octannes,  semble  renfermer  la  même  racine  ;  cela  dépend  de  sa 
situation. 

Ouates,  Plan  les  — ,  voir  Vuattes. 

Ouchin,  Pré  — ,  à  Moutier,  Berne  =  pré  oursin,  de  Tours, 
permutation  jurassienne  s-ch^  comme  Ëssert-Ëschert. 

Ouchy,  ham.  de  Lausanne,  Osciacuniy  xi»  s.,  Oschye,  1170, 
1184,  1228,  Oschie,  1184,  1211,  1872,  OchiCy  1188,  Ochiacum, 
XIII®  s.,  OchySy  1800,  M.  R.  V,  VI,  VII,  etc.  Gatschet  le  rattache  à 
Œsch,  Œx,  voir  ce  mot  ;  mais  le  suffixe  iacum  indique  une  autre 
origine  :  c'est  un  (praedium)  Osciacum^  propriété  d'un  Oscius, 
gentilice  gallo-romain.  De  Vit,  IV,  888,  dérivé  sans  doute  du  nom 
de  peuple  Ose  us. 

Ouclîou,  pâturage  sur  Allières,  Gruyère,  —  aussi  en  Noucliou, 
avec  n  soudé,  —  patois  ou  Cliou  =  au  Clou  ou  au  Clos,  du  verbe 
patois  clloure,  hlloure,  clore. 

Oude,  voir  Ouille. 

*  Près  de  là  se  trouvait  aussi  Octanellum,  que  M.  de  Gingins  croit,  —  avec 
beaucoup  de  raison,  —  être  le  Vernayaz  d'aujourd'hui.  Ce  n'était  en  tout  cas 
pas  Salvan,  comme  le  veut  J.  Monod  (Guide  du  Valais),  puisque  la  charte  le^ 
indique  comme  2  loc.  diff.,  Actanellum  cum  Silvano.  Le  Rentier  de  Salvan, 
Renterium  limitativum  apud  Salvan,  1732,  Arch.  de  Saint-Maurice,  prouve  en 
faveur  de  l'opinion  de  M.  de  Gingins  :  Verneya  seu  Octanez,  p.  104,  et  Ver' 
neyaz  sive  Octanez,  p.  105  ;  il  n'y  a  pas  de  doute  que  cet  Octanez  ne  soit  TAc- 
tanellum  de  516. 


324  OUDON    —    OURA 

Oudon,  voir  Audon. 

Ouge,  Ougettaz,  nombreuses  localités  :  7  au  Pajs-d'Ënhaut  ; 
l'Ougoz,  prairie  à  Corbejrier,  dans  une  petite  combe.  Le  ^  dur  de 
Oug'oz  ne  fait  pas  difficulté  :  on  rencontre  Oug'on,  Oujon,  autres 
formes  de  auge,  du  bas  latin  augia,  de  alveus,  bassin. 

Guides,  partie  du  village  de  Barberine,  alpes  de  Salvan,  inon- 
dée et  couverte  de  graviers  par  le  torrent  ;  patois  ouedo,  vide, 
«  ouedadjo^  inondation,  débâcle,  ^  Bridel.  On  peut  sans  doute  y 
rattacher  les  autres  localités  valaisannes  Odei,  Odes  et  peut-être 
Haudères  ;  voir  ce  dernier  mot. 

L'Ouille,  rocher  escarpé,  isolé,  dominant  de  100  m.  la  route 
Pont-Vallorbe  ;  TOuUe  Secca  (Oulie  Cecca),  rocher  près  du  gla- 
cier d'Otemma,  Bagnes  ;  les  (Eillons,  loc.  à  Noiraigue,  Neuchâ- 
tel  ;  es  Oulliets,  Oulies,  prés  à  Monthey,  Oude,  loc.  à  Conthej, 
d  =  11  mouillé,  donc  ==  ouille  ;  de  ouille,  aiguille,  et  diminutif 
=  aiguillon  ;  voir  aussi  Avouîlle  et  Avouillon. 

Oiijoii,  ancienne  chartreuse  près  Arzier  et  ruisseau  voisin.  Al' 
giOy  Augio^  xii«  s.,  domus  Alionis,  1214,  12 19,  domus  Augio- 
ni5,  xiii^  s.,  Oujorij  1235,  Augion,  1261,  etc.;  le  même  que 
auge,  de  alueuSy  bassin,  au  sens  de  petit  vallon  fermé.  Ougion, 
Ouzon  est  aussi  l'ancien  nom  du  pâturage  d' Audon,  alpes  du  Se- 
pey  ;  voir  Audon. 

Oulens,  D.  Echallens,  OllenSj  ôgS,  600,  Hollens,  ii4ï>  M.  R. 
XIV,  Oulens,  1177,  Olleyns  vers  1200,  OuleinSy  1228,  M.  R.  VI, 
Olleins,  1288,  Oulens,  1424»  Oulans,  1489,  M.  R.  XIV;  — 
autre,  D.  Moudon,  Ollensy  696,  aussi  Oulyn,  Girard  Dou  Lyn, 
Dou  Lin,  Dellion,  IX,  218  =  chez  les  descendants  de  Ollo^  n. 
pr.  germain,  Ollo  dans  Grég.  de  Tours,  Olo  dans  Paul  Diacre. 
Fôrstm.,  p.  182. . 

L'Oupa,  Grét  de  — ,  près  Travers,  Neuch.,  Bois  à  TOuraz  à 
Pizy,  la  Tanna  à  l'Oura,  caverne  à  Naye  sur  Montreux  ;  Pertuis 
à  l'Oura  sur  Vouvry  ;  du  patois  oura,  latin  aura,  vent.  Crôt, 
bois,  caverne,  trou  du  vent.  Totouraz,  loc.  à  Bofflens,  le  même 
que  le  français  Toutvent  à  Vallorbe  et  à  Tous  Vents  à  Rances. 
De  môme  en  Provence  des  endroits  exposés  au  vent  s'appellent 


OURÉ   —   OV  AILLE  325 

Milloure,  Millaura  (ce  que  la  carte  de  Cassini  traduisait  par  Mylord 
d'après  A.  de  Rochas,  Année  g'éogr.). 

Ouré,  champs  et  vignes  à  Savièse,  Prés  de  l'Ouraz  au  bord 
de  la  Venoge  à  Lussery  ;  d'Ouraz  en  Ouraz,  loc.  à  Suscévaz, 
DorenoraZy  1281,  1287,  M.  R.  III,  628,  628  ;  du  latin  ora,  bord, 
d'où  le  français  orée.  Ouriette,  loc.  à  Aubonne  ;  peut-être  un  di- 
minutif irrégulier  (la  forme  régulière  serait  ourette),  lei  intercalé 
étant  dû  à  l'influence  du  patois  local. 

Les  Dusses  à  Conthey,  Nendaz,  Evionnaz  ;  l'Oiissettaz  à  Veî- 
sonne,  et  avec  soudure  de  l'article,  Loucette  à  Vercorin  =  Ouche, 
Ouchette,  avec  la  permutation  valaisanne  ch-ss  ;  pour  l'origine, 
voir  Oche. 

Outard,  h.  à  Longirod,  D.  Aubonne,  grangia  de  Altaribus, 
1 165,  Rég.  gen.,  io5,  de  Altari,  12^1,  grangia  de  Altar^  Autar 
au  xiv«  s.,  Dict.  hist.  Vaud,,  propriété  alors  de  l'abbaye  de  Bon- 
mont.  Mais  ce  nom  est  plus  ancien  sans  doute  et  vient  probable- 
ment d'un  ancien  autel  druidique  ou  pierre  à  écuelles  qui  se 
trouve  dans  le  bois  voisin.  Il  y  a  à  Passy  en  Faucigny  un  endroit 
appelé  les  Outards,  où  se  trouve  un  temple  de  Mars,  attesté  par 
deux  inscriptions  conservées  dans  le  mur  de  l'église,  M.  G.  I, 
276  ;  de  même,  près  de  Saint-Ursanne,  Berne,  la  Pierre  de 
l'Autel,  de  VOalter,  i436,  rupem  Altare^  1210. 

Outhannaz  ou  Oussannaz,  petit  vallon  entre  les  Dents  de  Bren- 
leire  (ou  Brenlaire)  et  de  FoUieran,  Gruyère,  OstannaZy  14^9, 
Hautannaz^  i47i  ;  voir  Otannaz, 

Ouye,  voir  Oie. 

L'Ovaîlle,  loc.  à  Yvorne  et  Corbeyrier,  sur  l'emplacement  de 
l'éboulement  de  i584.  Ne  vient  pas  d'aval,  en  bas,  comme  on  l'a 
dit,  mais  du  v.  fr.  orvale^  orvaille  =  tempête,  ouragan,  désastre 
qui  présente  chez  nous  la  forme  ovaille^  mot  qui  revient  fréquem- 
ment dans  les  chartes  d'Aigle  relatives  à  la  Grande  Eau  ;  aussi 
ailleurs  :  une  charte  de  i5i8  parlant  de  la  maison  forte  de  Gou- 
mœns-le-Jux,  alors  en  ruine,  dit  domum  fortem,  ad  ruinam  per 
ovalia  bellorum  et  incendia  reductam,  et  dans  les  Mém.  Inst.  G. 


326  OVERESSE   —   PAIGHEUX 

IX,  2iy  une  autre  porte,  à  propos  d'un  bail,  que  le  propriétaire  ne 
veut  portare  g>arentiam  aliquam  de  tempestate  seu  ovallo. 

Overesse,  loc.  à  Assens,  Avenches,  Torny-le-Grand  ;  du  latin 
ovis,  mouton,  et  suffixe  eresse  =  ière  :  prairie  des  moutons, 
comme  Boveresse,  des  bœufs,  Porcheresse,  des  porcs,  etc. 

Ovronnaz,  ham.  sur  Leytron,  Valais,  Neurona,  carte  Dufour, 
et  Nevronaz,  Dict.  de  Lutz,  par  soudure  de  la  préposition  :  en 
Ouronnaz,  Uvrona^  iioo,  M.  R.  XVIII.  Un  autre  jadis  sur  Gri- 
misuat,  OoronUy  laôo,  Uvronna^  1267,  M.  R.  XXIX  et  XXX. 

Ozaîre,  ruisseau  de  Pierre  — ,  près  Lausanne,  petra  Açusoria^ 
1142,  Cart.  Month.,  M.  R.  XII,  pierra  Uziéry,  1288,  ik']^ y  pierre 
Ugieyre,  i536,  M.  R.  VII,  Pierra  Aizaire,  1780.  Ce  nom,  dont 
le  sens  nous  échappe,  se  retrouve  ailleurs  :  deux  chartes  valai- 
sannes  de  1224  parlent  de  fonds  de  terre  «  apud  petram  Awu- 
sori  »  et  «  lapide  A  wusori,  »  D'après  les  noms  des  témoins,  de 
Vernamièg-e  et  de  Bornué,  ce  doit  être  à  l'entrée  du  val  d'Hérens  ; 
enfin,  xm^  petram  Haysieri  aux  Ormonts,  i3i5,  rappelle  sing>u- 
lièrement  la  Pierra  Uziery  de  1288. 

Ouvrés,  Fin  des  — ,  à  Siviriez  =  des  terres  ouvrées,  labourées. 
Ouvry,  loc.  à  Gontliey  ;  probablement  môme  sens. 

Paccay,  Pacoret,  Paccoresse,  autres  formes  de  pâquier  ;  Pa- 
cot  ou  PaccotjS,  fém.  Pacôte,  Paccotte,s,  nombreuses  locali- 
tés ;  Pacoty,  écart  de  Founex  et  2  loc.  Frib.  ;  Paccotires  à  Lus- 
sery,  Pacoteîros,  alpe  de  Dorenaz,  Valais  ;  du  mot  romand  pacoty 
boue  :  lieux,  pâturag'es  boueux.  Peut-être  le  dernier  de  pacoteire, 
nom  patois  du  populag-e,  ou  bouton  d'or,  Caltha  palustris,  si 
abondant  près  des  sources  des  sous  Alpes  et  le  long  des  petits  ruis- 
seaux. 

Padeitaz,  loc.  à  Vétroz  ;  permutation  l-d  =  palette,  voir  plus 
bas. 

Pacheux,  Pachîre,  voir  Passiau. 

Sur  Paicheux,  prairies  à  Bassecourt,  Jura  bernois  ;  de  pas^ 
cuale  (pratum),  pré  que  Ton  pâture,  et  suffixe  dim.  eux,  de  eo- 
lum. 


PAILLY   —   PALETTE  327 

Pailly,  D.  Echallens,  Partie  et  Parliei  entre  ii5o  et  1177, 
Arch.  Fr.  VI,  Parli,  ii54,  Parley^  1182,  Parlye^  ^^lly  ii84, 
Cari.  Monih. y  Partie,  ii']li'i2l^2,  Palliez j  1261,  1877,  Pallye, 
1296,  Pailliez,  i453,  Pallie,  i537  ;  d'après  les  formes  posté- 
rieures à  i25o,  M.  R.  VI,  420,  etc.,  comme  Paillj,  dép.  Yonne, 
de  (praedium)  Palliacum,  domaine  d'un  Pallias,  gentilice  ro- 
main, mais  la  présence  rég'ulière  de  Tr  dans  les  6  formes  anté- 
rieures indique  un  autre  g-entilice  à  rechercher. 

Painsee,  ou  mieux  Pensée,  1806,  Pensay  et  Pensey,  1820 
(Bridel),  ham.  vallée  d'Anniviers,  Valais,  Pessey,  1260,  Pessei, 
1284.  D'après  cette  ancienne  forme,  Pensée  est  un  picetum,  bois 
de  pins,  du  latin  picea.  Pour  le  suffixe  ec,  voir  Biolec. 

Palais,  m.  à  Corsier  (Genève),  champs  au  Lieu,  à  Baulmes; 
au  Paie  (terrain  humide),  à  LuUy,  Vaud  ;  les  Paies,  Montagny- 
les-Monts,  Frib.  ;  et  les  composés  Gliamp  Paliey  à  Valeyres-sous- 
Ursins,  Montpaiais  à  Ocourt,  Jura  ;  Ctiamp  Palais  à  Arnex, 
Champalet  à  Bofflens,  Champs  Pallets  à  Coppet  ;  Ghampalin  à 
Val  d'Illiez,  Païen  à  Salva^ny,  les  Paies,  1784  ;  les  Palins  ou 
Zonnaire  à  Monthej  ;  de  palais,  palet,  contraction  de  paluais,  pa- 
luet,  de  paludctum,  lieux  marécageux,  humides.  Voir  aussi  Plain- 
palais. 

La  Palaz,  une  20®  de  localités,  la  Pâle,  5  du  Jura  bernois,  es 
Pâlies  à  Crans,  la  Pallaz,  4  Vaud,  les  Pâles,  6  Vaud  et  Frib.  ; 
diminutif  Palette  ou  Palieta(z),  une  12^  de  loc,  etc.  ;  du  latin 
pala,  pelle,  pris  au  sens  de  surface  plate  ;  une  Pala  à  Cottens  et 
un  campo  Paleta  à  Lussy,  Frib.,  xii*s.  C'est  la  même  métaphore 
que  planche,  planchette,  ancelle.  On  pourrait  penser  aussi  au  latin 
palla,  manteau,  tapis,  ce  qui  expliquerait  les  deux  11  de  quelques 
mots,  mais  c'est  peu  probable  ;  au  reste  les  2  orth.  se  rencontrent 
pour  la  même  localité  :  la  Palaz  à  Vionnaz,  la  Palle,  1776,  la 
Palaz  à  Colombey,  1696,  Pallaz,  i856. 

La  Palette,  sommet  Ormont-dessus  ;  de  parette,  petite  pare, 
paroi,  avec  permutation  1-r.  Cette  modification  est  récente.  Bridel 
en  1799  écrivait  le  Pare  (masc.)  d'Isenod,  Conservateur  suisse,  V, 


328  PALEYRE   —   PALOUSE 

p.  126,  édition  de  i8i4*  (Dans  l'édition  Gaullieur  on  lit  la  Pare 
d'Isenau. 

Paleyre,  ham.  de  Chexbres,  PaleyreSy  xii«  s.,  et  Lausanne^ 
PaleyreSy  1227,  M.  R.  VI,  549,  Palaieres,  1280,  Palayeres^ 
1475,  collectifs  de  Palaz. 

Palézieux,  D.  Oron,  ce  nom  dont  nous  avons  recueilli  5o 
orthographes  diflPérentes,  de  Palatiolurriy  ii4ij  à  Palézieuœy 
1675  ^,  vient  de  Palatiolum,  dim.  de  palatium,  palais.  Pallazuît, 
ham.  de  Liddes,  D.  Ëntremont,  Palajoie  et  Palasais  dans  Lutz, 
et  Palatieux  ou  Palaqueux,  groupe  de  chalets,  alpes  de  Vouvry, 
ont  la  même  orig'ine. 

Pallens^  autrefois  Païens,  ham.  de  Montreux,  Paleyriy  1817  ; 
Palin,  loc.  à  Pully,  Païens  et  Paleins^  1226,  M.  R.  VI,  262, 
PallenSy  i368,  Pallin,  1877,  M.  R.  XXII  ;  Pallens  ou  Pallins  et 
Palins,  loc.  à  Orbe  et  au  Landeron  ;  peut-être  du  n.  pr.  germain 
Pallo,  du  V.  h.  ail.  palOy  mal,  dommag'e.  Fôrstm.,  p.  211. 

Quelques-unes  de  ces  loc.  sont  dans  des  endroits  humides  et 
pourraient  être  des  palais,  lieux  marécag'eux,  le  suffixe  ais  per- 
mutant parfois  avec  in  :  Fionnay  et  Fionnin,  Palés-Palen  ;  c  est  le 
cas  de  au  Patin  à  Massongex  et  à  Monthey  :  en  Palin  ou  Zon- 
naire  (=  Jonchère). 

Pallueyres,  ham.  d'Ollon,  Palluyères  dans  Lutz  ;  de  (terras) 
paludariaSy  du  latin  paludem,  marais.  Padouaire^  loc.  à  Con- 
they,  le  même  avec  permutation  1-d. 

Palouse,  Roche  — ,  voir  Peleuse. 

*  Voici,  à  titre  de  curiosité,  les  48  autres  formes  :  Pallexieu  et  Palleysieu, 
1134,  Palaisol,  1134,  Paluisul,  Palaisul,  Palaysul,  xii«  s.,  Palaysol,  Palazuz,  Pa- 
laziolum,  Pallasiolum,  1155,  Palezuz,  Palexuz,  1155,  Paleisul,  1162,  Palusol  et 
Palasul,  1166,  Palesol,  1180,  Paleisuel,  1210,  Palesuel,  1211,  1263,  Palasuel, 
1221,  1228,  Palesuez,  1218,  1278,  Palasuoz,  1224,  Palasuz,  1234,  Paleysoul» 
1237,  Palisues,  1251,  Palessuo,  1263,  Paleysiux,  1268,  Pallesue,  1269,  Paleysuez. 
1270,  Palasuuz,  1271,  Palexiuz,  1300,  Palleysious,  1323,  Palaysioux  et  Palay- 
siouz,  1333,  Palesieu,  1350,  Pallexiouz,  1357,  1383,  Paleysuouz,  1359,  Palle- 
xious,  1363,  Palleysuez,  Pallexucz,  1377,  Pallexue,  1378,  Pallesiou  et  Palaisuel, 
1396,  Palexuelz,  1397,  Palexieul,  1453,  Palaisioux,  xvi«  s.,  Palexiu,  1524,  Pal- 
lexieux,  1592,  Palaizieux,  Lutz. 


PALUD   —    PÂNOSSIÈRE  329 

La  Palud,  quartier  de  Lausanne  ;  ham.  de  Nuvilly,  Fribourg-, 
et  une  lô^  de  loc.  Vaud  et  Fribourg  ;  en  Paluz,  ham.  près  Bulle  ; 
la  Palude,  pâturage  de  Saint-Georges  ;  les  Paluds  (Palluds),  h. 
de  Massongex,  Valais  ;  Pallud,  loc.  à  Vevey,  Ollon,  et  5  Frib.  ; 
Malapalud,  D.  Echallens  {mala,  mauvais)  ;  de  paladem,  palu- 
des,  marais,  Fréquent  en  romanche,  palû,  palûd,  etc.  Palluex^  loc. 
à  la  Forclaz  d'Ormont  ;  de  paludosuSy  marécag-eux.  Lapalud  à 
Bossjy  Genève,  article  soudé. 

Pampigny,  D.  Cossonay,  Pimpinengis^  1016,  d'après  Lutz, 
ecclesia  de  Pampiniaco,  ii4ï>  Panpiniey  1228,  Pampignie^ 
1282,  1284,  Pagpignie  et  Pampigniacum^  i235,  M.  R.  VI,  3i4, 
PampignieZy  1824,  Pampignyer,  i335  =  domaine  d'un  Pem- 
peniuSy  nom  gallo-romain  dérivé  du  celtique  pempe,  cinq,  à 
peu  près  l'équivalent  d'un  Quintinius  latin.  Holder  mentionne 
une  villa  nomine  Pempinas.  Pour  la  graphie  Pagpignie,  voir 
Suen. 

Panex,  village  des  montagnes  d'Ollon  :  Michaelem  de  PanaeSy 
1820,  M.  R.,  2«  s.,  IV,  83,  PaneXy  i4o2,  «  la  Saline  de  PagneXy 
1629,  charte  d'Aigle. 

Pangires,  fermes  à  Saint-Légier,  Pangieres,  1286,  i434»  M. 
R.  VII,  877,  Pangyre  dans  Levade  (qui  voit  dans  ce  nom  une  al- 
lusion au  culte  de  Pan). 

Panissière  à  Prangins,  Tarteg-nins,  champs  à  Duilier,  loc.  à 
Monthey,  à  Colombey,  à  Salvan,  et  mayens  sur  Saxon,  Valais  ; 
Pannissière,  champs  à  Pampigny  ;  Paneseyre,  ham.  sur  Char- 
donne  ;  Panelîpe,  loc.  à  Vex  ;  du  v.  fr.  panise^  s.  f.,  le  panic 
millet,  patois  panet  ou  panis,  et  suffixe  ière,  localités  qui  con- 
servent le  nom  d'une  ancienne  culture  abandonnée  chez  nous, 
comme  les  noms  allemands  de  Hirslanden,  Hirslen,  de  l'ail,  hirse, 
(La  localité  de  Vex  pourrait  peut-être  tirer  son  nom  du  panet  ou 
panais,  Pastinaca  sativa.) 

Panossière  ou  Panosseyre,  grand  glacier  descendant  du  Com- 
bin,  vallée  de  Bagnes.  Pourrait  être  un  dérivé  du  patois  panossî, 
torchon,  vieux  linge,  en  prov.  panouchoy  du  latin  pannus,  fr. 
panne^  drap,  et  suffixe  dépréciatif  osse,  le  glacier,  —  comparé  à 


330  PANY   —    PARE 

un  drap,  —  étant  fort  sale  des  détritus  de  toute  sorte  qui  en  cou- 
vrent la  surface. 

Pany,  ham.  de  Chancj,  Genève,  et  Paney,  loc.  à  Chesalles- 
Oron.  Peut-être  faut-il  y  voir  d'autres  formes  de  Penj,  Penej,  de 
pineium,  bois  de  pins  ;  c'est  ainsi  que  les  noms  des  villages  ro- 
manches  de  Panj,  Pinius  en  1290,  et  de  Panix  viennent  de  pin. 
On  ne  peut  g'uère  les  tirer  de  Paniacum,  du  gentilice  Panius  :  ni- 
acum  se  réduisant  à  g'nj,  Paniacum  donnerait  Pagnj,  comme  les 
Pag-nac-ey-y  de  France. 

Paplemont,  ham.  de  Courgenay,  D.  Porrentruy  ;  de  paple, 
autre  forme,  sous  Tinfluence  de  Tall.  pappel^  de  peuple  ou  peu- 
plier :  mont  des  peupliers. 

Paquier,  3  com.  Vaud,  Fribourg",  Pascua,  1479,  et  Neuchâtel, 
et  nombreux  ham.  (iio  loc.)  ;  Pasquier,  ham.  de  Sommentier, 
Frib.  ;  Pâquis,  16  loc.  dont  5  ham.  Genève  et  Vaud,  Péquis,  Pé- 
qfuie,  4  loc.  Jura  bernois  ;  Paquais  à  Colombey,  Paccais  à 
Chessel  ;  Pathiers  à  Chamoson,  Palier,  Paltiez-er,  6  loc.  Va- 
lais, permutation  valaisanne  q^t  ;  du  latin  pascuarium,  pâturage, 
les  Paquières  à  Champagne,  la  Paquaire  à  Colombey  ;  de  pas-* 
cuaria  ;  Paquîalet,  4  loc.  Frib.  ;  Pacoret,  alpes  de  Bex  ;  Pa- 
couret  à  Gonthey  ;  Pâqueret  à  Penthalaz,  le  Patorel  à  Croy, 
Paterin  à  Vétroz  et  Patéro  à  Ghâteau-d'Œx  ;  un  Pasqueret  à 
Venthône,  1267  ;  es  Paquottes  à  Valeyres-sous-Rances  ;  diminu- 
tifs ;  Paccoresse  au  Ghâtelard,  Vaud,  forme  adjective. 

Parchet,  Parchy,  7  loc.  Vaud  et  Frib.,  le  Parchis  à  Porsel, 
1271,  les  Parchis,  pâturage  à  Gharmey  ;  du  v.  fr.  parchet,  petite 
étendue  de  terre,  dim.  de  parc,  dont  l'origine  est  incertaine.  Es 
Parcheiri  à  Bullet  paraît  être  un  collectif. 

Pare  ou  Paraz,  du  v.  fr.  parey,  parai,  parait  en  romanche, 
paré  en  Dauphiné,  fr.  paroi,  du  latin  parietem  ;  la  forme  Pare, 
Paraz  du  nominatif  paries.  Nom  de  nombreuses  parois  rocheuses, 
de  sommets  escarpés,  souvent  mal  écrit  dans  les  cartes  :  la  Pare 
ou  Paraz  de  Marnex,  Ormont-dessus  ;  la  Parraz,  paroi  à  Vion- 
naz,  Sex  de  Pare  es  Fées  (pour  fayes,  brebis,  à  Gorbeyrier  ;  la 
Part,  pour  Pare,  es  Fayes  à  Villeneuve,  Parc,  pour  Pare,  es 


PARIMBOT   —   PAS   DES   ANES  331 

Fayes  à  la  Berra,  Fribourg'  =  parois  de  rochers  où  s'abritent  les 
moutons.  La  Pare  de  Vouarin,  paroi  dominant  le  Trient  à  Sal- 
van.  Pare-Blanche,  paroi  calcaire  sur  Roche,  sur  Yvorne  et  sur 
Saint-Gingolph.  Pares,  chalets  aux  Voëttes,  aux  Mosses,  à  la 
Forclaz,  Orm ont-dessous.  Les  Parais,  pâturage  à  Gollonge,  Va- 
lais. Parey,  sommet  à  Ghâteau-d*Œx  ;  de  parielem,  paroi.  De 
même,  dans  la  vallée  d'Aoste,  la  Granta  Parey  y  souvent  mal 
écrit  Grand-Apparey,  et  en  romanche  :  Paré  ne  ire,  rochers  sur 
Marmels,  D.  Albula,  Grisons  ;  dlminutiî  parette y  italien  (Tessin), 
pare  te. 

Parimbot  ou  Parimbol,  ruisseau,  D.  Oron,  Perembac,  xiP  s., 
Cart.  Haut-Grét,  Parimbarty  1664. 

Parrain,  sommet,  vallée  de  Bagnes,  autre  forme  irrégulière  de 
pareiy  paroi.  Parrain  est  une  confusion  avec  Parein,  prononcia- 
tion bagnarde  du  suffixe  ey  qu'on  retrouve  dans  Fionnin,  plus 
employé  à  Bagnes  que  Fionney  ;  on  a  dit  aussi  Goquempin,  au- 
jourd'hui Goquimpey  à  Martigny  ;  de  même  Parrin,  loc.  entre 
Panex  et  Salin,  paroi  de  rocher  formant  limite  entre  Aigle  et  01- 
lon,  Crête  de  Par  in,  1784,  Chartes  d'Aigle,  op.  cit.,  p.  i35. 

Les  Pars,  chalets  au-dessus  de  Gryon  ;  de  l'adj.  v.  fr.  pars  = 
les  (chalets)  pars,  disséminés,  dispersés. 

Partiaz,  Parties,  lieux-dits  à  Bex,  Ghevilly,  Mont-la-Ville, 
L'Isle,  Orny,  Penthalaz,  etc.  :  participe  de  partir,  partager  = 
(terres)  parties,  anciens  terrains  communaux  répartis,  partagés  ; 
nom  ancien  :  les  Grandes  Parties  à  Grandfontaine,  D.  Porren- 
truy,  i343. 

Es  Parts,  loc.  à  Vérossaz  ;  pourrait  être  aux  Parcs  ;  au  Part- 
zon^  dim.,  à  Dorenaz. 

Les  Parzes  (partse),  ham.  sur  Ghampéry,  Valais,  forme  fémi- 
nine dérivée  de  parc,  enclos,  comme  parchet,  partzet,  aussi  petit 
parc  à  bétail. 

Pascoules,  marais  à  Orny  ;  de  pasquis  et  suffixe  dim.  oie, 
ouïe;  en  Ëngadine />a5cu/  =  pâturage. 

Pas  des  Anes  à  Lausanne,  chemin  qui  jadis  descendait  le  long 
du  Flon,  de  Pépinet  jusqu'au  pont  actuel  de  Ghauderon;  c'était  le 


332  PASSEIRY  —   PATIEZ 

pas,  le  passage  des  ânes  qui  se  rendaient  aux  usines  longeant  la 
rivière,  raisscs,  foules  et  moulins.  On  dit  de  même  le  Pas  da 
Bœuf,  col  entre  les  vallées  d*Anniviers  et  de  Tourtemagne,  le  Pas 
de  ou  des  Chèvres,  entre  celles  d'Arolla  et  d*Hérémence,  Valais. 

Passeîry,  ham.  de  Ghancy,  Genève  ;  de  (fundum)  Passeria^ 
cuniy  domaine  de  PasseriuSy  gentilice  romain  cité  par  Ch.  Morel, 
M.  G.  XX,  63.  (Inscription  de  Vienne.) 

Passenches  ou  Passenges,  maisons  à  Aigle,  Passenchy ^ 
1426,  suffixe  patois  enche  comme  dans  Molli-enche,  maT-enche, 
Naviz-enche,  Loz-enche,  et  peut-être  la  racine  de  passer. 

Passiau,  loc.  à  Etagnières,  à  Bottens  ;  Passlaux,  hameau  de 
Jouxtens  ;  au  Passîeux  à  Vionnaz  ;  Passière,  col  entre  les  vallées 
de  la  Lizerne  et  de  la  Morge  ;  formes  patoises  avec  5-cA,  à  la  Pa- 
chire  à  Mathod,  le  Pacheu,  col  entre  les  vallées  de  l'Avançon  et 
de  Derbon  ;  formes  diverses  du  v.  fr.  passieux,  passiour,  fr.  pas- 
soir,  passage  ménagé  dans  une  clôture  ;  la  forme  f  r.  est  aussi  em- 
ployée, par  exemple  au  Passoir  à  Montcherand. 

Passonery,  prés  boisés  à  TAbergement,  D.  Orbe  ;  de  passorij 
échalas,  et  suff.  ière  :  endroit  où  Ton  peut  couper  des  passons.  La 
même  idée  est  exprimée  dans  Es  Paissailles,  bois  à  Villars-Tier- 
celin  ;  du  v.  fr.  paissel,  échalas,  prov.  paisselh,  fr.  paisseau  : 
bois  où  Ton  peut  couper  des  paisseaux. 

Les  Pats,  prairies  à  Evionnaz,  Valais;  du  v.  îr,  past^  s.  m., 
du  latin  pastus,  pâture. 

Patalour  (Patalours  dans  Lutz),  ferme  et  pâturage,  les  Enfers, 
D.  Franches-Montagnes,  Berne,  pour  Pât-à-l'ours,  v.  fr.  past, 
s.  m.,  repas,  pâture  =  pâture  à  (de)  Tours. 

Paterin  à  Vétroz,  Patéri  à  Château-d'Œx,  Pateroux,  pâtu- 
rage sous  Bretonnières,  D.  Orbe  ;  de  la  famille  de  pâquier,  avec 
permutation  y-/,  voir  d'autres  exemples  à  pâquier. 

Aux  Palets,  prés  à  Bure,  Jura  bernois  ;  pour  Paquais  (q-t), 
voir  pâquier. 

Patîez  à  Vex,  Pallier  à  Leytron  et  5  autres  loc.  Valais  =  pâ- 
quier. 


PÀTILLES  —   PAYANAZ  333 

Aux  Patilles,  champs  à  Bercher,  permutation  q-t  =  pâquille, 
petit  pàquis  ;  au  Patelliaud,  pâturag'e  boisé  à  Montreux,  dim. 

La  Pâtissière,  petit  ham.  de  Bex,  à  l'écart  au  milieu  des  prés 
sur  le  chemin  de  Lavey  ;  ne  serait-il  pas  encore  un  dérivé  de  pâ- 
iiSy  du  bas  laiïn  pas  tic  iam,  de  pascere,  paître? 

Patnali,  sommet  alpes  de  Morgins,  Valais.  Nous  n'avons  pas 
d'étymologie  à  proposer.  Mais  nous  l'inscrivons  pour  signaler  sa 
parenté  avec  PatnaU  loc.  près  Savognin,  Patnaly  ham.  d'Unter- 
vatz  et  Patnaul,  alpe  de  Vrin,  trois  localités  romanches  des  Gri- 
sons. 

Au  Paturiau,  loc.  à  Granges  ;  de  pâture  et  suffixe  patois  iau 
=  oir. 

Paudex,  D.  Lausanne,  PaudaiSy  12 18,  1228,  Poadex^  1229, 
i368,  ou  PoudaiSy  1288,  PoudaySy  1260,  M.  R.  VI,  807,  467» 
VII,  244»  Poudex,  1868  ;  probablement  le  même  que 

Le  Paudex,  ham.  Chàtel-Saint-Denis,  m.  à  Cronaj,  loc.  Pam- 
pignj,  Lullj,  etc.,  le  Paudez  à  Burtigny  ;  au  Peudex  à  Founex  ; 
du  latin  paludetum^  marécage. 

Pauilly  ou  Paully,  2  ham.  voisins  de  Chexbres  et  Chardonne 
=  (fundam)  Pauliacum,  domaine  d'un  Paulius,  gentilice  dé- 
rivé de  Paulus,  Holder,  II. 

La  Paumîère,  ham.  de  Chêne,  Genève,  fausse  orth.  pour  Pom- 
mière. 

Les  Pauses,  plus,  loc,  les  Courtes  Pauses  à  Croy,  autre 
forme  de  pose,  mesure  agraire,  ou  bien  forme  française  du  patois 
pousa,  bien  plus  employé  comme  locatif  ;  voir  Pousaz. 

Pautex,  ou  Peutex,  loc.  à  Aigle,  Paatez^  1426  ;  loc.  à  Blonay, 
au  Peutet  à  Illarse,  Pautex,  1696  ;  Pautey  à  Cudrefin  ;  en  Pou-, 
lex  à  Villarimboud,  Frib.  ;  en  Pauthey  à  Choex  (Monthey)  ;  du 
V.  fr.  pautey  s.  f.,  fange,  et  suffixes  collectifs  ex,  ey  :  lieux  fan- 
geux, humides.  La  Pautelle,  m.  à  Noirmont,  Jura  bernois,  dimi- 
nutif ;  l'Ëssert  de  l'Epaute,  Oron-le-Châtel. 

Payanaz,  pâturage  de  Bagnes  ;  la  Payenaz,  pâturage  de  Cer- 
niat,  Frib.  ;  Paganaz  ou  Pagane,  clos  de  vignes  à  Sion  ;  Pagan- 
naz,  loc.  à  Morat  ;  terre  d'un  Paganus,  n.  pr.  fréquent  au  moyen 


334  PAYERNE   —   PÉCOSIRE 

âge  :  le  Cart.  de  Haut-Crêt  nomme  un  Pag'anus,  miles  de  Sar- 
vion,  P.  de  Grang>es,  de  Maseres,  de  Sevirei,  xii®  s.,  etc. 

Payeme,  Pa/^r/i/acM/7î,  962,  1142,  Cart.  Month.,  PaiernOy 
1288,  Paerno,  1242,  M.  R.  VII,  644»  667,  etc.  Du  cognomen 
Paternus,  connu  par  plusieurs  médailles  et  trois  inscriptions  en 
Suisse,  —  un  Paternus  était  duumvir  d*Avenches,  —  ou  du  genti- 
lice  Paternius,  La  forme  Paterniacum  des  chartes  est  un  calque 
fait  par  leurs  rédacteurs  sur  les  nombreux  noms  en  acum.  Pater- 
niacum, avec  Taccent  sur  nia,  aurait  donné  Payerny,  Parg-ny,  ou 
même  Pagny  comme  en  France.  Payerne  vient  d*une  forme  popu- 
laire Paternia,  formée  directement  sur  le  gentilice  pris  adjective- 
ment :  (villa)  Paternia  ;  voir  Jubainville,  p.  483. 

Le  Péage,  m.  à  Blonay  ;  à  Rue  et  à  LiefiFrens,  Frib.  ;  du  latin 
pedaticum,  bas  latin  pedagium,  octroi  perçu  sur  les  routes  au 
moyen  âge. 

Le  Péca,  ham.  d'Epauvillers,  loc.  à  Vendelincourt  ;  le  Pécal  à 
Develier,  les  Pécals  à  Miécourt,  les  Pécas,  ham.  à  Champoz, 
tous  Jura  bernois  ;  de  ladj.  pascuale  (pratum),  prairie  qu'on  pâ- 
ture :  un  pesqual  à  Aile,  x344-  A  la  même  racine  se  rattachent 

Peccau  (ou  Peccaud),  bois  sur  Lausanne,  les  Peccaux,  chalets 
aux  Avants,  Montreux  ; 

Les  Peccaudes  à  Dullit,  le  d  s*est  introduit  par  confusion  avec 
le  suffixe  aud  ; 

Le  Péché  (ou  Péchai),  fausse  orth.  pour   Pécher,  ham.  de 

Montfaucon,  D.  Franches-Montagnes,  et  les  Péchés  près  du  Lan- 

deron  pourraient  être  des  pascuarium,  pâturages  ;  mais  la  forme 

Pêche  que  donne  Lutz  pour  le  premier  semble  indiquer  une  autre 

^origine. 

Pécolet,  prés  à  Ollon,  en  Pécoly  à  Etoy,  Picolet,  pâturage  à 
Bagnes,  Pec(c)olet  à  Gonthey,  autres  formes  de  pâquis,  avec  un 
double  suffixe  diminutif  ol-et. 

La  Pécoslre,  m.  à  Sorens,  Fribourg  ;  probablement  de  pécoji, 
pécozi  =.  bec-oziy  bec  d'oiseau,  nom  en  patois  fribourgeois  de 
plusieurs  espèces  de  primevères,  localité  où  ces  fleurs  sont  abon- 
dantes dans  les  prés. 


PBIL2   —   PELEUVE  335 

Ley  iré  pécoji  dé  vanni 
Dei  freye,  dei  tserdoa  béni... 
Dei  dzintillè  et  dei  brenlettès 
A  Moléson,  à  Moléson. 

Peilz,  Tour  de  — ,  près  Vevej,  Turris  de  Peily  1228.  D'après 
Gatschet,  —  qui  ajoute  entre  parenthèses  urk.  turris  Peliana, 
mais  sans  date  ni  origine,  —  Peilz  représenterait  le  latin  pensile, 
patois  peilo,  pailo,  fr.  poêle,  chambre,  puis  maison  ;  tour  au  mi- 
lieu des  maisons.  L'explication  est  plus  que  douteuse  :  jamais 
peilo  n'a  eu  le  sens  de  maison  ;  la  vraie  étymologie  est  encore  à 
trouver. 

Peissy,  ham.  de  Satig-ny,  Genève,  Pelciaco,  984,  M.  G.  II,  16, 
912,  Rég".  g-en.  et  Hidber,  I,  209,  puis  Peicie  =  (praedium)  PeU 
ciacum,  domaine  d'un  *  Pelcius  ou  *  Peltius. 

Pelens  ou  Pellens,  loc.  à  La  Rippe,  D.  Nyon,  Pellenffs,  996- 
1017,  Hidber,  I,  276,  Peslens,  1128  et  1 181,  M.  G.  II,  27,  em- 
placement d'un  village  détruit  dès  le  xiii®  s.  =  chez  les  descen- 
dants de  quelque  colon  germain. 

Pélerel,  loc.  à  Bercher,  Pellerel  à  Boussens  et  4  ham.  Frib., 
diminutifs  de  Pélîer  à  Sion,  Pellier,  1809  ;  Pelleys,  ham.  à  Ger- 
niat  :  formes  masculines,  semble-t-il,  de  Pélérîaz,  bois  à  Brem- 
blens,  D.  Morges  ;  de  peilera,  peleiria,  s.  f.  Ducange,  pâturage, 
pré  humide,  lieu  marécageux,  pélière,  mot  de  la  Provence. 

Les  Peleuses,  loc.  à  Vaumarcus,  Neuch.  ;  es  Pelauses  à 
Etoy  ;  Roche  Palouso  à  Ocourt,  D.  Porrentruy  ;  diminutifs  :  le 
Pelozet,  Bas  Vully  ;  Pellosel  à  Malapalud  ;  du  v.  fr.  pelouSye, 
velu,  du  latin  pilosus  =  prairies,  roches  au  gazon  court.  La  forme 
palouse  se  retrouve  en  romanche  :  la  Motta  Palousa,  sommet  de 
l'Oberhalbstein. 

Au  Peleuve,  pâturage  à  Enney,  Gruyère  ;  au  Pélévoz,  marais 
à  Vullierens,  déjà  en  i3o4,  M.  R.  V,  77,  note;  autres  formes  de 
pelou,  pelu,  avec  un  v  intercalé  à  cause  du  hiatus,  comme  dans 
blleuva,  cauva,  le  premier  mot  doit  être  un  fém.  plur.  et  la  carte 
devrait  écrire  aux  Peleuves  ;  c'est  un  correspondant  de  es  Pe- 
louyes,  lieux  buissonneux  près  du  Rhône,  Port- Valais,  et  en  face 


336  PELLEVUET   —   PENSIER 

aux  Epclouïes  à  Chesseh  Vaud,  même  mot  avec  soudure  de  es  : 
Epeluves,  loc.  à  Goussiberlé,  Fribourg,  le  même  mot  avec  épen- 
thèse  d'un  V  ;  de  peloa  ou  pelu,  poilu,  Berry  poilou^  du  latin  pi- 
lutus  ;  allusion  aux  buissons  qui  recouvrent  le  terrain. 

Pellovuet,  voir  Perrevuet. 

Penau,  ham.  du  Mont,  D.  Lausanne,  EspinouXy  i34o,  Espi^ 
nouz,  i4oi>  EspinauZj  i470,  d'où  est  venu  es  Pinaux  puis  Pe- 
nau ;  de  (locus)  spinosus,  endroit  épineux. 

Peney,  G.  de  Genève,  Pineyum,  i258.  M.  G.  XIV,  44» 
Castrum  Pineti,  1261,  Piney,  1291,  Pinay,  1807;  Peney-le- 
Jorat,  Pinetum,  Pinoy,  1 154,  Piney,  1228,  puis  Pigney  ;  ham. 
de  Vuittebœuf,  D.  Orbe,  Pynoiy  1179,  Pineiy  1248,  Peniy  1862, 
Pinai,  i4o8  ;  bois  à  Bassins,  Pinetum,  ii64,  M.  R.  V;  loc.  à 
Port- Valais  ;  en  Poney,  m.  à  Gillarens  et  Arconciel  ;  Penay,  pâ- 
turage à  Vouvry,  m.  à  Estavayer-le-Gibloux  ;  Piney,  loc.  à 
Sierre  ;  Peny,  ham.  de  La  Roche,  loc.  à  Riaz,  Frib.,  à  Trélex, 
Cliamps-Pény  à  Myes,  D.  Nyon,  avec  un  beau  bloc  erratique  *, 
Pierre  Pegniez,  i564  ;  aux  Pignels  à  Préverenges,  D.  Morges  ; 
formes  diverses  dérivées  du  latin  pineturriy  bois  de  pins,  comme 
les  Pigniy  PignieUy  Pany^  Panix  des  Grisons. 

Penna,  Grande  et  Petite  — ,  sommités  d'une  arête  détachée  de  la 
chaîne  des  Maisons  Blanches,  vallée  de  Bagnes  ;  s'emploie  aussi 
en  Dauphiné  pour  désigner  des  arêtes  de  montagne  ;  patois 
penna,  latin  pinna,  grosse  plume  d'oiseau,  créneau  de  muraille. 

Pennines,  Alpes  — ,  du  celtique /)e/in,  tête,  sommet,  alpes  qui 
présentent  les  plus  hauts  sommets,  et  «  non  de  Pœni,  qui  n*est 
pas  plus,  dit  justement  Bridel,  la  racine  étymologique  des  Alpes 
Pennines  que  celle  des  monts  Apennins.  » 

Pensler,  ham.  de  Barberêche,  Frib.,  ail.  Penzers,  Pancier, 
1229,  1256,  Benciers,  1261,  Pancie^  1298,  M.  R.  XII,  282,  Pan^ 
ciez,  Rec.  dipl.  VII,  34.  D'après  M.  Stadelmann,  «  le  r  du  nom 
romand  paraissant  de  bonne  heure,  et  surtout  le  nom  allemand, 

*  Vendu  en  1875  par  M.  Bunji^ener,  propriétaire  du  champ,  à  la  Société  vau- 
doise  des  sciences  naturelles. 


PENTHALAZ   —   PENTHES  337 

prouvent  que  nous  sommes  ici  en  présence  d'un  autre  suffixe  que 
acum.  » 

Penthalaz,  D.  Gossonaj,  Pentala^  1182,  1228,  M.  R.  YI, 
Pentala,  1226,  F.  B.  II,  74,  Pentalla^  1387,  Penthala,  1674  ; 
de  penta,  subst.  verbal  de  pendre,  être  en  pente,  et  suffixe  dim. 
ala, 

Penthaz,  D.  Cossonaj,  Penta^  loii,  ii45,  1228,  Pentha  et 
Penthaz,  1887,  M.  R.  V,  Penthaz^  1674  =  le  subst.  pente,  latin 
pendita,  subst.  verbal  de  pendre. 

Penthéréaz,  D.  Cossonay,  Pancerea^  ii4i>  M.  R.  XIV  {Pan-- 
terea  d'après  Hidber),  Pantheroia,  11 54,  Cart.  Month.,  Pante- 
reya^  1177,  ii84,  Cart.  Month.,  Panteraja^  1226,  F.  B.  II,  74, 
Panterea,  1228,  1271,  Panthereya^  1291,  Panthereya,  1371, 
PenthereOy  i4o3,  M.  R.  XIV,  Panthereaz^  i453,  Arch.  Fr.,  en- 
core en  1702,  Rev.  hist.  Vaud,  XIV,  55  ;  de  panthaira,  barrière, 
et  suffixe  collectif  aie.  Epantaires,  loc.  à  Boussens,  pour  es  pan- 
taires.  A  la  Panteire  ou  à  la  Barrière,  maison  près  Givisiez 
(Kuenlin)  :  localités,  terrains  enclos  de  plusieurs,  barrières  ;  le 
Pantharacurriy  xii®  s.  (Penthéréaz)  du  Cart.  Haut-Crêt  est  une 
graphie  de  notaire.  Quant  à  notre  pantaire,  porte  à  claire-voie 
d'un  terrain  clos,  c'est  sans  doute  le  même  que  pantière^  filet,  du 
latin  pantheruniy  grec  pantherion,  une  porte  à  claire-voie  pou- 
vant se  comparer  à  un  filet  tendu.  Dans  le  dép.  de  l'Ain,  on  dit 
pentière  pour  la  pente  d'une  montag'ne,  et  la  forme  correspon- 
dante vaudoise  serait  penteire.  Mais  les  orthog'raphes  anciennes  : 
Pancerea,  Pantherea,  et  le  double  nom  fribourg^eois  :  Pantaire- 
Barrière,  excluent  cette  étjmologie  et  rattachent  ce  nom  à  celle 
que  nous  adoptons. 

Pentherens,  territoire  à  Collombier  =:  chez  les  descendants  de 
Penthari,  de  *  Pento  (Fôrstm.  a  le  fém.  Penta)  et  hari^  guer- 
rier. Fôrstm.,  984. 

Penthes,  loc.  avec  château  à  Pregny,  Genève  ;  probablement  le 
même,  au  pluriel,  que  Penthaz,  voir  ci-dessus.  Notons  toutefois 
que  d'Arbois  de  Jubainville  tire  un  Pentes  en  France,  de  c  do- 
maine de  Pentos,  n.  pr.  gaulois,  syn.  du  latin  Quintus.  >► 

M.  D.  SBC.   séRIE,  TOMB  VU  S2 


338  PEPIN  —  PERCHE 

En  Pépin,  ham.  de  Sorens,  Fribourg*  ;  Pépinet,  pàturag^e  de 
Randogne,  Valais  ;  loc.  à  La  Chaux,  Cossonay.  Viendraient-ils  de 
Pipin,  Pépin,  n.  pr.  g'ermain  ? 

Pépinet,  rue  et  place  à  Lausanne,  molendinum  de  Pipinety 
1286,  molendina  sita  versus  Pipinety  i337,  duos  postellas  de 
Pipinety  postella  de  Pigpignet  et  Pypinety  Comptes  de  la  ville 
inférieure  de  Lausanne,  1 475-1476,  M.  R  XXVIII  268  et  suiv., 
276,  826-27,  plus  tard  Pépinet  et  au  xvii®  s.  Pépinet  d'après 
une  note  de  M.  B.  Dumur. 

L'ortho§^aphe  Pigpignet  est  très  intéressante.  Beaucoup  de  Lausan- 
nois prononcent  aujourd'hui  encore  Pimpinet,  or  le  g  a  été  souvent  em- 
ployé au  moyen  âge  pour  rendre  le  son  nasal  ;  on  a  écrit  Pagpignie  pour 
Pampigny.  Voir  d'autres  exemples  à  Suen.  Ce  nom  se  prononçait  donc 
déjà  Pimpinet  au  xve  s.  En  1656,  nous  écrit  M.  B.  Dumur,  maître  Guil- 
laume Pimpinet  de  Gex,  tanneur,  fut  reçu  habitant  de  Lausanne.  On  au> 
rait  pu  songer  à  un  rapprochement  entre  ce  nom  de  famille  et  la  pro- 
nonciation nasale  du  nom  du  quartier.  L'orthographe  Pigpignet  de  i475, 
antérieure  de  deux  siècles  à  l'arrivée  de  cette  famille,  tranche  la  ques- 
tion. 

Cette  orth.  Pigpignet  nous  fournit  l'étymologie  probable.  La  3^  syllabe 
nous  donne  le  témoignage  d'un  ancien  son  mouillé  dès  longtemps  dis- 
paru comme  dans  signet,  prononcé  sinet  dès  le  xiiie  s.  comme  le  montre 
l'orth.  sinet  dans  des  textes  de  cette  époque.  C'est  donc  l'équivalent  de 
*  Pimpigney,  soit  propriété  d'un  Pempenias,  —  voir  Pampigny,  — 
Gallo-Bomain  qui  habitait  jadis  ce  quartier  du  vicus  de  Lousonna.  Pour 
faire  de  cette  hypothèse  une  certitude,  il  faudrait  trouver  des  formes 
comme  Pigpigniei,  Pigpignei,  qui  prouveraient  la  dérivation  du  sufHxe 
iacum. 

Perabol,  loc.  à  Lausanne^  Perabot,  1284,  Perrabot,  1288, 
Cart.  Laus.,  M.  R.  VI,  611,  687  ;  Perrabot  ou  Payraboz,  m.  à 
La  Roche,  Frib.,  Pierabot,  18 14,  synonymes  de  Pierre  à  Bot 
sur  Neuchàtel,  Perrabot ,  1191  ;  localité  qui  tire  son  nom  d'un 
beau  bloc  erratique,  ainsi  appelé,  dit-on,  à  cause  de  sa  ressem- 
blance avec  un  gigantesque  crapaud^  bot,  accroupi.  Nous  y  voyons 
plutôt  un  génitif  :  pierre  à  bot,  du  crapaud,  qui  cherche  volon- 
tiers un  gîte  sous  les  pierres.  Pierrabeau,  loc.  à  Courtepin,  est 
sans  doute  un  Pierre  à  bot. 

Perche,  pâturage,  Ormonts  ;  m.  à  Morens  et  Gorminbœuf,  loc» 


PERCIA    —    PERRAUSAZ  339 

à  Courtemautruy  et  Porrentruy  ;  diminutifs,  Pepchel  à  Damvant, 
Poirchet  à  Reclère,  Perchatte  à  Undervelier,  les  3  Jura  bernois  ; 
du  latin  pertica  qui  s'appliquait  au  terrain  entier  affecté  à  une 
culture  par  une  ou  plusieurs  familles. 

Percîa,  Sex  — ,  alpes  de  Bex  ;  Pierre  Percîa,  alpes  de  Mon- 
treux  ;  Têta  Perfla,  alpes  de  Finhaut,  permutation  s-f  =  rocher, 
pierre,  tête  percée. 

Perles,  nom  fr.  de  Pieterlen^  D.  Bûren,  Perla^  1228,  M.  R. 
VI,  1255,  F.  B.  II,  Pella^  1276,  Berilo,  1280,  PeterlOy  i255,  F. 
B.  II,  Bieterlo,  1282,  i3oi,  F.  B.  IV,  52,  Beyierloriy  i332,  Bie- 
terloriy  i342,  etc.  ;  le  fr.  est  une  corruption  d|^  nom  allemand 
Peterlo  =  petit  Pierre  ;  rien  de  commun  avec  le  culte  de  Bel, 
comme  le  veut  le  Dict.  géogr,  suisse  Attingper. 

Perly,  G.  Genève,  Perliacum,  xii«  s.  et  1170,  M.  G.  II,  24, 
37,  Perlie,  i23i,  1298,  Perlier,  i332,  i374,  M.  G.  IV,  XIV  et 
XVIII  ;  de  (fundum)  Perilliacum,  domaine  d'un  Perillius,  gen- 
tilice  romain. 

Peroux,  m.  à  TEtivaz  ;  probablement  pour  Perrou,  Perru. 

Perr,  racine,  de  petra,  pierre,  fournit  une  très  nombreuse  fa- 
mille de  noms  et  de  localités  que  nous  essayons  de  grouper  avec 
un  exemple  de  chaque  forme.  On  rencontre  assez  souvent  des 
formes  avec  un  seul  r,  formes  plus  anciennes  du  v.  fr.  père  y  pa- 
tois pira,  par  exemple  eis  Grosses  Pères  à  Vercorin,  1264. 

Y  Perraches  à  Lens  et  Venthône  ;  suffixe  aug'm.  ache. 

Perrallaz,  7  loc.  Vaud  et  Frib.,  Perrailles,  Mont,  Péraille, 
Roug'emont,  Perrela,  Saint-Aubin,  Neuch.  ;  de  perr,  peyr  = 
pierre,  et  suff.  dim.  ou  dépréciatif  aille,  Epéralles  à  Montche- 
rand,  le  même  avec  soudure  de  l'article  es. 

La  Perraudette(ettaz),  ham.  de  Pully  ;  la  Péraudette  à  Giez, 
les  Perroudes,  m.  à  Montpreveyres  ;  paraissent  dériver  non  de 
pierre,  mais  du  n.  pr.  Perraud  et  Perroud,  familles  connues 
dans  le  pays. 

Perrausaz,  18  loc.  Vaud  et  Frib.  ;  Peraousa,  ham.  de  Trey- 
vaux,  Perpau  à  Villeneuve,  Perreux  à  Vouvry,  à  Yverdon,  Pé- 
rouse  à  Peney-Satig-ny  et  à  Moutier,  Perrouse,  Yens,  etc.  Per- 


340  PERREFITTE  —  PERRIS  BLANCS 

reuses,  Colombier-Neuch.  ;  Perrouges  à  La  Tour  ;  Pirrogière 
à  Nax,  Valais,  collectif  ;  du  m.  et  f.  de  ladj.  latin  petrosuSy  pier- 
reux. Perrosalle  à  Ollon  ;  Perroset,  ham.  de  Grandsoa  et  3  loc; 
Perrosy,  Bonvillars^  dim.  du  précédent. 

PerreflUe  ou  Pierreûtte,  D.  Moutier,  Berne,  Pierre fite^  1 296 
=  petraficia^  pierre  fichée,  plantée  ; 

Perret,  Perrex  et  Perrey,  une  20®  de  loc.  ;  Perrez  à  Roug-e- 
mont,  Perey,  Echichens,  Martig-ny,  Porsel  ;  Perray,  Troistor- 
rents,  PereySy  1867  ;  Peray  à  Chesières,  Perry,  Château-d'Œx 
et  Châtel-sur-Montsalvens,  les  Perrîx  ou  Perrîs  à  Saint-Maurice, 
Perry  en  1722  ^  Perréaz  à  Rances,  Perreye  à  Giez  ;  de  perr, 
et  suffixes  collectifs  ey^  ex,  ixy  fém.  eye,  du  latin  eturriy  eta  : 
lieux  où  abondent  les  pierres.  Perrec  à  Chalais,  Valais  ;  le  même 
avec  suflP.  valaisan  ec  =^  ey.  Pereyrosset  à  Oulens  =  pierrier 
roug-e,  terre  pierreuse  roug-eâti*e. 

Perpevuil,  une  i2«  de  loc.  Vaud  et  Frib.,  Perrevuel,  3  loc, 
Pepvuîl  à  Villeneuve,  Frib.,  Pierravuel  à  Porsel,  Peipeivuat  à 
Bossonens,  et  avec  la  permutation  r-l  :  Pellevuet  à  Besencens, 
Pelevuet,  PlUevuil,  5  loc.,  Pilivuly  plutôt  Pilivui  à  Illens, 
1202,  Piliwit  à  Autignj,  i44i-  Cette  série  présente  les  mots  pa- 
tois recueillis  par  Bridel  :  perreooiié,  monceau  de  pierres,  et  per- 
revoué,  pellevouet,  orig'an,  thym  serpolet.  Le  premier  =  per» 
ruet,  per rouet,  avec  un  v  intercalé.  D*un  autre  côté,  pour  les 
formes  en  1,  le  v.  fr.  a  pelluette  ou  peluette,  s.  f.,  piloselle,  com- 
posée à  feuilles  velues,  de  pelu  et  suflF.  et.  Pellevuet  pourrait  aussi 
être  le  même  mot,  avec  un  v  intercalé,  chose  fréquente  en  patois. 

Peppeype,  i5  loc.  Vaud  et  Frib.,  Peppeipe,  Bagnes,  etc.,  Pep- 
pièpe,  *5  ;  de  Tadj.  bas  latin  petraria,  carrière  de  pierres.  Peppe- 
pet,  Gonthey,  Vufflens,  Saint-Prex,  Gland,  dim. 

EIs  Pepplnnes,  loc.  à  Monthey,  dans  les  glariers  de  la  Vièze  ; 
adj.  du  \dX\n  pétri nas  (terras),  (terres)  pierreuses. 

Peppîs  blancs,  les  — ,  2  loc.  alpes  de  Bex  à  Javernaz  et  Argen- 
tine =  pierriers  blancs,  à  cause  de  la  blancheur  des  blocs  de  cal- 
caire urgonien. 


PERROG   —   PERTE  341 

Peppoc,  pâturage  et  glacier,  vall.  d'Hérens,  Valais,  lo  Biognio 
de  PerreiZy  1290  ;  syn.  de  Perey  (ec,  oc  =  ey,  voir  Biolec). 

PeiToIaz,  Aigle  et  Fully,  Pérolles,  Frib.,  Perules,  1269,  Del- 
lion,  XII,  95,  Perrola,  1409,  Py roules,  i4i3  ;  Perpollcs  à  TEti- 
vaz,  PeyroUaz  à  Morges,  Peyroules,  Bulle,  Py roule,  i35o,  es 
Pirules  à  Granges,  1226,  Péraulaz  à  Belmont,  Péralaz,  Mau- 
borget  ;  de  perr,  peyr,  pierre  et  suflP.  dim.  oie. 

Peppon,  Praz  — ,  2  loc.  Ghâteau-d'Œx  ;  Grand  et  Petit  — , 
sommets,  vall.  du  Trient  ;  Zan  (champ)  Peppon  sur  Gonthey  ; 
Peppont  (fausse  orth.),  sommet  vall.  de  Nendaz  ;  du  bas  latin 
petronem,  de  pierre  ;  en  Dauphiné,  peiron,  sommet  rocheux  et 
nu. 

Peppoy,  D.  RoUe,  Pirrhois,  910,  Rég.  gen.,  35,  villa  Petreio, 
955,  villa  Petroioy  loiS,  M.  G.  XIV,  villa  Perroy,  xi«  s.,  Cart. 
de  Cluny  et  de  Saint- Vincent  de  Mâcon  ;  ager  Petriacensis,  966, 
PerruySy  1172,  Perrueys,  1172,  etc.  =  (fundum)  Petreium, 
du  gentilice  Peireius  pris  adjectivement.  D  après  Jubainville, 
p.  44o,  il  s'agissait  d'une  localité  du  Maçonnais.  Nous  supposons 
qu'il  la  situe  ainsi  parce  que  c'est  une  terre  de  Cluny  ;  mais  notre 
Perroy  appartenait  à  Cluny  et  nous  pensons  qu'il  ne  s'agit  que 
d'une  seule  localité.  Au  reste  cela  ne  change  rien  à  l'étymologie. 

Peppu,  forêt  à  Ëstavanens,  Gruyère  ;  Peppues,  m.  à  Matran, 
le  Pepoox,  m.  à  l'Etivaz,  le  Peppuz,  2  pâturages,  alpes  de  Châ- 
teau-d'Œx  ;  de  perr  et  suffixe  augm.  u,  latin  utum, 

Peppuel,  5  loc.,  Pépuel  à  Gilly,  Peppouel  à  Cuarnens  et  Tré- 
lex,  diminutif  du  précédent,  perru-et  =  localité  un  peu  pierreuse 
ou  petite  localité  pierreuse,  le  diminutif  pouvant  concerner  le  lieu 
ou  la  qualité. 

La  Peppatannaz,  gorge  du  torrent  de  la  Frasse  à  Château- 
d'Œx  ;  de  l'adj.  perru,  pierreux,  et  tannaz,  caverne,  gorge  :  la 
gorge  pierreuse. 

Le  Pepte  d'Aveneire,  passage  de  rochers,  alpes  de  Villeneuve, 
Lanehe  di  Pepte,  alpes  de  l'Etivaz,  Pepté  à  Bovey,  alpes  de 
Charmey  ;  Pepte  à  l'Oups  à  La  Chaux  ;  le  Pepte  de  l'Aigi 
près  Baulmes  ;   Peptais  à  Morgins  et  Ormont-dessous^  Pep 


342  PERTIT  —   PESEUX 

de  Bonaudon,  alpes  de  Montreux,  Pierre-Pertuis,  Jura  bernois, 
Pierra  pertusch,  1 342  ;  Perte  de  la  Tinna,  ancien  nom  du  défilé 
de  la  Tine  près  Rossinières,  Pertel,  5  loc.  Frib.  ;  Pertîs  à  Bon- 
nefontaine,  la  Pertusaz,  alpe,  vallée  de  THon^n  ;  dérivés  divers 
de  pertuisy  subst.  verbal  du  v.  fr.  pertuisiery  percer.  Quant  à 
perte,  patois  perte,  trou,  il  suppose  un  déplacement  de  l'accent 
difficile  à  expliquer,  mais  il  est  évidemment  de  la  même  origine, 
racine  indogperm.  berdh,  grec  perthô,  percer,  briser. 

Pertit,  ham.  de  Montreux  ;  peut-être  participe  passé  periit,  de 
partir,  séparer,  partager,  pris  adjectivement  ;  le  manque  de  formes 
anciennes  ne  permet  pas  de  conclure. 

Péry,  D.  Courtelary,  Berne,  ail.  Baderich,  villa  Bederica, 
884,  Bidericus,  962,  Péril,  ii48,  1179,  Perril,  1228,  Peri^ 
1285,  etc.  —  Biderich,  12!^,  Piderich,  1287,  Bidrich,  i3a6; 
du  n.  pr.  germain  Badurih,  Paiurih,  riche  en  combats.  Les 
formes  anciennes  montrent  que  les  p,  b  ont  permuté  déjà  en  alle- 
mand. 

Pesay  ou  Pezay,  ham.  de  Presinges,  Genève  ;  Bachet  de  Pe- 
sey  ou  Pesay,  ham.  de  Lancy,  Genève  ;  pour  Bachet,  voir  Bâche  ; 
celui-ci,  Pesay,  1268,  Pesey^  1821,  Pesai,  i3ii,  M.  G.  XIV  et 
XVIII.  D'autres  indications  se  rapportent  à  Tun  des  deux  :  St. 
de  Pisis,  1188,  Pisis,  1288,  Amodric  de  Peseiz,  1268,  M.  G. 
XIV  et  VII.  Gatschet  en  fait  des  Picetum,  bois  de  pins.  Mais  ce- 
lui-ci a  gardé  en  français  le  double  ss  dans  Pessey  et  pesse.  Ce 
sont  des  piseium,  de  pisum,  pois  :=  champs  de  pois  ;  de  même 
Pezé  près  Arconciel,  Frib. 

Le  Rég.  gen.,  518,  donne  pour  le  Pesay  de  Lancy  la  forme  Piciacas, 
que  nous  n'avons  pas  rencontrée.  C'est,  pensons-nous,  une  interpréta- 
tion. Mais  le  gentilice  Pitius,  d'où  dérive  Piciacus,  aurait  donné  Pécy, 
Pissy  comme  en  France  (voir  Jubainville,  293)  ou  encore  Pizy  et  non 
Pesay. 

Peslères,  champs  à  Vevey,  1286,  Pezeyres  à  Ghavannes-le- 
Chêne  et  Blonay  ;  de  pisarias,  champ  de  pois. 

Peseux,  G.  Neuchâtel,  Posas,  1191,  Pusoz,  1195,  Posoys, 
1277,  Poysous,  1281,  Pusue,  1289,  Pisuel,  i856,  Pisoul,   1878, 


PESSE  —  PEU  343 

Puseuz  et  Peseulx,  i437,  Matile,  Pissuez,  i4o3,  Pissouz,  i4i9» 
Pusieux^  i465,  Peseax,  i466,  M.  N.  XXVIII  et  XLI,  170,  172  ; 
de  puteolum,  dim.  de  puteum,  puits,  et  non  de  Pessaltus,  pied  de 
la  forêt,  comme  l'explique  Guilbert,  Glossaire  neuch.^  2®éd.y  160. 
Quant  à  Pusiacum,  i4i6,  1428,  M.  N.  XLI,  c'est  une  graphie  de 
notaire,  calquée  sur  les  nombreux  noms  en  iacum. 

Pesse,  Noville,  La  Tour  ;  de  pesse,  latin  picea,  sapin  rouge. 
Pesset  à  Crésu,  Pessette,  Pessettaz,  Bassins,  Attalens,  diminu- 
tifs ;  Pesso  à  Conthey,  de  pesse  ;  de  picetuniy  bois  de  pesses.  Pes- 
sevaux,  loc.  à  Aigle,  plans  de  1718  =  vallée  des  pesses.  Le  Pes- 
sey,  ham.  de  Long-irod,  aurait  une  autre  origine  d  après  la  forme 
Poiseor  de  1264,  Dict.  hist.  Vaud,  p.  749. 

Pessenaz,  loc.  à  Conthey,  et  Pessonay  ou  Pessonnayre^  loc. 
à  Chessel,  D.  Aigle  =  poissine,  poissonnière  ;  vivier. 

Pesseux,  Pessoz,  etc.,  voir  Pissot, 

Petou,  etc.,  voir  Pou. 

Pétra  Félix,  forêt  et  col  sur  Vaulion,  Pierra-Fulliz  et  Pier- 
rajaly,  1186,  Pierra  fuliz^  1807,  ^344»  Petra  fellixy  i34o, 
Pierra  Fully^  i343,  Matile  ;  Pierraz  Fulix^  i488,  Pierra 
Fully,  1499,  Pierre  FoêliXy  i6i4  =  pierre  de  Folly,  du  bois 
feuillu.  Les  légendes  sur  le  nom  de  Petra  felix,  pierre  heureuse, 
sont  naturellement  dues  à  une  fausse  interprétation  du  nom,  pos- 
térieure au  xve  s. 

La  Petroulaz,  pâturage,  Jura  de  la  Rippe  ;  au  premier  abord 
de  petra,  pierre,  et  suffixe  diminutif  bas  latin  ola,  patois  oula,  la 
petite  Pierre,  soit  petit  pâturag-e  pierreux  ;  seulement,  à  part  le 
nom  de  Petrafelix,  qui  est  moderne,  le  t  de  Petra  s*est  constam- 
ment assimilé  avec  r,  perr  ou  pierr,  on  devrait  avoir  Perroulaz, 
Perrolaz.  Il  faut  chercher  ailleurs.  Bridel  donne  «  Pet  ré,  s.  m., 
pré  marécageux  où  le  pied  enfonce,  où  Ion  pétrit  (Nyon).  »  Nous 
dirions  plutôt  où  Ton  s'empêtre,  v.  fr.  empestrer,  de  pastoria, 
entraves.  Si  l'on  rapproche  Petroulaz  de  Pétré,  ce  serait  un  petit 
pâturage  plus  ou  moins  marécageux. 

Peu,  très  fréquent  dans  le  Jura  bernois,  Peu-Chapatte,  —  Pé- 
quignot,  —  Claude,  —  Girard,  etc.  ;  Combe  des  Peux  à  Roche- 


344  PEUFFEYRE   —   PEVRAY 

fort,  le  bois  du  peuœ  de  Neuchàtel,  1626  (Jeunet,  p.  ii4);  Pau 
aux  Bois,  Jura  bernois  ;  le  Pei,  sommet  à  Bourg-Saint- Pierre,  le 
Pey  Rond,  sommet  sur  Ardon,  le,  les  Paz  ronds,  3  sommets 
Ëntremont  ;  Poays  à  Ursins,  Lavanchy-Poy,  Ormonts  ;  es 
Pueys,  5  loc.  Frib.  ;  Puey  à  Vevey  et  4  Frib.  ;  au  Puit,  ham.  sur 
Riez,  loc.  à  Neyruz,  Autigcny  ;  le  Puy,  soit  crét,  des  Fourches  à 
Orbe,  et  loc.  à  Conthey,  Charrat  et  Nendaz^  Valais,  au  Puis  à 
Aig'le  sur  Vers  Pousaz  ;  Sur  le  Puits,  crét  à  Biolej-Magnoud,  Cor- 
revon,  La  Sarraz,  autrefois  Poy  :  un  acte  de  Matile,  i344>  fixant 
les  limites  de  La  Sarraz,  nomme  le  poix  de  Wichimont  ou  mo- 
larium  de  Wichimonz,  le  poix  ou  mont  de  Ruery  (Rueyres),  et  le 
poix  de  Montaust.  Poy  se  trouve  aussi  dans  les  chartes  valai- 
sannes  de  Sion,  1266  :  Un  Benedictus  dol  Poy,  Du  latin  podium  y 
estrade  de  théâtre,  qui  a  passé  en  français  avec  le  sens  de  colline, 
mont  :  en  1249,  Ans.  de  Billens  donne  à  Pierre  de  Savoie  ce  qu'il 
possède  in  Podio  de  Romont,  Zeerleder,  I  ;  on  connaît  les  Puy 
d'Auverg-ne,  les  Peu  ou  Pué  du  Berry  et  les  Poët  du  Dauphiné. 
Par  contre  les  Puits  de  la  plaine  de  TOrbe  :  marais  du  Puits  à 
Bavois  et  ailleurs  à  Pompaples,  à  Orny,  sont  des  sources,  nom- 
breuses dans  cette  partie  du  marais. 

La  PeuiTeyre,  ham.  et  Champ  Peufier  à  Bex  ;  au  PeulTet^ 
prés  à  Noville,  es  PuiTet  ou  Peffés  à  Vouvry,  à  la  Poffeyre, 
vigne  à  Lutry  ;  sans  doute  parents  du  patois  peuffety  puffet^  di- 
minutifs de  pousse^  poussière,  avec  permutation  s-f,  allusion  pro- 
bable à  un  terrain  léger,  s^enlevant  facilement  en  poussière. 

Peulex  à  Salvan,  Valais,  les  Peutels,  ham.  à  Jussy,  Genève 
(mare)  ;  Peutet,  Peut!,  Peutîx,  Peuty,  6  loc.  Valais  ;  d'après 
M.  Bonnard  (in  litt.),  de  putiduSy  laid,  voir  pouet.  Peut-être 
quelquefois  autre  forme  de  Pautex  :  le  Peulîl  de  Monthey,  Peutij 
181 9,  était  un  Paufey,  1696,  et  le  Pautex  d'Aigle  s'appelle  aussi 
Peutex,  voir  Pau f ex. 

Pevray,  maison  et  loc.  à  Eclépens  =  (fundum)  Piperacum^ 
domaine  d'un  Piper,  cognomen  romain.  Piperacum  a  donné  les 
Pibrac  et  Pebrac  de  France,  et  Piper  le  village  de  Poivre  (Aube), 
Piper,  1202  (Jubainville)  ;  voir  cependant  Pevret. 


PÉVRET  —   PIGNE  345 

Pévpet,  loc.  à  Pully,  en  Pevpey,  champ  à  Villars-Tiercelin, 
Champ  Pévpaz  à  Saint-Cierges  ;  de  piperetum,  endroit  où 
abondent  les  menthes,  patois  peuria. 

Au  Pex,  Pez,  2  loc.  Berolle  et  Ballens,  ruisseau,  marais  et  pe- 
tit lac  ou  puits  naturel  ;  de  puteum^  puits. 

Peypes,  ham.  de  Peyres-el^Possens,  D.  Moudon,  Pairi,  1228, 
1280,  Payri,  1264,  M.  R.  VI,  i4i  ;  probablement  autre  forme  de 
pierre,  provençal  peire,  peyre, 

Pezé,  Pezeype,  voir  Pesay. 

Phillîng,  Granges  — ,  voir  Filling. 

Piamont,  loc.  à  Domdidier,  Mex,  etc.  ;  probabl.  Plat  mont. 

Pichoux,  voir  Pissou. 

Piémont,  m.  à  Courtelary  =  pied  (du)  mont. 

Pierrabesse,-baisse,  voir  Besse. 

Pierre  à  Bot,  voir  Perabot. 

Pierrafortscha,  ham.  près  Fribourg  ;  du  patois  forischa^ 
fourchu  :  pierre  fourchue  ou  fendue,  à  cause  d'un  bloc  erratique 
—  peut-être  un  dolmen  —  remarquable,  fendu  en  deux  ;  une 
autre  Pierra  fortscha  se  trouve  près  de  Berlens,  Fribourg. 

La  Pierraz,  alpe  de  Bourg-Saint-Pierre,  Entremont;  sans 
doute  le  pratam  de  Lapide  (Pierre),  i235,  M.  R.  XXIX,  820. 

Les  Pierronnes,  lieux  rocheux,  pierriers  au  fond  du  vallon  de 
Javemaz,  alpes  de  Bex  ;  correspondant  fém.  de  Perron,  du  bas 
latin  petronem,  de  pierre  ;  voir  Perron. 

Pieulieuse,  voir  Pouillcrel. 

Pîeppafuz,  m.  à  Vaux  =  pierre  à  feu,  terrain  siliceux  où  des 
étincelles  jaillissent  sous  la  pioche  du  laboureur. 

Pierredar,  plateau  rocheux  dominant  le  cirque  de  Creux  de 
Champ  ;  fausse  orth.  pour  Pierre-Dard  (ou  Perredard) ,  la 
pierre,  le  rocher  du  Dard,  de  la  cascade  qui  tombe  au-dessous  et 
forme  la  principale  source  de  la  Grande  Eau  naissante. 

Le  Pigne  de  TAllée  (pour  la  Lei),  sommet  près  Zinal,  Valais  ; 
le  Pîgne  d'Arolla,  vallée  d'Hérens  ;  dérivé  Têta  Pegnat  ou  mieux 
Pegnaz,  alpes  de  Bex  ;  de  *  pinnium,  dérivé  de  pinnay  créneau 


346  PILAZ   —   PISSOT 

de  muraille,  qui  a  donué  pignon  ;  pinna  est  un  parent  du  celtique 
penn,  sommet,  tète,  auquel  on  pourrait  aussi  rattacher  pigne. 

Pilaz  ou  Pile  (Pille,  carte  Siegcfried,  prononcé  comme  ville), 
pâturage  du  Jura  à  Saint-Cergues  ;  peut-être  du  v.  fr.  pille,  vase 
et  pile  (pila),  mortier  à  pilon,  qui  a  aussi  le  sens  de  citerne,  vais- 
seau ;  c'est  une  métaphore  semblable  à  celle  de  Auge.  La  Pilaz  est 
enfoncée,  surtout  la  Pile-Dessous,  entre  des  coteaux  qui  la  domi- 
nent de  2  à  3oo  m. 

PîIIevuît,  voir  Perrevouet. 

Piraz,  loc.  à  Vex  ;  du  patois  pira,  pierre  ;  de  même  un  champ 
de  Piraz-grand  à  Troinex,  Genève,  Petra  magna  en  1276,  jadis 
un  menhir  de  26  p.  de  hauteur,  M.  G.  XIV,  87,  et  V,  5o5  ;  en 
Pîry,  loc.  à  Ayent,  collectif;  du  \aX\n  petretum,  lieu  pierreux. 

Pîpoliîèpe  à  Plan-les-Ouates,  Genève  ;  pirole,  petite  pierre,  et 
coll.  ière  ;  lieu  graveleux. 

Pissevache,  cascade  près  Vcrnayaz,  Valais.  Gatschet,  trouvant 
Tétymologie  qui  se  présente  tout  naturellement,  inesthétique,  — 
«  unâsthetisch,  »  —  le  tire  «  du  v.  h.  ail.  puzzin-wag,  source 
jaillissante  :  vue  d'en  bas,  la  cascade  a  Tair  d'une  source  jaillissant 
du  rocher.  Mais,  outre  que  les  transformations  du  mot  seraient 
bien  difficiles  et  que  les  intermédiaires  manquent,  il  y  a  d'autres 
raisons  :  i»  Nous  avons  plusieurs  autres  Pissevache,  ruisseau 
à  Hermenches,  D.  Moudon,  un  autre  à  Bossy,  Genève,  ce  nom  est 
porté  aussi  par  le  nant  des  Grattes  à  Genève  ;  d'après  Galiffe, 
d'autres  encore  en  Savoie,  et  il  y  a  Pissechèvpe,  cascade  du  tor- 
rent de  Mordes  ;  2»  les  paysans  qui  ont  nommé  ces  cours  d'eau  ne 
se  piquent  pas  d'esthétique,  comme  le  montrent  les  mots  suivants  ; 
30  le  romanche  emploie  la  même  figure  :  val  Pischa,  Pischa  da 
daint,  vall.  de  Munster,  Pisciadello  à  la  Bernina,  etc.  ;  du  ro- 
manche pischy  urine. 

Pissot,  torrent  à  Lourtier  de  Bagnes,  loc.  à  Ollon,  torrent  à 
Villeneuve,  gorges  à  l'Etivaz,  pâturage  à  Albeuve  ;  Pessot  à  Nei- 
rivue.  Broc,  Corbeyrier,  Vouvry  ;  cascade  sur  Muraz,  D.  Mon- 
they  ;  Pissoz  à  Vionnaz,  les  Pessottes  à  Gollonge,  Pessoz,  tor- 
rent, affluent  de  la  Lizerne,  cascade  de  la  Salenze  sur  Saillon  ; 


PIZY  —  PLAINPALAIS  347 

Pezot(ls)  à  Conthey  ;  Pesseux,  ruisseau  à  Trient  et  torrent  à 
Saint-Martin  d'Héreas  ;  le  Pîssoîr,  sommet  i^^lacé  à  Trient  et  ruis- 
seau à  Og-ens,  le  Pissioux  à  Cheyres  ;  Pecheux,  alpes  de  Saint- 
Ging-olph  et  de  Trient  ;  le  Pissoux,  g'orges  du  Doubs  près  Chaux- 
de-Fonds,  Pichoux  (ou  Pissou),  gorg-e  et  cascade  de  la  Some  et 
gorges  près  Courgenay  et  Boécourt,  la  Pissausaz  à  Reverolles, 
le  Pischiauc  à  Grône,  Valais  (pour  le  c,  voir  Biolec)  ;  diminutifs, 
Pesseuie,  loc.  à  Fully,  Pessaulaz,  m.  à  Chàteau-d'Œx.  Pîs- 
chourgraben  à  Louèche-Bains,  comba  dou  Pissyor,  i55i,  forme 
germanisée  ;  un  Pissot  à  Mage^  Valais,  i255. 

Pîzy  ou  Pisy,  D.  Aubonne,  Pisis^  i\%%,  Pesis,  ^^97»  M.  G. 
XIV,  i5  et  IV,  86,  Pisy,  i235,  Pisis,  i244,  M.  R.  XII,  Guill.  de 
PysiZj  i3o6,  M.  R.  XXXIV,  4i  ;  de  pisis,  dat.  plur.  de  pisum, 
pois,  et  de  pisetum,  culture  de  pois.  Ces  formes  primitives  empê- 
chent de  le  dériver  de  Piciacum,  domaine  d'un  Pitius,  comme 
Pizy,  Yonne,  Piciacum  au  vu®  s. 

La  Place,  les  Places,  ham.  de  Conthey,  Platea,  1290; 
d'Ayent,  Platea,  1282,  et  de  nombreux  autres  villages  valaisans  ; 
les  Places  à  Fribourg,  les  Plates,  i33o,  et  12  autres  loc.  du  can- 
ton ;  aussi  dans  le  Jura  neuchâtelois  et  bernois  ;  de  platea,  place 
de  ville,  désigne  Tagglomération  principale,  au  moins  à  l'origine. 

Plagne,  D.  Gourtelary,  ail.  Plentsch,  Bleen,  forme  ail.,  i3ii, 
la  Plagne  ou  Plaigne,  loc.  à  Gimel  et  pâturage  sur  Montreux 
(aussi  Pleniaz)  ;  les  Plagnes,  forêt  sur  Bière,  Plagnoz,  pâtur.  à 
Lessoc  ;  autres  formes  de  plaine,  provençal  planha,  plaigna  ; 
Plagnuit,  ham.  sur  Fully  et  sur  Salvan,  en  Planuit  à  Vérossaz, 
Plagnuz  à  Château-d'Œx,  le  Planiu  à  Gerniat,  Gruyère,  diminu- 
tifs ;  de  planeolum. 

La  Pla(g)nière,  ham.  de  Châtel-Saint-Denis,  forme  adjective. 
Littré  a  le  masc.  plagnier,  plateau  sur  une  montagne. 

Le  Plain,  les  Plains,  le  Plaignat,  loc.  à  Saint-Brais,  diminu- 
tif, et  les  composés  Plainbois,  Plainfayen  {faginurriy  de  hêtre), 
Plainmont,  loc.  du  Jura  bernois  ;  de  plain,  s.  m.,  anc.  forme  de 
plan  ;  plan  du  bois,  des  hêtres,  du  mont. 

Plainpalais,  Genève,  Palais,  Palacium,   1263,    1269,  Pala-- 


348  PLAIT  —   PLANA  PAYE 

tiuiHy  i34o,  M.  G.  XIV,  60,  VII,  817,  III,  186,  Planum  pala 
ciurriy  li?^,  Plainpalex^  xvi®  s.  ;  de  plain  =  plan  et  palais. 
Une  chronique  de  Grenève,  anonyme  et  sans  date  —  fin  du  xvi®  s^ 
—  dit  :  «  Le  second  monastère  forain  estoit  des  Jacopins,  assis  en 
la  Courraterie  et  estoit  nommé  Palaix  pour  sa  mag-nificence  et 
grandeur.  >  Mais  ceci  n'est  qu'une  fausse  étjmologie.  Le  couvent 
des  Jacobins  ou  dominicains  paraît  avoir  été  fondé  justement  en 
1263  où  nous  trouvons  le  mot  Palais  déjà  employé.  Palacium  ne 
serait  qu'une  traduction  latine  du  v.  fr.  palais.  Or  si  Ton  consi- 
dère que  le  terrain  était  alors  une  plaine  marécageuse,  exposée 
aux  inondations  dis  TArve  et  du  Rhône,  que  la  grève  du  lac  à  Rive 
se  nommait  ègdlemGDi  palueys,  i3o5,  paloySy  i3o3,  i3o6  ou  pa^ 
laySy  i3o6,  Rég*.  g'en.,  p.  385,  5i5,  4oo,  on  verra  plutôt  dans 
Plainpalais  la  plaine  du  marais,  de  paludetum.  Voyez  aussi  Pa- 
lais. 

Le  Plaît,  ham.  de  Renens,  D.  Lausanne.  Serait-ce  l'emplace- 
ment du  plaît  des  Runing'es?  v.  fr.  plaii,  du  latin  placitunij 
cour,  assises,  assemblée  des  citoyens  d'une  commune  ;  une  charte 
de  1238  parle  d'un  W.  de  Plais  de  Runens.  Il  y  avait  un  Playtj 
villis  de  Playt  aux  environs  de  Lutry,  i36o,  M.  R.  VII,  un  alleu 
de  Plaîty  et  aujourd'hui  une  rue  de  Sous  Plaît  à  Chexbres,  même 
origine. 

Plamboz,  ham.  du  Locle,  Plambuîs  à  Bovernier,  Pîambué, 
ham.  de  Collonges,  Valais,  Plambouet  à  Fully,  Pîambuît,  ham. 
de  Lavey  et  d'OUon  =  plan,  adj.,  et  bois. 

Pîame,  loc.  à  Gonthey  =  plane,  permutation  w-m,  comme 
prunier,  prumi. 

Plamproz,  loc.  à  Lourtier  de  Bagnes,  à  Vouvry  =  plan-pré. 

Pîanactiaux,  sommet  à  Château-d'Œx  1=  chaux,  pâturage^ 
plan.  Plamachaux,  pâturage  à  Champéry,  Valais,  même  mot, 
permutation  /i-m. 

Plana  Paye,  ham.  du  Ghâtelard  et  de  Villars,  Frib.,  Planna 

Faye,  i483  ^  forêt  plane  de  hêtres  (et  non  plaine  aux  moutons). 

Plan-à-Jeur  à  Salvan  et  Martigny  =  plan  de  la  forêt.    On 


PLANARD  —   PLANFAYON  349 

trouve  aussi  Planajeur,  c'est  alors  la  forêt,  la  joux  plane.  Plan- 
la-Jeux  de  Vionnaz  était  une  planna  Jeur^  1728,  1770. 

Planard,  nombreuses  loc.  Vaud  et  Valais,  suff.  augm.  ard  = 
grand  plan. 

Flanavy,  loc.  à  Yvorne  ;  de  via  =  route  plane. 

Planaz,  nombr.  loc.  et  Plannaz,  Salvan,  Pliannes,  patois  fri- 
bourgeois;  fém.  de  plan,  adj.  =  lieux  plans,  plats. 

Planchamp,  ham.  de  Montreux  et  ailleurs  ;  de  planum  cam- 
puniy  champ  plan. 

Planches,  D.  de  Vevey  et  nombreux  ham.  et  très  nombreux 
lieux-dits  ;  dim.  Planchettes,  du  fr.  planche,  latin  planca,  au 
sens  d'espace  de  terrain. 

Planchemont  à  Moudon  =  planche  du  mont. 

Planchy  à  Bulle,  Planchi,  1277,  Planchix,  1879,  et  Plan- 
•chis,  champs  à  Porrentruy,  collectifs  de  Planche. 

Plancudrey,  ham.  de  Villeneuve  =  plan  de  la  coudraie,  des 
coudriers. 

Plandaret  à  Conthey  =  Plandarrey,  plan  d'arrière. 

Planereuse,  alpe  sur  un  plan  au-dessus  de  la  Reuse  de  Sa- 
leina,  val  Ferret  =  Plane  de  la  Reuse. 

Planée,  loc.  aux  Verrières  ;  de  planata  ;  Plané,  Planet, 
Planneau  (ou  Planeau)  à  Vionnaz,  es  Planettes  à  Chardonne, 
Planette  (Venthône),  dim.  de  plan. 

Planellet,  sommet  sur  Vouvry,  petit  plateau  au  sommet,  et 
Planélet  à  Vionnaz,  doubles  diminutifs,  el-et. 

Planex,  Planey,  Plany,  Plenay  ;  collectifs  de  plan,  avec  suf- 
fixes coll.  ex^  cy^  y* 

Planeyse,  plaine  à  Colombier,  Neuch.,  Planeise  à  Payerne, 
Planaize  à  Boussens,  Planaise,  Saint-Saphorin-Morges,  Planîsse 
à  Chesières,  à  Saint-Léonard,  Planessy,  i448,  Planîge  à  Ven- 
thône, Planey  si,  i36i,  Planigy  à  Salquenen,  Planazi  à  Bagnes  ; 
de  planitia. 

Planfayon,  D.  Singîne,  Frib.,  ail.  Plaffeyeriy  Planfeiuriy 
II 48,  Donat.  Haut.,  Plan/euriy  1228,  M.  R.  VI,  24,  Planfaion, 
1287,  F.  B.  II,  1428,  R.  dipl.  VII,  i56,  Plainfaon,  i453  ;  autre 


350  PLAN   FAYE   —   PLATTA 

loc.  à  Ropraz  ;  de  plan^  adj.,  eijayon,  dim.  de  faye,  de  fageia 
■=.  petit  bois  plat  de  hêtres  ;  peut-être  aussi  de  faye^  brebis  ;  ce 
serait  alors  la  plaine  aux  brebis. 

Plan  Faye,  ham.  de  Massonnens  et  loc.  Matran  ;  de  plan,  s. 
m.,  plateau  et  faye,  àefageta  =  plan  de  la  hêtraie. 

Plan-Fey  ou  Planfey,  5  loc.  ;  de  plan  eifagetuniy  Tune  Piano 
Facto,  i4o2,  M.  R.  2,  II,  25,  même  sens. 

Plan-Folliaz,  plus.  loc.  =  plan  de  la  feuillei  du  bois  feuillu. 

Pian-Fromentin,  ham.  Ormont-dessus  ;  plan  et  n.  propre  (fa- 
mille des  Ormonts). 

Plan-Ievpaz,  loc.  à  Montreux  =  plan  de  la  leyvraZy  du  lièvre. 

Es  Plannes,  loc.  Albeuve,  Villeneuve  ;  Muraz  et  Leytron,  Va- 
lais ;  peut-être  aux  plaines,  peut-être  aussi  aux  Planes,  aux  érables 
Planes. 

Plan-IVévé,  g-laciers,  Bex  et  Salvan  =  plan  du  névé,  de  la 
neige. 

Plans  sadoz,  atlas  Sieg-fried,  ou  Plançades,  carte  Dufour, 
larg'e  plateau  de  pâturag^es  doucement  inclinés  au  Saint-Bernard 
=  plans  sadeSf  v.  fr.  sade,  doux,  ag-réable. 

Plan  Sayaz,  alpe  d'Ollon  ;  plan  de  Tarête,  voir  Seya. 

Plan-Seujet,  ham.  sur  Bex  =  plan  des  saules  ;  voir  Seujet. 

La  Plantaz,  une  3o^  de  lieux-dits,  aussi  la  Planta,  Sion,  la 
Planteau  à  Evionnaz  (Plantoz)  et  Vionnaz,  ou  la  Plantau  (d,  x), 
Monthey,  Colombey),  désignant  des  terrains  cultivés,  des  plan- 
tages ;  celui-ci  du  bas  latin  plantaticum,  de  planiare,  planter  ; 
es,  les  Plantaux,  plus,  lieux-dits,  diminutif. 

Plantey  à  Etoy,  Plantay  à  Lavigny,  es  Plantayes  à  Vouvry, 
es  Plantaies,  Yens,  1296,  Gilly,  1265,  la  Plantée,  de  planta- 
tam^  plantatas.  Un  Will.  de  Plantata  à  Liddes,  1228. 

Plasselb,  D.  Singine^  Fribourg,  Blanselp,  i364,  Matile,P/a/i- 
naseyva,  1824,  Plannasewa,  ^472,  M.  G.  XII,  en  patois  Plana- 
si  va  ;  forme  allemande  de  Plana  silva  t  forêt  plane. 

Platta,  vignoble  près  Sion,  Plata,  i243,  Platta,  i3o6,  Plattaz^ 
i4i4>  es  Plattes  à  Fiez  ;  de  plat  ;  Plattel  à  Concise,  Platet  à 
Champvent,  diminutifs  ;  Platey  à  Vionnaz,  Platez  à  Montche- 


PLATURE  —  POIL  DE  CHIEN  351 

rand,  Plattaire  à  CremiD,  Plaleyres  à  rAberg^ment,  collec- 
Ufs. 

La  Plature  (ou  TEplature),  loc,  plaine  aux  Pommerats,  Jura 
bernois,  et  ham.  aux  Fonts,  Neuchâtel  ;  les  Eplatures,  ham.  de 
la  Chaux-de-Fonds,  pour  es  Platures  ;  de  plat  et  suffixe  collectif 
ure. 

Pleigne,  D.  Delémont,  Berne,  ail.  Pleeriy  Plenna^  ^^9» 
Plaigne,  1187,  Plenne,  1188,  Blennes,  1213  ;  Pleigne-Seigne, 
ham.  de  Montfaucon,  Franches-Montag-nes  ;  autre  orth.  de  plai~ 
gne  (voir  plus  haut),  syn.  de  plaine,  adjectif  dans  le  second  =  la 
Sag'ne  plaine,  ou  plane,  unie. 

Pienafey,  ham.  de  Saint-Sylvestre  =  forôt  plane  de  hêtres. 

Plenazeu  (Pléna-jeur)  à  Bag-nes,  pâturage  entouré  de  forêts, 
dzeu  =  joux,  donc  en  pleine  joux. 

Pleujouse,  D.  Porrentruy,  ail.  Bliizhausen,  Blutzhasen^ 
\^l\o,  Pluiusa,  iio5,  1180,  de  Pluvioso,  ii36-ii52,  Pluviosa, 
116 1,  II 86,  \2^by  Pluiose,  i3o2,  i3o5;  le  latin  sig'nifie  (villa) 
pluviosa,  (vicas)  pluviosus,  villag-e  pluvieux  ;  l'allemand  Blitz- 
hausen,  villag-e  des  éclairs,  des  orag-es.  Le  rapprochement  des 
deux  noms  justifie  Tétymolog-ie  de  pluvieux. 

Piex,  écrit  aussi  Pley  (ou  P/ay,  Plaix),  pàturag'es  à  Muraz, 
Collong-es,  Val  d'IUiez,  Valais,  à  Ollon  ;  dérivés  :  Pleyeu  à  Saxon 
et  à  Bag-nes  ;  Pléauc,  prés  à  Grône,  Valais  ;  Pleyau  sur  Saint- 
Légier,  pâturage  et  sommet  (auquel  le  doyen  Bridel,  épris  d'anti- 
quité, a  donné  le  nom  grec  de  Pleïades)  ;  du  latin  plexus,  v.  fr. 
plais,  clôture  =  pâturag-es  entourés  de  clôtures  ou  de  forêts.  Plaix 
est  un  n.  local  très  fréquent  dans  le  Berry  ;  Tall.  :  pletscherty  une 
io«  de  loc,  a  la  même  orig-ine. 

Pliains,  plusieurs  pâtur.  Gruyère,  les  Pliannes,  plaine,  m.  à 
Semsales,  Piiano,  Tour  de  Trême  ;  formes  patoises  de  plairty 
plane. 

Poay,  Poy,  voir  Peu. 

Poët,  f.  Poëtte,  voir  Pou. 

Le  Poil  de  CSiien,  pâturage  de  Vaulruz,  Gruyère,  et  localité  à 


352  POIPE   —   PONT 

Montcherand  ;  du  nom  populaire  du  Nardus  stricta,  graminée  très 
dure,  patois  Pei  de  isin,  trop  commua  dans  les  sols  tourbeux. 

Poipe  ou  Poype,  mamelon  arrondi,  poipe  en  Dauphiné,  em- 
ployé chez  nous  au  moyen  àg-e,  et  peut-être  encore  aujourd'hui,  la 
poipe,  popia,  popiCy  du  château  à  Dommartin,  1200,  1225,  W.  et 
Gir.  de  la  Polpi,  1217,  M.  R.  VI,  117,  i64,  167,  etc.  ;  parent 
de  poupe,  montag'ne  en  forme  de  mamelle,  anc.  fr.  poupe^  bout 
de  sein,  provençal  popa, 

Poirerat,  loc.  à  Courchavon,  Jura  bernois,  lieu  où  abondent  les 
poiriers. 

Poîsat,  Poisattes,  Poisieux,  voir  Posât. 

Polîez,  2  com.  D.  Echallens,  Poliacum^  Pauliaca^  M.  R.  VI, 
i4i,  642,  Polliacum,  ii4i>  f^olye,  1142,  Cart.  Month.  'j^PolUy 
II 54,  Pollie  lo  grant,  1228,  1226,  Pollie^  1228,  Pollie  lopitety 
1280,  M.  R.  VI,  187,  Pallie  lo  Grande  1288,  Poulye  loz  Grandy 
1276,  Palliez  (Pittet),  i4o8,  Paliez-le-Grandy  i453,  Pally-le- 
Grand  et  Pally-Pittet,  1702,  Rev.  hist.  Vaud.,  XIV,  55,  Pully^ 
le-Petity  1784,  Arch.  Fr.  VII  =  (fandam)  Polliacam^  domaine 
d'un  Pollius,  g-entilice  romain. 

Pomay  à  Arvejes  d'OUon  ;  Pommey,  5  loc.  ;  Pommier,  ham. 
Grand-Saconnex  ;  la  Pommière  (Paumière),  ham.  de  Chêne  ; 
Pommy  à  Bremblens,  Châtel-sur^Montsalvens  ;  Pomy,  D.  Yver- 
don,  PomierSy  1174»  Pomer^  i235,  Cart.  Month.,  Pomy  y  1487, 
Pomiery  i453  ;  en  Pomy  à  Trélex  ;  de  pometaniy  pommeraie. 

Pomeipy,  Pommeriaz,  Lavig-ny  ;  Pommeret,  8  loc.  ;  Pom- 
merai, Jura;  les  Pomme rettes  à  Dombresson  ;  de  pomaretarriy 
pomaretay  pommeraie. 

Pomirond,  fausse  orth.  de  Tatlas  Sieg'fried,  Pomepan,  Dict. 
de  Lutz,  ou  mieux  Pomeypon,  ham.  de  Conthey,  diminutif. 

Pompaples,  D.  Cossonay,  Pons  papuli,  1049,  PompaplOy 
1825,  Ponpaploy  1844  (Matile),  Pumpaplos,  i458  =  pont  du 
peuplier  ;  la  forme  paple  sous  l'influence  du  germanique  pappel 
comme  dans  Paplemont. 

Le  Pont,  Vallée  de  Joux,  autrefois  lo  Popt,  le  Champ  da  Port, 
i883,  ad  Portum;  le  nom  changea  quand  on  eut  jeté  un  pont. 


PONTAISE  —   PONT  NEUF  353 

Pontaise,  loc.  à  Lausanne,  Pontosa,  i5io? 

Pontareuse,  ham.  C.  Neuchâtel,  anc.  paroisse  disparue, 
temple  démoli  en  1647,  Ponterousa,  121 1,  Pontrousa,  1228,  M. 
R.  VI,  19,  649,  Ponterosa,  1288,  Ponte  Aurosa,  1849  =  Pont 
de  TAreuse. 

Pontet,  nombr.  loc,  une  10^,  dim.  de  pont;  Tun  d'eux,  au 
Pontet  à  Massong-ex,  1761,  est  aujourd'hui  un  Poutet. 

Ponthaux,  D.  Sarine,  Frib.,  Pontet,  iit^2,  Cart.  Month.,  p.  6, 
M.  R.  XII,  PonteaPy  1166,  Hidber,  II,  Pontelz  et  Pontouz  vers 
1180,  Donat.  Haut.,  PontelSy  1868,  Rec.  dipl.  III,  PonthouZy 
1884)  Pontaux,  i458  ;  un  autre  PontelSy  ham.  de  Guin,  sans 
doute  dim.  de  pont.  Le  premier  est  très  probablement  le  BontelSy 
1428  et  1484)  H.ec.  dipl.  VII,  p.  169,  168  et  V,  que  M.  Gremaud 
n'a  pas  identifié. 

Pontis,  vallée  d'Anniviers,  gorges  avec  plusieurs  ponts  ;  Ponty, 
ham.  de  Lejsin,  Pontiz,  1882  ;  —  ou  Pontey,  ham.  de  Lucens, 
Pontety  1142,  Pontity  ii55,  M.  R.  XII;  les  Pontex  près  Ro- 
mont,  autres  dérivés  de  pont  ;  les  suffixes  ey,  ex  désignant  des 
collectifs.  Pont  et  Pontet  dénomment  souvent  des  localités  au  sol 
tourbeux,  où  les  chemins  ont  dd  être  établis  sur  des  ponts,  soit 
sur  des  troncs  juxtaposés.  C'est  ainsi  que  l'ancienne  route  romaine 
traversait  le  Grand  Marais.  C'est  le  cas  pour  les  Ponts-de-Martel, 
les  Joux  des  Ponts  à  Semsales,  les  Ponts  d'Avaux  à  Vaulruz,  le 
Pontet,  Vallée  de  Joux,  la  Chaussée  des  Pontins  à  Coffrane, 
les  Pontins  à  Saint-Imier,  Pontenet,  com.  D.  Moutier,  Pontenalj 
1869,  Pontenet  y  1874,  Ponteiet,  i4oi  ;  les  Pontenets,  pâturage 
à  Saint-Brait,  Jura  bernois,  Pontinet  aux  Ponts-de-Martel.  Ce 
dernier  nom  désigne  une  localité  où  se  trouvait  jadis  un  tel  che- 
min fait  de  madriers  juxtaposés  utilisé  encore,  d'après  Lesque- 
reuXy  en  i5i7,  £ibandonné  en  i54o,  enseveli  sous  trois  pieds  de 
tourbe  en  1842  ;  in,  diminutif,  enet,  inet,  double  dimin. 

Au  Pontonney  à  Siviriez,  Frib.,  probablement  Pontonnet,  petit 
pont. 

Pont  Neuf  sur  la  Morge,  alpes  de  Conthej,  Valais  ;  pons  no^ 
vuSy  i3o4. 

M.  D.  SBC.  SÉRIE,  TOME  VII  23 


354  POm'-ORGE  —  PORRENTRUY 

Pont-Opge,  m.  et  pont  près  des  Thioleyres,  D.  Oron,  Pontem 
Ordeorum,  iiS^^pratum  de  Pontoris,  i2i5,  M.  R.  I,  2«  S., 
i48,  PontorjoZy  lôSg  =  pont  de  l'orge. 

Pontrsec,  Ponsec  ou  Pensez,  torrent,  liniite  d'Orsières  et  de 
Liddes,  Valais, />on5  siccaSy  1228  ;  le  torrent  est  souvent  à  sec,  de 
là  le  nom. 

Pontrausaz,  m.  à  Mont,  D.  Rolle  ;  c*est  probablement  le  Pont- 
reusaj  1228,  et  Ponterosa^  1288,  Gart.  Laus.,  M.  R.  VI,  649,  et 
le  Orausa  ultra  Albonam  de  1 344  dans  Matile. 

Ponveys  (s  fautif),  loc.  à  Grand villard,  Gruyère,  près  du  pont. 
Eponveys,  loc.  vers  les  2  ponts  de  la  Sarine  et  du  torrent  à 
Montbovon  =  pont-^eil,  es  ponts-veilSy  le  pont  vieux,  es  ponts 
vieux,  «  du  v.  fr.  oeil,  vieux  »  (Bonnard). 

Ponverpoz,  loc.  à  Villeneuve,  ancienne  propriété  des  nobles  de 
Pontoerre^  famille  savoisienne,  —  châteaux  près  d'Annecy,  — 
qui  possédait  de  nombreux  fiefs  dans  la  contrée.  C'était  aussi  à 
Aigle  le  nom  du  Clos  de  Vahyse  avant  que  ceux-ci  eussent  suc- 
cédé aux  Pontverre,  écrit  Pontverrier,  Jeannet  de  — ,  1872,  1878, 
François  de  — ,  i4i8,  i442,  etc.,  chartes  d'Aigle. 

Porcheresse,  loc.  sous  Chamossaire,  alpes  d'Ollon,  2  autres  à 
Premier  et  Bretonnières  ;  pâturage  à  Charmey  (Portzereche,  Por- 
tzeresse)  ;  de  porc  et  suffixe  v.  fr.  eresse,  pâturage  des  porcs.  L'a- 
tlas Siegfried  indique  à  Morgins  une  loc.  Pocheresse,  sans  doute 
un  r  oublié. 

Poppentpuy,  ail.  Pruntrut;  Purrentru  et  Punrentrutj  1186^ 
Trouillat,  Pontereyntruj  ii4o,  Attinger,  PoarewrfrM,  1186,  Por- 
rentrai,  1284,  etc.  ;  n.  ail.  Brunnendrutj  1276,  BurnentrUt, 
1288.  D'après  Perreciot  (Etude  sur  le  comté  d'Ajoie),  reproduit  par 
Lutz,  de  Pons  Raintrudis,  Ragnetrudis,  c'est-à-dire  pont  bâti 
par  la  femme  de  Dagobert  I*""  (622-688).  Aucun  document  histo- 
rique, répond  Vauthey,  ne  peut  appuyer  cette  supposition,  puis  il 
tire  ce  nom  de  mots  celtiques.  Le  Dict.  géog.  d'Attinger  le  tire  de 
l'ail,  brunn,  fontaine,  et  trut,  trud,  druide,  étymologie  mixte  fort 
douteuse.  Nous  préférons  la  première,  en  remarquant  que  si  rien 
ne  prouve  que  le  pont  ait  été  fondé  par  la  femme  de  Dagobert, 


PORREYRE   —   POSAT  355 

rien  De  s^oppose  à  ce  qu'il  ait  été  construit  par  quelque  autre  Ra- 
g'netrud  ou  Raintrud  (Fôrstemann  donne  i5  variantes  de  ce  nom). 

Poppeype,  pâturag-e  sur  Gryon  ;  ferme  à  La  Tour  ;  Poppey- 
pettaz,  pàturag-e  sur  Bex,  diminutif,  la  Poppasse  sous  la  Pointe 
des  Savolaires  à  Bex,  suff.  aug-m.  asse  ;  es  Poppades,  vignes  à 
Luins,  dérivés  de  porrum,  patois  porra^  porré,  poireau,  ail,  en- 
droit où  abondent,  dans  les  Alpes,  Tail  des  montag'nes,  et  dans  le 
vig-noble  Tail  des  vig-nes. 

Popsel,  C.  Frib.,  Porcels,  xii®  s.,  Porsez,  1271,  Forcez, 
1284,  M.  R.  XII,  Porcel,  i453,  Arch.  Fr.  et  1668,  carte  v.  der 
Weid. 

Popsogne,  alpe  à  Rougemont,  Pays-d*Enhaut  ;  peut-être  de 
porc  et  sogncy  v.  fr.  songne,  italien  sogna,  soin  :  «  pàturag'e  où 
Ton  soigne,  où  Ton  élève  des  porcs,  synonyme  des  Porcheresses, 
assez  fréquentes  dans  les  Alpes. 

Poptalban^  Fribour^,  Poraban^  Porabant,  1166,  capella  de 
Portubanniy  1182,  Hidber,  U^  Porta  Arbano,  i33o,  Matile,  Po- 
rabarif  1668,  carte  v.  der  Weid;  de  port  et  Albanus,  Albain,  n. 
pr.  romain. 

Poptaux,  loc.  à  Aigle,  Popleau  à  Corseaux,  en  Poptel  à  Con- 
cise,